Le Carton à Musiques n°6 - Cndp

I. La verve nordique
Le recto de la pochette du disque Philharmonic d’Agnès Obel représente des
archétypes de l’’Europe du Nord. La pochette immortalise le visage un peu sévère, la
blondeur et le regard insaisissable de la musicienne danoise. La pose d’Agnès Obel
sur la photographie renvoie aux personnages de Bergman ou Hitchcock. Agnès Obel
se revendique d’ailleurs de l’héritage d’Hitchcock, notamment de sa science du
trouble, du mystère et de la suggestion tout à la fois.
La photographie d’Agnès Obel sur la poche du disque n’est pas sans rappeler la
couverture du 1 er tome de la trilogie Millénium de Stieg Larsson, Les hommes qui
n’aimaient pas les femmes.
Le verso de la pochette du disque montre un hibou aux pupilles orange. Cette
représentation de l’animal nocturne, au regard hypnotique, connote une fois encore
l’univers nordique féru de nature et de légendes.
II. La référence au piano romantique
Agnès Obel est issu d’une famille copenhagoise où la pratique du piano est
l’apanage de tous. Actuellement, l’artiste vit à Berlin, avec ses deux pianos.
De prime abord, Agnès Obel n’est pas motivé par le chant. D’ailleurs, ses textes
sont souvent écrits dans un anglais générique. Le piano est l’instrument privilégié
dans sa pratique artistique au point que des miniatures instrumentales suppléent des
chansons dans ses albums lorsque le texte en anglais ne l’inspire pas.
Agnès Obel nourrit son Œuvre de l’influence des grands maîtres du piano du XIX e
et du début du XX e siècle. Sa musique s’inscrit dans le prolongement de la mélodie
ou du lied pour voix et ou piano si caractéristique du piano romantique postromantique
et moderne.
Les productions d’Agnès Obel se situent également dans la lignée des
compositions épurées et poétiques du pianiste et compositeur Erik Satie. L’album
Philharmonic d’Agnès Obel, à l’instar des œuvres de Satie, privilégie une écriture
simple et dépouillée où l’harmonie règne en maître.En ce sens, le titre de l’album
d’Agnès Obel est bien trouvé comme Philharmonic signifie « qui aime l’harmonie ».
III. « Just so » : musique de publicité pour Deutsche Telekom
La musique d’Agnès Obel s’est largement diffusée grâce à la société de
télécommunication allemande Deutsche Telekom qui a choisi le titre « Just so » pour
accompagner une publicité télévisée de la marque. Musique et image se répondent
dans la publicité autour de l’idée de délicatesse et de sérénité.
LA CARTONNERIE – REIMS – LE CARTON A MUSIQUES #6 – JANVER / FEVRIER 2011 – fiche pédagogique