Histoire des dockers- Gurrea.pdf - bacalanstory

Du fait que les dockers sont syndiqués de 95 à 100 % dans les ports et
qu’il n’y a qu’un seul syndicat les actions sont suivies à 100 %.
L’expérience du passé fait que dans les ports les dockers ont
amélioré la tactique des luttes. Ils ont eu à mener nationalement des
actions concrétisées par des arrêts de travail d’une heure, de deux
heures, de 24 ou 48 heures. Certaines actions ont duré plusieurs mois
dont une 9 mois, sans que les dockers y laissent des plumes. Ils ont
obtenu satisfaction sur les revendications posées.
Les plus grandes luttes, les plus dures aussi, ont été menées par les
dockers du port de Bordeaux quand ils étaient seuls dans l’action.
En plus des grèves qu’ils firent, ils eurent à subir dans les années
cinquante un lock-out patronal qui dura 57 jours.
L’accord sur la préretraite à 55 ans fit qu’au port de Bordeaux les
secrétaires, la presque totalité des dirigeants syndicaux partirent
vers la fin de 1982 en préretraite.
Il fallut mettre en place la relève syndicale.
Ce qui fut fait au cours de l’assemblée générale des dockers le
5 janvier 1983.
Des plus jeunes prirent la relève à cette assemblée après avoir été
élus. Immédiatement ils prirent la succession de leurs aînés et
l’activité syndicale continua sur le port, les nouveaux secrétaires
prenant exemple sur les anciens, mais apportant eux-mêmes des idées
nouvelles à l’activité syndicale, comme l’avaient fait leurs aînés.
Ce qui permet au syndicat de ne pas rester figé, mais au contraire
d’évoluer dans la bataille des idées, dans l’orientation syndicale,
dans la tactique des luttes.
Malheureusement un point noir dans ce résumé, c’est la situation
économique du port de Bordeaux, c’est son activité depuis un bon
nombre d’années.
La modernisation du conditionnement des marchandises, le progrès
technique des moyens de manutention, les conteneurs ont fait que sur les
navires les effectifs de dockers ont été réduits considérablement dans
les équipes de bord et de terre, dans le relevage des marchandises.
Cette réduction des effectifs dockers dans les équipes a touché tous
les ports de France et du monde.
C’est l’évolution du progrès technique.
En ce qui concerne les grands ports français, tous les ports sauf
Bordeaux ont pu néanmoins conserver leur effectif total et même dans
certains ports l’augmenter et ce depuis une quinzaine d’années.
C’est que dans ces ports la modernisation de l’outillage portuaire,
l’agrandissement des structures du port, la prospection de trafics
nouveaux ont fait qu’ils ont compensé l’évolution du progrès technique
par un accroissement régulier de leurs trafics traditionnels et par
l’apport de trafics nouveaux.
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