les rapports des terrains cristallins et de leur couverture sédimentaire

40 PAUL GIDON.
lenticulaire. Comme dans le Nord de la vallée d'Arsine, c'est du
sommet vers la base que gagne l'invasion des faciès schisteux.
Il s'agit d'un trait général de nptre Dogger ultradauphinois, où
la subsidence post-liasique a laissé subsister au milieu des vasières
des îlots de sédimentation zoogène.
LE CALLOVO-OXFORDIEN
Nous avons constaté qu'au voisinage du col d'Arsine les schistes
satinés du Bathonien sont surmontés par une série de marnes
schistoïdes noires. Ici cette série est peu épaisse, n'excédant pas
25 mètres, mais il s'agit, nous le verrons, d'une réduction d'origine
tectonique. D'ailleurs la même série en continuité avec la précédente
sous un recouvrement cristallin peut être notée sur la rive
droite du glacier du Dragon. Là, bien que sa partie supérieure soit
encore supprimée tectoniquement, elle atteint une puissance d'une
centaine de mètres.
J'ai admis que cette série était bathonienne à sa base mais
qu'elle devait également comprendre le Callovien et peut-être
TOxfordien. Cette opinion est fondée non seulement sur la position
stratigraphique des schistes noirs au-dessus d'un Bathonien dont
la base est fossilifère, mais aussi sur l'identité des faciès avec des
affleurements certainement callovo-oxfordiens.
De ces affleurements, deux se sont montrés fossilifères.
On se rappelle que M. GIGNOUX, après avoir postulé l'âge oxfordien
des masses de schistes noirs du vallon du Grand Tabuc, avait
été amené, devant les réticences d'un certain nombre de géologues,
à les qualifier simplement de schistes jurassiques. La réunion
extraordinaire de la Société Géologique de France en septembre
1938 devait faire triompher les idées de M. GIGNOUX, puisque ces
schistes livrèrent alors à P. BELLAIR une Reineckeia sûrement postérieure
au Dogger. Les échantillons de Phylloceras, qui furent
aussi trouvés, étaient trop mauvais pour qu'on put avec quelque
certitude y voir l'espèce tortisulcatum. Ils n'en constituaient pas
moins un indice en faveur de l'âge oxfordien de la formation.
La région du lac de l'Eychauda m'a fourni un deuxième gisement
fossilifère. Au-dessus d'un complexe calcaréo-gréseux représentant
le Lias et peut-être le Dogger, que j'ai décrit ci-dessus,
viennent les faciès schisteux. On peut les subdiviser facilement
en deux niveaux d'aspect assez nettement différent : à la base des
schistes d'un noir franc, très argileux, se débitant en feuillets de
type banal. Ils sont surmontés, autour du Dôme de Monêtier seule-