N° 4 - avril 2013 - Diocèse d'Evreux

edit fortement la complémentarité entre la foi
et la raison (discours au Collège des Bernardins,
le 12 septembre 2008). Il a effectué de beaux
gestes en faveur de l’œcuménisme, en particulier
un rapprochement avec les orthodoxes.
Il a invité à l’ouverture avec le Parvis des gentils,
plate-forme de dialogue avec des athées et
des agnostiques. Enfin, en ce monde marqué
par la crise économique, sociale, financière, il
a rappelé les fondamentaux de la doctrine sociale
de l’Église. Face à la mondialisation, il n’a
pas hésité à critiquer les sociétés occidentales
basées sur l’argent, dénonçant l’endettement
des Etats et appelant à une réforme du système
bancaire : « La dignité de la personne et les exigences
de la justice demandent, aujourd’hui
surtout, que les choix économiques ne fassent
pas augmenter de façon excessive et moralement
inacceptable les écarts de richesse et que
l’on continue à se donner comme objectif prioritaire
l’accès au travail ou son maintien, pour
tous. L’accroissement systématique des inégalités
entre les groupes sociaux à l’intérieur d’un
même pays et entre les populations des différents
pays, c’est-à-dire l’augmentation massive
de la pauvreté au sens relatif, non seulement
tend à saper la cohésion sociale et met ainsi en
danger la démocratie, mais a aussi un impact
négatif sur le plan économique à travers l’érosion
progressive du « capital social », c’est à dire
de cet ensemble de relations de confiance, de
fiabilité, de respect des règles, indispensables
à toute coexistence civile » (L’amour dans la vérité,
n° 32).
Bien sûr, les difficultés n’ont pas manqué.
Les incompréhensions plus ou moins grandes
ont émaillé ces huit années. La levée de l’excommunication
contre les quatre évêques ordonnés
illicitement par Mgr Lefèvre suivie des déclara-
ÉGLISE UNIvERSELLE
tions négationnistes de Mgr Williamson a eu
des effets dévastateurs. Même si la poursuite
du dialogue avec la Fraternité St Pie X jusqu’à
ces derniers mois a montré que la rupture était
définitive... Les affaires de pédophilie se sont
avérées catastrophiques, mais reconnaissons
quand même la détermination du Pape à purifier
l’Église de l’intérieur... A Ratisbonne, le 12
septembre 2006, certains ont pu croire que la
pape assimilait islam et violence. Deux jours
après, un communiqué du Vatican rectifiait
et, dès lors, les relations avec l‘islam ont été
bonnes. De même avec le judaïsme. Ombre ultime
au tableau qui aura fait souffrir Benoît XVI
jusqu’au bout : l’affaire Vatileaks, avec des fuites
au Vatican mettant en cause son majordome.
Benoît XVI a eu le mérite de pointer les défis
auxquels nous devons aujourd’hui faire face,
sous la conduite de son successeur : la sécularisation
de l’Occident, la montée du relativisme,
l’approfondissement du dialogue œcuménique,
la poursuite du dialogue interreligieux, la recherche
de l’unité au sein même de l’Église
Catholique. Le Seigneur appelle toujours à sa
vigne des simples et humbles travailleurs !
Père Michel Daubanes
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