Les champignons
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Les champignons
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marasme des oréades, inocybe de Patouillard, armillaire couleur de miel, coulemelle ou lépiote, mousseron, panéole<br />
papillon, collybie beurrée, tête de moine, tricholome prétentieux, tricholome équestre, bolet de Satan, nonnette voilée,<br />
satyre puant, oreille de Judas, pézize, rosé des prés, russule<br />
charbonnière, lactaire à lait abondant, pleurote en forme d’huître,<br />
pholiote… Dieu est un grand poète !<br />
Le mot « mycologie » ne cache-t-il pas un cousin auditif, le mot<br />
« mythologie » ?<br />
Ah ! quel souvenir de ces petits plats que j’ai préparés après une<br />
longue randonnée dans la forêt du Cantal, les pieds dans les feuilles<br />
mortes, dans la cuisine de l’auberge de jeunesse du Mont Dore : la<br />
récolte de « pieds de mouton » , de girolles…<br />
Ça, c’était une vraie cuisine à la sauvage, tout à fait paléolithique ! De<br />
quoi attirer Joseph Delteil outre-tombe …<br />
(Je vous indique plus loin les recettes inventées en la circonstance ce<br />
jour béni ! *)<br />
Si je ne suis pas allée au moins une fois « aux <strong>champignons</strong> », j’ai raté<br />
l’automne et me sens déprimée !<br />
On m’a raconté que le grand Freud aimait « chasser » le champignon<br />
qu’il considérait comme un être vivant, et se plaisait par jeu à jeter<br />
son chapeau de loin sur un champignon aperçu par lui pour ne pas<br />
qu’il « s'échappe » !<br />
Pour ma part, je peux être en train de deviser avec un ami sur un<br />
chemin et sentir en même temps l’appel du champignon derrière un arbre que l’on vient de dépasser, intuition travaillant<br />
tout autant que l’odorat, la présence d’un de ces petits êtres adorables lançant un cri irrésistible audible à mes oreilles…<br />
je me demande s’ils ne choisissent pas leurs cueilleurs !<br />
Plus récemment, une autre manière de les trouver m’assure de pouvoir toujours les ramasser même à un âge avancé<br />
où je serai dans l’impossibilité de marcher – en lisière des forêts, tout<br />
en roulant en voiture assise à l’avant près du conducteur, de crier :<br />
« Stop ! » car mon sixième sens m’avertissait comme un klaxon que<br />
nous venions de dépasser un gros bolet qui me faisait signe. Une<br />
« cueillette-éclair », en somme ! J’inaugure peut-être ?<br />
Que voulez-vous, ces aimables personnages de la nature font exprès<br />
de se planter le long des chemins où nous passons, nous les<br />
humains, à pied ou en voiture.<br />
Mais puisque vous me lisez, je vais vous confier un secret : quand je<br />
vais aux <strong>champignons</strong>, j’emporte dans les poches noix et noisettes<br />
de l’année car j’ai conscience de pénétrer chez eux, sur le territoire<br />
des autres, des mulots, musaraignes, lutins et écureuils. C’est mon<br />
offrande pour eux. Je ne prélève que le strict nécessaire et laisse les<br />
chapeaux déjà grignotés par l’un d’eux. En remerciement, si je<br />
prends, je donne, un petit tas de fruits secs sur le sol là où il y eut un<br />
champignon, ou bien dans le creux du chêne, où l’écureuil a créé son<br />
« dépotoir » (réservoir de vivres) pour l’hiver.<br />
Ainsi y a-t-il échange, partage, et non pas un vol pur et simple à notre<br />
mère la Terre.<br />
N.B. N.B. En cas de doute concernant la radioactivité de votre cueillette (césium radioactif éventuel), contacter la CRII RAD au<br />
04 75 41 82 50.