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Verresr et Céramiques - Notes de cours

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ENSEIGNEMENT DE PROMOTION SOCIALE<br />

——————————————————————<br />

Cours <strong>de</strong><br />

CHIMIE DES MATERIAUX<br />

- Verres -<br />

——————————————————————<br />

VERSION PROVISOIRE !<br />

H. Schyns<br />

Mai 2008


Les Verres Sommaire<br />

Avertissement :<br />

Sommaire<br />

Seuls les chapitres 1 <strong>et</strong> 2 sont dans leur forme définitive<br />

Les chapitres suivants ne sont pas entièrement terminés. Ils consistent en une<br />

juxtaposition, en principe organisée, <strong>de</strong> paragraphes provenant <strong>de</strong> diverses<br />

sources. Certains sont déjà définitifs d'autres sont encore dans leur forme originale.<br />

Ce document provisoire est mis tel quel à la disposition <strong>de</strong>s étudiants afin qu'il<br />

puissent compléter les notes prises au <strong>cours</strong>.<br />

1. INTRODUCTION<br />

1.1. Définition<br />

1.2. Origine<br />

2. LA SILICE<br />

2.1. Etat cristallin<br />

2.2. Cristobalite<br />

2.3. Tridymite<br />

2.4. Quartz<br />

2.5. Coésite<br />

2.6. Résumé<br />

3. L'ETAT VITREUX<br />

3.1.1.Dévitrification<br />

3.1.2.Influence<br />

3.2. Transition vitreuse<br />

4. LES COMPOSANTS<br />

4.1.1.Formateurs <strong>de</strong> réseau<br />

4.1.2.Modificateurs <strong>de</strong> réseau<br />

4.1.3.Intermédiaires<br />

4.2. Matieres Premieres<br />

4.2.1.Les vitrifiants<br />

4.2.2.Les fondants : (oxy<strong>de</strong>s alcalins)<br />

4.2.3.Les stabilisants : (oxy<strong>de</strong>s alcalino-terreux)<br />

4.2.4.Les colorants<br />

4.2.5.Les décolorants<br />

4.2.6.Le verre recyclé<br />

H. Schyns S.1


Les Verres Sommaire<br />

5. LA FABRICATION<br />

5.1. Réactions chimiques<br />

5.2. Composition typiques<br />

5.3. Fabrication industrielle (Float process)<br />

5.3.1.La préparation <strong>de</strong>s matières premières<br />

5.3.2.Fusion<br />

5.3.3.Affinage <strong>et</strong> homogénéisation<br />

5.3.4.Braise<br />

5.3.5.Bilan <strong>de</strong> matière<br />

5.4. Traitements<br />

5.4.1.Trempe<br />

5.4.2.Mise en forme<br />

5.4.3.Traitement <strong>de</strong> surface<br />

5.4.4.Coating (Off-line)<br />

5.4.5.Laminating<br />

5.4.6.Silvering<br />

5.5. Mise en forme du verre<br />

5.5.1.Verre plat<br />

5.5.2.Spécialités <strong>de</strong> verres plats<br />

5.5.3.Verre creux<br />

5.5.4.Fibres <strong>de</strong> verre<br />

5.5.5.Verre <strong>de</strong> table <strong>et</strong> cristallerie<br />

5.5.6.Verres techniques<br />

5.5.7.Utilisations particulières :<br />

5.6. Produits dérivés<br />

5.6.1.Multiple Glazed Units<br />

5.7. Glass Wool Production<br />

6. PROPRIÉTÉS PHYSICO-CHIMIQUES<br />

6.1. Propriétés physiques<br />

6.1.1.La transparence du verre<br />

6.1.2.La <strong>de</strong>nsité<br />

6.1.3.La résistance <strong>et</strong> l’élasticité<br />

6.1.4.Résistance mécanique<br />

6.1.5.Propriétés thermiques<br />

6.1.6.Capacité thermique massique<br />

6.1.7.Dilatation linéaire<br />

6.2. Résistance chimique du verre<br />

6.3. Application<br />

7. SOURCES<br />

H. Schyns S.2


Les Verres 1 - Introduction<br />

1. Introduction<br />

1.1. Définition<br />

Dans le langage courant, le mot verre sert à désigner un matériau dur, fragile<br />

(cassant) <strong>et</strong> transparent, constitué d’oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> silicium (SiO2) <strong>et</strong> <strong>de</strong> fondants.<br />

Dans le langage scientifique, le mot verre caractérise tout matériau amorphe c'est-àdire<br />

non cristallin. L’état physique résultant est appelé état vitreux.<br />

Ce type <strong>de</strong> matériau ne possè<strong>de</strong> pas <strong>de</strong> point <strong>de</strong> fusion n<strong>et</strong>. Par contre, il présente<br />

un phénomène <strong>de</strong> transition vitreuse : lors du refroidissement <strong>de</strong> la masse fondue,<br />

celle-ci <strong>de</strong>vient <strong>de</strong> plus en plus pâteuse <strong>et</strong> visqueuse puis soli<strong>de</strong> mais il n'y a pas <strong>de</strong><br />

changement d'état n<strong>et</strong> marqué par un palier <strong>de</strong> température.<br />

Ce document présente le verre, ses caractéristiques chimiques <strong>et</strong> physiques <strong>et</strong><br />

donne un aperçu <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> fabrication. C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> se limite aux verres<br />

d'oxy<strong>de</strong>s. Cependant, il existe d'autres grands types <strong>de</strong> verres :<br />

- les verres métalliques, composés uniquement d'éléments métalliques;<br />

- les verres <strong>de</strong> spin, composés cristallisés caractérisés par une absence d'ordre<br />

magnétique à gran<strong>de</strong> distance (désordre <strong>de</strong>s spins magnétiques).<br />

1.2. Origine<br />

Certains verres ont une origine géologique naturelle. Ils se forment lors du<br />

refroidissement brusque <strong>de</strong> lave fondue (obsidiennes) ou par impact <strong>de</strong> météorites<br />

(tectites).<br />

Le verre existe aussi dans le règne animal. Il a alors une origine biologique :<br />

Certaines diatomées, algues unicellulaires constituant le plancton, sont protégées<br />

par une coque <strong>de</strong> verre aux formes surprenantes <strong>et</strong> délicates. Bien que la masse <strong>de</strong><br />

chaque algue soit infime, la masse totale <strong>de</strong> ce verre est considérable <strong>et</strong> bien<br />

supérieure à la production humaine.<br />

On ignore encore le détail <strong>de</strong> la synthèse à partir <strong>de</strong>s silicates présents dans l'eau <strong>de</strong><br />

mer, mais il s'agit bien <strong>de</strong> verre. C<strong>et</strong>te fabrication a lieu dans <strong>de</strong>s conditions<br />

physiques liées à la chimie douce, c’est-à-dire qu’elle ne nécessite pas <strong>de</strong><br />

température, ni <strong>de</strong> pression élevées. Ce verre est synthétisé très rapi<strong>de</strong>ment au<br />

moment <strong>de</strong> la méïose.<br />

Sur terre, le verre est principalement un matériau artificiel. 95% <strong>de</strong>s verres<br />

industriels sont constitués <strong>de</strong> silicates (verres d'oxy<strong>de</strong>).<br />

H. Schyns S.1.1


Les Verres 2 - La silice<br />

2. La silice<br />

2.1. Etat cristallin<br />

Le constituant principal du verre est la silice ou oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> silicium SiO2.<br />

Les différentes formes cristallines <strong>de</strong> SiO2 sont étonnamment nombreuses <strong>et</strong><br />

complexes pour un composant aussi simple du point <strong>de</strong> vue stoechiométrique.<br />

Le bloc <strong>de</strong> base est un tétraèdre ( 1 ) ayant un atome <strong>de</strong> silicium en son centre <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />

atomes d'oxygène sur chacun <strong>de</strong>s quatre somm<strong>et</strong>s, ce qui correspond à la formule<br />

brute SiO4. Cependant, chaque tétraèdre partage chacun <strong>de</strong> ses quatre atomes<br />

d'oxygène avec un autre tétraèdre (fig. 2.1).<br />

fig. 2.1 Structure tétraédrique <strong>de</strong> SiO2 dans les tectosilicates<br />

Chaque tétraèdre n'a donc en moyenne que :<br />

- un atome <strong>de</strong> silicium non partagé,<br />

- quatre atomes d'oxygène partagés chacun entre <strong>de</strong>ux tétraèdre soit, en<br />

moyenne, <strong>de</strong>ux atomes d'oxygène;<br />

ce qui correspond bien à la formule brute SiO2 électriquement neutre.<br />

Grâce à la mise en commun <strong>de</strong>s atomes d'oxygène, les tétraèdres forment une<br />

structure spatiale. Etant donné la différence d'électronégativité entre l'oxygène (3.5)<br />

<strong>et</strong> le silicium (1.8) on s'aperçoit que la liaison présente un caractère ionique très<br />

prononcé. Dès lors, si on tente d'isoler un tétraèdre, les quatre atomes d'oxygène<br />

<strong>de</strong>s somm<strong>et</strong>s conserveront les doubl<strong>et</strong>s partagés <strong>et</strong> la pyrami<strong>de</strong> isolée répondra à la<br />

formule brute SiO4 4- (fig. 2.1).<br />

4-<br />

fig. 2.2 Une pyrami<strong>de</strong> SiO4 isolée<br />

1 On se souviendra que le silicium est dans la même colonne que le carbone dans la tableau périodique. La<br />

structure tétraédrique du carbone (sp3) n'est plus à démontrer.<br />

H. Schyns S.2.1


Les Verres 2 - La silice<br />

La silice <strong>et</strong> possè<strong>de</strong> une belle variété <strong>de</strong> formes cristallines résumées à la fig. 2.3. A<br />

pression ambiante, elle passe par quatre formes lorsque la température augmente :<br />

quartz "Bas" < quartz "Haut" < Tridymite < Cristobalite<br />

A température ambiante, elle passe par trois forme lorsque l'on augmente<br />

considérablement la pression<br />

quartz "Bas" < Coésite < Stishovite<br />

Nom Densité Maille Stabilité<br />

Quartz alpha (BT) 2.65 - 2.55 Rhombohèdrique CNTP<br />

Quartz b<strong>et</strong>a (HT) 2.53 Hexagonale T > 570 °C<br />

Tridymite 2.28 - 2.20 Hexagonale T > 870 °C<br />

Cristobalite 2.33 - 2.20 Cubique T > 1470 °C<br />

Coesite 2.93 - 3.3 Monoclinique P > 20 000 bars<br />

Stishovite 4.30 T<strong>et</strong>ragonale P > 80 000 bars<br />

fig. 2.3 Diagramme <strong>de</strong> phase <strong>de</strong> SiO2 pur<br />

(P en kilobars !)<br />

La silice est polymorphe ( 1 ) mais toutes ses structures contiennent un réseau<br />

tridimmensionnel <strong>de</strong> tétraèdres partageant les atomes d'oxygène <strong>de</strong> leurs somm<strong>et</strong>s.<br />

Par contre, elles se différencient par les angles formés par les liaisons Si-O-Si ainsi<br />

que par l'arrangement à plus gran<strong>de</strong> distance <strong>de</strong>s tétraètres.<br />

A côté <strong>de</strong> ces formes cristallines, on peut obtenir <strong>de</strong> la silice à l'état vitreux en<br />

refroidissant rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la silice fondue. C'est ce qui fait son intérêt dans la<br />

fabrication <strong>de</strong>s verres.<br />

1 En général, on préfère réserver l'usage <strong>de</strong> l'expression "formes allotropiques" aux substances formées d'un<br />

seul élément.<br />

H. Schyns S.2.2


Les Verres 2 - La silice<br />

2.2. Cristobalite<br />

A pression ambiante, au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 1700°C, la silice est liqui<strong>de</strong>.<br />

La cristobalite est la forme cristalline stable <strong>de</strong> la silice entre 1470°C <strong>et</strong> 1700°C à<br />

pression ordinaire. La maille est cubique.<br />

4-<br />

fig. 2.4 Arrangement <strong>de</strong>s tétraèdres SiO4 dans la cristobalite<br />

En réalité, la cristobalite peut exister sous forme métastable ( 1 ) à <strong>de</strong>s températures<br />

plus basses que 1470°C :<br />

- la cristobalite β existe entre 220 à 1470°C (forme "haute").<br />

Les cristaux sont très p<strong>et</strong>its, la maille est cubique avec une arrête <strong>de</strong> 0,713 nm.<br />

La maille contient 8 atomes <strong>de</strong> silicium <strong>et</strong> 16 d'oxygène. L’arrangement est peu<br />

compact avec une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> 2,2<br />

- la cristobalite α existe en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 220°C (forme "basse"). Sa maille est<br />

quadratique.<br />

Dans la nature, la cristobalite se forme à haute température dans les roches ignée<br />

aci<strong>de</strong>s, mais peut aussi se former à plus basse température dans <strong>de</strong>s dépôts<br />

biochimiques.<br />

fig. 2.5 Structure en couches <strong>de</strong> la cristobalite<br />

La cristobalite a une structure en couches (fig. 2.5). Dans chaque couche, les<br />

tétraèdres forment un motif hexagonal (en gras) dans lequel ils sont orientés<br />

alternativement dans les <strong>de</strong>ux sens (pointe vers le haut - pointe vers le bas). Les<br />

couches successives se superposent avec un décalage, si bien que les trous<br />

heagonaux ne sont pas dans le même alignement. De ce fait, la structure <strong>de</strong> la<br />

cristobalite définit <strong>de</strong>s "cages" qui peuvent éventuellement héberger un autre atome.<br />

1 Par rapport à la tridymite<br />

H. Schyns S.2.3


Les Verres 2 - La silice<br />

A pression ambiante, le passage <strong>de</strong> la forme "haute température" à la forme<br />

métastable "basse température" implique la rotation simultanée <strong>de</strong>s tétraèdres, ainsi<br />

que le montre la fig. 2.6. Il s'agit d'une simple transition displacive sans aucune<br />

rupture <strong>de</strong> liaison chimique.<br />

fig. 2.6 Rotation <strong>de</strong>s tétraèdres <strong>de</strong> la cristobalite lors <strong>de</strong> la transition<br />

En réalité, même dans la phase cubique, stable à haute température, les tétraèdres<br />

prennent <strong>de</strong>s orientations légèrement désordonnées afin d'éviter la formation <strong>de</strong><br />

liaisons Si-O-Si linéaires.<br />

2.3. Tridymite<br />

fig. 2.7 Cristal <strong>de</strong> cristobalite<br />

La tridymite est la forme cristalline stable <strong>de</strong> la silice entre 870°C <strong>et</strong> 1470°C à<br />

pression atmosphérique.<br />

La maille <strong>de</strong> tridymite est hexagonale. Elle ne contient que 4 atomes <strong>de</strong> silicium <strong>et</strong> 8<br />

d'oxygène. Ses dimensions sont 0,504 nm sur 0,824 nm.<br />

La transition cristobalite-tridymite est reconstructive, ce qui signifie qu'il y a rupture<br />

<strong>et</strong> réorganisation <strong>de</strong>s liaisons chimiques. Les transformations reconstructives ont<br />

besoin d'énergie pour se produire. Si le changement <strong>de</strong>s conditions physiques<br />

(température, pression) est trop rapi<strong>de</strong>, la phase initiale peut conserver sa structure<br />

hors <strong>de</strong> son domaine <strong>de</strong> stabilité. Ceci explique pourquoi il est possible <strong>de</strong> trouver<br />

<strong>de</strong> la cristobalite métatstable en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 1470°C comme indiqué au point 2.2.<br />

Tout comme la cristobalite, la tridymite peut exister sous forme métastable à <strong>de</strong>s<br />

températures plus basses que 870°C :<br />

- la tridymite β existe <strong>de</strong> 117 à 163°C à pression atmosphérique (forme "haute");<br />

- la tridymite α existe jusqu’à 117° (forme "basse") dans une maille<br />

orthorhombique <strong>et</strong> pseudo-hexagonale;<br />

H. Schyns S.2.4


Les Verres 2 - La silice<br />

Dans la nature, la tridymite est un minéral <strong>de</strong>s roches volcaniques aci<strong>de</strong>s.<br />

Tout comme la cristobalite, la tridymite a une structure en couches. Dans chaque<br />

couche, les tétraèdres sont disposés selon un motif hexagonal (fig. 2.8). Dans<br />

chaque hexagone, les tétraèdres sont également orientés alternativement dans les<br />

<strong>de</strong>ux sens (pointe vers le haut - pointe vers le bas).<br />

fig. 2.8 Cristal <strong>de</strong> tridymite<br />

Cependant, à l'inverse <strong>de</strong> ce qui se passe dans la cristobalite, chaque couche est<br />

reliée à sa face supérieure à une couche organisée comme son image dans le<br />

miroir. Il en va <strong>de</strong> même avec la face inférieure (fig. 2.9). Dès lors, dans la structure<br />

tridimensionnelle ainsi formée, tous les hexagones sont disposés les uns au <strong>de</strong>ssus<br />

<strong>de</strong>s autres, ce qui fait apparaître <strong>de</strong>s canaux bien visibles sur la fig. 2.8.<br />

fig. 2.9 Empilement "miroir" <strong>de</strong>s couches <strong>de</strong> tétraèdres <strong>de</strong> la tridymite<br />

La transition cristobalite-tridymite implique un glissement <strong>de</strong>s couches <strong>de</strong> tétraèdres<br />

les unes par rapport aux autres. C'est pour cela qu'elle est reconstructive.<br />

2.4. Quartz<br />

La quartz est la forme cristalline stable <strong>de</strong> la silice <strong>de</strong> -169°C à 870°C à pression<br />

atmosphérique.<br />

Tout comme la tridymite <strong>et</strong> la cristobalite, le quartz se présente sous <strong>de</strong>ux formes :<br />

- du quartz α hexagonal <strong>de</strong> -169°C jusqu’à 573°C, à pression atmosphérique<br />

(forme "basse");<br />

- du quartz β hexagonal <strong>de</strong> 573 °C à 870 °C, à pression atmosphérique (forme<br />

"haute").<br />

H. Schyns S.2.5


Les Verres 2 - La silice<br />

Quartz "bas" ou α Quartz "haut" ou β<br />

fig. 2.10 Deux formes du quartz<br />

A 573°C, en passant <strong>de</strong> α à β les atomes <strong>de</strong> silice subissent une rotation <strong>de</strong> 6°52’<br />

autour <strong>de</strong> l’axe hélicoïdal <strong>de</strong> la structure. C<strong>et</strong>te température <strong>de</strong> 573°C est un palier<br />

critique lors <strong>de</strong> la fabrication <strong>de</strong>s céramiques.<br />

En fait, dans le quartz, les chaînes <strong>de</strong> tétraèdres forment <strong>de</strong>s spirales (fig. 2.11).<br />

Les hexagones visibles à la fig. 2.10 sont formés en combinant <strong>de</strong>s tétraèdres<br />

provenant <strong>de</strong> différentes spirales.<br />

fig. 2.11 Chaînes <strong>de</strong> tétraèdre en spirale dans le quartz<br />

La structure du quartz est beaucoup plus compacte que celle <strong>de</strong> la trydimite. Les<br />

<strong>de</strong>nsités sont respectivement <strong>de</strong> 2,65 <strong>et</strong> 2,26<br />

La transition tridymite-quartz est aussi reconstructive. Il y a donc rupture <strong>et</strong><br />

réorganisation <strong>de</strong>s liaisons chimiques. Ceci explique pourquoi il est possible <strong>de</strong><br />

trouver <strong>de</strong> la tridymite métastable dans un domaine normalement réservé au quartz.<br />

Certains auteurs préten<strong>de</strong>nt qu'en l’absence d'impur<strong>et</strong>és le quartz ne se transforme<br />

jamais en tridymite à pression atmosphérique. C'autres vont plus loin en niant<br />

même l’existence <strong>de</strong> tridymite à pression atmosphérique. Il y aurait alors une<br />

transformation directe quartz-cristobalite vers 1050 °C. En pratique la pur<strong>et</strong>é à 100%<br />

n’existe pas, donc la tridymite se forme.<br />

2.5. Coésite<br />

La coésite a été découverte par Sosman en 1954 dans la région <strong>de</strong> M<strong>et</strong>eor Crater<br />

aux USA.<br />

A la surface du globe terrestre, le quartz est stable jusqu'à environ 100 km <strong>de</strong><br />

profon<strong>de</strong>ur. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te profon<strong>de</strong>ur, sous les pressions élevées, le quartz se<br />

transforme en coésite qui cristallise dans le système monoclinique <strong>et</strong> a une <strong>de</strong>nsité<br />

supérieure.<br />

H. Schyns S.2.6


Les Verres 2 - La silice<br />

fig. 2.12 Structure <strong>de</strong> la coésite<br />

Toutefois, la transformation est réversible <strong>et</strong>, lors <strong>de</strong> la remontée du minéral <strong>de</strong>puis<br />

les couches profon<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la terre, la coésite peut re<strong>de</strong>venir du quartz.<br />

2.6. Résumé<br />

Le diagramme ci-<strong>de</strong>ssous représente les domaines <strong>de</strong> stabilité <strong>de</strong>s différentes<br />

formes <strong>de</strong> la silice à pression atmosphérique.<br />

L'échelle horizontale est représente la température. L'échelle verticale montre la<br />

superposition <strong>de</strong>s différentes formes métastables.<br />

Il affiche également les variations <strong>de</strong> volume qui accompagnent les différentes<br />

transformations.<br />

Domaines <strong>de</strong> stabilité <strong>de</strong> la silice à Patm.<br />

H. Schyns S.2.7


Les Verres 3 - L'Etat vitreux<br />

3. L'Etat vitreux<br />

Le verre est un matériau amorphe, c'est-à-dire non cristallin. De ce fait, il présente<br />

un désordre structural important. Sa structure microscopique est telle qu'il n'existe<br />

aucun ordre à gran<strong>de</strong> distance dans un verre. Un verre peut même être vu comme<br />

un "réseau" tridimensionnel, semblable à celui d'un cristal, mais dans lequel seul<br />

l'ordre à courte distance est conservé.<br />

Although there are many plausible explanations for why materials vitrify rather than<br />

crystallize, there is no general rule. In fact, the reason why vitrification occurs may be<br />

different for different materials -- including a combination of factors such as viscosity,<br />

heat of fusion, mixed bonding type, hydrogen-bonding, colligative effects and the<br />

effect of cooling rate.<br />

For most materials that vitrify, cooling rate is critical -- meaning that if cooling rate is<br />

too slow the material will crystallize rather than vitrify.<br />

Un composé amorphe est un composé dans lequel les atomes ne respectent aucun<br />

ordre à moyenne <strong>et</strong> gran<strong>de</strong> distance, ce qui le distingue <strong>de</strong>s composés cristallisés.<br />

Les verres, les polymères non cristallisés <strong>et</strong> les liqui<strong>de</strong>s sont <strong>de</strong>s composés<br />

amorphes.<br />

Certains matériaux peuvent exister sous différentes formes amorphes, c'est le<br />

polymorphisme.<br />

Quelques propriétés physiques <strong>de</strong>s composés amorphes:<br />

- ils possè<strong>de</strong>nt une très gran<strong>de</strong> viscosité<br />

comme les liqui<strong>de</strong>s, ils peuvent couler, mais le temps nécessaire pour<br />

l'observation d'un eff<strong>et</strong> notable est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> quelques dizaines<br />

<strong>de</strong> millénaires (0.1 secon<strong>de</strong>s à 600°C, 5 jours à 500°C, 32 ans à 400°C, <strong>et</strong> plus<br />

<strong>de</strong> 30 000 ans à température ambiante). On ne peut donc pas imputer que dans<br />

certaines vieilles églises le fait que les vitraux soient plus épais à la base <strong>et</strong> plus<br />

fins vers le haut tienne d'un quelconque écoulement, contrairement à la légen<strong>de</strong>.<br />

Sinon, les scellements métalliques encadrant les vitraux ayant une viscosité<br />

largement moindre auraient déjà disparu avant qu'on n'observe un écoulement<br />

du verre.<br />

- ils possè<strong>de</strong>nt un ordre local qui peut être mis en évi<strong>de</strong>nce par <strong>de</strong>s expériences<br />

<strong>de</strong> diffraction sur poudres<br />

Alors qu'un cristal donne lieu à <strong>de</strong>s pics <strong>de</strong> diffraction localisés spatialement, un<br />

composé amorphe produit <strong>de</strong> larges bosses (voir ici pour les <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong><br />

diffractogrammes). La première bosse correspond aux corrélations entre un<br />

atome donné <strong>et</strong> ses plus proches voisins, la <strong>de</strong>uxième correspond aux<br />

corrélations entre c<strong>et</strong> atome <strong>et</strong> ses seconds plus proches voisin <strong>et</strong>c. La largeur<br />

<strong>de</strong>s bosses augmente avec l'ordre <strong>de</strong>s voisins, ce qui signifie que les<br />

corrélations <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong> plus en plus faibles : l'ordre local pour un atome<br />

donné ne dépasse pas les 5e ou 6e voisins.<br />

En raison <strong>de</strong> sa structure amorphe, les verres produisent, en diffraction <strong>de</strong>s Rayons<br />

X (DRX), un halo <strong>de</strong> diffusion, contrairement aux cristaux qui donnent <strong>de</strong>s pics<br />

étroits <strong>et</strong> intenses.<br />

H. Schyns S.3.1


Les Verres 3 - L'Etat vitreux<br />

Diffractogramme d'un mélange <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux matériau : un verre (amorphe) <strong>et</strong> un cristal.<br />

Spectre <strong>de</strong> diffraction d'un verre fluoré ZBLAN<br />

Spectre <strong>de</strong> diffraction d'un composé cristallisé<br />

The chemical bonding in crystalline silica shows the or<strong>de</strong>red regularity of a lattice,<br />

whereas vitreous silica has more the appearance of a random n<strong>et</strong>work.<br />

Although the chemical bonding in silica is mainly covalent, it has a character that is<br />

somewhat ionic. Materials with mixed bonding type are more viscous and more<br />

likely to form random n<strong>et</strong>works than to form regular crystals.<br />

Comparons, par exemple, la structure <strong>de</strong> la silice (SiO2) cristalline (sous sa forme<br />

cristobalite) <strong>et</strong> celle <strong>de</strong> la silice vitreuse.<br />

H. Schyns S.3.2


Les Verres 3 - L'Etat vitreux<br />

Représentation schématique bi-dimensionnelle <strong>de</strong> la silice cristalline (cristobalite)<br />

Représentation schématique bi-dimensionnelle <strong>de</strong> la silice vitreuse<br />

Dans les <strong>de</strong>ux cas, chaque atome <strong>de</strong> silicium est lié avec quatre atomes d'oxygène,<br />

formant ainsi <strong>de</strong>s tétraèdres SiO4 ; chaque tétraèdre pouvant être considéré comme<br />

une "brique" <strong>de</strong> l'édifice final. Mais tandis que la cristobalite peut être défini comme<br />

un empilement régulier <strong>de</strong> ces briques SiO4, la silice vitreuse peut être vue comme<br />

un empilement anarchique <strong>de</strong>s ces mêmes briques SiO4.<br />

3.1.1. Dévitrification<br />

Le passage <strong>de</strong> l'état vitreux à l'état cristallisé<br />

La dévitrification du verre peut apparaître sous certaines conditions. L'état vitreux<br />

disparaît en même temps que sa structure s'organise, se cristallise. Le verre <strong>de</strong>vient<br />

opalin, il perd sa solidité <strong>et</strong> sa transparence.<br />

Ce défaut est plus observable sur les verres à base <strong>de</strong> potasse. Elle a aussi lieu<br />

dans le cas d’un refroidissement trop prolongé après fusion du verre. On appelle<br />

zone <strong>de</strong> dévitrification, la zone <strong>de</strong> température dans laquelle une cristallisation est<br />

susceptible <strong>de</strong> se créer.<br />

3.1.2. Influence<br />

The irregularity of the bonding is a partial explanation for the fact that the<br />

temperature of vitrification (Tg) is less precise than the temperature of crystallization<br />

because when bonding is uniform the temperature at which the bonds will break will<br />

be more precise.<br />

The fact that nucleation or vitrification is <strong>de</strong>pen<strong>de</strong>nt on cooling rate also accounts for<br />

the imprecision of Tg. For silica glasses, Tg can vary as much as 100 to 200ºC<br />

<strong>de</strong>pending on the cooling rate. Near Tg the probability of crystal growth and<br />

nucleation increases very rapidly, so cooling rate near Tg is particularly critical in<br />

d<strong>et</strong>ermining wh<strong>et</strong>her crystallization or vitrification occurs.<br />

H. Schyns S.3.3


Les Verres 3 - L'Etat vitreux<br />

3.2. Transition vitreuse<br />

At glass transition temperature (Tg) there is a change in many physical properties<br />

(as with freezing), but the changes occur over a temperature range with the<br />

formation of a glassy solid rather than the crystal formed at the more precise melting<br />

(fusion) temperature (Tm).<br />

Variations thermiques du volume spécifique V, <strong>de</strong> l’enthalpie H <strong>et</strong> lors du passage <strong>de</strong> l’état liqui<strong>de</strong> à<br />

l’état soli<strong>de</strong>, pour un matériau vitrifiable<br />

D’un point <strong>de</strong> vue thermodynamique, le verre est obtenu à partir d’une phase liqui<strong>de</strong><br />

surfondue solidifiée au point <strong>de</strong> transition vitreuse, Tg.<br />

Pour une composition donnée, on s'intéresse à la variation d'une gran<strong>de</strong>ur<br />

thermodynamique comme le volume occupé par c<strong>et</strong>te phase (en maintenant la<br />

pression constante) ou une <strong>de</strong>s fonctions thermodynamiques énergétiques molaires,<br />

comme l'enthalpie H, par exemple (on aurait aussi pu choisir l'énergie interne U).<br />

Intéressons-nous au refroidissement d'un liqui<strong>de</strong>. A priori, pour <strong>de</strong>s températures<br />

inférieures à la température <strong>de</strong> fusion Tf (Tf dépend <strong>de</strong> la pression), l'état le plus<br />

stable thermodynamiquement correspond à l'état cristallisé (enthalpie la plus faible<br />

possible). À Tf, on observe alors une variation <strong>de</strong> H ainsi qu'un changement <strong>de</strong><br />

pente <strong>de</strong> H (c<strong>et</strong>te pente est beaucoup plus faible pour un soli<strong>de</strong> que pour un liqui<strong>de</strong>).<br />

Mais si, lors du refroidissement du liqui<strong>de</strong>, la viscosité est trop importante ou le<br />

refroidissement très rapi<strong>de</strong>, la cristallisation n'a pas le temps <strong>de</strong> se produire <strong>et</strong> un<br />

liqui<strong>de</strong> surfondu est alors obtenu. Aucune discontinuité <strong>de</strong> H n'est alors observé à Tf<br />

<strong>et</strong> sa pente reste inchangée. En poursuivant le refroidissement, la viscosité du<br />

liqui<strong>de</strong> augmente <strong>de</strong> façon exponentielle <strong>et</strong> le liqui<strong>de</strong> surfondu <strong>de</strong>vient quasiment<br />

soli<strong>de</strong>. Lorsqu'elle atteint 10 13 poises, la rigidité empêche les mouvements<br />

microscopiques locaux <strong>et</strong> on observe un changement <strong>de</strong> pente <strong>de</strong> l'enthalpie (la<br />

pente <strong>de</strong>vient la même que pour celle du composé cristallisé). La température à<br />

laquelle se produit ce changement s'appelle température <strong>de</strong> transition vitreuse, Tg.<br />

Pour une température inférieure à Tg, le matériau est un soli<strong>de</strong> avec le désordre<br />

structural d’un liqui<strong>de</strong> : c'est un verre. Le désordre, <strong>et</strong> donc l’entropie, sont plus<br />

élevés dans un verre que dans un cristal.<br />

Le passage continu <strong>de</strong> l’état liqui<strong>de</strong> à l’état vitreux se fait dans une plage <strong>de</strong><br />

température délimitée par la température <strong>de</strong> fusion (Tf) <strong>et</strong> la température <strong>de</strong><br />

transition vitreuse (Tg) <strong>et</strong> appelée zone <strong>de</strong> transition vitreuse. En <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> Tg, le<br />

temps <strong>de</strong> relaxation nécessaire pour atteindre l’équilibre <strong>de</strong> configuration (état<br />

cristallisé) est alors supérieur au temps d’expérience. Ainsi, le verre est un matériau<br />

métastable, évoluant inévitablement vers l’état cristallin mais pouvant persister à<br />

l’état vitreux sur <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> temps très longues. C’est le cas par exemple <strong>de</strong><br />

l’obsidienne, verre volcanique naturel, dont on peut trouver <strong>de</strong>s spécimens vieux <strong>de</strong><br />

plusieurs millions d'années.<br />

Malgré sa forte viscosité, le verre conserve certaines propriétés <strong>de</strong>s liqui<strong>de</strong>s dont<br />

notamment le caractère désordonné, mais contrairement aux liqui<strong>de</strong>s usuels son<br />

H. Schyns S.3.4


Les Verres 3 - L'Etat vitreux<br />

temps <strong>de</strong> relaxation est considérable <strong>et</strong> le verre ne peut pas "couler" aux échelles <strong>de</strong><br />

temps humaines. Ainsi d'après Daniel Bonn, du Laboratoire <strong>de</strong> physique statistique<br />

<strong>de</strong> l'ENS, si les vitraux <strong>de</strong>s cathédrales, ou les glaces <strong>de</strong> la Galerie <strong>de</strong>s Glaces au<br />

château <strong>de</strong> Versailles sont plus épaisses à la base qu'à leur somm<strong>et</strong>, c'est du fait du<br />

procédé <strong>de</strong> fabrication utilisé.<br />

Pure silicon dioxi<strong>de</strong> (silica) will form a crystal if cooled slowly. But silica is extremely<br />

viscous -- about a half-billion times more viscous at its melting temperature than<br />

water at its melting temperature. Such high viscosity is a strong impediment to the<br />

formation and growth of crystal nuclei. Silica therefore has a strong ten<strong>de</strong>ncy to<br />

supercool and to vitrify. Upon warming, however, before melting vitreous silica can<br />

easily transform into crystalline silica -- a process known as <strong>de</strong>vitrification.<br />

A number of physical properties of glassy materials show a marked change at Tg.<br />

The increase in viscosity to 3x10 14 (300 trillion) Poise (the strain point) has dubiously<br />

been used as the <strong>de</strong>fining characteristic of Tg. (The strain point is the limit of<br />

viscosity beyond which there is no <strong>de</strong>formation before fracture in response to applied<br />

stress.) Heat capacity <strong>de</strong>creases somewhat linearly above and below Tg, but<br />

<strong>de</strong>creases markedly near Tg. This is important both because it makes Tg easier for<br />

scientists to d<strong>et</strong>ermine by using a Differential Scanning Calorim<strong>et</strong>er and because<br />

below Tg the same amount of cooling will result in a significantly greater temperature<br />

drop. There is a reduction in specific volume (volume per unit mass) at Tg, but this<br />

change is very slight compared to the change in heat capacity.<br />

There is, however, another property that <strong>de</strong>creases markedly at Tg -- the coefficient<br />

of thermal expansion. Below Tg, however, the <strong>de</strong>cline in thermal expansivity with<br />

temperature for glasses is less than the <strong>de</strong>cline above Tg.<br />

Glasses typically have lower thermal expansivity than m<strong>et</strong>als, which is why it is<br />

easier to remove a m<strong>et</strong>al lid from a glass jar by warming it. (Silica has the lowest<br />

coefficient of thermal expansion of any known substance.)<br />

The rapid change of thermal expansivity at Tg and the imprecise temperature of Tg<br />

may create stresses within a vitrifying material. The <strong>de</strong>creasing volume associated<br />

with cooling and the fact that the exterior surface cools before the interior means that<br />

the liquid interior may try to contract more than the rigid exterior will allow. A vitrified<br />

solid will have internal stresses in proportion to the rate of cooling. For most<br />

commercial glass this has little consequence, but in optical glass the result can be<br />

birefringence (different in<strong>de</strong>x of refraction in different directions). To eliminate<br />

birefringence, optical glass is typically annealed, ie, heated slowly above the strain<br />

point (3x10 14 Poise) to the annealing point (10 13 Poise) where atomic diffusion is<br />

rapid enough to eliminate internal stress, but not so rapid as to result in<br />

<strong>de</strong>vitrification. Then the glass is slowly recooled to the strain point and can be cooled<br />

more quickly below the strain point. (In m<strong>et</strong>allurgy, annealling can reduced cored<br />

structure, reduce internal stress and increase grain size.)<br />

In non-optical glasses used in applications where resistance to cracking is more<br />

important than absence of internal stress, compressive stresses are intentionally<br />

introduced by a process called tempering. The glass is heated above the strain point<br />

and then very rapidly cooled. The compression at the surface resulting from the<br />

<strong>de</strong>layed shrinking of the interior can increase the strength of the glass consi<strong>de</strong>rably.<br />

H. Schyns S.3.5


Les Verres 4 - Les composants<br />

4. Les composants<br />

En raison <strong>de</strong> sa structure amorphe, le verre est soumis à très peu <strong>de</strong> contraintes<br />

stoechiométriques. De ce fait, un verre peut inclure en son sein une très gran<strong>de</strong><br />

variété d'éléments <strong>et</strong> présenter <strong>de</strong>s compositions très complexes.<br />

Dans un verre d'oxy<strong>de</strong>s, ces différents éléments sont sous une forme cationique,<br />

afin <strong>de</strong> former <strong>de</strong>s oxy<strong>de</strong>s avec l'anion oxygène O2-.<br />

Les cations intervenant dans la composition <strong>de</strong> verres peuvent être classés en trois<br />

catégories selon le rôle structural qu’ils jouent lors <strong>de</strong> la vitrification (formation du<br />

verre) :<br />

- les formateurs <strong>de</strong> réseau,<br />

- les non-formateurs <strong>de</strong> réseau (ou modificateurs <strong>de</strong> réseau),<br />

- les intermédiaires.<br />

Les critères structuraux <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te classification prennent en compte le nombre <strong>de</strong><br />

coordination (nombre d'atomes d'oxygène auquel est lié le cation) <strong>et</strong> les forces <strong>de</strong><br />

liaison.<br />

4.1.1. Formateurs <strong>de</strong> réseau<br />

Les formateurs <strong>de</strong> réseau sont <strong>de</strong>s éléments qui peuvent à eux seuls former un<br />

verre. Les éléments formateurs les plus courants sont le silicium Si (sous sa forme<br />

oxy<strong>de</strong> SiO2), le bore B (sous sa forme oxy<strong>de</strong> B2O3), le phosphore P (sous sa forme<br />

oxy<strong>de</strong> P2O5), le germanium Ge (sous sa forme oxy<strong>de</strong> GeO2) <strong>et</strong> l'arsenic As (sous<br />

sa forme oxy<strong>de</strong> As2O3).<br />

Ces oxy<strong>de</strong>s sont appelés oxy<strong>de</strong>s formateurs car ils forment le squel<strong>et</strong>te du verre.<br />

Ce sont <strong>de</strong>s éléments métalliques <strong>de</strong> valence assez élevée (généralement 3 ou 4,<br />

parfois 5), qui forment <strong>de</strong>s liaisons mi-covalentes mi-ioniques avec les atomes<br />

d’oxygène. Ils donnent <strong>de</strong>s polyèdres <strong>de</strong> faible coordinence (3 ou 4), comme SiO4,<br />

BO4 ou BO3. Ces polyèdres sont liés par leurs somm<strong>et</strong>s <strong>et</strong> forment le réseau<br />

vitreux.<br />

4.1.2. Modificateurs <strong>de</strong> réseau<br />

Rupture d’un pont Si-O-Si par adjonction d’une molécule <strong>de</strong> modificateur <strong>de</strong> réseau Na2O dans un<br />

verre d'oxy<strong>de</strong>s<br />

Les modificateurs <strong>de</strong> réseau (ou non-formateurs) ne peuvent pas former <strong>de</strong> verre à<br />

eux seuls. Ce sont essentiellement les alcalins, les alcalino-terreux <strong>et</strong> dans une<br />

moindre mesure certains éléments <strong>de</strong> transition <strong>et</strong> les terres rares.<br />

H. Schyns S.4.1


Les Verres 4 - Les composants<br />

On les nomme fondants car ils qui abaissent la température <strong>de</strong> fusion <strong>de</strong>s oxy<strong>de</strong>s<br />

formateurs.<br />

Ils sont habituellement plus volumineux (rayon ionique plus important) que les<br />

formateurs <strong>de</strong> réseau, faiblement chargés <strong>et</strong> donnent <strong>de</strong>s polyèdres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong><br />

coordinence. Leurs liaisons avec les atomes d’oxygène sont plus ioniques que celles<br />

établies par les formateurs.<br />

Ils peuvent avoir <strong>de</strong>ux rôles structuraux bien distincts, soit modificateurs <strong>de</strong> réseau<br />

vrais, soit compensateurs <strong>de</strong> charge.<br />

- Les modificateurs <strong>de</strong> réseau vrais cassent les liaisons entre les polyèdres du<br />

réseau vitreux provoquant une dépolymérisation <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier. Ils transforment<br />

alors les oxygènes pontants, qui lient <strong>de</strong>ux éléments formateurs <strong>de</strong> réseau, en<br />

oxygènes non-pontants, liés à un seul formateur <strong>de</strong> réseau. Ceci se traduit à<br />

l’échelle macroscopique par une diminution du point <strong>de</strong> fusion <strong>et</strong> <strong>de</strong> la viscosité.<br />

- Les compensateurs <strong>de</strong> charge quant à eux compensent une charge négative sur<br />

un polyèdre formateur <strong>de</strong> réseau, par exemple BO4-, lui perm<strong>et</strong>tant d’être stable<br />

dans c<strong>et</strong>te configuration.<br />

4.1.3. Intermédiaires<br />

Les éléments intermédiaires ont différents comportements : certains <strong>de</strong> ces<br />

éléments sont soit formateurs, soit modificateurs selon la composition du verre<br />

tandis que d’autres n’auront ni l’une ni l’autre <strong>de</strong>s ces fonctions mais un rôle<br />

intermédiaire.<br />

Les principaux éléments intermédiaires dans les verres d'oxy<strong>de</strong>s sont l’aluminium Al,<br />

le fer Fe, le titane Ti, le nickel Ni <strong>et</strong> le zinc Zn.<br />

Les stabilisants modifient les propriétés physiques du verre atténuées par<br />

l’adjonction du fondant.<br />

4.2. Matieres Premieres<br />

For practical and economic reasons, the high melting point and viscosity of silica is<br />

reduced by adding sodium oxi<strong>de</strong> (a flux) in the form of a carbonate and the sodiumoxygen<br />

atoms enter the silicon-oxygen n<strong>et</strong>work, in accordance with their valency<br />

states. These atoms are known as N<strong>et</strong>work Formers. Other major constituents of<br />

Flat Glass: Calcium and Magnesium enter the n<strong>et</strong>work structure as N<strong>et</strong>work<br />

Modifiers and the action of these modifiers is to make the structures more complex<br />

so that when the components are melted tog<strong>et</strong>her, in the cooling process, it is more<br />

difficult for the atoms to arrange themselves in suitable configurations for<br />

crystallisation to occur. In the glass making process, the cooling rate is arranged<br />

such that viscosity increases and the mobility of the atoms is hin<strong>de</strong>red thus<br />

preventing arrangements and crystallisation from occuring.<br />

H. Schyns S.4.2


Les Verres 4 - Les composants<br />

Fig. I. Calculated phase diagrams for CaO-SiO2 and MgO-SiO2 systems.<br />

Regions of stable liquid immiscibility are sha<strong>de</strong>d. Non-i<strong>de</strong>ality of the liquid is fitted with a subregular<br />

solution mo<strong>de</strong>l Gxs=x1x2[W112x1+W122x2]. Experimental solvus data from 7, 8 and 9. Open circles<br />

<strong>de</strong>note one liquid (8).<br />

Thus glass is often referred to as a supercooled liquid in that it has no crystallisation<br />

or melting point and does not exhibit the phenomenon of the latent heat of<br />

crystallisation or fusion.<br />

H. Schyns S.4.3


Les Verres 4 - Les composants<br />

Le mélange <strong>de</strong> matières premières est appelé "composition".<br />

Exemple <strong>de</strong> composition d'un mélange <strong>de</strong>stiné à élaborer <strong>de</strong>s verres plats.<br />

4.2.1. Les vitrifiants<br />

Sable : 60 % Calcaire : 5 %<br />

Na2CO3 : 19,5 % Divers : 3,5 %<br />

Dolomie : 12 %<br />

Des sables à plus <strong>de</strong> 99 % <strong>de</strong> SiO2 apportent la silice (qui joue le rôle d'oxy<strong>de</strong><br />

formateur <strong>de</strong> réseau) qui entre à environ 72 % dans la composition d'un verre<br />

courant après fabrication. Des sables plus purs (sable <strong>de</strong> Fontainebleau) contenant<br />

<strong>de</strong> faibles teneurs d'impur<strong>et</strong>és (< 0,02 % d'oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> fer) sont réservés pour élaborer<br />

les verres d'optique <strong>et</strong> la cristallerie.<br />

La silice : (dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> silicium SiO2)<br />

c’est le composant principal du verre qui représente environ 70% <strong>de</strong> la masse. Elle<br />

est l’élément formateur <strong>de</strong> réseau. Si l’on augmente sa quantité, on augmente la<br />

dur<strong>et</strong>é du verre. Son point <strong>de</strong> fusion est à 1730°C. Elle entre dans la fabrication sous<br />

forme <strong>de</strong> sable dont les plus purs en contiennent 99,5 % (les sables quartzeux). Le<br />

sable <strong>de</strong> Fontainebleau, du fait <strong>de</strong> sa qualité, est très recherché pour la fabrication<br />

<strong>de</strong> verres d'optique <strong>et</strong> <strong>de</strong> cristal. Plus le pourcentage <strong>de</strong> silice est élevé <strong>et</strong> plus le<br />

coefficient <strong>de</strong> dilatation est faible ; donc, plus le verre est résistant.<br />

Le borax (2B2O3,Na2O) apporte B2O3 qui diminue le coefficient <strong>de</strong> dilatation du<br />

verre <strong>et</strong> améliore ainsi sa résistance aux chocs thermiques.<br />

L’anhydri<strong>de</strong> borique : (le bore ou borax anhydre B2O3)<br />

il diminue le coefficient <strong>de</strong> dilatation <strong>et</strong> améliore la résistance aux chocs thermiques ;<br />

il est aussi plus résistant à l’eau. Son point <strong>de</strong> fusion est à 2300°C. Il sert pour le<br />

travail <strong>de</strong> laboratoire (verre thermorésistant comme le Pyrex). Il possè<strong>de</strong> aussi les<br />

propriétés d’un fondant.<br />

L’anhydri<strong>de</strong> phosphorique : (le phosphore P2O5)<br />

H. Schyns S.4.4


Les Verres 4 - Les composants<br />

employé dans le domaine <strong>de</strong> l’optique.<br />

4.2.2. Les fondants : (oxy<strong>de</strong>s alcalins)<br />

La silice perm<strong>et</strong> d'obtenir un verre, mais son point <strong>de</strong> fusion est très élevé (1730°C).<br />

En ajoutant <strong>de</strong>s fondants, on abaisse c<strong>et</strong>te température à 1400°C (économie<br />

d’énergie) <strong>et</strong> on facilite les possibilités <strong>de</strong> travail. Les fondants sodiques <strong>et</strong><br />

potassiques ont été utilisés conjointement dès le moyen âge. Un même verre peut<br />

associer plusieurs fondants : sou<strong>de</strong> <strong>et</strong> chaux (verre sodo-calcique), sou<strong>de</strong> <strong>et</strong> plomb<br />

(cristal).<br />

Le carbonate <strong>de</strong> sodium apporte le principal oxy<strong>de</strong> modificateur <strong>de</strong> réseau (Na2O)<br />

qui joue le rôle <strong>de</strong> fondant perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> diminuer la température <strong>de</strong> fusion <strong>de</strong> SiO2.<br />

Sodium Oxi<strong>de</strong> The addition of 25% sodium oxi<strong>de</strong> (soda,Na2O) to silica reduces the<br />

viscosity and lowers the melting point from 1,723ºC to 850ºC.<br />

Sodium oxi<strong>de</strong> also increases the ten<strong>de</strong>ncy of silicon dioxi<strong>de</strong> to form n<strong>et</strong>works rather<br />

than crystals. Sodium-oxygen bridges may interrupt the regular silicon-oxygen<br />

bonding and/or sodium ions may intersperse among the silica molecules to prevent<br />

the formation of regular crystals (a colligative effect). But the resulting glass is watersoluble.<br />

L’oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> sodium (la sou<strong>de</strong> Na2O) : Il entrait autrefois dans la composition sous<br />

forme <strong>de</strong> cendres <strong>de</strong> plantes marines (ex : la salicorne) ou <strong>de</strong> nitre (grec = nitron). Il<br />

abaisse le point <strong>de</strong> fusion, augmente l’éclat du verre <strong>et</strong> sa résistance aux agents<br />

atmosphériques ainsi que le coefficient <strong>de</strong> dilatation. Il est plus utilisé pour le verre<br />

industriel que pour le verre soufflé car il doit être constamment réchauffé lors du<br />

façonnage.<br />

L’oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> potassium (K2O) : Il entrait autrefois dans la composition sous forme <strong>de</strong><br />

cendres <strong>de</strong> plantes terrestres comme la fougère ; aujourd’hui, on utilise du salpêtre<br />

(nitrate <strong>de</strong> potassium KNO3). Il abaisse le point <strong>de</strong> fusion, augmente l’éclat du verre<br />

<strong>et</strong> le rend doux à la taille, mais il diminue sa résistance chimique. Il avantage le<br />

soufflage du verre car il augmente le temps <strong>de</strong> travail lors du façonnage.<br />

Le calcaire <strong>et</strong> la dolomie apportent CaO qui améliore la résistance chimique <strong>de</strong>s<br />

verres sodiques en diminuant fortement leur solubilité.<br />

L’oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> magnésium (MgO) : Il est utilisé sous forme <strong>de</strong> dolomite<br />

(calcium+magnésium). Il n’est pas indispensable pour tous les verres, sauf le verre<br />

flotté, le verre à vitre <strong>et</strong> en gobel<strong>et</strong>erie. Il abaisse la température <strong>de</strong> fusion <strong>et</strong><br />

augmente la résistance aux agents chimiques.<br />

4.2.3. Les stabilisants : (oxy<strong>de</strong>s alcalino-terreux)<br />

Ils augmentent la résistance mécanique du verre, sa dur<strong>et</strong>é <strong>et</strong> sa brillance <strong>et</strong><br />

diminuent sa solubilité. Par contre, ils ren<strong>de</strong>nt le verre plus difficile à travailler <strong>et</strong><br />

freinent les mouvements <strong>de</strong>s fondants.<br />

calcium oxi<strong>de</strong> (lime, CaO) is ad<strong>de</strong>d as a stabilizer, the glass becomes waterinsoluble.<br />

Most glass used for windows and drinking-vessels is soda-lime glass -ma<strong>de</strong><br />

from 75% silica, 15% soda and 10% lime (although 1 wt% aluminum oxi<strong>de</strong> is<br />

often ad<strong>de</strong>d as well).<br />

L’oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcium (CaO) : se trouve sous forme <strong>de</strong> chaux (qui est le stabilisant le<br />

plus employé) ou <strong>de</strong> dolomie (lorsque le verre doit contenir <strong>de</strong> la magnésie). Il<br />

augmente la résistance chimique du verre, son éclat <strong>et</strong> diminue sa solubilité, mais en<br />

excès il provoque une dévitrification. Il était utilisé au moyen âge pour les verres<br />

sodiques.<br />

H. Schyns S.4.5


Les Verres 4 - Les composants<br />

L’oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> zinc (ZnO) : Il augmente l’éclat <strong>et</strong> l’élasticité.<br />

L’oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> fer (Fe2O3) : (c’est un stabilisant <strong>et</strong> un colorant) souvent contenu dans<br />

les roches naturelles, il donne une teinte verdâtre. Il faut donc procé<strong>de</strong>r à une<br />

décoloration <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te teinte. Pour cela, on peut ajouter du bioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> manganèse<br />

(MnO2) (savon <strong>de</strong>s verriers).<br />

Le minium (Pb3O4) apporte PbO qui augmente l'indice <strong>de</strong> réfraction (dans le verre<br />

cristal, la teneur en PbO est supérieure à 24 %) <strong>et</strong> à forte teneur (40 à 80 %) est<br />

utilisé dans les verres optiques <strong>et</strong> les verres protecteurs contre les rayons X.<br />

L’oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> plomb (PbO) : entre dans la composition du cristal. Il abaisse également<br />

le point <strong>de</strong> fusion en stabilisant la composition. Il rend le verre plus éclatant tout en<br />

lui conférant une légère teinte jaunâtre, il est plus agréable à couper <strong>et</strong> à travailler.<br />

Une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> verre est réalisée à partir <strong>de</strong> verre récupéré<br />

<strong>et</strong> recyclé, appelé calcin (voir plus loin). Les fours <strong>de</strong> production <strong>de</strong> verre creux<br />

fonctionnent couramment avec un mélange comportant plus <strong>de</strong> 50 % <strong>de</strong> calcin (la<br />

moyenne est <strong>de</strong> 20 % pour le verre plat). Certains fours, utilisés, en particulier, pour<br />

fabriquer <strong>de</strong>s bouteilles vertes, emploient parfois jusqu'à 90 % <strong>de</strong> calcin, voire plus.<br />

Les oxy<strong>de</strong>s métalliques déterminent la couleur d'un verre. Ils sont présents<br />

comme impur<strong>et</strong>és dans les matières premières ou apportés intentionnellement. Les<br />

oxy<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fer <strong>et</strong> <strong>de</strong> chrome apportent une couleur verte, ceux <strong>de</strong> nickel : grise, ceux<br />

<strong>de</strong> manganèse : viol<strong>et</strong>te, ceux <strong>de</strong> cobalt : bleue, ceux <strong>de</strong> cuivre : rouge ou verte… La<br />

couleur ambre, qui protège <strong>de</strong>s rayonnements UV, est donnée par <strong>de</strong>s sulfures <strong>de</strong><br />

fer (III), en milieu réducteur.<br />

4.2.4. Les colorants<br />

- La coloration directe<br />

La couleur est donnée en ajoutant <strong>de</strong>s mélanges d’oxy<strong>de</strong>s métalliques qui<br />

absorbent certaines longueurs d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> la lumière. L’oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> fer par,<br />

exemple, absorbe le rouge <strong>et</strong> donne le vert. La tonalité <strong>et</strong> l’intensité d’une<br />

coloration dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la nature <strong>et</strong> <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong>s colorants ainsi que <strong>de</strong> la<br />

composition du verre lui-même (sodique ou potassique).<br />

- La coloration indirecte<br />

Certains oxy<strong>de</strong>s sont en suspension dans la masse vitreuse au <strong>cours</strong> <strong>de</strong> la<br />

fusion. La coloration apparaît lors du réchauffement du verre aux alentours <strong>de</strong><br />

600°C. La chaleur provoque une dilatation <strong>de</strong>s particules qui m<strong>et</strong> en évi<strong>de</strong>nce la<br />

couleur dans la longueur d’on<strong>de</strong> souhaitée. Ex : rose <strong>et</strong> rouge à l’or ; jaune<br />

orangé à rouge sélénium.<br />

Les matières utilisées : Elles sont très nombreuses <strong>et</strong> variées. Ce sont <strong>de</strong>s colorants<br />

minéraux à base métallique car ce sont les seuls qui peuvent être mélangés à la<br />

silice pendant la fusion.<br />

Quelques exemples :<br />

- Bleu = oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> cobalt, <strong>de</strong> manganèse.<br />

- Jaune = chrome, argent.<br />

- Rouge = oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> cuivre.<br />

- Viol<strong>et</strong> = oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> manganèse.<br />

- Rose <strong>et</strong> rouge rubis = l’or.<br />

- Jaune orangé à rouge = le sélénium.<br />

H. Schyns S.4.6


Les Verres 4 - Les composants<br />

4.2.5. Les décolorants<br />

Les composants contiennent toujours un faible pourcentage d’oxy<strong>de</strong>s métalliques<br />

qui teintent le verre d’une couleur verdâtre. Pour obtenir un verre réellement<br />

incolore, il faut donc procé<strong>de</strong>r à sa décoloration. Il existe <strong>de</strong>ux techniques :<br />

- La décoloration chimique<br />

Les principaux décolorants sont le bioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> manganèse (MnO2) appelé<br />

"savon <strong>de</strong>s verriers", les oxy<strong>de</strong>s <strong>de</strong> titane <strong>et</strong> d’antimoine. On ajoute ceux-ci à la<br />

composition du mélange vitreux. Ils neutralisent la coloration verdâtre donnée<br />

par l’oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> fer. Les conditions <strong>de</strong> fusion perm<strong>et</strong>tent ensuite <strong>de</strong> faire<br />

disparaître les oxy<strong>de</strong>s métalliques indésirables en les décomposant.<br />

- La décoloration physique<br />

Lors <strong>de</strong> la fusion, il faut introduire dans la composition du verre la couleur<br />

complémentaire à l’oxy<strong>de</strong> métallique déjà présent pour faire tendre la teinte <strong>de</strong> la<br />

masse vitreuse vers le gris (incolore).<br />

Ex : verdâtre + rose sélénium = neutre ([bleu + jaune]+rose=neutre).<br />

4.2.6. Le verre recyclé<br />

du verre <strong>de</strong> récupération, appelé calcin, est ajouté en proportions variables à la<br />

composition. Le calcin fond à 1000°C au lieu <strong>de</strong> 1500°C pour les matières premières<br />

habituelles du verre. Ainsi, 10 t <strong>de</strong> calcin perm<strong>et</strong>tent d'économiser 1 tep, en plus <strong>de</strong>s<br />

matières premières minérales.<br />

En France, le recyclage est organisé <strong>de</strong>puis 1974. En 1996, il concerne plus <strong>de</strong> 30<br />

000 communes (sur un total <strong>de</strong> 36 000) avec 70 000 conteneurs. En 1995,<br />

récupération <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 1 300 000 t <strong>de</strong> calcin qui représentent 44 % <strong>de</strong> la production<br />

d'emballages en verre. 20 stations <strong>de</strong> traitement du calcin fonctionnent en France.<br />

Le calcin est vendu aux verriers qui l'utilisent dans 16 usines <strong>et</strong> les sommes<br />

récoltées sont versées, généralement, à la Ligue Nationale contre le Cancer : plus<br />

<strong>de</strong> 12,5 millions <strong>de</strong> F en 1994.<br />

Recyclage en Europe : tonnage collecté <strong>et</strong> ( ) taux <strong>de</strong> recyclage, en 1994. Total : 7<br />

320 000 t.<br />

Allemagne : 2 763 000 t (75 %) Suisse : 242 000 t (84 %)<br />

France : 1 300 000 t (48 %) Belgique : 235 000 t (67 %)<br />

Italie : 890 000 t (54 %) Autriche : 203 000 t (76 %)<br />

Royaume-Uni : 492 000 t (28 %) Danemark : 108 000 t (67 %)<br />

Espagne : 371 000 t (31 %) Suè<strong>de</strong> : 95 000 t (56 %)<br />

Pays-Bas : 367 000 t (77 %) Portugal : 71 000 t (32 %)<br />

H. Schyns S.4.7


Les Verres 5 - La fabrication<br />

5. La fabrication<br />

5.1. Réactions chimiques<br />

Na<br />

Na<br />

2<br />

2<br />

CO<br />

SiO<br />

5.2. Composition typiques<br />

3<br />

3<br />

+ SiO<br />

2<br />

+ n SiO<br />

1500 ° C<br />

⎯⎯⎯⎯→<br />

Na SiO<br />

2<br />

Na2SO4<br />

⎯⎯⎯⎯→<br />

+ CO<br />

H. Schyns 5.1<br />

2<br />

( Na<br />

2<br />

3<br />

O)(<br />

SiO<br />

2<br />

)<br />

↑<br />

2 ( n+<br />

1)<br />

(en % en masse) <strong>de</strong> quelques verres industriels : d'après J. Zarzycki.<br />

Verre SiO2 B2O3 Al2O3 Na2O K2O CaO MgO PbO<br />

plat 72,5 1,5 13 0,3 9,3 3<br />

bouteilles 73 1 15 10<br />

"pyrex" 80,6 12,6 2,2 4,2 0,1 0,05<br />

fibre 54,6 8,0 14,8 0,6 17,4 4,5<br />

"cristal" 55,5 11 33<br />

lampes 73 1 16 1 5 4<br />

Take high quality sand, soda ash, limestone, saltcake and dolomite and melt at<br />

white heat to a highly viscous consistency. L<strong>et</strong> the mixture digest for a time - and<br />

you are well on the way to making one of the world's most important materials. This<br />

is the basic composition of float glass, one of the greatest of all industrial process<br />

inventions, comparable with Bessemer's innovations in steel manufacturing. In fact,<br />

this is the formula for many types of mass-produced glass; except that float<br />

<strong>de</strong>mands highly exacting standards of quality, care and control unheard of in other<br />

everyday uses of glass.<br />

Material Glass Composition Reason for Adding<br />

Sand 72.6 -<br />

Soda Ash 13.0 Easier melting<br />

Limestone 8.4 Durability<br />

Dolomite 4.0 Working & weathering properties<br />

Alumina 1.0 -<br />

Others 1.0 -<br />

At the heart of the world's glass industry is the float process - invented by Sir<br />

Alastair Pilkington in 1952 - which manufactures clear, tinted and coated glass for<br />

buildings, and clear and tinted glass for vehicles. The process, originally able to<br />

make only 6mm thick glass, now makes it as thin as 0.4mm and as thick as 25mm.<br />

Molten glass, at approximately 1000ºC, is poured continuously from a furnace onto<br />

a shallow bath of molten tin. It floats on the tin, spreads out and forms a level


Les Verres 5 - La fabrication<br />

surface. Thickness is controlled by the speed at which solidifying glass ribbon is<br />

drawn off from the bath. After annealing (controlled cooling) the glass emerges as a<br />

'fire' polished product with virtually parallel surfaces.<br />

Capacité <strong>de</strong> production moyenne d'une ligne float est <strong>de</strong> 3000 t/week (400 t/j)<br />

A float plant operates non-stop for b<strong>et</strong>ween 11-15 years. It makes around 6000<br />

kilom<strong>et</strong>res of glass a year in thicknesses of 0.4mm to 25mm and in widths up to 3<br />

m<strong>et</strong>res.<br />

5.3. Fabrication industrielle (Float process)<br />

fig. 5.1<br />

5.3.1. La préparation <strong>de</strong>s matières premières<br />

Elle nécessite une gran<strong>de</strong> rigueur car les composants doivent être mélangés pour<br />

<strong>de</strong>venir parfaitement homogènes jusque dans la plus p<strong>et</strong>ite proportion. Les matières<br />

premières, stockées en silos, s'écoulent vers un mélangeur qui mêle les<br />

composants uniformément. Le mélange se fait automatiquement grâce à<br />

l'informatique. Pour une préparation plus p<strong>et</strong>ite, les produits sont pesés <strong>et</strong> mélangés<br />

manuellement. Le mélange vitrifiable peut contenir, en plus <strong>de</strong> la préparation initiale,<br />

30% <strong>de</strong> calcin. Le calcin, ou groisil, provient <strong>de</strong> verre recyclé <strong>de</strong> même<br />

composition; il favorise la vitrification <strong>et</strong> l'homogénéité (économies d'énergie).<br />

5.3.2. Fusion<br />

La fusion (800° à 1400°C) :<br />

la composition est chauffée progressivement à 1300-1400°C, dans <strong>de</strong>s fours<br />

continus (fours à bassin).<br />

Les matières premières se transforment en verre fondu en provoquant <strong>de</strong>s<br />

dégagements gazeux (C02) <strong>et</strong> la formation <strong>de</strong> bulles. Les silicates alcalins<br />

(contenus dans la sou<strong>de</strong> <strong>et</strong> la potasse) <strong>et</strong> les silicates <strong>de</strong> calcium (contenus dans la<br />

chaux) contiennent <strong>de</strong>s impur<strong>et</strong>és à l'état naturel. Toutes ces bulles seront<br />

éliminées lors <strong>de</strong> l’affinage.<br />

La cuve est constituée <strong>de</strong> blocs réfractaires posés sans liant, l'étanchéité étant<br />

assurée par le verre se figeant dans les joints. La profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la cuve est<br />

d'environ 1 à 1,5 mètre, la surface du bassin jusqu'à 400 m2 <strong>et</strong> la contenance, pour<br />

un four float, <strong>de</strong> 1 500 à 2 500 t <strong>de</strong> verre (soit la production <strong>de</strong> 2 à 3 jours). La durée<br />

<strong>de</strong> vie du four est d'environ une dizaine d'années.<br />

5.3.3. Affinage <strong>et</strong> homogénéisation<br />

L’affinage (1450° à 1530°C) :<br />

Afin d'éliminer les bulles <strong>de</strong> gaz présentes dans le verre fondu, la température est<br />

élevée à 1450-1600°C pour diminuer sa viscosité.<br />

H. Schyns 5.2


Les Verres 5 - La fabrication<br />

Le chauffage est prolongé jusqu'à ce que le verre soit assez flui<strong>de</strong>. On ajoute un<br />

agent d'affinage (le sulfate <strong>de</strong> sodium) au mélange visqueux pour faire grossir les<br />

bulles gazeuses. Elles peuvent alors remonter à la surface <strong>et</strong> disparaître. La surface<br />

du verre en fusion est recouverte <strong>de</strong> déch<strong>et</strong>s que l’on racle avec <strong>de</strong>s outils en fer.<br />

La matière doit être homogène <strong>et</strong> ne doit plus présenter <strong>de</strong> bulle. Une agitation<br />

mécanique ou l'insufflation d'air sont parfois utilisées pour homogénéiser.<br />

5.3.4. Braise<br />

Le conditionnement thermique (1530 à 1000°C) :<br />

La température diminue <strong>et</strong> les <strong>de</strong>rnières bulles remontent à la surface. Appelée<br />

"braise" au XVIIIème siècle, c<strong>et</strong>te phase consiste à abaisser la température du<br />

mélange pour lui donner une viscosité adaptée au façonnage. La viscosité du verre<br />

est augmentée en diminuant la température vers 1000-1200°C.<br />

Au <strong>cours</strong> <strong>de</strong> son élaboration le cheminement d'un verre dure plusieurs jours.<br />

5.3.5. Bilan <strong>de</strong> matière<br />

Consommations <strong>de</strong> l'industrie verrière française, en 1996.<br />

Total <strong>de</strong> l'énergie : 1,6 10 6 tep.<br />

Na2CO3 : 784 000 t Gaz naturel : 6 573 172 MWh<br />

Calcin ach<strong>et</strong>é : 1 445 000 t Electricité : 2 379 284 MWh<br />

Fuel : 526 000 t Propane, butane : 720 MWh<br />

SITUATION FRANCAISE : en 10 3 t en 1996. La France est le n°2 européen juste<br />

<strong>de</strong>rrière l'Allemagne : 5 006<br />

5.4. Traitements<br />

5.4.1. Trempe<br />

Toughened glass, or tempered glass as it also known, is produced when float glass<br />

is heated to around 650ºC, then quenched with air j<strong>et</strong>s so that the surfaces are<br />

cooled quickly, and the insi<strong>de</strong> core more slowly.<br />

At room temperature, the core continues to cool. The surfaces go into compression<br />

and the core goes into tension. When the glass breaks, the core releases tensile<br />

energy resulting in the formation of small, safer glass particles. Toughened glass is<br />

used in saf<strong>et</strong>y glazing in buildings.<br />

5.4.2. Mise en forme<br />

Glass can be bent into shape for some building applications. B<strong>et</strong>ween 500ºC and<br />

600ºC the viscosity - or syrupy nature - of glass falls by a factor of 10,000 as it<br />

transforms from a brittle solid to a plastic substance.<br />

The science of glass bending is to use this plastic phase to produce shapes that are<br />

free from wrinkles and other optical <strong>de</strong>fects. Sag-bending is the most wi<strong>de</strong>ly used<br />

process. The glass is heated to the plastic phase and allowed to sag un<strong>de</strong>r its own<br />

weight to the required shape.<br />

H. Schyns 5.3


Les Verres 5 - La fabrication<br />

5.4.3. Traitement <strong>de</strong> surface<br />

Fine surface textures can be applied using sand blasting and acid <strong>et</strong>ching.<br />

5.4.4. Coating (Off-line)<br />

Off-line processes use a vacuum coating technology called sputtering. A 'targ<strong>et</strong>'<br />

material is bombar<strong>de</strong>d to produce atoms which are <strong>de</strong>posited on the glass. This<br />

process is used to make products such as Pilkington Optitherm SN and Pilkington<br />

Suncool.<br />

5.4.5. Laminating<br />

Plies of glass are bon<strong>de</strong>d or laminated tog<strong>et</strong>her with a layer of polymer film in<br />

b<strong>et</strong>ween. By using heat and pressure, air bubbles are eliminated from the laminate<br />

so that it appears optically as a single she<strong>et</strong> of glass. Mechanically, however, it is<br />

more robust: if the laminate is fractured, the broken glass shards are held tog<strong>et</strong>her<br />

and are less likely to cause injury.<br />

Laminated glass is used in saf<strong>et</strong>y and security applications.<br />

5.4.6. Silvering<br />

Float glass is ma<strong>de</strong> into mirrors in a process which <strong>de</strong>posits a thin film of high purity<br />

silver on one surface of the glass. A further thin film is then <strong>de</strong>posited to protect the<br />

silver from oxidation. Finally, a ceramic paint is applied. This is the process by which<br />

Pilkington Optimirror Plus is ma<strong>de</strong>.<br />

5.5. Mise en forme du verre<br />

Trois principaux types <strong>de</strong> produits, en <strong>de</strong>hors du verre <strong>de</strong> table, <strong>de</strong> la cristallerie <strong>et</strong><br />

du verre technique sont fabriqués :<br />

- le verre plat,<br />

- le verre creux (bouteilles, flacons...),<br />

- les fibres <strong>de</strong> verre.<br />

Après mise en forme, le verre est en général recuit, vers 500°C, dans <strong>de</strong>s arches ou<br />

<strong>de</strong>s éten<strong>de</strong>ries.<br />

5.5.1. Verre plat<br />

représente environ 20 %, en tonnage, du verre produit dans l'Union européenne.<br />

Le verre plat est principalement élaboré par flottage (procédé float glass). Ce<br />

procédé a été mis au point, en 1959, par la société Pilkington. Le verre est coulé sur<br />

une surface d'étain fondu maintenu dans une atmosphère neutre ou réductrice (à<br />

l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> dihydrogène). L'équilibre <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> gravité <strong>et</strong> <strong>de</strong> tension superficielle<br />

produit une feuille d'épaisseur uniforme voisine <strong>de</strong> 6,5 mm quelle que soit la largeur<br />

<strong>de</strong> la ban<strong>de</strong>. Divers dispositifs perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> faire varier l'épaisseur (en général, <strong>de</strong><br />

2 à 25 mm). La longueur d'une unité <strong>de</strong> production est <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 400 m.<br />

Le verre flotté a rapi<strong>de</strong>ment supplanté le verre étiré (ancien verre à vitre) <strong>et</strong> le verre<br />

laminé (appelé verre coulé). Par exemple, le "float" d'Aniche (St Gobain, 59) a<br />

produit en 9 ans (<strong>de</strong> 1978 à 1987) 200 millions <strong>de</strong> m2 <strong>de</strong> verre. Il utilise 1 500 t<br />

d'étain.<br />

H. Schyns 5.4


Les Verres 5 - La fabrication<br />

Le verre brut est, en général, commercialisé sous forme <strong>de</strong> feuilles <strong>de</strong> 6 m x 3,2 m,<br />

par chargement <strong>de</strong> 20 t.<br />

5.5.2. Spécialités <strong>de</strong> verres plats<br />

Le verre trempé est formé à partir du verre plat afin <strong>de</strong> lui conférer <strong>de</strong>s propriétés<br />

spécifiques. Il est réchauffé vers 600 °C puis brutalement refroidi afin <strong>de</strong><br />

développer <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> compression en surface qui augmentent sa<br />

résistance à la flexion <strong>et</strong> aux chocs.<br />

Le verre feuill<strong>et</strong>é est un verre sandwich composé <strong>de</strong> 2 ou plusieurs feuilles <strong>de</strong><br />

verre liées entre-elles par <strong>de</strong>s films intercalaires <strong>de</strong> butyral <strong>de</strong> polyvinyle (PVB). Il<br />

est utilisé comme verre <strong>de</strong> sécurité (s'il y a bris, les éclats <strong>de</strong> verre restent fixés sur<br />

le PVB) pour les pare-brise automobiles, les vitrages anti-effraction…<br />

Les vitrages isolants sont composés <strong>de</strong> 2 ou plusieurs feuilles <strong>de</strong> verre séparées<br />

entre-elles par <strong>de</strong>s espaces (<strong>de</strong> 6 à 20 mm d'épaisseur) d'air déshydraté ou <strong>de</strong> gaz.<br />

Le verre athermique teinté dans la masse, en réduisant la transmission <strong>de</strong><br />

l'énergie solaire, limite l'eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> serre. Il est principalement employé dans les<br />

automobiles pour tous les vitrages <strong>et</strong> les toits-ouvrants.<br />

Les verres traités en surface anti-refl<strong>et</strong>s pour les glaces <strong>de</strong> magasins <strong>et</strong> la<br />

protection <strong>de</strong>s tableaux, avec couches réfléchissantes <strong>de</strong> la lumière, avec couches<br />

peu émissives pour l'isolation thermique. Les pare-brises chauffants à dégivrage<br />

rapi<strong>de</strong> pour avions sont revêtus d'une couche (1 mm) transparente d'oxy<strong>de</strong> d'étain<br />

dopé à l'indium qui conduit l'électricité.<br />

Le verre miroir est un verre plat revêtu d'argent (> 0,7 g.m-2), <strong>de</strong> cuivre <strong>et</strong> d'un<br />

vernis. En 1996, le groupe Pilkington a mis sur le marché un verre miroir obtenu par<br />

dépôt CVD (Chemical Vapor Deposition) sur 1 mm <strong>de</strong> silice <strong>et</strong> <strong>de</strong> silicium.<br />

5.5.3. Verre creux<br />

Il représente environ 70 %, en tonnage, du verre produit dans l'Union européenne.<br />

Il est formé par pressage, soufflage ou combinaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux. Une quantité<br />

déterminée <strong>de</strong> verre fondu (paraison) est appliquée contre les parois d'un moule par<br />

action d'un poinçon ou d'air comprimé. La production <strong>de</strong> bouteilles peut atteindre<br />

jusqu'à 700 000 unités par jour. En 1977, une bouteille <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux pesait 800 g,<br />

en 1996, elle pèse 300 g.<br />

Les bouteilles, pour améliorer leur résistance mécanique, sont revêtues d'un dépôt<br />

d'oxy<strong>de</strong> d'étain ou <strong>de</strong> titane (obtenu par hydrolyse, au contact <strong>de</strong> la bouteille<br />

chau<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s chlorures correspondants) qui perm<strong>et</strong> l'accrochage d'un film organique<br />

(polyéthylène, aci<strong>de</strong> oléique ou stéarate alcalin). Les flacons <strong>de</strong>stinés à l'industrie<br />

pharmaceutique peuvent subir, intérieurement, pour diminuer la solubilité du verre,<br />

un traitement <strong>de</strong> désalcalinisation par action du dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> soufre à 500°C.<br />

5.5.4. Fibres <strong>de</strong> verre<br />

on distingue les fibres textiles ou <strong>de</strong> renforcement (fil continu) <strong>de</strong>s fibres pour<br />

isolations (courtes <strong>et</strong> enchevêtrées).<br />

Les fibres textiles sont fabriquées à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> filières en platine. Les fibres ont <strong>de</strong> 5 à<br />

24 mm <strong>de</strong> diamètre <strong>et</strong> les vitesses d'étirage sont <strong>de</strong> 12 à 30 m/s. Les fibres pour<br />

isolation sont obtenues par centrifugation d'un fil<strong>et</strong> <strong>de</strong> verre tombant sur un disque<br />

réfractaire tournant à 3000-4000 tours/min.<br />

H. Schyns 5.5


Les Verres 5 - La fabrication<br />

5.5.5. Verre <strong>de</strong> table <strong>et</strong> cristallerie<br />

le verre <strong>de</strong> table comprend les verres à boire (gobel<strong>et</strong>erie qui représente 60 % en<br />

valeur <strong>de</strong> la production <strong>de</strong>s verres <strong>de</strong> table <strong>et</strong> qui est regroupée, dans les<br />

statistiques, avec le verre creux), les assi<strong>et</strong>tes, les plats, les bocaux… Dans la<br />

composition du verre <strong>de</strong> table entre souvent du borax qui donne <strong>de</strong>s verres<br />

présentant une bonne résistance aux chocs thermiques. Le verre opale contient du<br />

fluorure <strong>de</strong> calcium.<br />

Dans le cristal <strong>et</strong> le verre cristallin, lors <strong>de</strong> sa fabrication, le calcaire est remplacé,<br />

en gran<strong>de</strong> partie, par <strong>de</strong>s carbonates <strong>de</strong> baryum, zinc ou plomb <strong>et</strong> le carbonate <strong>de</strong><br />

sodium par du carbonate <strong>de</strong> potassium. Un verre cristal doit contenir plus <strong>de</strong> 24 %<br />

<strong>de</strong> PbO.<br />

5.5.6. Verres techniques<br />

concernent <strong>de</strong>s produits en verre <strong>de</strong>stinés à diverses industries : tubes pour<br />

téléviseurs, ampoules électriques, verres ophtalmiques (parc mondial estimé à 800<br />

millions), vitrocéramiques, filtres optiques, verre <strong>de</strong> silice fondue…<br />

5.5.7. Utilisations particulières :<br />

La consommation mondiale <strong>de</strong> tubes cathodiques est <strong>de</strong> 160 millions <strong>de</strong> tubes/an,<br />

le verre <strong>de</strong>s écrans étant fabriqué par 5 producteurs : Schott, Philips, Thomson,<br />

Nippon Electric <strong>et</strong> Asahi Glass.<br />

Des déch<strong>et</strong>s nucléaires (catégories B <strong>et</strong> C) sont incorporés dans <strong>de</strong>s verres, par<br />

fusion à 1100°C, eux-mêmes coulés dans <strong>de</strong>s conteneurs en acier inoxydable <strong>et</strong><br />

stockés par la Cogema à Marcoule <strong>et</strong> La Hague (voir le chapitre uranium).<br />

Vitrocéramiques (vitrocérames) obtenues par cristallisation (environ 1016<br />

cristaux.cm-3) contrôlée <strong>de</strong>s verres. Le verre est à base <strong>de</strong> : SiO2-Al2O3-Li2O, les<br />

agents nucléants étant TiO2, ZrO2. Le matériau obtenu a un très faible coefficient<br />

<strong>de</strong> dilatation ce qui perm<strong>et</strong> son utilisation comme plaques chauffantes, miroirs pour<br />

l'astronomie...<br />

Verres photosensibles : parmi ceux-ci, les verres photochromiques sont utilisés<br />

dans les verres <strong>de</strong> lun<strong>et</strong>te s'obscurcissant à la lumière solaire. Le verre contient <strong>de</strong>s<br />

précipités <strong>de</strong> très faible dimension (10 nm) d'halogénure d'argent en présence<br />

d'ions cuivre, qui ne modifient pas la transparence du verre. Sous l'eff<strong>et</strong> du<br />

rayonnement solaire, <strong>et</strong> plus particulièrement <strong>de</strong>s rayons <strong>de</strong> l < 400 nm, <strong>de</strong>s<br />

électrons quittent les ions cuivre pour réduire <strong>de</strong>s ions Ag+ en argent métallique qui<br />

absorbe dans le spectre visible. Lorsque l'illumination disparaît, le phénomène est<br />

réversible.<br />

fibre optique<br />

H. Schyns 5.6


Les Verres 5 - La fabrication<br />

5.6. Produits dérivés<br />

In Building Products, the following types of processing are performed by glass<br />

manufacturers and also by other companies.<br />

5.6.1. Multiple Glazed Units<br />

Multiple glazed units incorporate two (or more) panes, separated by spacers to<br />

create a herm<strong>et</strong>ically sealed gap b<strong>et</strong>ween each successive pane in the unit, e.g.<br />

Pilkington Insulight. This gap can be filled with air which is subsequently <strong>de</strong>siccant<br />

dried, or low conductivity gases such as argon can be used instead of air in the<br />

cavities. Low emissivity coating can be ad<strong>de</strong>d to one or more interior glass surfaces<br />

in a multiple glazed unit to provi<strong>de</strong> improved thermal insulation. is used in buildings<br />

and vehicles to control heat and light transmission.<br />

5.7. Glass Wool Production<br />

In manufacture a carefully controlled mix of raw materials, mainly comprising either<br />

diabase rock or silica, is heated to high temperature until molten. In the case of<br />

glass wool this is accomplished in a furnace, whilst for rock wool production a<br />

cupola is used.<br />

The resulting molten glass or rock product is then spun and formed into a flexible<br />

mat for further processing into finished products. Inorganic rock or slag are the main<br />

components (typically 98%) of stone wool.<br />

The remaining 2% organic content is generally a thermos<strong>et</strong>ting resin bin<strong>de</strong>r (an<br />

adhesive) and a little oil. Glass wool products usually contain 95% to 96% inorganic<br />

material.<br />

H. Schyns 5.7


Les Verres 5 - La fabrication<br />

Glass wool is ma<strong>de</strong> from sand or recycled glass, limestone and soda ash; the same<br />

ingredients as for familiar glass objects such as window panes or glass bottles. In<br />

addition, glass fibre has boron ad<strong>de</strong>d to improve its moisture tolerance.<br />

laine <strong>de</strong> verre<br />

H. Schyns 5.8


Les Verres 6 - Propriétés physico-chimiques<br />

6. Propriétés physico-chimiques<br />

Le verre est la seule matière minérale soli<strong>de</strong> que l’on puisse produire à <strong>de</strong>s<br />

dimensions <strong>et</strong> sous <strong>de</strong>s formes quelconques tout en conservant sa transparence.<br />

6.1. Propriétés physiques<br />

6.1.1. La transparence du verre<br />

Le verre est transparent mais il peut aussi être opaque ou opalescent.<br />

Il ne suffit pas qu’un milieu soit transparent pour qu’il soit invisible. Ce phénomène<br />

est lié à la discontinuité <strong>de</strong>s milieux traversés par la lumière, ici : l’air <strong>et</strong> le verre.<br />

Lorsque la lumière frappe la surface d’un vitrage, la majeure partie <strong>de</strong> celle-ci passe<br />

à travers le verre. Cependant à chaque interface air-verre-air une partie <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te<br />

lumière est réfléchie <strong>et</strong> une partie est absorbée en <strong>cours</strong> <strong>de</strong> traversée.<br />

Le facteur <strong>de</strong> transmission varie d’une longueur d’on<strong>de</strong> à l’autre. Ainsi dans les<br />

domaines <strong>de</strong> l’ultraviol<strong>et</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’infrarouge, l’absorption est très importante ; au<br />

contraire dans le domaine ou se situe le spectre visible, le verre est transparent :<br />

pourquoi ?<br />

Chaque atome est constitué par un noyau entouré d’un nuage d’électrons. Les<br />

électrons les plus périphériques assurent les liaisons entre atomes pour constituer<br />

la matière. S’il y a <strong>de</strong>s électrons libres ou très faiblement liés ceux-ci vibrent sur<br />

toute fréquence imposée c'est notamment le cas <strong>de</strong>s métaux.<br />

Dans le cas du verre, les électrons <strong>de</strong> liaison vibrent à une pério<strong>de</strong> propre qui<br />

correspond à <strong>de</strong>s vibrations véhiculées dans l’ultraviol<strong>et</strong> (en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 0,35 mm).<br />

Les atomes eux-mêmes, liés dans le réseau relativement lâche du verre, vibrent<br />

beaucoup plus lentement à <strong>de</strong>s fréquences correspondant à celles <strong>de</strong> l’infrarouge<br />

(au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 3,5 mm). Dans ces <strong>de</strong>ux domaines le verre est opaque.<br />

Ainsi le verre est transparent pour le visible dans un domaine <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong><br />

compris entre 0,38 <strong>et</strong> 0.78 mm. La lumière visible ne m<strong>et</strong> en vibration aucun<br />

électron <strong>et</strong> l’ énergie qu’elle transporte n’est pas susceptible d’être absorbée.<br />

- La dur<strong>et</strong>é : seuls les diamants <strong>et</strong> le carbure <strong>de</strong> tungstène le rayent. Le verre le plus<br />

dur est le verre <strong>de</strong> Bohème <strong>et</strong> le cristal est le plus tendre.<br />

6.1.2. La <strong>de</strong>nsité<br />

La <strong>de</strong>nsité dépend <strong>de</strong>s composants; elle est d’environ 2,5, voisine <strong>de</strong> celle du béton.<br />

Cela signifie qu’un mètre cube pèse environ <strong>de</strong>ux tonnes <strong>et</strong> <strong>de</strong>mie ou qu’une feuille<br />

d’un mètre carré <strong>et</strong> d’un millimètre d’épaisseur pèse 2,5 kg.<br />

6.1.3. La résistance <strong>et</strong> l’élasticité<br />

Le verre est un matériau parfaitement élastique qui ne présente pas <strong>de</strong> déformation<br />

permanente.<br />

Cependant il est considéré comme fragile, car soumis à un effort croissant, il se<br />

rompt brutalement.<br />

H. Schyns 6.1


Les Verres 6 - Propriétés physico-chimiques<br />

Le module <strong>de</strong> Young exprime la pente du graphique σ = f(ε). On peut aussi le voir<br />

comme l’effort <strong>de</strong> traction théorique qu'il faudrait appliquer pour allonger une<br />

éprouv<strong>et</strong>te <strong>de</strong> verre au double <strong>de</strong> sa longueur initiale.<br />

E = 7 à 7,2 x 105 daN/cm² (70 à 72 Gpa)<br />

La contrainte à la rupture en traction est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> :<br />

- 4 daN/mm² (40 Mpa) pour un vitrage courant recuit.<br />

- 12 à 20 daN/mm² (120 à 200 Mpa) pour un vitrage trempé<br />

Toutefois, le verre trempé résiste très bien en flexion car le traitement <strong>de</strong> trempe,<br />

thermique ou chimique, m<strong>et</strong> les faces du vitrage en compression.<br />

Les contraintes <strong>de</strong> travail prises en compte dans les calculs d’épaisseurs sont les<br />

contraintes à la rupture minorées par <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> sécurité qui prennent en<br />

compte la probabilité <strong>de</strong> présence <strong>de</strong> micro-fractures provoquées par les<br />

manipulations, le transport <strong>et</strong> l’agression <strong>de</strong> l’environnement du vitrage posé.<br />

Les contraintes <strong>de</strong> travail habituellement r<strong>et</strong>enues pour les applications les plus<br />

courantes sont :<br />

Type <strong>de</strong> vitrage Vitrages<br />

verticaux<br />

90>= ß >60°<br />

Vitrages<br />

horizontaux<br />

30> = ß >=0°<br />

Verre recuit 20Mpa 10Mpa<br />

Verre semi trempé 35Mpa 17,5Mpa<br />

Verre trempé thermique 50Mpa 25Mpa<br />

Verre armé 16Mpa 8Mpa<br />

Verre recuit d'aquarium 6Mpa 6Mpa<br />

Verre trempé d'aquarium 30Mpa 25Mpa<br />

Le coefficient <strong>de</strong> Poisson µ caractérise le rétrécissement <strong>de</strong> la section d’une<br />

éprouv<strong>et</strong>te soumise à un allongement. C’est le rapport entre le rétrécissement <strong>et</strong><br />

l’allongement.<br />

µ = 0,20 à 0,22<br />

la cassure du verre est liée à sa flexion <strong>et</strong> à sa résistance au choc. Il casse là où le<br />

métal se tord.<br />

La résistance du verre à la compression est très élevée. Elle n’a jamais été une<br />

limite à son utilisation. Pour briser un cube <strong>de</strong> verre <strong>de</strong> 1 cm d’arête, la charge<br />

nécessaire est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 tonnes.<br />

Résistance à la compression > à 1000 Mpa<br />

H. Schyns 6.2


Les Verres 6 - Propriétés physico-chimiques<br />

Le verre résiste mal aux chocs. Il existe cependant <strong>de</strong>s produits qui peuvent<br />

répondre à c<strong>et</strong>te fonction :<br />

- les vitrages feuill<strong>et</strong>és<br />

- les vitrages trempés<br />

- les vitrages armés<br />

- L’imputrescibilité : il ne se putréfie pas.<br />

- L’imperméabilité : elle est extrêmement gran<strong>de</strong> mais le verre reste poreux pour<br />

certains liqui<strong>de</strong>s comme le kérosène ; on dit « qu'il sue ».<br />

6.1.4. Résistance mécanique<br />

6.1.5. Propriétés thermiques<br />

- Il est ininflammable <strong>et</strong> incombustible.<br />

- La dilatation : c’est un très mauvais conducteur <strong>de</strong> chaleur. Il se brise s’il subit un<br />

brusque changement <strong>de</strong> température car les différentes parties du verre ne se<br />

réchauffent pas en même temps. Son coefficient <strong>de</strong> dilatation est faible, ce qui lui<br />

confère <strong>de</strong> nombreuses applications : il sert d’isolant thermique (laine <strong>de</strong> verre). On<br />

r<strong>et</strong>rouve presque les mêmes coefficients que certains métaux d’où l’exécution <strong>de</strong><br />

soudures verre-métal. Ce coefficient varie selon la composition.<br />

6.1.6. Capacité thermique massique<br />

La capacité thermique massique [ c ] est la quantité <strong>de</strong> chaleur nécessaire pour<br />

élever une masse <strong>de</strong> 1kg <strong>de</strong> 1°C.<br />

6.1.7. Dilatation linéaire<br />

c = 720 J/kg/K<br />

La dilatation linéaire [ λ ] s’exprime par un coefficient mesurant l’allongement par<br />

unité <strong>de</strong> longueur pour une variation <strong>de</strong> 1°C.<br />

λ = 9 x10 -6 K -1<br />

Ainsi un vitrage <strong>de</strong> 2 m <strong>de</strong> longueur s’échauffant <strong>de</strong> 30°C, s’allongera <strong>de</strong> 0.54 mm.<br />

A titre <strong>de</strong> comparaison, voici les coefficients <strong>de</strong> dilatation <strong>de</strong> quelques matériaux :<br />

Bois 4 x10-6<br />

Ciment 14 x10-6<br />

Acier 12 x10-6<br />

Aluminium 23 x10-6<br />

Brique 5 x10-6<br />

PVC 70 x10-6<br />

- La conductivité : il est mauvais conducteur (environ 500 fois moins que le cuivre);<br />

on l’utilise comme isolant électrique. C’est aussi un bon isolant acoustique suivant<br />

H. Schyns 6.3


Les Verres 6 - Propriétés physico-chimiques<br />

l’épaisseur <strong>de</strong> la feuille. Ceci n'est pas le cas à chaud car il <strong>de</strong>vient conducteur à<br />

partir <strong>de</strong> 250°C.<br />

Thermal conductivity for glass is much less than for m<strong>et</strong>al. Thermal conductivity for<br />

glass (vitreous silicon dioxi<strong>de</strong>) is one tenth the thermal conductivity of quartz<br />

(crystalline silicon dioxi<strong>de</strong>). Non-m<strong>et</strong>allic solids transfer heat by lattice vibrations<br />

(phonons: quanta of lattice vibrations), rather than by any n<strong>et</strong> material motion<br />

(m<strong>et</strong>als transfer heat by mobile electrons).<br />

In glassy materials thermal conductivity drops as temperature <strong>de</strong>creases -- the<br />

opposite to what happens in crystalline materials. This low and <strong>de</strong>clining thermal<br />

conductivity could have the unfortunate consequence of creating internal stresses in<br />

a vitrified cryonics patient subject to nonuniform cooling (as when the upper surface<br />

is being cooled more rapidly than the lower surface). Internal stresses are of<br />

concern in glassy materials because glasses cannot plastically <strong>de</strong>form, <strong>de</strong>spite their<br />

high elasticity (low stiffness). (Note the elasticity of fiber optic cables.) A glass<br />

subject to stress (internal or external) will elastically <strong>de</strong>form up to the point of<br />

fracture. A glass marble will either bounce or shatter -- it will not plastically <strong>de</strong>form.<br />

Unlike polycrystalline materials, a crack in glass travels through a single<br />

homogenous phase, unimpe<strong>de</strong>d by grain boundaries. An imperfectly vitrified glass is<br />

even more vulnerable to cracking, however, because of the mismatch of expansion<br />

coefficients b<strong>et</strong>ween the glass and the crystal.<br />

6.2. Résistance chimique du verre<br />

Le verre industriel a <strong>de</strong> bonnes compatibilités avec la plupart <strong>de</strong>s composés<br />

chimiques, par contre l'aci<strong>de</strong> fluorhydrique (HF) dégra<strong>de</strong> facilement le verre.<br />

Les verres ne sont pas insensibles à l'action <strong>de</strong> l'eau ou <strong>de</strong> l'air. Bien sûr, cela<br />

n'empêche pas l'existence <strong>de</strong> verres ayant plusieurs millions d'années <strong>et</strong> non<br />

altérés car la sensibilité <strong>de</strong>s verres à l'altération dépend <strong>de</strong> leurs composition<br />

chimique.<br />

- Dans les solutions aqueuses aci<strong>de</strong>s le phénomène prépondérant est l'échange<br />

d'ions Na+ du verre avec les ions H+ <strong>de</strong> la solution. Un verre moyennement<br />

soluble dans les aci<strong>de</strong>s perd environ 20 mg par dm2 <strong>de</strong> surface après 6 heures<br />

dans HCl, 6 moles.L-1, à l'ébullition.<br />

- L’action <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s : ils décomposent la silice, le plus rapi<strong>de</strong> est l’aci<strong>de</strong><br />

fluorhydrique qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> graver en profon<strong>de</strong>ur le verre plaqué. Le verre peut<br />

donc être dissout.<br />

- Dans les solutions aqueuses basiques il se produit une attaque du verre par<br />

rupture <strong>de</strong>s liaisons Si-O. Un verre moyennement soluble dans les bases perd<br />

environ 100 mg par dm2 après 3 heures dans une solution 1 mole.L-1 <strong>de</strong> NaOH<br />

à l'ébullition.<br />

- Dans l'eau pure, il se produit d'abord un échange Na+/H+, l'eau <strong>de</strong>vient basique<br />

<strong>et</strong> attaque ensuite le verre selon le processus décrit ci-<strong>de</strong>ssus.<br />

- Les verres riches en cations formateurs <strong>de</strong> réseau (Si4+, Al3+, Fe3+) sont plus<br />

résistants chimiquement que ceux riches en cations modificateurs <strong>de</strong> réseau<br />

(Na+, K+, Ca2+, Mg2+). Par exemple, les vitraux riches en ions K+ sont plus<br />

altérés que ceux riches en SiO2.<br />

- L’action <strong>de</strong> l’eau : l’eau agit sur les silicates qui, en se décomposant, forment un<br />

dépôt en surface qui <strong>de</strong>vient peu à peu opaque ; le verre perd <strong>de</strong> sa transparence.<br />

- L’action <strong>de</strong> l’air : les silicates alcalins se combinent avec l’aci<strong>de</strong> carbonique<br />

contenue dans l’air ce que donne un dépôt blanchâtre à la surface du verre.<br />

H. Schyns 6.4


Les Verres 6 - Propriétés physico-chimiques<br />

- L’action <strong>de</strong> la lumière : exposés aux ultraviol<strong>et</strong>s, certains verres se colorent ou se<br />

décolorent.<br />

6.3. Application<br />

Les propriétés échangeuses d'ions du verre sont mises à profit dans les électro<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> verre utilisées en pHmétrie.<br />

Le verre couramment utilisé (verre <strong>de</strong> Mac-Innes) a la composition, en masse,<br />

suivante : SiO2 : 72 %, Na2O : 22 %, CaO : 6 %. Au contact d'une solution aqueuse<br />

(solution dans laquelle l'électro<strong>de</strong> reste immergée au repos), <strong>de</strong>s ions H+ <strong>de</strong> la<br />

solution se substituent à <strong>de</strong>s ions Na+ <strong>de</strong> la surface du verre, la concentration en<br />

ions H+ dépendant <strong>de</strong>s Na+ substitués donc <strong>de</strong>s caractéristiques du verre. En<br />

présence <strong>de</strong> la solution aqueuse à mesurer, possédant une certaine concentration<br />

en H+, il s'établit une pile <strong>de</strong> concentration, entre la solution <strong>et</strong> la surface hydratée<br />

du verre, fournissant une force électromotrice. Connaissant le pH <strong>de</strong> la solution<br />

interne <strong>de</strong> l'électro<strong>de</strong> on peut ainsi connaître celui <strong>de</strong> la solution à mesurer. La<br />

conduction à travers la membrane <strong>de</strong> verre est <strong>de</strong> type ionique. Le verre <strong>de</strong> Mac-<br />

Innes donne <strong>de</strong>s résultats satisfaisants pour <strong>de</strong>s pH compris entre 2 <strong>et</strong> 8. Pour <strong>de</strong>s<br />

pH supérieurs, les échanges sont perturbés par la dissolution du verre. De plus si la<br />

solution à mesurer contient <strong>de</strong>s ions Na+, ceux-ci se substituent aux ions H+ du<br />

verre hydraté <strong>et</strong> faussent les mesures. Par contre, les ions K+, plus gros que les<br />

ions Na+, ne peuvent pas se substituer aux H+ occupant les sites Na+ du verre sec.<br />

En conséquence, aux pH élevés, pour <strong>de</strong>s solutions contenant <strong>de</strong>s ions Na+, on<br />

utilise <strong>de</strong>s verres contenant <strong>de</strong>s ions Li+ au lieu <strong>de</strong> Na+.<br />

H. Schyns 6.5


Les Verres 7 - Sources<br />

7. Sources<br />

- Le verre<br />

Société française <strong>de</strong> chimie<br />

www.106.us/f/verre/in<strong>de</strong>x.htm<br />

- Step-by-step Manufacturing of Float Glass<br />

Pilkington<br />

www.pilkington.com<br />

- Some Properties Of Glass<br />

Ben Best<br />

www.benbest.com/cryonics/lessons.html<br />

- Le verre<br />

Wikipédia (<strong>et</strong> pages connexes)<br />

fr.wikipedia.org/wiki/Verre<br />

- Composition du verre<br />

Infovitrail<br />

www.infovitrail.com/verre/composition.php<br />

- Verre OnLine, le portail du verre<br />

Institut du Verre <strong>et</strong> I. Peyches (Saint Gobain)<br />

www.verreonline.fr<br />

- Au coeur <strong>de</strong> la silice... du silex au wafer<br />

Claire König<br />

www.futura-sciences.com/comprendre/d/dossier567-1.php<br />

H. Schyns 7.1

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