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Fabrice Picard / Totem<br />
en bref<br />
Une cérémonie digne pour chacun. Il<br />
arrive qu’on meure seul, qu’aucune famille<br />
ne soit présente. «Nous avons mis en place un<br />
cérémonial pour les personnes sans domicile fixe.<br />
Elles sont inhumées par les PFCA au cimetière ;<br />
un recueillement est mis en place, avec lecture de<br />
textes, passage de musique. Une cérémonie<br />
simple mais pleine de chaleur. Toute personne a<br />
droit à des obsèques dignes.»<br />
Sérénité. S’adapter aux nouvelles pratiques<br />
et entourer au mieux les familles, c’est<br />
un souci constant. Divers investissements ont<br />
permis de personnaliser les hommages, d’offrir<br />
un décor serein. Morgane Caërou et son équipe<br />
mènent aussi une réflexion autour des rituels.<br />
«Pour que le processus de deuil puisse avoir lieu,<br />
il faut une cérémonie digne et apaisée.»<br />
La salle de cérémonie du pôle funéraire.<br />
Cérémonies civiles et religieuses. Les<br />
défunts sont accompagnés dans le respect de<br />
leurs volontés et croyances. Les PFCA s’adaptent<br />
ainsi aux différents rites religieux. Pour les athées,<br />
les catholiques et protestants, la toilette est réalisée<br />
par ses agents ; pour les musulmans par<br />
l’imam et les juifs par le rabbin. Seules les cérémonies<br />
civiles et juives se déroulent au pôle funéraire,<br />
en l’absence de synagogue à <strong>Saint</strong>-<strong>Brieuc</strong>.<br />
Les autres se répartissent dans les lieux de culte.<br />
Souvenir. Plusieurs mois après un<br />
décès, on peut avoir besoin de se recueillir, de<br />
partager, de se souvenir. Fin octobre, les PFCA<br />
organisent une cérémonie autour de textes ponctués<br />
de chants gospels.<br />
Au-delà des obsèques. Les Pompes<br />
Funèbres des Communes Associées<br />
proposent une assistance juridique gratuite dans<br />
les trois mois qui suivent le décès, pour toutes les<br />
démarches administratives à régler.<br />
Geneviève Leprohon<br />
Cathie Le Gallic, coordinatrice de l’équipe deuil et Annick Cardinal, présidente de<br />
JALMALV 22.<br />
JALMAV se met à l’écoute<br />
Jusqu’à la mort accompagner la vie : le nom<br />
de JALMALV porte en lui sa philosophie. Pour<br />
cette association, la mort est tout sauf un tabou. Ses<br />
bénévoles sont au cœur de la vie, «de la rencontre<br />
humaine, de l’échange», dit la présidente de l’antenne<br />
costarmoricaine Annick Cardinal. Ils offrent<br />
aux personnes gravement malades une écoute, un<br />
soutien, ils rassurent par leur présence, en accueillant<br />
une parole, des questions, des peurs que l’on ne peut<br />
pas toujours dire à ses proches. Les bénévoles ont<br />
suivi une formation d’une année, pris le temps de la<br />
réflexion, rencontré un psychologue. Ils continuent,<br />
au fil des mois, de participer à des groupes de parole<br />
avec un professionnel et à des formations continues,<br />
pour garder une écoute empathique tout en<br />
conservant le recul nécessaire.<br />
Au fil des ans, la fédération s’est rendu compte que<br />
les personnes en deuil pouvaient aussi avoir besoin<br />
d’être accompagnées. Elle a créé des équipes spécifiques,<br />
dont les membres complètent leur formation<br />
à cet effet. «Les gens ressentent le besoin de venir<br />
Plus de crémations<br />
La crémation est en hausse. La création<br />
d’un crématorium en 2000 a répondu à une<br />
évolution des pratiques et rituels funéraires. Les<br />
cimetières offrent une sépulture et des lieux de<br />
reccueillement. En 1980, la crémation représentait<br />
0,9 % des obsèques au plan national ;<br />
aujourd’hui 31 %. A <strong>Saint</strong>-<strong>Brieuc</strong>, ce choix est<br />
opéré dans plus de la moitié des cas et s’accompagne<br />
souvent d’une cérémonie civile.<br />
Dominique Morin<br />
nous voir juste après le décès comme un an plus<br />
tard, voire plus. Tout dépend du cheminement de<br />
chacun dit Cathie Le Gallic, coordinatrice de l’équipe<br />
deuil. Nous commençons par des entretiens individuels,<br />
renouvelés à la demande de la personne.<br />
Nous sommes là pour écouter. Nous sommes anonymes,<br />
extérieurs à la famille. Nous pouvons tout<br />
entendre. Nous ne donnons jamais de conseil, nous<br />
ne portons pas de jugement. Ce que nous proposons,<br />
c’est bien une rencontre, un échange. Nous<br />
animons aussi des groupes d’entraide mensuels».<br />
Les bénévoles ne sont pas psychologues : «si nous<br />
sentons une personne trop fragilisée, en danger,<br />
nous l’orientons vers un professionnel». ■<br />
• JALMALV, Accompagnement de fin de vie et de<br />
deuil, y compris pour les enfants et adolescents.<br />
L’association organise aussi régulièrement des<br />
ciné-débats en lien avec les PFCA, dont elle est<br />
partenaire dans différentes actions. Contact:<br />
02 96 60 89 59 - jalmalv22@orange.fr<br />
Le <strong>Griffon</strong> 13