le dico et sa version dicouèbe - Observatoire de linguistique Sens ...
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3. La relation entre L1 <strong>et</strong> L2 s’exprime éventuel<strong>le</strong>ment, mais pas néces<strong>sa</strong>irement, <strong>de</strong> façon<br />
morphologique dans la langue. Par exemp<strong>le</strong>, pour la relation ‘artefact servant à…’, on<br />
trouve en français <strong>le</strong>s dérivations suffixa<strong>le</strong>s suivantes : bouch(-er) → bouch+on, ras(-er) →<br />
ras+oir, décapsul(-er) → décapsul+eur, <strong>et</strong>c.<br />
Puisque la relation sémantique qui lie HACHE à COUPER <strong>sa</strong>tisfait <strong>le</strong>s trois conditions ci<strong>de</strong>ssus,<br />
nous pouvons dire que la <strong>le</strong>xie HACHE est sémantiquement dérivée <strong>de</strong> COUPER.<br />
Un lien <strong>de</strong> dérivation sémantique qui est marqué explicitement par un moyen morphologique<br />
correspond à une dérivation au sens traditionnel. La dérivation au sens traditionnel est donc un<br />
cas particulier <strong>de</strong> dérivation sémantique.<br />
On peut iso<strong>le</strong>r trois gran<strong>de</strong>s famil<strong>le</strong>s <strong>de</strong> dérivations sémantiques, qui correspon<strong>de</strong>nt aux trois<br />
cas <strong>de</strong> figure ci-<strong>de</strong>ssous.<br />
1. Les <strong>de</strong>ux <strong>le</strong>xies possè<strong>de</strong>nt (approximativement) <strong>le</strong> même sens. Il s’agit ici ďune<br />
dérivation sémantique (quasi) vi<strong>de</strong>, qui correspond aux cas bien connus suivants : (i)<br />
synonymie exacte ou approximative (vélo est sémantiquement équiva<strong>le</strong>nt à bicyc<strong>le</strong>tte ;<br />
défendre est sémantiquement presque équiva<strong>le</strong>nt à interdire) ; (ii) con<strong>version</strong> exacte ou<br />
approximative (X précè<strong>de</strong> Y est équiva<strong>le</strong>nt à Y suit X ; X donne Y à Z est presque<br />
équiva<strong>le</strong>nt à Z reçoit Y <strong>de</strong> X) ; changement <strong>de</strong> partie du discours (marchandage est <strong>le</strong> nom<br />
ďaction pour marchan<strong>de</strong>r, vente pour vendre, coup pour +apper ; terrestre est ľadjectif pour<br />
[relatif à la] terre, paternel pour [relatif au] père, urbain pour [relatif à la] vi/e). Par<br />
convention, on inclut éga<strong>le</strong>ment dans c<strong>et</strong>te première famil<strong>le</strong> <strong>le</strong>s termes génériques (cours<br />
ďeau pour rivière, légume pour asperge…).<br />
2. Les <strong>de</strong>ux <strong>le</strong>xies possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s sens opposés (interdire vs autoriser, p<strong>et</strong>it vs grand…). Il s’agit<br />
ici <strong>de</strong> ľantonymie exacte ou approximative.<br />
3. Une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>le</strong>xies désigne un élément <strong>de</strong> la situation désignée par ľautre. Il peut s’agir<br />
ďun participant (nager → nageur, envoyer [qqch. par la poste] → <strong>de</strong>stinataire, acci<strong>de</strong>nt →<br />
0ictime…), ďun circonstant (dormir → lit, patiner → patinoire…) ou ďune caractéristique<br />
ďun participant ou circonstant (s’irriter → irritab<strong>le</strong>, comprendre → compréhensib<strong>le</strong>…).<br />
2.1.2 Liens syntagmatiques<br />
Un lien syntagmatique connecte la <strong>le</strong>xie L2 à la <strong>le</strong>xie L1 si ľexpression L1+L2 est une<br />
collocation dont L1 est la base <strong>et</strong> L2 <strong>le</strong> collocatif. Voici une brève présentation <strong>de</strong>s notions<br />
<strong>de</strong> collocation, base <strong>et</strong> collocatif.<br />
Une collocation est une expression L1L2 (ou L2L1), formée <strong>de</strong>s <strong>le</strong>xies L1 <strong>et</strong> L2, que <strong>le</strong><br />
locuteur produit ďune façon particulière : il sé<strong>le</strong>ctionne L1 librement ďaprès son sens ‘L1’,<br />
alors qu’il sé<strong>le</strong>ctionne L2 pour exprimer un sens ‘s’ en fonction <strong>de</strong> L1. La collocation est donc<br />
une expression semi-idiomatique. Voici trois exemp<strong>le</strong>s <strong>de</strong> collocations du français :<br />
Le DiCo <strong>et</strong> <strong>sa</strong> <strong>version</strong> DiCouèbe 7