Demouy-L-Arsenal-therapeutique.pdf - Ordre National des ...
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- pour certaines drogues, l’usage décrit au 19 ème a été confirmé au 20 ème tant pour les<br />
indications que pour la sphère dans laquelle elles étaient préconisées. C’est le cas<br />
par exemple de la busserole, du séné, du genièvre, du gingembre, du cumin. La<br />
busserole, décrite par Dorvault comme diurétique et astringente, entre aujourd’hui<br />
dans plusieurs spécialités diurétiques et antiseptiques urinaires. Le séné a gardé ses<br />
propriétés laxatives – et purgatives à forte dose -, le genièvre ses propriétés<br />
diurétiques, le gingembre ses propriétés excitantes, stomachiques et carminatives et<br />
le cumin, ses propriétés carminatives.<br />
- pour d’autres drogues, les usages restent assez proches mais <strong>des</strong> évolutions sont<br />
apparues, telles qu’un élargissement <strong>des</strong> sphères traitées ou de nouvelles<br />
indications. C’est le cas de la mélisse, du millepertuis et du coquelicot. Stimulante,<br />
vulnéraire et antispasmodique, la mélisse s’est vu doter de propriétés cholérétiques<br />
et eupeptiques. Le millepertuis a révélé <strong>des</strong> propriétés antidépressives alors qu’il était<br />
présenté comme vulnéraire. Guibourt précise qu’il entre dans la Thériaque, le baume<br />
du Commandeur et l’huile d’Hypericum. Le coquelicot, béchique, confirme ses<br />
propriétés d’antitussif mais se trouve utilisé dans les troubles du sommeil.<br />
- d’autres drogues ont vu certains de leurs usages controversés voire abandonnés.<br />
Citons par exemple le souci et la valériane. Le souci, cité comme anticancéreux,<br />
devient antiprurigineux, anti-inflammatoire, anti-oedémateux et antimicrobien. La<br />
valériane, connue pour ses propriétés excitantes et fébrifuges, acquiert <strong>des</strong><br />
propriétés anxiolytiques et sédatives dans les troubles du sommeil.<br />
- et enfin certaines drogues ont complètement disparu du domaine thérapeutique et<br />
sont devenues <strong>des</strong> curiosités, suscitant encore beaucoup d’intérêt de la part <strong>des</strong><br />
amateurs d’histoire et de traditions. C’est particulièrement le cas <strong>des</strong> drogues<br />
d’origine animale.<br />
Le règne animal était très utilisé dans l’Antiquité et il a connu son apogée au début du 19 ème<br />
siècle. Les nombreuses drogues animales répertoriées dans le Dictionnaire ou traité<br />
universel <strong>des</strong> drogues simples (1759) de N. Lémery 11 confirme cette diversité. On utilisait<br />
les animaux entiers ou seulement <strong>des</strong> parties d’animaux (organes, phanères, sécrétions…).<br />
A la fin du 19 ème siècle l’opothérapie devient plus scientifique par la découverte <strong>des</strong> glan<strong>des</strong><br />
endocrines, c’est alors qu’est lancée la mode <strong>des</strong> poudres d’organes ou de tissus animaux.<br />
Mais la conception du médicament change avec l’arrivée de la chimie et <strong>des</strong> nouvelles<br />
techniques d’isolement de principes naturels, c’est alors que les drogues animales<br />
disparaissent presque toutes <strong>des</strong> Pharmacopées. De plus, la maladie de Creutzfeldt Jakob a<br />
limité et réglementé toute utilisation de substance d’origine ovine, bovine ou caprine dans un<br />
but de prévention.<br />
Même si les drogues animales du droguier Menier ne sont presque plus utilisées<br />
aujourd’hui, il nous a semblé intéressant de retrouver l’usage de ces drogues, disparues <strong>des</strong><br />
Pharmacopées ou de L’Officine de Dorvault, à l’époque de J.A.B. Menier.<br />
Les drogues de cette catégorie que l’édition moderne du Dorvault a retenues l’ont été la<br />
plupart du temps pour leur intérêt historique. Présentons ici quelques drogues disparues qui<br />
retiennent systématiquement la curiosité du visiteur.<br />
Cantharide Mylabre de la chicorée : selon Lémery, ces mouches étaient utilisées pour leur<br />
pouvoir corrosif, elles soulageaient les parties mala<strong>des</strong> en faisant sortir les sérosités. Elles<br />
étaient utilisées dans les maladies <strong>des</strong> yeux, <strong>des</strong> gencives, du nez, pour l’apoplexie, la<br />
paralysie, en application sur les jambes pour les rhumatismes ou encore contre la goutte<br />
sciatique.<br />
11 LEMERY N. Dictionnaire universel <strong>des</strong> drogues simples. Paris : L.-Ch. d’Houry ; 1759.<br />
http://www.ordre.pharmacien.fr Documents de référence 12/14<br />
Histoire et art pharmaceutique