Des pigeons moins volatils

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2 grand paris MARDI 13 MARS 2007 Clichy et Montfermeil vont respirer C’est un chantier sans précédent qui démarre aujourd’hui dans les quartiers de La Forestière à Clichysous-Bois et des Bosquets à Montfermeil (Seine- Saint-Denis). Après deux ans de travail, essentiellement procédural, le programme de rénovation urbaine (PRU), financé en grande partie par l’Etat et les bailleurs sociaux, va enfin connaître ses premières opérations de démolition-reconstruction. Une vingtaine sont programmées jusqu’en 2013, pour un coût total de 550 millions d’euros. Pour Xavier Lemoine, maireUMPdeMontfermeil, « le premier objectif de ce programme, c’est de sortir du régime de copropriété en faillite. Le patrimoine se dégrade et se déprécie, et les familles se retrouvent piégées, obligées de régler Bobin’O renaît… peutêtre pour une soirée unique. La mythique salle de spectacle de la rue de la Gaîté (14 e ) risque de devoir fermer dès demain, au lendemain de sa soirée inaugurale. La Ville de Paris est en effet sur le point de signer un arrêté interruptif de travaux, qui enjoindrait la nouvelle direction de se mettre aux normes. En cause, une bruyante centrale de climatisation qui n’aurait pas reçu de permis de construire et empiéterait sur un espace vert protégé par le plan local d’urbanisme. « Bien sûr que je suis aux normes et que j’ai toutes les autorisations », assure, confiant, Gérard Louvin, le producteur de la « Star Ac’ » qui a racheté en mars 2006 l’une des S. ORTOLA / 20 MINUTES Fête gâchée pour le nouveau Bobin’O ? DR Les Bosquets, à Montfermeil. des charges mensuelles colossales – jusqu’à 900 € par mois – alors que le service n’est plus rendu, à commencer par l’entretien des ascenseurs. » La salle est l’une des plus anciennes de Paris. plus anciennes salles de spectacle parisiennes à Philippe Bouvard. Et de développer son ambition : « En faire un lieu de fête comme il n’en existe pas à Paris, un lieu incontournable pour les gens de passage » dans la capitale. La revue de cabaret sera agrémentée de tours de Problème : certains copropriétaires, souvent des habitants « historiques » de ces quartiers, acceptent mal la perspective de devoir retourner vers du logement magie et de numéros comiques. Le client pourra échapper à la formule dîner-spectacle imposée (125 € le dîner-dégustation) en venant seulement pour boire un verre jusqu’à 2 h du matin. Quarante personnes se produiront sur scène et le spectateur sera pris en main dès son arrivée par des spécimens, travestis ou comédiens. Gérard Louvin, qui a investi douze millions d’euros dans la rénovation du lieu, espère profiter du nom de la marque Bobino, connue depuis le XIX e siècle et qui a vu défiler Coluche, Brassens, Le Luron… tout en modernisant le style cabaret pour ne pas marcher sur les plates-bandes du Lido et du Moulin Rouge. S. C. social, en tant que locataires. Et une vingtaine des 126 copropriétaires privés des Bosquets recensés au 1 er février contestent en justice la valeur de l’indem- paris@20minutes.fr nité d’expropriation, de l’ordre de 30 000 €. « Je comprends que le statut de propriétaire soit valorisant et qu’ils y soient attachés, assurelemaire.L’indemnité pourrait être revalorisée, et on étudie certains dossiers en vue d’une accession sociale à la propriété. Mais, le système ayant éclaté, il faut bien en sortir. » Rien qu’à Montfermeil, 690 destructions sont programmées sur les 1 000 logements du quartier. « Il y a une attente très forte de la population, explique encore Xavier Lemoine. Sauf de la part de ceux qui n’ont pas intérêt à ce que les choses bougent : les délinquants, les trafiquants et les fondamentalistes. Ils nous posent énormément de problèmes, tentent de retarder l’avancée des chantiers. Mais nous arriverons au bout. » Mickaël Bosredon Un Rom meurt dans l’incendie d’un bidonville à Saint-Denis Un incendie apparemment accidentel a frappé un camp de Roms à Saint-Denis dans la nuit de samedi à dimanche. Un homme de 25 ans est mort et deux personnes ont été gravement blessées. Une bougie pourrait être à l’origine du sinistre. Ce bidonville, situé rue André-Campra, abriterait environ trois cents Roumains et Bulgares depuis plus d’un an. Vingtcinq cabanes auraient été détruites, les constructions en bois étant serrées les unes contre les autres. « La précarité du lieu le rend dangereux », explique une assistante sociale de l’association Coup de main, qui tente depuis dimanche de venir en aide aux occupants et qui traduit leurs propos. Les Roms n’ont pas pu éteindre le feu, faute de point d’eau à proximité. La préfecture a annoncé hier soir avoir demandé aux services de l’Etat d’organiser le logement d’urgence des Roms en vue, à terme, de leur « entrée dans des logements sociaux pérennes ». M. H. enquête Les deux hommes hospitalisés seraient âgés de 20 et 31 ans. Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête pour déterminer les causes du sinistre, survenu à 2 h 30 du matin.
MARDI 13 MARS 2007 grand paris Environnement La Mairie de Paris inaugure aujourd’hui un pigeonnier contraceptif dans le 11 Les pigeons ont leur planning familial e arrondissement Tout est bon pour lutter contre la surpopulation des pigeons. La Mairie de Paris a opté pour une méthode douce. Afin de limiter les concentrations d’oiseaux et donc les nuisances, elle a choisi de passer un « contrat moral » avec les nourrisseurs. Le pigeonnier qui est inauguré ce matin devant le square de la Roquette (11 e ) se veut un moyen de « réconcilier » les défenseurs des pigeons et les Parisiens révulsés par ces « rats volants ». Car c’est un outil contraceptif destiné à éviter le nourrissage sauvage. Le pigeonnier attire les oiseaux à cinq cents mètres à la ronde. Ils y trouvent des graines, y font leur nid, puis les services de la Mairie passent tuer l’essentiel des œufs. Cela permet aussi de surveiller l’état de santé des oiseaux, notamment dans le cadre du dispositif de prévention de la grippe aviaire. Une pasionaria du « peuple pigeon » a ouvert la voie Heureuse. Brigitte Marquet, l’amie des pigeons, a réussi sa mission : faire migrer trois cents pigeons vers la petite cabane au toit de zinc. A la demande de la Mairie de Paris, cette jeune retraitée a distribué, chaque jour pendant des mois, des graines sur un parcours de 1,2 km. Les oiseaux l’ont ainsi suivie jusqu’au pigeonnier, cabane en bois qu’elle décrit comme « un hôtel trois étoiles ». La veste maculée de fiente, les mains abîmées et les cheveux en bataille, elle tend l’oreille : « Il yaun petit qui pleure » dans la meute… avant de sourire : « Regardez, ils dansent le flamenco. » Et, sans relâche, elle distribue des tracts pour S.VIARD / 20 MINUTES S. VIARD / 20 MINUTES L’installation d’un pigeonnier pilote dans le 14 e a, selon la Mairie, « réglé une grosse partie des nuisances de l’arrondissement ». Mieux, les nourrisseurs ont eux-mêmes joué les médiateurs dans les environs, invitant leurs comparses à se Brigitte Marquet. défendre la cause du « peuple pigeon, martyrisé », qui « crève de faim », « s’abîme les pattes avec les fils électriques » et risque l’empalement ou la capture par des sociétés de dépigeonnage qui font « éclater les oiseaux sous vide ». S. C. concentrer autour du pigeonnier. Mais le responsable des services vétérinaires de la préfecture, Jean-Roch Gaillet, estime que même avec un pigeonnier par arrondissement, « on ne réglera pas les nuisances, car il y a des gens règlement Le règlement sanitaire de Paris interdit d’« attirer systématiquement ou de façon habituelle les pigeons lorsque cette pratique est une cause d’insalubrité ou de gêne pour le voisinage » et le règlement des parcs et promenades interdit « de nourrir les oiseaux » en général. Il est aussi conseillé aux propriétaires de boucher les lieux pouvant servir d’abris. Selon la préfecture, seule une vingtaine d’amendes par an seraient dressées (183 €, et jusqu’à 450 € en cas de récidive). Le pigeonnier du square de la Roquette. qu’on ne corrigera jamais ». Et la capacité de reproduction des pigeons est telle que la stérilisation de centaines d’œufs ne jouera qu’à la marge sur la population globale de ces volatiles féconds comme des lapins. Sophie Caillat 3 Ils bravent les interdits pour nourrir leurs protégés Dans la clandestinité. Les défenseurs des pigeons ont leurs techniques pour donner à manger à leurs protégés. Certains sortent la nuit ou se cachent dans les recoins de la ville. Porte Saint-Denis (10 e ), au contraire, ils nourrissent et cajolent au grand jour. Des voisins déposent des sacs de pain, des petites vieilles se trouvent une occupation, des musulmans remercient l’animal qui aurait guidé le prophète Mahomet dans le désert. La Mairie de SOURCE : PÔLE ÉCOLOGIE URBAINE, MAIRIE DE PARIS chiffres 80 000 La population estimée des pigeons parisiens, un chiffre qui serait stable. 1 000 pigeons seraient présents à la porte Saint-Denis (10 e ). 5ou6lieux par arrondissement connaissent une surpopulation de pigeons (plus de cent au même endroit). 700 à 1 000 œufs supprimés en trois ans dans le pigeonnier du 14 e . 6 pigeonniers doivent être installés par la Mairie d’ici à la fin de l’année. Paris croule sous les courriers d’amoureux des pigeons dénonçant le manque d’eau lors de sécheresses, les empoisonnements ponctuels, les captures organisées. Une repentie raconte par quel « engrenage » elle est « entrée dans le monde du pigeon » : « On commence par jeter des graines et soudain ils accourent par dizaines, c’est la preuve qu’ils ont faim. Puis on commence à voir les blessés, les malades… » S. C. sauvage Longtemps domestiqué par l’homme, élevé pour sa chair ou pour ses qualités de voyageur, le pigeon est redevenu un animal sauvage. Dans l’écosystème parisien, il a une fonction de nettoyeur, un peu comme les rats.
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