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DE LA FLANDRE-WALLONNE. 43
tes de maison.— « Pourquoi donc, dit-elle, ne feriezvous
pas mon portrait aussi bien et aussi ressemblant
que vous avez fait celui de cette bosse, qui n'est que
votre troisième et dont Mr de la Haye est si content ,
lui si connaisseur et si peu donneur d'éloges? Cela
doit vous encourager à oser davantage » — « C'est
qu' j'ai peur qu' vous n' poizett' pas si bien qu' chel'
bosse. »—« On dit: Mademoiselle, c'est que je crains
que vous ne posiez pas aussi bien que cette bosse.
Voyez pourtant, je suis immobile comme elle. » —
« Eh ben ! ma fo' ie, assayons. » — « Eh! bien, ma
toi, essayons. D'ailleurs, si je me dérange, vous me le
direz. »
Préoccupé de ce qu'il allait entreprendre , il ne
parla plus que par signes pour éviter d'être repris, ce
qui aurait partagé son attention. Il fut surpris luimême
du résultat qu'eut le bon conseil donné par
Mlle Julie, en se trouvant crayonner aussi facilement
d'après nature que d'après la bosse. Avant que ce
portrait fût fini, les plus curieux avaient déjà communiqué
leur surprise à d'autres qui tour à tour vinrent
le regarder. M. de la Haye lui-même, découvrant le
motif de ces allées et venues, voulut le voir aussi ; il
en fut d'autant plus surpris et charmé tout à la fois,
qu'il constatait déjà dans cet essai une garantie
d'existence pour l'avenir, ce qui lui fit chasser la
crainte d'avoir peut-être mal fait, lui et sa famille,
en aidant le jeune aspirant à sortir de son village et
à délaisser le métier de son père.
Le digne M. de la Haye de Gricourt et sa noble
famille turent en effet soulagés bientôt d' une de ces