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catalogue manuscrits en pdf - Bibliorare

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379<br />

Antoine de sAint-exupeRY<br />

Sur la télévision<br />

Où il est question de la redevance<br />

audiovisuelle et de brevets pour « verrouiller<br />

une émission »<br />

6 ff. <strong>manuscrits</strong>, in-4, papier américain au<br />

filigrane « Gilbert Dispatch Bond ».<br />

Dessin d’un petit personnage (5,5 × 5 cm)<br />

<strong>en</strong> tête de la première page. versos des ff. 2,<br />

3, 4 et 6 avec des croquis techniques, essais<br />

de plume ; l’un d’eux (f. 6) fait étrangem<strong>en</strong>t<br />

p<strong>en</strong>ser à une petite planète couverte<br />

de volcans… texte très raturé, avec des<br />

paragraphes hachurés, de longs ajouts dans<br />

les marges. Les ff. sont structurés <strong>en</strong> chapitres<br />

numérotés i à iX.<br />

saint-exupéry non seulem<strong>en</strong>t théorise<br />

379<br />

96 Livres et <strong>manuscrits</strong> (Partie ii) — 16 mai 2012. Paris<br />

la redevance télévisuelle, mais donne des possible que de telles conditions offrirait<br />

moy<strong>en</strong>s techniques pour limiter les émissions pourrai<strong>en</strong>t offrir à la télévision supposons<br />

pour les spectateurs qui ne l’aurai<strong>en</strong>t pas qu’il existe l’exist<strong>en</strong>ce de deux millions<br />

payée. il n’est pas si surpr<strong>en</strong>ant que cela que de postes de télévision seulem<strong>en</strong>t contre<br />

saint-exupéry s’attache ici aux problèmes les vingt millions de poste radio. Supposons<br />

audiovisuels et la diffusion par les ondes : qu’une société d’émission annonce pour le soir<br />

rappelons qu’il a déposé des brevets sur un spectacle s<strong>en</strong>sationnel, d’une actualité<br />

une Nouvelle méthode repérage par ondes tel qu’un match ret<strong>en</strong>tissant qui ti<strong>en</strong>ne<br />

électromagnétiques (fév. 1940) et d’autres haletant le pays <strong>en</strong>tier ou quelque événem<strong>en</strong>t<br />

appareils relatifs aux ondes.<br />

s<strong>en</strong>sationnel d’actualité qui ti<strong>en</strong>ne haletant<br />

Les raisons de la redevance. « Le problème le pays <strong>en</strong>tier. Si l’on ti<strong>en</strong>t compte de ce<br />

de la télévision commerciale, qui est <strong>en</strong> fait que le récepteur de télévision alim<strong>en</strong>te du<br />

celui du financem<strong>en</strong>t des émissions, serait nucléaire ? un groupe peut offrir un écran non<br />

<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t résolu si […] chaque usager à un individu mais à un groupe d’individus,<br />

versait à l’occasion de chaque spectacle dont si l’on ti<strong>en</strong>t compte de ce que les individus<br />

il bénéficie une redevance proportionnelle s’épargn<strong>en</strong>t tout dérangem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> même temps<br />

à la durée et à la qualité du spectacle sans qu’ils économis<strong>en</strong>t le transport et le prix<br />

qu’aucune fraude […] ne soit possible. d’une <strong>en</strong>trée au spectacle, il ne paraît pas<br />

[…] Pour illustrer par un exemple l’arme exagéré de taxer au prix de dix dollars<br />

une séance de haute qualité. Si l’on admet<br />

<strong>en</strong>fin alors <strong>en</strong>fin que la moitié seulem<strong>en</strong>t<br />

des usagers s’intéresseront à cette émission<br />

il reste qu’elle rapportera des millions<br />

de dollars. » [notons qu’il parle de dollars :<br />

le texte a pu être écrit lorsqu’il était aux<br />

etats unis.]<br />

Le verrouillage des émissions. <strong>en</strong>suite,<br />

les chapitres i à iii, très techniques, vis<strong>en</strong>t<br />

à développer de nouvelles techniques qui<br />

pourrai<strong>en</strong>t faire l’objet de brevets. L’un est<br />

capitale : il semble imaginer un système<br />

de cryptage (de « verrouillage », dit-il), qui<br />

permettait aux seuls spectateurs abonnés<br />

de visualiser l’émission, un peu comme<br />

certaines chaînes payantes le font de nos<br />

jours :<br />

« Nous brevetons donc ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />

le verrouillage de l’image (par des<br />

perturbations suffisamm<strong>en</strong>t grossières pour<br />

que le courant de déverrouillage puisse être<br />

transmis par fil) et le déverrouillage de cette<br />

image par le courant d’un fil. » (chap. ii) Le<br />

système qu’il imagine permet une taxation<br />

juste, <strong>en</strong> fonction de la consommation<br />

de chacun : « L’avantage […] réside dans<br />

le fait que non seulem<strong>en</strong>t les frais des<br />

postes d’émission sont prélevés sur l’usager<br />

mais que les spectacles, selon leur [ ?]<br />

et leur coût, peuv<strong>en</strong>t être taxés à des prix<br />

différ<strong>en</strong>ts. Il est évid<strong>en</strong>t qu’une famille<br />

de cinq quelques personnes ou une réunion<br />

de voisins qui économisera ainsi le transport,<br />

le dérangem<strong>en</strong>t, et le prix des billets d’<strong>en</strong>trée,<br />

acceptera volontiers de payer un ou même<br />

plusieurs dollars pour assister à une pièce<br />

nouvelle à succès, un film nouveau, ou<br />

quelque match ret<strong>en</strong>tissant. Les sommes<br />

collectées étant automatiquem<strong>en</strong>t affectées au<br />

poste d’émission correspondant celui-ci peut<br />

faire les frais correspondant à ces émissions<br />

et [ ?] telle que celles d’un film nouveau, pour<br />

la diffusion duquel les producteurs du film ne<br />

pourrai<strong>en</strong>t que réclamer un dédommagem<strong>en</strong>t<br />

équival<strong>en</strong>t au manque à gagner dans les salles<br />

de projection » (chap. vi). et de conclure :<br />

« Le contrôle de tels brevets assure le contrôle<br />

des émissions puisque les émissions<br />

verrouillées seront les seules payantes<br />

et <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce le contrôle à la construction<br />

des postes de réception puisque le dispositif<br />

de déverrouillage permettra seul leur usage<br />

utilisation. » (chap. XiX).<br />

15 000 – 20 000 €<br />

380<br />

Antoine de sAint-exupeRY<br />

L.a. sur sa santé à Lewis Galantière, son<br />

traducteur<br />

vers nov. 1941. 1 f. in-4, filigrane américain<br />

« Hammermill Bond ». Brouillon autographe<br />

de lettre, à l’<strong>en</strong>cre, avec au verso un essai<br />

de plume et le mot « Brevet » répété deux fois.<br />

sur Lewis Galantière, voir lot 376. Le discours<br />

n’est pas cette fois politique : c’est de sa mauvaise<br />

santé qu’il s’agit. il a subi une interv<strong>en</strong>tion<br />

chirurgicale <strong>en</strong> californie (« Ca va un peu<br />

mieux je vais r<strong>en</strong>trer. Sans doute partirais-je<br />

samedi ou dimanche. J’ai pris définitivem<strong>en</strong>t<br />

la Californie <strong>en</strong> horreur… », et effectivem<strong>en</strong>t<br />

il r<strong>en</strong>tre à new-York début 1942). son ami lui<br />

disant qu’il fait peut-être une dépression, saintexupéry<br />

le détrompe (« Mais vous vous trompez<br />

bi<strong>en</strong> quand vous parlez de nerfs ») : la cause<br />

de son mal est physique : « Il s’agissait d’accès<br />

infectieux les plus classiques du monde, bi<strong>en</strong><br />

que d’origine inconnue. »<br />

380<br />

« Je suis sujet depuis dix ans (c’était<br />

supportable tant que c’était rare) à des accès<br />

de fièvre viol<strong>en</strong>te qui ont peu à peu augm<strong>en</strong>té<br />

d’int<strong>en</strong>sité et de fréqu<strong>en</strong>ce). Ces accès bi<strong>en</strong><br />

caractéristiques débutai<strong>en</strong>t chaque fois par<br />

une demi-heure de claquem<strong>en</strong>ts de d<strong>en</strong>ts et de<br />

frissons - exactem<strong>en</strong>t comme pour le paludisme<br />

- puis se stabilisai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 104 et 105,5 [degrés<br />

Fahr<strong>en</strong>heit]. Or aucune analyse ne m’a jamais<br />

découvert aucune trace de paludisme. Il<br />

s’agissait d’accès infectieux les plus classiques<br />

du monde, bi<strong>en</strong> que d’origine inconnue. Une<br />

preuve péremptoire reposait sur l’action<br />

de la sulfamide qui me jugulait net mes accès. Il<br />

est probable que sans cette drogue je serais crevé<br />

depuis longtemps. »<br />

saint-exupéry détaille aussi ses problèmes<br />

de santé dans deux lettres publiées <strong>en</strong> Pléiade,<br />

avec des formulations très proches.<br />

Bibliographie :<br />

Œuvres complètes, Pléiade, ii, lettres n° 2 et 3,<br />

p. 992 et 994.<br />

2 500 – 3 000 €

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