Mark était abasourdi. Il ne savait plus que p<strong>en</strong>ser de tout ça. Une migraine affreuse était <strong>en</strong> train de lui <strong>en</strong>vahir la tête. Il se leva et s'excusa auprès du Capitaine. Il n'avait qu'une <strong>en</strong>vie, comme à chaque fois qu'il était troublé, c'était de plonger dans l'eau sucrée et chaude de la mer Indigo. 36
-6- <strong>La</strong> chambre de Marilla baignait dans la douce clarté du lampadaire à l'anci<strong>en</strong>ne qui diffusait une lumière jaunâtre, très reposante pour les yeux. L'obscurité était depuis longtemps tombée sur Rosemoon. Les journées y étai<strong>en</strong>t d'ailleurs très courtes et les nuits très longues - "spécificité propice à l'amour" disait Violet avec un demi-sourire malicieux . Cette particularité était du à l'inclinaison importante du petit satellite de la Rainbow-Strella et à sa vitesse de rotation plutôt rapide. En temps terri<strong>en</strong>, il était pratiquem<strong>en</strong>t impossible à Marilla de se r<strong>en</strong>dre compte du temps qui s'était écoulé depuis qu'elle était arrivée ici. Une semaine ? Un mois ? Plus ? Les journées étai<strong>en</strong>t organisées <strong>en</strong> fonction des conditions particulières de Rosemoon. On ne pr<strong>en</strong>ait que deux repas par jour, et les très longues soirées étai<strong>en</strong>t consacrées généralem<strong>en</strong>t à des discussions <strong>en</strong>tre femmes autour de choses et d'autres, souv<strong>en</strong>t de l'Histoire de la Terre que Violet connaissait bi<strong>en</strong> et savait faire aimer à ses p<strong>en</strong>sionnaires, ou bi<strong>en</strong>, plus souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core, de la question de "l'homosexualité". Sa première répulsion passée, Marilla s'était petit à petit accoutumée à l'idée que ce g<strong>en</strong>re d'amour étrange <strong>en</strong>tre femmes ou même <strong>en</strong>tre hommes était, sinon souhaitable, du moins possible. Le bonheur que Gina et Doris affichai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce y était pour beaucoup. Marilla les aimait bi<strong>en</strong> quoique n'arrivant pas à se lier vraim<strong>en</strong>t avec elles. Elles riai<strong>en</strong>t à tout propos et ne semblai<strong>en</strong>t pas vraim<strong>en</strong>t capables d'avoir, au moins une fois, une conversation sérieuse avec qui que ce soit. Lors des interv<strong>en</strong>tions pédagogiques de Violet, ou p<strong>en</strong>dant les projections des films anci<strong>en</strong>s qui racontai<strong>en</strong>t le plus souv<strong>en</strong>t des histoires d'amour, elles gloussai<strong>en</strong>t et ricanai<strong>en</strong>t d'une façon extrêmem<strong>en</strong>t puérile, s'échangeai<strong>en</strong>t des baisers sans aucune pudeur et finissai<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t par quitter le salon avant la fin de la soirée pour se retirer dans leur chambre commune, sous le regard complice de Violet qui les couvait comme l'aurait fait une mère poule. Marilla jugeait leur attitude très impolie, très déplacée, mais, malgré tout, elle <strong>en</strong>viait leur bonheur. Elles semblai<strong>en</strong>t vivre dans une bulle de légèreté et de t<strong>en</strong>dresse où ri<strong>en</strong> ne pouvait les atteindre. Elles étai<strong>en</strong>t inséparables. On disait Doris et Gina, on ne parlait d'elles qu'au pluriel, elles ne faisai<strong>en</strong>t qu'une seule et même personne. De son côté, Marilla ne savait pas du tout où elle <strong>en</strong> était de ce qu'elle continuait à appeler son "traitem<strong>en</strong>t" malgré les doux reproches de Violet. Son impression était qu'aucune guérison n'était <strong>en</strong> vue, malgré le bi<strong>en</strong>-être qu'elle éprouvait <strong>en</strong> compagnie des ces femmes qui partageait son exist<strong>en</strong>ce depuis qu'elle était à Rosemoon. Elle n'avait été autorisée qu'une seule fois à voir Jean-Nils qui s'<strong>en</strong>nuyait ferme, lui avait-il dit, dans le quartier des hommes. Il refusait systématiquem<strong>en</strong>t de se r<strong>en</strong>dre aux soirées de débat ou de projection et s'<strong>en</strong>fermait dans une solitude légèrem<strong>en</strong>t déprimante, la plupart du temps confiné dans sa chambre à ruminer de sombres p<strong>en</strong>sées ou faisant de longues 37
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Immediatly anserw required." "A nou
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commerçant, fut plus long à calme
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culturelles le gauchissait, et qu'i
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Glawdys Mercier agitait en tous sen
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- Mais vous souhaitez tout de même
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aussi solide. Avait-il vraiment ten
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Il en avait de bonnes, Mark! Tout e
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- Et moi, continua Marilla, en ma q
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Epilogue Grâce à leur prévoyance
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façons renoncé à y revenir un jo