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Les garçons et les filles étaient formés à leurs tâches respectives. Depuis leur tout jeune<br />
âge, on enseignait aux filles à avoir un accouchement facile. Uqsuralik se souvient :<br />
« Quand nous étions petites, on nous disait <strong>de</strong> sortir rapi<strong>de</strong>ment après <strong>notre</strong> réveil, <strong>de</strong><br />
façon à accoucher facilement. C’est vrai. J’ai toujours eu l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> sortir rapi<strong>de</strong>ment. »<br />
Les garçons se préparaient à leur vie <strong>de</strong> chasseurs.<br />
Uqsuralik raconte :<br />
Les garçons portaient les bébés pour leur mère. Les garçons étaient<br />
tout à fait d’accord pour porter les bébés sur leur dos dans l’amauti,<br />
parce que s’ils agissaient ainsi, ils attraperaient <strong>de</strong>s bélugas et <strong>de</strong>s<br />
narvals. C’est vrai. Mon frère Iqaluk, par exemple, a souvent<br />
transporté <strong>de</strong>s bébés sur son dos et il a maintenant beaucoup <strong>de</strong><br />
succès à la chasse au béluga. Il portait les bébés dans un amauti. Il est<br />
né prématuré. Il aimait bien porter les bébés dans un amauti parce<br />
qu’il voulait vraiment avoir du succès à la chasse au béluga. Et il en<br />
a eu, c’est vrai.<br />
Dans le <strong>de</strong>rnier chapitre du livre, on accor<strong>de</strong> beaucoup d’attention aux récits, chansons<br />
et jeux. Le jeu joue un rôle crucial quand les enfants grandissent.<br />
Uqsuralik se remémore :<br />
Nous avions l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> jouer à toutes sortes <strong>de</strong> choses. De nos<br />
jours, on ne voit plus ces jeux. Nous oublions même certains d’entre<br />
eux. Dans ce temps-là, nos parents ne s’inquiétaient pas trop à <strong>notre</strong><br />
sujet. Parfois nous ne voulions même pas manger, même si nous<br />
avions faim, parce que nous ne voulions pas arrêter <strong>de</strong> jouer. Nous<br />
jouions pendant <strong>de</strong>s heures et <strong>de</strong>s heures.<br />
Grâce au jeu, les enfants apprenaient à contrôler la peur :<br />
Nous jouions au tuurngaq (esprit auxiliaire). Nous faisions semblant<br />
d’avoir un iglu, même s’il n’y avait rien. Celui ou celle qui jouait le<br />
rôle du tuurngaq tournait en rond autour <strong>de</strong>s autres. Même s’il n’y<br />
avait pas d’iglu, il faisait semblant d’en faire le tour en disant : « Ha,<br />
ha, ha, ha, ha, ha. » Quand il atteignait l’entrée, il disait : « Mon enfant<br />
a froid ; laissez-moi entrer. » Pendant longtemps, on lui interdisait<br />
d’entrer, mais à la fin on le lui permettait. Quelqu’un disait : « Si tu<br />
veux manger, mange donc. » Dès qu’on lui offrait quelque chose, il<br />
faisait semblant <strong>de</strong> manger. Puis il sortait et nous l’entendions qui<br />
faisait semblant <strong>de</strong> vomir. Après avoir vomi, il revenait et quelqu’un<br />
Les pratiques inuit d’éducation <strong>de</strong>s enfants : Une introduction 19