souvenirs de la flandre-wallonne recherches historiques ...

DE LA FLANDRE-WALLONNE. 45
s'écrie la mère, ne le gronde pas. Va ! je ne prendrai
plus de tabac.... !»
Le père au contraire, embrasse son fils en lui disant
qu'il a bien fait de prévenir sa propre intention,
ajoutant qu'il était trop juste qu'une pareille mère
fût récompensée par les tendres prévenances de ses
enfans chéris. «Elle, qui n'avait, poursuivit-il, pour
tout régal, que d'aller sur la hauteur, le dimanche
après vêpres, passer le reste du jour à. regarder les
clochers de Douai, croyant presque voir son fils. Eh
bien! dit-il avec satisfaction , elle prendra en même
tems quelques bonnes prises dans la tabatière que
ce fils lui a donnée ! »
Les rires et les pleurs d'attendrissement ne firent
pas défaut, comme on le pense bien, dans cette excellente
famille ni parmi tous les amis. De son côté,
le jeune homme était là dans un centre de jouissances;
son amour de donner et de faire le bonheur
des autres se développait au sein de sa famille. Aussi
quelle joie de pouvoir, dans ces doux mom'ens, leur
dire de continuer à venir le voir, mais de ne plus se
défaire de tout ce qu'ils avaient de bon, de ne plus
s'inquiéter de lui tant qu'il gagnera plus d'argent
qu'il ne lui en faut et tant qu'il pourra compter sur
les bienfaits des seigneurs du village, et ces bienfaits,
au lieu de diminuer, augmentent plutôt ; sa famille
le savait déjà; elle savait aussi que ces bons
seigneurs redoublaient de soins pour lui.
Après les avoir rassurés sur la bonne harmonie
qui existait toujours entre le bon M. Degand et lui,
malgré sa nouvelle direction vers M. Caullet, plus sé-