Istres Magazine

Tous les jours nous côtoyons leurs noms,
certains sont illustres, connus de tous.
Ils se nomment Jaurès, Mistral, Daudet,
Saint Exupéry… D’autres le sont moins
et pourtant une rue, une avenue,
une impasse… porte leur nom.
Nous vous proposons de faire
connaissance avec votre adresse !
CES NOMS QUI NOUS ENTOURENT CE MOIS-CI :
Jean François Lapérouse
J
ean-François Galaup, comte de
La Pérouse (ou de Lapérouse)
est né le 23 août 1741 près
d’Albi. Un de ses parents qui n’est
autre que le Marquis de la Jonquière,
l’encourage à devenir garde marine
à l’âge de 15 ans. Deux années plus
tard, au beau milieu d’études qu’il
poursuit à Brest, Lapérouse s’engage
dans les conflits maritimes de la
guerre de Sept Ans avec la Grande
Bretagne, au large de l’Amérique du
Nord à Terre-neuve, sur le Saint-
Laurent ainsi qu’aux Antilles. Blessé,
il est fait prisonnier à l’âge de 18 ans
pendant la bataille des Cardinaux,
près de Quiberon. Promu en 1764,
enseigne de vaisseau, il met à profit
son expérience de l’Outre Mer, sert
aux Antilles et dans l’océan Indien,
d’où le navigateur obtient son premier
commandement à la mer.
Chargé de deux voyages aux Indes
comme commandant de la Seine, il y
rencontre Eléonore Broudou, une
jeune créole d’origine modeste qu’il
épousera par la suite.
Après avoir libéré le comptoir de
Mahé d’assaillants indiens, il est
nommé, à son retour en France en
1777, lieutenant de vaisseau et
reçoit la croix de Saint-Louis.
Il s’illustre ensuite dans la baie
d’Hudson durant la guerre d’indépendance
des États-Unis (1778-1782)
et contre les Britanniques aux
Antilles jusqu’aux îles Labrador.
L’explorateur prouve ainsi sa valeur
maritime et militaire en capturant
deux forts britanniques. Le fort penchant
de Louis XVI pour les sciences
géographiques, le pousse à confier à
Lapérouse, une expédition autour
du monde en vue de compléter les
récentes découvertes de James
Cook. L’objectif de ce périple est
géographique, scientifique, économique
et politique en vue de l’établissement
de bases françaises en
Alaska, aux Philippines et à la presqu’île
du Kamtchatka.
L’expédition de Lapérouse
Deux navires, la Boussole et
l’Astrolabe avec à leur bord 232
hommes triés sur le volet, quittent
Brest le 1er août 1785 pour un
périple de trois ans.
Leur périple contourne le Cap Horn,
remonte jusqu’au mont Saint-Hélie,
sur la côte Nord Ouest de l’Amérique,
à l’endroit même où Cook
avait été repoussé par les courants.
Quelques milles nautiques
plus loin, un drame va les frapper,
21 hommes embarqués sur une
barge et deux chaloupes périront,
emportés par les courants violents
de la baie nommée par Lapérouse
“Port des Français”, aujourd’hui baie
Lituya.
Sur cette partie du globe, Lapérouse
découvre et nomme également la
baie Monti et l’île du Cénotaphe.
Le navigateur fait route sur les îles
Sandwichs (Hawaii), découvre l’île
Necker avant de faire une escale
dans la rade de Macao le 3 janvier
1787.
L’IMPASSE DE LAPÉROUSE BORDE LE SQUARE DE PÉPI
[im] P.17
OCTOBRE 2005
Un mois s’écoule avant que l’équipage
fasse route pour les Philippines
jusqu’à l’île de Quelpaert (province
de Jeju-do, Corée du sud).
L’Astrolabe et la Boussole mettent
ensuite le cap sur le Japon, jettent
l’ancre dans une baie qui reçut le
nom de Ternay avant de reprendre la
mer et longer les côtes de la Tartarie
chinoise. Le 2 août 1787, il découvre
le détroit qui porte aujourd’hui le
nom de Lapérouse. D’une longueur
de 40 km, le détroit sépare l’île
d’Hokkaido de l’île de Sakhaline et
relie entre elles la mer du Japon et la
mer d’Okhotsk. Le pionnier reçoit
des instructions de Paris par le truchement
de Barthélemy de Lesseps,
vice consul de la France à Kronstadt
et oncle du futur constructeur du
Canal de Suez, pour établir un rapport
sur la colonisation en
Australie. L’Astrolabe et la Boussole
pénètrent ensuite dans les eaux du
Pacifique.
À l’approche des îles Samoa, l’expédition
est attaquée par les samoans
qui tuent douze hommes de
Lapérouse dont le second de l’expédition,
Fleuriot de Langle, commandant
de l’Astrolabe. L’expédition
reprend très vite la route pour
atteindre Botany Bay le 26 janvier
1788.
L’expédition repart pour la Nouvelle
Calédonie, Santa Cruz, les îles
Salomon, les Louisiades et les côtes
de l’Ouest et du sud de l’Australie.
Ce sont les dernières traces de l’équipage,
ni Lapérouse ni aucun de ses
hommes ne furent revus à nouveau.
Les épaves retrouvées au large de
Vanikoro (îles Salomon) en 1827 puis
en 1964 ont été formellement identifiées
en 2005 comme étant celle de
la Boussole et de l’Astrolabe. ■
histoire