Alimentation et territoire - Réseau wallon de développement rural
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Il faut réfléchir <strong>et</strong> apporter <strong>de</strong>s solutions concrètes à la<br />
problématique <strong>de</strong> la logistique. Pour le moment, les proj<strong>et</strong>s<br />
mis en place restent <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites dimensions. Or il y a<br />
un réel enjeu <strong>de</strong> massification, <strong>de</strong> transition.<br />
Relation avec les franchisés<br />
L’association APLSIA regroupe tous les franchisés actifs<br />
dans la partie francophone du pays : Ad Delhaize, Spar,<br />
Champion (partie), Proxi Delhaize,..., soit <strong>de</strong>s magasins<br />
gérés par <strong>de</strong>s indépendants.<br />
Le message que la Fédération voulait faire passer ? La<br />
distribution est vraiment intéressée par la vente <strong>de</strong><br />
produits locaux : l’intérêt est assez important <strong>de</strong> la part<br />
<strong>de</strong>s franchisés pour ces produits.<br />
Historiquement, la gran<strong>de</strong> distribution a toujours voulu<br />
encadrer ses magasins avec une volonté d’une distribution<br />
i<strong>de</strong>ntique à Liège ou Charleroi. Or ce n’est plus<br />
c<strong>et</strong>te logique qui domine aujourd’hui. La distribution<br />
est maintenant sur une logique <strong>de</strong> magasins adaptés<br />
à la distribution locale <strong>et</strong> ayant <strong>de</strong>s particularités locales.<br />
Les indépendants ont la possibilité d’introduire<br />
<strong>de</strong>s produits locaux jusqu’à 10% (cela dépend <strong>de</strong>s franchisés<br />
<strong>et</strong> <strong>de</strong>s conventions). C<strong>et</strong>te marge n’est atteinte<br />
dans aucun magasin.<br />
Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il y a <strong>de</strong>rrière une<br />
logique économique <strong>et</strong> pas uniquement une volonté<br />
<strong>de</strong> faire plaisir au producteur local. La volonté est donc<br />
d’avoir <strong>de</strong>s produits différents <strong>de</strong> ceux qui existent déjà<br />
(fromages spécifiques, bières, ...). Il y a donc un principe<br />
<strong>de</strong> différenciation par la qualité ou le type <strong>de</strong> produit.<br />
Lors d’un récent conseil d’administration <strong>de</strong> la Fédération,<br />
une quarantaine <strong>de</strong> freins à la vente <strong>de</strong> produits<br />
locaux a été listée, dont :<br />
• Le nombre <strong>de</strong> références. Il est ultra compliqué<br />
<strong>de</strong> faire entrer une nouvelle référence. L’idéal est<br />
d’avoir en face une coopérative <strong>de</strong> producteurs <strong>et</strong><br />
ainsi <strong>de</strong> faire entrer 10 ou 20 références d’un coup.<br />
• La livraison : importance <strong>de</strong> regrouper le transport.<br />
• Les paiements : ceux–ci ont un impact administratif,<br />
c’est-à-dire qu’un paiement ou 10 paiements pour<br />
une comman<strong>de</strong> n’ont pas le même impact.<br />
• La régularité <strong>de</strong> la distribution : besoin d’un même<br />
produit toute l’année <strong>et</strong> d’une livraison toute la<br />
saison (sauf pour les produits saisonniers).<br />
• L’emballage : le produit doit être prêt à la vente<br />
avec un minimum <strong>de</strong> mark<strong>et</strong>ing. Le producteur doit<br />
penser d’un point <strong>de</strong> vue mark<strong>et</strong>ing.<br />
• Le respect <strong>de</strong>s normes : la distribution est soumise<br />
à <strong>de</strong> forts contrôles (comme les producteurs). Les<br />
produits doivent répondre aux normes. Actuellement<br />
on va vers un durcissement <strong>de</strong>s normes (voir<br />
le nouveau gui<strong>de</strong> sectoriel, c’est une grosse tendance).<br />
L’APLSIA n’est pas pour le durcissement <strong>de</strong>s<br />
normes (alliances possibles entre producteurs <strong>et</strong><br />
distributeurs ?). Il y a <strong>de</strong> l’intérêt à avoir <strong>de</strong>s produits<br />
qui sont sains, mais il y a <strong>de</strong>s abus dûs à une volonté<br />
du politique <strong>de</strong> se prémunir, par exemple une<br />
obligation d’étiqu<strong>et</strong>age sur les vian<strong>de</strong>s se m<strong>et</strong> en<br />
place pour les allergènes. Ce sont <strong>de</strong>s contraintes<br />
énormes.<br />
• La gestion <strong>de</strong>s prix (pas <strong>de</strong> changement toutes les<br />
semaines, engagement sur six mois à un an). Prix<br />
équitables ? Les producteurs vont négocier avec<br />
les franchisés, d’entrepreneur à entrepreneur. Les<br />
franchisés essayent <strong>de</strong> développer une relation<br />
win/win, ils n’ont pas la même philosophie que les<br />
centrales <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s marques. « Si en plus, c’est un<br />
voisin <strong>et</strong> qu’il vous connaît… »<br />
• Pas <strong>de</strong> rupture d’approvisionnement. En quoi est-ce<br />
que cela pose un problème ? Les magasins fonctionnent<br />
au m2 <strong>et</strong> ne peuvent se perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> rayons<br />
vi<strong>de</strong>s. Les participants à l’atelier production plai<strong>de</strong>nt<br />
pour une ouverture d’esprit que doivent avoir les<br />
franchisés <strong>et</strong> sur la nécessité d’une démarche vers<br />
les consommateurs pour faire adm<strong>et</strong>tre d’autres<br />
variétés <strong>de</strong> pommes par exemple. Elle pourrait par<br />
exemple proposer un rayon produits locaux avec<br />
<strong>de</strong>s variations, assouplir les règles.<br />
Production locale <strong>et</strong> cuisine <strong>de</strong> collectivité<br />
Il existe un fossé entre ce qui est préparé dans une cuisine<br />
<strong>de</strong> collectivité <strong>et</strong> la production brute : il y a une<br />
série d’étapes obligatoires entre la sortie du champ <strong>et</strong><br />
la phase cuisine. Il faut que chaque acteur (producteur,<br />
distributeur, transformateur <strong>et</strong> consommateur) comprenne<br />
mieux le parcours du produit alimentaire <strong>et</strong><br />
répon<strong>de</strong>/accepte les contraintes <strong>de</strong>s autres.<br />
Normes <strong>et</strong> législation<br />
La législation impose aux agriculteurs d’aller chercher<br />
<strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s barres pour la vente en distribution. C’est un<br />
frein. Serait-il possible d’envisager que les franchisés<br />
utilisent <strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s barres communs/génériques pour<br />
un type <strong>de</strong> produit, (par exemple un seul co<strong>de</strong> barre «<br />
fromage local ») ? Ainsi chaque magasin m<strong>et</strong>trait à la<br />
disposition <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its producteurs un seul co<strong>de</strong> barre<br />
pour plusieurs produits <strong>de</strong> la même gamme...<br />
Marchés publics<br />
Comment favoriser l’utilisation <strong>de</strong> produits locaux, respectueux<br />
<strong>de</strong> l’environnement, notamment au sein <strong>de</strong><br />
la restauration collective ? Les dimensions, éthiques,<br />
sociales, environnementales, <strong>et</strong>c. doivent être mises en<br />
avant <strong>et</strong> prises en compte. Les cahiers <strong>de</strong>s charges sont<br />
sans nul doute un levier pour faire évoluer la situation.