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recommandations d'un forum québécois sur la douleur neuropathique

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Chez l’animal, <strong>la</strong> lésion du funiculus dorso<strong>la</strong>téral,<br />

<strong>la</strong> principale voie efférente du système<br />

inhibiteur descendant, produit une hyperalgie.<br />

Ce phénomène suggère que le CIDN exerce<br />

une inhibition tonique du message nociceptif<br />

dans des conditions normales. Certaines affections<br />

cliniques impliqueraient un déficit des<br />

systèmes inhibiteurs qui se traduirait par des<br />

<strong>douleur</strong>s spontanées et une hyperalgésie généralisée.<br />

Par exemple, <strong>la</strong> présence d’une faible<br />

concentration en sérotonine et (ou) en noradrénaline<br />

dans le liquide céphalorachidien de<br />

certains patients souffrant de <strong>douleur</strong>s chroniques<br />

soulève <strong>la</strong> possibilité d’un déficit de ces<br />

mécanismes inhibiteurs. De récentes études<br />

appuient le rôle d’un déficit des mécanismes<br />

endogènes de contrôle de <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> en présence<br />

de certains troubles, comme <strong>la</strong> fibromyalgie,<br />

les céphalées de tension et le syndrome<br />

du côlon irritable, et dans quelques cas<br />

d’ostéoarthrite.<br />

Les <strong>douleur</strong>s <strong>neuropathique</strong>s :<br />

mécanismes excitateurs<br />

et inhibiteurs<br />

Les <strong>douleur</strong>s <strong>neuropathique</strong>s peuvent ainsi provenir<br />

d’une amplification des mécanismes excitateurs,<br />

mais aussi d’un dysfonctionnement des<br />

mécanismes inhibiteurs toniques et phasiques.<br />

Le fait de bien comprendre les mécanismes excitateurs<br />

et inhibiteurs descendants permet de<br />

mieux cerner le rôle potentiel de certains médicaments<br />

visant à réduire l’hyperactivité des<br />

mécanismes excitateurs, les anticonvulsivants<br />

par exemple, ou encore de stimuler les mécanismes<br />

inhibiteurs en utilisant des médicaments<br />

sérotoninergiques et noradrénergiques, notamment<br />

certains antidépresseurs.<br />

<strong>la</strong> prévalence et le diagnostic<br />

La prévalence<br />

Bien que nous ne disposions pas de données<br />

précises, <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> <strong>neuropathique</strong> touche de<br />

nombreux Canadiens. En effet, les personnes<br />

atteintes du diabète, d’une radiculopathie ou du<br />

syndrome du canal carpien, infectées par le VIH,<br />

présentant un zona ou ayant subi une chirurgie<br />

ou une chimiothérapie souffrent, dans des proportions<br />

al<strong>la</strong>nt de 8 % à 55 %, de <strong>douleur</strong> <strong>neuropathique</strong>.<br />

Le diagnostic<br />

Le diagnostic de <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> <strong>neuropathique</strong> est<br />

essentiellement clinique. Il se fonde <strong>sur</strong> les antécédents<br />

du patient, les symptômes qu’il décrit<br />

et son examen physique. Des outils de dépistage<br />

peuvent être utiles pour préciser le diagnostic.<br />

interrogatoire du patient<br />

Question 1 :<br />

<strong>la</strong> <strong>douleur</strong> présente-t-elle une ou plusieurs des caractéristiques suivantes ?<br />

1. Brûlure<br />

2. Sensation de froid douloureux<br />

3. Décharges électriques<br />

Question 2 :<br />

<strong>la</strong> <strong>douleur</strong> est-elle associée dans <strong>la</strong> même région à un ou<br />

plusieurs des symptômes suivants ?<br />

4. Fourmillements<br />

5. Picotements<br />

6. Engourdissements<br />

7. Démangeaisons<br />

examen du patient<br />

Question 3 :<br />

<strong>la</strong> <strong>douleur</strong> est-elle localisée dans un territoire où l’examen met en évidence :<br />

8. Une hypoesthésie au tact ?<br />

9. Une hypoesthésie à <strong>la</strong> piqûre ?<br />

Question 4 :<br />

<strong>la</strong> <strong>douleur</strong> est-elle provoquée ou augmentée par :<br />

10. Le frottement ?<br />

Chez certains patients, une investigation radiologique<br />

et électrophysiologique peut être nécessaire.<br />

Les descripteurs verbaux de <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> constituent<br />

le premier outil de dépistage. Parmi les<br />

échelles et les questionnaires d’évaluation, le<br />

DN4 (<strong>la</strong> <strong>douleur</strong> <strong>neuropathique</strong> en quatre questions)<br />

peut être utile au diagnostic. Ces questions<br />

portent <strong>sur</strong> 10 éléments : 7 éléments auxquels<br />

le patient doit répondre par oui ou non et<br />

3 liés à l’examen physique. Chaque réponse<br />

positive ajoute un point. Un score de 4 points et<br />

plus <strong>sur</strong> 10 oriente vers un diagnostic de <strong>douleur</strong><br />

<strong>neuropathique</strong> probable (sensibilité : 82,9 %;<br />

spécificité : 89,9 %).<br />

<strong>la</strong> méthodologie<br />

Le présent algorithme de traitement est proposé<br />

par un <strong>forum</strong> spécial formé de <strong>la</strong> Dre Aline Bou<strong>la</strong>nger<br />

(anesthésiologiste, présidente) et, par<br />

ordre alphabétique, des Drs Pierre Arsenault<br />

(omnipraticien), A<strong>la</strong>in Bé<strong>la</strong>nd (anesthésiologiste),<br />

André Bé<strong>la</strong>nger (omnipraticien), Christian<br />

Cloutier (neurochirurgien), Dominique<br />

Dion (omnipraticienne), Pierre Dolbec (anes-<br />

Algorithme de traitement de <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> <strong>neuropathique</strong><br />

Tableau II : Le questionnaire DN4<br />

Oui = 1 point Non = 0 point Score du patient : /10<br />

Tableau tiré de Bouhassira D et coll. Pain 2005; 114:29-36.<br />

thésiologiste), Ange<strong>la</strong> Genge (neurologue),<br />

David Lussier (gériatre), Serge Marchand (neurophysiologiste),<br />

Huu Tram Anh Nguyen (anesthésiologiste)<br />

et Mark Ware (omnipraticien), de<br />

même que de M. Robert Thiffault (pharmacien).<br />

Le groupe s’est réuni le lundi 26 novembre<br />

2007. Chaque membre était chargé de présenter<br />

aux autres une revue de <strong>la</strong> documentation médicale<br />

<strong>sur</strong> le sujet ou <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse médicamenteuse qui<br />

lui avait été assigné, ses pratiques et ses <strong>recommandations</strong><br />

à inclure à l’algorithme. Au terme<br />

des présentations, le groupe a é<strong>la</strong>boré l’algorithme<br />

officiel après avoir débattu jusqu’à ce<br />

qu’il y ait consensus.<br />

Bien que les recherches <strong>sur</strong> le sujet se soient<br />

multipliées ces dernières années, les études<br />

ayant comparé différents médicaments ou<br />

c<strong>la</strong>sses de médicaments entre eux ou évalué<br />

l’efficacité des différentes associations de<br />

médicaments proposées sont encore très peu<br />

nombreuses. Plusieurs des <strong>recommandations</strong><br />

émises dans le présent article sont par conséquent<br />

fondées <strong>sur</strong> l’expérience clinique des<br />

auteurs et <strong>sur</strong> les <strong>recommandations</strong> des experts<br />

internationaux.

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