N° 4 - avril 2013 - Diocèse d'Evreux

ÉGLISE UNIvERSELLE
Bilan d’un pontificat
Le nouveau pape François lors de sa première apparition à la loggia de la basilique de St
Pierre de Rome a invité à prier pour son prédécesseur, le pape émérite Benoît XVI. Que dire
de son pontificat ?
Le 19 avril 2005, le Cardinal
Joseph Ratzinger
devenait le 265 ème successeur
de St Pierre. En
référence à Benoît XV
(1914-1922), il se dénommait
Benoît XVI et
se présentait comme
pape de la paix, « simple
et humble travailleur
dans la vigne du Seigneur
». Le 11 février
dernier, à 85 ans, il renonçait
à exercer son
ministère pétrinien.
Geste symbolique dont
la presse mondiale s’est
emparée, acte tout à fait
novateur qui a bouleversé
toute l’Église ! En
effet, aucun souverain
pontife n’avait renoncé
à la papauté depuis
1415, avec Grégoire XII.
Et bien peu de croyants
y songeaient, même s’il l’avait évoqué dans son
entretien avec le journaliste Peter Seewald Lumière
du monde, en 2010. A la relecture de son
pontificat, une grande cohérence se dégage. Très
sommairement, en voici quelques aspects.
C’est la foi qui est centrale, la foi au Christ.
L’homélie du Cardinal Ratzinger, le 18 avril 2005,
la veille de son élection, allait poser les jalons de
son pontificat : « Posséder une foi claire, selon
le credo de l’Église, est souvent défini comme
du fondamentalisme. Tandis que le relativisme,
c’est-à-dire se laisser entraîner « à tout vent de
la doctrine », apparaît comme l’unique attitude
à la hauteur de l’époque actuelle. L’on est en
18 - Église d’Évreux avril 2013
train de mettre sur pied une dictature du relativisme
qui ne reconnaît rien comme définitif et
qui donne comme mesure ultime uniquement
son propre ego et ses désirs. Nous possédons,
en revanche, une autre mesure : le Fils de Dieu,
l’homme véritable. C’est lui la mesure du véritable
humanisme. Une foi « adulte » ne suit
pas les courants de la mode et des dernières
nouveautés ; une foi adulte et mûre est une
foi profondément enracinée dans l’amitié avec
le Christ. C’est cette amitié qui nous ouvre à
tout ce qui est bon et qui nous donne le critère
permettant de discerner entre le vrai et le faux,
entre imposture et vérité. Cette foi adulte doit
mûrir en nous, c’est vers cette foi que nous devons
guider le troupeau du Christ. Et c’est cette
foi, cette foi seule, qui créé l’unité et qui se réalise
dans la charité ».
Une foi profondément
enracinée dans l’amitié
avec le Christ
Que retenir de ces presque huit années de son
pontificat ? Benoît XVI a appliqué le Concile Vatican
II, toujours soucieux de sa stricte interprétation.
Il a beaucoup écrit. Il fut un pape écrivain,
théologien, philosophe. Trois encycliques
sont à son actif : Dieu est amour (25 décembre
2005), Sauvés dans l’espérance (30 novembre
2007) et L’amour dans la vérité (29 juin 2009). Il
a même mené à bien un projet qui lui tenait particulièrement
à cœur : écrire un livre sur Jésus,
Jésus de Nazareth, en trois volumes. Inlassablement,
il a tout fait pour ramener les croyants
à l’essentiel : les trois vertus théologales, l’importance
de la liturgie, l’unité et le dialogue au
sein de l’Église. Lors de sa visite en France, il a