Notes sur quelques mécanismes schizoïdes - Table de Sable
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clivage <strong>de</strong> l’objet, nous <strong>de</strong>vons nous rappeler que dans les états<br />
<strong>de</strong> gratification les sentiments d’amour se tournent vers le sein<br />
gratificateur, tandis que dans les états <strong>de</strong> frustration la haine et<br />
l’angoisse <strong>de</strong> persécution s’attachent au sein frustrateur. »<br />
« L’idéalisation est liée au clivage <strong>de</strong> l’objet, parce que les<br />
aspe$s “bons” du sein sont exagérés comme sauvegar<strong>de</strong> contre<br />
la crainte du sein persécuteur. Alors que l’idéalisation est ainsi<br />
le corollaire <strong>de</strong> la crainte <strong>de</strong> persécution, elle provient aussi <strong>de</strong><br />
l’intensité <strong>de</strong>s désirs pulsionnels qui recherchent une<br />
gratification illimitée et créent ainsi l’image d’un sein<br />
inexhaustible et toujours plein <strong>de</strong> bonté – d’un sein idéal. »<br />
« Nous trouvons un exemple d’une dichotomie <strong>de</strong> cette<br />
sorte dans la gratification hallucinatoire infantile. Les<br />
processus essentiels qui entrent en jeu dans l’idéalisation sont<br />
aussi actifs dans la gratification hallucinatoire –<br />
concrètement : le clivage <strong>de</strong> l’objet et le déni <strong>de</strong> la frustration<br />
aussi bien que la persécution. L’objet frustrateur et persécuteur<br />
est maintenu complètement séparé <strong>de</strong> l’objet idéalisé.<br />
Cependant l’objet “mauvais” n’est pas seulement maintenu<br />
séparé <strong>de</strong> l’objet “bon”, mais on dénie jusqu’à son existence –<br />
comme la situation totale <strong>de</strong> frustration et les sentiments<br />
mauvais (la douleur) auxquels la frustration donne naissance.<br />
Cela est lié au déni <strong>de</strong> la réalité psychique. Celui-ci n’est rendu<br />
possible que par d’intenses sentiments d’omnipotence – une<br />
<strong>de</strong>s cara$éristiques essentielles du premier psychisme. Le déni<br />
omnipotent <strong>de</strong> l’existence <strong>de</strong> l’objet mauvais et <strong>de</strong> la situation<br />
douloureuse équivaut pour l’inconscient à leur anéantissement<br />
par la pulsion <strong>de</strong>stru$rice. Toutefois, ce n’est pas seulement<br />
une situation et un objet qui sont déniés et anéantis, c’est une<br />
<strong>Notes</strong> <strong>sur</strong> <strong>quelques</strong> mécan$mes <strong>schizoï<strong>de</strong>s</strong><br />
Mélanie Klein<br />
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