Document - Tels Quels

26 : TQ MAG 280
Les violences et
les discriminations
existentencore
malgré la loi !
PAR ChRiSTiNNe leROy | ANiMATRiCe PÉDAgOgique De TqJ
Beaucoup de gens pensent qu’en Belgique,
il n’est plus nécessaire de lutter contre
l’homophobie. On imagine que tout est acquis,
qu’il n’y a plus de problèmes depuis que la loi
contre les discriminations a été adoptée.
Cette idée est bien entendu erronée, j’en veux
pour preuve l’histoire de ce jeune homme qui
nous a appelés récemment à Tels Quels Mons,
pour raconter son histoire.
Il vit dans le Hainaut, dans un quartier habité
principalement par les membres d’une
même famille que tout le monde considère
plutôt comme un clan et qui y sème la terreur.
Une dame âgée a été obligée de déménager car
elle subissait régulièrement la saleté de ces gens sur
son trottoir et lorsqu’elle osait émettre un avis, on lui
abîmait sa façade et elle en subissait des représailles
pendant longtemps. Une jeune fille est, depuis un certain
temps, en dépression à cause des insultes et autres
méchancetés qu’elle entend à longueur de journées.
Notre jeune homme, lui, est gay, ce qui lui vaut très
régulièrement des injures, des plaisanteries douteuses
et des ricanements sur son passage. Mais, ça ne s’arrête
pas là… Récemment, il s’est fait roué de coups car il
a eu le malheur de se retourner en entendant une de
leurs insultes. Quand il ne s’agit pas de ça, il reçoit une
brique à travers la fenêtre qui aurait pu le blesser gravement,
et, par l’ouverture provoquée par la brique, les
vandales ont passé un tuyau pour, littéralement, gazer
l’intérieur de la maison. Il a fini par sortir de chez lui
avec un pistolet d’alarme avec lequel il a tiré en l’air
pour faire fuir ses agresseurs. Le comble, c’est que c’est
lui qui a été interpellé violement par la police et qui a
été gardé 24h en garde à vue.
Plusieurs plaintes ont été déposées auprès de la
police (heureusement, il y a certains policiers qui sont
à l’écoute), mais ces faits ont eu lieu voilà déjà plusieurs
mois sans qu’aucun des membres du “clan” n’ait été
inquiété. En attendant, il n’ose plus habiter chez lui,
il est logé dans sa famille ou chez des amis, mais il
continue, tous les mois, à rembourser son emprunt, à
payer ses charges pour un logement dans lequel il n’ose
plus vivre!
La procédure est malheureusement longue, mais
ce jeune homme ne peut pas abandonner, il serait
inadmissible que de tels individus aient tous les droits
dans ce quartier et dans cette ville. Nous tentons dès
lors de le soutenir dans ses démarches pour obtenir
réparation… et surtout la tranquillité.
Nous espérons pouvoir vous donner rapidement
des nouvelles positives de cette affaire. Restons vigilants,
la lutte n’est malheureusement pas finie.