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Peer Gynt - Odéon Théâtre de l'Europe

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PETIT GLOSSAIRE GYNTIEN (SUITE)<br />

le loqueteux, a pensé (et il le dit explicitement plus tard) qu'elle s'enfuyait parce qu'elle avait honte <strong>de</strong><br />

danser avec lui. Ce serait lui, donc, qui nous aurait amené à penser que la jarretière n'était qu'un simple<br />

prétexte…<br />

Scorpion<br />

(voir Norvégien et néo-norvégien)<br />

Pendant qu'il écrivait Brand, Ibsen explique qu'il avait sur sa table un scorpion vivant. L'animal semblait<br />

parfois aller mal. Il lui jetait alors un morceau <strong>de</strong> fruit tendre sur lequel le scorpion se précipitait pour y<br />

injecter son venin. Il allait tout à coup beaucoup mieux. N'en est-il pas <strong>de</strong> même pour nous les écrivains<br />

se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> Ibsen (et c'est une question qui appelle une réponse certaine).<br />

Singes<br />

Il leur arrive <strong>de</strong> recouvrir <strong>Peer</strong> <strong>Gynt</strong> <strong>de</strong> fruits et même <strong>de</strong> mer<strong>de</strong>. Où celui-ci regrette <strong>de</strong> n'avoir pas <strong>de</strong><br />

queue (ou quelque chose qui me fasse ressembler à une bête). Une constatation qu'il avait déjà pu faire<br />

chez les trolls, à la Cour du Vieillard <strong>de</strong> Dovre… Ainsi l'homme, ce roi <strong>de</strong> la création, peut-il, en certaines<br />

circonstances, tout à loisir réfléchir sur la relativité <strong>de</strong> qu'il est.<br />

Les trolls<br />

Créatures mythiques qui vivent dans un mon<strong>de</strong> parallèle à celui <strong>de</strong>s hommes, qui ressemble à celui <strong>de</strong>s<br />

hommes. Une sorte <strong>de</strong> double dans lequel toutes les valeurs sont inversées et où noir paraît blanc, laid<br />

semble beau. Ces <strong>de</strong>ux mon<strong>de</strong>s parfois se rencontrent, s'interpénètrent. Ils peuvent être énormes<br />

(tomtegubber) ou gnomes (hougfolk). Ils peuvent avoir une queue touffue, un seul œil ou plusieurs têtes,<br />

ils se métamorphosent assez facilement et ont quelques autres particularités physiques tout ce qu'il y a<br />

<strong>de</strong> plus sympathiques et charmantes. À la lumière, parfois ils <strong>de</strong>viennent pierres et se confon<strong>de</strong>nt avec<br />

les rochers. Le son <strong>de</strong>s cloches, le nom du Christ et un coup <strong>de</strong> feu tiré au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la tête les font,<br />

paraît-il, illico, décamper… Les trolls sont lubriques, proches <strong>de</strong> l'animalité, et leur <strong>de</strong>vise est la<br />

suivante : Troll, suffis-toi toi-même ! par opposition à celle <strong>de</strong>s hommes : Homme, sois toi-même ! . <strong>Peer</strong><br />

qui se pose tout au long <strong>de</strong> sa vie la question <strong>de</strong> ce qu'est être soi-même a-t-il été trollisé lors <strong>de</strong> sa<br />

visite à la Cour du roi <strong>de</strong>s trolls ? C'est ce que celui-ci semble indiquer quand il lui explique qu'il a quitté<br />

cette cour, il avait ce maître-mot gravé <strong>de</strong>rrière l'oreille, comme on dit, dans un proverbe, que l'on a son<br />

<strong>de</strong>stin gravé <strong>de</strong>rrière l'oreille (ce qui d'ailleurs, rétablirait cette notion <strong>de</strong> <strong>de</strong>stin et redonnerait un sens<br />

au périple gyntien, celui <strong>de</strong> quelque chose qui ne pouvait être autre puisque profondément déterminé par<br />

ce maître-mot… Les trolls étant alors l'équivalent bouffon et carnavalesque <strong>de</strong>s dieux <strong>de</strong> la tragédie<br />

grecque…<br />

Versification, traduction<br />

Sur la traduction <strong>de</strong> <strong>Peer</strong> <strong>Gynt</strong>, poème dramatique, par François Regnault : "nous avons traversé l'œuvre<br />

selon une alternance <strong>de</strong> prose et <strong>de</strong> vers, allant <strong>de</strong> la prose la plus réaliste aux vers les plus strictement<br />

nombrés, en passant par la prose soutenue, la prose dite poétique, les versets, les vers libres, les irréguliers,<br />

non rimés, rimés, etc. Pour suivre une langue somme toute assez souple, et dont les vers, au<br />

dire <strong>de</strong> Bjornson, étaient négligés et sans harmonie, plus dramatiques que poétiques, nous avons utilisé<br />

<strong>de</strong>s suites <strong>de</strong> vers à nombre <strong>de</strong> pieds variables, avec dominantes d'octosyllabes et d'alexandrins, mais<br />

on peut trouver parfois <strong>de</strong>s ensembles contenant <strong>de</strong>s vers <strong>de</strong> 6, 7, 8, 10 et 12 pieds (plus rarement <strong>de</strong><br />

11). Autant dire que souvent le vers est une entité autonome dont il faut trouver le rythme interne et qu'il<br />

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