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memento - Département de lettres modernes - Université de Rouen

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UE1 : LITTÉRATURE DU XVII E SIÈCLE<br />

Choisir un <strong>de</strong>s trois programmes suivants.<br />

Licence 2, 2 d semestre<br />

Le siècle <strong>de</strong>s merveilles: l’invention du conte <strong>de</strong> fées littéraire à la fin du XVII e siècle<br />

LMD41M1<br />

M. GHEERAERT<br />

Lundi 09h00 – 11h00 et vendredi 09h00 – 11h00<br />

Le classicisme ne saurait se réduire à l’ennuyeux corps <strong>de</strong> règles auquel l’a trop souvent réduit la<br />

tradition scolaire: la vraisemblance, la bienséance et les perruques poudrées n’épuisent pas la richesse<br />

et la diversité d’un siècle qui fut aussi, et surtout, celui <strong>de</strong> la fantaisie et <strong>de</strong> l’émerveillement. Des<br />

« spectacles d’horreurs » et <strong>de</strong>s faits divers sanglants, proches <strong>de</strong> l’étrange et du fantastique, qu’on<br />

goûtait dans les années 1600, aux féeries <strong>de</strong>s années 1690, le XVIIe siècle est celui <strong>de</strong> la conquête du<br />

merveilleux. Le conte <strong>de</strong> fées littéraire, inventé en pleine pério<strong>de</strong> « classique », est le genre qui illustre<br />

le mieux ce goût du Grand Siècle pour les enchantements et les surprises <strong>de</strong> l’imagination : Mme<br />

d’Aulnoy, Charles Perrault, Fénelon et tant d’autres nous donnent à lire <strong>de</strong>s histoires délicieuses et<br />

terrifiantes mettant en scène, dans un paysage fait <strong>de</strong> châteaux ensorcelés et <strong>de</strong> forêts profon<strong>de</strong>s, ogres<br />

cannibales et princesses métamorphosées. Cette forme originale, consacrée tout entière au plaisir <strong>de</strong><br />

narrer, nourrit toutefois <strong>de</strong>s rêveries plus troubles que la seule évocation nostalgique du paradis <strong>de</strong><br />

l’enfance: angoisses alimentaires archaïques, fantaisies érotiques voilées par le style « galant », les<br />

arabesques du désir s’entrecroisent avec la pulsion <strong>de</strong> mort pour célébrer les noces tourmentées d’Éros<br />

et <strong>de</strong> Thanatos – c’est ainsi toute la face nocturne <strong>de</strong> l’imaginaire classique que nous révèlent les<br />

conteurs et les conteuses <strong>de</strong> la fin du XVIIe siècle. Lorsque la raison classique sommeille, elle<br />

engendre les contes <strong>de</strong> fées.<br />

Edition <strong>de</strong> référence : Si les fées m’étaient contées… 140 contes <strong>de</strong> fées <strong>de</strong> Charles Perrault à Jean<br />

Cocteau, Editions Omnibus, ISBN 978-2-258-06134-7.<br />

Lecture complémentaire : les étudiants pourront se reporter à l’édition <strong>de</strong>s Contes <strong>de</strong> Perrault, éd.<br />

Tony Gheeraert, Paris, Champion Classiques, 2012.<br />

La Rome tragique. Du mythe glorieux à la légen<strong>de</strong> noire<br />

LMD41M2<br />

47<br />

M. GHEERAERT<br />

Lundi 11h00 – 13h00 et vendredi 11h00 – 13h00<br />

Pierre Corneille, Horace, éd. J.-P. Chauveau, « Folio théâtre » ; Cinna, éd. Georges Forestier, « Folio<br />

classique ». Jean Racine, Britannicus, éd. G. Forestier, « Folio classique » ; Bérénice, éd. Marc Escola,<br />

collection « GF ». D’autres éditions sont acceptées, pourvu que les vers soient numérotés.<br />

Lectures conseillées : Sophocle, Œdipe Roi, Antigone ; W. Shakespeare, Hamlet, Pierre Corneille, Le<br />

Cid et Polyeucte, Jean Racine, Phèdre.<br />

On conçoit aisément que les poètes tragiques du Grand Siècle aient été fascinés par Rome, dont<br />

l’Histoire regorge <strong>de</strong> crimes effroyables et <strong>de</strong> passions inhumaines : les rêves <strong>de</strong> gloire d’Horace,<br />

héros dénaturé conduit à sacrifier sa sœur ; la clémence d’Auguste, dont la magnanimité est inouïe ; la<br />

volonté <strong>de</strong> puissance <strong>de</strong> Néron, qui bascule dans le mal et se change en un monstre obscur ; mais aussi<br />

les amours douloureuses <strong>de</strong> Titus et Bérénice, condamnées par les lois d’un Empire où subsistent<br />

encore les fantômes <strong>de</strong> l’ancienne République. Ce sont <strong>de</strong>s <strong>de</strong>stins tour à tour pathétiques et terrifiants<br />

qui s’entrecroisent dans ces quatre épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la geste romaine où la quête ambitieuse du pouvoir, les<br />

mirages héroïques et la violence forcenée <strong>de</strong>s désirs brouillent les frontières entre le Bien et le Mal. La<br />

beauté sombre <strong>de</strong> ces quatre tragédies rayonne sur le fond grandiose <strong>de</strong> cette Ville prodigieuse hantée<br />

par la démesure.

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