LUXURE & VOLUPTÉ - Carouge

Nous avons appris à ne pas juger, à ne pas
NOUS juger et par cette ouverture d’esprit,
gagné en justesse et en profondeur.
Dire les choses avec force et simplicité.
Aller à l’essentiel, désencombrer notre esprit
des scories verbales. Épurer l’écriture au
scalpel pour gagner en concision. Dire les
sentiments sans fard. Avouer le plaisir que
nous procure l’amour et le partager avec
l’Autre. Oser flâner sur les méandres de nos
fantasmes.
Et quand nous avons élimé nos faussetés,
il ne reste plus qu’à partager la Vie, quand elle
rejoint soin point d’origine, la mort. Nous avons
eu la chance d’entendre une lectrice nous livrer
un texte où dansent Éros et Thanatos. Et nous
avons pleuré. Toutes.
Bien sûr, nous avons appris à rendre un
personnage vivant, scénariser un décor,
structurer un texte, construire une histoire
qui tienne la route, l’intrigue, le fil conducteur,
le rythme haletant ou lascif cher à l’écriture
érotique.
Ce qui restera de ces dix rencontres
de trois heures, hormis de très beaux textes,
c’est l’aventure humaine. L’épanouissement,
l’enrichissement, la confiance, le plaisir,
l’émergence des talents, l’estime de soi, le
respect, la spontanéité, le rapport au corps,
à sa sensualité, l’amusement, la curiosité,
sortir de sa zone de confiance, oser ensemble.
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Parce qu’en nous ouvrant à l’intime, nous
avons touché au sacré.
Vous avez dit luxure ? Un soupçon, je vous prie
Rendre ses lettres de noblesse à la luxure.
Voici le défi que nous nous sommes donné
d’expérimenter grâce à cet atelier d’écriture.
Oui, une gageure, car le mot même de
luxure a évolué au fil du temps. Alors qu’en 1190,
on l’attribue à luxus qui évoque générosité,
exubérance, fougue, ardeur, faste, somptuosité.
L’acception a ensuite pris la couleur des soutanes
pour s’imprimer dans nos consciences comme
étant un abandon déréglé, vile opulence,
mollesse, recherche de plaisir et de luxe. Mais
encore : lubricité, lascivité, souillure, débauche,
vice, orgie, dévergondage obscène. Péché capital !
Nous avons trié le bon grain de l’ivraie pour
en extraire la quintessence. Cette joyeuse
alchimie, nous l’avons entreprise en purgeant les
vannes de nos peurs, pulvérisé avec bienveillance
nos limitations sclérosantes, puis au pinceau,
tels des archéologues, avons mis en lumière nos
croyances. Sont-elles encore bonnes et utiles
pour nous ? Osons enfin dégrafer nos corsets de
bois, de bric et de broc. Nous mettre à nu, tomber
les masques. Oui, nous avons exploré les champs
sémantiques sous la ceinture. Et cet exercice
périlleux nous a donné à voir qu’un zizi, c’est pas
si méchant que ça !