n e w s - Jules Bordet instituut

Bureau de Dépôt Bruxelles X
Les Amis de l’Institut Bordet
rue Héger-Bordet 1 - 1000 Bruxelles
Périodique trimestriel 2005/1
Janvier-Février-Mars
Inauguration du
«PET-CT»
Mucites
et laserthérapie
Neutropénie fébrile :
actualités
Belgique-België
B O RDET
P.P.-P.B.
v a i n c r e l e c a n c e r à t o u t p r i x
n° 72 n e w s
Soutien d’artistes...
B-21

SOMMAIRE
3
Inauguration du «PET-CT»
Inauguratie van de «PET-CT»
Prof. P. Flamen
4 Agenda
5 Edito – Prof. A. Awada
6 Mucites et laserthérapie
Dr M.-T. Klastersky-Genot
13 Défi sportif
14 Neutropénie fébrile
Prof. J. Klastersky
15 Soutien d’artistes
16 Tombola
VOS DONS
Tout don de 30 € ou plus
•Pour la recherche contre le cancer
à l’Institut Jules Bordet
•Est déductible de vos revenus imposables
et vous donne droit à notre trimestriel :
le ‘Bordet News’
Compte financier spécial ‘Dons’
des Amis de l’Institut Bordet
000-1035070-80
LÉGUER
Vous souhaitez léguer tout ou partie de
vos biens aux Amis de l’Institut Bordet :
• Jean VANDEN DRIESCH
• Lucien HEILPORN
sont à votre disposition pour vous renseigner
Tél. : 02/541.34.14
2 BN 72 • 1er trimestre 2005
SIGNALEZ-NOUS
VOTRE CHANGEMENT D’ADRESSE:
Les Amis de l’Institut Bordet
rue Héger-Bordet 1
1000 Bruxelles
Tél. : 02.541 34 14
Fax : 02.538 60 85
E-mail : amis@bordet.be
Editeur responsable : Les Amis de l’Institut Bordet
Rédacteur en chef : Dr. M.-T. Klastersky-Genot
Comité de rédaction: Dr. D. de Valeriola, Dr F. Salès,
Dr. M. Schetgen, Mme A. Chotteau
Secrétariat de rédaction: M. C.Froment
Si vous souhaitez avoir les références d’un article ou
d’une étude scientifiques cités dans un de nos dossiers,
contactez-nous au 02.541 34 14
CENTRE DE DESINTOXICATION TABAGIQUE
DES AMIS DE L’INSTITUT BORDET
Psychologues : M. Bodo - Mw.H.Vandecasteele
Secrétariat : Mme C.Primo
Bd de Waterloo 107 - 1000 Bruxelles
Tél. : 02/534 54 68 - Fax : 02/534 27 19
E-mail :cellule.tabac.bordet@skynet.be

INAUGURATION
DU «PET-CT»
DE L’INSTITUT
JULES BORDET
UN APPAREILLAGE
DIAGNOSTIQUE
DE DERNIÈRE
GÉNÉRATION !
Ce n’est pas sans fierté que l’Institut Bordet peut offrir
aux patients, atteints d’un cancer, cette modalité
diagnostique de haute technologie qu’est le PET-CT.
L’Institut Bordet est l’un des premiers centres en Europe
à avoir pu acquérir cet appareil.
Ce PET-CT est d’abord dédié aux soins aux patients et
permet aussi différentes activités de recherche.
Cet instrument est unique dans l’imagerie médicale car il
permet d’obtenir une image diagnostique qui intègre les
aspects morphologiques du cancer (via le module CT) et
les caractéristiques métaboliques de ses lésions (via le
module PET).
Grâce à cet appareil, la réponse à un traitement
chimiothérapique peut ainsi être maintenant évaluée plus
rapidement que ne le permettaient les techniques classiques
telles que le CTscan, les marqueurs tumoraux, etc.…
Cette évaluation plus précoce de la réponse ou non au
traitement permet à l’oncologue de décider plus
rapidement de la poursuite du traitement ou de son arrêt
et, dans ce dernier cas, d’orienter alors le patient vers une
autre thérapie.
Conséquences importantes : on évite au patient la
toxicité d’une traitement inefficace et, à la société,
le coût de celui-ci.
Remercions les Amis de l’Institut Bordet pour leur
soutien financier dans l’acquisition d’un tel appareil et leur
constant souci du bien-être des patients et de leur intérêt
pour la qualité de la recherche scientifique.
Une séance académique, suivie d’exposés scientifiques, a
eu lieu le 17 février dernier.
Elle a présenté au public un résumé des applications de
cette nouvelle technologie en oncologie et, plus
particulièrement, son intérêt pour le suivi des traitements
chimiothérapique et radiothérapique.
Le programme scientifique a réuni des orateurs de
renommée nationale et internationale dans le domaine de
l’imagerie médicale, de la chimiothérapie et de la
radiothérapie.
Monsieur Rudy Demotte, Ministre de la Santé Publique,
a accepté de participer à la partie académique de cette
conférence.
Prof.P.Flamen
INAUGURATIE
VAN DE «PET-CT»
IN HET INSTITUUT
JULES BORDET
DE JONGSTE
GENERATIE
DIAGNOSTISCHE
APPARATUUR !
Het is met enige trots dat het Instituut Bordet aan
kankerpatiënten een onderzoek met deze
hoogtechnologische diagnostische PET-CT apparatuur kan
aanbieden.
Het Instituut Bordet behoort tot de eerste centra in
Europa die dit PET-CT apparaat hebben kunnen
aanschaffen. Om te beginnen dient het voor het
onderzoek van patiënten, maar het maakt ook allerlei
vormen van wetenschappelijk onderzoek mogelijk.
Deze apparatuur is uniek op het vlak van medische
beeldvorming. Het wordt hiermee mogelijk een
diagnostisch beeld te verkrijgen met een integratie van de
morfologische aspecten van de kanker (via de CT-module)
en de metabolische karakteristieken van de letsels hiervan
(via de PET-module). Dank zij dit apparaat is het thans
mogelijk, de reactie op een chemotherapeutische
behandeling vlugger te evalueren dan met de klassieke
technieken zoals de CTscan, de tumor-markers enz....Aan
de hand van deze snellere evaluatie bij de beoordeling of
de behandeling al dan niet aanslaat, kan de oncoloog
vlugger beslissen wat te doen: verder gaan of stoppen met
de behandeling. In het tweede geval zal men een andere
therapie voor de patiënt uitwerken. Belangrijke gevolgen:
de patiënt wordt de toxiciteit van een nutteloze
behandeling bespaard, terwijl er evenmin nodeloos kosten
voor worden gemaakt.
Onze dank gaat uit naar de Vrienden van het Instituut
Bordet in verband met hun financiële steun bij de aankoop
van genoemde apparatuur, hun niet aflatende aandacht
voor het welzijn van de patiënten en voor het belang dat
zij hechten aan de kwaliteit van het wetenschappelijk
onderzoek.
Op 17 februari 2005 heeft een academische zitting
plaatsgevonden, gevolgd door wetenschappelijke
uiteenzettingen. Het publiek kon kennismaken met een
overzicht van de toepassingen van deze nieuwe
technologie bij de behandeling van kanker - en zich meer
in het bijzonder informeren over het belang ervan voor de
follow-up van behandelingen met chemotherapie en
radiotherapie. Het wetenschappelijk programma bracht
sprekers van nationale en internationale faam bijeen op
het gebied van medische beeldvorming, chemotherapie en
radiotherapie. De heer Rudy Demotte, Minister van
Volksgezondheid, maakte tijd vrij om het academische
gedeelte van deze conferentie bij te wonen.
BN 72 • 1er trimestre 2005 3

AGENDA
4 BN 72 • 1er trimestre 2005
GRAND PUBLIC
LISTE DES CONFERENCES
Les ‘Midis’ des Amis Conférences des Amis de l’Institut
Bordet
Lundi de 12h30 à 14h Renseignements : 02.541.34.14
De Février à Juin 2005
Lundi 07/03 Pr P. MARTIAT
«La recherche en Hématologie à l’Institut
Jules Bordet »
Lundi 11/04 Dr C. VAN de MERCKT
«Vos questions et mes réponses sur le cancer
du sein »
Lundi 09/05 Pr G. ANDRY
«Progrès récents dans la définition des
facteurs de pronostic pour les tumeurs
thyroïdiennes »
Lundi 06/06 Dr D. LARSIMONT
«Le rôle de l’Anatomopathologiste dans la
prise en charge multidisciplinaire du patient
atteint d’un cancer du sein »
EN BREF
Martial Bodo est psychologue à la « Cellule de
Désintoxication tabagique des Amis de l’Institut
Bordet ».
Les Amis ont reçu dernièrement un don avec la
communication suivante :«Bien le bonjour à Martial
Bodo,je tiens toujours depuis 2 ans et 3 mois ».
Voilà le plus beau des compliments et le meilleur
encouragement pour toute l’équipe de la cellule.
MEDECINS ET
PARAMEDICAUX
Séminaires entrant dans le cadre de la formation pour
l’obtention du Diplôme d’Etudes Spécialisées (DES) en
Cancérologie-Hématologie
Auditoire H.Tagnon 121 bd de Waterloo
à 1000 Bruxelles
Jeudi Séminaires du Diplôme
18h30 à 20h30 d’Etudes Spécialisées
en Cancérologie
Renseignements : 02.541.32.01
Lundi Séminaires de
8 à 9 h Cancérologie Chirurgicale
Renseignements : 02.541.31.59
Mercredi Séminaires dans le cadre
12h30 à 14h du DES en Soins Continus
et Palliatifs
Renseignements : 02.541.33.01
A RETENIR
Le 02-05-2005 La conférence du Prof. F. LEJEUNE
(CHU de Lausanne)
Le MELANOME :
le point sur les thérapies innovantes

EDITO
Dans ce Bordet News, le Docteur
Genot-Klastersky vous présente les
mucites, une complication fréquente
chez les patients cancéreux traités par
radiothérapie et chimiothérapie.
Elle y donne la définition des mucites,
explique leurs mécanismes, le point de
vue clinique ainsi que les moyens
préventifs et thérapeutiques disponibles.
Elle insiste sur les conséquences de
cette complication qui altère fortement
la qualité de vie des patients atteints par la douleur,les
difficultés d’alimentation, le risque de surinfection et de
septicémie et finalement la nécessité d’hospitalisation
prolongée qui est habituellement très coûteuse.
Depuis l’apparition des traitements anticancéreux, la
communauté médicale est à la recherche de moyens
préventifs et thérapeutiques vis-à-vis des mucites.
S’il est vrai qu’en réduisant les doses de radiothérapie
et de chimiothérapie, on minimise le risque de cette
complication, cette approche n’est pas souhaitable dans
le traitement du cancer étant donné que l’efficacité de
ces traitements pourrait ainsi en être réduite.
En 2004, un panel d’experts internationaux de
différentes disciplines s’est réuni pour discuter de cette
complication et des moyens de prévention et de
traitement. Ces moyens sont discutés en détails dans le
chapitre écrit par le Docteur Genot-Klastersky.
Dans cet éditorial,j’aimerais personnellement insister sur
une seule approche (d’ailleurs préventive et thérapeutique)
qui est le laser de basse énergie.
Le panel d’experts a statué sur ce sujet comme suit :«Le
panel se sent encouragé par l’accumulation des données
scientifiques et médicales qui soutiennent l’utilisation du
laser de basse énergie dans les centres hospitaliers qui
ont les moyens financiers permettant d’acquérir cette
technique et d’avoir le personnel bien entraîné pour
l’utiliser ».
Le Docteur Genot-Klastersky, consciente depuis très
longtemps de ce problème majeur et soucieuse
d’apporter les moyens pour le soulager,était en avance
de plusieurs années sur l’avis de ce panel d’experts.
Au début de l’an 2000, elle avait en effet déjà proposé
cette technique pour nos patients.
L’obtention du laser à basse énergie ainsi que les
transformations du local pour les traitements n’ont été
possibles que grâce au soutien financier des Amis de
l’Institut Bordet.
Plus récemment, un nouveau médicament appelé la
palifermine a vu le jour afin de prévenir cette complication
qu’est la mucite chez nos patients traités en
hématologie par chimiothérapie et radiothérapie.
Ce médicament est le fruit de progrès au niveau de la
biologie cellulaire et au niveau technologique.
Le laser de basse énergie ainsi que la palifermine sont
donc maintenant, deux moyens qui vont être utilisés,
côte à côte,en clinique pour éviter cette complication
si fréquente et si pénible pour nos malades.
Prof.A.Awada
Unité de Chimiothérapie
EDITO
IIn dit Bordet News heeft Dr. Genot-
Klastersky het over mucositis, een vaak
voorkomende complicatie bij kankerpatiënten
die met radiotherapie én
chemotherapie worden behandeld. Na een
definitie van mucositis wordt uitgelegd hoe
deze aandoening ontstaat,de klinische visie
erop,evenals de beschikbare vormen van
preventie en behandeling. De specialiste
gaat dieper in op de gevolgen van deze
complicatie, want de pijn, de moeilijkheden
bij het eten, het gevaar van een superinfectie en van
bloedvergiftiging tasten de levenskwaliteit van de zieke sterk
aan. Bovendien moeten deze patiënten uiteindelijk vaak
langdurig in het ziekenhuis worden opgenomen, iets wat
gewoonlijk zeer duur is.
Sinds de opkomst van anti-kankerbehandelingen, is de
medische wereld op zoek naar preventieve en
therapeutische middelen in verband met mucositis.
Hoewel het risico van deze complicatie sterk terugloopt
bij een lager gedoseerde radiotherapie en chemotherapie,
is deze benadering bij de behandeling van
kanker niet wenselijk, aangezien de doeltreffendheid van
deze therapieën daardoor flink kan verminderen.
In 2004 is een panel van internationale deskundigen uit
verschillende disciplines bijeengekomen om van
gedachten te wisselen over deze complicatie en hoe haar
te voorkomen en behandelen. Deze benaderingen
worden in detail besproken in het door Dr. Genot-
Klastersky geschreven hoofdstuk. In dit edioriaal zou
ik persoonlijk willen aandringen op één enkele vorm
van behandeling (overigens zowel preventief als
therapeutisch) en dat is het gebruik van lage-energielaser.
Het panel van deskundigen doet hierover de volgende
uitspraak: «Het panel voelt zich aangemoedigd door het
toenemend aantal wetenschappelijke en medische
gegevens waarmee het gebruik van lage-energielaser
wordt aangemoedigd in ziekenhuiscentra die over de
financiële middelen beschikken voor de aanschaf van deze
techniek en voor het inzetten van goed opgeleid
personeel dat ermee overweg kan».
Dr. Genot-Klastersky, die zich reeds zeer lang van dit
belangrijke probleem bewust is en die niets liever wil dan
bijdragen aan een verlichting ervan, was het standpunt van
dit panel van deskundigen verschillende jaren vooruit.
Want zij suggereerde reeds begin 2000 deze techniek voor
onze patiënten. De aanschaf van de lage-energielaser
evenals de verbouwingen van het behandelingslokaal
waren slechts mogelijk door de financiële steun van de
Vrienden van het Bordet Instituut.
Meer recent beschikken we over het nieuwe geneesmiddel
palifermine ter voorkoming van een mucositiscomplicatie
bij onze patiënten die op de afdeling Hematologie met
chemotherapie en radiotherapie worden behandeld.
Genoemd geneesmiddel is het resultaat van vooruitgang op
het vlak van de celbiologie en op technologisch terrein.
Lage-energielaser en palifermine zijn thans dus twee middelen
die in de kliniek naast elkaar gebruikt zullen worden
ter voorkoming van genoemde en zich zo vaak voordoende
complicatie, die voor onze patiënten zo pijnlijk is.
BN 71 • 4ème trimestre 2004 5

LES MUCITES ET LA LASERTHÉRAPIE
Les mucites (mucositis en anglais) font partie des
effets secondaires des traitements anti-cancéreux.
Les cellules cancéreuses ne sont en effet pas les seules
cibles de la radiothérapie et de la chimiothérapie.
Les cellules saines et surtout celles qui se multiplient
rapidement sont, elles aussi, atteintes par ces
traitements.
De nombreux organes peuvent donc subir des
altérations qui entraîneront des effets non désirés et
souvent inconfortables
6 BN 72 • 1er trimestre 2005
Dr. M.T Genot-Klastersky
Chef de clinique adjoint, responsable de l’unité de laserthérapie
MÉCANISMES DES MUCITES
Les traitements anti-cancéreux atteignent la couche
cellulaire basale de l’épithélium des muqueuses
(phase I). Les rayons X attaquent les muqueuses par
voie exogène (externe), la chimiothérapie par voie
endogène. Ces cellules meurent par apoptose et donc
ne se renouvellent plus : la couche superficielle
diminue et s’effrite (phase II). A certains endroits,
l’épithélium s’effondre et met à nu l’endothélium : les
ulcérations apparaissent et deviennent
des portes d’entrée pour les
nombreux germes de la flore
buccale et digestive (phase III).
Au cours de la phase IV, le processus
de cicatrisation reprend à partir des
cellules saines restantes.
Ceci est l’explication classique mais,
aujourd’hui, il a été démontré
combien le mécanisme des mucites
est plus complexe.
Dans le processus d’apparition des
mucites, il y a, d’une part, une
action directe de la radiothérapie et
de la chimiothérapie sur les cellules
et, d’autre part, une réaction inflammatoire
intense via divers médiateurs,
les cytokines. Des radicaux
oxygènes libres toxiques sont libérés
et interviennent directement dans
la mort cellulaire.
D’autres mécanismes portant sur les
microvaisseaux et le tissu conjonctif,
notamment, font l’objet d’études
actuelles.

Phase Phase Phase Phase
POINT DE DE VUE CLINIQUE
Les manifestations buccales de la mucite apparaissent
généralement après quelques jours de traitement
(6 à 7 jours après le début de la radiothérapie dans la
sphère O.R.L.) et coïncident généralement avec la
neutropénie induite par la chimiothérapie.
La sévérité des lésions est liée à la dose de rayons X
ou de chimiothérapie, et elle est d’autant plus grave si
les 2 modalités thérapeutiques sont combinées.
Certaines drogues, comme le 5 fluorouracile, les
anthracyclines et le méthotrexate, augmentent le
risque de mucites mais tous les patients ne réagissent
pas de la même manière : c’est ainsi que l’on
reconnaît des patients à plus haut risque c’est-à-dire
plus susceptibles de déclencher une mucite. Ces
patients à risque sont principalement ceux qui
reçoivent de la radiothérapie pour des tumeurs
O.R.L., surtout s’ils sont traités par chimiothérapie
concomitante ; également, les patients qui reçoivent
une chimiothérapie intensive, avant une greffe de
moelle avec ou sans une irradiation corporelle totale,
pour une tumeur hématologique et tous ceux qui
reçoivent une chimiothérapie intensive pour une
tumeur solide.
Au niveau de la bouche,
que se passe-t-il ?
Un érythème (rougeur)
apparaît, accompagné d’une
sensation de brûlure et parfois
une perturbation du goût.
De petites lésions isolées
(aphtes) se manifestent ; elles
confluent rapidement et sont
accompagnées de douleur
franche.
Ces lésions peuvent s’ulcérer
et saigner : la douleur devient
alors intolérable.
Ces endroits peuvent se
surinfecter et deviennent des
portes d’entrée à des
translocations bactériennes
pouvant conduire à une
septicémie (passage des
bactéries et / ou des toxines dans le sang)
Il existe plusieurs échelles de gradation des mucites en
fonction de la sévérité, l’étendue des lésions, ainsi que
de la douleur et de l’incapacité de s’alimenter.
Nous avons adopté l’échelle de l’E.O.R.T.C.,
légèrement modifiée.
La difficulté de l’évaluation réside dans le fait que
l’observateur doit être formé, habitué et être toujours le
même, pour mieux apprécier l’amélioration ou la
détérioration des lésions.
GRADE I Érythème et sensation de
brûlure.
GRADE II Mucite non confluente avec
production d’exsudat sérofibrineux
et douleur modérée,
mais ne nécessitant pas un
traitement antalgique majeur.
GRADE III Mucite confluente recouverte
d’un dépôt fibrineux et
douleur sévère
GRADE IV Ulcérations, hémorragie et
nécrose.
BN 71 • 4ème trimestre 2004 7

Conséquences possibles des mucites.
La douleur qui accompagne ces lésions est souvent très
intense et pénible, entraînant entre autres, des difficultés
pour s’alimenter. Elle requiert un recours aux antalgiques
très puissants (opiacés) et à la nutrition parentérale
(intraveineuse).
Il arrive que le traitement anticancéreux
soit arrêté à cause de la
sévérité des lésions et de la douleur.
Le risque de surinfection et de
septicémie est augmenté.
L’hospitalisation est prolongée et le coût
financier de l’épisode sera plus élevé.
Enfin, pour le patient, sa qualité de vie
sera souvent fortement diminuée.
Que faire pour éviter ces
mucites ?
a) Hygiène bucco-dentaire.
Ceci comprend un examen et des
soins éventuels, par un dentiste,
préalablement au traitement anticancéreux.
Le patient doit être
informé des risques et il doit être
éduqué par le personnel médical et
8 BN 72 • 1er trimestre 2005
infirmier afin qu’il respecte une
hygiène orale impeccable. Il doit
recevoir les conseils diététiques,
afin d’adapter son alimentation qui
devra être neutre et semi-solide.
(cf. brochure éditée dans ce but)
b) Les bains de bouche.
Étant donné qu’aucun d’entre
eux n’a été reconnu idéalement
efficace, les bains de bouche
doivent être considérés comme
adjuvant à l’hygiène orale. A
l’Institut Bordet, on utilise
plusieurs types de bains de bouche
contenant essentiellement, des
anesthésiques (xylocaïne), des
antibiotiques (tétracycline), des
antifongiques (nystatine), de la
cortisone, le tout dans un
excipient le plus neutre possible et
surtout sans alcool.
c) Les antalgiques.
Ils sont essentiels et doivent être immédiatement
prescrits dès l’apparition de la douleur. Il ne faut pas
hésiter à recourir aux opiacés, que l’on ajoutera aux
antalgiques classiques et aux anti-inflammatoires.

d) Les traitements spécifiques.
En 2001, une trentaine de spécialistes de la mucite
faisant partie du M.A.S.C.C. (Multinational Association
for Supportive Care in Oncology) et de l’I.S.O.O.
(International Society of Oral Oncology ) ont revu de
manière exhaustive tous les traitements proposés et ayant
fait l’objet d’une évaluation, notamment : les bains de
bouche, les médicaments systémiques, les facteurs de
croissance, et les protecteurs de la muqueuse, etc.…
Malheureusement, peu d’entre eux ont été retenus
comme efficaces.
LA CRYOTHÉRAPIE
Son efficacité est basée sur la vasoconstriction et la
diminution du flux sanguin provoqué par le froid, ce
qui explique une moindre atteinte de la muqueuse
buccale par les agents chimiothérapiques toxiques.
Une réduction de 50% des mucites a été obtenue chez
des patients traités par 5–FU (bolus). Mais, garder
et mâchonner des glaçons pendant tout le temps de
l’injection, n’est pas des plus confortables.
L’AMIFOSTINE
Il s’agit d’un thiophosphate organique administré par
voie intraveineuse ou sous-cutanée. que l’armée
américaine a développé pour prévenir les effets des
radiations lors d’accidents nucléaires. Une étude
comparative de cet agent dans les mucites, démontre
une diminution du nombre de cas de grade III et
surtout de grade IV. Mais, il faut aussi signaler que
l’amifostine n’est pas dépourvue d’effets secondaires
(hypotension, nausées, réactions allergiques).
LA PALIFERMINE
C’est un facteur de croissance des kératinocytes,
préparé par génie génétique.
Expérimentalement, on a démontré son effet
protecteur sur les tissus épithéliaux (de
revêtement) contre la chimiothérapie et la
radiothérapie.
Il semble avoir peu d’effets secondaires.
Dans une étude clinique récente, faite chez des
patients souffrant d’affections hématologiques
malignes éligibles pour une greffe de cellules
souches avec une irradiation corporelle totale,
l’administration de palifermine avant la
chimiothérapie a permis une réduction
significative des mucites grade III et surtout IV
ainsi que de la quantité de morphine requise.
LA LASERTHÉRAPIE
Propriétés
LASER est l’acronyme pour Light Amplification by
Stimulated Emission of Radiation c’est -à-dire une
lumière amplifiée par une émission stimulée de
radiation.
Une lumière est une onde électromagnétique
constituée de paquets d’énergie : les photons.
Ce qui différencie la lumière laser de la lumière blanche,
c’est sa directivité (tous les photons se dirigent dans la
même direction), son monochromatisme (une seule
couleur ou longueur d’onde), sa cohérence spatiale et
temporaire (tous les photons sont dans la même phase),
et sa luminance (intensité de la lumière).
Il existe une grande variété de rayonnements laser en
fonction de la longueur d’onde, du mode d’émission et
de la puissance.
Le laser n’est pas une invention récente puisque le
concept fut introduit pour la première fois par Einstein,
en 1917, sur des considérations purement thermodynamiques.
BN 71 • 4ème trimestre 2004 9

Le laser que nous utilisons pour prévenir et traiter les
mucites à l’Institut Bordet, est un laser de basse énergie,
laser athermique ou froid, « low level laser » à ne pas
confondre avec le laser chirurgical.
Au point de vue médical, ses propriétés biologiques
sont moins bien connues ; cependant, on lui reconnaît
des effets anti-inflammatoires, anti-oedémateux,
antalgiques, une amélioration de la circulation et une
stimulation de la cicatrisation des blessures.
Ce sont justement ces propriétés qui sont recherchées
pour le traitement des mucites. Ces effets bio-stimulants
sur le métabolisme cellulaire sont d’ailleurs exploités
dans de nombreux autres domaines de la médecine
(dermatologie, rhumatologie, dentisterie) et de la
médecine vétérinaire.
Comment se fait un traitement au laser en
pratique ?
Le patient est installé dans un fauteuil de préférence
dentaire pour son confort.
Il porte des lunettes de protection car l’intensité du
laser risque de l’éblouir et d’atteindre la rétine.
La cavité buccale est illuminée par le faisceau laser
transmis par une fibre optique guidée manuellement
sur l’ensemble des muqueuses en restant à une distance
de 1 cm de celles-ci. On insistera au niveau des lésions
de mucites s’il y en a déjà. S’il s’agit d’un traitement
préventif, on insistera sur les endroits de prédilection
où, généralement, la mucite apparaît : les lèvres, les
joues, la luette etc.…
10 BN 72 • 1er trimestre 2005
Le temps d’illumination est calculé par une formule qui
tient compte de la surface à traiter et de la puissance de
la source. Il n’y a aucun danger de surdosage
Pour optimaliser l’efficacité du traitement, il faut 3 à 4
séances par semaine. Les séances de laserthérapie sont
assurées principalement par un infirmier initié à cette
technique.
Ces traitements sont des actes prescrits par les
médecins.
Efficacité
D’un point de vue strictement scientifique, il existe
actuellement 2 études comparatives sérieuses plaidant
en faveur de l’efficacité du laser dans le traitement et la
prévention des mucites induites par la radiothérapie et
la chimiothérapie.
L’étude de Cowen (1) , faite chez des patients traités par
une greffe de moëlle osseuse démontre une nette
différence dans la sévérité et le nombre de jours de
mucite ; le nombre de grades III et IV est nettement
inférieur chez les patients qui ont bénéficié de la
laserthérapie.
L’étude de Bensadoun (2) est une étude préventive et
comparative du laser dans un groupe de malades
irradiés pour une tumeur O.R.L. ; les patients ayant
bénéficié du laser dès le premier jour de la
radiothérapie ont sensiblement moins de mucites, qui
sont d’ailleurs moins sévères, que les patients du groupe
qui ont reçu un rayonnement laser fictif (sham )
A l’Institut Bordet, nous avons
aussi entrepris des études
comparatives pour démontrer
l’efficacité de la laserthérapie et lui
donner ses lettres de noblesse. Ces
études sont réalisées chez des
patients qui ont marqué leur
accord après information
complète.
La première étude est faite chez des
patients sous chimiothérapie
intensive pour une greffe de
moëlle : un groupe reçoit le
traitement laser dès les premiers
signes de mucite, l’autre groupe
aussi mais avec un laser inactivé
(fictif ou sham). Le nombre de

mucites grade I et II est déjà nettement plus élevé dans
ce dernier.
Dès que la mucite évolue au grade III, ces patients
reçoivent le traitement laser réel ; on observe un arrêt
dans l’évolution des lésions et dans le groupe qui a
bénéficié du laser dès le départ, aucune mucite n’a
atteint les grades III et IV.
Une autre étude concerne un groupe de malades traités
pour une tumeur solide avec de hautes
doses de chimiothérapie, donnée à
intervalles réguliers, toutes les 3
semaines. Les patients ayant fait un
épisode de mucite lors d’une cure seront
traités préventivement par laser lors de
la cure suivante.
Jusqu’à présent, nous avons évalué 14
patients qui ont présenté une mucite de
grade II ou plus au cours d’une première
chimiothérapie ; lorsque celle-ci a été
répétée à la même dose, 3 semaines
après la première cure, un traitement
préventif par laser de basse énergie a été
instauré. Parmi ces 14 patients, 5 n’ont
plus présenté de mucite et 8 ont
développé une mucite de grade I ; un
seul patient a présenté une mucite de
grade II. Cette étude se poursuit mais,
jusqu’à présent, l’efficacité du laser en
prévention des mucites
associées à la chimiothérapie
est de 93 %.
Un des aspects les plus
impressionnants de l’administration
du rayonnement
laser de basse énergie sur des
lésions de mucite est le
contrôle très rapide et
durable de la douleur.
La diminution des sensations
douloureuses, qui
souvent requièrent l’emploi
d’antalgiques comme les
morphiniques, est souvent
rapportée par les patients
endéans quelques heures
après le traitement. Cette
amélioration est particulièrement
appréciée par les
patients chez qui, en
général, la douleur est le symptôme le plus invalidant
de la mucite.
Malheureusement, jusqu’à présent, cette action
antalgique du laser de basse énergie n’a guère été
étudiée de manière rigoureuse. Seule une étude
récente, chez des patients ayant subi une intervention
chirurgicale endodontique (traitement des racines des
dents), a évalué de manière objective l’effet antalgique
du laser, administré en post-opératoire.
Results obtained for 2 patients are illustrated below :
Mucositis
of the tongue
Mucositis
of the
inferior lip
Grade II mucositis
prior to treatment
Grade III mucositis
prior to treatment
On day 6 after onset of laser treatment
on every other day: no more lesions
Grade I mucositis on day 5
after onset of laser therapy
on every other day
BN 72 • 1er trimestre 2005 11

Dans cette étude contrôlée, l’effet antalgique a été
démontré de manière significative, au cours des deux
premiers jours suivant l’intervention.
Les mécanismes de cet effet antalgique ne sont pas
connus actuellement ; on peut supposer que la
réduction de la réaction inflammatoire par le
rayonnement laser pourrait être une explication
possible.
Quoiqu’il en soit, la réduction rapide et durable de la
douleur associée à la mucite est un avantage
immédiat du traitement ; la régression et la
cicatrisation plus rapide des lésions est un autre
bénéfice qui, lui aussi, diminue la douleur mais
réduit, de plus, les autres complications associées aux
mucites, notamment, les difficultés d’alimentation
et le risque d’infection.
L’Institut Jules Bordet est un des rares centres qui
possèdent l’installation de laserthérapie pour traiter
les mucites induites par la radiothérapie et la
chimiothérapie.
C’est grâce à la générosité des Amis de l’Institut
Bordet et à la demande des médecins, que nous avons
acquis deux équipements de laserthérapie : un
appareil fixe puissant qui permet de traiter les patients
qui peuvent se déplacer jusqu’au premier étage de la
polyclinique.
Cet appareil possède aussi un système de « balayage »,
ce qui permet de traiter de plus grandes surfaces,
comme la peau du cou atteinte par la radiothérapie
de la sphère O.R.L. ou des régions palmaires.
Un autre appareil de laserthérapie, plus petit et
mobile, est utilisé pour traiter les patients immobilisés
dans des chambres stériles, lors d’une greffe de moëlle,
par exemple.
Les médecins et surtout les patients qui ont pu
bénéficier de traitements par laserthérapie sont
extrêmement reconnaissants aux Amis de l’Institut
Bordet.
12 BN 72 • 1er trimestre 2005
CONCLUSIONS
Les mucites sont une complication fréquente de la
radiothérapie et de la chimiothérapie.
Elles ont un impact majeur sur la qualité de vie du
patient et peuvent interférer avec la poursuite d’un
traitement anti-cancéreux.
Elles augmentent le coût du traitement.
La pathogénie des mucites commence à être élucidée,
ce qui permettra à l’avenir des thérapies ciblées sur les
mécanismes pathogéniques.
Actuellement, la laserthérapie apparaît comme la
technique la plus prometteuse pour la prévention et le
traitement des mucites.

DÉFI SPORTIF
AU PROFIT DES
«AMIS ».
Elle s’appelle CarlaVan Caeneghem, elle a 38 ans, elle est
mariée, a deux enfants, elle est graphiste et passionnée de
sport.
Au mois d’octobre 2003, elle a perdu sa sœur âgée de
41 ans des suites d’un cancer.Elle lui avait fait la promesse
de réaliser un exploit sportif afin qu’elle ne soit pas seule à
mener un combat mais elle n’a pas eu le temps de mener ce
projet à bien.
Après une période de grande tristesse et un grand
sentiment d’impuissance,elle a décidé de tenir sa promesse
et d’en faire un acte constructif, tourné vers l’avenir, en
associant les Amis à son défi.
Elle a donc commencé ses entraînements afin de
participer en été 2005 à un triathlon complet
Iron(wo)man.
Cela signifie :nager 3,8 km, rouler à vélo pendant 180
km et terminer par une course à pied de 42,2 km !
Ses buts :rendre hommage à sa sœur en se dépassant
soi-même et aider par la même occasion la recherche
cancérologique à l’Institut Bordet en se faisant parrainer par
des sociétés, des particuliers, des amis, des connaissances.
Si son entraînement se déroule sans incident, vous
trouverez dans le prochain Bordet News des informations
précises sur ce grand défi sportif et sur la manière de le
parrainer. Mais déjà, vous pouvez motiver Carla en marquant
votre intérêt et en lui prodiguant vos encouragements.
Carla Van Caeneghem c/o les Amis de l’Institut Bordet
ou amis@bordet.be.
SPORTIEVE UITDAGING
TEN BATE VAN DE
«VRIENDEN»
Ze heet Carla Van Caeneghem, is 38 jaar, gehuwd, heeft
twee kinderen, is grafisch ontwerpster en bezeten van sport.
In oktober 2003 heeft ze haar zuster,destijds 41 jaar,aan de
gevolgen van kanker verloren. Carla beloofde haar zuster om
een sportieve topprestatie te leveren,zodat deze niet als enige
strijd moest leveren.Maar de tijd ontbrak haar om dit project
tot een goed einde te brengen.
Na een erg verdrietige periode en een immens gevoel van
machteloosheid besloot ze, haar belofte toch waar te maken.
Maar ze wilde een positieve daad, gericht op op de toekomst,
stellen en bovendien deVrienden bij deze uitdaging betrekken.
Zo begon CarlaVan Caeneghem te trainen met het oog op
haar deelname in de zomer van 2005 aan een volledige
triathlon Iron(wo)man.
Zoiets houdt in: 3,8 km zwemmen, 180 km fietsen en
tenslotte 42,2 km hardlopen !
Het is Carla’s bedoeling om uit bewondering voor haar
zuster zichzelf te overstijgen en tegelijkertijd het
kankeronderzoek aan het Bordet Instituut te steunen met
behulp van sponsoring door bedrijven, privé-personen, en haar
vrienden- en kennissenkring.
Als haar training zonder problemen verloopt, kunt u in het
volgende Bordet News meer preciese informatie lezen over
deze grote sportieve uitdaging en hoe u deze kunt sponsoren.
Maar u kunt Carla nu reeds motiveren door haar een
aanmoediging te zenden:
Carla Van Caeneghem c/o De Vrienden van het Bordet
Instituut of vrienden@bordet.be.
«NE LAISSONS PAS PAS
D’OMBRE AU TABLEAU»
TABLEAU»
«LAAT «LAAT
HET EEN SCHILDERIJ ZONDER SCHADUWEN ZIJN»
Carla
BN 70 • 3ème trimestre 2004 13

COMPTE RENDU DE LA 7 ème CONFERENCE
SUR LA NEUTROPENIE FEBRILE
QUI A EU LIEU DU 27 AU 29 JANVIER 2005,
A SEVILLE (ESPAGNE)
Il faut savoir que la neutropénie fébrile (NF) (fièvre
chez un patient qui a peu de globules blancs) est une
complication fréquente de la chimiothérapie
anticancéreuse. Si cette situation n’est pas rapidement
contrôlée, des infections très graves peuvent survenir.
La neutropénie fébrile est, en fait, souvent la
manifestation précoce de ces infections. La NF est
d’autant plus fréquente (et plus sévère) que la
chimiothérapie est plus intense ; cette fréquence est de
l’ordre de 10 % pour les chimiothérapies peu agressives
de certaines tumeurs solides (cancers du colon, du
poumon) et peut atteindre 100 % dans les cas des
traitements intensifs des néoplasies hématologiques,
notamment des leucémies.
Parmi les conclusions les plus importantes de la
conférence, il faut noter la possibilité de pouvoir prédire,
en fonction de critères cliniques simples, le risque de
complications au cours d’un épisode de NF. Les patients
à risque faible peuvent être traités de manière plus simple,
moins coûteuse et à domicile.
Par ailleurs, les patients présentant des neutropénies
prolongées sont à haut risque de développer une NF, et
celle-ci sera causée , dans une proportion non négligeable
de cas, par des champignons (infections fungiques).
Celles-ci sont difficiles à diagnostiquer et si un traitement
efficace n’est pas rapidement instauré, la mortalité peut
être élevée. Heureusement, il est apparu, au cours de la
conférence, que des progrès importants avaient été
réalisés, tant pour le diagnostic que pour le traitement.
L’utilisation de techniques de biologie moléculaire permet
des diagnostics de plus en plus précoces et nous disposons
actuellement de nouveaux antifungiques, plus actifs et
moins toxiques que par le passé.
Beaucoup d’intérêt s’est manifesté pour une
complication souvent associée à la NF : la mucite
(inflammation et ulcération des muqueuses buccales et
digestives) qui augmente de manière importante le risque
d’infection grave et qui entraîne un inconfort
considérable pour le patient : douleurs et impossibilité de
s’alimenter. Les mécanismes biologiques qui sont à la
base des mucites induites par la radiothérapie et/ou la
chimiothérapie commencent à être compris, ouvrant
ainsi la voie à des thérapeutiques ciblées sur ces processus
pathologiques. C’est ainsi que des facteurs de croissance,
stimulant les kératinocites ou les granulocytes
représentent des modalités nouvelles pour prévenir et
traiter les mucites et leurs diverses complications.
14 BN 72 • 1er trimestre 2005
L’apparition de germes infectieux, résistant aux agents
antimicrobiens actuels, qu’ils soient bactériens ou fungiques,
semble devenir une réalité de plus en plus alarmante. Il est
indiscutable que ces germes apparaissent suite à l’emploi
important – et sans doute abusif – des agents antimicrobiens
et antifungiques. Par ailleurs, les manquements encore trop
fréquents dans l’observance d’une hygiène intra-hospitalière
stricte, contribuent à la dissémination de ces pathogènes
parmi les patients hospitalisés.
Enfin, il faut constater un certain ralentissement dans le
développement de nouveaux médicaments capables de
combattre efficacement ces pathogènes devenus résistants.
L’ensemble de ce phénomène complexe ne pourra être géré
valablement que par une coopération étroite entre les
cliniciens, les épidémiologistes et l’industrie
pharmaceutique qui reste la source principale des nouveaux
agents thérapeutiques.
La transplantation de moelle ou de cellules souches
hématopoïétiques entre donneur et receveur plus ou moins
compatibles (transplantation allogénique) est devenue une
modalité thérapeutique de nombreux cancers et dont les
indications sont en augmentation significative. Ces
transplantations sont une cause très importante de
neutropénie prolongée et donc d’épisodes de NF causés par
des bactéries, des champignons et des virus. Elles
entraînent également des immunodépressions
(impossibilité de se défendre vis-à-vis de l’infection en
faisant appel à des mécanismes immunitaires naturels)
profondes et prolongées qui, avec mais aussi
indépendamment de la neutropénie, sont une cause très
importante d’infections diverses, surtout fungiques et
virales. Ces infections et d’autres complications de la
transplantation, comme la maladie du greffon (rejet
immunologique du receveur par des cellules
immunocompétentes présentes dans le greffon en
provenance du donneur de moelle), sont un souci constant
chez les patients allogreffés et requièrent une recherche
intense, tant dans le domaine du diagnostic que dans ceux
de la prévention et du traitement.
Ces quelques considérations, qui ne représentent que
l’essentiel de ce qui fut discuté au cours du symposium,
montrent bien la complexité et la diversité des problèmes
engendrés dans le contexte de la NF. Il est encourageant
de constater que, grâce aux efforts de recherche de ces
trente dernières années, cette complication clinique de la
chimiothérapie est devenue contrôlable chez plus de
90 % des patients présentant une neutropénie sévère.

SOUTIEN D’ARTISTES ……
Deux artistes nous ont fait l’honneur d’exposer et
vendre leurs œuvres au profit des Amis de l’Institut
Bordet.
Madame Géraldine Cloes fille de Henri Cloes
(1927-2004) a présenté les œuvres de son père à la
médiathèque de Louvain-la-Neuve du 14 janvier au
1 er mars 2005. Elle aussi a désiré que la vente des
œuvres soit destinée à la recherche contre le cancer
à l’Institut Bordet.
Dr. Piet Van Leuven is Gewoon
Hoogleraar aan de VUB en een getalenteerd
aquarellist.
Voor de tweede keer heeft hij tijdens een
tentoonstelling - ditmaal in de «Gasthuiskapel»
te Borgloon van 8 februari tot 6
maart 2005 – werk van zijn hand verkocht
ten bate van de «Vrienden».
Merci à eux pour cette généreuse initiative.
BN 71 • 4ème trimestre 2004 15

www.mccann.be
SUPER TOMBOLA 2005 2004
LES AMIS DE L’INSTITUT BORDET ASBL
EN PARTICIPANT À NOTRE
TOMBOLA, VOUS PARTICIPEZ
À LA RECHERCHE CONTRE
LE CANCER.
1 ER PRIX :
UNE VW LUPO
> LECTEURS DVD > TÉLÉVISEURS COULEUR
> MINI-CHAÎNES AUDIO > APPAREILS ÉLECTROMÉNAGERS
> DÎNERS GASTRONOMIQUES > SPECTACLES …
TIRAGE :
LE JEUDI 19 MAI 2005
>CARNET DE 5 BILLETS + COUVERTURE GRATUITE : 15 €
>BILLET : 3 €
>C.C.P. : 000-0948729-69
>IBAN BE71 0000 9487 2969
>BIC BPOTBEB1
>EN VENTE À LA BOUTIQUE, À LA CAFÉTÉRIA ET
AUX AMIS DE L’INSTITUT BORDET
(7 ÈME ÉTAGE DE LA POLYCLINIQUE - BD DE WATERLOO 121)
VAINCRE LE CANCER À TOUT PRIX
A.R. n° III/42/CD.585-13/337