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Le seul magazine au Québec dédié uniquement ... - La Zone de Boxe

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Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

Photo Vincent Ethier<br />

<strong>Le</strong> <strong>seul</strong> <strong>magazine</strong> <strong>au</strong> <strong>Québec</strong><br />

<strong>dédié</strong> <strong>uniquement</strong> à la boxe 1<br />

Octobre, 2011<br />

Numéro 34<br />

- Portrait <strong>de</strong> Glen Johnson, l’adversaire <strong>de</strong> Bute<br />

- <strong>Le</strong>s promoteurs internation<strong>au</strong>x<br />

- <strong>Le</strong>s moments embarassants <strong>de</strong> la boxe mo<strong>de</strong>rne


2<br />

Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong><br />

2755 Clermont<br />

Mascouche (<strong>Québec</strong>) J7K 1C1<br />

info@lazone<strong>de</strong>boxe.com<br />

Éditeur François Picanza<br />

Rédacteur en chef Pascal Roussel<br />

Collaborateurs Jean-Luc Autret<br />

Olivier Bégin<br />

Richard Cloutier<br />

Martin <strong>La</strong>porte<br />

Mathieu Normand<br />

Correcteur/Réviseur François Couture<br />

Véronique <strong>La</strong>croix<br />

Pascal <strong>La</strong>pointe<br />

Monteur Martin <strong>La</strong>porte<br />

photographes Vincent Ethier<br />

Stéphane <strong>La</strong>lon<strong>de</strong><br />

Robert <strong>Le</strong>vesque<br />

<strong>Le</strong> <strong>magazine</strong> la <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> boxe fut fondé en 2004 à Mascouche par<br />

François Picanza. Ce <strong>magazine</strong> est maintenant offert gratuitement<br />

sur le web.<br />

<strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> <strong>magazine</strong><br />

7 e année, numéro 34<br />

Octobre 2011<br />

Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

03 – L’Éditorial<br />

3 – <strong>Le</strong> mot du rédac format géant<br />

0<br />

6 – Portrait du « Road Warrior »<br />

09 – <strong>Le</strong>s promoteurs internation<strong>au</strong>x<br />

15 – Portrait <strong>de</strong> David Whittom<br />

19 – Flashback: la filière camerounaise<br />

21 – <strong>Le</strong>s moments embarassants <strong>de</strong> la boxe<br />

25 – Galerie <strong>de</strong>s photographes


Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

<strong>Le</strong> mot du rédac format géant<br />

Contenu <strong>de</strong> ce numéro :<br />

<strong>Le</strong>s aléas d’un <strong>magazine</strong> avec <strong>de</strong>s dates <strong>de</strong> tombée<br />

Si vous prenez la peine d’imprimer le format pdf du <strong>magazine</strong> pour en gar<strong>de</strong>r une version<br />

papier, vous vous apercevrez sans doute qu’il est plus mince qu’à l’habitu<strong>de</strong>.<br />

Malheureusement, <strong>de</strong>ux importants textes <strong>de</strong> ce numéro ont dû être repoussés à la<br />

parution <strong>de</strong> janvier. <strong>La</strong> lecture <strong>de</strong> votre <strong>magazine</strong> préféré sera donc plus courte que prévu,<br />

mais vous ne per<strong>de</strong>z rien pour attendre, car je peux vous annoncer que le numéro <strong>de</strong><br />

janvier, avec son habituelle revue <strong>de</strong> l’année, sera énorme! <strong>Le</strong> papier économisé<br />

<strong>au</strong>jourd’hui passera sur votre budget <strong>de</strong> l’année 2012. ☺<br />

Glen, le Road Warrior original<br />

C’est le prochain adversaire <strong>de</strong> Lucian Bute, et il ne f<strong>au</strong>t pas se fier <strong>au</strong>x apparences. Même<br />

s’il est âgé <strong>de</strong> 42 ans, Glen Johnson pourrait jouer un « Hopkins » à Bute. Carl Froch l’a<br />

battu <strong>de</strong> justesse et d’<strong>au</strong>tres gros noms comme Tavoris Cloud et Chad Dawson ont eu besoin <strong>de</strong> tout leur petit change<br />

pour le vaincre. <strong>Le</strong> « Road Warrior » est selon plusieurs observateurs le meilleur défi qu’<strong>au</strong>ra eu Lucian Bute <strong>de</strong>puis la<br />

version 2008 <strong>de</strong> Librado Andra<strong>de</strong>. Martin <strong>La</strong>porte vous le présente sous tous ses angles dans un portait juste et précis.<br />

Whittom, un Road Warrior québécois<br />

Ce n’est pas tous les boxeurs qui sont nés pour être <strong>de</strong>s champions. Ni tous les boxeurs qui reçoivent l’appui<br />

inconditionnel d’un promoteur. David Whittom ne faisait partie ni du premier groupe, ni du second. Mais personne ne<br />

doutera jamais qu’il avait le cœur d’un champion. Il ne refusait <strong>au</strong>cun combat même s’il <strong>au</strong>rait parfois dû. Jean-Luc Autret<br />

nous dresse un portrait <strong>de</strong> ce boxeur <strong>de</strong> <strong>Québec</strong> qui n’a jamais eu froid <strong>au</strong>x yeux et qui, à sa façon, a connu une belle<br />

carrière. Car à la boxe, il n’y a pas que la victoire qui compte.<br />

Nos photographes sont <strong>au</strong>ssi <strong>de</strong>s ve<strong>de</strong>ttes<br />

C’était plutôt simple comme idée, je m’en veux <strong>de</strong> ne pas y avoir pensé plus tôt. <strong>Le</strong> <strong>magazine</strong> a trois excellents<br />

photographes <strong>de</strong> boxe comme collaborateurs. Pourquoi ne pas les utiliser à leur maximum! C’est pourquoi j’ai eu l’idée <strong>de</strong><br />

leur offrir une tribune unique où ils pourront exposer leurs meilleures photos <strong>de</strong> boxe. Ainsi, je ne me priverai pas <strong>de</strong><br />

leurs plus belles prises parce qu’elles ne cadrent pas avec les textes publiés dans le numéro en cours du <strong>magazine</strong>.<br />

Profitez-en donc pour admirer les photos <strong>de</strong> Robert Lévesque, <strong>de</strong> Vincent Éthier (photos GYM) et <strong>de</strong> Stéphane <strong>La</strong>lon<strong>de</strong><br />

(photos Interbox) dans notre nouvelle galerie <strong>de</strong>s photographes.<br />

Flashback : la filière camerounaise<br />

En 2001, les Jeux <strong>de</strong> la Francophonie se déroulèrent à Ottawa-Gatine<strong>au</strong>. Cela permit à plusieurs pays qui avaient le<br />

français comme une <strong>de</strong> leurs langues officielles d’y envoyer <strong>de</strong>s athlètes. <strong>Le</strong> Cameroun envoya plusieurs boxeurs et<br />

quelques-uns d’entre eux ont <strong>de</strong>mandé l’asile politique pour rester <strong>au</strong> Canada. <strong>La</strong> boxe professionnelle québécoise<br />

connaissait alors une bonne croissance et certains d’entre eux ont joint les gymnases <strong>de</strong> Montréal pour se lancer dans<br />

l’aventure. Richard Cloutier, dans le cadre <strong>de</strong> sa chronique régulière Flashback, nous raconte l’arrivée <strong>de</strong>s Ngoudjo,<br />

Lontchi et compagnie.<br />

<strong>Le</strong>s promoteurs internation<strong>au</strong>x<br />

Un peu comme un boxeur peut le faire, un promoteur peut <strong>au</strong>ssi passer <strong>de</strong> la gloire à une situation plus fragile ou<br />

délicate. Imaginons un instant la chute que subirait Interbox si Lucian Bute annonçait sa retraite subitement! Il y a plus<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans, nous avions fait l’exercice <strong>de</strong> vous dresser un portrait <strong>de</strong>s plus grands groupes <strong>de</strong> promotion internation<strong>au</strong>x.<br />

Nous croyons qu’il est temps <strong>de</strong> faire une mise à jour <strong>de</strong> la situation. Mathieu Normand vous expliquera ce qu’il en est,<br />

<strong>au</strong>jourd’hui, en octobre 2011.<br />

3


4<br />

Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

<strong>Le</strong>s côtés givrés <strong>de</strong> la boxe mo<strong>de</strong>rne<br />

Inspiré par la fin dynamite du combat Mayweather/Ortiz et ses <strong>de</strong>ux moments surréalistes (le K.O et la discussion <strong>de</strong><br />

Floyd avec <strong>La</strong>rry Merchant), nous avons eu l’idée <strong>de</strong> vous dresser une liste <strong>de</strong> huit moments embarrassants <strong>de</strong> notre boxe<br />

mo<strong>de</strong>rne. Olivier Bégin, un ancien collaborateur qui fait un retour avec nous, vous décrira les embarras <strong>de</strong> toutes sortes<br />

qui ont mené <strong>au</strong>x huit moments sélectionnés.<br />

<strong>Le</strong>s commentaires du rédac<br />

<strong>Le</strong>s règles <strong>de</strong> trois, avec Bute, ça ne se peut pas<br />

Parfois, nous avons le m<strong>au</strong>vais réflexe <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> trois. <strong>Le</strong> boxeur A a vaincu facilement le boxeur B. Comme<br />

le boxeur B a ensuite battu le boxeur C, il est donc clair que le boxeur A va vaincre facilement le boxeur C, n’est-ce pas?<br />

Généralement, même si ce n’est pas la règle la plus précise <strong>au</strong> mon<strong>de</strong>, ce principe n’est pas si loin <strong>de</strong> la réalité. Mais<br />

quand Bute fait partie d’une règle <strong>de</strong> trois, ça ne peut pas fonctionner. Parce que Bute n’a rien du boxeur A habituel.<br />

Parce que Bute a tous les atouts pour faire foirer la règle : il est g<strong>au</strong>cher, puissant, rapi<strong>de</strong>, mais surtout, il est capable<br />

(avec <strong>La</strong>rouche) d’ajuster sa stratégie <strong>au</strong> cours d’un combat. Que ce soit André Ward, Carl Froch ou éventuellement Jean<br />

Pascal, ces boxeurs <strong>au</strong>ront toujours plus <strong>de</strong> difficulté contre Bute que contre n’importe quel <strong>au</strong>tre. <strong>Le</strong> fait d’être g<strong>au</strong>cher a<br />

permis à <strong>de</strong>s boxeurs loin d’être <strong>de</strong>s surdoués <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s champions du mon<strong>de</strong>. L’histoire en a connu plusieurs. <strong>Le</strong>s<br />

<strong>de</strong>ux premiers qui me viennent à l’esprit sont Otis Grant et Markus Beyer. Ce n’est pas pour rien que souvent les boxeurs<br />

droitiers fuient les g<strong>au</strong>chers comme la peste. Trop emmerdant. Et la préparation pour affronter un boxeur g<strong>au</strong>cher est un<br />

casse-tête. Tous les <strong>au</strong>tomatismes prennent le champ, le boxeur doit réfléchir davantage à chacune <strong>de</strong> ses actions. Oui,<br />

Johnson, Froch et Ward sont bons, voire même excellents, mais <strong>au</strong>ront-ils l’air <strong>au</strong>ssi bons <strong>de</strong>vant le puzzle Bute? Alors<br />

que lui, Bute, se prépare continuellement pour affronter <strong>de</strong>s droitiers. Voilà un détail que l’amateur <strong>de</strong> boxe semble<br />

parfois oublier.<br />

L’après-Bute<br />

Même s’il reste encore <strong>de</strong> bonnes années dans la carrière <strong>de</strong><br />

Bute, Interbox doit penser à l’avenir. <strong>La</strong> mise sous contrat <strong>de</strong><br />

Pier-Olivier Côté est assurément une bonne chose; il semble<br />

être un jeune doué qui se dirige vers les h<strong>au</strong>ts sommets. Mais<br />

sans rien vouloir enlever à Apou, il serait un peu risqué pour<br />

IBOX <strong>de</strong> mettre tous ses œufs dans le même panier, <strong>de</strong> tout<br />

miser sur Apou. Heureusement pour eux, Bute n’a jamais déçu.<br />

Mais il fait <strong>de</strong>puis longtemps figure <strong>de</strong> <strong>seul</strong>e et unique<br />

locomotive pour IBOX. <strong>Le</strong>s <strong>au</strong>tres boxeurs qui se produisent<br />

dans les galas Interbox sont <strong>de</strong> biens be<strong>au</strong>x wagons, mais ce<br />

ne sont pas <strong>de</strong>s locomotives…<br />

Stéphan <strong>La</strong>rouche <strong>au</strong>ssi doit personnellement penser à l’avenir.<br />

L’association avec Top Rank est pour Interbox/<strong>La</strong>rouche un<br />

<strong>au</strong>ssi bel atout pour le recrutement que l’est celle entre GYM et<br />

Gol<strong>de</strong>n Boy Promotions. J’imagine que Stéphan <strong>La</strong>rouche,<br />

l’entraîneur, sera acheteur <strong>au</strong>x J.O <strong>de</strong> Londres, et il <strong>au</strong>ra <strong>de</strong><br />

superbes arguments pour flirter avec les jeunes ve<strong>de</strong>ttes<br />

olympiques. Il a entraîné <strong>de</strong>s champions du mon<strong>de</strong> en Dorin<br />

et Lucas. Mais son argument <strong>de</strong> séduction majeur est son bout<br />

<strong>de</strong> chemin avec sa ve<strong>de</strong>tte principale, Lucian Bute. <strong>Le</strong>s boxeurs<br />

ve<strong>de</strong>ttes <strong>au</strong>x J.O seront approchés par toutes les gran<strong>de</strong>s<br />

équipes <strong>de</strong> promotion. <strong>Le</strong> trio <strong>La</strong>rouche-IBOX-Montréal sera<br />

assurément un joueur important dans ce magasinage <strong>de</strong><br />

futures ve<strong>de</strong>ttes. Si j’étais un jeune boxeur plein <strong>de</strong> promesses,<br />

à la recherche d’une situation gagnante, prêt à venir s’établir<br />

dans un marché <strong>de</strong> boxe intéressant et si, par surcroît, j’étais<br />

g<strong>au</strong>cher (détail optionnel), je serais fou <strong>de</strong> ne pas regar<strong>de</strong>r<br />

sérieusement cette option.<br />

Stephan <strong>La</strong>rouche <strong>au</strong>ssi doit penser à son avenir.


Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

Phil Lo Greco <strong>de</strong>vra faire parler ses<br />

gants… un jour. (Photo Vincent Ethier)<br />

Lo Greco le rigolo<br />

Si Phil Lo Greco n’était pas un boxeur, il <strong>au</strong>rait assurément une carrière<br />

prometteuse en humour. Jusqu’à <strong>au</strong>jourd’hui, ses meilleures performances ne<br />

furent pas sur le ring mais dans les médias soci<strong>au</strong>x. Lorsqu’il boxait sous les<br />

couleurs <strong>de</strong> GYM, Marc Ramsay, qui agit à titre <strong>de</strong> matchmaker, a déjà<br />

mentionné que Lo Greco était un horrible casse-tête, car il refusait tous les<br />

boxeurs le moindrement dangereux. Cela expliquerait probablement pourquoi, à<br />

l’échéance <strong>de</strong> son contrat, GYM l’a laissé aller sans tenter <strong>de</strong> le retenir.<br />

Lorsqu’on regar<strong>de</strong> la liste <strong>de</strong> ses adversaires, on est porté à croire qu’il a repris<br />

le même manège avec son promoteur italien, OPI 2000.<br />

Sur Youtube, il fait un duo <strong>de</strong> joyeux lurons avec son copain italien P<strong>au</strong>l<br />

Malignaggi et se coule la dolce vita. Il semble terriblement fort et lance <strong>de</strong>s défis<br />

à tous les grands noms. Il a même eu la gentillesse <strong>de</strong> lancer un défi à Antonin<br />

Décarie. Décarie et son entraîneur ont accepté. Pourtant, le combat ne semble<br />

pas être sur le point <strong>de</strong> se réaliser.<br />

Sur Twitter, Lo Greco est un véritable boute-en-train. Il a mentionné qu’il<br />

aimerait bien être le prochain adversaire d’Amir Khan. De plus, le top du top, ce<br />

fut lorsqu’il lança le meilleur tweet du siècle en mentionnant à propos <strong>de</strong> son<br />

combat obligatoire contre Victor Lupo : « I don't fight no name people. », suivi<br />

d’un superbement mature : « lol ». Ne lui refaites pas lire la liste <strong>de</strong>s boxeurs<br />

qu’il a affronté jusqu'à présent, laissez-lui croire que ces cannes <strong>de</strong> tomate<br />

étaient <strong>de</strong>s champions du mon<strong>de</strong>. Il fut finalement dépouillé <strong>de</strong> son titre <strong>de</strong> la<br />

WBC International.<br />

Il possè<strong>de</strong> sans <strong>au</strong>cun doute un <strong>de</strong>s plus be<strong>au</strong>x sites Web personnel <strong>au</strong> mon<strong>de</strong>, un site digne d’un champion du mon<strong>de</strong>.<br />

Détail tout <strong>de</strong> même pertinent : le site mentionne sa fiche incroyable <strong>de</strong> 22-0, mais oublie <strong>de</strong> donner la liste <strong>de</strong> ses<br />

victimes. Par contre, un point fort du site est sa boutique avec <strong>de</strong>s produits à l’image <strong>de</strong> Phil. Si vous voulez une photo<br />

<strong>au</strong>tographiée <strong>de</strong> Phil, il y inscrira même votre nom, pour la modique somme <strong>de</strong> 9,95 $. Je voulais un t-shirt sur lequel on<br />

pouvait lire « The Italian Sensation », mais malheureusement pour moi, ils n’ont pas <strong>de</strong> XXL.<br />

Pascal Roussel<br />

Rédacteur en chef format géant<br />

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6<br />

Par Martin <strong>La</strong>porte<br />

Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

Attention, le « Road Warrior » arrive!<br />

Il y a un peu plus <strong>de</strong> 17 ans que Glen « Road Warrior » Johnson a débuté sa carrière. Une carrière qui est un symbole <strong>de</strong><br />

détermination et <strong>de</strong> ténacité, car il a su rebondir et arriver <strong>au</strong> sommet <strong>au</strong> moment où on s’y entendait le moins. Je vous<br />

invite à lire une rétrospective <strong>de</strong> la carrière « Cendrillon » <strong>de</strong> l’homme qui sera le futur adversaire <strong>de</strong> Lucian Bute, le 5<br />

novembre prochain.<br />

<strong>Le</strong> début<br />

Jamaïcain <strong>de</strong> naissance, Glen Johnson a disputé près <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong> ses<br />

combats en Flori<strong>de</strong>, endroit où il vit toujours. C’est en 1997, après 32 victoires<br />

consécutives, qu’il obtient sa première chance pour un titre mondial.<br />

Malheureusement pour lui, la majorité <strong>de</strong> ses adversaires était <strong>de</strong> piètre<br />

envergure et ce manque d’expérience lui sera fatal : en effet, le champion IBF<br />

<strong>de</strong>s poids moyens <strong>de</strong> l’époque (Bernard Hopkins) lui sert une vraie leçon <strong>de</strong><br />

boxe et le combat se termine par K.-O. technique <strong>au</strong> onzième round. Après<br />

une telle raclée, les boxeurs <strong>de</strong>viennent habituellement <strong>de</strong>s faire-valoir pour<br />

<strong>de</strong> futurs champions du mon<strong>de</strong> et tombent plus ou moins rapi<strong>de</strong>ment dans<br />

l’oubli. Mais un guerrier <strong>de</strong> la trempe <strong>de</strong> Johnson n’avait pas encore dit son<br />

<strong>de</strong>rnier mot, même si la réplique se fit attendre...<br />

<strong>Le</strong>s super-moyens<br />

L’époque « après-Hopkins » fut ardue : une tentative chez les super-moyens<br />

débuta mal, avec <strong>de</strong>ux défaites consécutives. Son style agressif n’avait plus la<br />

même efficacité dans une catégorie <strong>de</strong> poids supérieure. Il réussit tout <strong>de</strong><br />

même à remporter le titre WBC Continental <strong>de</strong>s Amériques et, par la ban<strong>de</strong>, il<br />

obtient un nouve<strong>au</strong> laissez-passer pour un titre mondial : le championnat IBF<br />

<strong>de</strong>s super-moyens l’opposera à Sven Ottke, en Allemagne; Johnson s’inclinera<br />

une fois <strong>de</strong> plus. Il paraît tout <strong>de</strong> même bien dans la défaite, ce qui redonne<br />

un second souffle à sa carrière. Devenu un faire-valoir <strong>de</strong> luxe pour quiconque<br />

voulait se comparer favorablement à la performance « ordinaire » d’Ottke, il<br />

sera utilisé pour embellir les fiches <strong>de</strong> Syd Van<strong>de</strong>rpool, Sylvio Branco<br />

Glen Johnson ne sera pas intimidé à<br />

<strong>Québec</strong>, le 5 novembre.<br />

(Photo boxrec.com)<br />

(récemment défait par Jean Pascal) et Omar Sheika (défait un peu plus tard par Éric Lucas). Trois mois après son combat<br />

contre Sheika (défaite par décision majoritaire), il est invité pour une troisième fois à l’étranger afin <strong>de</strong> servir d’adversaire<br />

<strong>de</strong> service. Cette fois, c’est en Angleterre, pour un championnat IBF Intercontinental <strong>de</strong>s super-moyens; il surprend alors<br />

le boxeur local et <strong>de</strong>vient subitement une trop gran<strong>de</strong> menace pour les jeunes boxeurs <strong>de</strong> la catégorie.<br />

<strong>Le</strong>s mi-lourds<br />

Sans promoteur influent, il doit attendre près d’un an avant d’obtenir une nouvelle offre <strong>de</strong> combat. On lui proposera<br />

Thomas Ulrich, un jeune mi-lourd en pleine montée dans les classements, avec une fiche parfaite <strong>de</strong> vingt victoires, dont<br />

seize remportées par K.-O. <strong>Le</strong> défi semble être <strong>de</strong> taille, puisque ce jeune loup l’attend <strong>de</strong> pied ferme, dans une catégorie<br />

<strong>de</strong> poids supérieure, et en Allemagne <strong>de</strong> surcroît. Contre toute attente, Johnson remporte une <strong>de</strong>uxième victoire<br />

consécutive par K.-O. et se mérite la ceinture Intercontinental <strong>de</strong> la WBO. Cet exploit procure un troisième souffle à sa<br />

carrière : il est maintenant un vétéran réputé en <strong>de</strong>man<strong>de</strong> face <strong>au</strong>x meilleurs mi-lourds. <strong>Le</strong> tout re<strong>de</strong>vient laborieux pour<br />

Johnson, car une fois encore, il doit adapter son style agressif face à <strong>de</strong>s adversaires plus massifs que lui. <strong>Le</strong>s combats<br />

suivants se sol<strong>de</strong>nt dans l’ordre par une défaite (décision unanime), une défaite (décision majoritaire), une nulle et<br />

finalement par une victoire, lorsque le titre vacant <strong>de</strong> l’USBA est en jeu. Cette amélioration lui procure une troisième<br />

chance d’accé<strong>de</strong>r à un titre mondial, et cela dans une troisième catégorie <strong>de</strong> poids!


Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

L’apogée (2003-2004)<br />

C’est en Angleterre, face à Clinton Woods, qu’<strong>au</strong>ra lieu ce troisième championnat, pour une ceinture IBF. Johnson<br />

surprend en décrochant une nulle. Un combat revanche est mis sur pied, une fois <strong>de</strong> plus en Angleterre. <strong>Le</strong> « Road<br />

Warrior » réussit alors l’exploit <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir champion du mon<strong>de</strong> après onze années d’acharnement <strong>de</strong>puis ses débuts chez<br />

les professionnels. En six ans, il est passé <strong>de</strong> faire-valoir <strong>de</strong> luxe à vétéran respecté, pour finalement <strong>de</strong>venir champion du<br />

mon<strong>de</strong>. Mais l’histoire ne se termine pas là! Johnson réussit à vaincre Roy Jones Jr. à son combat suivant. Il fait<br />

maintenant parti <strong>de</strong> l’élite <strong>de</strong> la division. Mais ce n’est toujours pas assez pour lui, il en veut plus. Il bat alors Antonio<br />

Tarver et <strong>de</strong>vient le champion incontesté <strong>de</strong>s lourds-légers. L’Everest est alors escaladé et la science <strong>de</strong>s probabilités<br />

apparaît tout à coup dérisoire face à la détermination <strong>de</strong> cet homme…<br />

Tout ce qui monte finit par re<strong>de</strong>scendre<br />

Johnson n’échappe pas <strong>au</strong>x lois <strong>de</strong> la physique, c’est ce qui le diffère d’une légen<strong>de</strong> vivante comme Bernard Hopkins.<br />

Cependant, il contrôle très bien sa<br />

chute <strong>de</strong>puis les sept <strong>de</strong>rnières<br />

années. <strong>Le</strong> tout a commencé par<br />

<strong>de</strong>s défaites contre Antonio Tarver<br />

et Clinton Woods en combat<br />

revanche. Puis, il a alterné<br />

victoires et défaites face à une<br />

opposition <strong>de</strong> calibre, afin <strong>de</strong> se<br />

maintenir dans le top 10 <strong>de</strong> la<br />

catégorie. À ce jour, <strong>seul</strong>e l’élite<br />

réussit à le battre et cela, non sans<br />

difficultés. Ses plus récentes<br />

défaites sont survenues contre<br />

Chad Dawson, Tavoris Cloud et<br />

Carl Froch; on peut dire qu’il n’y a<br />

pas <strong>de</strong> quoi avoir honte.<br />

Glen Johnson lors <strong>de</strong> son combat contre Tavoris Cloud.<br />

(www.glencoffe.8k.com)<br />

Retour chez les super-moyens<br />

Il n’y a pas que le classement <strong>de</strong><br />

Johnson qui baisse : son poids suit<br />

la même direction. <strong>Le</strong>s boxeurs ont<br />

habituellement tendance à<br />

<strong>au</strong>gmenter <strong>de</strong> catégorie avec le temps, puisque le poids est <strong>de</strong> plus en plus difficile à respecter avec l’âge. Ce n’est<br />

pourtant pas le cas <strong>de</strong> Johnson, qui a toujours combattu à un poids plus élevé que le sien. Son entourage croit qu’il<br />

obtiendra un avantage physique non négligeable dans une catégorie inférieure. <strong>Le</strong> pari se fait lorsqu’il sert <strong>de</strong> remplaçant<br />

<strong>au</strong> sein du tournoi du Super Six. Il met alors K.-O. Allen Green et se taille une place en <strong>de</strong>mi-finale. Il parait <strong>au</strong>ssi très<br />

bien dans la première partie du combat contre Carl Froch. Par contre, il manque d’énergie par la suite et perd une<br />

décision majoritaire. Il semblerait que cet avantage physique se traduit par une perte d’endurance en fin <strong>de</strong> combat.<br />

Cependant, d’<strong>au</strong>tres croient que ce sont les nombreux coups <strong>au</strong> corps <strong>de</strong> Froch qui sont responsables <strong>de</strong> cette baisse<br />

d’énergie. À voir…<br />

Et Lucian Bute dans tout ça?<br />

Si Lucian Bute veut confirmer son statut <strong>de</strong> boxeur d’élite en plus <strong>de</strong> conserver son titre IBF, il <strong>de</strong>vra se méfier <strong>de</strong> la<br />

dangereuse main arrière <strong>de</strong> Johnson. Cependant, ce <strong>de</strong>rnier manque possiblement d’endurance en fin <strong>de</strong> combat. Si Bute<br />

ne le laisse pas respirer entre ses agressions, il pourrait profiter d’un épuisement vers la fin <strong>de</strong> l’affrontement. Plus la<br />

victoire <strong>de</strong> Bute sera impressionnante, plus il se comparera favorablement face <strong>au</strong> reste <strong>de</strong> l’élite <strong>de</strong> la catégorie. Par<br />

contre, Johnson pourrait brutaliser le champion afin <strong>de</strong> créer un doute dans son esprit. Il f<strong>au</strong>dra alors que Bute se<br />

concentre sur l’une <strong>de</strong> ses spécialités : tendre un piège en contre-attaque. En effet, Bute aime bien donner l’impression<br />

d’être piégé dans les câbles afin d’utiliser sa vitesse pour surprendre ses adversaires en pleine attaque (voir le <strong>de</strong>uxième<br />

combat contre Librado Andra<strong>de</strong>). Reste à voir comment l’expérience <strong>de</strong> Johnson lui servira face <strong>au</strong>x dangereux coups <strong>au</strong><br />

corps <strong>de</strong> Lucian…<br />

7


8<br />

Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

Conclusion<br />

En toute honnêteté, Johnson n’est plus membre <strong>de</strong> l’élite, mais il en est toujours le pondérateur. Si on exclut les Antilles,<br />

en début <strong>de</strong> carrière, il a effectué sept combats à l’extérieur <strong>de</strong>s États-Unis (quatre fois il a combattu en Angleterre, <strong>de</strong>ux<br />

fois en Allemagne et une fois en Italie, pour un cumulatif <strong>de</strong> trois victoires, dont <strong>de</strong>ux par K.-O.; trois défaites dont une<br />

par décision partagée; une nulle). Cette fiche <strong>de</strong> « .500 » à l’étranger, lors <strong>de</strong> combats où il n’était pas favori, lui a mérité<br />

le surnom <strong>de</strong> « Road Warrior ». Avec un tel bagage, il ne <strong>de</strong>vrait pas être intimidé par la foule <strong>de</strong> <strong>Québec</strong>, ni par le<br />

désavantage certain que lui accor<strong>de</strong>ront les bookmakers. Par contre, son <strong>de</strong>rnier combat à l’extérieur s’est produit il y a<br />

plus <strong>de</strong> cinq ans et à quarante-<strong>de</strong>ux ans, il commence à montrer <strong>de</strong>s signes <strong>de</strong> ralentissement. Est-ce que Johnson a<br />

toujours l’œil du tigre et la condition physique pour espérer avoir le <strong>de</strong>ssus sur un favori local ? C’est ce nous s<strong>au</strong>rons le 5<br />

novembre prochain.<br />

Lucian Bute et Glen Johnson en 2009, alors qu’ils s’entraînaient ensemble en Flori<strong>de</strong><br />

pour la préparation <strong>de</strong> leur combat respectif. (Photo Interbox)


Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

Par Mathieu Normand<br />

Quoi <strong>de</strong> neuf chez les promoteurs?<br />

Dans le numéro 25 du <strong>magazine</strong> <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong>, Maxime Chartrand nous avait présenté la situation <strong>de</strong>s promoteurs sur<br />

la scène internationale. Comme chaque combat peut radicalement changer la donne, <strong>au</strong>tant pour le boxeur que pour celui<br />

qui investit en lui, nous allons y aller d’une mise à jour sur l’ensemble <strong>de</strong> cette «confrérie». Ce sera l’occasion <strong>de</strong> voir<br />

comment se portent certains <strong>de</strong>s personnages les plus h<strong>au</strong>ts en couleur du mon<strong>de</strong> pugilistique. On remarquera<br />

également que la tendance qui veut que certains boxeurs soient leur propre promoteur a pris <strong>de</strong> l’ampleur <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux<br />

ans.<br />

Au sommet <strong>de</strong> la pyrami<strong>de</strong><br />

Top Rank<br />

À bientôt 80 ans, Bob Arum domine toujours le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la boxe. Quel chemin parcouru <strong>de</strong>puis sa première promotion<br />

en 1966 avec Muhammad Ali! Aujourd’hui, les plus gros galas ont pratiquement tous un point en commun : une bannière<br />

Top Rank <strong>au</strong>-<strong>de</strong>ssus du ring! Nécessairement, Arum ne sera pas éternellement à la tête <strong>de</strong> son entreprise, mais <strong>au</strong>cune<br />

inquiétu<strong>de</strong> à avoir car Todd DuBoeuf, le d<strong>au</strong>phin attitré, fait déjà un boulot impeccable comme prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’entreprise.<br />

En ce moment, une bonne part <strong>de</strong> la marge <strong>de</strong> manœuvre financière du groupe vient <strong>de</strong>s combats <strong>de</strong> Manny Pacquiao<br />

qui font <strong>de</strong> bonnes ventes <strong>de</strong> billets (contre Clottey et Margarito <strong>au</strong> Cowboy Stadium) et performent bien à la télévision à<br />

péage. <strong>Le</strong> groupe promotionnel a <strong>au</strong>ssi commencé à proposer <strong>de</strong>s combats <strong>de</strong> sous-carte <strong>de</strong> ses plus gros galas en direct<br />

sur son site. Je m’en voudrais <strong>de</strong> ne pas mentionner l’entente qui lie maintenant Interbox à Top Rank et qui démontre<br />

l’attrait <strong>de</strong> ce qui se passe ici pour Bob Arum.<br />

Arum vient à peine d’enterrer la hache <strong>de</strong> guerre avec Gol<strong>de</strong>n Boy Promotions à la suite <strong>de</strong> la tentative <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier<br />

groupe <strong>de</strong> subtiliser Nonito Donaire. Des propos insultants ont été, à l’époque, tenus par le patron <strong>de</strong> Top Rank envers la<br />

femme <strong>de</strong> Donaire, ce qui n’a fait qu’envenimer l’affaire. C’est après <strong>de</strong>s excuses d’Oscar De <strong>La</strong> Hoya via Twitter que le<br />

«Bobfather» a accepté <strong>de</strong> renouer les contacts avec son principal rival. <strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux groupes viennent <strong>de</strong> faire la copromotion<br />

du combat Yuriorkis Gamboa-Daniel Ponce <strong>de</strong> <strong>Le</strong>on. Mais la relation houleuse nous laisse imaginer qu’un renouvellement<br />

<strong>de</strong> l’inimitié n’est pas à écarter. Et, pendant ce temps, Arum est venu subtiliser Timothy Bradley à Gary Shaw alors que<br />

ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers sont dans un imbroglio juridique…<br />

Bob Arum, le grand patron <strong>de</strong> Top Rank.<br />

(Photo Robert Brizel)<br />

Champions du mon<strong>de</strong> : Manny Pacquiao (WBO 147 livres),<br />

Miguel Cotto (WBA 154), Nonito Donaire (WBO et WBC 118),<br />

Julio Cesar Chavez fils (WBC 160), Jorge Arce (WBO 122),<br />

Brandon Rios (WBA 135)<br />

Espoirs : Jose Benavi<strong>de</strong>s, Mike <strong>Le</strong>e, Mercito Gesta, Luis Cruz,<br />

Miguel Garcia, Mike Jones, Matt Korobov<br />

Autres : Mike Alvarado, Antonio Margarito, Urbano Antillon,<br />

Ivan Cal<strong>de</strong>ron, Fernando Montiel, Guillermo Rigon<strong>de</strong><strong>au</strong>x<br />

Gol<strong>de</strong>n Boy Promotions<br />

<strong>Le</strong> travail infatigable <strong>de</strong> Richard Schaefer et la renommée<br />

d’Oscar De <strong>La</strong> Hoya ont rapi<strong>de</strong>ment fait <strong>de</strong> ce groupe un<br />

incontournable <strong>de</strong> la boxe <strong>au</strong> même titre que Top Rank.<br />

Cependant, les frasques <strong>de</strong> son fondateur ont rempli les forums<br />

<strong>de</strong> discussion et les pages sportives dans les <strong>de</strong>rniers mois,<br />

surtout après une visite en centre <strong>de</strong> désintoxication et <strong>de</strong>s<br />

aveux sur sa situation, le tout faisant ombrage à ce qui se<br />

passait côté boxe.<br />

9


10<br />

Malgré tout, l’écurie produit <strong>de</strong> gros galas à <strong>La</strong>s Vegas (Mayweather c.<br />

Ortiz) et a relancé Solo <strong>Boxe</strong>o Tecate sur Telefutura, ce qui permet<br />

<strong>de</strong> faire boxer les plus jeunes boxeurs <strong>de</strong> l’écurie afin <strong>de</strong> leur faire<br />

gagner <strong>de</strong> l’expérience tout en leur bâtissant un <strong>au</strong>ditoire fidèle.<br />

Mission i<strong>de</strong>ntique pour la série Fight Night Club, sur Fox Sports Net,<br />

qui se tient <strong>au</strong> Club Nokia à Los Angeles tous les mois et vise la<br />

clientèle <strong>de</strong> la côte Ouest. Et dès 2012, le groupe fera <strong>de</strong>s galas à<br />

New York, <strong>au</strong> Barclays Center <strong>de</strong> Brooklyn, avec le but avoué d’attirer<br />

l’attention du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la boxe <strong>de</strong> la côte Est. Cela est l’une <strong>de</strong>s<br />

raisons <strong>de</strong> l’entente survenue entre le groupe et GYM, qui profitera<br />

<strong>de</strong> la vitrine pour ses jeunes boxeurs comme Felix Diaz.<br />

Une fierté évi<strong>de</strong>nte chez le groupe <strong>de</strong> promotion californien, c’est<br />

d’avoir ép<strong>au</strong>lé Bernard Hopkins pour qu’il <strong>de</strong>vienne le plus vieux<br />

champion du mon<strong>de</strong> à 46 ans, épiso<strong>de</strong> qui s’est déroulé dans notre<br />

cour. Et le poids <strong>de</strong> Gol<strong>de</strong>n Boy dans le milieu a paru après le<br />

premier combat entre Jean Pascal et Hopkins quand Schaefer s’est<br />

publiquement plaint du résultat et du travail <strong>de</strong> l’arbitre, ce qui a<br />

poussé le prési<strong>de</strong>nt du WBC, Jose Sulaiman, à accor<strong>de</strong>r<br />

immédiatement un combat revanche.<br />

<strong>Le</strong> groupe, avec plus <strong>de</strong> 70 boxeurs à son actif, est en pleine forme<br />

et ne s’assoit pas sur ses l<strong>au</strong>riers, comme en témoignent les<br />

nombreux projets qui sont en branle ou sur le point d’être lancés. <strong>Le</strong>s<br />

collaborations avec les boxeurs possédant leur propre groupe <strong>de</strong><br />

promotion sont fréquentes, avec les Juan Manuel Marquez, S<strong>au</strong>l<br />

Alvarez, Erik Morales et David Haye, entre <strong>au</strong>tres. Et il ne f<strong>au</strong>drait<br />

pas oublier qu’un <strong>de</strong>s nôtres, Mikaël Zewski, a signé un contrat qui lui<br />

permet <strong>de</strong> se faire connaître <strong>au</strong>x États-Unis en se battant en souscarte<br />

<strong>de</strong> boxeurs établis <strong>de</strong> l’écurie.<br />

Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

Champions : S<strong>au</strong>l Alvarez (WBC 154), Jhonny Gonzalez (WBC 126), Amir Khan (WBA 140), Bernard Hopkins (The Ring et<br />

WBC 175), Chris John (WBA 126)<br />

Espoirs : Gary Russell fils, Peter Quillin, Marco Antonio Periban, Seth Mitchell, Frankie Gomez, Michael Zewski<br />

Autres : Marco Maidana, Erislandy <strong>La</strong>ra, Victor Ortiz, David Haye, P<strong>au</strong>lie Malignaggi, Lucas Mathysse, Daniel Jacobs,<br />

Abner Mares, Jorge Linares, Humberto Soto, James Kirkland, Robert Guerrero<br />

À la poursuite <strong>de</strong>s grands<br />

Gary Shaw Productions<br />

L’ineffable promoteur à la culotte <strong>de</strong> jogging est bien connu ici pour ses déclarations incendiaires sur la Régie <strong>de</strong>s alcools,<br />

<strong>de</strong>s courses et <strong>de</strong>s jeux après la victoire <strong>de</strong> Jean Pascal sur Chad Dawson. <strong>Le</strong> promoteur est un grand voyageur comme<br />

l’indique son <strong>de</strong>rnier périple <strong>de</strong> 41 000 km qui l’a amené en Australie (Daniel Geale) et en Arménie (Vic Darchinyan) pour<br />

supporter ses boxeurs dans <strong>de</strong>s cartes locales.<br />

Gary Shaw et son boxeur Ali Funeka. (Photo Richard Cloutier)<br />

Gary Schaefer, bras droit d’Oscar De <strong>La</strong> Hoya chez<br />

Gol<strong>de</strong>n Boy Promotions. (photo Vincent Ethier)


Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

Disons que si, à l’époque du premier article sur les promoteurs, Shaw semblait dans une position fort désirable avec<br />

Darchinyan, Dawson et Bradley qui possédaient chacun une ceinture et Andre Dirrell qui faisait bonne impression dans le<br />

Super Six, ce n’est plus le cas <strong>au</strong>jourd’hui puisque l’on est dans une phase <strong>de</strong> transition chez GSP.<br />

Premièrement, Timothy Bradley est en litige juridique avec Shaw et un promoteur associé (Ken Thompson) et s’est tourné<br />

vers Top Rank. Ensuite, le retour d’Andre Dirrell est remis <strong>au</strong>x calen<strong>de</strong>s grecques en raison <strong>de</strong> troubles cérébr<strong>au</strong>x et<br />

d’<strong>au</strong>tres problèmes en <strong>de</strong>hors du ring. Puis, il y a Chad Dawson qui semble incapable d’être en phase avec un entraîneur<br />

pour plus d’un combat et qui, début septembre, ne faisait que commencer son entraînement sérieux pour un<br />

affrontement avec Bernard Hopkins le 15 octobre prochain. On peut mentionner Vic Darchynian qui a perdu en <strong>de</strong>mifinale<br />

du tournoi Showtime pour les 118 livres. Et Alfredo Angulo, qui a, à un certain moment, vécu chez Shaw et qui est<br />

maintenant incapable <strong>de</strong> revenir <strong>au</strong>x États-Unis à c<strong>au</strong>se <strong>de</strong> problèmes <strong>de</strong> visa, le promoteur ayant lancé la serviette dans<br />

son cas.<br />

Cela dit, comme Shaw a du flair pour dénicher <strong>de</strong> jeunes espoirs fort intéressants tels que <strong>La</strong>teef Kayo<strong>de</strong>, Jose Pedraza et<br />

Thomas Dulorme, il peut les mettre sur <strong>de</strong>s cartes <strong>de</strong> Shobox et leur donner graduellement plus <strong>de</strong> visibilité. Mais<br />

toujours f<strong>au</strong>t-il arriver à les gar<strong>de</strong>r une fois à maturité…<br />

Champions : Daniel Geale (IBF 160), Timothy Bradley (140 WBO), Sergiy Dzinziruk (154 WBO)<br />

Espoirs : Luis Del Valle, Jose Pedraza, Anthony Dirrell, <strong>La</strong>teef Kayo<strong>de</strong><br />

Autres : Chad Dawson, Andre Dirrell, Timothy Bradley, Vic Darchinyan, Rafael Marquez, Kendall Holt<br />

DiBella Entertainment<br />

Lou DiBella n’a pas la langue dans sa poche, comme le démontrent ses nombreux commentaires spontanés sur Twitter,<br />

qui font les choux gras <strong>de</strong> la presse spécialisée. Ancien directeur <strong>de</strong> la programmation <strong>de</strong>s sports chez HBO, il a ses<br />

entrées à cette chaîne pour faire combattre ses champions, tout comme à Showtime pour montrer ses espoirs. Et DiBella<br />

est l’un <strong>de</strong>s trois promoteurs qui pourront profiter <strong>de</strong> l’arrivée d’EPIX dans le portrait pour faire boxer d’<strong>au</strong>tres pugilistes<br />

<strong>de</strong> son groupe qui en compte une quarantaine.<br />

Chose plutôt rare en boxe, il a fait le choix <strong>de</strong> se départir d’un boxeur<br />

ve<strong>de</strong>tte, en l’occurrence Jermaine Taylor, alors que celui-ci avait encore<br />

<strong>de</strong>ux combats lucratifs à faire dans le Super Six, ne voulant pas voir son<br />

boxeur s’exposer inutilement à <strong>de</strong>s dommages irréversibles. Combien <strong>de</strong><br />

boxeurs ont vu leur promoteur étirer la s<strong>au</strong>ce inutilement afin <strong>de</strong> rentabiliser<br />

<strong>au</strong> maximum leur investissement? DiBella en fait souvent plus que le client<br />

en <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pour arriver à trouver <strong>de</strong>s combats pour ses boxeurs, comme il<br />

le claironne dans le cas <strong>de</strong> Sergio Martinez qui ne trouve pas ch<strong>au</strong>ssure à<br />

son pied.<br />

Champions : Andre Berto (IBF 147), Sergio Martinez (The Ring, 160)<br />

Espoirs : Edwin Rodriguez, Dyah Davis, Steven Martinez, Isaac Chilemba<br />

Autres : Zsolt Er<strong>de</strong>i, Carlos Quintana, Aaron Pryor fils, Peter Manfredo fils,<br />

Cristian Mijares, Marcus Johnson, Glen Johnson, Celestino Caballero<br />

Dan Goossen<br />

L’homme <strong>au</strong> veston j<strong>au</strong>ne moutar<strong>de</strong> est plutôt en situation stationnaire actuellement. Son écurie est propulsée par les<br />

succès <strong>de</strong> sa jeune ve<strong>de</strong>tte, Andre Ward, qui balaie tout sur son passage dans le tournoi Super Six <strong>de</strong> Showtime. <strong>La</strong><br />

déconfiture <strong>de</strong> P<strong>au</strong>l Williams face à Sergio Martinez et sa victoire douteuse sur Erislandy <strong>La</strong>ra lui ont certainement fait<br />

perdre une place <strong>de</strong> choix chez HBO. <strong>Le</strong> lourd Chris Arreola est <strong>au</strong>ssi un habitué, <strong>de</strong>puis quelques années, <strong>de</strong>s « Boxing<br />

after Dark » et pourrait très bientôt être <strong>de</strong> retour pour un combat <strong>de</strong> championnat contre Wladimir Klitschko.<br />

<strong>Le</strong> 5 novembre prochain, Goossen sortira <strong>de</strong> nouve<strong>au</strong> <strong>de</strong> son pays et tentera l’expérience du Mexique en s’associant avec<br />

le rése<strong>au</strong> Televisa pour un combat <strong>de</strong> Chris Arreola. Il <strong>au</strong>rait pu refuser un tel projet après la débâcle <strong>au</strong> Kazakhstan,<br />

alors que Jurgen Brahmer a tout laissé tomber dans la semaine du combat contre Beibut Shumenov. Goossen a perdu <strong>de</strong><br />

l’argent dans l’aventure, en plus <strong>de</strong> son boxeur, puisque lui et Shumenov ont décidé <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s chemins différents.<br />

On ne connaît pas <strong>de</strong> réelle animosité entre Dan Goossen et ses pairs, peut-être parce que celui-ci préfère s’en tenir à un<br />

11<br />

Lou DiBella, promoteur <strong>de</strong> Sergio Martinez.<br />

(Photo Robert Brizel)


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Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

petit groupe <strong>de</strong> boxeurs ou tout simplement parce que ce n’est pas un promoteur connu pour h<strong>au</strong>sser le ton et faire le<br />

spectacle.<br />

Champions : Andre Ward (WBA 168), Rico Ramos (WBA 122)<br />

Espoirs : Shawn Estrada, Javier Molina, Michael Ruiz fils<br />

Autres : Chris Arreola, Eddie Chambers, Tony Thompson, P<strong>au</strong>l Williams, James Toney, John Molina<br />

Don King<br />

<strong>La</strong> chute du vieux renard, amorcée <strong>de</strong>puis<br />

une dizaine d’années, se poursuit car il<br />

n’arrive tout simplement plus à rivaliser<br />

avec les <strong>au</strong>tres. Depuis quelque temps,<br />

parce qu’il fait la promotion <strong>de</strong> plusieurs<br />

boxeurs <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> Saint-Louis (Cory<br />

Spinks, Cornelius Bundrage, Devon<br />

Alexan<strong>de</strong>r, Ryan Coyne), plusieurs galas y<br />

ont été tenus mais les résultats douteux<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers combats d’Alexan<strong>de</strong>r<br />

contre Andryi Kotelnik et Lucas Mathysse<br />

font en sorte qu’il soit, <strong>au</strong>jourd’hui, plus<br />

difficile d’obtenir <strong>de</strong> l’adversaire qu’il<br />

vienne risquer sa fiche à Saint-Louis.<br />

Comme quoi le personnage gar<strong>de</strong> cette<br />

<strong>au</strong>ra sulfureuse malgré son âge avancé<br />

(80 ans). De plus, Alexan<strong>de</strong>r a décidé<br />

d’aller voir si l’herbe est plus verte chez<br />

Gol<strong>de</strong>n Boy Promotions, faisant perdre <strong>au</strong><br />

promoteur le boxeur générant la meilleure<br />

vente <strong>de</strong> billets.<br />

Si on voit be<strong>au</strong>coup moins <strong>de</strong> galas <strong>de</strong><br />

Don King à la télévision, c’est <strong>au</strong>ssi qu’il a<br />

be<strong>au</strong>coup misé sur son site <strong>de</strong> diffusion<br />

(DonKingTV.com) pour faire voir ses<br />

boxeurs.<br />

Au <strong>Québec</strong>, l’intérêt envers Don King rési<strong>de</strong> dans son association avec Bermane Stiverne, en attente d’un combat <strong>de</strong><br />

championnat face à Wladimir Klitschko. Et tout <strong>de</strong>rnièrement, on apprenait qu’un possible combat entre Tavoris Cloud et<br />

Jean Pascal tombait à l’e<strong>au</strong> parce que le promoteur américain exigeait <strong>de</strong>s droits sur les trois prochains combats <strong>de</strong> Pascal.<br />

<strong>Le</strong>s métho<strong>de</strong>s ne changeront pas apparemment, mais les boxeurs sous la supervision <strong>de</strong> King se lassent plus rapi<strong>de</strong>ment<br />

<strong>au</strong>jourd’hui, déplorant souvent le manque d’efforts pour l’avancement <strong>de</strong> leur carrière. Et puisque personne ne semble<br />

désigné comme successeur <strong>au</strong> coloré promoteur, on peut s’attendre, à son départ, à la disparition <strong>de</strong> sa compagnie <strong>de</strong><br />

promotion, à moins que son fils adoptif, Carl, déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> poursuivre l’affaire.<br />

Champions : Tavoris Cloud (IBF 175), Cornelius Bundrage (IBF 154), Joseph Abgeko (IBF 118)<br />

Espoirs : Omar Henry<br />

Autres : Cory Spinks, Bermane Stiverne<br />

De l’<strong>au</strong>tre côté <strong>de</strong> la mare<br />

Don King avec le Québécois Bermane Stiverne. (Photo Don King Productions)<br />

S<strong>au</strong>erland Events<br />

Wilfrid S<strong>au</strong>erland, toujours le plus gros joueur en Europe, a profité <strong>de</strong> la visibilité qui venait avec le Super Six pour<br />

engranger les profits. Il n’a pas <strong>de</strong> base en Amérique, mais le tournoi <strong>de</strong> Showtime a permis <strong>au</strong>x fans américains <strong>de</strong><br />

mieux le connaître, <strong>de</strong> même que son fils Kalle. Cependant, à un combat du dénouement final, le pari <strong>de</strong> Wilfrid pour le<br />

projet <strong>de</strong> Ken Hershmann n’<strong>au</strong>ra pas donné, dans le ring, les résultats escomptés, compte tenu <strong>de</strong>s trois défaites<br />

décisives d’Arthur Abraham et <strong>de</strong> la domination d’Andre Ward sur le favori en début <strong>de</strong> tournoi, Mikkel Kessler.


Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

<strong>Le</strong> groupe est surtout présent dans les catégories les plus lour<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la boxe, notamment chez les lourds avec Alexan<strong>de</strong>r<br />

Povetkin, Nikolaï Valuev, Robert Helenius et Kubrat Pulev. Et on peut avancer qu’il contrôle la catégorie <strong>de</strong>s moins <strong>de</strong> 200<br />

livres, <strong>au</strong> grand dam <strong>de</strong> Troy Ross, avec <strong>de</strong>ux champions (Marco Huck et Yoan Pablo Hernan<strong>de</strong>z), un <strong>au</strong>tre combattant<br />

d’élite (Steve Cunningham) en plus d’un boxeur en attente d’un combat <strong>de</strong> championnat (Alexan<strong>de</strong>r Frankel). Comme<br />

quoi, l’«euro-domination» <strong>de</strong>s catégories supérieures n’est pas encore terminée…<br />

Champions : Marco Huck (WBO 200), Yoan Pablo Hernan<strong>de</strong>z (IBF 200)<br />

Espoirs : Kubrat Pulev, Dominik Bristch<br />

Autres : Sebastian Sylvester, Alexan<strong>de</strong>r Povetkin, Eduard Gutknecht, Karo Murat<br />

SES Boxing<br />

Ce n’est pas moins <strong>de</strong> 65 galas qui ont été organisés par Uli Steinforth <strong>de</strong>puis ses débuts en 2000. Avec 13 boxeurs et 5<br />

entraîneurs, le groupe <strong>de</strong> promotion arrive à tirer son épingle du jeu en Allemagne grâce à <strong>de</strong> bons contrats <strong>de</strong> télévision.<br />

Actuellement, c’est la chaîne Sport 1 qui diffuse les<br />

galas <strong>de</strong> SES en Europe centrale et <strong>de</strong> l’Est.<br />

Point intéressant à mentionner, plusieurs cartes en<br />

Allemagne font maintenant un tabac grâce à la<br />

présence <strong>de</strong> boxeuses. Si S<strong>au</strong>erland mise sur<br />

Cecilia Brakheus (WBO, WBC, WBA à 147), SES<br />

n’est pas en reste avec plusieurs championnes <strong>de</strong><br />

h<strong>au</strong>t nive<strong>au</strong> en Susi Kentikian, Natascha Ragosina<br />

et Ramona Kühne qui ont déjà fait la finale <strong>de</strong><br />

certains galas. On peut donc voir en SES le<br />

principal promoteur <strong>de</strong> la boxe féminine<br />

professionnelle sur la planète alors que celle-ci<br />

reste be<strong>au</strong>coup plus marginale <strong>de</strong> notre côté <strong>de</strong><br />

l’océan.<br />

Champions : Robert Stieglitz (WBO 168)<br />

Espoirs : Francesco Pianeta<br />

Autres : Jan Zaveck, Lucas Konecny, Robin<br />

Krasniqi<br />

Kalle S<strong>au</strong>erland avec Alexan<strong>de</strong>r Povetkin. (photo boxen.com)<br />

Frank Warren<br />

Partie prenante <strong>de</strong> la boxe <strong>de</strong>puis 1980, Frank Warren a accompagné <strong>de</strong> nombreux boxeurs vers une ceinture <strong>de</strong><br />

champion du mon<strong>de</strong> : Nassem Hamed, Nigel Benn, Joe Calzaghe, Ricky Hatton et Amir Khan. <strong>Le</strong> problème pour ce<br />

promoteur a toujours semblé apparaître lorsque vient le temps <strong>de</strong> franchir l’océan pour conquérir l’Amérique, certains <strong>de</strong><br />

ses boxeurs (Ricky Hatton, Amir Khan) préférant alors se lier avec un promoteur d’outre-mer.<br />

Plusieurs ont noté la facilité avec laquelle les boxeurs, sous la bannière Warren, obtenaient un bon classement. Ce n’est<br />

pas pour rien qu’<strong>au</strong>jourd’hui James DeGale est tout près d’un combat pour le titre à la WBO malgré le fait qu’il n’a que 11<br />

combats, (dont une récente défaite) <strong>de</strong>rrière la cravate.<br />

Ayant récemment perdu son télédiffuseur Sky Sports parce que <strong>de</strong> gros galas comme Magnificent Seven et Gr8 Britain vs<br />

The World n’ont pas été à la h<strong>au</strong>teur <strong>de</strong> ce qu’on avait annoncé, Warren doit <strong>au</strong>jourd’hui chercher une nouvelle entente<br />

avec un télédiffuseur. Mais la lumière <strong>au</strong> bout du tunnel est vite apparue sous la forme <strong>de</strong> BoxNation, une nouvelle chaîne<br />

spécialisée <strong>de</strong> SkyTV. Warren offrira trois ans <strong>de</strong> programmation <strong>de</strong> boxe à cette nouvelle chaîne. Comme un vieux chat<br />

qui retombe toujours sur ses pattes!<br />

Champions : Nathan Cleverly (WBO 175), Ricky Burns (WBO 130)<br />

Espoirs : James DeGale, Georges Groves, Frankie Gavin<br />

Autres : Denis <strong>Le</strong>be<strong>de</strong>v, Enzo Maccarelli, Tony Bellew, P<strong>au</strong>l Smith, Gavin Rees, John Murray, Derek Chisora<br />

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Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

Matchroom Sport<br />

Fondé en 1982 par Barry Hearn, Matchroom Sport a fait sa première tentative à la boxe<br />

avec la promotion du combat Frank Bruno contre Joe Bugner en 1987. <strong>Le</strong> groupe est à<br />

l’origine <strong>de</strong> la création <strong>de</strong> la série Prizefighter qui met en compétition 8 pugilistes d’une<br />

même catégorie <strong>de</strong> poids qui doivent faire 3 combats <strong>de</strong> 3 rounds dans la même soirée<br />

pour gagner le tournoi et la bourse. Des boxeurs comme Audley Harrison, Gavin Rees et<br />

Mike Perez ont profité <strong>de</strong> leur victoire pour relancer une carrière ou l’amener à un<br />

nive<strong>au</strong> supérieur. En octobre 2011 <strong>au</strong>ra lieu le 21 e tournoi <strong>de</strong> cette série, très populaire<br />

parmi les fans <strong>de</strong> boxe anglais.<br />

Disons que le groupe a le vent dans les voiles <strong>de</strong>puis qu’il a réussi à convaincre Carl<br />

Froch <strong>de</strong> laisser tomber le groupe Hennessy pour se joindre à eux. Et avec Kell Brooks<br />

qui est sur le point d’obtenir un combat éliminatoire ou même <strong>de</strong> championnat,<br />

Matchroom pourrait se retrouver avec un monarque absolu chez les super-moyens et un<br />

futur champion à 147 livres. <strong>Le</strong> groupe passe donc d’être un groupe <strong>de</strong> promotion <strong>de</strong><br />

nive<strong>au</strong> local à s’occuper <strong>de</strong> boxeurs qui peuvent se battre n’importe où <strong>au</strong> mon<strong>de</strong>. <strong>Le</strong><br />

combat entre leur poulain Darren Barker et Sergio Martinez fut une belle occasion pour<br />

se faire voir et peut-être attirer <strong>de</strong> jeunes espoirs intéressés par l’idée d’atteindre les<br />

sommets avec un promoteur <strong>au</strong>dacieux.<br />

Champions : Carl Froch (WBC 168)<br />

Espoirs : Kell Brooks<br />

Autres : Darren Barker, P<strong>au</strong>l McCloskey<br />

Carl Froch, la plus<br />

gran<strong>de</strong> acquisition <strong>de</strong><br />

Matchroom Boxing.<br />

(photo matchroomboxing.com)<br />

Nombreux sont les <strong>au</strong>tres promoteurs qui tentent <strong>de</strong> tirer leur épingle du jeu. On a qu’à penser <strong>au</strong> promoteur japonais<br />

Teiken qui s’occupe <strong>de</strong>s champions Takahiro Aoh (WBC 130) et Toshiaki Nishioka (WBC 122) en plus <strong>de</strong> faire la<br />

copromotion <strong>de</strong> Jorge Linares avec GBP. On retrouve également un groupe comme Main Events qui fut plus important<br />

du temps <strong>de</strong> Lou Duva mais qui, sous sa fille, reste une force sur la côte Est <strong>de</strong>s États-Unis, particulièrement <strong>au</strong> New<br />

Jersey où Tomasz Adamek attire les foules. Il f<strong>au</strong>t <strong>au</strong>ssi mentionner Seminole Warriors Boxing <strong>de</strong> <strong>Le</strong>on Margules qui<br />

fait be<strong>au</strong>coup dans la copromotion, entre <strong>au</strong>tres pour Glen Johnson et Edison Miranda. Finalement, le groupe Zanfer et<br />

son prési<strong>de</strong>nt Fernando Beltran sont <strong>de</strong>s incontournables <strong>au</strong> Mexique avec <strong>de</strong>s boxeurs comme Fernando Montiel, Jorge<br />

Arce, Julio Cesar Chavez fils et Humberto Soto.<br />

Dans un mon<strong>de</strong> sans pitié comme celui <strong>de</strong> la boxe, il f<strong>au</strong>t toujours assurer ses arrières et savoir planifier l’avenir sans quoi<br />

on peut, dans une courte pério<strong>de</strong>, passer d’être un incontournable <strong>au</strong> milieu du peloton, puis à la queue. Bien sûr, nous<br />

aimons bien casser du sucre sur le dos <strong>de</strong>s promoteurs, particulièrement les loc<strong>au</strong>x, mais les risques financiers qu’ils<br />

prennent pour nous divertir et faire fructifier leur avoir <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt que l’on tienne compte <strong>de</strong> cette situation dans notre<br />

jugement.


Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

Par Jean-Luc Autret<br />

David Whittom : quand le ri<strong>de</strong><strong>au</strong> tombe<br />

C’est sans tambour ni trompette que l’entraîneur François Duguay a annoncé le 10 septembre <strong>de</strong>rnier à David Whittom<br />

qu’il était temps pour lui <strong>de</strong> mettre un terme à sa carrière. Ce conseil lui a été donné avec tout le respect qu’il a pour<br />

l’homme et avec <strong>de</strong> la considération pour sa santé à long terme. David Whittom (11-17-1, 7 K.-O.) a été un coriace road<br />

warrior <strong>au</strong> cours <strong>de</strong>s sept <strong>de</strong>rnières années. Voici la rétrospective d’une carrière forgée contre travers vents et marées,<br />

qui l’a amené à combattre tous ceux qui étaient prêts à l’affronter.<br />

Un entraînement qui <strong>de</strong>vient vite une passion<br />

Né à Saint-Quentin, une petite ville du Nouve<strong>au</strong>-Brunswick situé <strong>au</strong> pied du Mont Carleton et <strong>au</strong> bord <strong>de</strong> la rivière<br />

Restigouche, David Whittom est arrivé à <strong>Québec</strong> à l’âge <strong>de</strong> 12 ans, en compagnie <strong>de</strong> ses parents. Il est <strong>au</strong>jourd’hui<br />

installé à <strong>La</strong>c Saint-Charles.<br />

En 2000, David a 19 ans, il joue pour les As <strong>de</strong> Be<strong>au</strong>port dans la ligue <strong>de</strong> hockey semi-pro. Alors qu’il vise à améliorer ses<br />

talents <strong>de</strong> bagarreur sur la glace, David déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> s’inscrire <strong>au</strong> gymnase d’Andy Mallette pour s’entraîner à la boxe. Il se<br />

découvre vite une passion pour le noble art, qui l’amène progressivement à quitter le hockey.<br />

Pendant quatre ans, David pratique la boxe amateur. À cette époque, il est <strong>au</strong>ssi fantassin dans l’Armée canadienne, un<br />

métier qu’il affectionne be<strong>au</strong>coup, bien qu’il n’ait pas effectué <strong>de</strong> mission à l’étranger. Son employeur le supporte dans le<br />

déroulement <strong>de</strong> sa carrière amateur.<br />

En 2004, David se rend à Winnipeg, <strong>au</strong> Manitoba, pour les championnats canadiens amateurs : il y remporte la médaille<br />

<strong>de</strong> bronze. « Ce fut ma plus belle expérience en boxe amateur. Je <strong>de</strong>vais finir dans les <strong>de</strong>ux premières positions pour aller<br />

<strong>au</strong>x Jeux panaméricains, mais je n’ai pas été capable <strong>de</strong> battre le champion en titre, Jason Douglas », raconte celui qui a<br />

mis un terme à sa carrière amateur après 26 combats.<br />

Toujours prêt à accepter un combat, David <strong>de</strong>vant<br />

le « Goliath » Tye Fields qu’il affronta le 24 juin <strong>de</strong>rnier à Edmonton.<br />

15<br />

Des débuts encourageants en<br />

boxe professionnelle<br />

L’arrivée <strong>de</strong> François Duguay à<br />

<strong>Québec</strong>, en 2003, change<br />

be<strong>au</strong>coup <strong>de</strong> choses : David le<br />

choisit comme entraîneur et il<br />

déci<strong>de</strong> ensuite <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir boxeur<br />

professionnel. L’Armée n’aime pas<br />

tellement que David soit<br />

maintenant <strong>de</strong>venu boxeur<br />

professionnel et ses employeurs<br />

ne se gênent pas pour lui faire<br />

savoir : David quitte alors <strong>de</strong> luimême<br />

l’Armée et se trouve un<br />

emploi dans le domaine <strong>de</strong> la<br />

construction, ce qui lui permet <strong>de</strong><br />

travailler l’avant-midi et <strong>de</strong> se<br />

consacrer à l’entraînement le<br />

reste <strong>de</strong> la journée. À cette<br />

époque, David a le privilège d’être<br />

soutenu par le promoteur<br />

Interbox : entre décembre 2004<br />

et juillet 2005, il participe <strong>au</strong>x<br />

cinq premiers galas <strong>de</strong> la<br />

compagnie nouvellement dirigée<br />

par Jean Bédard.


16<br />

Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

Toujours prêt à accepter un combat<br />

En septembre 2005, malgré une mésentente avec son entraîneur, David accepte un combat à Edmonton (Alberta) pour<br />

affronter James Cermak. Il s’y rend en compagnie <strong>de</strong> Sébastien G<strong>au</strong>thier. Son adversaire est un cogneur : il a une fiche<br />

<strong>de</strong> 7-0-0, dont six victoires par K.-O. « J’avais comme plan <strong>de</strong> match <strong>de</strong> me déplacer face à lui, Sébastien m’a plutôt<br />

conseillé d’utiliser ma force <strong>de</strong> frappe. J’ai échangé avec Cermak, mais je suis passé <strong>de</strong>uxième. <strong>Le</strong> combat s’est terminé<br />

avant la fin du <strong>de</strong>uxième round. C’est la <strong>seul</strong>e vraie fois que je me suis fait knocker, j’avais plus <strong>de</strong> jambes et j’étais<br />

mêlé », explique David.<br />

Ce premier combat sur la route marque la fin <strong>de</strong> sa relation privilégiée avec Interbox. <strong>Le</strong> fait qu’il ne l’ait pas remporté n’a<br />

pas été le facteur clé dans la rupture entre le boxeur et le promoteur : c’est plutôt le rythme <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> David à l’extérieur<br />

du gymnase qui va amener Interbox à prendre ses distances. Maintenant boxeur « agent libre », David accepte tous les<br />

combats qui s’offrent à lui : il retournera à trois <strong>au</strong>tres reprises en Alberta, ira <strong>de</strong>ux fois à Porto Rico, trois fois <strong>au</strong>x États-<br />

Unis et même à une occasion à Moscou, en Russie :« Mon voyage le plus marquant, c’est certainement quand je suis allé<br />

en Russie. Là-bas, les gens sont vraiment froids, personne ne fait <strong>de</strong> sourire, ce n’est pas une place pour aller en<br />

vacances. <strong>La</strong> sécurité est présente partout, il fallait payer la police à chaque passage, c’était très dépaysant! » raconte<br />

David.<br />

Whittom, un road warrior qui a notamment visité l’Alberta, Porto<br />

Rico, les États-Unis et la Russie. (Photo Vincent Ethier)<br />

Bien <strong>de</strong>s adversaires connus<br />

Reconnu pour sa résistance, David a affronté <strong>de</strong>s<br />

anciens champions du mon<strong>de</strong>, <strong>de</strong> nombreux aspirants<br />

et <strong>de</strong> probables futurs champions à travers ses sept<br />

années <strong>de</strong> boxe professionnelle. Au <strong>Québec</strong>, les trois<br />

plus connus sont Adrian Diaconu (défaite par décision<br />

unanime, huit rounds), Adonis Stevenson (défaite par<br />

décision unanime, dix rounds) et Nicholson Poulard<br />

(victoire par décision majoritaire, quatre rounds).<br />

David s’est incliné face à un ancien champion du<br />

mon<strong>de</strong>, Manny Siaca (champion WBA <strong>de</strong>s supermoyens<br />

en 2004), et contre <strong>de</strong>s boxeurs qui sont<br />

actuellement classés mondialement, tels que <strong>La</strong>teef<br />

Kayo<strong>de</strong> (premier aspirant WBA, troisième à la WBO,<br />

quatrième à la WBC et cinquième à la IBF), Ismayl<br />

Sillakh (troisième à la WBC et onzième à la IBF) et<br />

Joe Spina (septième à la WBA). Il a <strong>au</strong>ssi mis les<br />

gants avec <strong>de</strong>s gars <strong>de</strong> la relève comme Elei<strong>de</strong>r<br />

Alvarez, Oscar Rivas et Lionell Thompson (cinq fois<br />

champion <strong>de</strong>s Gants dorés <strong>de</strong> l’État <strong>de</strong> New York).<br />

« L’an <strong>de</strong>rnier, j’ai eu une offre pour aller faire du<br />

sparring à Moscou avec Denis <strong>Le</strong>be<strong>de</strong>v, qui se<br />

préparait pour Roy Jones Jr.; mais après mon<br />

expérience là-bas en 2006, j’ai préféré refuser, même<br />

si c’était bien plus payant que mon salaire dans la<br />

construction. C’est be<strong>au</strong>coup trop corrompu, je n’avais pas confiance », affirme David. <strong>Le</strong> boxeur du <strong>La</strong>c Saint-Charles a<br />

<strong>au</strong>ssi fait du sparring avec l’élite <strong>de</strong> chez nous. À travers les années, il a notamment mis les gants avec Lucian Bute, Jean<br />

Pascal et Troy Ross.<br />

Une carrière hypothéquée par la drogue<br />

Entre 2004 et 2006, David a la chance <strong>de</strong> concentrer ses énergies <strong>uniquement</strong> à la boxe, il compte même sur l’appui d’un<br />

commanditaire, Nutrition Sport Fitness. De plus en plus connu à <strong>Québec</strong>, le boxeur commence à faire la fête à partir <strong>de</strong><br />

2005... C’est ainsi qu’il perd son commanditaire et <strong>au</strong>ssi le soutien <strong>de</strong> son promoteur Interbox. Ses problèmes <strong>de</strong><br />

consommation <strong>de</strong> drogue affectent sa carrière, mais ne l’empêchent pas d’accepter chacun <strong>de</strong>s défis qu’on lui propose. Il<br />

reconnaît <strong>au</strong>jourd’hui avoir fait quelques combats <strong>uniquement</strong> pour toucher la bourse.<br />

Particulièrement dépendant à la cocaïne, David a eu besoin <strong>de</strong> plusieurs cures <strong>de</strong> désintoxication pour s’en sortir. Il<br />

change son entourage, mais c’est surtout le fait <strong>de</strong> voir grandir son fils qui lui a fait changer son mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie.


Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

Aujourd’hui, sobre <strong>de</strong>puis juillet 2010, il travaille <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux ans à temps plein comme manœuvre spécialisé pour une<br />

entreprise <strong>de</strong> canalisation souterraine. Sa vie amoureuse est également stable <strong>de</strong>puis six ans et son garçon, Zack, est âgé<br />

<strong>de</strong> quatre ans.<br />

Une retraite difficile à accepter<br />

« Je suis un fighter, j’aime me battre et même si je ne suis pas le meilleur, je sais que je peux me battre avec eux. C’est<br />

difficile d’accepter le fait que c’est fini. Aujourd’hui, je prends conscience que c’est probablement la meilleure chose à<br />

faire. J’ai un bon travail, une famille. C’est le bon moment pour arrêter, avant que je ne voie plus clair, que je commence<br />

à bégayer, que j’aie <strong>de</strong>s problèmes <strong>au</strong> cerve<strong>au</strong>… En plus, mon entraîneur m’a dit que c’était le temps et je lui fais<br />

confiance à 100 %. Je travaille avec François <strong>de</strong>puis 2004, c’est bien plus qu’un entraîneur pour moi », explique David.<br />

Depuis environ un an, le boxeur manque <strong>de</strong> temps pour s’entraîner <strong>au</strong>tant qu’il le souhaiterait. Il ne fait plus <strong>de</strong> jogging le<br />

matin mais passe quotidiennement entre une <strong>de</strong>mi-heure et une heure <strong>au</strong> gymnase. « J’ai maintenant 32 ans et mes<br />

adversaires m’étudient attentivement, alors que moi je n’ai pas le temps <strong>de</strong> faire ça. Je ne peux plus suivre les gars… »<br />

avoue David.<br />

Maintenant retraité, il n’abandonne pas sa passion si facilement. Son entraîneur, François Duguay, l’a invité à être un<br />

homme <strong>de</strong> coin lors du combat <strong>de</strong> Pier-Olivier Côté, le 5 novembre <strong>de</strong>rnier. De plus, David supervise quotidiennement<br />

l’entraînement d’Apou <strong>au</strong>x poids et haltères dans les semaines précédant ce combat. Son entraîneur a un grand respect<br />

pour lui : « David <strong>au</strong>ra marqué le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la boxe <strong>au</strong> <strong>Québec</strong>, à sa façon, en étant l’un <strong>de</strong>s boxeurs les plus courageux<br />

<strong>de</strong> ce sport. Tout comme Stéphane Tessier, on ne peut qu'avoir <strong>de</strong> l'admiration pour ces gars-là », affirme François<br />

Duguay. <strong>Le</strong>s amateurs ne le verront plus se battre, mais ils continueront à le voir dans bien <strong>de</strong>s galas <strong>de</strong> boxe. En<br />

conclusion, on peut bien retirer les gants <strong>de</strong>s mains d’un boxeur, mais on ne lui enlève pas sa passion pour le noble art.<br />

Sa carrière en rafale<br />

L’adversaire le plus rapi<strong>de</strong> : « Ismayl Sillakh, car il est le <strong>seul</strong> à m’avoir blessé grièvement : une fracture orbitale m’a<br />

forcé à abandonner le combat. »<br />

L’adversaire le plus coriace : « Jason N<strong>au</strong>gler. Malgré que je l’aie envoyé <strong>au</strong> plancher <strong>au</strong> dixième round, il a fini le<br />

combat. Ce n’est pas pour rien qu’il a atteint la limite contre David <strong>Le</strong>mieux. »<br />

L’adversaire qui cogne le plus fort : « Tye Fields. Ce gars-là pesait plus <strong>de</strong> soixante-quinze livres que moi, un<br />

monstre <strong>de</strong> six pieds, sept pouces! À un poids plus normal, le plus gros cogneur que j’ai affronté, c’est clairement Adonis<br />

Stevenson. C’est rare, un boxeur qui frappe si fort. »<br />

L’adversaire le plus sal<strong>au</strong>d : « Manny Siaca. Cet ancien champion du mon<strong>de</strong> m’a lancé <strong>de</strong> nombreux coups <strong>de</strong> tête<br />

prémédités, j’étais fendu <strong>au</strong>-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux yeux. »<br />

L’adversaire le plus talentueux : « Mon <strong>de</strong>rnier adversaire, Lionell Thompson, est vraiment bon, et je ne serais pas<br />

surpris qu’il <strong>de</strong>vienne champion du mon<strong>de</strong> dans quelques années. »<br />

Sa plus grosse bourse : « 10 000 $. J’ai fait cette bourse <strong>de</strong>ux fois : contre Adrian Diaconu et Nicholson Poulard. »<br />

Son plus gros vol : « À Moscou, face à Mikhail Nasyrov. Je lui ai cassé le nez <strong>au</strong> <strong>de</strong>uxième round et il a échappé son<br />

protecteur buccal six fois sans perdre <strong>de</strong> points! Je me battais contre lui et contre l’arbitre ce jour-là! »<br />

Son verdict le plus injuste : « Ma défaite face à Jason N<strong>au</strong>gler. <strong>Le</strong> titre canadien <strong>de</strong>s mi-lourds était en jeu; dans ma<br />

tête et dans mon cœur, je sais que j’ai gagné. J’ai perdu un point <strong>au</strong> neuvième et N<strong>au</strong>gler est tombé <strong>au</strong> dixième, ce qui a<br />

été déclaré comme une chute. Ce fut une une décision majoritaire (96-94 96-94 95-95). »<br />

Sa plus gran<strong>de</strong> victoire : « Avoir pu faire <strong>au</strong>tant <strong>de</strong> combats sans l’assistance d’un promoteur. »<br />

Sa plus gran<strong>de</strong> déception : « Devoir arrêter <strong>de</strong> boxer! »<br />

Ses plus be<strong>au</strong>x souvenirs : « Mes voyages à Porto Rico et à Moscou, évi<strong>de</strong>mment. Je me souviendrai longtemps<br />

d’avoir boxé en sous-carte d’événements majeurs tels que Pascal-Hopkins II, à Montréal, et Dawson-Tarver II, à <strong>La</strong>s<br />

Vegas. »<br />

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Par Richard Cloutier<br />

Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

Flashback : <strong>La</strong> filière camerounaise<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> sa chronique Flashback, le <strong>magazine</strong> <strong>de</strong> <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> s’intéresse cette fois <strong>au</strong> parcours <strong>de</strong> quatre<br />

boxeurs issus du Cameroun ayant, chacun à leur façon, marqué l’histoire <strong>de</strong> la boxe <strong>au</strong> <strong>Québec</strong> et <strong>au</strong> Canada : Hermann<br />

Ngoudjo, P<strong>au</strong>l Mbongo, Hilaire Simo et Olivier Lontchi. S’il est vrai que le nom <strong>de</strong> chacun n’a pas la même résonnance,<br />

tous ont assurément apporté leur contribution dans le développement <strong>de</strong> notre scène locale.<br />

<strong>Le</strong>s IV e Jeux <strong>de</strong> la Francophonie<br />

Nombreux sont les boxeurs évoluant actuellement sur la scène mondiale à avoir représenté leur pays lors <strong>de</strong>s IV e Jeux <strong>de</strong><br />

la Francophonie tenus à Ottawa-Hull, du 14 <strong>au</strong> 21 juillet 2001. Parmi eux, venu avec la délégation roumaine, Lucian Bute<br />

a remporté la médaille d’or et attiré suffisamment l’attention pour être recruté quelques années plus tard par le Groupe<br />

Interbox. <strong>La</strong> suite fait partie <strong>de</strong> l’histoire. Un <strong>au</strong>tre médaillé d’or, représentant pour sa part le Canada, jouit également<br />

<strong>au</strong>jourd’hui d’un statut enviable : il s’agit <strong>de</strong> Jean Pascal.<br />

De fait, ce ne fut pas moins <strong>de</strong> 51 délégations et 2400 participants qui convergèrent vers le Canada cette année-là, afin<br />

<strong>de</strong> prendre part à cette compétition sportive et culturelle. Dans le cas du Cameroun, la délégation contenait 120<br />

membres, incluant les athlètes, les entraîneurs et les accompagnateurs. Parmi eux, quatre jeunes hommes étaient <strong>de</strong>s<br />

boxeurs.<br />

<strong>Le</strong> contexte politique<br />

En 2001, Olivier Lontchi est âgé <strong>de</strong> 18 ans lorsqu’il se présente <strong>au</strong> Canada.<br />

Son palmarès, qui comprend cinq titres nation<strong>au</strong>x et une médaille d’or <strong>au</strong>x<br />

Jeux d’Afrique <strong>de</strong> 1999, est enviable. Pour sa part, Hermann Ngoudjo en est<br />

à une secon<strong>de</strong> participation <strong>au</strong>x Jeux <strong>de</strong> la Francophonie. Quatre ans plus<br />

tôt, il avait mit la main sur la médaille <strong>de</strong> bronze. Son parcours lui a ensuite<br />

permis <strong>de</strong> remporter la médaille d’argent <strong>au</strong>x Jeux du Commonwealth en<br />

1999, puis <strong>de</strong> vivre l’aventure olympique à Sydney en 2000. Aventure qu’il a<br />

d’ailleurs partagée avec P<strong>au</strong>l Mbongo.<br />

Ignoraient-ils ce qui les attendait <strong>au</strong> bout <strong>de</strong> ce voyage <strong>au</strong> Canada? Dans le<br />

cadre d’une entrevue menée par François Couture et publiée en 2006 dans<br />

le <strong>magazine</strong> Ringsi<strong>de</strong>, Hermann Ngoudjo lève le voile sur les circonstances<br />

ayant mené à la défection <strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong> boxe : « (...) il appert que les<br />

fonds accordés <strong>au</strong>x boxeurs par le gouvernement camerounais sont<br />

détournés par les dirigeants. Après avoir vainement dénoncé la situation <strong>au</strong><br />

Cameroun, la Panthère, en compagnie <strong>de</strong> ses amis boxeurs, profite <strong>de</strong> son<br />

passage à Hull pour soulever le problème publiquement. Ses déclarations<br />

choquent la délégation <strong>de</strong> son pays ».<br />

Olivier Lontchi a entre <strong>au</strong>tres défendu avec<br />

succès sa ceinture NABA à trois reprises.<br />

(Photo Vincent Ethier)<br />

<strong>Le</strong>s quatre hommes sont alors menacés d’emprisonnement et <strong>de</strong> torture. « <strong>Le</strong> Canada nous a protégés. Sur Internet, les<br />

adjoints du ministre du Cameroun ne cachaient même pas leurs intentions! <strong>Le</strong>s <strong>au</strong>torités canadiennes ont vu qu’il y avait<br />

une menace réelle pour nous ». C’est ainsi qu’ils restent <strong>au</strong> Canada une fois les Jeux terminés. Ils aménagent ensemble,<br />

puis reprennent rapi<strong>de</strong>ment l’entraînement, <strong>au</strong> Centre Cl<strong>au</strong><strong>de</strong>-Robillard.<br />

<strong>Le</strong>s débuts professionnels<br />

Si les quatre boxeurs arrivent <strong>au</strong> Canada par la même porte, la suite <strong>de</strong> leur marche n’emprunte pas le même rythme.<br />

C’est Hermann Ngoudjo qui, le premier, foulera le ring à titre <strong>de</strong> boxeur professionnel. Après avoir signé une entente <strong>de</strong><br />

promotion avec le Groupe Interbox, il livre un premier combat face à Stéphane Savage <strong>au</strong> Centre Bell, le 22 novembre<br />

2003. Ce soir-là, alors qu’Otis Grant fait son retour à la compétition en affrontant le Sud-Africain Dingaan Thobela, Lucian<br />

Bute dispute également son premier combat chez les professionnels.


Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

Moins d’un mois s’écoule lorsqu’Hermann a <strong>de</strong> nouve<strong>au</strong> l’occasion <strong>de</strong> s’illustrer sur le ring. Toujours <strong>au</strong> Centre Bell, cette<br />

fois il défait son rival dès le premier round, lors d’une soirée qui marquera l’histoire <strong>de</strong> la boxe <strong>au</strong> Canada : le 20<br />

décembre 2003, dans le combat principal, Éric Lucas s’incline <strong>de</strong>vant Danny Green. Cette défaite contribue à précipiter le<br />

Groupe Interbox vers la faillite. À noter que ce <strong>de</strong>rnier gala présenté par le promoteur montréalais est également le<br />

premier <strong>au</strong>quel participe un <strong>au</strong>tre membre <strong>de</strong> la délégation du Cameroun, le poids lourd P<strong>au</strong>l Mbongo.<br />

P<strong>au</strong>l « le volcan » Mbongo a combattu dans <strong>de</strong>ux<br />

affrontements épiques, notamment contre Raymond<br />

Olubowale (photo Joël Tripp)<br />

Comme l’explique Richard Cloutier dans son ouvrage Lucian<br />

Bute le perfectionniste, « <strong>au</strong> moment où Hans-Karl Mühlegg a<br />

recours à la Protection <strong>de</strong> la loi sur les faillites, <strong>de</strong>ux galas sont<br />

prévus », soit le 20 mars 2004 <strong>au</strong> Casino <strong>de</strong> Montréal et le 24<br />

avril 2004 <strong>au</strong> Colisée Pepsi <strong>de</strong> <strong>Québec</strong>. « Toutefois, comme les<br />

bourses <strong>de</strong>s boxeurs ont alors déjà été déposées en garantie<br />

<strong>au</strong>près <strong>de</strong> la Régie <strong>de</strong>s alcools, <strong>de</strong>s courses et <strong>de</strong>s jeux du<br />

<strong>Québec</strong>, Yvon Michel s’assure <strong>de</strong> mener ces événements à<br />

terme en trouvant <strong>de</strong> nouve<strong>au</strong>x partenaires ».<br />

Parmi ces partenaires se trouve notamment le Groupe Azura,<br />

avec à sa tête l’homme d’affaires Dino Marchitello. <strong>La</strong> firme<br />

détient un permis <strong>de</strong> promoteur et gère alors la carrière <strong>de</strong><br />

différents boxeurs, dont celle <strong>de</strong> Joachim Alcine. Hermann<br />

Ngoudjo, qui boxera sur ces <strong>de</strong>ux cartes, fera alors une<br />

rencontre fort à propos pour la suite <strong>de</strong> sa carrière, comme il<br />

l’explique dans l’article du <strong>magazine</strong> Ringsi<strong>de</strong> précé<strong>de</strong>mment<br />

cité : « Dino Marchitello, le propriétaire, a été fantastique pour moi. C’est un monsieur qui a du cœur. Mes petits<br />

problèmes, c’est lui qui les réglait. J’ai fait un premier combat avec ce groupe en Californie, en sous-carte, et contre toute<br />

attente, j’ai gagné contre Jorge Alberto Padilla. À mon retour, Dino et Yvon Michel ont créé la compagnie GYM et j’ai alors<br />

signé avec eux ».<br />

L’impact du Groupe Yvon Michel<br />

Fondé <strong>au</strong> mois d’août 2004, GYM présente le premier gala <strong>de</strong> son histoire <strong>au</strong> Casino <strong>de</strong> Montréal le 11 septembre 2004.<br />

Hermann Ngoudjo y obtient sa sixième victoire en carrière, face à <strong>Le</strong>onardo Rojas. Pour sa part, après un combat livré en<br />

avril 2004 <strong>au</strong> Hershey Centre <strong>de</strong> Mississ<strong>au</strong>ga, P<strong>au</strong>l Mbongo monte également sur le ring du Casino <strong>de</strong> Montréal, ce jourlà,<br />

et livre un troisième combat en carrière.<br />

<strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>au</strong>tres membres du contingent camerounais ne seront pas en reste : Olivier Lontchi débute sa carrière<br />

professionnelle lors du second événement présenté par GYM. <strong>Le</strong> 29 septembre <strong>au</strong> Club Soda <strong>de</strong> Montréal, il fait match nul<br />

avec Dave Drouin.<br />

Quant <strong>au</strong> poids lourds Hilaire Simo, jusque-là engagé comme partenaire d’entraînement <strong>au</strong>près <strong>de</strong> plusieurs boxeurs<br />

loc<strong>au</strong>x, il ne disputera finalement qu’un <strong>seul</strong> combat professionnel. Près <strong>de</strong> six mois après ses compatriotes, soit le 9 avril<br />

2005 <strong>au</strong> Casino <strong>de</strong> Montréal, il remporte son unique victoire sur Stéphane Tessier qui, lui <strong>au</strong>ssi, débute alors sa carrière<br />

professionnelle.<br />

<strong>Le</strong>s parcours<br />

Malgré une fiche <strong>de</strong> 13 victoires, un combat nul et une défaite cumulée entre 2003 et 2007, P<strong>au</strong>l Mbongo n’arrive jamais<br />

réellement à soulever les passions chez les amateurs <strong>de</strong> boxe <strong>de</strong> la Belle Province. D’abord présenté comme un cogneur,<br />

celui que l’on surnomme « le Volcan » n’obtient <strong>au</strong> bout du compte que quatre victoires avant la limite lors <strong>de</strong>s quinze<br />

duels qu’il <strong>au</strong>ra l’occasion <strong>de</strong> livrer en carrière. Il est néanmoins en ve<strong>de</strong>tte dans <strong>de</strong>s affrontements épiques, notamment<br />

contre Raymond Olubowale, à <strong>de</strong>ux reprises, puis face à Demetrice King. Une suite <strong>de</strong> blessures, dont une à la main, <strong>au</strong>ra<br />

finalement raison <strong>de</strong> sa carrière.<br />

Pour sa part, Olivier Lontchi a su créer <strong>de</strong>s attentes élevées grâce à la qualité <strong>de</strong> sa boxe. Devenu champion canadien <strong>de</strong>s<br />

plumes en 2006, il a ensuite mis la main sur les titres NABA et NABO <strong>de</strong>s super-coqs en 2007, en défaisant l’ancien<br />

champion du mon<strong>de</strong> WBO Cruz Carbajal. Il a par la suite défendu avec succès sa ceinture NABA à trois reprises.<br />

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Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

Lontchi s’est incliné une première fois en carrière le 27 juin 2009 lors d’un combat <strong>de</strong> championnat du mon<strong>de</strong> WBO<br />

disputé à Atlantic City. Il affrontait alors Juan Manuel Lopez. De retour à la compétition plus <strong>de</strong> 18 mois plus tard, il a une<br />

fois <strong>de</strong> plus goûté à l’amertume <strong>de</strong> la défaite, cette fois en se mesurant à Miguel Angel Garcia sur le ring du Honda Centre<br />

à Anaheim, en Californie.<br />

Ayant jusqu’ici disputé 22 combats, Olivier Lontchi s’est incliné à <strong>de</strong>ux reprises et a obtenu <strong>de</strong>ux verdicts nuls. Inactif<br />

<strong>de</strong>puis le 4 décembre 2010, il n’est présentement sous contrat avec <strong>au</strong>cun promoteur et on ignore s’il y <strong>au</strong>ra une suite à<br />

sa carrière.<br />

C’est sans le moindre doute Hermann Ngoudjo qui, parmi les quatre<br />

boxeurs camerounais restés <strong>au</strong> Canada en 2001, a le plus évolué sous les<br />

projecteurs. Rapi<strong>de</strong>ment considéré par son promoteur comme un espoir<br />

mondial, Ngoudjo a répondu favorablement et cumulé les succès. Dès son<br />

neuvième combat, qu’il remportait avant la limite sur l’ancien champion du<br />

mon<strong>de</strong> WBA Eloy Rojas, il s’est emparé <strong>de</strong> sa première ceinture nordaméricaine<br />

<strong>de</strong>s super-légers, celle <strong>de</strong> la NABF. Face à Emmanuel<br />

Augustus, en octobre 2005, Ngoudjo a ensuite ajouté la couronne WBC<br />

International.<br />

<strong>La</strong> « Panthère noire » a par la suite défendu ses ceintures avec succès<br />

jusqu’en janvier 2007, où il a connu sa première défaite en carrière, <strong>au</strong>x<br />

mains <strong>de</strong> Jose Luis Castillo. <strong>Le</strong> duel, disputé à <strong>La</strong>s Vegas, était éliminatoire<br />

<strong>au</strong> titre mondial WBC. Hermann Ngoudjo <strong>au</strong>ra <strong>de</strong>ux <strong>au</strong>tres occasions <strong>de</strong><br />

combattre en combat éliminatoire, à chaque fois pour la ceinture IBF. Il<br />

remportera ces <strong>de</strong>ux duels, d’abord face à Randall Bailey en 2007, puis<br />

contre Souleymane M’baye en 2008. Mais il échouera dans ses <strong>de</strong>ux<br />

tentatives <strong>de</strong> s’emparer du titre mondial : la première fois en 2008 à<br />

Atlantic City contre P<strong>au</strong>l Malignaggi, puis à Montréal en 2009 face à Juan<br />

Urango.<br />

Disputé <strong>au</strong> Centre Bell, le combat contre Urango se révèle un tournant<br />

majeur dans la carrière <strong>de</strong> Ngoudjo. Outre une nouvelle défaite à sa fiche,<br />

le boxeur du Cameroun en retire une blessure qui contribuera à accélérer<br />

la fin <strong>de</strong> sa carrière. De fait, Ngoudjo s’y fait fracturer la mâchoire. Il reste<br />

un an loin du ring et revient le 6 février 2010 <strong>au</strong> Casino <strong>de</strong> Montréal, où il<br />

renoue avec la victoire.<br />

Hermann Ngoudjo consacre maintenant ses<br />

énergies à opérer son gymnase, appelé le<br />

Hermann Ngoudjo's Fitness & Boxing<br />

(Photo : GYM)<br />

Ce succès encourage Hermann Ngoudjo qui n’hésite pas, le 14 mai 2010, à se rendre dans le Nevada afin <strong>de</strong> faire face à<br />

Julio Diaz. Ce <strong>de</strong>rnier l’emporte par décision unanime <strong>de</strong>s juges et fracture <strong>de</strong> nouve<strong>au</strong> la mâchoire du Montréalais<br />

d’origine camerounaise. Aujourd’hui, malgré qu’il n’ait pas officiellement annoncé sa retraite, Hermann Ngoudjo consacre<br />

ses énergies à opérer son gymnase, appelé le Hermann Ngoudjo's Fitness & Boxing, et qui a pignon sur rue à Montréal,<br />

sur le boulevard St-L<strong>au</strong>rent, sous les bure<strong>au</strong>x <strong>de</strong> GYM.


Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

Ces moments embarrassants <strong>de</strong> la boxe<br />

<strong>La</strong> boxe est un sport merveilleux dont les acteurs nous offrent, semaine après semaine, <strong>de</strong>s performances courageuses et<br />

admirables. Toutefois, il arrive <strong>de</strong> temps en temps <strong>de</strong>s dérapages et le <strong>magazine</strong> <strong>de</strong> <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> a décidé <strong>de</strong> se<br />

remémorer quelques-uns <strong>de</strong>s moments embarrassants <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années…<br />

Par Olivier Bégin<br />

17 septembre 2011 : Victor Ortiz contre Floyd Mayweather<br />

Rarement a-t-on vu un moment embarrassant dont les trois hommes dans le ring sont chacun en partie responsables.<br />

C’est toutefois ce qui est arrivé lors du combat entre l’invaincu Floyd Mayweather et Victor Ortiz. <strong>Le</strong>s choses ont<br />

commencé à se gâter après trois rounds à l’avantage <strong>de</strong> Pretty Boy. Ortiz avait cerné Mayweather dans un coin, mais<br />

n’arrivant pas à le toucher soli<strong>de</strong>ment, il lui asséna un sournois coup <strong>de</strong> tête qui coupa son adversaire à la lèvre. L’arbitre<br />

Joe Cortez enleva immédiatement un point à Ortiz. Visiblement mal à l’aise à la suite du coup illégal, Ortiz s’approcha <strong>de</strong><br />

Mayweather à la reprise pour s’excuser. Après une brève accola<strong>de</strong>, Ortiz recula les mains basses et sans hésiter,<br />

Mayweather lui décocha un violent crochet du g<strong>au</strong>che en représailles <strong>au</strong> coup <strong>de</strong> tête sal<strong>au</strong>d. Au lieu <strong>de</strong> se protéger<br />

contre cette attaque plutôt antisportive, Ortiz se tourna vers l’arbitre en signe <strong>de</strong> protestation; celui-ci avait le regard<br />

détourné <strong>de</strong>s boxeurs, étant plutôt concentré sur le chronométreur. Mayweather ne fit ni une ni <strong>de</strong>ux et compléta le<br />

travail à l’ai<strong>de</strong> d’une droite qui envoya Ortiz <strong>au</strong> plancher pour le compte <strong>de</strong> dix. Mayweather a profité d’une grossière<br />

impru<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> son adversaire pour gagner sur un geste antisportif qui se voulait une réponse à un coup <strong>de</strong> tête sal<strong>au</strong>d,<br />

tout ça pendant que l’arbitre Cortez préférait porter son attention sur le chronométreur que sur l’action dans le ring!<br />

6 novembre 1993 : Riddick Bowe contre Evan<strong>de</strong>r Holyfield<br />

L’inci<strong>de</strong>nt s’est produit lors <strong>de</strong> l’attendu <strong>de</strong>uxième duel <strong>de</strong> la trilogie entre Riddick Bowe et Evan<strong>de</strong>r Holyfield. <strong>Le</strong> combat<br />

avait lieu sur un ring à l’extérieur du Caesar’s Palace à <strong>La</strong>s Vegas. <strong>Le</strong>s précipitations n’étant pas choses courantes dans la<br />

ville du vice, personne ne s’attendait à ce que quelque chose tombé du ciel ne vienne perturber le combat. Pourtant, en<br />

pleine action durant le septième round, un<br />

parachutiste muni d’un ventilateur géant attaché à<br />

son dos (d’où son surnom Fan Man) qui tournoyait<br />

<strong>de</strong>puis quelques instants déjà dans le ciel est<br />

littéralement tombé sur les cordages du ring, pour<br />

terminer sa course dans la foule. Outre la femme<br />

enceinte <strong>de</strong> Bowe qui fut blessée et dut être<br />

transportée à l’hôpital, c’est le parachutiste lui-même<br />

qui sortit le plus mal en point <strong>de</strong> la situation<br />

chaotique, l’entourage <strong>de</strong> Bowe ainsi qu’un agent <strong>de</strong><br />

sécurité lui servant une correction. <strong>Le</strong> combat fut<br />

arrêté pendant une vingtaine <strong>de</strong> minutes. <strong>Le</strong><br />

parachutiste du nom <strong>de</strong> James Miller fut arrêté puis<br />

relâché en n’ayant qu’à payer une c<strong>au</strong>tion <strong>de</strong> 200 $.<br />

Il récidivera à nouve<strong>au</strong> durant un match <strong>de</strong> la NFL à<br />

Los Angeles, ainsi que lors d’un match <strong>de</strong> soccer en<br />

Angleterre. Il se suici<strong>de</strong>ra quelques années plus tard.<br />

James Miller, connu sous le pseudonyme <strong>de</strong> « Fan Man ».<br />

(Photo boxrec.com)<br />

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22<br />

Anthony Bonsante contre Adonis Stevenson : une fin <strong>de</strong> combat hors <strong>de</strong><br />

l’ordinaire. (Photo Etienne Fournier)<br />

Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

1er août 2008 : Adonis Stevenson<br />

contre Anthony Bonsante<br />

On connaît tous la puissance <strong>de</strong><br />

Superman et personne ne doute <strong>de</strong> sa<br />

capacité à mettre ses adversaires hors <strong>de</strong><br />

combat d’un <strong>seul</strong> coup <strong>de</strong> poing. Cela<br />

peut expliquer pourquoi Gerry Bolen a<br />

mis fin <strong>au</strong> combat avant d’avoir terminé<br />

son compte <strong>de</strong> dix alors que Bonsante<br />

gisait <strong>au</strong> sol, vraisemblablement<br />

inconscient. Stevenson venait <strong>de</strong> placer<br />

dès le début du combat un soli<strong>de</strong> direct<br />

du g<strong>au</strong>che <strong>au</strong> menton <strong>de</strong> Bonsante et ce<br />

<strong>de</strong>rnier ne donnait <strong>au</strong>cun signe d’être en<br />

mesure <strong>de</strong> continuer. Toutefois, il appert<br />

qu’il s’agissait d’une quelconque tactique<br />

<strong>de</strong> la part <strong>de</strong> l’ancien participant <strong>de</strong><br />

l’émission The Conten<strong>de</strong>r et qu’il n’était<br />

pas réellement ébranlé. Il croyait avoir<br />

droit à un compte <strong>de</strong> huit <strong>au</strong> minimum<br />

avant que l’arbitre ne puisse mettre fin <strong>au</strong> combat et il a décidé <strong>de</strong> rester étendu <strong>au</strong> sol et les yeux fermés un petit peu<br />

trop longtemps <strong>au</strong> goût <strong>de</strong> Bolen, qui déclara Stevenson gagnant. L’Américain s’est relevé vigoureusement presque<br />

instantanément après l’arrêt du combat. <strong>Le</strong>s téléspectateurs <strong>de</strong> la chaîne ESPN2, sur laquelle le combat faisait office <strong>de</strong><br />

finale, ont eu droit <strong>au</strong> déchaînement <strong>de</strong> la colère <strong>de</strong> Bonsante envers le p<strong>au</strong>vre Bolen, qui répliquait qu’il le croyait<br />

réellement blessé. <strong>La</strong> décision ne fut évi<strong>de</strong>mment pas renversée malgré la capacité <strong>de</strong> continuer du perdant, et<br />

Stevenson l’emporta par K.-O. à 46 secon<strong>de</strong>s du premier round.<br />

23 novembre 2001 : Richard Grant contre James Butler<br />

Protect yourself at all times. Richard Grant ignorait que cette phrase<br />

pouvait se terminer ainsi : «même une fois le combat terminé». Dans une<br />

<strong>de</strong>s scènes les plus disgracieuses <strong>de</strong> la boxe mo<strong>de</strong>rne, James Butler a<br />

asséné un violent coup <strong>de</strong> poing à Richard Grant alors que ce <strong>de</strong>rnier allait<br />

lui donner la traditionnelle accola<strong>de</strong> d’après-combat. Michael Buffer venait<br />

<strong>de</strong> confirmer la victoire <strong>de</strong> Grant par décision unanime sur Butler lorsque<br />

l’inci<strong>de</strong>nt s’est produit. En bon gagnant, Richard Grant s’est approché <strong>de</strong><br />

Butler pour lui serrer la main et ce <strong>de</strong>rnier en profita pour l’envoyer <strong>au</strong><br />

pays <strong>de</strong>s rêves d’une main droite dont le gant avait été enlevé. <strong>Le</strong> p<strong>au</strong>vre<br />

Grant en fut quitte pour une dislocation <strong>de</strong> la mâchoire ainsi que plusieurs<br />

points <strong>de</strong> suture sur la langue. Butler fut quant à lui arrêté et purgea<br />

quatre mois <strong>de</strong> prison. Ce ne fut toutefois pas les <strong>de</strong>rniers démêlés avec la<br />

justice pour celui qu’on surnomme « Harlem Hammer » : il purge<br />

présentement une peine <strong>de</strong> 29 ans <strong>de</strong> prison pour le meurtre <strong>de</strong> Sam<br />

Kellerman, frère du célèbre analyste, qu’il tua à coups <strong>de</strong> marte<strong>au</strong> –<br />

ironiquement – malgré qu’ils étaient amis <strong>de</strong>puis une dizaine d’années et<br />

que Kellerman hébergeait Butler à son appartement…<br />

James Butler, un m<strong>au</strong>vais perdant.<br />

(Photo boxrec.com)


Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

30 janvier 2009 : Herman Ngoudjo contre Juan Urango<br />

Toute personne ayant déjà complété un round <strong>de</strong> boxe, que ce soit lors d’un combat pro ou amateur, ou même un round<br />

<strong>de</strong> sparring en gymnase, sait à quel point c’est un sport exténuant. Se battre pendant douze rounds <strong>de</strong> trois minutes<br />

semble inhumain pour le commun <strong>de</strong>s mortels. <strong>Le</strong>s boxeurs connaissent leurs limites et ont d’instinct, généralement, une<br />

bonne idée du temps restant à un round; c’est ainsi qu’ils dosent leur énergie en conséquence. <strong>La</strong> minute <strong>de</strong> repos entre<br />

les rounds est tout juste suffisante pour permettre à ces machines bien entraînées <strong>de</strong> refaire le plein et d’y aller d’un<br />

<strong>au</strong>tre trois minutes à fond. Ceci explique pourquoi le chronométreur <strong>de</strong> l’affrontement entre Hermann Ngoudjo et Jean<br />

Urango <strong>au</strong> Centre Bell ne <strong>de</strong>vrait plus jamais avoir le droit <strong>de</strong> chronométrer un combat. En effet, celui-ci a « oublié » <strong>de</strong><br />

sonner la cloche après les trois minutes règlementaire du dixième round ; résultat : le round a duré… 5 minutes et 10<br />

secon<strong>de</strong>s! Heureusement, il n’y a pas eu <strong>de</strong> graves conséquences, mais une telle inattention <strong>au</strong>rait pu être désastreuse<br />

pour la santé <strong>de</strong>s boxeurs, notamment pour celle <strong>de</strong> Ngoudjo qui boxait avec une fracture <strong>de</strong> la mâchoire <strong>de</strong>puis le<br />

troisième round.<br />

28 juin 1997: Mike Tyson contre Evan<strong>de</strong>r Holyfield<br />

Bien malgré lui, Evan<strong>de</strong>r Holyfield se retrouve <strong>de</strong><br />

nouve<strong>au</strong> dans notre palmarès. Dans un <strong>de</strong>s combats<br />

les plus attendus <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> la boxe, Mike Tyson<br />

allait tenter <strong>de</strong> venger une défaite subie par K.-O.<br />

technique <strong>au</strong>x mains <strong>de</strong> Holyfield, sept mois plus tôt.<br />

<strong>La</strong> victoire <strong>de</strong> Holyfield avait été une surprise <strong>de</strong> taille<br />

et nombre d’amateurs avaient espoir <strong>de</strong> voir Iron<br />

Mike remettre les pendules à l’heure lors <strong>de</strong> la<br />

revanche. Par contre, on sent dès le début du<br />

combat que les choses ne vont pas comme Tyson le<br />

voudrait et que son nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> frustration monte en<br />

flèche. <strong>Le</strong>s échanges en corps à corps sont brut<strong>au</strong>x et<br />

Tyson en profite <strong>au</strong> troisième round pour mordre<br />

l’oreille <strong>de</strong> Holyfield! C’est la consternation dans le<br />

MGM Grand Gar<strong>de</strong>n Arena. Malgré qu’un bout d’oreille<br />

lui ait été arraché, le docteur attitré <strong>au</strong> combat juge<br />

Holyfield en mesure <strong>de</strong> continuer. L’arbitre Mills <strong>La</strong>ne<br />

enlève <strong>de</strong>ux points à Tyson et relance l’action avec<br />

quelques secon<strong>de</strong>s à faire <strong>au</strong> round. Il n’en fallait pas<br />

plus pour que Tyson récidive et mor<strong>de</strong> cette fois-ci<br />

l’<strong>au</strong>tre oreille <strong>de</strong> Holyfield! <strong>Le</strong> round se termina et<br />

l’arbitre disqualifia Tyson, <strong>au</strong> grand désarroi <strong>de</strong>s<br />

nombreux fans qui avaient payé le gros prix pour voir<br />

le combat.<br />

24 janvier 2009 : Antonio Margarito contre Shane Mosley<br />

Shane Mosley peut remercier son entraîneur Nazim Richardson pour sa vigilance, qui a permis à Mosley <strong>de</strong> non <strong>seul</strong>ement<br />

gagner le combat contre Margarito, mais également d’y préserver sa santé. C’est que peu avant le combat, Richardson a<br />

remarqué une anomalie <strong>au</strong>x bandages <strong>de</strong> Margarito. Son insistance <strong>au</strong>près <strong>de</strong>s <strong>au</strong>torités fit que ces <strong>de</strong>rniers découvrirent<br />

<strong>de</strong>s tampons mouillés et une sorte <strong>de</strong> plâtre sur les bandages <strong>au</strong>x mains. <strong>La</strong> combinaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux produits allait résulter<br />

en un durcissement du plâtre <strong>au</strong> fur et à mesure que le combat allait avancer et donner un avantage non <strong>seul</strong>ement<br />

illégal à Margarito, mais carrément dangereux. <strong>Le</strong>s bandages furent confisqués pour une analyse ultérieure et Margarito<br />

dut se battre (p<strong>au</strong>vre lui!) avec <strong>de</strong>s bandages réguliers. <strong>La</strong> raclée qu’il reçut et le fait qu’il n’était pas l’ombre <strong>de</strong> ce qu’il<br />

était à ses combats précé<strong>de</strong>nts (contre Miguel Cotto et Kermit Cintron, notamment) permet <strong>de</strong> soupçonner que ce n’était<br />

pas la première fois qu’il trichait <strong>de</strong> la sorte. Son entraîneur Javier Capetillo et lui-même virent leur permis <strong>de</strong> boxe<br />

révoqué pour un an.<br />

23


24<br />

17 décembre 2004 : Stéphane Ouellet contre Joachim Alcine<br />

Un combat que Stéphane Ouellet n’<strong>au</strong>rait<br />

pas dû livrer contre Alcine.<br />

Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

<strong>Le</strong> point positif <strong>de</strong> ce combat fut qu’il permit à Joachim Alcine d’acquérir<br />

instantanément (en 69 secon<strong>de</strong>s, en fait) une notoriété non négligeable <strong>au</strong><br />

<strong>Québec</strong>. Toutefois, cela s’est fait <strong>au</strong>x dépens d’un <strong>de</strong>s préférés <strong>de</strong>s amateurs<br />

d’ici, Stéphane Ouellet. Ce <strong>de</strong>rnier n’a que lui-même à blâmer pour la raclée<br />

qu’il a subie ce soir-là. Comme souvent lors <strong>de</strong> ses combats précé<strong>de</strong>nts,<br />

Ouellet a préféré la drogue à l’entraînement afin <strong>de</strong> respecter le poids<br />

contractuel. <strong>La</strong> déception était gran<strong>de</strong> chez les amateurs : grâce à une<br />

promotion comme <strong>seul</strong> Régis Lévesque pouvait en faire, rarement un combat<br />

n’avait attiré <strong>au</strong>tant l’attention et à peu près la moitié <strong>de</strong>s amateurs <strong>de</strong> boxe du<br />

<strong>Québec</strong> entrevoyaient une victoire <strong>de</strong> Ouellet. Fait cocasse, RDS avait négocié<br />

une entente avec Régis Lévesque pour le droit <strong>de</strong> présenter les soixante<br />

premières secon<strong>de</strong>s du combat dans son bulletin <strong>de</strong> nouvelles, alors que<br />

Lévesque souhaitait gar<strong>de</strong>r les images exclusives pour s’en servir plus tard ou<br />

les cé<strong>de</strong>r à gros prix dans l’éventualité d’un combat mémorable. Son plan<br />

tomba à l’e<strong>au</strong> lorsque les soixante secon<strong>de</strong>s furent suffisantes à RDS pour<br />

présenter presque l’intégralité du combat!


Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

<strong>La</strong> galerie <strong>de</strong>s photographes<br />

<strong>Le</strong> <strong>magazine</strong> <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> boxe a la chance <strong>de</strong> compter sur trois fantastiques photographes pour garnir ses pages. Nous<br />

avons pensé leur offrir à partir <strong>de</strong> maintenant une tribune unique, la galerie <strong>de</strong>s photographes, une sorte <strong>de</strong> salle<br />

d’exposition où ils nous soumettent leurs meilleurs clichés <strong>de</strong> boxe.<br />

Bernard Hopkins tirant la langue à Jean Pascal Portrait <strong>de</strong> Kevin <strong>La</strong>vallée<br />

Adrian Diaconnu assenant une puissante g<strong>au</strong>che à Chad Dawson<br />

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Marie-Eve Dicaire, surnommée la princesse du ring,<br />

boxeuse <strong>au</strong> club l’Impérium <strong>de</strong> Terrebonne<br />

Robert<br />

Lévesque<br />

Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

Robert<br />

Lévesque<br />

Kevin <strong>La</strong>vallée et son entraîneur Russ Anber,<br />

prêts à reprendre l’action.


Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34<br />

Bute faisant souffrir Edison Miranda<br />

Bute vs Andra<strong>de</strong> I Portrait <strong>de</strong> Gaétan Hart<br />

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Magazine <strong>La</strong> <strong>Zone</strong> <strong>de</strong> <strong>Boxe</strong> 7 ième année – numéro 34

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