N° 4 - avril 2013 - Diocèse d'Evreux

vIE DU DIOcèSE
Conseil Diocésain de Pastorale
Le vendredi 8 Février a été pour chacun des membres du CDP un temps d’écoute et d’échange
sur le thème : « le service du frère au nom de notre foi ».
Différentes interventions ont illustrées la nécessité
de concilier foi et service du frère.
En cette année de la Foi, le père Michel Daubanes
a cité le décret sur l’apostolat des laïcs Apostolicam
Actuositatem (§8) du Concile Vatican II :
« Tout apostolat trouve dans la charité son origine
et sa force... Le plus grand commandement
de la loi est d’aimer Dieu de tout son coeur et
le prochain comme soi-même. De cette loi de
l’amour du prochain, le
Christ a fait son commandement
personnel.
Il l’a enrichi d’un sens
nouveau quand il voulut,
s’idendifiant à ses frères,
être l’objet de cette charité
disant : « Dans la mesure
où vous l’avez fait à
l’un de ces plus petits de
mes frères, c’est à moi
que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). En assumant la
nature humaine c’est à toute l’humanité qu’Il s’est
uni par une solidarité surnaturelle qui en fait une
seule famille ; Il a fait de la charité le signe de ses
disciples, par ces paroles : « A ceci tous vous reconnaîtront
pour mes disciples : à cet amour que
vous aurez les uns pour les autres (Jn 13, 35) ».
Pour illustrer la démarche de Diaconia 2013 sœur
Yannique a lu une lettre à l’évêque, celle d’Ernest
(Pour lire son témoignage, consultez le n°3
d’Eglise d’Evreux).
Ensuite, Laurence de Palma Papet a témoigné
de son expérience de service du frère dans sa
vie professionnelle d’avocate :
« Un jour, le père Denis Chautard m’a demandé
si je pouvais assurer la défense d’une
jeune femme qui avait fui son pays après avoir
été mariée de force à 16 ans à un homme qui
avait trois fois son âge. La première idée qui
m’a traversée l’esprit a été « ah non ! ». Mais
6 - Église d’Évreux avril 2013
il se trouve que ma réponse a été « je ne sais
pas trop si je suis la bonne personne mais d’accord
». C’est ainsi que j’ai débarqué dans un
centre de réfugiés qui, a priori, correspond à
tout ce que je fuis : cela ne sent pas très bon,
il y a beaucoup de monde, beaucoup de bruit
et surtout les gens ne comprennent rien à ce
que je dis, ni moi à ce qu’ils me disent ; et
souvent cela m’agace. Je me suis dit « bon
ben c’est pas gagné ».
Et j’ai rencontré cette
jeune femme ; et quand
ses yeux ont croisé les
miens, c’est le Christ
que j’ai vu. C’est là, pour
la première fois que j’ai
croisé le regard du Christ.
C’est là, pour la première
fois que j’ai compris ce
en quoi je croyais : Dieu
qui s’est fait homme. J’ai compris enfin ce que je
croyais savoir : « en faisant cela à un plus petit,
c’est à moi tu l’as fait ».
Ma foi était passée de la tête au cœur.
Je sais maintenant que la charité et le service du
frère n’est pas un accessoire de notre foi de chrétien.
C’est le cœur de notre foi. En servant mon
frère, c’est Jésus que j’ai servi. Comment oser
dire le « Notre Père », si je ne me fais pas frère ?
Plus que jamais je suis convaincue que servir
son frère c’est croire ! Croire en Dieu, croire en
Jésus fils de Dieu, croire en l’Homme. Au temps
où tant de nos contemporains se cassent la tête
à chercher des idées de nouvelles évangélisations
(et c’est très bien), il nous reste la voie
royale pour évangéliser le monde : celle de la
Charité !!!
La charité est le signe visible de l’amour de Dieu
pour chacun de nous.
Paola Auclaire