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A la gloire <strong>de</strong>s Morts héroïques du 363° R.I.<br />
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Après la ru<strong>de</strong> offensive du 16 avril 1917 qui fut si meurtrière pour <strong>de</strong>ux<br />
<strong>de</strong> nos Bataillons au Bois fameux du « Champ du Seigneur » où tant <strong>de</strong> petites<br />
croix blanches témoignèrent <strong>de</strong> l’ar<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la lutte, il fallut à nouveau se jeter<br />
dans la bataille. Le Cher Régiment déjà si éprouvé était prêt pour <strong>de</strong> nouveaux<br />
sacrifices !<br />
4 mai ! Berméricourt… nom fatidique, tu sonnes encore à nos oreilles<br />
comme un glas funèbre ; petit village champenois tu es pour nous l’ar<strong>de</strong>nt<br />
creuset où fondirent tordues par le feu et la mitraille, nos plus chères amitiés.<br />
« Trois – Six – Trois » fier régiment où Marseillais, Bas-Alpins,<br />
Provençaux égayaient nos cantonnements <strong>de</strong> repos <strong>de</strong> folles chansons ! Poilus<br />
du 363° vous chantiez encore la veille du jour fatal et à l’aube <strong>de</strong> ces heures<br />
tragiques, la plaisanterie flottait encore sur vos lèvres bientôt hélas décolorées !<br />
braves mort du 4 mai 1917, salut à vous !<br />
Champagne aux noms tragiques ! glorieux ossuaire, Route 44, Bois du<br />
Cou<strong>de</strong>, Canal <strong>de</strong> Loivre, Trancées <strong>de</strong> Trèves et <strong>de</strong> Pologne, Boyau du Blanc <strong>de</strong><br />
craie, Voie Ferrée, Tranchée <strong>de</strong> Transylvanie, Bois du Seigneur, Berméricourt !<br />
Les souvenirs affluent dans nos cervelles enfiévrées et nos oreilles<br />
bourdonnent au bruit infernal du lourd martelage <strong>de</strong> cette pluie <strong>de</strong> fer, l’âcre<br />
poussière champenoise brûle nos yeux endoloris et assoiffe nos gorges éraillées.<br />
O ! Vous morts héroïques aux noms cent fois répétés, gloires <strong>de</strong> notre<br />
Régiment, salut à vous Chers Vieux Amis <strong>de</strong> la Chapelotte, <strong>de</strong> la Somme, <strong>de</strong><br />
l’Argonne ; nous vous pensions invulnérables et les combats antérieurs<br />
fortifiaient nos espoirs ; hélas ce jour fatal brisa nos vielles amitiés et vos<br />
pauvres corps meurtris s’amoncelèrent dans cette Champagne si cruellement<br />
bouleversée par les obus.<br />
Chefs vénérés ! Braves vieux Amis, c’est vous Commandant Bétier,<br />
vieux gaulois aux moustaches blanchies sous le harnois luttant jusqu’à la mort<br />
entouré d’une poignée <strong>de</strong> braves décidés à ne pas vous quitter.<br />
Vous Capitaine Bru<strong>de</strong>r cachant sous votre jeunesse l’âme résolue d’un<br />
chef, vous avez avec calme préparé les étapes <strong>de</strong> cette ar<strong>de</strong>nte mêlée qui <strong>de</strong>vat<br />
vous emporter et d’où ne sortirent que <strong>de</strong> rares survivants.<br />
Toi Lieutenant Fouques, alerte et impétueux, entraînant la canne en<br />
main ta Chère Compagnie qui fit <strong>de</strong>s prodiges parce qu’elle t’aimait <strong>de</strong> tout son<br />
cœur et qu’elle avait pleine confiance en son jeune Chef.<br />
Et <strong>toi</strong> Aspirant Récamier, pauvre gosse à la mine <strong>de</strong> collégien lorsque<br />
tu t’écroulas après avoir donné <strong>de</strong> si belles preuves <strong>de</strong> ta bravoure et qu’un<br />
Page 105 sur 136 <strong>Souviens</strong>-<strong>toi</strong>