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Dimanche 4 septembre

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Dans ce numéro : ÉLISABETH MOYEN, Fille de la Nouvelle-France, par FERROH-GHÊHE<br />

SEIZIEME ANNEE. — N° 810. 75 CENT. — 4 SEPTEMBRE 1938.<br />

->-? Vous avez raté le lièvre,<br />

mais vous avez tué ma vache...<br />

ça vous fait 4.500 francs à me<br />

verser!.,.


mu ui I)J M ÀNCHE=IL.L.USTR.E iniiiiiiiiiiiiiiiiiHUiimiiiimiiiiiuiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiMMiiiiiiiïiiiiirHiii MiMiiiiiiiii 2 MMiiniMiiiiiiiiMiMiiiiiiitMttiiMiriiiiiiiiiiiiiilinriHiiiHiiiiHiHiiriiiMiH LE 4 SEPTEMBRE 1938<br />

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Voyez ci-dessous la lettre dans laquelle<br />

elle dit 'comment paraître jeune à 50 ans'<br />

" T'AI 30 ans... six grandes filles et trois petitsw<br />

enfants; pourtant on nie dit constamment<br />

que j'ai la peau et le teint d'une femme de 30<br />

ans. On nie demande souvent le secret du<br />

charme de ma peau juvénile - et je réponds<br />

toujours : "les Crèmes Tokalon, Aliments<br />

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les pores. Les points murs disparaissent rapidement<br />

; les pures dilatés sont resserrés. La<br />

peau devient fraîche, claire et douce comme<br />

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chroniques, maladies de la 'poitrine, de<br />

l'estomac et de la vessie, de rhumatismes, un<br />

moyen facile de se guérir promptement, ainsi<br />

qu'il l'a été radicalement lui-même après avoir<br />

longtemps souffert, et essayé en vain tous les<br />

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1Ï90 LE PAIN<br />

L'amusement des enfants...<br />

et des parents<br />

JOURNAL<br />

TOUS LES MERCREDIS<br />

Des aventures - Des images


niiiiiimïi LE 4 SEPTEMBRE 1938 minmiBniini uiuiiiiiiuiiiiiiiiiiiii iiiiiiiuiHiiiiiiiiii n t 3 "" | ■ miiiiiiiiiii i i mi imiiiiiiii SEIZIEME ANNEE t N* 810 ■"■ ■<br />

DIMANCHE ILLUSTR<br />

ENTRE NOUS<br />

par CLÉMENT VAUTEL<br />

a fo-us l-cs ecnos...<br />

REFLEXIONS<br />

par FRANK CRANE<br />

LE PROCHAIN CENTENAIRE de la LE CROIRIEZ-VOUS ?<br />

MAQUIGNONNAGE D'HOMMES<br />

naissance de _ Georges Bizet<br />

sera célébré à l'Opéra-Comique 'L est des croyances populaires extrêmement vivaces, , T E SCANDALE des réformes de Marseille risque de<br />

par une représentation particuliè- I dont certaines sont même admises par des gens i ,LJ rejaillir sur le sport tout entier.<br />

rement éclatante de Carmen, et très cultivés ; elles n'en sont pas moins erronées, telle On n'a pas fini, en tout cas, d'invoquer le cas de<br />

l'Odéon ne manquera pas de faire celle qui attribue à la « Nouvelle Lune » le pouvoir ces deux « internationaux » de football : Ben Bouali<br />

entendre Y Arlésienne avec une d'amener des « changements de temps ». C'est ce que<br />

interprétation exceptionnelle.<br />

et Bastien, authentiques champions et réformés pour<br />

vient de prouver un éminent ingénieur français,<br />

Ces deux chefs-d'œuvre — dont<br />

faiblesse de constitution !<br />

M. Liouville, en utilisant les tableaux dressés, jour<br />

le succès est inépuisable — ont eu par jour, des conditions atmosphériques, par les obser- Il y a dans cette histoire de bulletins de réforme<br />

des débuts difficiles... La première vatoires et, notamment, celui du parc Montsouris, à des maquignonnages d'hommes qui ramènent à ce<br />

représentation de Y Arlésienne fut Paris. « Rien n'est plus facile, dit M. Liouville, que qu'il y avait de moins élevé dans les temps antiques.<br />

même une manière de désastre. de relever, sur ces documents, des changements de Il faut rendre au sport le désintéressement, la<br />

Mais quelle revanche !<br />

temps caractérisés, par exemple, succession de beaux loyauté, l'idéal.<br />

Il convient de dire que ce n est jours après une série ininterrompue d'au moins huit<br />

pas le public qui accueillit si mal<br />

On assure que l'affaire de Marseille aura des<br />

jours de pluie et vice-versa. » M. Liouville en a ainsi<br />

la brune gitana et j'allais dire la<br />

échos au Parlement, où l'on compte de nombreux<br />

noté 45 sur 74 périodes lunaires et il a constaté qu'ils<br />

non moins brune Provençale —<br />

sportifs qui illustrèrent l'amateurisme, comme M. Fer*<br />

se répartissaient absolument au hasard sur toute la<br />

mais, vous le savez, l'Arlésienne<br />

période. Une précision absolue ne saurait être exigée ; nand Bouisson, ancien trois-quarts centre, au style<br />

ne paraît pas dans la pièce lyrique<br />

aussi, le technicien français a-t-il cherché les coïnci- impeccable.<br />

qu'inspira à Bizet le livret d'Aldences<br />

de changements de temps avec les trois jours<br />

phonse Daudet.<br />

comprenant le jour de la Nouvelle Lune, la veille et<br />

Carmen, en tout cas, fut applau-<br />

le lendemain dudit jour. Il a opéré de même pour le<br />

die par ceux qu'on n'appelait pas<br />

PRENDS LA ROUTE !<br />

Premier quartier, la Pleine Lune et le Dernier quartier.<br />

encore les « cochons de payants »:<br />

cet opéra-comique, qui n'est d'ail- « En sorte, conclut M. Liouville, que pendant les six ANDIS QU'ON CONSTRUIT chez nous de nombreux<br />

leurs pas plus comique que Mi- années envisagées, 1030 à 1935. on n'a pas eu plus de T autostrades, Y Amérique s'apprête à battre tous<br />

gnon, Lakmé, Manon, Werther, chances de succès, en prédisant le changement de<br />

les records.<br />

Louise, la Tosca, etc., eut, pour temps à la Nouvelle Lune qu'en l'annonçant pour le<br />

commencer, une série de trente- Premier quartier, la Pleine Lune, le 15 ou le 30 du M. Johnson, sous-secrétaire d'Etat à la Guerre dit<br />

trois représentations, ce qui, de nos mois ! Et, cependant, que de milliers de fois n'a-t-on gouvernement de Washington, est en train d'étudier<br />

jours, serait un triomphe pour une pas, à la même époque, attribué à notre satellite un le tracé d'une route qui relierait les Etats-Unis... à<br />

nouveauté musicale... C'est la cri- pouvoir qu'il n'a pas exercé ! »<br />

l'Alaska, en passant par le Canada.<br />

tique qui fit preuve d'incompréhen-<br />

(Reproduction interdite. ) Mais le gouvernement de ce dernier pays n'a pas<br />

sion béotienne, sinon d'hostilité<br />

encore donné son adhésion à ce projet.<br />

systématique : le public, lui, ne se<br />

Les frais de construction prévus sont évalués à<br />

montra pas du tout réfractaire à<br />

13 millions de dollars : soit un demi-milliard de<br />

l'œuvre de Bizet, si originale et<br />

francs.<br />

même si révolutionnaire qu'elle pût AVIATION CIVILE<br />

Ce serait la plus longue autostrade du monde.<br />

lui paraître.<br />

C'est l'histoire de Faust qui, créé AIT-ON que notre aviation civile occupe, du moins<br />

au Théâtre Lyrique, fut éreinté S officiellement, 'la seconde place dans le monde ?<br />

avec ensemble par les aristarques... On compte, dans le monde entier, 39.284 appareils<br />

Le bon public lui assura une<br />

CONSCIENCE PROFESSIONNELLE<br />

soixantaine de représentationc, civils.<br />

simple acompte sur le triomphe L'Amérique est au premier rang, avec 10.836 me<br />

LILY PONS va venir en France, pour tourner<br />

ininterrompu, incomparable, que aéroplanes. L'Europe en possède 4.873. M au début de 1939 un grand film lyrique.<br />

l'avenir réservait à l'œuvre de La France se classe derrière les Etats-Unis avec Elle prêtera son grand talent de chanteuse et de<br />

Gounod.<br />

2.769 avions civils.<br />

comédienne à Manon.<br />

Les grandes injustices artistiques<br />

et même littéraires ont presque<br />

Oui... mais il manque une statistique.<br />

La charmante artiste a demandé à un grand érudit<br />

toujours été le fait de la critique et Celle de r Allemagne.<br />

français de lui réunir une bibliothèque sur Manon,<br />

non pas du public.<br />

Jamais les autorités du Reich n'ont donné d'indi- car e//e désire se pénétrer exactement de son rôle.<br />

— Le public a toujours raison, cations à ce sujet !<br />

L'érudit a déjà réuni 273 volumes.<br />

disait récemment un directeur de<br />

...On se demande maintenant si M<br />

théâtre.<br />

C'est excessif, mais il est bien<br />

certain que le public juge sans LA MORT DU CHIEN<br />

parti pris, honnêtement, consciencieusement.<br />

Quand il se trompe, E GRAND ROMANCIER RUSSE KoUPRINE, ne pouvant<br />

il a droit au bénéfice des cir- L résister au mal du pays, avait rallié l'U.R.S.S.,<br />

constances atténuantes : l'œuvre<br />

n'a pas été présentée dans son il y a quelques années.<br />

cadre, lancée comme il convenait, Il y subit d'étonnantes et révoltantes vexations.<br />

au bon moment... La critique a des C'est ainsi qu'il avait un petit chien auquel il tenait<br />

préjugés, des principes dogmati- beaucoup.<br />

ques, des sympathies ou des antipa- Sous un vague prétexte, un commissaire local<br />

thies que n'explique pas toujours<br />

le seul souci de placer l'art au- décida qu'il fallait supprimer l'animal.<br />

dessus de tout.<br />

— « Ils » l'ont fusillé... comme un homme, disait<br />

Constatons, à l'occasion du cen- tristement Kouprine.<br />

tenaire de Georges Bizet, que le<br />

genre théâtral, dont Carmen est<br />

sans doute la plus glorieuse réussite^<br />

n'a plus la vitalité d'autrefois.<br />

L'opéra-comique — d'un caractère<br />

si français, a-t-on dit — ne<br />

trouve plus de compositeurs à succès<br />

et le public se lasse, à la fin,<br />

d'un répertoire qu'il semble impossible<br />

de renouveler. Impossible<br />

? Non pas... Mais la<br />

critique — toujours elle !<br />

— devrait peut-être créer<br />

un climat plus favorable<br />

à la musique qui<br />

s'adresse, d'abord,<br />

au cœur...<br />

m " Lily Pons<br />

aura le temps de parcourir toute cette littérature ?<br />

HISTOIRE ANGLAISE<br />

SMITH fait à la vieille nurse les dernières<br />

M: recommandations d'usage avant la promenade<br />

de bébé.<br />

— Surtout, ma bonne Mary, veillez bien à ce que<br />

personne n'embrasse le baby en cours de route...<br />

— Madame peut être tranquille. Personne ne<br />

songera à embrasser le baby tant que je serai avec<br />

lui!<br />

éz/Hfint jde vue cU tusÙio&jguA<br />

PREVISIONS POUR 12 à 24 heures. — Bon esprit, bienveillance, mais<br />

LA SEMAINE. — DI- quelque etourderie. Bonne chance en général jusqu'à<br />

MANCHE 0 à 12 heures. 21 heures. Accidents nocturnes.<br />

— Comme la vipère ca- MERCREDI, 0 à 12 heures. — Peu d'entrain.<br />

chée sous les fleurs, le pre- Mais après 9 h. 30, Saturne favorise immobilières,<br />

mier mois du printemps est agriculture, produits du sol. Propice aux personnes<br />

p e r f i d e... Entendez - moi âgées.<br />

bien !... Les enfants qui nais- 12 à 24 heures. — Eh là ! déjeuner nerveux...<br />

sent entre le 23 décembre et le Chance d'argent de 12 à 16 heures. Soirée infidèle<br />

W M 21 janvier, ont presque tou- et morose. Cancans.<br />

JS m jours une destinée difficile, sou- JEUDI, 0 à 12 heures. — Optimisme et joie par<br />

vent même malheureuse. Jésus Jupiter. Oui mais, gare aux fripons ! Affaires ha-<br />

naquit le 25 décembre... Ce matin, sardeuses. Et pesez vos paroles, ne signez rien !<br />

réveil grincheux par Jupiter. Mais 12 a 24 heures. — Favorable aux amours. Contraire<br />

un trigone solaire ramène chance et au travail. Si vous devez agir, plutôt de 16 à<br />

gaieté.<br />

18 heures. Après 19 heures, soirée agréable sans<br />

12 à 24 heures, — Petits accidents, plus.<br />

petits ennuis, « tracasseries » agaçan- VENDREDI, 0 à 12 heures. — Ce grincheux Sates.<br />

Prudence. Cependant, de 20 à 22 turne risque « d'empoisonner » le réveil. Tristesse<br />

heures, calme agréable. Hargne ensuite. et difficultés pour les affaires matinales<br />

LUNDI, 0 à 12 heures. — Neptune diffuse<br />

chance sentimentale et réussite littéraire.<br />

Promenades sur l'eau. Réunions d'amis...<br />

désintéressés.<br />

12 à 21, heures. — Scabreux jusqu'à 17 heures,<br />

accidents surtout. De 20 à 22 heures, meilleure<br />

chance. Ensuite, reposez-vous !<br />

MARDI, 0 à 12 heures. — Diable ! Ce Mercure-<br />

Mars fait craindre les vols à main armée, les filouteries<br />

et la mauvaise foi. Réserve.<br />

1 ES EXPRESSIONS POPULAJRES ne<br />

L sont pas seulement pittoresques,<br />

elles sont souvent instructives.<br />

Si vous dites : elle a les nerfs<br />

»n pelote — le grand mai de nos<br />

contemporains — vous mettez devant<br />

les yeux le spectacle d'une<br />

personne exaspérée, grinchue, qu'un<br />

mot jette hors d'elle-même, qu'un<br />

bruit soudain fait tressaillir.<br />

Le qrand secret de l'équilibre<br />

mental, c'est de savoir se détendre<br />

les nerfs. Loin de s'adonner à<br />

ce passe-temps louable, la plupart<br />

des gens travaillent à rouler leurs<br />

nerfs en pelote. Lorsque cette regrettable<br />

besogne est accomplie, il<br />

ne reste pour détendre tous ces fils<br />

délicats que la maison de santé.<br />

Garder notre sérénité dans un<br />

milieu où, trop souvent, tout est<br />

bruit et confusion, tel est le problème<br />

que doivent résoudre la plupart<br />

de nos contemporains.<br />

Ce problème peut être résolu. Le<br />

meilleur moyen est de limiter le<br />

fardeau qui repose sur notre esprit.<br />

Si nous permettons à toutes<br />

ies angoisses, tous les soucis, toutes<br />

les corvées de l'existence de nous<br />

envahir en foule, nous sommes perdus.<br />

Mais si nous apprenons l'art<br />

d'ajuster notre fardeau mental et<br />

spirituel aux forces que nous possédons,<br />

nous découvrons qu'il est<br />

possible de mener à bien une tâche<br />

très lourde en conservant un<br />

équilibre imperturbable.<br />

Comment y parvenir ? D'abord<br />

ne portez pas deux fardeaux à la<br />

fois. Ainsi, pourquoi, écrasé par<br />

les soucis d'aujourd'hui, allez-vous<br />

en repêcher dans le passé ? Demain<br />

vous apparaît un morceau<br />

de temps aussi chargé qu'un siècle<br />

; vous commettez la faute d'envisager,<br />

outre les difficultés qu'il<br />

apportera, celles dont l'avenir vous<br />

semble qros. Hier, aujourd'hui, demain,<br />

cela n'est-il pas trop pour un<br />

homme ? Qui ne succomberait sous<br />

cette trilogie ? Rappelez-vous que<br />

le passé est hors de notre atteinte,<br />

ni les larmes, ni les regrets n'y<br />

changeront rien. Le présent, seul,<br />

est à nous. L'avenir est imprévisible,<br />

tout au plus pouvons-nous le<br />

préparer. Mais que d'événements,<br />

que d'êtres inconnus viendront l'influencer,<br />

le détourner du cours que<br />

nous tentons de lui donner !<br />

Sériez vos fardeaux, voici la première<br />

règle. La seconde est celle-ci:<br />

ne vous hypnotisez pas sur les résultats<br />

de vos efforts et de vos entreprises<br />

; ne vous alarmez pas des<br />

chances de vos rivaux, ne tremblez<br />

pas devant les dangers de la<br />

compétition.<br />

Faites de votre mieux, donnez<br />

votre maximum et abandonnez les<br />

résultats à eux-mêmes.<br />

Une troisième règle pour trouver<br />

la paix intérieure : ne cherchez<br />

pas des explications à tous les incidents<br />

de la vie. Beaucoup d'entre<br />

eux sont fatals.<br />

Enfin, ayez confiance, repoussez<br />

l'idée de la défaite, de l'insuccès.<br />

La plupart des gens vivent<br />

dans l'attente des catastro-<br />

mm<br />

phes. Lorsque celles-ci arrivent,<br />

il est temps de<br />

songer à y parer. A<br />

quoi bon prévoir des<br />

choses pénibles qui<br />

'opuutm xkïastnafia?ftë n'arriveront jamais<br />

?<br />

PREVISIONS POUR LA SEMAINE. p o tir l'en-<br />

— L'état de l'atmosphère n'est guère s emble du<br />

favorable, en ce moment, aux lon- pays, sauf<br />

gues randonnées touristiques, ni aux dans le Nord<br />

nombreux estivants partis pour la et le Nord-Ouest<br />

mer, la montagne ou la campagne. Les où le ciel sera<br />

prévisions ne sont point encouragean- brumeux. Mais,<br />

tes, ni réjouissantes, car il semble que après de légères<br />

le temps sait appelé à demeurer ce pluies. de belles<br />

qu'il est au cours de ces prochains éclaircies se produi-<br />

jours. Cependant, une note optimiste ront l'après-midi. Très<br />

persiste, un espoir luit. On prévoit beau temps dans les<br />

en effet une première semaine de régions sud, sud-est et<br />

<strong>septembre</strong>, marquée, non point par sud-ouest.<br />

des chaleurs excessives, mais par de. JEUDI. — Persistance<br />

belles journées ensoleillées, coupées de du beau temps, particuliè-<br />

pluies heureusement courtes. Les lois rement dans le Nord et les<br />

solaires sont encore pleines d'imprévu, régions du midi. Temps frais<br />

voire même de mystère...<br />

le soir. Ciel clair et déqagé<br />

jusqu'à DIMANCHE. - Le temps sera de nuages.<br />

7 heures. Après cela, nulle réaction.<br />

assez beau dans l'ensemble du pays, VENDREDI. — Veni et<br />

q 12 à 24. heures. — Idem jusqu'à 19 heures. Chance avec de légères brumes matinales. pluies légères dans le Nord et<br />

du vendredi (Vénus). Soirée hostile et infidèle. Pluies légères dans l'Est.<br />

l'Ouest. Abaissement de la tempé-<br />

SAMEDI, 0 à 12 heures. — Décidément, ça ne va LUNDI. — Pluies persistantes dans rature. Pour le reste du pays,<br />

guère ! Soyez calmes et conciliants. Heureusement l'Est, mais beau temps dans les au- temps assez beau, ciel clair et lé-<br />

Jupiter nous vaut un bon déjeuner.<br />

tres régions.<br />

gères brumes le matin.<br />

12 à 24 heures. — Jusqu'à 15 heures, assez bonne MARDI. — Ciel clair, beau temps, SAMEDI. — Température en hausse<br />

chance, harmonie et gaieté. Profitez-en ! Ensuite, mais un peu frais le soir. Chaleurs dans la plupart des régions. Assez<br />

quelques petits cambriolages nocturnes en perspec- dans le Sud-Ouest et le midi. fortes chaleurs dans le Sud-Ouest, le<br />

tive. Ne laissez pas votre clef sur la porte. — J. E. MERCREDI. — Beau temps Centre, le Midi et le Sud-Est.


É, BURKE ! tu as lu le Los<br />

Angeles Daily Herald d'aujourd'hui<br />

? Non. Eh bien, tu<br />

as eu tort. On y parle de toi,<br />

tu sais. •<br />

Tea Bur^e, que 1 on connaissait<br />

dans tous les Etats-<br />

Unis sous la peu enviable<br />

appellation d'ennemi public<br />

numéro 3, fit une grimace et<br />

grommela : '<br />

— Qu'est-ce que tu racontes, Kennedy i<br />

Allons, fais-moi voir cela, en vitesse.<br />

L'interpellé ne se le fit pas dire deux fois.<br />

Promptement, il s'exécuta, car il savait que<br />

le chef du gang n'était guère patient. Ce<br />

dernier prit le journal et, durant quelques<br />

secondes, examina, silencieusement, la première<br />

page. Sous la manchette, son portrait,<br />

sur trois colonnes, surmonté d'un titre en<br />

caractères gras, s'étalait. On pouvait lire :<br />

« Encore un exploit de l'ennemi public numéro<br />

3. » En lettres beaucoup plus petites<br />

suivait un article relatant comment, au cours<br />

de la nuit dernière, la succursale de la First<br />

National Bank de Culver City avait reçu la<br />

visite d'une bande de malandrins qui avaient<br />

fait main basse sur un important lot de<br />

valeurs. Ted Burke, au début de sa lecture,<br />

eut un sourire, mais, bientôt, celui-ci disparut<br />

pour faire place à une expression de profond<br />

mécontentement. Il parcourait, alors, un<br />

communiqué émanant du chef de la police<br />

de Los Angeles, donnant son signalement en<br />

détail et invitant la population à faciliter<br />

le travail des détectives, en donnant tous les<br />

renseignements susceptibles d'amener l'arrestation<br />

du redoutable gangster. Une prime<br />

était promise à celui qui ferait obtenir ce<br />

résultat. Elle se montait à la coquette somme<br />

de dix mille dollars.<br />

— God Dam'ned! rugit Ted Burke, en<br />

froissant le journal, voilà qui va singulièrement<br />

compliquer nos travaux. Tout le<br />

monde connaît, maintenant, ma physionomie.<br />

Dès le premier pas dans la rue, je serai<br />

immédiatement reconnu par le premier passant.<br />

— Reste caché ici durant trois semaines,<br />

un mois, suggéra Richard dit le Tueur, après<br />

quoi, tu pourras aller te promener dans les<br />

artères les plus fréquentées de la ville, personne<br />

ne te remarquera, tu seras oublié.<br />

» Pourquoi ne pars-tu pas en auto dans<br />

ta propriété de Tunero ; tu t'y reposeras<br />

tranquillement en attendant le moment de<br />

remettre cela ? Nous, on restera en communication<br />

avec toi et nous t'informerons de<br />

tout ce qui se passera ici.<br />

— Excellente idée, Billy, mais elle ne me<br />

plaît guère. Me reposer, moi ? Mais je ne<br />

suis pas du tout fatigué. En ce moment, il<br />

y a des affaires épatantes à régler et. pour<br />

rien au monde, je ne voudrais les laisser<br />

tomber.<br />

Ted Burke, s'étant levé, froissa le journal<br />

et, mâchonnant son cigare, fit quelques pas,<br />

de long en large, dans la pièce. Il ricana et,<br />

regardant ses collaborateurs qui demeuraient<br />

silencieux, il leur lança :<br />

— Vous n'avez que cela à me proposer :<br />

me reposer. Ah çà, est-ce que je vous<br />

gêne ? Est-ce que vous auriez l'intention de<br />

vouloir travailler sans moi ?<br />

Encore un court silence et il poursuivit :<br />

— Et vous me conseillez cela trois semaines<br />

avant l'arrivée à San-Francisco du<br />

Théodore - Roosevelt. La plus belle affaire<br />

que nous avons eue jusqu'à ce jour : les<br />

diamants du célèbre bijoutier hollandais Cornélius<br />

van Goitsenhoven, qui représentent<br />

une fortune estimée à plus de cinq millions<br />

de dollars. Et vous voudriez que je laisse<br />

passer cela, mes amis ! Ah, ça non, jamais !<br />

Le gangster alluma un nouveau cigare et<br />

se versa un verre de whisky qu'il vida d'un<br />

trait. Il déclara ensuite :<br />

— Fâcheuse histoire que cet article !<br />

J'avais pourtant bien pris toutes mes précautions<br />

dans l'affaire de la « First National<br />

Bank ». Nous n'avons pas laissé le moindre<br />

indice là-bas. Comment ont-ils su que j'étais<br />

l'auteur du vol ?<br />

Un des, bandits, qui réporftlait au sobriquet<br />

du Rat, s'approcha du chef en se dandinant.<br />

— Qui sait, dit-il d'une voix nasillarde,<br />

quelqu'un a peut-être parlé !<br />

Burke, brusquement, se retourna, le regard<br />

mauvais.<br />

— Qu'est-ce que tu racontes ? Il y aurait<br />

un mouchard dans la bande. Qui ça ?<br />

Malheur à lui si je le pince. J'aurais tôt fait<br />

de lui régler son compte. Hé, le Rat ! As-tu<br />

des soupçons ?<br />

L'interpellé haussa les épaules et hocha<br />

négativement la tête.<br />

— Moi, je ne soupçonne personne. C'était<br />

une simple supposition.<br />

Il s'éloigna, regrettant d'en avoir trop dit.<br />

Le chef du gang, ayant repris place dans<br />

son large fauteuil de cuir, se plongea dans<br />

de proforides réflexions.<br />

— Il n'y a pas, déclara-t-il brusquement,<br />

il faut trouver une solution. Je ne peux<br />

laisser passer cette affaire des diamants de<br />

Cornélius van Goitsenhoven.<br />

Kennedy, qui remplissait, à ses côtés, les<br />

fonctions de second, lui répondit :<br />

— Hé ! Ted, j'ai trouvé une solution,<br />

seulement, elle est très hardie.<br />

— Parle !<br />

— Tiens, vois cette annonce dans le journal,<br />

elle ne te dit rien ?<br />

Le gangster consulta de nouveau le Los<br />

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NOS CONTES D'ACTION<br />

LA FIN<br />

DE L'ENNEMI PUBLIC N° 3<br />

par GEORGE FRONVAL<br />

Angeles Dailg Herald à l'endroit indiqué par<br />

son collaborateur. Il lut :<br />

DOCTEUR ROBINSON W. G.<br />

■ Soins de beauté<br />

Chirurgie esthétique<br />

Modifications du visage<br />

8 Pasadena Avenue, Hollywood.<br />

— Tu comprends ?<br />

r<br />

— Evidemment, Kennedy, et ton idée<br />

n'est pas bête. Ce bonhomme qui embellit les<br />

visages des vedettes de cinéma saura certainement<br />

modifier le mien au point de le<br />

rendre méconnaissable.<br />

— Il faudra du cran !<br />

— Est-ce que je n'en ai pas ? J'aime mieux<br />

souffrir quinze jours, trois semaines, s il<br />

le faut, mais, pour rien au monde, je ne<br />

veux manquer l'arrivée du Thcodore-Robsevelt.<br />

11 heures du soir. Hollywood dort. Quelques<br />

studios encore travaillent, illuminant de<br />

larges taches blanches l'étendue sombre de<br />

la nuit. Dans sa clinique, le docteur Robinson,<br />

le célèbre praticien, est seul dans son<br />

bureau, travaillant à des écritures.<br />

•Tout à coup, on frappe à la porte. Le<br />

praticien, surpris d'être dérangé à pareille<br />

heure, se lève et s en va ouvrir. Dans l'entrebâillement,<br />

deux hommes paraissent.<br />

— Le docteur Robinson ? demande l'un<br />

d'eux.<br />

— C'est moi.<br />

— Parfait. Nous avons à vous parler.<br />

Le chirurgien va pour protester, dire que<br />

le moment est mal choisi pour un entretien.<br />

Mais, devant la mine décidée des deux visiteurs<br />

et. d'autant plus qu'il a remarqué que<br />

l'un deux tient un revolver braqué dans sa<br />

direction, il s'exécute.<br />

— Qu'y a-t-il pour votre service ?<br />

Ted Burke s'avance en pleine lumière et<br />

déclare :<br />

— Regardez-moi bien, me reconnaissezvous<br />

?<br />

— Non. Pas du tout.<br />

— Ah çà ! Vous ne lisez jamais les journaux<br />

; je suis Ted Burke, Ted Burke,<br />

l'ennemi public numéro 3.<br />

A cette annonce, le praticien blêmit. Le<br />

gangster le remarque et sourit.<br />

— N'ayez crainte, nous ne vous voulons<br />

LE 4 SEPTEMBRE 1938<br />

aucun mal. Au contraire, c'est un service<br />

que nous venons vous demander. Et nous<br />

vous paierons largement.<br />

— De quoi s'agit-il ? marmonne, tout<br />

tremblant, le docteur Robinson.<br />

— Voilà : mon visage est trop célèbre,<br />

non seulement il est familier des « tecs » (1),<br />

mais depuis que. j'ai eu mon portrait en<br />

première page des journaux, tout le monde<br />

le connaît. Cela me cause un préjudice terrible.<br />

Vous comprenez ! J'ai songé à vous<br />

et je me suis dit : « Ce bon docteur Robinson<br />

est un as de la chirurgie esthétique, il<br />

saura te faire un autre visage, te rendre<br />

méconnaissable. Vas donc le voir ! » Alors,<br />

cher ami, je suis venu sans plus attendre.<br />

Le docteur Robinson ne sait que répondre.<br />

Le gangster, le visage ironique, poursuit :<br />

— Je vous paierai le prix qu'il faudra,<br />

mais il faudra me promettre d'être discret.<br />

Il est vrai qu'il y a le secret professionnel.<br />

Seulement un mot malheureux est si vite<br />

prononcé. Alors 1<br />

— Très bien. Passez dans la salle d'opération,<br />

je vais vous faire cela immédiatement.<br />

Quelques instants plus tard, Ted Burke,<br />

étendu sur la table métallique, offre son<br />

visage aux mains du praticien. Celui-ci,<br />

l'ayant endormi, se livre à un travail délicat,<br />

tandis que Kennedy ne le quitte pas une<br />

seconde des yeux.<br />

/Trente minutes, ainsi, s'écoulent dans un<br />

impressionnant silence.<br />

Le docteur Robinson, défaisant ses gants<br />

de caoutchouc, se retourne vers le second<br />

gangster.<br />

— C'est fini ! Il ne va pas tarder à se<br />

réveiller.<br />

Peu après, un inintelligible grognement<br />

se fait entendre. C'est Ted Burke qui revient<br />

à lui: Le praticien, s'adressant à Kennedy,<br />

prodigue ses conseils.<br />

— Il a la tête entourée de pansements. Il<br />

doit se tenir tranquille, ne pas parler et surtout<br />

ne pas défaire les bandes avant trois<br />

semaines. Dans vingt et un jours, il pourra<br />

les enlever.<br />

— Merci, docteur !<br />

Ce disant, Kennedv, soutenant par le bras<br />

Ted Burke qui, péniblement, s'est levé sur<br />

ses jambes, tend deux billets de mille dollars<br />

au chirurgien qui les refuse.<br />

Les deux qangsters s'éloignent. Arrivé sur<br />

le seuil de la porte, Kennedy, brusquement,<br />

se retourne, braque son revolver et presse<br />

plusieurs fois sur la détente. Le malheureux<br />

docteur Robinson. le corps criblé de balles,<br />

s'affale sur le plancher dans une mare de<br />

sang.<br />

Sans plus attendre, les deux bandits regagnent<br />

rapidement une auto qui, tous feux<br />

éteints, les attend sur le bord de la route.<br />

Trois semaines ont passé.<br />

Vingt et un jours de torture pour Ted<br />

Burke qui a dû demeurer, tout ce temps,<br />

le visage enveloppé dans un pansement qui<br />

le faisait ressembler à l'homme invisible au<br />

célèbre film. Durant vingt et un jours, il a<br />

dû rester tranquille, silencieux, et suivre un<br />

régime alimentaire très sévère.<br />

Enfin, son martyre est terminé. Un de ses<br />

acolytes, une paire de ciseaux à la main,<br />

coupe l'enchevêtrement des bandes qui emprisonnent<br />

sa figure. Cette carapace tombe,<br />

ses yeux revoient enfin cette lumière qui<br />

leur manquait tant.<br />

Alors, les malandrins, qui se trouvent<br />

groupés autour de leur chef, poussent un<br />

cri d'étonnement. Leurs visages reflètent la<br />

stupéfaction la plus vive.<br />

— Qu'est-ce qu'il y a ? questionne Ted<br />

Burke, intrigué.<br />

Pas un seul n'ose répondre. Le chef se<br />

lève, s'approche d'une glace, il laisse échapper<br />

un juron. Le visage qui s'y trouve reflété<br />

est nouveau pour lui, mais, sur la joue droite,<br />

on peut lire, gravée dans la chair, la lettre<br />

N et sur celle de gauche, inscrit de la<br />

même façon, le chiffre 3.<br />

— Numéro 3, murmure le misérable d'une<br />

voix blanche, numéro 3.<br />

Alors, comprenant qu'il est à jamais perdu,<br />

Ted Burke, homme traqué, sort son revolver<br />

de sa qaine et en approche le canon de sa<br />

temDe. Une détonation et il s'écroule.<br />

Ted Burke, ennemi public numéro 3, s'est<br />

fait justice.<br />

Le docteur Robinson s'est bien vengé.<br />

GEORGE FRONVAL.<br />

Reproduction<br />

par la Société des gens de lettres<br />

,- ( . 1) .T ecs : mot d'a'^ot américain désignant les<br />

détectives.<br />

POUR<br />

, iD CONSULTATIONS<br />

^ CONCOURS A*!<br />

k2L TRAIN-RADIO />/<br />

ETC. Sp/ I<br />

• A DECOUPER f


* LE 4 SEPTEMBRE 1938 iiiHimtHiiiiiiiiiHiiHHiittmHMmHiniiMmmmi! DIMANCHE-ILLUSTRE •"»■••»*<br />

LES ROMANS DE LA VIE<br />

LES COLONS BLANCS, DESIREUX DE VENGER LEURS FRERES MASSACRES,<br />

ATTAQUENT UN VILLAGE D'INDIENS 1ROQUOIS<br />

AR UNE BELLE JOURNÉE du mois de juin 1655,<br />

une longue file de canots remontait le Saint-<br />

Laurent dans £ette partie de son cours où<br />

l'influence des grands lacs, des « mers douces<br />

», comme on disait alors, se fait encore<br />

sentir. Ces embarcations portaient une<br />

troupe d'Iroquois revenant d'une expédition<br />

fructueuse,- à en juger par le butin amoncelé<br />

et par les cinq prisonniers entassés<br />

pêle-mêle : un qarçonnet et quatre fillettes<br />

dont les deux plus jeunes sanglotaient.<br />

Jean, Elisabeth et Marie Moyen, Marie-Madeleine et Geneviève<br />

M-acard, habitaient avec leurs parents l'île aux Oies,<br />

située sur le feuve, non loin de Montréal, et qui tirait<br />

vraisemblablement son nom des nombreuses oies sauvages<br />

ayant accoutumé d'y élire domicile.<br />

Moyen était un Parisien qu'avait tenté la vie libre du<br />

nouveau monde. La Compagnie de la Nouvelle-France lui<br />

avfeit concédé la plus grande partie de l'île où il avait<br />

exécuté des travaux considérables, les terres de ce pays<br />

neuf se prêtant à toutes sorte de cultures et récompensant<br />

au centuple ceux qui les travaillaient. Le qibier y abondait.<br />

Moyen avait élevé sur son domaine une habitation en bois;<br />

il vivait là depuis quelques années, entouré de sa femme,<br />

de ses enfants et de plusieurs domestiques, ne regrettant<br />

pas, semble-t-il, les rives de la Seine.<br />

Les Jeux petites Macard se trouvaienf être, par leur<br />

mère, les arrière-petites-filles de Louis et de Marie Hébert,<br />

les premiers colons de la Nouvelle-France.<br />

Ce matin-là, Moyen, retenu chez lui par quelques travaux<br />

d'intérieur, avait envoyé ses domestiques à l'extrémité<br />

opposée de l'île pour y accomplir une besoqne urgente ;<br />

sa femme vaquait aux soins du ménage. Élisabeth, son<br />

frère et sa sœur se trouvaient devant la maison Jorsque,<br />

des buissons voisins, quelques sauvages bondissent sur eux,<br />

les saisissent brutalement et, malgré leurs cris et leur<br />

résistance, les emportent en courant dans la direction du<br />

fleuve. D'autres Indiens, hideux sous le tatouage qui les<br />

recouvre, se glissent vers les bâtiments. Le chef de famille,<br />

attiré par le bruit, est abattu sur le seuil de sa demeure<br />

; sa femme égorgée à l'intérieur. En quelques minutes,<br />

tout est visité, fouillé, et un vaste butin transporté<br />

dans les embarcations où se trouvent déjà les pauvres enfants,<br />

à demi-morts d'effroi.<br />

Le convoi se met en marche. Il .est bientôt rejoint par<br />

un second convoi qui vient de piller la demeure des Macard.<br />

Une fumée noire s'étend sur l'île entière. Les enfants<br />

se regardent avec épouvante : ils ont compris que les<br />

sauvages viennent d'incendier l'établissement ; dans peu<br />

d'instants, il ne restera rien de ce qui fut pour eux le<br />

foyer.<br />

Elisabeth Moyen, âgée seulement de quinze ans, et<br />

l'aînée de la petite bande, oublie ses propres angoisses pour<br />

consoler et apaiser ses compagnons d infortune avec un<br />

instinct tout maternel. Jean-Baptiste n'a que treize ans ;<br />

Marie, onze ans ; les deux petites Macard, plus jeunes<br />

encore, ne se rendent pas bien compte de ce qui arrive.<br />

Tous savent leurs ravisseurs capables des plus atroces<br />

cruautés, et une terreur sans nom les tient prostrés, les<br />

uns contre les autres.<br />

A<br />

QUELQUES LIEUES DE LA, au confluent de l'Ottawa et<br />

du Saint-Laurent, une autre île longue et basse s'éten-<br />

dait. Sur une des pointes extrêmes s'élevaient une trentaine<br />

de petites habitations « solides, à toits pointus, protégés<br />

par des redoutes ». Ër, arrière, sur une éminence, un bâtiment<br />

plus grand dominait, environné d'une haute palissade.<br />

Villemarie de Montréal n'avait encore que treize<br />

années d'existence.<br />

La nouvelle colonie prospérait au milieu de bien des<br />

vicissitudes, grâce à l'admirable énergie des chefs, à l'endurance<br />

et au dévouement de tous, et s'élevait comme un<br />

rempart inexpugnable contre .lequel échouaient les entreprises<br />

les plus hardies. Pour se venger de leur impuissance,<br />

les Iroquois s'attaquaient à tous les colons isolés. Par des<br />

meurtres et des enlèvements comme ceux qu'ils venaient<br />

de commettre à l'Ile aux Oies, ils espéraient abattre peu<br />

à peu le courage des Français exécrés. C'était la « guerre<br />

d'usure » où il n'y avait point de tranchées, mais dans<br />

laquelle la nature, redoutable en ces régions, se faisait trop<br />

souvent complice dé l'agresseur.<br />

Lorsque Maisonneuve, le gouverneur-fondateur de Montréal,<br />

apprit le nouveau forfait des Iroquois, des larmes<br />

jaillirent de ses yeux, car son cœur était toujours prêt à<br />

s'émouvoir des souffrances d'autrui. Des mesures furent<br />

aussitôt prises pour tenter d'arrêter les ravisseurs. A la<br />

nuit tombante, toute une flottille composée de Français<br />

et d'un groupe de Hurons fidèles, quittait la ville sous les<br />

ordres du major Lambert Closse qui avait suivi Maisonneuve<br />

au Canada « pour combattre le bon combat » et<br />

était devenu la terreur des Iroquois.<br />

D<br />

APRÈS les renseignements recueillis, les pillards devaient<br />

chercher à suivre de nuit le bras du fleuve le plus<br />

éloigné, de manière à n'être pas aperçus. Il s'agissait de<br />

les arrêter auparavant. Justement, à cet endroit, une presqu'île<br />

boisée s'avançait au sein des eaux, formant une anse<br />

naturelle propice aux embuscades ; ce fut là que se dissimulèrent<br />

les poursuivants.<br />

Les heures passaient, et Closse commençait à doutèr de<br />

la véracité des renseignements fournis, lorsqu'un des canots,<br />

envoyé en reconnaissance, revint lui apprendre qu'un<br />

certain mouvement se manifestait sur le versant opposé de<br />

la pointe qui les abritait. Un examen plus appronfondi<br />

révéla que les Iroquois, avertis probablement par un traître<br />

du piège qui leur était tendu, avaient renoncé à suivre<br />

le fleuve et débarqué sous le couvert des bois pour traverser,<br />

par terre, la zone dangereuse, transportant avec<br />

eux, aù prix de mille difficultés, canots, butin et prisonsonniers.<br />

Les Français s'élancèrent à leur poursuite ; mais les<br />

fuyards avaient une grande avance ; on dut renoncer à<br />

les joindre. Force fut de rentrer à Montréal, le cœur gros.<br />

Le major Closse ne se laissa point décourager par<br />

l'échec de sa première tentative et se concerta avec le gouverneur<br />

sur ce qu'il convenait de faire. Puisque la force<br />

avait échoué, pourquoi n'aurait-on pas recours à la diplomatie<br />

? Il fut décidé que le major irait en parlementaire,<br />

avec quelques compagnons, trouver les Iroquois chez eux<br />

pour tâcher d'obtenir un échange de prisonniers.<br />

Dès qu'on eut repéré avec certitude le lieu où étaient<br />

retenus les petits otages, la dépuration s'enfonça dans la<br />

forêt. Les négociations entamées avec le concours d'un<br />

interprète réussirent pleinement ; les enfants furent cédés<br />

contre quelques Agniers pris par les Français près de<br />

Montréal. Us n'avaient point trop souffert de leur captivité<br />

: les sauvages, désirant probablement s'en servir comme<br />

prix d'un marché, les avaient traités sans brutalité et<br />

confiés à une « capitainesse », femme d'un grand chef. Les<br />

« capitainesses » possédaient, grâce à leur naissance ou à<br />

quelque important service rendu à la nation, le droit de<br />

commander parmi les sauvages et de prendre part aux délibérations,<br />

comme les hommes. Celle-ci, ayant obtenu que<br />

la charge des enfants lui fût confiée, les avait soignés de<br />

son mieux.<br />

Elisabeth, déjà presque une jeune fille, avait souffert,<br />

plus que les autres, de leur angoissante situation. Elle<br />

s'était efforcée de dissimuler ses appréhensions pour ne<br />

pas effrayer ses petits compagnons et montrer à ses geôliers<br />

que rien ne pouvait faire trembler une petite Française ;<br />

mais, quand elle vit autour d'elle les honnêtes, visages des<br />

braves Montréalistes venus les délivrer, elle se mit à pleurer<br />

doucement.<br />

Dès qu'il eut obtenu la liberté des jeunes prisonniers,<br />

Lambert Closse s'empressa de prendre le chemin du retour<br />

; en traversant de vastes terrains marécageux, comme<br />

il s'en trouve tant au long du Saint-Laurent, il ne put empêcher<br />

les moustiques de s'acharner sur ces proies délicates,<br />

Élisabeth<br />

MOYEN<br />

Fille de la Nouvelle-France<br />

par FERRON-CHENE<br />

La vie des « hommes blancs » — colons ou soldats<br />

— venus, il y a quelques siècles en Amérique du<br />

Nord, a laissé le souvenir de bien des épisodes<br />

dramatiques. Au Canada, où Hurons et Iroquois<br />

étaient pour les colonisateurs des adversaires<br />

rusés, sans pitié et toujours redoutables, la tâche<br />

fut rude pour les fondateurs des premiers établis»<br />

sements européens. Notre collaborateur Ferron-<br />

Chêne retrace ici la grande aventure d'Elisabeth<br />

Moyen, fille de la Nouvelle-France.<br />

et les pauvres enfants arrivèrent à Montréal le visage<br />

bouffi et complètement défigurés.<br />

Mlle Jeanne Mance, la dévouée sœur de charité qui se<br />

penchait sur toutes les misères, avait préparé pour eux<br />

un logement dans son grand hôtel-Dieu que nous avons<br />

vu tout à l'heure sur la colline dominer les petites maisons<br />

de la rive. Une admirable fille s'était jointe à elle, l'année<br />

précédente ; Marguerite Bourgeoys originaire de<br />

Troyes et affiliée à la Congrégation de Notre-Dame du<br />

Père Fourier, s'était sentie appelée à travailler à l'instruction<br />

chrétienne des filles de la Nouvelle-France, et M. de<br />

Maisonneuve lui avait procuré le moyen de venir à<br />

Montréal. Dans une ancienne étable, dépendance de l'hôpital,<br />

elle commençait à instruire quelques enfants quand<br />

les petites Moyen et les petites Macard-vinrent qrossir son<br />

auditoire, et ce misérable bâtiment eut l'honneur de devenir<br />

le berceau de la Conqrégation de Notre-Dame, si florissante<br />

aujourd'hui au Canada.<br />

Elisabeth n'était pas seulement une écolière studieuse.<br />

Ménagère accomplie, serviable et douce, elle s'ingéniait à<br />

aider ses bienfaitrices de mille manières. Le service de l'hôpital<br />

l'attirait surtout : sa jeunesse, si tôt éprouvée par le<br />

malheur, s'y fortifiait au contact de la souffrance. Dès<br />

qu'ils apercevaient, dans les salles claires, sa mince silhouette,<br />

les pauvres malades souriaient.<br />

Parmi eux, un Iroquois blessé, irascible et sournois, avait<br />

été spécialement confié à la sollicitude de la jeune fille qui<br />

avait seule quelque influence sur cette nature primitive. Un<br />

jour que le major Closse visitait l'hôpital, l'Iroquois, profitant<br />

d'un moment d'inattention, saisit un couteau affilé dissimulé<br />

sous sa couche et, se levant avec une agilité surprenante,<br />

chercha à le planter entre les épaules du « Diable<br />

blanc ». D'un bond, Elisabeth lui avait fait face, les deux<br />

bras étendus en avant, et le coup dévié par cette brusque<br />

attaque l'atteignit à la main. Le meurtrier désarmé, on s'empressa<br />

autour de la jeune fille qui en fut quitte pour quelques<br />

semaines d'inaction.<br />

Ce tragique événement eut pour résultat de confirmer les<br />

prévisions de quelques-uns et de révéler aux deux principaux<br />

intéressés le secret de leur cœur. Au début de l'été<br />

1657, Elisabeth Moyen et Lambert Closse étaient fiancés. La<br />

tradition rapporte que le charme de la jeune fille avait<br />

touché aussi un jeune secrétaire de M. de Maisonneuve,<br />

Claude de Brigeac ; celui-ci s'inclina devant la destinée qui<br />

lui donnait pour rival son meilleur ami, et ne dévoila jamais<br />

sa flamme à celle qui en était l'objet. 11 fut, peu<br />

après, fait prisonnier dans une embuscade et martyrisé par<br />

les sauvages.<br />

Le mariage fut célébré, le 12 août, dans la modeste chapelle<br />

qui avait remplacé l'oratoire primitif, « construit avec<br />

de larges écorces ». Comme le pas ne fournissait ni huile<br />

ni cire, on suspendait devant le tabernacle, quand les provisions<br />

envoyées de France étaient épuisées, une fiole de<br />

verre remplie de « mouches à feu ». Ces mouches, très<br />

communes en Amérique, projettent une lueur vive et claire,<br />

semblable à celle de plusieurs bougies réunies.<br />

A cérémonie avait attiré bon nombre d'Indiens fidèles,<br />

L et tous les colons, heureux de témoigner au jeune couple<br />

leur sympathie. L'isolement, l'intérêt et les dangers<br />

communs créaient entre tous ces êtres, de caractères fort<br />

dissemblables parfois, une solidarité inconnue aujourd'hui<br />

en nos contrées civilisées où il semble que les facilités<br />

de relations et le frottement journalier de l'homme avec<br />

ses semblables dévelopent un égoïsme qui va grandissant.<br />

M. de Maisonneuve avait donné au nouveau ménage une<br />

concession de terrain à l'endroit où se trouve maintenant<br />

l'hôpital généajj anglais et une maison simple y avait été<br />

élevée. Lia, EHsabeth^Jbnnut le bonheur d'une union parfaite<br />

et fut, pour le guerrier qui se dépensait sans compter,<br />

la compagne vaillante qui soutenait son courage. Une<br />

petite fille, née en 1658, égayait par sa présence cette vie<br />

d'alertes perpétuelles.<br />

fV >ir U suite page 15.)


MMminul DIM ANCHE=ILLUSTRE iimimimiiMmtiimmiiiiu i i inillinillllllllillillluilllHIIllHHmiHlllH t llHlllinllimiIlllllimiilli llllllllHlili iiiimiiillllliiliiilliiiniuiili ml LE 4 SEPTEMBRE 1938<br />

L. A SUIT AU PROCHAIN NUMÉRO...<br />

TUEUR N° 2<br />

■<br />

an policier par Pierre MAC ORLAN<br />

w> ■<br />

.<br />

I<br />

ES TROIS HOMMES<br />

pénétrèrent dans la comme sa Bible, r ai la conviction<br />

toutes les recherches, était demeurée<br />

introuvable.<br />

consigne où que la dame dont le visage est, — Hum ! Te crois que nous la<br />

M. Simpson sur- peut-être, celui d'une heureuse héveillait<br />

la valise ritière, deviendra précisément celle<br />

tout en accom- à qui appartiennent les quatre<br />

plissait les gestes membres que les médecins légistes<br />

de son emploi. sont occupés à examiner.<br />

tenons, dit O'Brien à l'homme<br />

d affaires, mais dans un état qui<br />

ne peut guère permettre que de<br />

nouvelles recherches sur ses héritiers.<br />

— Où est-elle ? Cependant que sir Robert Bell, Ayant acquis, après cette visite,<br />

demanda Turner. Bertie O'Brien et sir Edouard Pel- la certitude que . la .famille de<br />

— C'est celle son discutaient sur cette hypothèse Mlle Lowland, qui pouvait être<br />

qui est sur la table... On la sent séduisante, le sergent Prince fit son Mlle Burlington, n'occupait point<br />

de loin, répondit M Simpson en apparition. Il était grand, correct une place remarquable dans la so-<br />

L inspecteur O'Brien réunit ses hommes...<br />

esquissant un sourire aimable. et courtois. Ses mains équilibraient ciété londonienne, O'Brien se diri-<br />

— Oui, oui,, il y a quelque chose toutes ses qualités. On pouvait esgea vers Soho afin de prendre<br />

les ai vus souvent, ici et au Din- bitume se tourna légèrement afin<br />

de louche. Passez-moi les pinces, timer qu'elles étaient assez puis- connaissance des résultats acquis<br />

don. D'ailleurs, je n'ai pas revu d'apercevoir O'Brien. Puis il allu-<br />

Simpson. Merci... Quant à vous, santes jpour étrangler un • bœuf. par son ami le sergent Prince.<br />

Newlett depuis deux mois. Ils ont ma sa cigarette. Ce n'était pas du<br />

MacAllen, vous pouvez vous pré- — Alors, Prince ? demanda Ber- Il trouva Prince, en manches<br />

disparu vers la même époque. tabac anglais.<br />

parer à téléphoner au Yard... Ça tie O'Brien, tout va bien entre de chemise, au centre d'un amon-<br />

— Connais-tu des copains de ce C'est alors que l'inspecteur<br />

pue lé crime... Vous allez voir. Old Campton Street et Leicester cellement de fiches illustrées d'em-<br />

Newlett ?<br />

O'Brien régla son addition puis<br />

En un tournemain la valise fut Square ? Dites-moi, vous qui êtes preintes diqitales.<br />

— Oui, bien sûr. Il y a des sortit. Il fallait laisser le Maltais<br />

ouverte. Les hommes portèrent, au mieux avec ces dames de Gé- — Alors ? demanda-t-il en refer-<br />

clients de ma maison qui le con- s'expliquer tranquillement.<br />

d'un geste identique, leur mouchoir rard Street et de Greek Street, ce mant la porte du bureau.<br />

à leur nez.<br />

que vous pensez de cette lady... — Alors ? C'est bien la fille<br />

naissent. A vrai dire, il fréquentait Il bruinait. O'Brien releva le col<br />

plutôt, ces derniers temps, les de son imperméable et fonça dans<br />

Et Turner, à l'aide de la pince là... celle qui porte un béret Toan Burlington dont vous avez<br />

qui lui avait servi à briser la ser- basque ? .<br />

vu le portrait dans le journal et<br />

« pubs » du Mile End et les « Pins le brouillard entre deux taxis,<br />

saloons » de Whitechapel High hauts comme de vieux fiacres, et<br />

rure, développa un vieux journal Le sergent Prince examina les jambes dans une valise à Vic-<br />

qui laissa apparaître dans sa dé- limage.<br />

toria. T'ai le nom de l'ami de cette<br />

Street et d'Aldgate. A mon avis, qui valsaient dangereusement sur<br />

chirure un pied humain, un pied — Te crois la connaître, fit - il.<br />

femme. Il s'appelle Paulo Cecchi...<br />

si vous cherchez l'homme, c'est la chaussée glissante.<br />

petit et potelé qui ne pouvait être Donnez-moi une heure pour con- Mais, si j'en crois cette fiche, il<br />

par là que vous avez des chances Au coin de Wardour Street et<br />

que celui d'une femme encore templer mes fiches... Le nom de n'hésite pas non plus à répondre<br />

de le trouver...<br />

de Gerrard Street, la classique<br />

jeune.<br />

sa famille : Lowland, ne me dit au nom plus prestigieux de Marcel-<br />

Mais l'heure du souper appro- silhouette d'une -fille guettait la<br />

— ]e vais téléphoner au Yard, rien... Mais, naturellement, c'est de-Noyon... Te peux vous confier<br />

chant, les clients commençaient à triste aventure nocturne.<br />

fit MacAllen.<br />

sans importance parce que vous également que Marcel-de-Noyon<br />

s'installer dans l'établissement. La — Vous ne m'accompagnez pas,<br />

— Que vous avais-je dit avant pensez bien que la plupart de ces et Tohn-le-Duchter c'est la même<br />

plupart d'entre eux saluaient fa- monsieur ?<br />

d'entrer ici ? répondit Turner en filles vivent sous des noms d'em- chose. "Vous trouverez des renseimilièrement<br />

le patron en français, O'Brien allait continuer sa route<br />

fouillant de sa pince dans la maprunt. Mais le visage me donne gnements sur cet individu soit dans<br />

mais un français qui n'était pas vers le Dindon, quand une idée<br />

cabre valise.<br />

une impression qui ne peut être Old Campton Street, soit à Whi-<br />

très pur. Quelques femmes, des subite'le contraignit à s'arrêter de-<br />

Le délégué de Scotland Yard, le fausse. Savez-vous que cette femtechapel High Street... L'homme<br />

Françaises et des Belges, parlaient vant la fille. Elle n'était point laide.<br />

haut. Les hommes, pour la plupart, Mais l'inspecteur ne le remarqua<br />

chef inspecteur O'Brien, fit son enme ressemble, en _ plus jeune — en question est dangereux.<br />

étaient bien vêtus et bien nourris. même- pas.<br />

trée dans la consigne de Victoria mais le portrait n'est sans doute<br />

Ils ressemblaient à des commer- — Voulez-vous boire quelque<br />

Station, une vingtaine de minutes pas très récent — à une certaine<br />

çants aisés. Mais un je ne sais chose de chaud ?<br />

après le coup de téléphone du poli- Toan Burlington, une ancienne girl<br />

quoi « d'affranchi » dans leurs<br />

ceman. Il était suivi d'une demi-<br />

Elle accepta en souriant.<br />

d'une équipe de Cardiff... Il y a<br />

attitudes ne tardait pas à révéler<br />

douzaine de « coppers » qui por-<br />

— Alors, accompagnez-moi au<br />

deux ans elle était elle-même capi-<br />

'INSPECTEUR<br />

taient sur la manche le galon blanc<br />

Bertie O'Brien leur véritable personnalité. Quant Dindon. -<br />

taine d'une troupe de danseuses,<br />

et rouge.<br />

réunit ses hommes dans un aux femmes, correctement vêtues,<br />

mais une triste capitaine. Entre<br />

Elle prit familièrement son bras,<br />

Bertie O'Brien avait la réputa-<br />

L petit « pub » de Whitecha- d'ailleurs, elles appartenaient à la<br />

nous, c'était, sans aucun doute, une<br />

mais l'inspecteur rompit le geste.<br />

tion d'être un des plus fins détecpel<br />

High Street, dont le patron rue de Londres et de Paris.<br />

proxénète. Toutefois, nous n'avons<br />

Ils marchèrent côte à côte jusqu'à<br />

tives de Scotland Yard. C'était un jamais pu la prendre sur le fait.<br />

était un indicateur précieux. Il y Presque tous ces hommes étaient un immeuble d'aspect délabré. Une<br />

homme cultivé, courageux, et qui<br />

avait là Tom-le-Beau-Sujet, vêtu dangereux, non seulement pour<br />

— Crime crapuleux, dit sir<br />

petite porte vermoulue s'ouvrait sur<br />

cachait ces qualités et d'autres<br />

en ouvrier chômeur ; Bob Lantern, Londres, mais pour le monde en-<br />

George Bell en esquissant une gri-<br />

un couloir humide dont les murs<br />

sous un aspect assez jovial. Il était<br />

habillé en petit bourgeois, et Timmy tier. Les uns et les autres, selon<br />

mace de dégoût.<br />

laissaient voir des traces de sal-<br />

haut comme un chêne et aurait pu<br />

Crab, le plus jeune (il n'avait que leur intelligence des affaires, conpêtre. Au fond du couloir, une lan-<br />

—- Et cette T°an Burlington, de-<br />

« challenger » avec succès un des<br />

vingt-cinq ans) et qui en paraistrôlaient tous les commerces infâterne japonaise en papier peint<br />

manda O'Brien, vivait avec un<br />

meilleurs poids « demi-lourds »<br />

sait dix-huit. Timmy était habillé en mes. Il y avait là parmi eux des re- découvrait l'accès d'un petit esca-<br />

ami, naturellement ?<br />

d'Angleterre. Mais il n'abusait ja-<br />

« monsieur - qui - fait - les-coursesceleurs dont la signature valait de lier qui descendait au sous-sol. Ce<br />

— Un ou des, répondit Prince.<br />

mais de sa force physique.<br />

pour-une-maison-de-commerce-qui l'or : tel Georgy-le-Fence (le four- « club » n'était point luxueux. Il<br />

— J'ai deux petits copains, di-<br />

— Voilà les gens dont nous n'a-pas-le-moyen-de-payer-un-unigueur) qui buvait un limon squash s'y trouvait le nécessaire pour<br />

sait-il.<br />

voudrions connaître les noms, fit forme-à-un-groom ». Il portait un en compagnie d'un petit homme boire. Le centre de la salle était<br />

Et il sortait de chacune des<br />

O'Brien. L'affaire ne sera pas lon- pull-over assez usagé, des knicker- trapu et grisonnant dont il ne se- vide et l'on pouvait y danser.<br />

oches de son pantalon un revolver<br />

gue à débrouiller quand nous conbockers fatigués, des bas de courait venu à l'idée de personne de<br />

O'Brien était entré après avoir<br />

Sien nickelé.<br />

naîtrons le nom de l'ami de Toan leur douteuse et des souliers en suspecter l'honorabilité.<br />

montré patte blanche. On le con-<br />

— Bonjour, Turner, dit O'Brien.<br />

Burlington. C'est le drame classi- mauvais état. A Timmy Crab, pre- O'Brien, qui se tenait bien trannaissait. On. c'est-à-dire le mon-<br />

C'est la valise en question ?<br />

que du « milieu ». Mais, voilà ! mier lieutenant de Bertie O'Brien, quille en tête à tête avec une assieur brun en habit et le chasseur<br />

Il se pencha sur les débris hu-<br />

Connaîtrons-nous le nom de l'ami ? était assigné le rôle délicat d'errer siette pleine de raviolis, examinait vêtu d'un uniforme bleu clair qui<br />

mains.<br />

— C'est .possible. Venez me avec précision dans le Mile End. bien les personnages qui l'entou- vérifiait les cartes d'adhérents à<br />

. — Allons, soupira-t-il. C'est du voir, O'Brien, dans une heure à principalement autour d'Adgate raient : « C'est parmi les jeunes l'entrée.<br />

sale travail. Et l'homme, dit-on, a mon bureau.<br />

Station, dans Whitechapel High malfaiteurs encore mal nourris que<br />

Quelques couples se reposaient<br />

été créé à l'image de Dieu. Les deux policiers prirent congé Street et au début de Commercial je trouverai mon homme. Les au-<br />

autour de la salle. Il y avait là des<br />

Il se tourna vers les « coppers ». de leurs chefs et se séparèrent Road.<br />

tres ne sont pas assez bêtes pour<br />

dactylos sportives, des artistes et<br />

— Emballez-moi cette valise. sous la voûte qui relie les deux Bob Lantern devait explorer les demander au crime de les nourrir. »<br />

des hommes bien habillés, parmi<br />

Prenez-la avec des gants à cause bâtiments de Scotland Yard. Prince alentours de Charing Cross. Tom- Ainsi pensait O'Brien qui avait lesquels O'Brien chercha une figure<br />

des empreintes possibles. Nous se dirigea vers la Parade des Horse le-Beau-Sujet se réservait le quar- de l'expérience. Il savait également de connaissance. Il la trouva. Ce<br />

allons essayer de reconstituer le Guards et O'Brien suivit l'Emtier des docks entre Shadwell et que les « honorables commerçants » n'était que Bob Lantern qui, pour<br />

puzzle. A propos, Simpson, depuis bankment dans la direction du pont Limehouse Causeway. Quant à n'hésiteraient pas à le fusiller s'ils la circonstance, représentait hono-<br />

combien de temps cette valise se de Charing Cross.<br />

O'Brien il gardait pour soi une le trouvaient un jour ou une nuit<br />

rablement la silhouette sympathique<br />

trouvc-t-elle dans votre bibliothè- A vrai dire le détective ne pa- exploration méthodique de Soho. en travers de leur route. Mais<br />

d'un petit commerçant du Strand.<br />

queraissait<br />

pas préoccupé par cette Chacun des policiers de l'équipe O'Brien savait se servir d'un « feu »<br />

Simpson regarda l'étiquette de affaire. Sa récente conversation O'Brien commandait à toute une<br />

O'Brien se dérangea pour lui<br />

aussi bien que n'importe qui par-<br />

la consigne :<br />

avec Prince éclairait assez bien la bande d'individus, plus ou moins<br />

serrer la main. Il interrogea des<br />

mi les plus adroits compagnons du<br />

yeux.<br />

— Depuis dix jours, sir. situation. Le doute n'était pas pos- recommandables, qui appartenaient pistolet automatique. Tout en fu-<br />

— Il fait terriblement chaud, sible. Pour des raisons d'intérêt ou à la policé, parce qu'ils ne poumant une cigarette, maintenant qu'il<br />

— Rien, répondit Bob. , Puis il<br />

Turner. Nous comptons sur vous de vengeance, un ruffian quelvaient faire autrement. Leur dé-<br />

ajouta... Et la « gai » (fille).<br />

avait fini de dîner, il tâtait dans<br />

pour apprendre tout ce qui conconque avait tué une femme qui vouement était absolu sinon cor- les poches latérales de ses panta-<br />

— Elle tient le bout d'un fil.<br />

cerne le passage du propriétaire de paraissait tenir un rang dans le dial, car Scotland Yard les tenait lons la crosse froide de ses armes.<br />

Tout à l'heure je la confesserai.<br />

cette valise dans cette gare. commerce nocturne qui donne au dans sa griffe de fer pour des Et c'est sans en avoir 1 air qu'il O'Brien revint s'asseoir à côté<br />

Quand le chef-inspecteur Bertie quartier soi-disant français de raisons qui ne leur permettaient au- entendit la voix du Maltais qui de sa compagne.<br />

O'Brien se trouva avec ses « pa- Londres un caractère assez peu cune défaillance.<br />

interpellait un grand garçon, ap- —; Qui es-tu ? lui demanda celletrons<br />

» au deuxième étage de flatteur pour notre renommée. Ce- La nuit était tombée quand Berpuyé contre la porte d'entrée restée ci.<br />

Scotland Yard, au bout du couloir, pendant la certitude d'avoir déchiré tie O'Brien, discrètement armé ouverte sur la rue. Ce jeune hom- • Elle parlait l'anglais avec assez<br />

il commença, tout d'abord, par dé- un bon morceau du voile qui re- jusqu'aux dents, pénétra dans un me, comme il faut s'y attendre, de difficulté.<br />

glier sur le bureau de sir George couvrait le mystère de Victoria petit café de Dean Street tenu par était vêtu d'un complet gris à — Te suis Loud, le boxeur, ré-<br />

ell un journal du matin qui don- Station ne réjouissait pas outre un Maltais, indicateur de la police, épaules carrées. Il était coiffé d'un pondit O'Brien.<br />

nait en quatrième page le portrait mesure Bertie O'Brien.<br />

que l'on appelait Lucien-le-Fran- feutre clair négligemment placé de — Ah ! bien vrai, répondit la<br />

d'une dame au visage mutin, un « Nous aurons du mal, pensait çais. C'était un gros monsieur à côté sur ses cheveux d'ébène en- fille, si on m'avait dit. il y a une<br />

béret coquettement posé sur le coin O'Brien... Même si nous parvenons moustaches courtes, dont les yeux duits d'une colle qui les plaquait heure, que je ferais ta connais-<br />

de l'oreille. Un article très court à identifier la victime. C'est encore bleus à fleur de tête paraissaient comme une calotte vernie. sance, j'aurais crié : « Au feu ! »<br />

suivait cette photographie. Il était une histoire de stupéfiants dont perpétuellement ahuris. Bien en- — Dis donc, Benny, est-ce que Elle ajouta :<br />

question en quelques liqnes d'une l'origine n'est peut-être pas lontendu, ce n'était qu'une apparence, tu as vu le Bob Newlett ces — T'aime les boxeurs.<br />

certaine jenny Lowland, de Londonienne. T'ai vingt chances contre<br />

dres, que l'on recherchait pour un une pour qu'avant la fin de cette<br />

héritage. Cette nouvelle n'était semaine j'aille faire un tour à<br />

point sensationnelle et ne compor- Paris afin de serrer la main de cet<br />

tait rien de désagréable. Cepen- excellent Verdelot. »<br />

dant Bertie O'Brien se mit à mor- Comme il ne pouvait guère agir<br />

dre sa courte moustache brune, avant d'avoir reçu les renseigne-<br />

et d'un coup de pouce rejeta son ments de Prince, O'Brien s'en alla<br />

chapeau de feutre beige sur la jusqu'à Bouverie Street, afin de<br />

nuque, ce qui, chez lui, précédait prendre l'adresse de l'homme d'af-<br />

toujours un effort cérébral imporfaires 0i avait fait passer le portant.trait<br />

de miss Lowland dans les<br />

— Te connais cette « brebis îournaux du matin.<br />

blanche », fit-il... le veux être Il apprit, en suivant cette voie,<br />

damné pendant un semestre si nous qu'un certain Robert Gilray était<br />

ne trouvons pas ici sa fiche dans mort à Chicago, laissant par tes-<br />

nos collections. Si vous le voulez tament une fortune rondelette à<br />

bien, sir, nous allons appeler le sa nièce miss Lowland, qui, malgré<br />

ou plus exactement une ruse de la temps derniers ? Il me doit trois — Te t'ai rencontrée déjà, fit<br />

nature. Car Lucien-le-Français livres et je ne tiens pas à le lais- O'Brien sans se troubler, tu étais<br />

était en réalité plus rusé qu'un ser tomber.<br />

au bras d'un vague copain que je<br />

coucou.<br />

Benny ricana en tapotant le bout n'ai plus revu depuis quelque<br />

— Ça fait combien de temps que d'une cigarette contre son étui : temps : Newlett, le gangster,<br />

Toan Lowland est venue ici pour — Tu me demandes ça, à moi ? — Vous connaissez Newlett ?<br />

la dernière fois ? demanda O'Brien Renseigne - toi plutôt auprès de dit la fille. Ce n'est pas mon ami,<br />

en s'assevant dans le fond du çafé- Loulou, tu sais lequel ?<br />

vous savez. C'était l'ami d'une<br />

restaurant, à cette heure désert. Le Maltais mit un doiqt sur ses camarade.<br />

— Te ne l'ai pas vue depuis lèvres en désignant du regard — Une copine de la rue ?<br />

deux mois, répondit le patron. O'Brien qui, les jambes allongées — Vous vous moquez, sans<br />

— Ah ! Et son ami ?<br />

sous sa chaise, semblait plongé doute. Elle ne fréquentait pas<br />

— Son- ami, son ami... ça dé- dans d'épaisses méditations. C'est Buckingham.<br />

pend... j'en connais plusieurs et je par de tels gestes que Lucien-le- — Tu est une belle fille, soupira<br />

ne suis pas très certain que Bob Français savait s'attacher sa clien- O'Brien. Tu es Française ?<br />

Newlett soit l'homme que vous tèle en jouant sa vie sur deux ta- — Ça s'entend à mon accent,<br />

cherchez, monsieur O'Brien... Tout bleaux.<br />

répondit la fille en riant.<br />

ce que je peux dire, c'est que je Sans ostentation, le gaucho de — Newlett est un bon garçon,


•,„,,„■«, LE 4 SEPTEMBRE 1938 iiimiiimiiHimiiMiiiiiitHiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimittiiMMiiiimiHi<br />

DIMANCHE»ILLUSTRE ••••<br />

dit O'Brien. Quand je l'ai connu, accompli, en poursuivant sa course, vous leur remettrez le type. Vous M. Cecchi était grand et mince. à régler par là. Te sens également<br />

il y a deux ans, il était marié à elle alla donner de la tête dans avez des preuves l~<br />

Il présentait le type exact de ces gue notre coquin viendra rôder du<br />

une ancienne danseuse nommée deux policemen placés là par les — Si vous appelez preuve l'ar- gentlemen de fortune interna- côté de Wardour street. Quant à<br />

Joan Burlington.<br />

soins de l'inspecteur O'Brien. Us me du crime avec empreintes digitionaux qui semblent fabriqués en vous, Bob, vous irez à Brighton<br />

— Joan Burlington ? Je ne ne firent au?une difficulté pour tales, dit O'Brien, nous n'avons série. Il était brun et rasé, son sous la forme d'un petit type du<br />

» connais pas Ce nom. C'est même s'emparer de Lucie, qui hurlait : pas de preuves. Mais la disparition visage ne manquait pas d'énergie, Strand qui vient pour ses vacances<br />

Newlett qui m'a mariée à un chô-<br />

J<br />

— Laissez-moi, je n'ai rien fait ! de la fille, celle, relative, de son mais la ruse dominait plutôt. U sur la plage et qui veut rigoler<br />

meur. Vous connaissez la combine. e suis mariée légitimement. Je suis ami, uri^e ne sais quoi d'inquiétant, ressemblait à une fouine. La peau pour son argent. C'est dire que<br />

Vous parlez d'une noce. Je n'ai vu Anglaise ' Vous n'aver pas le droit dans leur pedigree, fout cela vaut de ses joues, bien qu'il fût rasé vous fréquenterez le Palace Pier<br />

mon mari que pendant une heure. de m'arrêter... Je rentrais chez moi bien qu'on se renseigne. de près, était bleue. Naturellement, et les danerngs de Middle street.<br />

Il est allé gueuletonner tout seul tranquillement i...<br />

Pendant cette conversation, Tim- le complet qui le vêtait repro- Vous vous accrocherez, sans exa-<br />

après la cérémonie. Mais pour en — Mais qui parle de vous my Crab avait laissé sa voiture le duisait le modèle du genre. C'était gération, aux trousses de Cecchi<br />

revenir à votre danseuse, je ne arrêter, fit la voix de O'Brien, au long du trottoir de la Kings Road. un veston de serge bleue rayée de et vous vous arrangerez pour qu'il<br />

pense pas qu'on l'appelait Burling- cœur même du brouillard. Il n'est A cette heure, la plage était peu gris à épaules carrées et à taille ne vous renifle pas de trop près.<br />

ton ! Je me rappelle cette femme. pas question de vous arrêter. Je animée, bien qu'il fît beau temps. bien dessinée ; les pantalons larges, Cet individu est plus rusé que<br />

Elle n'était plus toute jeune. A vous demande tout simplement, ma Jimmy Crab se pencha sur le pa- comme il sied, complétaient nous le pensions.<br />

Dean street, où j'habitais alors, on toute belle, de me suivre. Nous rapet de pierre qui dominait la l'homme.<br />

'— T aurai le gars, répondit Bob,<br />

l'appelait Priscy.<br />

irons où vous voudrez et... vous plage et regarda la mer. Puis il — Mais je ne sais pas ce qu'elle au jeu ou à la danse. Te sens déjà<br />

— Elle se faisait peut - être me raconterez votre petite histoire. descendit l'escalier qui conduisait est devenue ! répétait Cecchi. Si que j'éprouve pour lui une sym-<br />

appeler Priscy. Mais, pour être Je suis romancier, et j'aime les aux Arcades, qui n'étaient, en vous croyez qu'il est facile de tenir pathie irraisonnée.<br />

une ancienne danseuse, c'était une histoires des autres.<br />

réalité, qu'un long alignement de en main un oiseau pareil. Pour un Bob Lantern serra la main de<br />

ancienne danseuse.<br />

Lucie comprit qu'elle était petites boutiques creusées en oui ou pour un non, elle bouclait son patron et s'en fut à Brighton<br />

— Bien sûr. En ce temps-là, dit « faite » et suivit M. O'Brien contre-bas de la Kings Road. ses malles et disparaissait. U y a afin de guetter la sortie de Cecchi.<br />

la fille, elle dansait même à Brigh- en pleurnichant.<br />

Il y avait là des poissonneries cinq semaines, elle m'a dit qu'un O'Brien abandonna ensuite Tinaton,<br />

pas au Sherrys qui n'existait<br />

où l'on vendait des huîtres et des engagement pour danser dans une my à son rôle, cependant que lui-<br />

pas, mais dans une boîte, sur la<br />

coquillages ; des petits restaurants, ville d'eaux l'appelait en France. même s'en allait dans la direction<br />

jetée. Tout au moins, Newlett le<br />

des thés, des « pins saloons », des Nous venions de nous disputer à de Soho où il pensait rencontrer<br />

disait.<br />

marchands de sorbets et de jouets cause d'une autre femme, car Joan Tom-le-Beau-Sujet pour le mettre<br />

Ils vidèrent leur verre. O Brien<br />

en caoutchouc pour les enfants. était terriblement jalouse. Elle est au courant de la situation.<br />

adressa un léger signe de tête à EST EN QUALITÉ de chauffeur Devant les « pins saloons », ma- partie, en coup de vent, sans me Tom - le - Beau - Sujet déjeunait<br />

Bob Lantern qui paya tout de de taxi que Jjmmy Crab gasins d'appareils automatiques à donner d'explication. J'espérais dans un petit restaurant de Greek<br />

suite sa consommation. C conduisit son patron Bertie louer, des jeunes qens se pressaient. chague jour recevoir de ses nou- Street. U partagea son repas avec<br />

Dehors, le brouillard s'épaissis- O'Brien, ce vendredi-là, à Brigh- On pouvait, en utilisant des appavelles. Je n'ai rien reçu.... C'est la son patron. Ainsi commençaient à<br />

sait. La rue semblait peuplée de ton. Après avoir confessé, comme reils ingénieux et pittoresques, ga- vérité, sur la Bible.<br />

se resserrer autour de la proie les<br />

fantômes.<br />

il le disait, la jeune habituée des gner des bonbons à la menthe, des — Laissez la Bible, dit le chef mailles d'un filet qui attendrait le<br />

A la porte ' du Dindon, comme trottoirs de Soho, O'Brien était tasses à café, des assiettes, des de la police, car nous ne sommes bon moment de sa capture.<br />

la jeune femme était passée aux parvenu à identifier sous le nom cigarettes et des pipes.<br />

pas d'accord sur bien des points. — C'est lui qui a fait le coup,<br />

toilettes, O'Brien adressa quelques de Paulo Cecchi, son vrai nom. le Jimmy Crab pénétra dans une Pour aujourd'hui, contentez-vous jurait O'Brien. T en donnerais ma<br />

mots à Bob qui l'avait rejoint. Corse Bob Newlett dit John-le- de ces baraques en bois et essaya de réfléchir et de peser minutieuse- gorge à la corde. Mais il y a quel-<br />

— Suivez-la.. Ne la lâchez pas. Duchter ou Marcel-de-Calvi. selon son adresse devant un appareil qui ment l'emploi du temps de vos que chose dans cette histoire que<br />

Quand la jeune femme revint l'heure et l'atmosphère du lieu où représentait une partie de football. journées et de vos nuits depuis la je ne comprends pas parce que<br />

pour rejoindre son compagnon, elle il se trouvait.<br />

Il qagna un paquet de cigarettes, fin de mai. A votre place, j'avoue- l'histoire est mal commencée. U va<br />

ne vit devant elle que le voile Pour le moment, M. Newlett ce qui lui permit de lier connaisrais... falloir mettre le grappin, mon vieux,<br />

d'un brouillard qui donnait à la avait repris son véritable état civil, sance avec le gérant de ce centre — Avouer . .. avouer .. . quoi ? sur cette damnée Burlington. ..<br />

rue un aspect abyssal. On se serait qui, à vrai dire, n'était connu que d'attractions.<br />

hurla l'autre.<br />

Celle-là aussi est dans le bain. T'en<br />

cru dans les profondeurs de la de quelques initiés en nombre in- Ce jeune homme gras, joufflu et<br />

— Oh ! moi, ce que j'en dis... ai la certitude. Elle et son ruffian<br />

mer. Un taxi qui roulait au ralenti, fime. Malheureusement pour le sé- frisé comme un ange, contraint à fit son interlocuteur qui se leva, se sont associés pour assassiner<br />

ses deux yeux jaunes luisant faiduisant gangster au petit pied, gagner sa vie dans le commerce,<br />

demain vous vous expliquerez au une femme du « milieu » dont<br />

blement dans la purée livide, res- Lucien-le-Français le connaissait ne connaissait ni Newlett, ni Yard... Emmenez-le...<br />

nous ignorons l'identité. Pas un<br />

semblait à un étrange poisson des et c'est en établissant la liste Marcel-de-Calvi, ni John-le-Duch-<br />

grandes profondeurs. •<br />

exacte des pseudonymes du triste ter, ni Paulo Cecchi.<br />

Cet ordre s'adressait aux deux<br />

tatouage, pas une trace de bles-<br />

— Quel fichu embêtement, gro- coquin que M. O'Brien avait pu<br />

policemen qui se tenaient debout<br />

sure, pas un grain de beauté !<br />

Timmy perdit son temps à parler<br />

gna la Française, il est parti. confesser la jeune femme, amie de<br />

derrière Cecchi, maintenant livide. O'Brien ricana. Puis, s'adressant<br />

d une voix tendre de ce vieux<br />

Elle baissa la tête pour foncer Benny. Grâce à son tour persuasif<br />

On ne savait si c'était de colère<br />

de nouveau à son second :<br />

copain qu'il avait perdu de vue<br />

dans le brouillard... « Alors, c'est et à la discrète mais constante me-<br />

ou de peur.<br />

— Alors, rien de nouveau dans<br />

depuis quelques années.<br />

Benny qui va m'en jouer une sérénace d'une intervention de Scot-<br />

Le lendemain, Cecchi, accom-<br />

Limehouse ?<br />

— Vous savez, dit le tenancier<br />

nade !... »<br />

land Yard, l'inspecteur avait pu<br />

pagné de plusieurs aqents de po- — Rien, répondit Tom.<br />

du « pins saloon », des qarçons de<br />

Après avoir fait quelques pas, savoir que Bob Newlett travaillait<br />

lice, de l'inspecteur O'Brien et de<br />

café et des garçons de bar, même<br />

elle devina, plutôt qu'elle n'aperçut, sous son vrai nom et comme bar-<br />

Jim Crab, fut introduit dans une<br />

quand ils ne possèdent qu'un seul<br />

un homme qui la suivait.<br />

man dans un petit café de Brighton.<br />

chambre glacée qui ressemblait à U<br />

nom comme moi et vous — je<br />

« C'est lui », pensa-t-elle. La fille ne pouvait donner<br />

un frigidaire triste. Sur une table,<br />

1 espère — ne manquent pas à<br />

Et elle se mit à courir, les ge- l'adresse exacte. Elle pensait que<br />

une bâche recouvrait un objet in-<br />

Brighton, surtout pendant la sai-<br />

AULO CECCHI<br />

noux hauts, sur le trottoir enduit cet établissement assez modeste<br />

forme.<br />

ne commit pas<br />

son. Vous me feriez voir un por-<br />

d'une humidité qrasse. Au coin de devait se trouver quelque part<br />

Le gardien de l'endroit leva<br />

l'erreur, en sortant de la<br />

trait de votre ami que je le recon- P<br />

Old Campton street, la fille aper- sous les Arcades, à côté dune<br />

cette bâche et les assistants aper-<br />

Police Station, de ne point<br />

naîtrais peut-être. T'en ai beaucoup<br />

çut tout à coup devant elle une boutique de jeux de hasard.<br />

çurent deux jambes humaines avec<br />

revenir à son restaurant sur la<br />

comme clients, mais j'ignore le<br />

les pieds et deux bras sans mains.<br />

plage. U se sentait surveillé. U prit<br />

silhouette qui lui était familière. O'Brien ayant mis la fille en lieu plus souvent leur nom et leur<br />

L'homme qui était là, lui aussi, sûr sous un prétexte indiscutable- adresse.<br />

— Paulo Cecchi, vous êtes<br />

donc le tramway à East street sans<br />

accusé d'avoir tué votre amie<br />

s'arrêter en route.<br />

s'incorporait dans le brouillard. ment légal, afin de l'empêcher de Brighton est une grande ville,<br />

Joan Burlington... Voulez-vous<br />

Ayant accompli un parcours<br />

— C'est toi, Benny ? demanda correspondre avec Newlett, pré- un hommage de la mer à la ville<br />

dire ce que vous avez fait du corps<br />

inexplicable, ce qui donnait la me-<br />

la femme d'une voix haletante. vint Jimmy Crab, son lieutenant, à de Londres. Il ne fallut pas plus<br />

de cette malheureuse et de sa tête?<br />

sure de son désarroi, il finit par re-<br />

— Oui!<br />

l'aube de la journée du jour sui- d'une demi-journée de recherches<br />

L'homme ainsi accusé eut un<br />

venir dans le petit bar où il tra-<br />

— Il est derrière moi...<br />

vant. Il ne fallait point perdre de pour répondre aux désirs de<br />

Elle reprit sa course dans la<br />

temps. O'Brien était vêtu d'un O'Brien.<br />

sursaut. U contemplait avec hébévaillait<br />

depuis deux mois.<br />

tude les restes humains en vérité<br />

L'enquête de la police avait été<br />

brume.<br />

veston de tweed de couleur chau- L'inspecteur et Tim Crab avaient<br />

peu émouvants. Cela paraissait<br />

conduite discrètement. Pour cette<br />

A ce moment, Bob Lantern,<br />

dron et d'un pantalon de flanelle ris pension au Peterson's Hôtel.<br />

grise comme un oisif distingué qui È anonyme, en dehors de l'huma-<br />

raison, M. Gilly, le propriétaire<br />

>e la fenêtre de sa chambre,<br />

malgré sa dignité naturelle, s'était<br />

nité...<br />

de l'établissement, ne connaissait<br />

se respecte. Quant à Jimmy Crab, O'Brien contemplait la mer sur la-<br />

vu contraint d'accélérer son allure.<br />

— Quel âge avait miss Burling-<br />

rien de l'aventure.<br />

Il arriva sans prudence au coin<br />

il s'était coiffé d'une casquette quelle, _ à l'horizon, brillaient les<br />

ton ? demanda le médecin légiste M. Cecchi endossa sa veste<br />

noire de chauffeur. Il conduisait feux d'un cargo. Du Palace Pier.<br />

d'Old Campton street et se heurta<br />

qui assistait à cette scène. blanche et raconta sa petite histoire<br />

un taxi honnêtement carrossé en au bout de la jetée, devant l'Aqua-<br />

violemment contre un individu. Il<br />

■— Quarant e-c i n q ans, dit à sa façon. Il avait été convoqué<br />

hauteur. L'un et l'autre des deux rium, venaient, au gré du vent, les<br />

se heurta, ce n'est pas le terme<br />

O'Brien. U corrigea : A peu près au bureau de police de Brighton<br />

exact, car avant d'aller sur le tapis<br />

compagnons ne pouvaient attirer mélodies syncopées d'un jazz.<br />

quarante-cinq «jns.<br />

puis à celui de Whitechapel à<br />

assez dur, pour le compte, comme<br />

l'attention d'un homme quelconque, _ O'Brien, satisfait de sa journée,<br />

même traqué.<br />

— Ce n'est pas Toan, dit Cecchi Londres à cause d'un accident<br />

disent les boxeurs, il sembla bien<br />

s'apprêtait à se coucher. Il était<br />

avec une véhémence extraordinaire.<br />

d'auto dont il avait été le témoin.<br />

à Bob Lantern que l'inconnu avait<br />

Us partirent pour Brighton dans délicieusement las. Le vent de la<br />

Les bras de cette femme sont des — Il ne coûte rien de déranger<br />

aidé de son mieux à la violence la matinée vers huit heures. Quand mer chasserait toutes les fatigues<br />

bras jeunes... C'est tout ce qui les gens de leur travail, dit<br />

du choc.<br />

ils arrivèrent devant im jetée du des jours et des nuits précédents.<br />

reste d'une jeune fille que vous me M. Gilly. Mais tout de même,<br />

Quand il revint à lui, au bout<br />

Pier Palace, il était neuf heures Quand il se réveilla le lendemain,<br />

montrez là...<br />

monsieur Cecchi, vous auriez pu<br />

de dix minutes, il naqeait à plat<br />

et demie environ.<br />

il était déjà tard. Le soleil incen-<br />

ventre, la tête dans le ruisseau. Il M. O'Brien descendit et laissa diait la glace de son cabinet de<br />

O'Brien fit une grimace et mit<br />

me prévenir et ne pas me laisser<br />

ne lui fallut pas longtemps pour taxi et chauffeur en station devant toilette. Il se rasa soigneusement<br />

les mains dans ses poches. Tout toute la clientèle sur les bras.<br />

comprendre.<br />

le qrill room de l'hôtel Peterson's. et descendit dans la rue pour se<br />

était à recommencer, mais dans La journée fut longue pour<br />

« O'Brien, pensa - t - il, aurait<br />

Puis, d'un pas nonchalant, il se rendre au bureau de police.<br />

une direction parfaitement mysté- Cecchi. U ne savait pas pourquoi.<br />

rieuse.<br />

U ne tenait pas en place. Devant<br />

mieux fait de prendre la filature<br />

dirigea vers la petite place de En entrant dans le bureau de<br />

On fit sortir Cecchi.<br />

la porte du bar, il inspectait la<br />

lui-même. »<br />

l'Hôtel-de-Ville, car il savait que police, le policeman assis derrière<br />

derrière ce bâtiment se trouvaient un guichet à droite dans le vesti-<br />

— C'est évident, dit le médecin plage. A l'intérieur de l'établisse-<br />

Il se redressa, essaya inutilement<br />

les bureaux de la Police Station. bule, lui dit simplement '■<br />

légiste. Ces quatre membres ne ment, quelques clients prenaient le<br />

d'apercevoir quelque chose dans le<br />

Un . policeman, casqué de blanc et — Il est là.<br />

peuvent appartenir à une femme thé : des commerçants des Arcades<br />

brouillard qui tombait par nappes<br />

portant un petit rond de drap blanc O'Brien pénétra dans le bureau d'âge moyen. Il faut chercher et trois jeunes filles en villégiature.<br />

qui se superposaient.<br />

sur la manche qauche, le reçut en du chef de la police. Un homme<br />

ailleurs.<br />

—■ Ce soir, dit Cecchi, si vous<br />

« Un qroq, fit-il, un grog. Voilà clignant des yeux amicalement. se tenait debout devant le bureau — Nous le relâcherons donc, n'y voyez pas d'inconvénient, mon-<br />

ce qu'il me faut sans perdre une — Le chef est ici ? demanda encombré de dossiers et de fiches. dit le juge commis à l'instruction sieur Gilly, je me ferai remplacer<br />

seconde. »<br />

O'Brien.<br />

— C'est M. Cecchi ?... de cette affaire.<br />

par Ned Gilson. Te dois aller<br />

Il trouva un peu plus loin, dans — Oui, c'est pour du sérieux ? M. Cecchi tourna la tête afin de U se retourna vers O'Brien.<br />

signer un papier à la police entre<br />

Dean street, ce qu'il désirait. Ce — Bien entendu, et c'est pressé. bien voir ce nouvel ennemi qui sur- — Vous surveillerez ce person-<br />

six et sept heures.<br />

n'était pas chez le Maltais, natu- Le sergent de police avait regissait silencieusement dans son nage.<br />

A six heures. M. Paulo Cecchi<br />

rellement, car l'instinct de sa proconnu la voix de O'Brien. Il se existence. Il salua d'un léger signe O'Brien serra toutes les mains accrocha sa veste de barman dans<br />

fession lui disait impérieusement montra dans le couloir. Quand il de tête et bredouilla quelques mots et, suivi de son fidèle Timmy Crab, une petite armoire des lavabos. Il<br />

qu'il était brûlé dans ce sympa- eut aperçu l'élégant costume de son qui commençaient par : Sir... il descendit l'escalier. Quand il fut lissa avec soin sa chevelure gomthique<br />

restaurant franco-italien. ami. il siffla avec admiration et L'interrogatoire d'identité fut ra- dans la rue, il regarda sa montre. mée et le chapeau sur l'oreille, il<br />

O'Brien n'avait pas perdu son hocha la tête comme une homme pidement conduit. Il fut bientôt — Il y a des trains pour Londres<br />

alluma une cigarette en prenant<br />

temps. Comme il se méfiait des qui accepte l'évidence, mais qui ne évident que M. Paulo Cecchi, aljas toutes les heures... Prévenez Bob<br />

l'air de la plage<br />

gens méfiants, il avait jugé le sé- peut en croire ses yeux. Marcel-de-Calvi, etc., n'était qu'un Lantern. Nous sommes brûlés vous<br />

Devant lui. un médiocre<br />

duisant Benny à sa juste valeur. — Augmentation ? demanda-t-il. déplorable drôle. Cependant, cet et moi, tout au moins sur la plage.<br />

orchestre de l'Armée du Salut<br />

Il l'avait vu faire un signe à une Et, sans répondre, il appela le homme, qui ne savait pas encore O'Brien, indécis, songea quel-<br />

disposait quelques pliants pour<br />

femme qui passait. Il lui avait dit policeman de service.<br />

où les policiers voulaient en venir, ques minutes.<br />

donner un concert rédempteur.<br />

deux mots et la jeune personne<br />

Comme c'était un samedi, une<br />

— Dingley, bondissez jusqu'au paraissait excessivement inquiet. — Te vais rentrer avec vous,<br />

avait honoré l'iHspecteur d'un re- Peterson's et commandez trois O'Brien n'en fut point surpris, car conclut-il.<br />

dizaine de baq oipers du premier<br />

gard intelligent. C'est pour cette<br />

bataillon du Royal Scot s'en<br />

pintes de bitter tièdes à point. il savait, par expérience, qu'un Us rencontrèrent Bob Lantern allaient nonchalamment, le plaid<br />

raison que Bertie O'Brien avait C'est M. O'Brien qui offre la homme, quel qu'il soit, peut tou- dans un petit pub de Londres fré- sur l'épaule, donner un concert sur<br />

emmené la racoleuse au Dindon ; tournée.<br />

jours manifester de l'inquiétude quenté par des journalistes.<br />

la terrasse du Palace Pier.<br />

et c'est pour cette raison égale- — De bon cœur, fit O'Brien, quand la police décide de s'occuper O'Brien, qui avait repris du L'air marin apaisait tous les<br />

ment qu'il avait envoyé son second, mais voici ce qui m'amène ici... de sa vie privée.<br />

sang, emmena ses hommes sur les bruits d'une fin de journée. Rien<br />

Bob Lantern, dans la direction d'un Et il raconta par le menu ce Cependant, tout en affectant de quais et leur expliqua la situation. ne bougeait sur la mer. Seul un<br />

coup de tête qui ne lui était pas qu'il savait.<br />

jouer avec un presse-papier il exa- — Vous Timmy, vous surveillerez petit bâtiment à aubes rempli de<br />

destiné.<br />

— Cette histoire nous regarde, minait méthodiquement l'homme Limehouse. T'ai comme une idée touristes fumait paisiblement le<br />

Ce fut, cependant, un vrai mal- dit le sergent. |e vais vous donner qui commençait à se débattre de- que le gars trafique sur les stupé- long de la West Pier.<br />

heur pour Lucie la Française, car, deux hommes qui resteront à votre vant des interrogations à la fois fiants, Tommv et moi nous sur-<br />

tout aussitôt l'exploit de Benny disposition jusqu'au moment où simples et compliquées.<br />

veillerons Soho. Bob a des »* ttes (Lr're la suite page 13.)


uuuiii DIMANCHE-ILLi 1)81*^6 «»»»Mmi»MiMiiHmri<br />

DRAME ET AVENTURE<br />

IIIIIHIIHIII IHIIIlIfllllHIIIIIIttlIMIIIitltlIlMIIMinilIMMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIll milllllnillllHHIIIMIIIIMfll.llllIltmil llllllllllltllll lllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllMlfimMIIIIIIMIIIIlllllMI»Kll#»<br />

Ht&liMÉ. LE. BANDIT ANDERSON<br />

ESSAYE- DE. PLMR, MAlb L'INSPECTEUR<br />

SPENCER, O'UHE. PR\S,E. AU,<br />

CORPS RAPIDE., u' Ê-TEND<br />

5 SUR LE 5^1<br />

l<br />

-VOUî?<br />

H ' AVEZ.<br />

ABSOLU-<br />

MENT RVEW<br />

CONTRE:<br />

MOI»<br />

-PW! ÇLADINE...<br />

PUi^5-jE COMPTER<br />

SUR TOI POUR EM-<br />

MENER LA<br />

ELUE POURRAI<br />

NOUS ETRE<br />

•■JTTMAVS<br />

CERTAINE<br />

r^ENT'<br />

•Pt../ TROP<br />

FCK.T, MON<br />

CHER...<br />

VA\*i> VOUb^<br />

CONDUIRE- \\<br />

A MON ttuREAU".<br />

-OÙ<br />

ALLON<br />

NOUS<br />

PETITE<br />

PROMENA<br />

OE<br />

JUVQUA LA<br />

POLICE. \<br />

ON INSTANT PLU^><br />

TARD î...<br />

IL FAUT<br />

FAIRE<br />

QUELQUE<br />

CH05E<br />

POUR<br />

R'J.tO<br />

AMOER^ONÎ \ P1EOS<br />

IL '<br />

Copyright par Agence Française de Presse.<br />

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T'A\-JE<br />

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PAS MET-<br />

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L-E-Z- u>n<br />

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FAIRE?<br />

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Cirage - Crème<br />

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Copyright par <strong>Dimanche</strong>-m


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ésidenl de club<br />

mmm. dans<br />

e-Iïïustrè, Chicago Tribune.<br />

OW SONIA<br />

'C'EST SOMÎA.,<br />

PANS LÉ BVT DE RF.rEMÏR VNG


milHI DI Al ANCHE = ILLUSTRE UllllllII»miliaWllM««IlIHIUHHMlillHHinÉIIHHIHUIIlMIIIHMllllllllllll»lllllllllllllllI 10 lll»linilllllHmilllIIU«lllllllllHllllllllllllllllllIllinil*MU»»IUIUIiUIIIIUUUIjiuUI LE 4 SEPTEMBRE 1938 HI»»"HMf<br />

ËTES-VOUS UNE BONNE<br />

COLLABORATRICE?<br />

Répondez par OUI ou NON aux<br />

questions suivantes :<br />

Avez-vous de l'ordre dans-«os dossiers et<br />

sur votre bureau ?<br />

Quand votre patron vous prie de recevoir<br />

à sa place un raseur, au lieu de prendre<br />

un air maussade arborez-vous un gentil<br />

sourire ?<br />

Quand votre fiancé doit venir vous chercher<br />

le soir à la sortie de votre bureau,<br />

travaillez-vous tranquillement jusqu'à 7 h.<br />

au lieu de vous poster derrière la fenêtre<br />

trois quarts d'heure avant l'heure du rendez-vous<br />

?<br />

Vous avez commis une faute. Reconnaissez-vous<br />

la justesse des reproches qui vous<br />

sont adressés sans traiter en vous-même<br />

votre patron de brute ou d'idiot ?<br />

Vous ête3 un peu fatiguée. Serez-vous<br />

quand même souriante au lieu de vous<br />

plaindre « d'horribles migraines » ?<br />

Votre patron est très désordonné et<br />

brouillon. Essayez-vous de combattre ses<br />

travers ?<br />

Etes-vous à peu près exacte, au lieu de<br />

pi'étendre tous les matins : que l'autobus<br />

ne marchait pas, que le métro était en<br />

panne, etc. ?<br />

Faites-vous preuve de discrétion en ne<br />

mobilisant pas (votre chef étant absent)<br />

le téléphone pour vos communications personnelles<br />

?<br />

Vous ne faites pas étalage de votre nouvelle<br />

robe au lieu de vous promener sans<br />

raison dans tous les bureaux ?<br />

Etes-vous toujours sobrement vêtue et<br />

extrêmement soignée ?<br />

Quand votre patron vous fait une observation,<br />

vous efforcez-vous de le comprendre<br />

au lieu de penser : c'est parce qu'il<br />

préfère les brunes (ou les blondes) ?<br />

Onze oui: vous êtes la perle rêvée, mais<br />

vous n'avez sans doute pas répondu sincèrement<br />

aux questions.<br />

Six à huit oui: vous êtes très agréable.<br />

Au-dessus de huit non... on doit avoir envie<br />

de se cacher sous une table lorsque l'on<br />

vous voit arriver.<br />

Quelles sont les teignes des bouchons et<br />

comment se prémunir contre les dégâts<br />

considérables qu'elles causent dans les<br />

caves ?<br />

IÎOIS espèces de teignes : la chenille de<br />

T VŒnophila flarum perce les Douchons<br />

même recouverts de cire. Les chenilles de<br />

la Tinea cloacella vivent sous une toile recouverte<br />

de leurs excréments, laquelle toile<br />

a l'aspect d'une plaque de mousse noirâtre;<br />

elles consomment la matière des bouchons et<br />

la moisissure de la surface du bois des<br />

tonneaux. Les chenilles de VEphestra passulella<br />

ont les mêmes mœurs que les précédentes.<br />

Tenez votre cave en grand état de<br />

propreté ; brossez soigneusement la surface<br />

de tous les objets en bois et brûlez le produit<br />

de l'opération. Plongez vos bouchons, avant<br />

usage, pendant 15 minutes, dans le mélange<br />

suivant, liquéfié par chauffage à 50" : paraffine,<br />

400 g. plus vaseline, 100 g.<br />

<br />

Cru ou<br />

cuisiné<br />

un fruit<br />

aliment<br />

santé ^0%$',<br />

Comment enlever les rayures des glaces<br />

et des miroirs ?<br />

\7 OICI un moyen si les rayures sont légères:<br />

* humecter du rouge d'Angleterre avec de<br />

l'alcool et frotter la rayure avec cette composition,<br />

en ayant soin de frotter perpendiculairement<br />

au sens de la rayure. Se servir<br />

d'une peau de chamois pour cette opération.<br />

® <br />

Qui était Prométhée et quel est le peintre<br />

qui a conçu « Le supplice de Promcthée<br />

» ?<br />

ROMÉTHÉE était le fils du Titan Japet et<br />

P le frère d'Atlas. Il fut dans la mythologie<br />

classique, l'initiateur de la première<br />

civilisation humaine. Son « supplice » a tenté<br />

bien des peintres, er, tre autres, le Titien ;<br />

Michel-Ange, Bibéra, ;5a!vator Rosa et Gustave<br />

Moreau. Eschyle en fit une tragédie<br />

sous le titre « Brométîiée enchaîné >,<br />

je voudrais<br />

bien savoir<br />

Quelle est la durée d'éviction des élèves<br />

atteints de maladies contagieuses ?<br />

T usqu'A présent, elle était de seize jours<br />

*• pour l'enfant atteint de rougeole et de<br />

dix-huit jours pour les frères et sœurs du<br />

malade. Dans sa séance du 10 janvier 1938,<br />

le conseil supérieur d'hygiène a signalé cette<br />

anomalie au ministre, lequel vient, par arrêté<br />

du 1 er août, de fixer à dix-huit jours la durée<br />

d'éviction des rougeoleux et de leurs frères<br />

et sœurs ; le même arrêté supprime l'éviction<br />

des frères et sœurs atteints de varicelle, de<br />

rubéole ou d'oreillons.<br />

«> <br />

Quelle est la définition d'une station climatique<br />

?<br />

ETTE définition a été donnée par M. le<br />

C profésseur Pouchet : station d'altitude,<br />

de plaine,ou maritime, au climat de laquelle<br />

on a reconnu des vertus thérapeutiques. Un<br />

certain nombre d'éléments caractérisent ces<br />

stations et doivent être enregistrés: courbes<br />

de température, de pression, d'hygrométrie,<br />

ensoleillement, altitude, état électrique, constitution<br />

géologique, forêts, eaux, mortalité et<br />

morbidité, mouvement démographique, garanties<br />

d'hygiène.<br />

<br />

<br />

Si François Villon, selon la légende quil<br />

nous masque sa vie, ne fut vraimeni<br />

qu'un bohème sans foi ni lieu, una<br />

sorte de poète de la Cour des miracles r<br />

'EST une erreur. En lisant de près les<br />

C œuvres de ce Verlaine du xv° siècle on<br />

s'aperçoit que Villon, malgré sa sordide<br />

misère et ses déplorables fréquentations a<br />

gardé des sentiments élevés. E est plein de<br />

respectueuse tendresse pour sa mère. Il déplore<br />

ses erreurs de jeunesse et — chose rare<br />

à l'époque — il affirme des sentiments patriotiques<br />

français alors que l'unité territoriale<br />

et politique do notre nation n'était pas encore<br />

totalement réalisée.<br />

Comment préparer une pâte anti-rouille ?<br />

TILISEZ la formule suivante : vaseline,<br />

U 100 g.; paraffine, 15 g. Faites fondre au<br />

bain-marie, à feu doux ; introduisez, peu à<br />

peu, de la plombagine (la « mine de plomb »<br />

des ménagères) jusqu'à donner à la matière<br />

une coloration « acier ». Pour employer la<br />

pâte, étendez-en une légère couche sur ia<br />

pièce ou l'objet à protéger de la rouille et<br />

essuyez avec un chiffon de façon à ne laisser<br />

<br />

qu'une pellicule.<br />

Quelles sont les œuvres qu'a laissées<br />

l'écrivain arabe Ali-Bab ?<br />

LI-BAB n'était pas un écrivain arabe.<br />

A C'était un Polonais d'origine, Henri Babinski,<br />

français de culture, qui fut à la fois<br />

un grand chef de cuisine et un parfait écrivain.<br />

On lui doit de nombreux volumes sur<br />

l'art du bien manger, notamment une Gastronomie<br />

pratique et une Etude sur les vins<br />

et les champagnes qui font autorité.<br />

Ce qu'on entend par « antipode » ?<br />

E mot désigne un pays ou une contrée qui,<br />

C par rapport à notre globe, a une situation<br />

diamétralement opposée à celle d'un autre<br />

pays. Et ceci parce que les habitants des<br />

contrées ainsi désignées sont opposés les uns<br />

aux autres par les pieds. Par extension, antipode<br />

désigne parfois un lieu très éloigné de<br />

celui où l'on se trouve.<br />

Comment faire disparaître, sur une étoffe<br />

de soie, des taches d'encre ordinaire ?<br />

L importe de baigner la partie tachée dans<br />

I de l'essence de térébenthine, en laissant<br />

tremper pendant au moins une heure. Puis,<br />

l'on frotte à l'aide de la main et la tache<br />

s'efface peu à peu, "sans altérer la nuance<br />

de l'étoffe. Mais il ne faut pas que celle-ci<br />

ait été teinte.<br />

Qui découvrit l'alcool ou eau-de-vie et de<br />

quand date sa consommation dans noire<br />

pays ?<br />

A découverte de l'alcool est en général<br />

L attribuée aux Arabes, mais certains chroniqueurs<br />

de jadis pensent que c'est à un<br />

médecin qui vivait en France au dix-huitième<br />

siècle — Arnaud de Villeneuve — qu'est due<br />

cette découverte. Quoi qu'il en soit, c'est à<br />

cette époque que l'usage de l'alcool se répandit<br />

et un arrêté du Parlement, promulgué<br />

en 1678, fixe même les modalités de vente au<br />

détail de ce produit, jusqu'alors vendu par<br />

les apothicaires. L'eau-de-vie fut en effet<br />

considérée pendant longtemps comme un produit<br />

à usage médical.<br />

Quel traitement antiparasitaire et anticryptogamique<br />

employer pour les arbres<br />

fruitiers ?<br />

OUR détruire ou prévenir le développement<br />

P nuisible des insectes et des mousses, nous<br />

recommandons de faire en cette saison, c'està-dire<br />

en février et après la taille, le traitement<br />

préventif suivant :<br />

On badigeonne la charpente des arbres<br />

avec une bouillie que l'on prépare de la manière<br />

suivante : dans 8 litres d'eau, on fait<br />

dissoudre 500 g. de sulfate de fer, 500 g.<br />

de sulfate de cuivre. Verser dans cette solution<br />

la deuxième • solution suivante : eau, 2<br />

litres ; chaux grasse, 500 g. Mêler les deux<br />

premières solutions et y ajouter 100 g. de<br />

crésol. Cette bouillie donnera de bien meilleurs<br />

résultats que les simples laits de chaux<br />

utilisés généralement.<br />

p/pROCDREz-vons chez un droguiste de la<br />

I * poudre de pyrètbre fraîche (exigez bien<br />

cette qualité) : 100 g. et du pétrole lampant:<br />

900 cm3. Faites infuser la poudre dans Je<br />

pétrole, pendant plusieurs jours, en agitant<br />

de temps à autre. Finalement, filtrez. Pour<br />

tuer les chenilles de teignes, parasitant les<br />

firêtements, pulvérisez le liquide ainsi préparé<br />

1S» mr vêtements.<br />

<br />

Ce qu'on appelait jadis « maître du jeu » ?<br />

A représentation d'un mystère durait jadis<br />

L non seulement du matin à la nuit, mais<br />

encore plusieurs journées de suite. A la fin<br />

de chaque journée un personnage appelé « le<br />

maître du jeu » ou encore « le meneur »,<br />

avait pour fonction de donner aux spectateurs<br />

un avant-goût des scènes qui seraient<br />

jouées le lendemain, afin de les déterminer<br />

à revenir, et dès le début. Son rôle n'était<br />

pas inutile si l'on tient compte que certains<br />

mystères durèrent jusqu'à quarante jours,<br />

notamment à Bourges en 1546.<br />


.i LE 4 SEPTEMBRE 1938 * »»UHHH nimiliiliitiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiinii mu n n 11 iiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii m iiiiiiniiiiiiiiimiiiiimitMiMimNiiiiiiintiiiiimiiii DIM ANCHE-ILLUSTR E MM"""**"<br />

VISAGES D'AUTREFOIS<br />

RICHERAND<br />

ANDIS que le baron Portai présidait l'Aca-<br />

T démie de médecine nouvelle-née, qu'Orfila<br />

remplissait provisoirement les fonctions<br />

de secrétaire des assemblées générales, Anthelme-Balthazar<br />

Richerand était le secré-<br />

UN PORTRAIT DE RICHERAND<br />

taire de la section de chirurgie. Il fut donc le<br />

premier à occuper ce poste en 1821.<br />

C'était un ancien professeur de pathologie<br />

chirurgicale à la Faculté de Paris qui<br />

s'était distingué en 1814, lors de la bataille<br />

de Paris. Chirurgien consultant de<br />

Louis XVIII, il fit en 1825 le point des progrès<br />

réalisés dans le domaine chirurgical, en<br />

un fort intéressant traité.<br />

Enfant de l'Ain (né à Belley en 1779),<br />

Richerand mourut à Villeresne en 1840.<br />

ANIMAUX ETRANGES<br />

LE BRADYPE OU "PARESSEUX"<br />

L est des hommes naturellement lents. Il<br />

I en est qui sont volontairement inactifs.<br />

Les premiers sont des lambins et l'on pourrait,<br />

sans commettre d'erreur, leur appliquer<br />

l'appellation de bradypes (du grec :<br />

bradus, lent ; et pons, pied). Les autres sont<br />

des paresseux.<br />

Il est, dans les forêts de l'Amérique tropicale,<br />

un mammifère qui revendique à bon<br />

droit ces deux noms. C'est le bradype tridactyle<br />

(la photo montre nettement ses trois<br />

doigts) ou paresseux. Cette paresse innée du<br />

UNE MAMAN BRADYPE<br />

ET SA PROGÉNITURE<br />

bradype, l'éducation ne fait rien pour qu'il<br />

s'en corrige. C'est ainsi que le petit s'accroche<br />

de manière certainement plus confortable<br />

pour lui que pour sa mère et se fait<br />

porter d'arbre en arbre, de branche en bran<br />

che.<br />

Dans la forêt vierge, le bradype joue non<br />

seulement les clowns, mais encore les acro<br />

bâtes. Il est parmi les mieux doués de cette<br />

espèce ; il suffit, pour s'en convaincre, de<br />

le voir réaliser d'un seul de ses bras, des<br />

tractions parfaites. Il est donc mieux doué<br />

que ne l'indiquent toutes les appellations<br />

péjoratives qui lui ont été prodiguées.<br />

LA «LÉGUME», MADAME...<br />

LA COURGE<br />

UTRE cucurbitacée, voici la courge. La<br />

A variété la plus connue est le monstrueux<br />

potiron Gros-jaune de Hollande.<br />

Autres variétés : le Giraumon, la citrouille,<br />

la courge de l'Ohio, la courge à ia moelle,<br />

le gourde pèlerine, etc.<br />

La courge se sème sur couche tiède en<br />

mars, on repique les jeunes plants en tenant<br />

compte de ce qu'il faut aux rameaux traînants<br />

de grands espaces. La plante étant<br />

très avide d'eau, les arrosages doivent être<br />

très fréquents. Le semis en place se fait de<br />

la même manière, vers fin mai. Lorsque les<br />

fruits sont gros comme le poing on arrête<br />

la pousse des tiges en les pinçant comme<br />

on fait pour. les melons.<br />

profitons de nos<br />

loisirs pour nous<br />

instruire un peu<br />

LE GÉNIE DU LES TALEHTS SE RÉVÈLENT-ILS DÈS LENFANCE ?<br />

FRANÇOIS I"<br />

ORSQU'IL apprit la mort de François I<br />

L<br />

er ,<br />

son implacable ennemi, l'empereur<br />

Charles-Quint déclara : « C'était un grand<br />

roi ■». H l'avait été, en effet, pour avoir<br />

conservé l'intégrité. de la France, en usant<br />

de tous les moyens diplomatiques et militaires,<br />

contre les atteintes de ce génial<br />

Charles-Quint dont l'immense empire enserrait<br />

notre pays de toutes parts. Il l'avait été<br />

aussi pour avoir donné à son royaume, malgré<br />

tant de difficultés extérieures, un prodigieux<br />

essor artistique et commercial. Et cependant,<br />

ce fils du duc d'Angoulême est né<br />

loin du trône auquel il n'atteindra qu'après<br />

plusieurs morts.<br />

Ce souverain, que l'histoire appellera le<br />

roi-chevalier, en raison de son noble courage,<br />

fut élevé bien plus longtemps qu'il convenait<br />

par des femmes. Sa mère, Louise d'Angoulême,<br />

et sa sœur, la future Marguerite de<br />

Navarre, ne le veulent point quitter quand le<br />

roi Louis XII veut lui faire donner une éducation<br />

plus conforme à celle d'un prince. Au<br />

château d'Amboise, où le jeune François a<br />

été mandé par ordre, Louise d'Angoulême<br />

veut que ses enfants couchent dans sa chambre,<br />

comme à Cognac, dans son fief.<br />

Au premier matin, M. Restai que le roi a<br />

donné comme précepteur au jeune prince<br />

vient chercher celui-ci. On ne veut pas lui<br />

ouvrir la porte. H la fait enfoncer et s'empare<br />

de François, malgré les protestations de<br />

la mère.<br />

Cependant, le futur vainqueur de Marignan<br />

a déjà reçu une instruction très raffinée. Il<br />

sait et aime le latin. Se souvenant sans doute<br />

de son grand-oncle, le poète Charles d'Orléans,<br />

il se plaît à rimer de bonne heure. Il<br />

se plaît aussi à jouer de plusieurs instruments,<br />

du lue, de l'épinette, de la harpe, de<br />

la flûte ; il chante. On dirait qu'il se prépare<br />

à une carrière artistique, aussi quand il sera<br />

roi, traitera-t-il les grands artistes à l'égal<br />

des grands seigneurs.<br />

Le jeune François montre également une<br />

véritable passion pour les romans de chevalerie<br />

et de ceux de la Table Ronde. Son es<br />

prit, noble et généreux, se révèle ainsi de<br />

bonne heure, mais on n'aperçoit pas encore<br />

poindre en lui ce sens de la réalité et du pratique<br />

qui l'empêchera de jouer les don Quichotte,<br />

qui incitera le roi très chrétien à<br />

s'allier avec les Turcs et de faire peser leur<br />

menace contre Charles-Quint.<br />

Malgré son éducation féminine. François<br />

est tout de suite un amateur de luttes et de<br />

batailles. Ce jeune garçon à l'esprit très fin,<br />

très doux, mais à la haute stature et aux<br />

muscles d'acier se dépense en horions avec<br />

ses petits camarades avant de devenir un<br />

héros de guerre.<br />

Mais rien encore ne laisse deviner chez<br />

l'adolescent, la ruse si visible au sourire<br />

ironique de ses portraits, ruse qui s'appa<br />

rente un peu à celle de Louis XI et dont<br />

il aura tant besoin pour compenser la disproportion<br />

de ses forces à l'égard de Charles-<br />

Quint. Cette arme politique, il semble l'avoir<br />

acquise en montant sur le trône.<br />

CE QUE CHANTENT LES AUTRES PEUPLES<br />

LE PEUPLE DÈS ÉTATS-UNIS DU MEXIQUE<br />

RÉATION de Francisco Gonzalez Bocca-<br />

C negra en 1810 (avec musique de Jaime<br />

Mino), l'hymne mexicain est un beau morceau<br />

de poésie, plein d'enthousiasme et de<br />

rythme. Il se compose d'un refrain (coro) et<br />

de dix strophes, dont nous donnons les première<br />

et cinquième.<br />

Voici tout d'abord le' refrain.<br />

Mejicanos, al grito de guerra — El acero<br />

aprestad y el bridon — Y retiemble en sus<br />

centras la tierra — Al sonoro rugir del<br />

canon.<br />

Ce qui signifie :<br />

Mexicains, au cri de guerre — Apprêtez<br />

l'acier et le bridon — Et que la terre tremble<br />

jusqu'en ses entrailles — Au sonore rugissement<br />

du canon.<br />

Puis la première strophe :<br />

Cina, oh Patria ! tue sienes de oliva ■— De<br />

la paz el arcangel divino — Que en el cielo<br />

tu eterno destino — Por el dedo de Dios se<br />

escribio — Mas si osare un extrano enemigo<br />

— Profanai- con su planta tu suelo ■— Piensa<br />

oh ! Patria querida ! que el cielo — Un<br />

soldado en cada hijo te dio.<br />

Et son sens :<br />

Ceins, oh Patrie ! tes tempes d'olivier —<br />

De la paix, de l'archange divin — Qui dans<br />

le ciel ton éternel destin — Par le doigt de<br />

Dieu a écrit ! — Mais si un ennemi exté<br />

rieur osait profaner du pied ton sol sacré —<br />

Pense, oh chère Patrie ! que le Ciel — Dans<br />

chacun de tes fils t'a donné un soldat.<br />

Enfin, voici le sens de la 5 r strophe :<br />

Guerre, guerre sans merci à quiconque ten<br />

tera — De ternir les blasons de la Patrie<br />

Guerre, guerre : les drapeaux de la Patrie<br />

baignez-les dans des flots de sang — Guerre,<br />

guerre, dans la montagne ou dans la vallée<br />

— Tonnent les canons dont la voix cause la<br />

terreur — Et leurs échos sonores résonnent<br />

— Avec les voix qui clament : Union<br />

Liberté !<br />

Adapté par A.-J. LEMEL.<br />

GÉOGRAPHIE EN FORET-NOIRE<br />

N MEXICAIN étrangement accoutré, comme<br />

U nous en donnâmes ici même en un récent<br />

numéro ?...<br />

Nullement, sous son manteau de paille, ce<br />

personnage mélancolique, un peu moins<br />

grand que son fouet (n'est-ce pas qu'il fait<br />

penser à la fameuse plaisanterie antique :<br />

« Qui a donc attaché mon frère à cette<br />

épée ? »), n'est autre qu'un petit pâtre de la<br />

Forêt-Noire, cette Forêt-Noire dont il nous<br />

revient que le HIe Reich est en train de faire<br />

un redoutable bastion.<br />

Sœur jumelle des Vosges, la Forêt-Noire a<br />

même aspect, mêmes forêts sombres de pins<br />

et de sapins, mêmes vallées profondément encaissées<br />

au fond tapissé du velours vert de<br />

prairies herbeuses, mêmes petits lacs, de<br />

cirque ou de barrage-morainique. De part<br />

et. d'autre du fossé rhénan, dont le creusement<br />

a fait d'une montagne unique deux<br />

chaînes parallèles, les similitudes se correspondent,<br />

les sommets se font face, les failles<br />

également, mais aussi les labeurs des hommes<br />

sont les mêmes. L'exploitation de la<br />

forêt y atteint de part et d'autre un fort<br />

rendement; du côté allemand les principaux<br />

centres de travail du bois sont Neustadt,<br />

Triberg, Hornberg, Furtwangen.<br />

Comme fréquemment dans la montagne,<br />

les vallées contiennent de petites écoles<br />

d'horlogerie, nées à proximité de la force<br />

motrice naturelle. Enfin, la Forêt-Noire a<br />

comme l'Auvergne montagneuse, ses « bu<br />

rons », et, comme les Vosges, ses « marcai<br />

UN PETIT BERGER DE LA FORÊT-NOIRE.<br />

res » ; c'est leur patiente activité qu'évoque<br />

ce troupeau sur des pâturages de moyenne<br />

altitude.<br />

A PETITES CAUSES<br />

GRANDS EFFETS<br />

Le maire n'avait été si iesfe !<br />

EORGES CLÉMENT JAU t^tl-maire de Mont-<br />

G martre lorsque, le 18 mars 1871,<br />

émeute gronde, parce que le peuple, qui<br />

veut poursuivre la guerre, a appris que le<br />

général Lecomte se dispose à enlever les canons<br />

de la Butte, selon l'ordre qu'il a reçu.<br />

Le général Lecomte, puis le général Clément<br />

Thomas sont saisis par la foule et finalement<br />

assassinés.<br />

Clemenceau accourt de sa mairie pour<br />

essayer de sauver les généraux. Il arrive au<br />

moment où, l'exécution terminée, des ivrognes<br />

mutilent les cadavres.<br />

— Où sont les prisonniers ? hurle-t-il.<br />

Il empoigne un des meurtriers par le bras.<br />

Aussitôt la fureur populaire se retourne<br />

contre lui.<br />

Clemenceau manque d'être saisi ; c'est la<br />

mort certaine. Un furieux grand gaillard<br />

taillé en athlète1 se jette sur lui, mais glisse.<br />

Clemenceau, alerte et vif, en profite pour se<br />

sauver, se rendant, d'ailleurs, aussitôt, au<br />

comité de vigilance pour protester contre<br />

pareilles exécutions sommaires.<br />

Si, ce jour-là, Clemenceau n'avait, grâce<br />

sa vivacité, échappé à la fureur de la foule,<br />

que de choses^ changées, surtout quarantecinq<br />

ans plus tard.<br />

L'UNIVERS<br />

EQLINOXES, SOLSTICES<br />

ET SOLEIL DE MINUIT<br />

E 21 mars, équinoxe du printemps, et<br />

L 22 <strong>septembre</strong>, équinoxe d'automne, sont<br />

les jours de l'année où tous les points du<br />

globe connaissent un jour et une nuit rigoureusement<br />

de même durée, donc de douze<br />

heures chacun. Par contre, le 21 juin et le<br />

22 décembre sont les jours où l'inégalité des<br />

LE SOLEIL DE MINUIT AU SPITZBERG<br />

jours et des nuits» atteint sa valeur maxima ;<br />

ce sont, pour l'hémisphère boréal, les solstices<br />

: d'été (jour le plus long) et d'hiver<br />

(jour le plus court). C'est l'inverse dans l'hémisphère<br />

austral.<br />

La durée maxima du jour et de la nuit<br />

augmentant à mesure qu'on se rapproche<br />

des pôles, il en résulte que par 66 "32, lat. N.<br />

le jour est de vingt-quatre heures au solstice<br />

de juin, et l'on peut admirer le soleil de<br />

minuit. Plus au Nord, le jour dure plusieurs<br />

semaines, jusqu'à durer, au pôle même, six<br />

mois (comme la nuit).<br />

UN ANNIVERSAIRE PAR SEMAINE<br />

LE 7 SEPTEMBRE 1912,<br />

MANGIN FAISAIT SON ENTREE<br />

DANS MARRAKECH « LA ROUGE »<br />

/~>'ÉTAIT à Fez, le 30 mai 1912, que le rriifiistre<br />

' de France à Tanger : M. Regnault. et le<br />

sultan Moulay Hafid, signèrent la convention<br />

qui établissait le protectorat français sur le<br />

Maroc.<br />

Les débuts du protectorat furent difficiles:<br />

révolte des Tabors à Fez, heureusement<br />

suivie de l'accession aux fonctions de résident<br />

général du Maroc du général Lyautey.<br />

En même temps le colonel Gouiaud repoussait<br />

les tribus qui entouraient Fez,<br />

tandis que la colonne Mangin, opérant au<br />

sud-ouest, entrait dans Marrakech, mettait<br />

en fuite le prétendant El Hiba et délivrait<br />

des prisonniers français.<br />

Marrakech, la ville la plus peuplée de<br />

l'empire chérifien, centre de transition entre<br />

le Maroc et le Soudan, est dite « la Rouge »<br />

pour une raison analogue à celle qui vaut<br />

à Toulouse le surnom de « la Rose > : au<br />

cœur d'une immense palmeraie, elle étale<br />

langoureusement sa masse rougeâtre jusqu'au<br />

pied des cimes neigeuses du Grand Atlas.<br />

Bénéficiant d'un climat incomparable ilT" en<br />

moyenne), elle est l'un des plus agréables<br />

centres de tourisme et d'hivernage, en même<br />

temps qu'un des lieux de rassemblement les<br />

plus pittoresques et les plus grouillant de<br />

vie de notre magnifique protectorat.


IHHimiHf DIMÀNCHE-II-(Ï-(USTR.E "HIllHMHIIimilItlHIlHHïHHIHItWHWimi rnmmmnmmimmmt 12 iiMiHiiiiiHM»mMiiM»wmiiiHHmiH«Hi!iHii«iiiimii«iiMHiimmimiHHmM« L.E 4 SEPTEMBRE 1938 ,Hm<br />

VACANCES EN CHAMBRE<br />

— ...A l'abri des coups de soleil et la certitude de — J'entends le bruit de la mer dans mon coquil- — Rien de tel que la chasse en chambre... sans<br />

ne pas être bredouille !... lage !... Allez, Marie, soufflez dans l'entonnoir pour permis et sans frais !...<br />

imiter les bateaux !... (Dessin inédit de M. SAUVÂTES.)<br />

QUI EST-IL ?<br />

Voici un portrait fidèlement exprimé<br />

d'une vedette de music-hall et de<br />

cinéma. Nos lecteurs la découvrirontils<br />

à travers cette description .' Dans<br />

le prochain numéro, ils trouveront<br />

son ~nom s'ils ne l'ont déjà deviné.<br />

C'est un grand « gars » bien balancé.<br />

Vous ne connaissez que lui... Il est unique,<br />

il est charmant... et tellement de notre<br />

pays.<br />

Des cheveux châtains. Un front bien<br />

équilibré. Des yeux, ou rêveurs ou malicieux.<br />

Un nez droit. Une bouche à la lèvre<br />

inférieure proéminente (il le fait exprès)<br />

:t caractéristique. Une nuque bien dégagée.<br />

Une absurde légende veut qu'il soit<br />

triste et misanthrope. Quelle erreur. Seulement<br />

il n'a rien de la vedette tapageuse,<br />

possède beaucoup de bon sens et ne parle<br />

que de ce qu'il sait.<br />

Sa voix est bien connue de tous... voix<br />

très particulière.<br />

L'Amérique nous l'a enlevé assez longtemps.<br />

On l'adore là-bas.<br />

Il cache tant de sensibilité délicate sous<br />

une gouaille faubourienne.<br />

A la scène, il est toujours vêtu d'un<br />

smoking à gilet blanc. A la ville, il est<br />

souvent habillé (nous dit un de ses amis)<br />

de bleu foncé ou de gris clair. Il porte parfois<br />

des chemises bleues et des chaussures<br />

en daim.<br />

...Et est devenu célèbre le chapeau qu'il<br />

affectionne ainsi que sa manière de le<br />

poser sur sa tête.<br />

U aime le tennis, la natation, sa propriété<br />

de « La Bocca ».<br />

Au départ, groom du Casino de Paris,<br />

son éclatante réussite ne lui a pas enlevé<br />

l'esprit, la mesure, la fantaisie et la malice<br />

et gavroche bon enfant qui en ont fait une<br />

idole du public.<br />

Son nom évoque une certaine moue...<br />

le grand music-hall, les rues, les faubourgs,<br />

« d'îa » joie. Paris...<br />

REPONSE A LA PRECEDENTE QUESTION:<br />

SHIRLEY TEMPLE.<br />

Exercez votre sagacité<br />

M. POUM A BON CŒUR<br />

M. Poum est bien étonné en arrivant au<br />

café du Commerce, où il va rejoindre M. Petitechèvre<br />

; tout le monde, garçons et clients<br />

s'affairent autour d'un jeune chien qui gémit<br />

douloureusement.<br />

— Le pauvre petit s'est cassé une patte,<br />

explique M. Petitechèvre à Poum, mais je<br />

vais le recueillir, le soigner et l'adopter.<br />

Le soir, rentrant chez lui, M. Poum narre<br />

la triste aventure du bébé chien à sa femme.<br />

— Comme ce cher M. Petitechèvre a bon<br />

cœur, admire celle-ci.<br />

M. Poum tousse un peu, fronce les sourcils.<br />

— A moi aussi, dit-il, il est arrivé de sauver<br />

de malheureux animaux. Ainsi, lorsque<br />

j'explorais les mers polaires, j'avais trouvé un<br />

énorme oeuf abandonné sur le rivage. Pensant<br />

qu'une pauvre petite bête allait sans doute<br />

éclore de ce grand oeuf, je l'ai pris, mis au<br />

chaud et, huit jours après, naissait une jeune<br />

baleine que j'ai tout de suite jetée à l'eau afin<br />

qu'elle ne meure pas.<br />

» Une autre fois, c'était en Indochine, je<br />

chassais le tigre. J'ai tué une tigresse, mais<br />

ai épargné son petit que j'ai recueilli, soigné<br />

et remis en liberté.<br />

A ce moment du récit de M. Poum,<br />

Mme Poum éclate de- rire et dit :<br />

— Mon pauvre ami, comment veux-tu que<br />

je te croie ?<br />

Pourquoi Mme Poum affirme-t-elle cela ?<br />

MOTS NOUVEAUX<br />

Aux mots ci-dessous ajoutez le nom d'une<br />

partie du corps et vous formerez ainsi des<br />

mots" nouveaux : DE, LE, LEUR, CHER,<br />

PAGE, RAGE, VENT, PEUR, VERT,<br />

CHANT.<br />

PROBLEME PHONETIQUE<br />

Les lettres inscrites dans ces dix cases ont<br />

été brouillées. En les replaçant dans l'ordre<br />

voulu, on lira, phonétiquement, les dix noms<br />

suivants (il n'est pas tenu compte des accents<br />

et des particules) :<br />

N N N N G<br />

U U U U G<br />

€ l 1 1 0<br />

E i K R 0<br />

E: A A R 0<br />

Evêque catholique normand qui sauva des<br />

protestants le jour de la Saint-Barthélémy<br />

— Ses compagnies s'attaquèrent aux républicains<br />

après le 9 thermidor — Province<br />

française sous Louis XIV, belge aujourd'hui<br />

— Lexicographe français (1854-1924) — Victoire<br />

française — Créateur de la cristallographie<br />

— Chef de la Jacquerie — Celui<br />

qu'elle aimait se noya dans l'Hellespont —<br />

Peintre alsacien (1829-1905) — Capitale d'un<br />

protectorat français.<br />

AH ! CES POUIC !...<br />

Réponse à la précédente question:<br />

M. POUIC A MENTI, CAR IL EST IMPOSSIBLE<br />

DE FAIRE DU FEU DANS UN FOUR OU SE<br />

TROUVENT LA CHATTE ET SES PETITS.<br />

Noms des lecteurs qui nous ont adressé une<br />

solution juste:<br />

MM. Jean Truchet, Gilbert Bérard, Alain de<br />

Montgomery, Gilbert Alloueteau, Jean Rémy, André<br />

Rossi, Camille Aldebert, Jacques Peter, Raymond<br />

Coûté, Paul Lascroux, Jean Meunier, Paul<br />

Boiteau, Raymond Cauvin, M. Valentin, Claude<br />

Waterkotte, Charles Kauffmann, Jean Renoult,<br />

André Alexandre, André Munerez, Robert Gironnay,<br />

E. Priole, Pierre Legros ; Mlles Jacqueline<br />

Farge, Jacqueline Cottiau, Germaine Riquebon,<br />

Régine Baumann, Georgette Régisse, Suzanne<br />

Brosse. Marie Sartout, Madeleine Hamet, Lechevallier,<br />

Micheline Blandin. Jacqueline Dassaud,<br />

Françoise Bouteleux, Yvette Benoit. Catherine<br />

Rudinger, Simone Palmer, Fernande Kriégel,<br />

Anne-Marie Dupuit, Geneviève Jarlet, Régine Mirambeau,<br />

Renée Aiani, Christiane Cibault, Andrée<br />

Poindron, Denise Marilly, Marie-Thérèse Guillon.<br />

Yvette Tribotté ; Mmes Paul Michel, Lechevallier.<br />

Horizontalement<br />

1. U use d'un stupéfiant.<br />

2. Image pieuse ;<br />

Diane de Poitiers y<br />

avait un beau château.<br />

3. Faire du tort ;<br />

indispensable pour<br />

changer une roue.<br />

4. Note ; employé ;<br />

détesté.<br />

5. Suites de noms.<br />

6. Possessif ; arme<br />

cruelle quoique ne<br />

répandant pas le<br />

sang.<br />

7. Parés ; dans la<br />

Corrèze.<br />

8. Peintre de la<br />

Renaissance i t a -<br />

lienne ; non préparé.<br />

9. Bâton ; symbole<br />

de fermeté.<br />

10. Canton ; personne<br />

stupide.<br />

11. Qui n'entretient<br />

pas la combustion<br />

vitale.<br />

12. Temps de siège;<br />

éveché.<br />

LE PANIER D'ŒUFS DE COSINUS<br />

Le professeur Cosinus se délasse de ses<br />

travaux de mathématicien en s'adonnant à<br />

l'aviculture.<br />

Propriétaire d'une belle basse-cour, il ne<br />

dédaigne pas de se rendre en personne au<br />

marché du village voisin pour y vendre ses<br />

œufs. Mais il doit rendre des comptes à<br />

Mme Cosinus.<br />

— Oh ! oh ! remarque Mme Cosinus, le<br />

panier est vide ! Mes compliments !...<br />

— Cela n'a pas été sans mal. Un premier<br />

client m'a acheté le tiers du contenu de mon<br />

panier plus les deux tiers d'un œuf. Un second<br />

m'a pris le sixième du contenu de mon panier<br />

plus trois œufs et un tiers d'œuf. La bouchère<br />

m'a échangé quelques côtelettes contre le<br />

quart de ce que j'avais dans mon panier en<br />

partant d'ici. J'ai vendu le reste, soit le septième<br />

du total plus six œufs et cinq septièmes<br />

d'œuf à l'épicier de la place d'Armes.<br />

— Dieu ! que tu es compliqué, mon ami !<br />

Combien d'oeufs le professeur Cosinus a-t-il<br />

apportés au marché ?<br />

MOTS CROISÉS<br />

ARBRES ET FLEURS<br />

' *.c. A»L« T.U. s.£l<br />

En passant d'une case dans l'autre, et après<br />

avoir parcouru toutes les cases, vous lirez,<br />

à la suite, sept noms d'arbres et huit noms de<br />

fleurs.<br />

Chaque nom commençant par la dernière<br />

lettre du précédent, cette lettre commune<br />

occupe une case unique.<br />

Pour faciliter les recherches, disons que le<br />

premier nom à trouver commence par N.<br />

XI XJÎ<br />

Nos lecteurs trouveront tes solutions de ces diffé-<br />

rents problèmes dans notre procliaiti numéro.<br />

Verticalement<br />

I. Fleur des jardins<br />

qui a beaucoup<br />

d'étamines.<br />

II. Vaste plaine<br />

mouvante ; on dit<br />

que l'alcool le tue ;<br />

note.<br />

III. Peigne de tisserand<br />

; ils ont des<br />

établissements industriels.<br />

IV. Ils donnent du<br />

confort aux voitures.<br />

V. Clôturait les<br />

châteaux-forts ; note.<br />

VI. Qui a les couleurs<br />

du spectre ;<br />

fleuve.<br />

VII. Divine boisson;<br />

arbre.<br />

VIII. Examiner en<br />

tous sens.<br />

IX. Arbre ; ignorance<br />

; circonstance.<br />

X. Petits poissons<br />

de mer ; vêtement.<br />

XI. Au monde ;<br />

charge d'une bête<br />

de somme ; bordure<br />

héraldique,<br />

XII. Soutiens; attachées<br />

avec des cordons.<br />

PROBLEME POLICIER<br />

ooo<br />

UN MAUVAIS ALIBI<br />

— Vous êtes certain de n'avoir jamais vu<br />

la victime ?<br />

— Oh non ! jamais. M. Vial ne recevait<br />

personne ou presque. Je n'ai jamais vu passer<br />

devant ma loge une dame ressemblant à<br />

celle qu'il y a sur les photos que vous me montrez<br />

là. M. Vial a une vie calme et il est très<br />

gentil. Ah ! si tous les locataires étaient<br />

comme lui. Il est calme, ne se fait jamais<br />

remarquer, et puis il a de ces intentions si<br />

prévenantes.<br />

— Bon. Vous souvenez-vous avoir vu<br />

M. Vial le 15 juillet ? Est-il sorti de chez lui ?<br />

Et quand ?<br />

— Attendez, monsieur, ce que vous me demandez<br />

est d'un compliqué !<br />

Paul Lanzerac regarde, silencieux, son<br />

interlocutrice, concierge d'un immeuble de la<br />

rue La Fontaine, à Auteuil, où il y a eu un<br />

crime.<br />

— Le 15' juillet, le jour de cette chose<br />

affreuse, s'exclama soudain la brave femme,<br />

ah ! oui, attendez.., c'était un jeudi, n'est-ce<br />

pas ? Mon mari était parti faire une course,<br />

il est aussi commissionnaire. Mon garçon,<br />

qui n'était pas à l'école, se trouvait devant la<br />

porte quand est passé M. Vial. Il a même<br />

caressé le chien de celui-ci, même que je le<br />

lui ai défendu, car ces danois, ça se met quelquefois<br />

en colère sans le moindre motif. C'est<br />

tout ce que je sais.<br />

— M. Vial est rentré tard ?<br />

— Dans la soirée. Je ne peux vous dire<br />

exactement à quelle heure !<br />

Quelques instants plus tard, Paul Lanzerac<br />

interrogeait Vial.<br />

— Pouvez-vous me donner quelques détails<br />

sur votre emploi du temps de l'après-midi du<br />

15 juillet ? demanda le détective.<br />

— Je vois que vous me soupçonnez d'avoir<br />

tué Jeanine Ribes, répliqua Vial avec un sourire<br />

ironique sur les lèvres.<br />

— Je ne vous soupçonne pas, je vous interroge.<br />

Répondez-moi.<br />

— Le 15 juillet ? Dans le courant de l'aprèsmidi,<br />

je suis allé visiter une exposition, puis je<br />

suis allé au cinéma voir la revue du 14 juillet<br />

dans les actualités.<br />

— Vraiment. Et en sortant de chez vous,<br />

qu'avez-vous fait ?<br />

— J'ai pris l'autobus AS, qui s'arrête juste<br />

en face de chez moi. Je suis descendu place<br />

de l'Etoile. Voilà.<br />

— Vous mentez. C'est vous qui avez tué<br />

Jeanine Ribes. Je vous arrête.<br />

Sur quels motifs Paul Lanzerac base-t-il<br />

son accusation ?<br />

CHARADE<br />

à t.<br />

Voyez passer mon un.<br />

Sorte de baldaquin.<br />

Gramlnée, mon deuxième,<br />

De l'Orient-Extrême.<br />

Mon trois, en électricité,<br />

Est un atome électrisé.<br />

Et mon tout moquerie<br />

Ou dédaigneuse ironie.


LE 4 SEPTEMBRE 193* »FffmFlfHmtmnni(tHHIIIIII(ltlllHIIIIIIIIMIIIIIMMIIIIIMIMHIItlllllllMIIIIIMIIIIIII<br />

é<br />

13<br />

LE TUEUR N O<br />

Après avoir éprouvé une grande<br />

impatience qui l'avait tenu toute la<br />

journée dans un état de surexcitation<br />

ambulatoire, Cecchi semblait<br />

maintenant rivé aux cailloux ronds<br />

de la plage- Il ne savait où aller.<br />

La barbare fanfare des cinq<br />

salutistes rompit le sortilège. Paulo<br />

Cecchi remonta l'escalier qui accédait<br />

à la Kings Road et gagna la<br />

Marine Parade.<br />

Quand il fut au coin de Bedford<br />

street, Paulo Cecchi fit quelques<br />

pas dans la rue et s'arrêta au bord<br />

du trottoir. Il leva la tête, comme<br />

s'il cherchait quelque chose sur la<br />

façade d'une haute maison. Cet<br />

immeuble n'offrait rien de bien remarquable<br />

si ce n'est, à la rigueur,<br />

deux fenêtres du troisième étage<br />

dont les volets étaient soigneusement<br />

clos.^<br />

Paulo Cecchi regarda à droite<br />

et à gauche et reprit sa promenade<br />

en revenant sur ses pas. Quelques<br />

jeunes filles en pyjama de plage le<br />

frôlèrent en passant. Cecchi leur<br />

adressa un sourire.<br />

L'une d élies lui dit en français :<br />

-—- Demain soir à la même<br />

heure, place Pigalle, à l'apéritif.<br />

— le suis français, mademoiselle,<br />

répondit Cecchi.<br />

Les filles se concertèrent sans<br />

répondre. . . Paulo Cecchi. dont<br />

l'esprit « était ailleurs », les laissa<br />

partir et prendre de l'avance sur<br />

lui.<br />

Il habitait à 1 est de la gare, dans<br />

une petite rue ouvrière près de<br />

Trafalgar street.<br />

Quand il arriva devant le Town<br />

Hall, il aperçut la lanterne bleue<br />

de la Police Station.<br />

— Encore, fit-il tout haut avec<br />

mauvaise humeur.<br />

Il revint vers la promenade au<br />

bord de la mer et se mêla à la<br />

foule en blazers et en robes de<br />

plage qui venait jouir de l'incomparable<br />

douceur de cette belle<br />

soirée de juin. A l'angle de West<br />

street, il aperçut les lettres de feu<br />

du grand dancing qui commençait<br />

à s'allumer dans le crépuscule de<br />

la nuit. Il regarda sa montre. Elle<br />

marquait neuf heures. Il n'avait<br />

pas faim. Il ne désirait qu'une<br />

chose : des lumières, des lumières<br />

étincelantes pour projeter leur<br />

clarté bienfaisante dans les coins<br />

les plus obscurs de la pensée.<br />

Mais il était trop tôt pour se<br />

plonger dans l'engourdissement<br />

merveilleux des « blues » et des<br />

tangos joués par les deux<br />

orchestres.<br />

Dans la rue, Paulo Cecchi rencontra<br />

deux individus, deux jeunes<br />

gens, très jeunes, qui fréquentaient<br />

le dancing avec leurs petites amies,<br />

des dactylos et des serveuses des<br />

grands hôtels. L'un des deux était<br />

un ami.<br />

Cecchi manifesta une grande joie<br />

de les rencontrer. Il s'esclaffait,<br />

leur tapait sur l'épaule.<br />

Devant cette exubérance, peutêtre<br />

surprenante, l'un d'eux,<br />

M. Charly Râpera, lui demanda en<br />

riant :<br />

— Oh ! Cecchi, n'avez-vous pas<br />

hérité d'un oncle d'Argentine ?<br />

Cecchi esquissa un sourire grimaçant.<br />

— A propos, que faites-vous ce<br />

soir ? Rien... Voulez-vous venir au<br />

Star. C'est mon ami qui offre la<br />

partie.<br />

Il présenta cet ami qui répondit<br />

au nom de Bobby Smith. C'était<br />

un monsieur d'une trentaine d'années,<br />

vêtu correctement en gris.<br />

— Mon ami Bobby Smith habite<br />

Londres ; il est électricien. Le jour<br />

où tu voudras acheter un lustre,<br />

il te fera des prix.<br />

—• J'accepte, dit Cecchi. Mais<br />

en fait de lustre je vous préviens<br />

tous que je suis complètement<br />

fauché... Une sale passe...<br />

M. Smith sourit poliment à cette<br />

remarque et fit un signe qui indiquait<br />

que ce détail lui paraissait<br />

sans importance, tout au moins<br />

pour cette nuit qu'il désirait<br />

joyeuse.<br />

— On pourrait dire à Toan de<br />

venir, dit le jeune Râpera.<br />

— Joan est partie pour<br />

France avec une troupe. J'attends<br />

une lettre d'elle d'Aix-les-Bains.<br />

— Alors... si Meg et Daisy sont<br />

libres, on pourrait les faire venir.<br />

—■ Oui, nous les trouverons ce<br />

soir au Star.<br />

Les trois amis dînèrent ensemble<br />

d'une grillade. Puis ils se rendirent<br />

au Star.<br />

Cecchi y était connu. Il serra<br />

quelques petites mains, celles de<br />

Meg et de Daisy. Comme l'orchestre<br />

de tango commençait à<br />

louer et que les lumières se voilaient,<br />

il entraîna la jeune femme<br />

sur la piste. Cecchi dansait parfaitement.<br />

Quand il revint s'asseoir à côté<br />

de ses amis qui attendaient dans<br />

la galerie qui surplombait le<br />

« ring » de danse, son visage<br />

paraissait éclairé.<br />

Il commanda la consommation à<br />

laquelle il avait droit avec son<br />

ticket d'entrée.<br />

— Meg et Daisy « chambouleront<br />

» cette nuit avec nous. Nous<br />

irons manger des huîtres à deux<br />

heures du matin chez Bill, aux<br />

Arcades.<br />

— Ah ! dites donc, Paulo, fit<br />

Râpera tout d'un coup, je sais que<br />

vous avez vendu votre petit tacot.<br />

Alors votre garage de Blackman<br />

street ne vous sert plus ?<br />

— Non, c'est-à-dire que...<br />

— Si ce garage ne vous sert<br />

pas, je vous demanderai de<br />

consentir à me le sous-louer. Mon<br />

père va m'acheter une bagnole<br />

pour faire la place... Alors je<br />

pourrai la garer ici...<br />

— Mon vieux, ce serait avec<br />

plaisir... Seulement, en vérité, je<br />

ne peux pas. Je n'ai pas le droit<br />

de sous-louer. D'un autre côté, je<br />

ne veux pas donner' congé, parce<br />

que j'espère que bientôt j'aurai<br />

une autre voiture. Je suis sur une<br />

affaire et dès que Joan sera de<br />

retour, alors... vous comprenez...<br />

Il fit le geste de lâcher des pièces<br />

de monnaie.<br />

Charly Râpera n'insista plus.<br />

M. Smith paraissait vraiment<br />

content de vivre. Il payait bien et<br />

discrètement. Il ressemblait à un<br />

ballon captif dont on a coupé le<br />

câble. La liberté le grisait encore<br />

plus que l'alcool dont il semblait<br />

ne pas devoir se rassasier.<br />

Cecchi remarqua le joyeux petit<br />

trapu. Il lui adressa une tape sympathique<br />

sur l'épaule.<br />

- Allez, mes amis, c'est mon<br />

tour. Je vous emmène au Romana ;<br />

c'est sur la plage dans les Arcades.<br />

Le patron me connaît.<br />

L air de la mer leur fouetta le<br />

visage et les réconforta. Charly<br />

Râpera se mit à siffler. Les deux<br />

jeunes filles riaient en se tenant<br />

par le bras.<br />

A cette heure, la Kings Road<br />

était à peu près déserte. Quelques<br />

malheureuses filles de la nuit<br />

erraient comme des fantômes,<br />

essayant des « Good night » engageants.<br />

Cecchi, les mains dans les<br />

poches de ses larges pantalons,<br />

les heurtait du coude en passant.<br />

M. Smith, plus tendre, ' paraissait<br />

vouloir s'attarder. Les trois<br />

copains descendirent la rampe qui<br />

accédait à la plage. Toutes les<br />

boutiques des Arcades étaient<br />

fermées. Mais Paulo savait où<br />

s'adresser. Il heurta du poing<br />

contre une petite porte peinte en<br />

gris.<br />

Quelqu'un de lourd descendit un<br />

escalier de bois léger.<br />

—- C'est moi, Paulo.<br />

La porte s'ouvrit et les trois<br />

amis passèrent devant une sorte<br />

d'hercule à tête menue, ronde<br />

comme une pomme, un hercule<br />

vêtu simplement d'une chemise<br />

grenat sans manches et de pantalons<br />

de flanelle grise.<br />

La joyeuse bande grimpa<br />

l'escalier qui, en vérité, ressemblait<br />

à une échelle de moulin. Ils pénétrèrent<br />

dans le Romana. Ce n'était<br />

pas un établissement luxueux, mais<br />

une sorte de baraque en planches,<br />

complètement dénuée de toute décoration.<br />

Une douzaine de clients,<br />

hommes et femmes, buvaient sur<br />

les bancs autour de la pièce ou devant<br />

le comptoir.<br />

Les gais compagnons se firent<br />

servir des huîtres et des pintes de<br />

bitter. Ah ! la vie était belle et<br />

M. John Smith paraissait gonflé<br />

d'enthousiasme.<br />

Il ne cessait de répéter :<br />

— Ça vaut Londres !<br />

La joie qui tenait en vie les trois<br />

amis s'éteignit avec la première<br />

lueur livide du petit jour. On entendait<br />

la mer qui grondait et<br />

rappelait sa présence impérieuse<br />

ment.<br />

Le premier qui « se dégonfla :<br />

fut M. Smith. Son visage apparut<br />

dans l'aube d'un jour peu encourageant<br />

comme celui d'un vieux<br />

bébé chagrin.<br />

— On s'en va, fit Charly Ra<br />

pera. Mon ami est knock-out.<br />

Vous avez sommeil, hein, Smith ?<br />

hurla-t-il dans l'oreille du poivrot<br />

mélancolique.<br />

Celui-ci esquissa un faible sourire<br />

:<br />

— Dormir... dit-il.<br />

— Ah ! oui, dormir, dormir,<br />

répéta Cecchi qui était blême et<br />

subitement mal rasé.<br />

— Nous irons dormir dans le<br />

petit hôtel de West street, dit<br />

Râpera, ce n'est pas cher. Et c'est<br />

à côté de votre chambre, Paulo.<br />

Vous m'aiderez à rentrer Smith<br />

qui est groggy.<br />

— Mais non. C'est inutile de<br />

payer une chambre. Bientôt il fera<br />

jour et vous serez obligé de mettre<br />

Monsieur dans le train pour Victoria.<br />

Venez plutôt chez moi, j'ai<br />

trois lits et une bouteille de rhum.<br />

Tout en parlant, en s'arrêtant<br />

et en reprenant leur marche, ils<br />

arrivèrent dans Wood street, une<br />

petite rue ouvrière où toutes les<br />

maisons à un étage se ressemblaient.<br />

Paulo Cecchi occupait une<br />

chambre au sous-sol. De sa fenêtre,<br />

plus exactement de son soupirail<br />

qui s'ouvrait au ras du trottoir, il<br />

ne voyait aue les pieds des passants.<br />

M. Cecchi connaissait les<br />

pieds de tous ceux qui fréquentaient<br />

la rue. Les trois compagnons<br />

descendirent les cinq marches qui<br />

Alors ? C'est bien Joan<br />

Burlington ?.«.<br />

accédaient à cet éden demi-souterrain.<br />

— C'est gentil chez vous, déclara<br />

M. John Smith qui était<br />

optimiste.<br />

Autour de l'unique ampoule<br />

électrique qui ne laissait aucune<br />

ombre dans la chambre, il fut aisé<br />

d'en' saisir le charme un peu<br />

spécial.<br />

C'était une grande pièce, meublée<br />

de trois lits sans draps, d'une<br />

table de toilette et de deux chaises<br />

boiteuses. Sur les murs, des images<br />

de femmes coquettement dévêtues,<br />

qui avaient été découpées dans des<br />

journaux q a 1 a n t s, n'apportaient<br />

point par leur présence une atmosphère<br />

de libertinage séduisant.<br />

— Voilà les fits, fit Cecchi.<br />

Vous pouvez vous étendre làdessus<br />

pour boire le rhum. Je<br />

possède justement trois verres ;<br />

Personne n'a sommeil, hein ?<br />

Tenez, voici votre verre, monsieur,<br />

comment? Smith... C'est du rhum<br />

d'origine... Là buvez... Ça vaut<br />

mieux que de dormir. Est-ce que<br />

je dors, moi ?<br />

M. John Smith s'était allongé<br />

sur le lit, les mains sous la nuque<br />

et la bouche ouverte : il ne demandait<br />

plus rien.<br />

Charly Râpera but un petit<br />

verre de rhum et Cecchi l'imita.<br />

L'un et l'autre, le verre à la main,<br />

assis sur leur lit, les jambes pendantes,<br />

regardaient dormir Smith.<br />

La fatigue les anéantissait. Ils ne<br />

pouvaient plus parler. Charly Râpera<br />

secoua sa torpeur.<br />

— C'est la chaleur qui endort,<br />

fit-il.<br />

Il sauta sur le parquet et se<br />

dirigea vers la fenêtre qu'il ouvrit.<br />

Çette fenêtre donnait sur une<br />

petite cour.<br />

— Ah ! mince de parfum, fit<br />

Râpera en refermant la fenêtre.<br />

— C'est encore le marchand de<br />

poisson qui possède une resserre<br />

à côté de mon garage qui a laissé<br />

pourrir sa marchandise, fit Cecchi.<br />

A ce moment, M. Smith ouvrit<br />

llllliflllllllllMlllllHllltMlltl»>*l»»Mlll((ttlllllllllllllMIIIIIIIIIUIIMIIIIllflllllliniH DIMANCHE-ILLUSTRE<br />

un œil, et comme il vit fort bien<br />

que Cecchi avait aperçu son regard,<br />

il se redressa sur sa couchette et<br />

demanda d'une voix pâteuse du<br />

whisky avec de l'eau.<br />

— J'ai de l'eau et du rhum, mon<br />

vieux, je vais vous préparer cela.<br />

Alors, M. Smith se leva et s'en<br />

alla, lui aussi, maladroitement, vers<br />

la fenêtre qu'il ouvrit.<br />

Il resta un moment à la fenêtre<br />

et ne parut pas le moins du monde<br />

incommodé par l'odeur qui avait<br />

fait fuir M. Râpera. Il regarda la<br />

cour, le toit du petit garage, ia<br />

grande porte qui donnait sur Blackman<br />

street. Ni Cecchi, ni Râpera<br />

ne pouvaient voir ses yeux et son<br />

visage. L'air de la rue et de la<br />

cour, d'où surgissaient de molles<br />

bouffées d'une odeur écœurante<br />

qui évoquait une pourriture quelconque,<br />

végétale ou animale, dut,<br />

sans doute, dégriser l'électricien. Il<br />

referma cependant la fenêtre le<br />

plus maladroitement qu'il put et<br />

faillit casser un carreau. S'étant<br />

approché de Cecchi pour prendre<br />

le breuvage que celui-ci lui avait<br />

préparé, il ne put porter le verre<br />

à ses lèvres tant il tremblait.<br />

— Ah ! bien quoi, bien quoi,<br />

disait-il, c'est trop bête.<br />

Il but en renversant du liquide<br />

sur son gilet.<br />

— Et cette odeur n'incommode<br />

pas les 'voisins ? demanda-t-il en<br />

reposant le verre à côté de la table<br />

de toilette.<br />

— Je suis le seul à pouvoir ouvrir<br />

une fenêtre sur cette cour...<br />

et le seul à y pénétrer... J'ai loué<br />

le garaqe à une époque de splendeur...<br />

Tenez, Râpera... je pourrai<br />

peut-être vous le céder à la fin de<br />

la semaine prochaine ; laissez-moi<br />

quelques jours pour réfléchir.<br />

— Je vais m'en aller, fit<br />

M. Smith. C'est le jour, il faut que<br />

je rentre chez moi. Ma femme va<br />

me passer quelque chose.<br />

Il ébouriffa ses cheveux devant<br />

la glace. Puis il soupira en rajustant<br />

sa cravate.<br />

D<br />

ANS LE HALL de Victoria,<br />

M. Smith, qui avait repris<br />

un peu de santé, serra la<br />

main à son ami Charly Râpera et<br />

à Paulo Cecchi. Ces deux derniers<br />

se hâtèrent de gagner la sortie sans<br />

remarquer que M. Smith abordait;<br />

sans en avoir l'air, un jeune homme<br />

aux allures d' « affranchi ».<br />

— Suivez Cecchi et Râpera,<br />

ordre du patron.<br />

Puis, M. Smith, autrement dit<br />

Bob Lantern, se dirigea, en se dissimulant<br />

derrière un groupe de<br />

joueurs de football, vers le quai<br />

d'embarquement du train de Brighton.<br />

Tom-le-Beau-Sujet, après avoir<br />

reçu l'ordre de Bob Lantern, s'empressa<br />

de sauter dans le « tube »<br />

à la suite des deux hommes qu'il<br />

devait filer. Ceux-ci descendirent à<br />

S t e p n e y, gagnèrent Commercial<br />

Road où ils s arrêtèrent pendant<br />

une demi-heure pour jouer dans un<br />

pins saloon assez tristement fréquenté.<br />

Ils ne tardèrent pas à en sortir,<br />

ayant toujours Tom-le-Beau-Sujet<br />

sur leurs talons, pour prendre la<br />

direction de Limehouse. Au coin<br />

de la East India Docks Road,<br />

M. Râpera abandonna son camarade<br />

après une assez longue discussion<br />

dont les échos ne parvinrent<br />

point jusqu'à Tom, qui, à ce<br />

moment, contemplait un embouteillage<br />

de camions parfaitement<br />

réussi.<br />

M. Cecchi demeura immobile au<br />

bord du trottoir, contemplant machinalement<br />

les efforts des « coppers<br />

» qui dégageaient la chaussée<br />

à grands renforts de : « Move<br />

on ! » Il prit une cigarette dans son<br />

étui, gagna Pennyfields où il entra<br />

sans se cacher dans un restaurant<br />

chinois qui occupait une petite<br />

maison en briques assez délabrée.<br />

La plupart des vitres des fenêtres<br />

du rez-de-chaussée avaient été<br />

remplacées par des feuilles de<br />

papier huilé où des caractères<br />

chinois étaient tracés en deux couleurs<br />

: rouge et noir.<br />

Tom-le-Beau-Sujet resta au coin<br />

de la rue. Deux filles en blouse<br />

blanche, placées l'une et l'autre à<br />

l'entrée d'un couloir sordide, le<br />

contemplèrent sans dissimuler leur<br />

curiosité.<br />

« Je ne pourrai pas demeurer<br />

longtemps à cette place, pensa<br />

(SUITE)<br />

Tom ; il va rouver un autre<br />

poste d'observation. »<br />

Il le trouva en invitant l'une de<br />

ces filles à prendre un whisky en<br />

sa compagnie dans un pub voisin<br />

du restaurant chinois. Tout en<br />

bavardant, le dos appuyé au<br />

comptoir, Tom pouvait en surveiller<br />

la sortie.<br />

Pendant ce temps, Bob Lantern<br />

était revenu à Brighton. Il téléphona<br />

à O'Brien de venir le rejoindre<br />

dans un bar près de la<br />

station.<br />

La réponse de Bertie O Brien<br />

fut :<br />

— Attendez-moi, je viens tout<br />

de suite par le prochain train.<br />

Une heure et demie plus tard,<br />

il rejoignait un inspecteur.<br />

— Alors, chef, fit celui-ci, voici<br />

ce qui s'est passé hier...<br />

Et tout en descendant la Queens<br />

Road et la West street pour gagner<br />

le bord de la mer, il lui raconta<br />

par le menu les faits et gestes<br />

de M. Smith, électricien, au cours<br />

de la nuit précédente.<br />

— Il y a quelque chose de louche<br />

dans cette cour... ou dans ce<br />

garage'^qui est loué par Cecchi...<br />

Dans sa chambre, j'ai remarqué<br />

des éraflures sur le parquet. On a<br />

dû traîner un meuble lourd, ou<br />

comme il n'y a pas de meuble<br />

lourd dans cette chambre sordide,<br />

une malle d'un certain poids... Il y<br />

a également le long de la cimaise<br />

et sur le papier colle le long du<br />

mur des taches brunes qui me paraissent<br />

suspectes. Il faudrait faire<br />

analyser cela... D'ailleurs la nuit<br />

dernière, en jouant mon rôle de<br />

soûlaud, j'ai pu déchirer un tout<br />

petit morceau de ce papier taché.<br />

Il est là dans mon portefeuille.<br />

C'est un morceau carré de la superficie<br />

d'un demi-timbre-poste La<br />

station de police du Townhall<br />

pourra nous donner la réponse<br />

demain. Nous allons le déposer au<br />

bureau sans perdre de temps.<br />

— Montrez ? fit le chef inspecteur<br />

O'Brien.<br />

Il examina le petit bout de<br />

papier enduit d'un liquide brun<br />

assez épais. C'était sec et cela sentait<br />

« un drôle de goût ».<br />

— On me dirait : « O'Brien,<br />

c'est du sang humain » que je n'en<br />

serais pas surpris. Allons au bureau<br />

de police. Je désire que la<br />

réponse soit dans ce sens, car à<br />

mon avis, Cecchi est un sale gredin,<br />

rusé, certes, mais rusé comme<br />

un imbécile.<br />

Au bureau de police, on leur<br />

promit une réponse pour le lendemain.<br />

Ils se dirigèrent alors vers<br />

le domicile de Cecchi afin d'essayer<br />

d'explorer le garage pendant<br />

l'absence du propriétaire. Par précaution,<br />

ils se dirigèrent d'abord<br />

sur la plage, afin de contrôler<br />

l'absence de Cecchi dans le café<br />

où il travaillait. Comme ils s'y<br />

attendaient, Cecchi n'était point<br />

là. Les deux policiers, certains de<br />

n'être point dérangés jusqu'au soir,<br />

s'en furent tranquillement vers la<br />

chambre souterraine dont Smith-<br />

Lantern avait noté tous les détails,<br />

en simulant l'inconscience des<br />

ivrognes.<br />

Bob prit son trousseau de clefs.<br />

Il en essaya quelques-unes sans<br />

effort et la porte s'ouvrit. A ce<br />

moment la propriétaire de 1 immeuble,<br />

qui habitait l'étage audessus<br />

et qui avait remarqué le<br />

manège des deux hommes, se montra<br />

au bout de l'escalier.<br />

— M. Cecchi n'est pas là, ditelle.<br />

—- Nous savons, madame. Mais<br />

nous avons son autorisation et .«-es<br />

clefs.<br />

— Ah ! bien.<br />

La bonne dame rentra chez elle.<br />

Quand les deux policiers furent<br />

dans la chambre, ils allèrent tout<br />

de suite à la fenêtre qu'ils ouvrirent.<br />

Les deux hommes inspectèrent<br />

la_ cour et le toit du garage. Puis<br />

O'Brien enjamba la barre d'appui<br />

de la fenêtre qui de ce côté donnait<br />

de plain-pied dans la cour.<br />

Il alla droit au garage, essaya<br />

de l'ouvrir. U était fermé à clef.<br />

Le chef-inspecteur colla son œil<br />

contre la jointure de deux planches<br />

et resta un bon moment dans cette<br />

position. Puis il revint sous la<br />

fenêtre qu'il enjamba à nouveau,<br />

pour rentrer dans la chambre.<br />

PIERRE MAC ORLAN.<br />

(Illustrations de M. SAUVAYRE.)


cmpy^<br />

DIMANCHE-ILLUSTRE liiniiiiMHi! u iiiiniiiiiiiiiiiimii n m iniiiiiiiniii in» 14 iMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiMMiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiMiiiiiiiiiiiiMi.iiiiiiiiiiiHiiiiiiim LE 4 SEPTTE^\TBÏ^E 1938 *imiiiiiiit<br />

INF.<br />

LA S.P.A. ET L/f FIÈVRE APHTEUSE<br />

"" CAMILLE DU GAST, la dévouée présidente<br />

M de la Société protectrice des animaux,<br />

nous apprend quielle vient d'adopter la méthode<br />

de J. Risler dite d'Imprégnation des<br />

surfaces et de conditionnement de l'atmosphère.<br />

A la suite des heureux résultats obtenus<br />

par cette méthode d'hygiène, le comité de<br />

non-intervention de Londres vient de l'adopter<br />

officiellement pour la désinfection permanente<br />

et la prophylaxie des organisations sanitaires<br />

et des hôpitaux de campagne.<br />

En ce qui concerne la fièvre aphteuse, les<br />

succès résultant de l'imprégnation antiseptique<br />

et immunisante des surfaces s'expliquent<br />

par le fait qu'une des principales<br />

causes de contamination se trouve être la<br />

présence de vésicc-pustules qui siègent sur<br />

les sabots de l'animal et infectent ainsi le<br />

sol et les litières. Dans un but humanitaire<br />

et dans l'intérêt général de l'élevage français,<br />

la Société protectrice des animaux veut vulgariser<br />

cette méthode. Les agriculteurséleveurs<br />

trouveront auprès de ses services<br />

vétérinaires tous les renseignements qui leur<br />

seront utiles.<br />

(.Communiqué de la S.P.A.)<br />

ANGLAISES ET AMÉRICAINES<br />

A directrice d'un grand collège de New-<br />

L York, Barnard Collège, se trouve actuellement<br />

en Angleterre où elle préside la réunion<br />

internationale des universitaires. Elle a<br />

exposé des vues intéressant^ sur le sort des<br />

jeunes filles anglaises et américaines. A son<br />

avis, les secondes sont beaucoup plus favorisées<br />

que les premières. Leur rôle a une<br />

importance que ne connaît pas celui des<br />

jeunes Anglaises. Un père américain n'a<br />

d'autre but dans la vie que de faire le bonheur<br />

de sa fille. Alors que les Etats-Unis sont<br />

le pays rêvé des femmes, l'Angleterre est<br />

le paradis des hommes, et ceux-ci font pour<br />

leurs fils des sacrifices qu'ils ne consentent<br />

pas à faire pour leurs filles.<br />

Daily Mail.<br />

UN GRAND JEU ANGLAIS<br />

'EST le cricket dont personne ne sait<br />

C quand il commença, car on le retrouve<br />

parmi les jeux anciens qui se pratiquaient<br />

au moyen âge avec la crosse et la balle.<br />

On retrouve le nom de cricket dès le dixseptième<br />

siècle, mais c'était alors un jeu<br />

bien simple. Le Dr Johnson le décrit en<br />

ces termes : « Un sport dans lequel les adversaires<br />

lancent une balle avec des cannes<br />

ou des crosses en opposition l'un à l'autre. »<br />

On pense que le match joué à Sevenoaks<br />

en juin 1775 entre Hampshire et All-England<br />

fut le premier au cours duquel trois bâtons<br />

de guichet furent employés. Auparavant, on<br />

se contentait de deux et la crosse consistait<br />

en une sorte de gourdin recourbé.<br />

Daily Telegraph and Morning Post.<br />

CE QUE NOUS VERRONS DANS LE CIEE<br />

EN SEPTEMBRE<br />

P<br />

B R I C-A B R A C<br />

^MATIONS DU MONDE ENTIER<br />

ENDANT le mois, la durée du jour décroîtra<br />

considérablement et passera<br />

de 13 h. 25 le 1", à 11 h. 43 le 30. Re-<br />

marquez, notamment, combien sensible sera<br />

cette diminution, le soir, pendant les premiers<br />

jours de <strong>septembre</strong>. Le Soleil franchira<br />

l'équateur céleste, le 23, à 18 heures.<br />

Alors, commencera l'automne.<br />

Une bonne observation à faire sera celle<br />

de la Lumière zodiadacle. Recherchez-la,* le<br />

matin, du 1" au 5 et du 22 au 30. Elle sera<br />

bien visible, car la Lune ne contrariera pas<br />

l'observation.<br />

Les principales phases de la Lune auront<br />

lieu aux dates que voici : P. Q. le 1", à<br />

18 h. 28 ; P. L., le 9, à 21 h. 8 ; D. Q., le<br />

17, à 4 h. 12 ; N. L., le 23, à 21 h. 34. Le 4,<br />

la Lune se trouvera le plus loin de la Terre<br />

(404,820 km.), et, le 20, le plus près (366.592<br />

km.). Nous citerons sept occultations d'étoiles<br />

par notre satellite : le 4, de 5312 B. D.<br />

(immersion à 19 h. 43) ; le 4, de 5317 B. D.<br />

immersion à 20 h. 37) ; le 11, de delta Poissons<br />

(émersion à 23 h. 37) ; le 13, de 29 Bélier<br />

(émersion à 23 h. 23) ; le 15, de 575 B. D.<br />

(émersion à 1 h. 40) ; le 15, de epsilonn Taureau<br />

(émersion à 23 h. 32) ; le 15, encore de<br />

epsilonn Taureau (émersion à 23 h. 58).<br />

Observez la lumière cendrée de la Lune,<br />

surtout du 18 au 21, le matin, au lever du<br />

Soleil.<br />

De très fortes marées auront lieu du 22 au<br />

27, particulièrement, le 24 et le 25 ; le coefficient<br />

atteindra 1,07.<br />

Parmi les planètes, recherchez : Mercure,<br />

le matin, au milieu du mois, dans la constellation<br />

du Lion (le 10, près de l'étoile alpha ;<br />

le 22, près de ki) ; Vénus, le soir (le 10, dans<br />

la Vierge ; le 22, dans la Balance) ; Jupiter,<br />

pendant presque toute la nuit (près de l'étoile<br />

delta Capricorne) ; Saturne, pendant toute la<br />

nuit (dans les Poissons) ; Uranus, pendant<br />

toute la nuit (dans le Bélier). Mars et Neptune<br />

seront invisibles.<br />

L'étoile variable Algol (bêta Persée) offrira<br />

quatre minima visibles à l'œil nu, le 7,<br />

à 5 h. 16 ; le 10. à 2 h. 5 ; le 12, à 22 h. 54,<br />

et, le 30, à 3 h. 46. De nombreux radiants<br />

d'étoiles filantes seront actifs en <strong>septembre</strong>.<br />

Repérez-les.<br />

Le Gérant : G. ETIENNE.<br />

MAURICE BERNARD, tmp., 18, rue d'Engb.en, P ris. ►>«<br />

CHEZ LES CHASSEURS DE TÊTE<br />

r\ANs les collines qui se dressent entre<br />

Assam et Burma vivent les Nagas, les<br />

Indous chasseurs de tête. Comme dans toutes<br />

les tribus primitives, les femmes nagas jouent<br />

un rôle beaucoup moins brillant que celui<br />

des hommes. Les voyageurs, attirés par les<br />

coutumes extraordinaires des chasseurs de<br />

tête, par les ornements magnifiques qu'ils<br />

revêtent dans les cérémonies, se sont peu<br />

occupés des femmes, très timides d'ailleurs,<br />

et qu'il est difficile d'observer dans leur vie<br />

journalière.<br />

Leur position sociale n'est cependant en<br />

rien inférieure à celle des hommes. Une jeune<br />

fille de Konyall jouit d'une liberté personnelle<br />

qui peut se comparer à celle des<br />

femmes des parties les plus civilisés des<br />

Indes. Les femmes mariées sont les partenaires<br />

respectées de leurs époux. Sans doute,<br />

elles ignorent l'oisiveté et prennent leur part<br />

aux travaux des champs et à ceux de la<br />

maison. Mais elles paraissent aussi heureuses<br />

que les femmes de tout autre peuple.<br />

The Illustrated London News.<br />

UNE HÉROÏNE CHINOISE<br />

T J NE jeune Chinoise de vingt et un ans,<br />

Mlle Yang Hui-Min, a été surnommée<br />

par les aviateurs de la base de Hankéou,<br />

« la plus vaillante fille du monde ». Elle a<br />

déjà derrière elle le passé d'un vétéran.<br />

En 1931, âgée de treize ans, elle fit pour<br />

la première fois le coup de feu contre les<br />

Japonais en Mandohourie.<br />

L'an d'après, elle s'engageait avec des étudiants<br />

enthousiastes qui constituèrent un<br />

corps de volontaires, et se fit remarquer par<br />

son intrépidité. Cette héroïne Céleste gagna<br />

tant de renom, que lorsque ce printemps, â<br />

Chapei le général Tchang-Kaï-Chek voulut<br />

faire parvenir l'ordre de retraite au fameux<br />

« bataillon sacrifié » retranché dans un entrepôt,<br />

c'est Mlle Yang Hui-Min qu'il désigna<br />

pour porter le drapeau.<br />

Avec deux compagnons, elle franchit une<br />

centaine de mètres sous une grêle de balles<br />

et resta jusqrfau bout avec les défenseurs<br />

de l'entrepôt, sans se battre cette fois, mais<br />

donnant ses soins aux blessés. Sortie de là<br />

par miracle, elle accomplit encore mainte<br />

prouesse, méritant bien le titre que lui ont<br />

décerné ses frères d'armes.<br />

Daily Herald.<br />

L'OISEAU RARE<br />

'EST le majestueux milan, autrefois nom-<br />

C breux autant que les passereaux en<br />

Angleterre et maintenant presque disparu.<br />

Les oiseaux d'outre-Manohe étant recensés<br />

avec autant de soin, ou à peu près, que les<br />

humains, et protégés avec amour, on sait<br />

qu'il ne reste plus en Grande-Bretagne que<br />

six couples de ces rapaces. Ils se trouvent<br />

tous dans le district pittoresque de Carmarthen.<br />

Et la Société de protection des<br />

oiseaux offre une prime de cinq livres sterling<br />

à tout propriétaire sur les terres duquel<br />

un couple de milans aura réussi à élever une<br />

nichée.<br />

Il est assez curieux de penser que ce sont<br />

les progrès de l'hygiène qui font s'éteindre<br />

la race des milans. Ces oiseaux, en effet,<br />

jouaient un peu le même rôle que les marabouts<br />

en Egypte, car ils cherchent leur subsistance<br />

parmi les immondices.<br />

Voici deux siècles, alors que le service de<br />

voirie était à peine existant, les milans pullulaient<br />

à l'entour de Londres. Peu à peu, leur<br />

vie devint difficile, et maintenant ils en sont<br />

réduits pour se nourrir aux seules souris et<br />

bêtes des champs qui meurent d'accident...<br />

Excelsior.<br />

LA COMPTABILITE<br />

commerciale est enseignée partout, mais comment!<br />

Seul, l'enseignement donné par des professionnels<br />

éprouvés vous permettra de débuter dans la pratique.<br />

Dem. progr. grat. n» 3 à Jamet-Bufïereau,<br />

G. Billiard, expert compt. D. P. L. G., 96, rue de<br />

Rivoli, à Paris.<br />

PROBLEMES DE MOTS CROISES<br />

Dotés de prix en espèces<br />

RÈGLEMENT<br />

1" Chaque VENDREDI paraît dans ce<br />

journal un problème de mots croisés doté,<br />

proportionnellement au nombre de participants,<br />

de nombreux prix en espèces :<br />

2° Seront gagnants ceux qui auront<br />

envoyé une réponse conforme à la solution<br />

type. La somme revenant aux intéressés leur<br />

sera réglée dans la semaine suivant la publication<br />

de la solution type.<br />

3° Les seules solutions admises seront celles<br />

identiques à la solution type déposée à la<br />

direction de <strong>Dimanche</strong>-Illustré sous pli cacheté<br />

avant la publication du problème. La<br />

solution type sera publiée dans <strong>Dimanche</strong>-<br />

Illustré la quinzaine suivante. Tous les mots<br />

utilisés figurent dans le Nouveau Petit Larousse<br />

illustré, édition 1938. Les' mots tels<br />

que : articles, notes de musique, participes,<br />

symboles, abréviations, ne sont pas comptés<br />

comme fautes ;<br />

4° Les lecteurs pourront adresser autant de<br />

solutions qu'ils le désireront sous le même<br />

pli, avec paiements groupés, en se conformant<br />

au règlement ci-dessous. Indiquer les<br />

noms et adresses au verso de l'enveloppe ;<br />

5" Chaque solution doit être accompagnée<br />

d'un droit de participation de 5 francs [chèque<br />

postal Paris 1445-00, de préférence avec<br />

envoi du récépissé), mandat, chèque et exceptionnellement<br />

timbres-poste à 0.65. Dans ce<br />

cas, envoyer 10 timbres à 0,65. Joindre une<br />

feuille portant les noms, prénoms, adresse et<br />

le mode de règlement utilisé. On doit écrire<br />

les solutions à l'encre, sans ratures et en<br />

capitales d'imprimerie, sur une grille imprimée<br />

de préférence et portant toutes indications<br />

( 1 ) ;<br />

6° /Adresser les envois à Paris Mots-Croisés,<br />

Service D. /., 46, avenue Bosquet)<br />

Paris (7 e ). Les envois peuvent être postés<br />

jusqu'au vendredi suivant au soir. Les résultats<br />

sont publiés dans la quinzaine :<br />

7° Tout envoi non conforme aux règles<br />

indiquées est considéré comme nul. Le seul<br />

fait de prendre part à ce problème comporte<br />

l'acceptation du présent règlement.<br />

(1). Paris-Mots Croisés peut fournir cinquante<br />

grilles en pochette contre 4 francs en timbresposte.<br />

Pas d'envoi contre remboursement<br />

Les lauréats du problème N" 170<br />

recevront, cette semaine, par<br />

mandat-carte à domicile, la somme<br />

de 115 francs.<br />

PROBLÈME N° 172<br />

P 1 2 3 5 6 7 8 9 10<br />

1 R A 1 | * ■<br />

2 L C M m C<br />

3 131!<br />

4 O m 5 | p<br />

5 y ■ M<br />

6 m n<br />

7 k A T<br />

8 6 i<br />

9 r"<br />

1 M ir<br />

s ■<br />

10 ii 1 ■ c<br />

M \<br />

HORIZONTALEMENT<br />

1. Qui est rempli d'agrément.<br />

2. Chimiste belge du dix-neuvième siècle. —<br />

3. Nouvelle Lune.<br />

4. Fleuve d'Allemagne. — Navire à un mât.<br />

5. Chef-lieu de canton. — Quatre lettres de<br />

Uranie.<br />

6. Abréviation. r _<br />

7. Qui n'a point de reconnaissance.<br />

8. Sorte de coquillage marin. — Anagramme<br />

de coati (petit mammifère d'Amérique).<br />

9. Impératrice de Byzarice. — Points cardinaux.<br />

10. Deux voyelles. — Ancien nom de l'Irlande.<br />

— Symbole chimique.<br />

11. Imprime un mouvement à une embarcation.<br />

— Animal.<br />

VERTICALEMENT<br />

1. Initiales de Maupassant. — Homme chargé<br />

d'un office spécial.<br />

2. Arrivé. — Machine pour puiser l'eau.<br />

. 3. Pays voisin qui voudrait dominer le.<br />

monde.<br />

4. Charybde et Scylla. — Soleil égyptien.<br />

— Fille de Louis Douze.<br />

5. Phonétiquement le jour précédent. — Terminaison<br />

d'infinitif.<br />

6. Pronom. — Abréviation. — Iles de Lérins.<br />

7. Abréviation. — Mesure chinoise. — Ville<br />

, d'Italie.<br />

8. En métal<br />

pour servir aux<br />

échanges.<br />

9. Petit mot invariable.<br />

— Symbole<br />

chimique.<br />

10. Sorte de tumeur<br />

sous la<br />

peau. — Cours<br />

d'eau étranger.<br />

Solution du n° IJO<br />

Le résultat du<br />

problème numéro<br />

IJI sera<br />

publié dans le<br />

n° du il sept.<br />

Afin de donner satisfaction à de nombreuses demandes d'encouragement,<br />

pendant les vacances, il sera envoyé à chaque concurrent n'ayant qu'une<br />

faute, un bon de solution gratuite à AJOUTER à l'envoi du problème suivant.<br />

GRAPHOLOGIE<br />

L'ECRITURE<br />

EST L'IMAGE DE L'AME<br />

Par le professeur SCIENTIA<br />

EXPANSION - DISCRETION - DIPLOMATIE<br />

Nous donnons ci-après une ligne des<br />

signes de ces trois qualités :<br />

„ ci m*^ tordit.<br />

Vn C*-^*OV*M •»»


Y AHlÉT fiS<br />

CHIENS A VENDRE, CHIENS PERDUS...<br />

C<br />

OMME LES HOMMES, les animaux, leurs<br />

frères, ont leurs incertitudes, leurs<br />

angoisses et leur humble vie abonde<br />

en drames ignorés.<br />

C'est sans doute l'un de ceux-ci qu'a fixés<br />

le photographe dans, ce saisissant cliché. Il<br />

fut pris au marché, aux chiens de Vaugirard,<br />

un jour quelconque, où cet homme avait pris<br />

le parti de se défaire de ce chien, Pour<br />

quelles raisons : changement de domicile,<br />

gêne matérielle ?... Plutôt celle-ci sans<br />

doute. L'homme a l'air grave de quelqu'un<br />

qui a pris une décision qui lui pèse... Le<br />

chien e3t tout amour, son geste est celui<br />

UN ÉMOUVANT ADIEU<br />

d'une femme très profondément affectionnée.<br />

H ne manque qu'un troisième personnage,<br />

mais viendra-t-il... l'acheteur ?<br />

Ce sont des scènes de ce genre qui se<br />

peuvent voir chaque après-midi dominical,<br />

au marché aux chevaux de Vaugirard, depuis<br />

que s'y tient également le marché aux<br />

chiens. Marché libre, ou presque... il n'en<br />

coûte qu'un franc de droit de montre par<br />

animal. C'est en face du 101 de la rue Brancion<br />

qu'il faut entrer. Nombreux sont les<br />

braves gens qui,. contraints à regret de<br />

séparer leur route de celle d'un fidèle compagnon,<br />

tentent ainsi d'assurer du moins<br />

à celui-ci, une vie présentant encore quelque<br />

charme.<br />

Il y eut pareille vente de chiens, de 1926<br />

à 1930, sur l'autre face de l'énorme cité,<br />

où la préfecture de police de Paris compte<br />

tant d'utiles services, rue de Dantzig. Mais<br />

ici c'est la fourrière, musée immense et<br />

hétéroclite de tout ce qui, dans une journée<br />

de Paris, se peut perdre (à l'exception<br />

des menus objets), abandonner, appréhender<br />

sur la voie publique. Il y a là quelques<br />

amas de ferraille calcinée et tordue que l'on<br />

montrerait avec intérêt et sans doute avec<br />

fruit, à toute personne venant d'obtenir son<br />

permis de conduire, devant qu'on ne la lâche,<br />

sur les grandes routes, courir le risque<br />

de se trouver brutalement réduite à l'état de<br />

petite viande à l'intérieur d'une carrosserie<br />

transformée en boîte de conserve.<br />

LA PHILATÉLIE INSTRUCTIVE<br />

TIMBRES-POSTE BES ILES HUMAI<br />

L<br />

ES premières émissions postales hawaïennes<br />

ont enrichi le domaine phîlatélique<br />

de quelques-unes de ses plus<br />

grandes raretés, et tous les collectionneurs<br />

qui ont l'occasion de visiter des expositions<br />

awauan<br />

Postage<br />

UNE GRANDE RARETÉ DE HAWAI<br />

internationales de timbres-poste, se souviennent<br />

d'en avoir vu quelques exemplaires.<br />

Ces raretés, émises en 1851, sont les 2, 5<br />

Donc, à cette fourrière, jadis on vendait<br />

des chiens au profit du domaine public. On<br />

y a renoncé principalement parce que le fait<br />

d'acheter une bête trouvée, une bête dont on<br />

ignore toute tendance, et toute réaction,<br />

comporte tout de même pour l'acheteur quelques<br />

risques contre lesquels l'administration<br />

ne pouvait le garantir... et aussi parce que<br />

la sensibilité des acheteurs, que l'on avait<br />

escomptée, ne s'adressait guère qu'aux animaux<br />

de quelque valeur, à l'exclusion des<br />

autres, des frères sans beauté de Pataud,<br />

chien total, fils de tous les passants ».<br />

On emmenait les « chiens », on laissait<br />

les « clebs ». Alors maintenant le règlement<br />

est redevenu ce qu'il était autrefois. On ne<br />

vend plus.<br />

Un chien est trouvé dans la rue perdu par<br />

les autres ou par lui-même. Alors, sans qu'il<br />

y ait lieu de s'occuper de son poil, de sa race,<br />

de sa beauté apparente, deux cas sont à<br />

considérer.<br />

Premier cas : il portait un collier. Son<br />

propriétaire est avisé de sa présence à la<br />

fourrière, où on le tient à sa disposition pendant<br />

huit jours francs.<br />

Deuxième cas : le chien était de possesseur<br />

anonyme. Il sera également gardé huit jours<br />

francs, à la disposition de son maître si celuici<br />

le recherche.<br />

Passé ce délai, si le chien a su intéresser<br />

son « inventeur » au point que celui-ci le<br />

veuille, c'est à celui-ci qu'en sera confiée la<br />

garde... provisoire, car celle-ci ne se transformera<br />

en propriété normale qu'au bout de<br />

trois ans.<br />

Suivons, parmi un concert d'aboiements<br />

qui déchire l'ouïe, la galerie centrale de la<br />

fourrière. A droite et à gauche, sur deux<br />

étages, des niches métalliques, fort bien disposées<br />

d'ailleurs pour le nettoyage et le<br />

ravitaillement en pâtée et en eau. Sur certaines<br />

niches une inscription T. V. trouvée,<br />

souvent suivie d'un R, lorsque l'inventeur a<br />

fait savoir qu'il prendrait volontiers l'animal<br />

s'il n'était pas réclamé. Ceux-là doivent à<br />

leur beauté ou à leur gueule sympathique<br />

un avenir assuré. On croirait, à les voir<br />

pleins de quiétude, qu'ils en ont été informés.<br />

H n'en est pas de même des minables<br />

« cabots » qui ont été capturés. Ceux-là ne<br />

sont conservés que trois jours, à moins qu'ils<br />

n'aient manifesté une certaine agressivité,<br />

qu'ils n'aient mordu. Dans ce cas, ils sont<br />

pensionnaires d'une section spéciale au blindage<br />

renforcé, ils y seront gardés quinze<br />

jours, le temps nécessaire à l'observation. Ils<br />

y ont pour vis-à-vis des chats, plutôt rares<br />

à la vérité, cet animal étant de ceux qu'on<br />

perd peu et qu'on capture difficilement.<br />

Après... évidemment, il y a un après, lorsque<br />

les bêtes perdues n'ont point eu l'heureuse<br />

chance d'être confiées aux soins de la<br />

S.P.A., qu'on peut toujours aviser dès qu'un<br />

animal a été trouvé... Du moins les moyens<br />

de faire périr, grâce à la belle initiative de<br />

cette bienfaisante société et de sa dévouée<br />

présidente, Mme Camille Du Gast,<br />

deviennent-ils de jour en jour plus humains...<br />

si humains que l'on ne peut que regretter<br />

qu'on ne les étende point aux hommes, lorsque<br />

ceux-ci sont incurables et que nulle<br />

science ne peut les sauver...<br />

A. LORBERT.<br />

et 13 cents, cotés respectivement 400.000,<br />

90.000 et 125.000 francs.<br />

On ne connaît en effet que quelques exemplaires<br />

de ces vignettes très recherchées par<br />

tous les grands amateurs, mais que bien<br />

peu parmi eux peuvent se flatter de posséder.<br />

Par la suite, de 1853 à 1862 Hawaï a<br />

émis d'autres timbres illustrés d'effigies de<br />

souverains de la dynastie indigène des Kamehameha.<br />

Puis, de cette époque à nos<br />

jours, de très décoratives figurines, aux illustrations<br />

instructives. Et comme il n'est point<br />

nécessaire, pour former une collections attrayante,<br />

d'y voir figurer les raretés seulement<br />

accessibles à quelques-uns, les timbres<br />

hawaïens, de prix en général peu élevé, permettent<br />

de grouper de très intéressantes<br />

valeurs.<br />

D. D.<br />

THEODORE CHAMPION. 13 Itirsï 13<br />

Prix courant illustré de paquets et collections<br />

de timbres-poste à prix réduits.<br />

ENVOI FRANCO SUR SIMPLE DEMANDE.<br />

LES CLDBS<br />

Club «Sans-Souci» et club «Lutèce»<br />

<strong>Dimanche</strong> 4 <strong>septembre</strong> : sortie à Andilly,<br />

rendez-vous vous vers \ 8 heures gare du Nord.<br />

Toute"Hœhiatide de changement d'adresse<br />

doit être accompagnée de la dernière bande<br />

et de 1 fr. 50 en timbres-poste.<br />

DIMANCHE=ILLUSTRE ■■•<<br />

Quand c'était la guerre, autrefois...<br />

LES "HÉLÉPOLES", FORTERESSES AMBULANTES<br />

L<br />

ORSQUE, il y a des siècles, beaucoup de<br />

villes étaient entourées d'énormes.remparts,<br />

hauts, solides et épais, les assail-<br />

lants devaient employer des moyens d'atta-<br />

que appropriés, extrêmement puissants et<br />

variés. Et parmi les nombreux engins dont<br />

se servirent nos ancêtres, il importe de citer<br />

UN DES PREMIERS HÉLÉPOLES<br />

en premier lieu les hélépoles, formidables<br />

machines de guerre.<br />

Ces constructions, qui atteignaient souvent<br />

une hauteur considérable, étaient des<br />

machines de siège. Bâties en forme de tour,<br />

plus larges en bas qu'en haut — car des<br />

tours ambulantes avaient été renversées au<br />

cours des premiers « essais » — elles permettaient<br />

aux assiégeants d'approcher sans<br />

trop de risques les murs de la cité assiégée<br />

et d'en combattre les défenseurs au niveau<br />

même des ^remparts» de projeter sur<br />

eux des liquides enïlaiïBBp et de tenter l'envahissement<br />

de la placfi<br />

On attribue généralement l'invention de<br />

l'hélépole à Demetrius Poliorcète, qui aurait<br />

conçu cette machine de guerre en vue du<br />

siège de Rhodes. Et, d'après les descriptions<br />

qu'en ont faites Diodore et Plutarque, la machine<br />

était faite de bois, haute de trente à<br />

quarante-cinq mètres (soit, à peu de chose<br />

près, la hauteur de l'Arc de Triomphe de<br />

l'Etoile !) et cuirassée de métal, de cuir de<br />

bœuf et de terre glaise, qui la mettaient à<br />

l'abri du feu.<br />

A l'aide de gigantesques rouleaux actionnés<br />

et manœuvres par des centaines et parfois<br />

même par des milliers de combattants,<br />

on l'amenait jusqu'au bas des remparts, puis,<br />

par les meurtrières ménagées à chaque étage,<br />

on lançait sur l'adversaire les projectiles les<br />

plus variés. Enfin, lorsque l'ennemi paraissait<br />

faiblir, l'assaillant abaissait un puissant<br />

pont-levis établi au sommet de la machine<br />

et tentait de pénétrer dans la place pour<br />

achever sa victoire.<br />

Mais tout engin d'attaque a une contrepartie<br />

et l'esprit ingénieux des Rhodiens<br />

rendit inutile la création de Demetrius Poliorcète<br />

en creusant une énorme fosse, habilement<br />

camouflée et où s'effondra l'énorme<br />

et terrifiante machine. Cependant, au cours<br />

des siècles qui suivirent, on n'en construisit<br />

pas moins de nouveaux engins inspirés de ce<br />

premier modèle, et si certains donnèrent la<br />

victoire-aux assaillants, beaucoup qui manquaient<br />

de stabilité, furent renversés ou éloignés<br />

des remparts au moyen d'énormes<br />

poutres actionnées par les assiégés massés en<br />

divers points de la forteresse attaquée.<br />

DIDIER DARTEYRE.<br />

SUITE 012 l..t PAGE S<br />

ELISABETH MOYEN<br />

Montréal se trouvant sans cesse en état<br />

de sièqe, un certain nombre de doques féroces<br />

et vigoureux avaient été dressés pour<br />

aider à la défense. On ne s'en servait pas<br />

pour traquer les Indiens chez eux, mais uniquement<br />

pour repousser les attaques contre<br />

la jeune cité. Closse avait presque toujours<br />

avec lui une des chiennes, « Pilote », dont<br />

le nom est demeuré célèbre dans les annales<br />

de Montréal. A toutes les qualités requises<br />

pour bien jouer son rôle de gardienne, cette<br />

bête joignait des aptitudes merveilleuses<br />

d'éducatrice. Nulle ne s'entendait comme<br />

elle à dresser les jeunes chiens.<br />

Elle les emmenait dans la forêt, leur apprenait<br />

à distinguer les traces du gibier, des<br />

fauves, et... de ces fauves encore plus redoutables,<br />

les Indiens. S'ils faisaient fausse route,<br />

elle les tançait vertement, à coups de pattes<br />

et de museau. Quand l'occasion s'en présentait,<br />

elle les entraînait au combat, les<br />

poussant, les encourageant de la voix ; si<br />

quelque pauvret, affolé par le tumulte de la<br />

première bataille, s'enfuyait en sourdine et<br />

regagnait à toutes pattes son chenil, Pilote<br />

le cherchait au retour et, d'un coup de dents,<br />

lui enlevait toute envie de recommencer.<br />

Cette éducation... Spartiate avait donné à<br />

Montréal une escouade de gardiens d'élite<br />

qui décelaient la présence de l'ennemi à de<br />

grandes distances.<br />

Le 6 février 1662, au crépuscule, les braves<br />

chiens donnèrent l'alarme. Des colons<br />

ramenant en ville une provision de bois<br />

venaient d'être attaqués par les Iroquois qui<br />

s'étaient approchés, sous le couvert de la<br />

ramure, à la faveur de l'obscurité grandissante.<br />

Closse, prévenu, accourut en hâte à<br />

leur rencontre, suivi de deux serviteurs, Pigeon<br />

et le Flamand. Celui-ci, nouvellement<br />

arrivé dans la colonie, perdit la tête à la vue<br />

des sauvages et s'enfuit lâchement. Il portait<br />

les pistolets de son maître qui, se trouvant<br />

abandonné sans moyen de défense, fut percé<br />

de plusieurs balles.<br />

La jeune femme, inquiète de ne pas voir<br />

rentrer son mari, venait aux nouvelles avec<br />

sa fillette, quand elle croisa le lugubre cortège<br />

qui ramenait le corps sur une civière...<br />

Son chagrin fut immense... Elle trouva un refuge<br />

auprès de Mlle Mance qui la recueillit<br />

tout d'abord ; peu après, les Sulpiciens qui<br />

avaient droit de protection sur Montréal,<br />

lui confirmèrent la propriété de la concession<br />

où elle continua à vivre en partageant les<br />

joies et les douleurs de la colonie.<br />

FERRON-CHÊNE.<br />

SOYONS AU COURANT...<br />

... de quelques événements qui surviendront du 3 au 9 <strong>septembre</strong><br />

CISTES A SOUHAITER. — 3, sainte Euphémie;<br />

* 4, sainte Rosalie, saint Marin ; 5, saint<br />

Bertin, saint Justinien ; 6, sainte Reine ;<br />

7, saint Cloud ; 8, saint Hadrien ; 9, saint<br />

Orner, sainte Séraphine.<br />

A NNIVERSAIRES (de 1838 à 1937). — 3,<br />

1859, naissance de Jean Jaurès à Castres<br />

; 4, 1870, proclamation de la IIP République<br />

; 1914, prise de Reims ; 1917, de<br />

Riga ; 1918, reprise de Guiscard par nos<br />

troupes victorieuses ; 5, 1914 (jusqu'au 10),<br />

bataille victorieuse de la Marne ; 6, 1918,<br />

reprise de Ham et de Chauny ; 7. 1912, entrée<br />

de Mangin dans Marrakech.<br />

r\ IVERS. — 6, Beaune, tirage de la neuvième<br />

tranche de la Loterie nationale.<br />

g PORTS. —- Athlétisme : 3, Championnats<br />

— Tennis : 3-5, challenge-round de la<br />

Coupe Davis. Yachting à voile : 4, Cancale,<br />

régates internationales.<br />

S. F. — <strong>Dimanche</strong>, Paris-P. T. T.,<br />

T<br />

" 20 h. 30 : l'Etourdi, comédie en cinq<br />

actes de Molière. — Lundi, Radio-Paris,<br />

20 h. 45 : depuis Vichy, concert sous la<br />

direction du maître Bruno Walter. —<br />

Jeudi, Radio-Paris, 20 h. 30 : transmission<br />

du spectacle donné au théâtre national<br />

de l'Opéra-Comique. — Vendredi,<br />

Radio-Paris, 20 h. 30 : le Prix Martin, comédie<br />

de Labiche et Augier. -r*f Samedi,<br />

Tour-Eiffel, 20 h. : spectacle de l'Opéra.<br />

llll llllIlMDIMUlllllltIHIlllMllllllllllllllMlllllllllllUtlIIIIIIIIIKIIIIIlll<br />

NOS CONSULTATIONS GRATUITES<br />

(écrites ou verbales)<br />

: Ces consultations sont réservées à nos<br />

\ lecteurs ou abonnés qui se présentent<br />

Ë dans nos bureaux, 13, rue d'Enghien,<br />

: Paris (10 e), avec leur bande d'abonne-<br />

E ment ou un bon de consultation découpé<br />

Ë dans un de nos numéros.<br />

Ë Prévoyance, hygiène sociale et assistance.<br />

| — Consultations écrites seulement.<br />

iiiiMiéiiiiîiiiiiitHiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiitiiiiiutiii mm *i mm? MI<br />

Enseignement et orientation profession- E<br />

nelle. — Le jeudi, de 17 à 18 heures. §<br />

Questions juridiques. — Le jeudi, de 14 f<br />

à 15 heures. E<br />

Questions militaires. — Par écrit. E<br />

Les consultations n'ont pas lieu les veilles E<br />

de fêtes légales et jours fériés. E<br />

III III Mi


ÉTRANGE MOTOCYCLISTE<br />

Non, il ne s'agit point de quelque Arabe rebelle, mais bien<br />

d'un simple motocycliste autrichien qui, au cours d'une<br />

excursion sur les rives du Danube, s'affubla de cette<br />

manière pour se protéger contre les incessantes et désa-<br />

gréables atteintes des moustiques.<br />

LA SUISSE PITTORESQUE CHEZ LES MAORIS<br />

Quel charmant paysage que celui-ci ! Il a pour cadre les splendides montagnes<br />

du Valais, en Suisse» et ces gracieux chalets de bois, à la fois typiques et séduisants,<br />

sont bien faits pour mettre en relief tout le pittoresque de là terre helvétique.<br />

Rien n'est, en effet, plus digne d'être peint que ce décor en quelque sorte<br />

incomparable et d'un incontestable charme,<br />

/<br />

A*<br />

Bien que pittoresque^, et entièrement construite en bois,<br />

cette curieuse habit Won n'a point le cachet des jolis et<br />

rustiquedfchalets suisses. Sa façade reflète cependant un<br />

effort artistique qui fait honneur aux indigènes néozélandais<br />

de la tribu des Maoris.

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