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le magazine<br />
Les mers du monde<br />
dans les yeux de Louis Le Breto<br />
Le musée propose de revivre une<br />
expédition du 19 e siècle,<br />
à la découverte des terres<br />
australes, sous le regard et le<br />
crayon de Louis le Breton.<br />
Musée<br />
1837. Louis Le Breton, 20 ans, embarque à bord<br />
de l’Astrolabe pour la dernière des grandes circumnavigations<br />
scientifiques. Grâce à son talent<br />
pour le dessin, il en rapportera toute une série de<br />
croquis témoignant de la découverte de nouvelles<br />
contrées en Antarctique et dans le Pacifique.<br />
Natif de Douarnenez, tout juste diplômé, il est<br />
recruté par le chef d’expédition Dumont d’Urville<br />
en tant que chirurgien. Parmi les 150 hommes<br />
des équipages de deux bateaux -l’Astrolabe et la<br />
Zélée- au départ du port de Toulon, 28 ne<br />
reviendront pas en 1840, décimés par la maladie.<br />
Des îles d’Océanie et des terres antarctiques<br />
seront explorées pour la première fois durant ce<br />
périple. Le jeune homme immortalisera ces premières<br />
vues par des croquis très spontanés réalisés<br />
à la mine de plomb et à l’encre. Ils constitueront<br />
un carnet cédé, en 1977, à la bibliothèque<br />
André Malraux de <strong>Saint</strong>-<strong>Brieuc</strong> par un archiviste<br />
28<br />
Le <strong>Griffon</strong><br />
Dessin de Louis Le Breton - Lith. par Sabatier - Navire par Morin<br />
Emmanuel Lepage dans les pas de Louis Le Breton<br />
Emmanuel Lepage - éd. Futuropolis<br />
érudit : René Théophile Salaün. «Au titre de<br />
l’intérêt exceptionnel du document, la restauration<br />
du carnet fut prise en charge en 2003<br />
par la Bibliothèque Nationale de France,<br />
indique Arnaud Flici, responsable du fonds patrimonial<br />
de l’établissement briochin. Il est rare de<br />
conserver des carnets de voyage de cette qualité<br />
dans un fonds de bibliothèque municipale.<br />
Dans les années 80, un universitaire<br />
Plus de 150 ans après Louis Le Breton, l’auteur de<br />
bande dessinée costarmoricain Emmanuel Lepage<br />
vogue sur ses traces, explorant le sud du globe, crayon<br />
en main. La bibliothèque André Malraux a voulu mettre<br />
en valeur son œuvre et faire découvrir la navigation<br />
australe contemporaine à travers une deuxième<br />
exposition «Voyage aux îles de la Désolation». Ce<br />
prolongement du célèbre ouvrage d’Emmanuel Lepage<br />
raconte en images son voyage en 2010 dans les<br />
terres australes et antarctiques françaises. Ses dessins<br />
y sont croisés avec les photos de son frère, François,<br />
et celles de Caroline Blitz. L’exposition donnera<br />
néo-zélandais, Roger Collins, avait révélé<br />
toute la richesse de ce témoignage.»<br />
Restait à mettre en lumière «cette pépite» selon<br />
les termes d’Élisabeth Renault directrice du musée.<br />
«Le Port musée de Douarnenez a de suite<br />
répondu favorablement, poursuit Arnaud Flici. Ce<br />
qui a permis d’envisager un partenariat avec<br />
deux établissements labellisés «Musée de<br />
France», dont celui de <strong>Saint</strong>-<strong>Brieuc</strong>.»<br />
lieu à une rencontre avec l’auteur le vendredi 8 mars<br />
à 18 h 30. Un retour aux sources pour ce Briochin<br />
d’origine, qui revient d’une mission de 2 mois en Terre<br />
Adélie. Une borne interactive sur les dessins de Louis<br />
Le Breton sera installée à l’accueil des bibliothèques<br />
André Malraux et Albert Camus. Dans cette dernière,<br />
une collection d’impressionnants et beaux ouvrages<br />
ouvrira un plus large horizon sur ces voyages. ■<br />
• Jusqu’au 22 mars, bibliothèque André Malraux.<br />
Rencontre sur la biodiversité marine de l’Antarctique<br />
le 26 avril.