les rapports des terrains cristallins et de leur couverture sédimentaire

CRISTALLIN ET COUVERTURE DE LA BORDURE DU PELVOUX. 103
les deux affleurements de Flysch, plusieurs centaines de mètres
d'éboulis masquent la continuité. Il ne semble pourtant pas trop
hasardeux de relier par la pensée les deux affleurements puisque
tous deux sont situés sous les calcaires subbriançonnais et que
nous savons ces derniers charriés.
Le plus élevé des affleurements tertiaires des pentes Nord du
col de l'Eychauda appartient donc au Priabonien de l'Yret.
Si maintenant nous cherchons à suivre vers l'aval cet affleurement
de Flysch, nous le voyons disparaître sous la prairie couvrant
la croupe herbeuse entre les deux torrents. Il est toutefois probable
qu'il se prolonge sous la végétation à travers la croupe, car les
rares blocs visibles à sa surface sont, dans une bande rectiligne
d'une soixantaine de mètres de largeur, uniquement formés de
,grès alors que, plus en amont ou plus en aval, on ne trouve que
du calcaire, à l'exclusion de tout morceau de grès. De plus cette
bande relie en ligne droite l'affleurement précédent à un autre
affleurement, presque uniquement gréseux, et situé cette fois sur
la rive gauche du Corvaria, entre ce torrent et le sentier.
Le Flysch longe ensuite le Corvaria, tandis qu'entre ce torrent
et le précédent la crête subbriançonnaise s'épaissit. Elle s'enrichit
de deux systèmes de crêtes secondaires formées de Trias et de
Jurassique, avec des relations assez complexes, et que la feuille
Briançon n'indique pas.
Vers 2200 mètres d'altitude, une bande de Flysch se détache au
Sud-Est de notre affleurement et monte assez haut dans les parois
des rochers du Grand-Pré, où elle se termine par un peloton de
replis.
L'affleurement principal se prolonge vers le Nord mais il quitte
le lit du Corvaria, passe à l'Ouest du sentier et longe la base de la
plus orientale des crêtes triasico-jurassiques sous laquelle il donne
l'impression de s'enfoncer. Enfin vers l'altitude 2080 m. cet affleurement
disparaît sous les éboulis et la végétation.
Cent mètres plus à l'Ouest, et au même niveau, un autre affleurement
contourne par l'Ouest la crête calcaire que longeait le
précédent, et va s'insinuer, en remontant vers le Sud, entre cette
crête orientale et l'autre crête jurassique et triasique dont j'ai
signalé l'existence. Il est à peu près évident que la crête calcaire
orientale, entourée de trois côtés par le Flysch qu'elle domine de
très haut, flotte sur ce Flysch. Mais là n'est pas le point important.
Le deuxième affleurement dont je viens de parler repose à
l'Ouest sur les marbres en plaquettes. On peut le suivre,, avec quelques
difficultés toutefois, car il se rétrécit beaucoup vers le Nord,
coincé entre le Crétacé et le Trias. Finalement on arrive alors aux