souvenirs de la flandre-wallonne recherches historiques ...

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seigneurs de son village voulurent que, pour son
émulation, il allât à l'Académie avec les nombreux
jeunes gens qui la fréquentaient. Cette nouvelle, suspendant
ses douleurs, le ramena vers des idées, plus
conformes à sa position et à ses goûts dominants.
Après sa première communion faite, précédée de
ses pénitences et toujours suivie de ses remords,
qu'il s'est bien promis de ne jamais augmenter,
quoiqu'il puisse arriver (et cette ferme résolution, il
l'observa depuis lors), il se présente à l'Académie.
Placé d'abord dans la 3° classe, il eut le bonheur
d'y retrouver son jeune ami Escalier, dont la présence
le rassura un peu ; car sa timidité était poussée, depuis
son séjour en ville, jusqu'à l'effroi de la moindre
figure nouvelle. Il dit à son ami, dans son langage,
mais avec l'accent de la vérité native : « qu'il était
bien content de voir qu'il n'avait pas renoncé à faire
des figures : que comme cela, il le verrait encore de
tems en tems. » — « Je viens ici, répond son ami,
parce qu'il est toujours bon d'avoir du dessin et de
s'apprendre à bien comparer; mais comme je l'ai
promis, je vais être pharmacien comme ma mère, et
pour cela je pars dans quelques jours faire mes cours
à Lille. Viens nous voir quand tu voudras ; nous
étions aux regrets de ne te l'avoir pas dit l'autre jour.
Tu as bien fait de venir ici remplir les trop longues
absences de M. Degand. »
M. Caullet (1), excellent professeur sous tous les
(1) Charles-Alexandre-JosephCaullet, né en 1741 à Berveaux,
près de Luxembourg, mort à Douaile 18 mars 1825;professeurà
l'écolecommunalededessindepuisle 9 août 1774,jusqu'au moisde
mars 1820.Le cataloguedu muséede Douaidécrittrois oeuvresde
ce peintre.