souvenirs de la flandre-wallonne recherches historiques ...

DE LA FLANDRE-WALLONNE. 47
très facilement, ne nuisaient pas plus à ses études
approfondies, objet de son constant amour, qu'à
celles de bien parler et de bien dire ; celles-ci, il les
aurait aimées aussi passionnément, si sa position lui
eût permis de s'y livrer davantage ; mais il devait se
borner à mettre en oeuvre les bons c onseils de M. de
la Haye.
11 ne larda guère à se débarrasser entièrement de
son patois. Ses moqueurs, désapointés là-dessus, le
furent bien davantage en lui voyant quelques nouveaux
habits, qu'il n'aurait pas songé à s'acheter sans
des occasions d'échanger des portraits contre des
étoffes. Quant à lui, il ne considérait ses nouveaux
venus que comme bons à soulager ses anciens amis
du village; le goût de la parure n'était pas en lui,
quoiqu'à l'égal du plus grand nombre il eût reçu de
la nature de quoi la porter; il ne trouvait digne de
plaire que les mérites intérieurs. Cela pourtant ne
s'accorde guère avec le goût de la peinture et de la
sculpture, arts qui sont tout dans les apparences extérieures.
Aussi, qu'il prenne garde à son penchant,
dans ce monde physique au moins autant que moral.
A mesure qu'il se trouvait en contact avec différentes
classes de la société, par suite des rapports dont
ses portraits lui fournissent l'occasion, il s'aperçut
chaque jour davantage du manque des auxiliaires
nécessaires pour qu'il fût considéré dans son talent
même, qu'on était forcé de reconnaître, mais qu'on
n'appréciait que comme s'il eût été exer cé à son insu; on
le comparait donc à l'oiseau, qui est doué d'un ramage
sans savoir qu'il chante. Justement peiné de se voir