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Juin<br />

20<strong>06</strong><br />

ÉDITO<br />

Le mois de juin voit traditionnellement<br />

l ’ a n n é e s c o l a i r e s ’ a c h e m i n e r<br />

« doucement » vers sa fin. Les esprits<br />

se partagent entre le stress des examens<br />

et l’envie de vacances ; entre le<br />

souci des révisions et les appels à la<br />

détente que nous lance une météo enfin<br />

devenue plus clémente…<br />

Le mois de juin est aussi la période où,<br />

traditionnellement, le Tigre-S-Press sort<br />

son dernier numéro. En voici donc les<br />

derniers rugissements.<br />

Passé cette fois à seize <strong>page</strong>s, le Tigre<br />

revient sur les nombreuses actions pédagogiques<br />

et culturelles qui ont ponctué<br />

la vie du lycée. Il vous est ainsi proposé<br />

de partager les souvenirs du voyage<br />

en Allemagne, de revivre les dernières<br />

prestations de la chorale, de connaître le<br />

résultat des différents concours d’écriture,<br />

de découvrir l’AFPS…<br />

Les articles laissés par nos assistants de<br />

langue avant de rentrer dans leur pays<br />

respectifs, complètent notre découverte<br />

de l’Autriche et de l’Afrique du Sud. Par<br />

ailleurs, une étudiante allemande du programme<br />

européen d’échange Erasmus,<br />

venue en stage au lycée, nous a laissé<br />

une présentation de ce dispositif.<br />

Enfin, les <strong>page</strong>s que le Tigre consacre<br />

régulièrement à la vie du lycée vous permettront,<br />

cette fois, de découvrir plus<br />

avant, M. Barthelme de la vie scolaire,<br />

Mme Pawlas de l’infirmerie et l’ouvrage<br />

que vient de traduire notre professeur de<br />

japonais, M. Magnani.<br />

Éveiller et satisfaire votre curiosité est<br />

son désir et le Tigre vous rugit un dernier<br />

souhait de bonne lecture avant de bondir<br />

ailleurs. Place à la lecture donc…<br />

Joël Suywens<br />

SOMMAIRE<br />

Numéro <strong>06</strong><br />

L’oiseau de feu de la fontaine Stravinsky — Nikki de Saint Phalle / Tingely<br />

À Beaubourg le 16 mars 20<strong>06</strong><br />

Photos de la sortie<br />

Arts Plastiques<br />

EDITO - <strong>page</strong> 1 • LA CHORALE - <strong>page</strong> 2 • CONCOURS DE NOUVELLES - <strong>page</strong> 3 • SORTIE : le voyage à Kronberg -<br />

<strong>page</strong>s 4 et 5 • REPORTAGE : l’Afrique du Sud - <strong>page</strong>s 6 et 7 ; Doppler à Salzbourg - <strong>page</strong> 7 • LYCÉE : un traducteur<br />

à la fenêtre - <strong>page</strong>s 8 et 9 • VIE DU LYCÉE : M. Barthelme - <strong>page</strong> 10 Mme Pawlas notre infirmière - <strong>page</strong> 10 et 11 Le<br />

partenariat avec la Comédie - <strong>page</strong> 11 • ERASMUS - <strong>page</strong> 12 et 13 • CONCOURS DE LA FRANCOPHONIE - <strong>page</strong> 13 •<br />

CRÉATION : le Monde, Oasis - <strong>page</strong> 14 et 15 • AFPS AU LYCÉE - <strong>page</strong> 16 • LES CRITIQUES DU TIGRE - <strong>page</strong> 16


2 - TIGRE-S-PRESSE - Le journal du Lycée Clemenceau - NUMÉRO 6 - JUIN 20<strong>06</strong><br />

Activités au lycée : la chorale.<br />

La chorale du lycée regroupe une cinquantaine d’ élèves et d’ adultes (professeurs en activité ou à la retraite et membres<br />

de l’équipe administrative). Celle-ci est obligatoire pour les élèves de l’option musique. Les répétitions ont lieu le<br />

jeudi de 13 à 14 heures. Un week-end de travail les 11 et 12 mars au lycée dans la salle de spectacle a réuni tous les<br />

membres de la chorale dans la joie et la bonne humeur afin d’avancer dans le programme et de préparer le concert du<br />

12 mai au Conservatoire. Le programme a également été présenté lors des traditionnelles « Promenades musicales »<br />

dans le parc du lycée le 19 mai.<br />

Cette année les chants couvrent des styles variés, aussi bien le classique (Schubert, Debussy, Schumann) que le jazz<br />

(Trenet) ou que le Gospel tournant autour du thème des astres.<br />

Madame Allemand<br />

Les répétitions des 11 et 12 mars : Préparation des partitions :<br />

Concert du 12 mai au conservatoire : Plein chant ou plain chant ?<br />

Les promenades musicales : Les promenades musicales :


Concours de nouvelles 20<strong>06</strong><br />

3 - TIGRE-S-PRESSE - Le journal du Lycée Clemenceau - NUMÉRO 6 - JUIN 20<strong>06</strong><br />

Un concours littéraire a été organisé cette année comme le veut maintenant la tradition.<br />

Seize élèves ont participé à ce challenge qui avait pour<br />

thème : « Découverte(s) ». Ce thème très large a inspiré nos<br />

Le groupe des participants :<br />

écrivains en herbe qui ont écrit des textes dans des genres<br />

très différents, de la science-fiction à la nouvelle fantastique<br />

en passant par le conte et le récit mythique et historique.<br />

Trois élèves ont même décidé d’écrire des poèmes et nous<br />

publions p.14 le texte qui a reçu le premier prix de cette catégorie<br />

dont les travaux pouvaient difficilement être comparés<br />

aux nouvelles.<br />

Le jury très nombreux cette année, ce qui montre l’intérêt des<br />

adultes pour les écrits des élèves, composé de professeurs de<br />

plusieurs matières et de membres de l’administration a eu<br />

beaucoup de mal à se mettre d’accord, les avis étant très partagés,<br />

et après de longs débats a réussi à établir la liste des<br />

lauréats. Ceux-ci ont reçu des bons d’achat de 100, 80 et 50<br />

euros pour les trois premiers et des livres pour les suivants.<br />

Les récompenses ont été remises lors d’une petite cérémonie<br />

le mardi 9 mai en présence des membres de l’administration et du jury ainsi que des parents. Venez vite lire ces textes<br />

qui sont à votre disposition au CDI.<br />

Madame Allemand<br />

Remise de<br />

son prix<br />

au vainqueur.<br />

<br />

Les délibérations.<br />

<br />

<br />

Les trois premiers lauréats, Antoine<br />

Wegrowski, Marine Gilles et Maud<br />

Marquet autour de Mme Nunez<br />

après la cérémonie de remise des<br />

prix.


4 - TIGRE-S-PRESSE - Le journal du Lycée Clemenceau - NUMÉRO 6 - JUIN 20<strong>06</strong><br />

Le Tigre sort de sa cage : le voyage à Kronberg<br />

Un voyage a eu lieu au début du printemps du 19 au 26 mars, conduisant des élèves germanistes à travers plusieurs villes d’Allemagne.<br />

En voici un aperçu sous forme de journal que nous livre notre assistante de langue allemande :<br />

Mardi 19 mars<br />

Après un long mais agréable voyage sans problème les familles d’accueil<br />

nous attendent à la gare de Kronberg (une petite ville à 20 minutes de<br />

Francfort). Les élèves trouvent vite leurs correspondants et partent<br />

aussitôt puisqu’ils doivent se lever tôt pour aller en cours le lendemain.<br />

Mercredi 20 mars<br />

Dans le lycée de Kronberg il y a des élèves de la sixième jusqu’en<br />

terminale. Les Français vont en cours, racontent et notent dans leur<br />

cahier de voyage des différences par rapport aux cours en France.<br />

L’après-midi nous jouons aux quilles. C’est une petite salle sympathique<br />

qui facilite les contacts entre Allemands et Français.<br />

Jeudi 21 mars<br />

Une école à Kronberg / Schule in Kronberg<br />

Le matin nous sommes allés à Francfort pour visiter la maison natale de Goethe. Francfort est une ville moderne avec un grand nombre de<br />

gratte-ciel cependant on y trouve une belle place avec de vieilles maisons à colombages. L’opéra avec son dicton «dem Wahren, Schönen,<br />

Guten » nous impressionne et on en profite pour prendre en photo tout le groupe. Grâce à un guide passionné, la visite de la maison de Goethe<br />

devient un véritable conte de fée. Ayant consacré le matin à la culture, nous profitons de l’après-midi pour faire du sport avec les correspondants.<br />

Nous allons à la piscine. Elle est plus grande et beaucoup plus luxueuse que celles que l’on trouve en France.<br />

Maisons à colombages de Francfort. Rare !<br />

L’opéra de Francfort / Oper in Frankfurt<br />

Le jardin de Goethe / Garten von Goethe<br />

Visite du musée Anne Frank (née à Francfort<br />

avant que sa famille n’émigre en Hollande)


Reise nach Kronberg<br />

5 - TIGRE-S-PRESSE - Le journal du Lycée Clemenceau - NUMÉRO 6 - JUIN 20<strong>06</strong><br />

Vendredi 22 mars<br />

Les Allemands et les Français se rendent à Mayence pour visiter le musée Gutenberg. Deux élèves impriment un texte<br />

avec une presse à imprimer qui fonctionne comme celles du Moyen Age. Après le musée nous nous promenons à travers<br />

Mayence et nous découvrons grâce à un professeur d’art une église baroque et la cathédrale gothique.<br />

Visite du musée Gutenberg Eglise gothique de Mainz<br />

Eglise baroque à Mainz / Barochkirche Le Rhin / der Rhein<br />

Samedi 23 mars<br />

Tout le monde participe à un jeu de piste à travers Kronberg. Le meilleur va gagner un prix.<br />

Lundi 25 mars<br />

Nous allons encore une fois à Francfort pour le musée Anne Frank, qui était originaire de la ville. Une jeune femme<br />

nous raconte en allemand la vie et le sort d'Anne Frank et de sa famille. Les élèves posent des questions et découvrent<br />

ensuite, par eux-mêmes, le musée interactif.<br />

Mardi 26 mars<br />

Nous avons rendez-vous à l’école pour dire au revoir aux correspondants. On<br />

craint le voyage parce qu’on a prévu une grève en France. Dans le train les élèves<br />

terminent leurs cahiers de voyage et grâce à un changement nous arrivons<br />

sans retard chez nous.<br />

Ce voyage m’a permis de découvrir avec les élèves une partie de l’Allemagne<br />

jusqu’alors inconnue pour moi.<br />

Evelyne Prem<br />

Wir sind von Reims weggegangen, um nach Frankfurt zu gehen. Die Fahrt hat<br />

neun Stunden gedauert ! Als wir in Kronberg angekommen sind, machten wir<br />

die Kenntnis unseren Gastfamilie. Wir haben den deutschen Unterricht, das<br />

deutsche soziale Leben, die deutsche Freizeit (Schwimmbad, Kegeln...) und<br />

deutsche Museen entdeckt. Alles war sehr interessant. Ich empfehle, zu einem<br />

linguistischen Austausch zu gehen, denn man lernt viele Sachen.<br />

Alaric Soeur<br />

Haus in Kronberg


6 - TIGRE-S-PRESSE - Le journal du Lycée Clemenceau - NUMÉRO 6 - JUIN 20<strong>06</strong><br />

Afrique du Sud (suite et fin)<br />

Grâce à Shillyboy, notre assistant de langue anglaise venu d’Afrique du Sud, le Tigre avait commencé à vous présenter<br />

ce beau pays dans son numéro cinq au mois de mars. En voici la suite :<br />

Eastern Cape<br />

Climat : en été il fait chaud et les températures d’hiver sont moyennes. La ville de Port-Elizabeth a sept heures de soleil<br />

par jour, c’est tout. Quelques endroits ont de la pluie toute l’année.<br />

Le Musée de Nelson Mandela<br />

Le musée a ouvert en 2000, consacré à la liberté de Nelson Mandela depuis 1990. Il se trouve au Sud de la ville d’Umtata<br />

à Qunu. Nelson Mandela est le premier président noir d’Afrique du Sud (1994-1999) Il est resté dans la prison politique<br />

de Robben Island pendant vingt-sept ans (1963-1990), juste parce qu’il était contre le gouvernement raciste.<br />

Station de ski Tiffindell (3001 m.)<br />

Située au Sud de la chaîne Drakensberg (Eastern Cape), le Tiffindell est la seule station de ski de toute l’Afrique.<br />

Le Bungee jump, le plus grand saut à l’élastique du monde, se trouve au pont de Blaauwkrans dans le secteur de la<br />

rivière Storms (180m. de haut)<br />

Northern Cape<br />

Le Northern Cape, près de la Namibie est situé dans le désert et le semi désert d’Afrique du Sud. En été, il fait très<br />

chaud. En hiver, il fait très froid avec les températures minimum de - 6 C°. Il y a aussi un peu de neige.<br />

L’art sur les parois des grottes.<br />

Dans cette région, les parois des grottes sont parfois couvertes d’œuvres d’art des Bushmen – les premiers habitants<br />

d’Afrique du Sud. Il reste encore des Bushmen dans cette région. On a dit qu’ils sont en voie d’extinction.<br />

The Big Hole<br />

Le Big Hole<br />

Le Big Hole profond de 240 m. et de 500 m de large à Kimberly, a été<br />

creusé par les mineurs de diamants. Les mineurs ont creusé ce trou<br />

avec des pioches et des pelles quand les diamants ont été trouvés pour<br />

la première fois en Afrique du Sud. Un tram construit vers le début du<br />

20 ème siècle transporte les voyageurs entre Kimberly et le « Big<br />

Hole » (le grand trou).<br />

C’est la plus grande excavation du monde faite à la main.<br />

Pella mission (encore en service)<br />

Une cathédrale jaune qui se trouve toute seule, à 150 km de la ville de<br />

Springbok. Cette cathédrale a été construite en 1880 par les missionnaires<br />

français.<br />

Western Cape<br />

Climat : En été, il fait assez chaud et en hiver il fait doux. Les vents les plus forts en Afrique du Sud s’apaisent dans le<br />

Western Cape, surtout sur la côte.<br />

Table Mountain<br />

La « Table Mountain » est un massif rocheux en forme<br />

de table. Tout le haut de la montagne est plat. Parfois il<br />

y a un nuage qui couvre le haut de la montagne. On<br />

l’appelle alors « Table cloth » (la nappe). On peut monter<br />

jusqu’en haut de la montagne par un téléphérique<br />

qui tourne en montant sur le câble offrant ainsi une vue<br />

panoramique.<br />

Robben Island Monument<br />

Table Mountain<br />

L’île Robben a été une prison politique. Tous les ennemis<br />

du racisme y ont séjourné. Maintenant c’est un monument. C’est ici que Nelson Mandela a été enfermé pendant 27<br />

ans (1963-1990).<br />

The Winelands<br />

A 45 minutes du Cap en voiture, il y a les Winelands avec les maisons au style hollandais. Le vin sud-africain est produit<br />

dans les Winelands et les villes de Stellenbosch, Paarl et Franschoek.<br />

Les hollandais ont été les premiers européens à vivre en Afrique du Sud en 1652. Ils se sont installés au Cap et c’est<br />

pourquoi les maisons du Western Cape ressemblent aux maisons hollandaises. A cause de cette histoire, aujourd’hui, je<br />

parle l’afrikaans qui ressemble parfois au hollandais et à l’allemand.<br />

J’espère que cette présentation de mon pays vous donnera envie d’y aller.<br />

Pour la plupart des sud-africains les voyages c’est trop cher même si beaucoup aimeraient voyager. Il y a beaucoup de<br />

personnes qui ne sont jamais sorties de leur région.<br />

Voici maintenant un aperçu de notre vie à l’école : les écoles sud-africaines :<br />

Le système d’éducation. A la tête du système se trouve le ministre de l’Education avec dans chaque région, un Départe-


7 - TIGRE-S-PRESSE - Le journal du Lycée Clemenceau - NUMÉRO 6 - JUIN 20<strong>06</strong><br />

ment de l’éducation. Chaque ville a ses propres bureaux et ensuite ses écoles. A la tête des écoles, il y a le<br />

« Principal » (le Proviseur) puis le « vice-principal » (le Proviseur adjoint).<br />

Les cours commencent à 8 heures. Vers 10 heures ou 10 heures et demi il y a une petite pause de trente minutes. A<br />

midi, c’est la récréation pour manger. Il y a un « kiosk » (une boutique) mais pas de cantine. Les cours s’arrêtent à deux<br />

heures ou deux heures et demi. Tous les élèves portent des uniformes. Chaque école avec ses couleurs préférées.<br />

Moi, je suis allé à l’école en bus parce que, à pied, ça prendrait une heure trente. Il y avait des gens qui marchaient<br />

trente minutes. Leurs villages étaient plus proches de l’école que mon village. Parfois, ces élèves venaient en courant.<br />

Ce sont ces élèves qui étaient les plus rapides quand on faisait du sport.<br />

Comportement dans l’école.<br />

Pas de fumée ! Certains élèves fument mais c’est en cachette.<br />

Les élèves ne s’embrassent jamais dans la cour d’une école. Ça c’est leur vie quotidienne. Personne ne s’embrasse<br />

jamais en public sauf les blancs. Je n’ai jamais vu les couples noirs marcher main dans la main. C’est surtout les blancs.<br />

Les fleurs, je ne vois jamais quelqu’un qui en a pour offrir à sa femme, son mari, son copain ou sa copine. On les trouve<br />

dans le jardin ou la maison juste pour décorer ça c’est différent pour les blancs. Il y a des noirs qui essaient de donner<br />

des fleurs comme les blancs, mais, franchement, à mon avis, ça ne marche pas. Nous nous donnons des cadeaux surtout<br />

pendant les anniversaires et rarement à la Saint Valentin.<br />

Letsoalo Mabu Shillyboy<br />

Une figure célèbre de Salzbourg : Doppler<br />

Parmi les lieux liés aux personnages célèbres de Salzbourg on connaît bien la maison de<br />

naissance du célèbre musicien Mozart mais toutefois celle du physicien Christian Doppler<br />

mérite également une visite. La maison natale de Doppler se trouve juste en face de l’endroit<br />

où a vécu Mozart avant son départ pour Vienne.<br />

On trouve, en outre, à dix minutes de là, pas loin du centre-ville, un grand collège-lycée<br />

(Gymnasium) qui porte son nom. Les enfants ainsi que les adultes peuvent se rendre au<br />

musée d’histoire naturelle qui offre une exposition permanente consacrée à l’effet Doppler<br />

et au physicien lui-même. Ce musée a reçu des prix pour ses expositions et notamment<br />

pour les efforts pédagogiques faits en direction des enfants. Ainsi, le musée est<br />

connu pour son côté pratique et les multiples expériences liées à l’effet Doppler qu’on<br />

peut tenter soi-même. Après avoir étudié les sciences physiques on peut se détendre<br />

avec les célèbres chocolats rectangulaires appelés « Doppler » en l’honneur du physicien.<br />

Né à Salzbourg en 1803, Christian Doppler est parti à Vienne pour enseigner pendant<br />

treize ans. Il a ensuite été le premier principal de l’Institut de physique. Il est mort à Venise<br />

en 1853.<br />

Si on connaît encore de nos jours le nom de ce physicien, c’est grâce à l’effet Doppler qui sert dans de nombreux domaines.<br />

Tout le monde a déjà fait l’expérience de l’effet Doppler sans le savoir dans le cas, par exemple, où vous vous<br />

promenez dans la rue et que vous entendez une ambulance qui passe. Alors que la sirène émet toujours les mêmes<br />

notes (c’est-à-dire une onde de même fréquence) le son paraît plus aigu à un auditeur vers qui roule l’ambulance et plus<br />

grave à un auditeur de qui s’éloigne l’ambulance. Le son de l’ambulance est plus aigu avant qu’elle passe et plus grave<br />

après qu’elle est passée. C’est le même phénomène que l’on peut entendre aussi lorsqu’on écoute le passage d’une<br />

voiture de Formule 1.<br />

C’est le mouvement de la source émettrice qui modifie la fréquence perçue et donc l’effet Doppler sert à mesurer les<br />

mouvements (si l’on connaît la déformation opérée, on en déduit la nature du mouvement, notamment la vitesse).<br />

Son plus grave<br />

Fréquence moins élevée<br />

Son plus aigu<br />

Fréquence plus élevée<br />

L’effet Doppler trouve son application en médecine par exemple dans le cas des maladies cardiaques (vélocimétrie<br />

Doppler ou mesure de la vitesse de circulation du sang dans les artères) et les échographies (durant les grossesses).<br />

En astronomie, la modification d’une lumière perçue depuis un astre lointain (modification de couleur), permet de savoir<br />

s’il s’approche ou s’il s’éloigne.<br />

Evelyne Prem / Joël Suywens


8 - TIGRE-S-PRESSE - Le journal du Lycée Clemenceau - NUMÉRO 6 - JUIN 20<strong>06</strong><br />

Un Traducteur à la fenêtre: interview de M. Magnani.<br />

Sortie ce mois-ci aux éditions des Presses de la Renaissance de « Totto-chan, la petite<br />

fille à la fenêtre » écrit par Tetsuko Kuroyanagi dont le traducteur, M. Magnani, est enseignant<br />

dans notre lycée. Le Tigre profite donc de l’occasion pour donner un coup de<br />

projecteur sur ce récit et sur le travail spécifique de traducteur.<br />

Ce mois-ci sort « Totto-chan, la petite fille à la fenêtre ». Que diriez-vous pour<br />

nous présenter cet ouvrage ?<br />

O. Magnani : Publié en 1981, ce récit autobiographique est aujourd’hui encore le livre le<br />

plus vendu de toute l’histoire de l’édition au Japon. Il a été traduit en plus de 33 langues<br />

et sert même de support de cours dans certains pays d’Asie du Sud-Est. L’histoire se<br />

déroule à Tôkyô, pendant la Seconde Guerre Mondiale. Tetsuko, alias « Tottochan<br />

» (prononcer Tot’to-tchann), une petite fille pleine de vie mais incapable de se<br />

concentrer en classe, est renvoyée du CP peu de temps après y être entrée ! Ses parents<br />

la placent alors à Tomoé, une petite école sans réel statut officiel mais dont le directeur,<br />

formé aux techniques éducatives européennes, fait en sorte de laisser les élèves<br />

s’épanouir à leur rythme. Dans cette école où de vieux wagons désaffectés font office<br />

de salles de classe, Totto-chan va apprendre à vivre avec les autres, et surtout,<br />

« apprendre à apprendre ».<br />

L’auteur en est-il célèbre ?<br />

O. Magnani : Tetsuko Kuroyanagi, qui est née en 1933, est une personnalité incontournable du petit écran. Elle s’est<br />

d’abord illustrée comme actrice à la NHK, aux débuts de la télévision au Japon. Son énergie incroyable et sa rapidité<br />

d’élocution (qui lui a valu le surnom de « Moulin à paroles ») l’ont très vite rendue célèbre. Depuis 30 ans, elle anime un<br />

talk-show quotidien, « Le Salon de Testuko ». En 1984, elle devient ambassadrice itinérante de l’UNICEF pour se<br />

consacrer aux enfants du monde (les droits d’auteur de « Totto-chan » lui ont d’ailleurs permis de créer sa propre fondation).<br />

Elle s’investit beaucoup également pour les personnes handicapées et la défense de l’environnement. Pour un<br />

Japonais, Tetsuko Kuroyanagi, c’est avant tout : 1/ « Totto-chan », 2/<br />

ses kimono à manches longues (furisode) qu’elle porte aujourd’hui encore,<br />

n’étant pas mariée (cette tenue est réservée d’ordinaire aux jeunes<br />

filles célibataires), et... 3/ son amour des pandas (qui vivent en Chine et<br />

non au Japon, soit dit en passant) !<br />

Tetsuko Kuroyanagi.<br />

Ce livre a-t-il encore une grande portée aujourd’hui ?<br />

O. Magnani : Un peu moins peut-être que dans les années 80, mais<br />

tous les Japonais, sans exception, ont déjà lu « Totto-chan » ou, du<br />

moins, en ont entendu parler. Au-delà de l’histoire elle-même, drôle et<br />

émouvante à la fois, « Totto-chan » donne à réfléchir sur la manière de<br />

concevoir l’éducation. Dans la postface de l’édition originale, l’auteur<br />

souligne aussi qu’au moment même où elle termine son récit, on vient<br />

d’annoncer que des policiers assisteraient désormais aux cérémonies de<br />

remise des diplômes dans les écoles primaires du pays, suite à l’agression d’un enseignant par un jeune élève. De fait,<br />

de plus en plus de problèmes graves se posent dans les écoles japonaises, alors que l’on a longtemps considéré le système<br />

éducatif du Japon comme un modèle. « Totto-chan » a permis également de jeter un autre regard sur les handicapés,<br />

souvent rejetés par la société nipponne – ce texte a d’ailleurs beaucoup influencé Hirotada Ototaké, l’auteur de<br />

« Personne n’est parfait » (disponible au CDI), deuxième plus grand best-seller au Japon après « Totto-chan ». Enfin,<br />

cette oeuvre donne un message d’espoir aux jeunes Japonais qui ne « rentrent pas dans le moule », puisque de cette<br />

petite école non officielle sont sortis de très grands noms du monde des arts ou des sciences.<br />

Comment avez-vous découvert ce récit ?<br />

O. Magnani : J’ai vécu au Japon de 1996 à 1998. Au cours de ce séjour, j’avais déjà entendu parler de « Totto-chan » à<br />

de nombreuses reprises quand une amie a fini par m’offrir le livre. Je l’ai dévoré en quelques heures, avant de me jurer<br />

de le faire connaître un jour au public français. C’est ce qui s’appelle avoir de la suite dans les idées...<br />

Quelles sont les différentes étapes de la traduction ?<br />

O. Magnani : D’abord, il faut lire et relire le texte pour assimiler tous les détails de l’histoire et s’imprégner du style de<br />

l’auteur. Ensuite, on peut commencer à traduire, mais il est important de prendre son temps, voire de « laisser reposer »<br />

son travail de temps à autre : il est alors plus facile de prendre du recul et de voir ce qui ne va pas. Il ne faut pas hésiter<br />

aussi à confronter sa traduction avec celles qui existent déjà dans d’autres langues. C’est ainsi que j’ai remarqué que la<br />

traductrice anglaise avait purement et simplement « omis » certains passages jugés sans doute trop difficiles... Lorsqu’on<br />

n’est pas sûr du sens d’une phrase, il faut même demander des explications à l’auteur. Tout au bout de la chaîne,<br />

la relecture est aussi un travail important. Mais dans mon cas, je demande souvent l’aide de personnes qui ne connaissent<br />

pas l’oeuvre, car plus je relis mes traductions, moins je vois mes erreurs.<br />

Combien de temps faut-il pour traduire un tel ouvrage ?<br />

O. Magnani : C’est difficile à dire. En tout et pour tout, j’ai mis six ans à traduire « Totto-chan », mais j’ai travaillé par à-coups,


9 - TIGRE-S-PRESSE - Le journal du Lycée Clemenceau - NUMÉRO 6 - JUIN 20<strong>06</strong><br />

bien entendu, car j’étais déjà très occupé au lycée. Les négociations avec les éditeurs peuvent prendre du temps également.<br />

Quelles sont les difficultés spécifiques du travail de traduction ?<br />

O. Magnani : « Traduttore, tradittore », comme disent les Italiens : le « traducteur » est par nature un « traître ». S’il<br />

s’agit de traduction scientifique, la difficulté majeure est celle du vocabulaire si l’on n’est pas spécialiste du domaine<br />

concerné (il faut alors passer des heures à faire des recherches). Mais dans le cas d’une oeuvre littéraire, un autre problème<br />

se pose : peut-on vraiment restituer dans une autre langue le style propre d’un écrivain ? Pour ma part, je suis<br />

souvent déçu par les traductions que je lis. On publie de plus en plus de romans japonais en France, certains étant parfois<br />

peu connus au Japon même. Bien sûr, en principe, le contenu de l’histoire reste inchangé, mais le style pose toujours<br />

problème. J’ai lu d’excellentes traductions de mauvais romans, et vice versa.<br />

« Totto-chan » n’est pas à proprement parler une oeuvre littéraire, mais je tenais à restituer aussi fidèlement que possible<br />

le style propre de l’auteur. Ecrit dans un japonais purement oral (très différent du japonais écrit), ce récit extrêmement<br />

simple devait pouvoir être lu aussi facilement par les enfants que par les adultes. Mais le japonais étant une langue<br />

beaucoup plus « souple » que le français à bien des égards, le risque majeur était d’aboutir à une syntaxe trop<br />

« lourde » par rapport à celle de l’original.<br />

J’imagine que les traducteurs potentiels de « Totto-chan » ont été découragés par cette difficulté particulière de l’oeuvre<br />

(c’est sans doute pour cela que le public francophone a ignoré son existence pendant plus de 25 ans). En ce qui me<br />

concerne, j’ai aussi décidé de conserver certains « défauts » de l’oeuvre originale, quelques lourdeurs, par exemple,<br />

voire une ou deux erreurs de syntaxe. Il fallait de toute façon rester crédible : comme son homologue japonais, le lecteur<br />

francophone devait entendre parler Totto-chan, une petite fille de 6 ans, qui fait parfois des erreurs ! Enfin, et dans un<br />

tout autre ordre d’idées, la traduction est un travail solitaire... Mais on entretient souvent un rapport très intime avec<br />

l’oeuvre que l’on traduit !<br />

Le japonais pose-t-il des problèmes particuliers ?<br />

O. Magnani : J’ai parlé de la difficulté à rendre en français les énoncés japonais les plus simples (contrairement aux<br />

phrases plus « littéraires », qui se traduisent plus facilement, aussi étrange que cela puisse paraître). Mais beaucoup de<br />

personnes pensent que c’est surtout le côté « flou » de la langue japonaise qui pose les plus gros problèmes. Il est vrai<br />

que les Japonais n’énoncent pas toujours les sujets, que les deux seuls temps verbaux ne permettent pas toujours de<br />

situer une action clairement, et que la façon même de s’exprimer en japonais, par détours, en évitant de se montrer trop<br />

direct ou trop précis, peut gêner. Toutefois, je me bats toujours contre ce mythe du « japonais flou » : le japonais est<br />

une langue aussi précise qu’une autre ! Simplement, les personnes qui n’en ont pas une maîtrise suffisante voient des<br />

énoncés « flous » là où un natif est persuadé de parler clairement ! Mais j’admets qu’il est parfois difficile de saisir le<br />

sens de certains énoncés, ambigus pour les Japonais eux-mêmes (ce qui peut arriver dans n’importe quelle autre langue).<br />

La dernière difficulté tient au lexique contemporain : les Japonais inventent des mots tous les jours, et les textes d’auteurs<br />

de la jeune génération, truffés de néologismes inconnus des dinosaures de mon espèce, sont parfois incompréhensibles<br />

!<br />

Avez-vous d’autres projets de traduction ou de publication ?<br />

O. Magnani : Beaucoup trop pour le peu de temps dont je dispose ! Je prépare actuellement une traduction de Garasu<br />

no usagi (Le Lapin de verre), de Toshiko Takagi, un récit autobiographique très émouvant qui relate les aventures d’une<br />

petite Japonaise pendant la Seconde Guerre Mondiale. C’est un témoignage rare sur la façon dont les Japonais euxmêmes<br />

vivaient les horreurs de la guerre. J’espère aussi pouvoir publier une sélection des plus beaux poèmes de Misuzu<br />

Kaneko, une artiste du tout début du XXe siècle au destin tragique mais dont l’oeuvre mériterait d’être connue en<br />

France. Rendez-vous, donc, dans... 6 ans ?!<br />

Olivier Magnani / Joël Suywens<br />

Coup d’œil : les livres les plus vendus au Japon depuis 1945<br />

1er Dictionnaire Kôjien [Le Grand Jardin des mots], I. SHINMURA 1955. 11 millions d’ex.<br />

2ème Madogiwa no totto-chan [Totto-chan, la petite fille à la fenêtre], T. KUROYANAGI 1981. 08 millions d’ex.<br />

3ème Hoshi no ôjisama [Le Petit Prince], SAINT-EXUPERY 1953 <strong>06</strong> millions d’ex.<br />

4ème Harî pottâ to kenja no ishi [Harry Potter à l’école des sorciers], J. K. ROWLING 1999 05 millions d’ex.<br />

5ème Gotai fumanzoku [Personne n’est parfait], H. OTOTAKE 1998. 04,8 millions d’ex.<br />

(…)<br />

21ème Sekai no chûshin de ai o sakebu [Un Cri d’amour au centre du monde],<br />

K. KATAYAMA 2001. 03,2 millions d’ex.<br />

[En France, ce roman est présenté actuellement comme le « plus grand best-seller japonais de tous les temps » (sic).<br />

(…)<br />

23ème Noruwê no mori [La Ballade de l’impossible, vol. 1 et 2], H. MURAKAMI 1987. 04,4 millions d’ex.<br />

(2.38 pour le vol. 1; 2,11 pour le vol. 2)<br />

24ème Nippon chinbotsu [La Submersion du Japon, vol. 1 et 2], S. KOMATSU 1973. 03,8 millions d’ex.<br />

(2.04 pour le vol. 1; 1,8 pour le vol. 2)


10 - TIGRE-S-PRESSE - Le journal du Lycée Clemenceau - NUMÉRO 6 - JUIN 20<strong>06</strong><br />

Vie du lycée : Interview de M. Barthelme<br />

En quoi votre métier consiste t-il ?<br />

Mon métier consiste à contribuer, à mon niveau, à la réussite des élèves. Avec l’équipe qui m’entoure nous faisons tout<br />

notre possible pour veiller à la bonne scolarité des élèves. Notre objectif est que l’étudiant soit bien encadré durant son<br />

séjour au lycée.<br />

Depuis combien de temps êtes-vous là ?<br />

A la fin de l’année ce sera ma 4ème année, mais je ne pense pas rester à ce poste toute ma vie, j’envisage de devenir<br />

peut-être proviseur, pourquoi pas ?<br />

Avez-vous des personnels en charge ?<br />

Les C.P.E. sont les chefs du service de la Vie Scolaire composé de 10 ASSED (Assistants d’Education) et 2 C.E.S.<br />

(personnes sous Contrat Emploi Solidarité) qui travaillent en collaboration directe avec nous.<br />

Quels diplômes avez-vous ?<br />

J’ai une licence en philosophie et j’ai passé le concours de CPE puis enfin 1 an à l’I.U.F.M.<br />

M. Barthelme<br />

Quelles sont vos motivations pour cet emploi ?<br />

Ma réponse va reprendre la première mais mes motivations sont la réussite<br />

des élèves et un bon parcours scolaire pour eux.<br />

Avez-vous déjà occupé un autre poste avant celui-ci ?<br />

Oui j’ai passé un an au lycée de Murigny comme stagiaire.<br />

Quels sont les aspects positifs et négatifs dans votre emploi ?<br />

Ce qui est positif c’est d’avoir l’impression de servir à quelque chose auprès<br />

des élèves et de l’établissement.<br />

Ce qui est négatif c’est le coté administratif qui est un peu rébarbatif.<br />

Pensez-vous être apprécié des élèves ?<br />

Je ne peux pas dire si les étudiants m’apprécient en général car ce sont les<br />

élèves satisfaits de mon travail qui m’apprécient mais bien sûr je ne peux pas<br />

être apprécié de tous les élèves.<br />

Le plus important est d’assumer les décisions qu’on prend.<br />

Participez-vous à des activités visant les élèves et leurs droits ?<br />

Je participe au C.E.S.C. (Comité d’Education à la Santé et la Citoyenneté) et je contribue à faire vivre la démocratie<br />

lycéenne : formation des délégués, C.V.L.(Conseil des délégués pour la Vie Lycéenne).<br />

Avez-vous des hobbies ?<br />

Je suis assez sportif et je fais du tennis en compétition.<br />

Baudrillard Samuel et Fagnon Yann<br />

Vie du lycée :<br />

Les Secrets de l’infirmerie, interview de Madame Pawlas<br />

Depuis combien de temps exercez-vous ce métier ?<br />

J’ai eu mon diplôme en 1979.<br />

Quel parcours avez-vous fait ?<br />

A l’époque c’était le bac D (biologie), j’ai ensuite passé un concours pour l’ entrée dans une école d’infirmières pour 28<br />

mois. Enfin, j’ai passé le concours permettant de rentrer dans l’Éducation Nationale.<br />

Que vous apporte votre profession émotionnellement ?<br />

C’est un travail très intéressant, j’aime le contact avec les élèves et pouvoir les aider.<br />

Combien d’heures travaillez-vous par semaine ?<br />

Je travaille 44 heures en moyenne, par contre je bénéficie de toutes les vacances scolaires.<br />

Pensez-vous gagner assez ?<br />

Non, ce n’est pas assez payé pour tout le travail que ça demande, de plus maintenant je suis toute seule et c’est dur. Je<br />

suis de service 3 nuits par semaine et je bénéficie d’un logement de fonction mais je paie des charges.<br />

Est-ce que beaucoup d’élèves vous parlent de leurs problèmes personnels ?<br />

Oui, énormément. Surtout des problèmes familiaux et psychologiques.<br />

Recevez-vous beaucoup d’élèves par jour ?<br />

Oui, beaucoup et c’est parfois difficile à gérer. L’après-midi notre secouriste lingère Madame Nicolet assure une permanence<br />

à l’infirmerie mais elle n’est pas autorisée à donner des médicaments seulement les traitements déposés au Ser-


vice Accueil Santé avec une ordonnance médicale. Nous<br />

nous occupons également du personnel. Nous aurons eu<br />

cette année jusque fin mai 2255 passages pour l’infirmière,<br />

435 pour la secouriste plus tous les élèves qui se<br />

présentent à la vie scolaire quand l’infirmerie est fermée.<br />

Avez-vous le droit de distribuer tous les médicaments<br />

nécessaires au bien-être des élèves ?<br />

Je n’ai pas la possibilité de donner tous les médicaments<br />

qu’il faudrait. Une liste officielle existe pour toute la France<br />

depuis quelques années, les produits autorisés sont limités.<br />

Dans combien d’établissements travaillez-vous ?<br />

J’occupe le poste du Lycée Clemenceau externat et internat<br />

ce qui me donne déjà beaucoup de travail !<br />

11 - TIGRE-S-PRESSE - Le journal du Lycée Clemenceau - NUMÉRO 6 - JUIN 20<strong>06</strong><br />

Mon infirmière bien aimée : Mme Pawlas<br />

Quels <strong>type</strong>s de problèmes médicaux avez-vous à traiter<br />

?<br />

Des malaises, des maux divers, des blessures, des accidents<br />

(de sport ou autres) l’accueil des élèves handicapés et les soins éventuels, des problèmes psychologiques dus à<br />

un mal être.<br />

Comment voyez-vous l’éducation pour la santé dans les lycées ?<br />

Il existe un Comité Éducation Santé et Citoyenneté (C.E.S.C.) qui se réunit en début d’année scolaire pour organiser les<br />

différentes actions : prévention (tabac, drogue, alcool, sida), don du sang, formation A.F.P.S., expositions, journées d’information,<br />

collectes diverses, concours, journée citoyenne durant laquelle des intervenants extérieurs (Associations)<br />

animent des conférences sur les thèmes choisis.<br />

Vie du lycée :<br />

La Comédie de Reims et le Lycée Clemenceau<br />

Sicard Serena, Martin Mélanie 2de 1 /Madame Allemand<br />

Lorsque la jeune équipe d’Emmanuel Demarcy-Mota est<br />

arrivée à Reims en 2001, un vent de fraîcheur et de renouveau<br />

a soufflé sur le CDN rebaptisé La Comédie.<br />

Son arrivée a coïncidé avec l’ouverture du nouveau CDI du<br />

lycée. Les comédiens et chargés des relations publiques<br />

ont été parmi les premiers intervenants à en profiter.<br />

A chaque rentrée, j’ai informé les professeurs du programme<br />

de l’année à venir, des modalités de réservations,<br />

animations…<br />

Chaque année, les demandes n’ont cessé d’augmenter,<br />

preuve d’une programmation et de services répondant bien<br />

aux attentes des enseignants.<br />

Je suis devenue Relais-Comédie pour le lycée. Puis j’ai<br />

participé à des samedis après-midi de jeu théâtral et d’écriture<br />

que je ne risque pas d’oublier. Des moments inédits et<br />

précieux (parfois partagés avec des élèves) en compagnie<br />

de professionnels prodiguant sans compter leurs indications<br />

éclairées et nous entrouvrant quelques portes de leur Vendredi 2 juin 20<strong>06</strong> : signature du partenariat au bar<br />

monde fascinant.<br />

de la Comédie entre M. Bauden (à gauche) pour le<br />

Des comédiens, musiciens, metteurs en scène sont venus lycée et M. Demarcy-Mota (en noir) pour la Comédie.<br />

régulièrement dans les classes pour parler de leur travail, faire<br />

jouer les élèves, préparer les spectacles ou les prolonger.<br />

Malick est devenu un habitué des lieux même s’il s’est souvent perdu dans les dédales de couloirs du lycée…<br />

Et puis cette année au fil des conversations, des rencontres, a germé l’idée d’un vrai partenariat.<br />

La saison 20<strong>06</strong>-2007 verra la création de la pièce d’un auteur japonais (Gens de Séoul d’Hirata )<br />

Les élèves de Clemenceau étant les seuls japonisants de l’académie, de nouveaux liens avec la Comédie vont sûrement<br />

se tisser à cette occasion.<br />

Au sein du lycée, un atelier de pratique théâtrale pourrait voir le jour.<br />

Quant aux autres formes que prendront ce partenariat, elle restent à créer : élèves, étudiants, professeurs, personnel du<br />

lycée, chacun pourra s’impliquer, participer, donner son avis.<br />

Gageons que l’aventure poursuivie avec la Comédie sera pour le lycée Clemenceau des plus enrichissantes.<br />

Céline Dangin


12 - TIGRE-S-PRESSE - Le journal du Lycée Clemenceau - NUMÉRO 6 - JUIN 20<strong>06</strong><br />

A la découverte du programme Erasmus<br />

Bonjour :-) Peut-être que vous m’avez déjà vue dans le couloir ou dans des cours de Monsieur Fifis ou de Madame<br />

Chassagne. Moi c’est Silke Schade, j’ai 22 ans et je fais mes études en Histoire, Lettres Modernes et en Pédagogie<br />

pour devenir professeur de lycée. Depuis le début de mai je suis stagiaire au lycée Clemenceau pour mieux connaître et<br />

comprendre le système d’éducation en France. D’abord un grand Merci à Madame Chassagne et Monsieur Fifis qui<br />

m’ont accueillie dans leurs cours et qui m’ont expliqué beaucoup de choses sur l'enseignement et leur métier mais aussi<br />

à Madame Allemand, qui m’a beaucoup aidée à organiser mon stage et bien sûr le proviseur Monsieur Bauden qui m’a<br />

donné la possibilité de faire ce stage.<br />

Je suis originaire d’une petite île dans le nord d’Allemagne s’appelant<br />

Norderney.<br />

Après avoir étudié deux années à Brême j’ai décidé de découvrir un<br />

autre pays qui m’a toujours intéressée et attirée, la France. Depuis<br />

septembre 2005 je suis étudiante ERASMUS à la Faculté de Lettres à<br />

Reims.<br />

Pendant mes deux premières semaines à Clem, j’ai déjà remarqué<br />

quelques différences entre le système éducatif en France et en Allemagne.<br />

La formation des professeurs...<br />

En ce qui concerne les études des futurs professeurs, on apprend<br />

deux matières pendant sa formation en Allemagne. La formation dure<br />

plus de temps qu’en France. On étudie 4-5 années et après on doit<br />

passer le “Referendariat” durant deux années et qui prépare directement<br />

à l’enseignement. Déjà pendant les études on fait des stages<br />

dans les écoles en Allemagne et on doit aussi enseigner quelques<br />

heures.<br />

Des études pédagogiques, psychologiques et didactiques font aussi<br />

partie des études. Si on veut enseigner une langue étrangère il faut<br />

rester au moins une demi année dans le pays pour apprendre la langue<br />

et pour connaître la culture.<br />

En Allemagne on est aussi en train de changer le système de formation<br />

pour les certificats d’études de Bachelor et Master pour les futurs<br />

enseignants.<br />

Silke à Reims<br />

Les différences entre le système scolaire français et allemand...<br />

En Allemagne on n’a pas un collège unique pour tous les élèves. Après l’école primaire on va à la “Hauptschule” ou à la<br />

“Realschule” qui ont pour objectif de préparer les jeunes aux métiers pratiques ou bien au “Gymnasium” qu’on peut mettre<br />

sur le même plan que le lycée en France.<br />

On n'a pas de surveillants dans les établissements en Allemagne. Quand les élèves ont des problèmes à résoudre ils<br />

s’adressent quelquefois à leurs enseignants.<br />

Ici les enseignants sont spécialistes dans une matière. Chez nous il<br />

Et à Paris<br />

faut se concentrer sur deux, même quelquefois trois matières et cela<br />

n’est pas toujours facile à organiser.<br />

En France on passe son bac généralement à l’âge de 18 ans. En Allemagne<br />

il faut en tout rester 13 ans à l’école jusqu’à l’âge de 19 ans.<br />

Mais on est aussi en train de changer le système et de faire passer le<br />

Bac à l’âge de 18 ans aussi. Une réforme de l’enseignement en Allemagne<br />

est en cours, elle favorise plutôt les cours toute la journée.<br />

Tous ces changements dépendent aussi des autorités de chaque<br />

“Land” en Allemagne, car on est une république fédérale.<br />

C'est quoi le programme ERASMUS ?<br />

Le programme ERASMUS est un échange d’ étudiants à l’intérieur de<br />

l’Union Européenne.<br />

Il existe des accords entre les universités partout en Europe. Pour un<br />

ou deux semestres le programme permet à l’étudiant d’étudier à l’université<br />

partenaire. J’ai eu vraiment un grand choix concernant les pays<br />

de destination : la Finlande, l’Angleterre, l’Italie, l’Espagne etc. Mais j’ai<br />

choisi la France car je voudrais devenir professeur de français. Les<br />

frais d’inscription à l’université à l’étranger sont payés par l’université<br />

d’origine. On reçoit aussi une petite bourse pendant son séjour.<br />

Il faut établir un contrat d’études. Avec le système des crédits ECTS<br />

(European Credit Transfer System) on a la possibilité de faire valider<br />

les examens par son université d’origine. Comme ça on ne perd pas


13 - TIGRE-S-PRESSE - Le journal du Lycée Clemenceau - NUMÉRO 6 - JUIN 20<strong>06</strong><br />

trop de temps pour ses études. Pendant un semestre il faut obtenir 30 crédits ECTS (environ 6-8 matières) et pendant<br />

deux semestres 60 crédits.<br />

Généralement il y a des organisations sur place qui s’occupent des étudiants étrangers, donc on n’est pas tout seul au<br />

début. À Reims, par exemple, le bureau des relations internationales de l’université a organisé deux semaines d’accueil<br />

avec des cours de langue, des sorties et de l’aide pour les premiers pas.<br />

Mes expériences pendant mon séjour ERASMUS...<br />

Je pourrais rédiger des livres sur mon séjour ERASMUS mais je vais essayer de me résumer.<br />

Si ça vous intéresse, voyez aussi le film “L’Auberge Espagnole” :-)<br />

Au début de mon année ERASMUS, je ne savais pas exactement ce qui m’attendait en France. Les premiers semaines<br />

on est un peu perdu mais après on commence à connaître vraiment le pays où on s’est installé.<br />

L’ambiance dans la Résidence où j’habite est très internationale, on rencontre beaucoup d’autres étudiants d’Europe,<br />

de Russie, d’Afrique, même d’Australie et de Chine qui se trouvent dans la même situation et les premières amitiés se<br />

forment bientôt. On invite des étudiants russes et roumaines à préparer des repas, on va au cinéma avec des copines<br />

françaises, on organise une voyage ensemble avec d’autres allemands ou on passe des soirées avec des copains italiens.<br />

De plus en plus on s’adapte à la France, on comprend mieux les coutumes d’un autre pays et on apprend aussi beaucoup<br />

en dehors de ses études, on est marqué plutôt par des expériences personnelles que par des cours théoriques.<br />

Comme ça on élargit son horizon, on voit autre chose que son pays d’origine et on commence aussi à réfléchir sur sa<br />

propre culture et ses propres habitudes.<br />

Et en plus on apprend à bien communiquer en français dans différentes situations et quand il faut régler des problèmes.<br />

Je vous assure vers la fin du séjour ERASMUS on a vraiment du mal à retourner dans son pays. Il y a de nombreux cas<br />

d’anciens étudiants qui sont restés dans le pays d’accueil ou qui y sont revenus très vite. Après avoir vécu ce genre<br />

d’expérience, on a encore plus envie de voyager et de découvrir d’autres pays.<br />

Je conseille à tous les élèves de passer une année dans un autre pays, on garde des souvenirs qui resteront pour toute<br />

la vie même si le début paraît dur.<br />

Profitez de votre liberté de choix et découvrez le monde. Je vous souhaite bonne chance pour la réussite de votre bac.<br />

Concours de la francophonie :<br />

Bravo aux trois lauréates : Marine Gilles, Marine Labbe, Emilie Travaux !<br />

Comme l’an dernier, dans le cadre de la semaine mondiale<br />

de la Francophonie, le Rectorat s’est associé au<br />

Jeu-Concours proposé par l’association rémoise des<br />

membres de la Légion d’Honneur. Plusieurs lycéennes<br />

de Clemenceau ont « joué le jeu » utilisant les 10 mots<br />

suggérés par des écrivains célébrant la Francophonie :<br />

« Accents, Badinage, Escale, Flamboyant, Hôte, Kaléïdoscope,<br />

Masques, Outre-Ciel, Soif, Tresser ». Elles<br />

ont écrit de jolis textes que Le Tigre se fera un plaisir de<br />

publier prochainement.<br />

Les trois lauréates de Clemenceau ont reçu dans les<br />

salons de l’Hôtel de Ville le mardi 21 mars, des livres et<br />

pour deux d’entre elles, un voyage en car au Stade de<br />

France pour assister à la représentation de Ben-Hur<br />

créé par Robert Hossein. Ce sont ainsi 52 jeunes (20<br />

primaires, 20 collégiens et 12 lycéens) qui ont été primés<br />

grâce à la générosité de la Municipalité, du Conseil<br />

Général et du Conseil Régional.<br />

Le concours sera renouvelé l’an prochain avec de nouveaux<br />

mots proposés à l’imagination de tous. Espérons que vous serez encore nombreux à tenter l’aventure.<br />

Alors : à vos plumes !<br />

:-)<br />

Silke Schade<br />

Monsieur Bachy, Président du Conseil Régional, remet<br />

leurs lots aux lycéennes lauréates.<br />

A. Diblik


14 - TIGRE-S-PRESSE - Le journal du Lycée Clemenceau - NUMÉRO 6 - JUIN 20<strong>06</strong><br />

Création littéraire :<br />

Le Tigre vous propose de retrouver ci-dessous le texte poétique arrivé premier lors du concours d’écriture dont le thème<br />

était « découverte(s) » ainsi que la nouvelle ayant remporté le concours.<br />

Le Monde<br />

Oasis<br />

A l’abri bien au chaud dans mon petit cocon<br />

Bercé tendrement par toutes sortes de sons<br />

Je m’endors doucement dans cette obscurité<br />

En pensant à un monde rempli de clarté<br />

Je me mets à rêver d’une chose effrayante<br />

D’une vie monotone et surtout étouffante<br />

Les paupières fermées j’aimerais respirer<br />

Me réveillant brusquement je veux m’en aller<br />

J’en ai plus qu’assez de ce train-train quotidien<br />

De cet endroit où je n’y vois strictement rien<br />

De cet espace diminuant chaque jour<br />

Je me décide enfin à sortir de ce four<br />

C’est alors que commence mon aventure<br />

Espérant m’évader par une ouverture<br />

Je me tourne et me retourne en donnant des coups<br />

Soudain la lumière apparaît à l’autre bout<br />

Un tunnel étroit et éclairé se dessine<br />

Des bruits trop forts m’écorchent telles des épines<br />

Une étrange et froide sensation m’envahit<br />

Et c’est alors que le passage m’engloutit<br />

A travers sa monoculaire, il observait…<br />

Mais que m’arrive-t-il ? Qu’ai-je donc bien pu faire ?<br />

J’ai créé quelque chose qui n’a rien pour plaire<br />

De grandes mains tentent de me sortir d’ici<br />

Malgré ce passage étroit et ces nombreux cris<br />

Cependant je me retrouve enfin dans des bras<br />

Qui m’enlacent et me bercent d’une douce voix<br />

Et la vie ne me semble plus être morose<br />

Posé et admiré du haut de ces draps roses<br />

Je ressens soudainement l’envie de manger<br />

Alors maman me donne son sein à téter<br />

Mes paupières se ferment très rapidement<br />

Je fais un beau rêve, cela faisait longtemps<br />

Le lendemain, me réveillant finalement<br />

On m’annonce qu’à la maison un frère m’attend<br />

Et me voici dans une très belle voiture<br />

Pour d’autres aventures, attachez vos ceintures !<br />

Mathilde Wedrat 1 ère 1L<br />

Elle arriva. Dans l’eau, dans l’unique élément présent d’un bout à l’autre de l’horizon. Elle Se multiplia rapidement,<br />

évolua, grandit, S’étendit, S’étira, gonfla Son espace vital jusqu’à devenir commune.<br />

Quelques temps passèrent. Quelques autres encore.<br />

Un jour, un morceau de fond fit son apparition, lors d’une houle particulièrement forte. Puis il disparut de nouveau<br />

sous l’eau.<br />

Ce morceau de fond réapparut peu après. Mais il fut recouvert presque aussitôt par une autre vague.<br />

Le temps passait toujours.<br />

Il se fit voir de plus en plus souvent. Tout comme Elle, il accrut ses manifestations, toujours un peu plus haut, toujours<br />

un peu plus grand. Il finit par n’être recouvert d’eau qu’occasionnellement. Jusqu’à ce que son sommet soit<br />

tout à fait émergé.<br />

Le temps passait encore.<br />

Alors que le morceau de fond s’élevait de plus en plus, Elle Se transformait, S’améliorait, devenait de plus en plus<br />

subtile et ingénieuse dans Sa façon de Se créer, mettant en place des systèmes immunitaires et des lois d’équilibre<br />

pour assurer Sa survie.<br />

Il fallut encore quelques révolutions avant qu’Elle ne soit assez puissante pour entamer l’ascension de la terre, qui<br />

enflait toujours sa surface. Elle chercha à survivre dans les conditions aériennes, confrontées à d’autres contraintes<br />

que celles marines. Elle frémit mais tint bon, et, Ses multiples règles aidant, Elle parvint à S’installer et à Se<br />

mouvoir aussi aisément sur terre que dans l’eau.<br />

Chaque lune La voyait plus forte, plus grande et plus développée. Chaque soleil voyait la terre émergée plus large,<br />

plus haute et plus enflée.<br />

Le temps passait, comme à son habitude.<br />

Dans l’immense espace marin, où Elle était arrivée, Elle devint si complexe et subtile qu’un minuscule corps naquit<br />

de Son génie. Il fut cependant éphémère.<br />

Peu après, d’autres corps suivirent. Ils devinrent plus capables à vivre et à durer.<br />

Elle fit ensuite naître des corps aériens qui, après d’infructueux essais, s’adaptèrent à leur espace vital.<br />

Toujours plus forte, Elle augmentait Ses savoirs. Les eaux et la terre furent témoins de Son essor progressif.<br />

Les lumières du ciel passèrent.<br />

Une dizaine de fois.<br />

Une centaine de fois.<br />

Un millier de fois.<br />

Elle apprit à s’accommoder des aléas de l’eau et de la terre. C’est ainsi qu’Elle instaura des règles harmonieuses<br />

en fonction de toutes les réactions de ces éléments, de façon à parfaire toujours plus Son équilibre.<br />

La terre s’étendant, la surface occupée par Elle s’étendit aussi. L’émergence grandissait au cours des révolutions,<br />

et la mer se faisait de moins en moins présente. A chaque lever, les bords de la terre étaient plus près de l’horizon,


15 - TIGRE-S-PRESSE - Le journal du Lycée Clemenceau - NUMÉRO 6 - JUIN 20<strong>06</strong><br />

et à chaque coucher, la lune éclairait un peu moins d’eau.<br />

Finalement, après quelques révolutions, la mer disparut tout à fait. Seul demeura un ruisseau, qui serpentait entre les<br />

reliefs de la terre.<br />

Pendant ce temps, toute Son œuvre grandissait, s’épanouissait, se libérait, s’évasait. Une communauté se constitua<br />

progressivement, en fonction des cycles instaurés entre les corps de constitution différente. Cette communauté contribua<br />

à La conforter dans Son équilibre.<br />

Les soleils passaient, accompagnés de leurs flots de nuées.<br />

Graduellement, les êtres de la communauté évoluèrent, plus complexes de jour en jour. Le liquide vert fut créé, et il s’attacha<br />

peu à peu à chacune de Ses créations.<br />

Le liquide rouge fut ensuite créé. Il s’assigna à tous les êtres capables de se déplacer. Elle devint ainsi plus active et<br />

S’accommoda des changements extérieurs. Ainsi, les liquides devinrent un élément essentiel de Sa composition.<br />

Les soleils passaient toujours, poursuivis comme à leur habitude par les lunes et par leurs étoiles.<br />

La communauté grandissait, tout comme Elle l’avait fait auparavant. Les corps au liquide rouge grouillait en tout lieu,<br />

améliorant leurs fonctions dans le but de La faire prospérer.<br />

Son œuvre était présente d’un horizon à l’autre.<br />

Les soleils suivaient les lunes.<br />

Les révolutions passaient…<br />

Jusqu’à ce que le ciel passe du bleu au rouge. L’air se fit beaucoup plus chaud qu’à son habitude. Elle fut aussitôt en<br />

alerte. Les êtres au liquide rouge fuirent, les êtres au liquide vert se courbèrent et s’immunisèrent contre le danger qui<br />

arrivait. L’atmosphère devint lourde et dense, pesante et accablante, jusqu’à ce que le ciel fasse tomber une étoile. Cet<br />

astre lumineux passa lentement à travers les nuées pourpres, sans bruit, et frappa l’horizon. Un vent violent éclaboussa<br />

tout, arrachant les êtres au liquide vert, étouffant ceux au liquide rouge. Des corps prirent feu, d’autres furent écrasés au<br />

sol. Elle pliait, Elle courbait, tentant tant bien que mal de résister à la puissance du vent fou. Toutes Ses savantes règles,<br />

tous Ses complexes systèmes, élaborés durant des révolutions et des révolutions, toutes ses œuvres et ses créations,<br />

tout ce qu’Elle avait conçu était balayé, effacé, radié en un instant. Le temps s’accélérait et l’horizon ne cessait de<br />

rougeoyer et de rejeter son air corrosif et meurtrier.<br />

Elle S’évaporait.<br />

Elle Se dissolvait.<br />

Elle disparaissait.<br />

Elle mourrait…<br />

L’horizon soufflait…<br />

Soufflait…<br />

Et puis…<br />

Le vent cessa.<br />

L’absence.<br />

Le néant.<br />

Un monde vide.<br />

D’un horizon à l’autre, les paysages avaient été consumés, calcinés, carbonisés par l’astre destructeur. Le ciel était<br />

maintenant sombre. Non pas comme la nuit.<br />

Sombre comme les abysses.<br />

Il ne restait plus rien.<br />

Il fallut plusieurs lunes pour chasser les nuées, et plus encore de soleils pour éclairer la terre.<br />

Là où jadis les êtres au liquide rouge pullulaient, des amas de poussière reposaient désormais. Les restes des corps au<br />

liquide vert se mêlaient au sol cendreux. Les dernières braises s’éteignaient.<br />

La chaleur qui s’était abattue lors de la chute de l’astre destructeur persista. Elle s’imposa, occupa l’espace aérien de<br />

toute sa masse.<br />

Les rares structures qui avaient réussi à résister à la puissance du vent et qui tenaient encore debout s’écroulèrent peu<br />

à peu. L’affaissement des cendres fut le seul mouvement du monde.<br />

Les révolutions suivirent. Une, deux, plusieurs.<br />

Et puis d’autres. Le temps s’égrenait de nouveau.<br />

Les lunes disparurent, réapparurent, disparurent, encore et encore.<br />

Les cieux reprirent leur éternelle mesure. Les nuits et les jours s’accumulèrent.<br />

Les soleils se couchaient et se levaient, perpétuellement, dans le ciel vide de nuées. Les étoiles traversaient la nuit. Les<br />

astres défilaient, toujours et encore. Dans le même ordre. A la même vitesse.<br />

Le temps passait…<br />

Dans l’immense désert de cendres, dans l’unique élément présent d’un bout à l’autre de l’horizon, une tache humide<br />

apparut.<br />

Il se redressa, tremblant d’émotion.<br />

Cette fois, il en était certain.<br />

Il L’avait enfin trouvée, parfaite au point de survivre.<br />

Antoine Wegrowski


16 - TIGRE-S-PRESSE - Le journal du Lycée Clemenceau - NUMÉRO 6 - JUIN 20<strong>06</strong><br />

L’AFPS au lycée :<br />

Cette année une soixantaine d’ élèves ont été formés au lycée à l’AFPS ( attestation de formation aux gestes de premiers<br />

secours). Trois groupes de 20 élèves sont venus le mercredi après-midi 3 semaines de suite, encadrés par deux<br />

pompiers sous l’œil attentif d’un professeur en formation pratique.<br />

En 12 heures, ils doivent apprendre la conduite à tenir en cas d’accident :<br />

- analyser la situation et se protéger soi-même et protéger les autres<br />

- alerter les secours<br />

- appliquer les gestes techniques appris en stage<br />

Il ne s’agit pas de se substituer aux équipes médicales mais de sauver des vies en prenant les bonnes mesures dans les premières<br />

minutes après le constat de l’accident et surtout éviter le pire (gestes dangereux, double accident…).<br />

Les principaux domaines étudiés sont : les problèmes respiratoires (obstructions), les saignements, les dégagements d’urgence.<br />

Les cours sont surtout basés sur des cas pratiques et sur l’entraînement. La formation est validée si les stagiaires ont<br />

suivi le cursus en entier et ont réussi un cas concret. Tous les élèves ont réussi et ont reçu le 16 mai leur diplôme ainsi<br />

qu’un t-shirt offert par la jeune chambre économique de Reims organisateur du stage et principal sponsor en liaison<br />

avec la ville de Reims et la caisse primaire d’assurance maladie.<br />

Les participants ont été très satisfaits de leur stage, ils sont maintenant prêts à faire face à des situations d’urgence…<br />

Madame Allemand<br />

Les Critiques du Tigre :<br />

Encres de Chine, Qiu Xialong, Editions Liana Levi.<br />

Un roman policier qui fait découvrir Shanghai et la Chine d’aujourd’hui : certains profitent du développement économique<br />

et de l’occidentalisation, d’autres sont égarés dans leur propre pays. Petit extrait « culinaire » pour vous mettre en appétit<br />

: « C’était Cai, l’organisateur des combats de grillons, libéré grâce à l’intervention de Yu. Il se tenait sur le seuil, une<br />

bouteille de Maotai dans une main et dans l’autre une tortue à carapace molle, vivante…<br />

Cai laissa les cadeaux à Peiqin…<br />

- Monsieur Cai, je viens juste de mettre la tortue dans la marmite à vapeur, cria Peiqin depuis la cuisine. Cela m’a pris<br />

du temps de nettoyer une bête aussi grosse, mais elle sera cuite dans un moment…<br />

C’était une tortue énorme, monstrueuse. Avec sa tête coupée et sa carapace parsemée de tranches de gingembre et<br />

d’oignons hachés, elle répandait dans la pièce un arôme enchanteur. » Céline Dangin<br />

Misérable Miranda d’Isabelle Wolff Editions JC Lattès.<br />

Psychologue comportementaliste pour chiens, Miranda Sweet s’intéresse aussi à l’attitude des maîtres. L’un d’eux,<br />

photographe reporter, nouveau parmi sa clientèle va la replonger dans les affres de sa jeunesse…<br />

Un roman drôle et profond qui se lit d’une traite. Céline Dangin<br />

Le Travail du furet, Jean-pierre Andrevon, Livre de poche.<br />

Au XXIème siècle les statistiques montrent que la santé de la population n'a cessé de s'améliorer. Pour maintenir l'équilibre<br />

démographique, il faut supprimer 400 000 citoyens par an. C'est le travail des furets et le héros du livre fait ce métier<br />

sans scrupules, jusqu'au jour où il rencontre en la jeune fille qu'il doit supprimer l'amour de sa vie. Il se renseigne alors<br />

sur la méthode de choix des victimes des suppressions et s'aperçoit que, loin d'être dû au hasard, ce choix est dicté par<br />

des raisons inavouées. Pas étonnant dès lors que la santé de la population soit si bonne… Comment faire pour révéler<br />

à tous la vérité ? Comment dénoncer la machination étatique ? Notre furet sauvera-t-il la jeune fille qu'il aime ?<br />

Ecrit par un des meilleurs représentants de la science-fiction et du polar français, Le Travail du furet s’inscrit dans la<br />

ligne des meilleures anti-utopies et constitue une lecture passionnante. Joël suywens<br />

Tous ces ouvrages sont disponibles au CDI.<br />

Le journal du lycée Clemenceau<br />

46 avenue Georges Clemenceau<br />

51100 Reims<br />

Directeur de publication :<br />

M. Bauden<br />

Rédacteurs en chef :<br />

Mme Allemand - M. Suywens<br />

M. Suywens<br />

Ont participé à ce numéro :<br />

Mme Allemand - M. Braccini -<br />

Mme Mise en Diblik <strong>page</strong> - Mme : Dugeay -<br />

M. Magnani Suywens - M. Suywens<br />

Brissot Flo - Hibon Justine -<br />

Noirjean Ont participé Cécile à ce - Passos numéro Alexandra : -<br />

Thourault Mme Allemand Aurore - Tourneux Mme Dangin Michael<br />

Mme Diblik - Mme Di Legge<br />

M. Letsoalo Mabu - M. Magnani<br />

Mlle Prem - M. Suywens<br />

Baudrillart Samuel - Fagnon Yann<br />

Martin Mélanie - Shade Silke<br />

Illustrateurs Sicard Séréna : - Sœur Alaric<br />

Thourault Mathilde Wedrat Aurore - Antoine Wegrowski<br />

Illustrateurs :<br />

Thourault Aurore

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