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Allergie alimentaire et Allergie croisée Chez l'adulte

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<strong>Allergie</strong> <strong>alimentaire</strong> <strong>et</strong> <strong>Allergie</strong> <strong>croisée</strong> <strong>Chez</strong> l’adulte<br />

Cours du DESC 2 ème année<br />

Lyon 16 Mars 2012<br />

Docteur Michel Bouvier<br />

Service d’allergologie <strong>et</strong> d’immunologie<br />

clinique<br />

Centre Hospitalier Lyon-sud<br />

michel.bouvier@chu-lyon.fr<br />

dr.michel.bouvier@wanadoo.fr


L’hypersensibilité <strong>alimentaire</strong><br />

(rare chez<br />

l’adulte)


Les scènes cliniques


L’anaphylaxie c’est…<br />

La survenue d’au moins deux symptômes dans les minutes,<br />

parfois dans l’heure, plus rarement dans les deux heures suivant la<br />

prise d’un aliment,<br />

C<strong>et</strong>te réaction peut être biphasique (20% des cas) (1)<br />

Prurit<br />

Urticaires aiguës, Oedèmes de Quinckes<br />

Vomissements intenses, Diarrhées aiguës<br />

Bronchospasme sévère<br />

Choc anaphylactique<br />

Anaphylaxie d’effort<br />

Syndrome de Lessof<br />

Paume<br />

<strong>et</strong> Plante<br />

(1) Liberman P <strong>et</strong> al .Diagnosis and management of anaphylaxis: an updated practice param<strong>et</strong>er. J Allergy Clin<br />

Immunol.2005,Vol 115,483-523


Introduction<br />

De plus en plus fréquente; soit par prolongation des allergies de<br />

l’enfance (arachide, légumineuses, oléagineux, volailles <strong>et</strong> poissons), ou<br />

par rupture de tolérance (laits de mammifères, mollusques, céréales) ou<br />

faisant suite à une allergie aux pneumallergènes ou au latex.<br />

Touche le plus souvent l’adulte jeune.<br />

Sévérité ++; on parle ici d’anaphylaxie, tableau immédiat soudain, rapide<br />

potentiellement grave; l’asthme étant un facteur de risque important.<br />

Notion de syndrome oral sur allergie <strong>croisée</strong> avec les pneumallergènes.<br />

Les accidents r<strong>et</strong>ardées sont exceptionnels (Entéropathies, DA <strong>et</strong> OE).<br />

Fréquence importante des polysensibilisations.<br />

Apport majeur des allergènes recombinants.<br />

Bonne connaissance nécessaire de la classification (famille) des<br />

allergènes <strong>alimentaire</strong>s.


Les différents aliments en cause<br />

- Les rosacées : pomme, cerise, poire, pêche, prune, abricot<br />

- Les ombellifères : céleri, fenouil, carotte, persil, coriandre, an<strong>et</strong>h,<br />

cerfeuil, anis, cumin<br />

- Les légumineuses : arachide, soja, pois, haricot, lentilles, fèves, lupin<br />

- Les solanées : tomate, pomme de terre, piments de Cayenne, aubergine,<br />

paprika<br />

- Les crucifères : moutarde, raifort, choux, nav<strong>et</strong>, radis, colza<br />

- Les liliacées : ails, oignon, ciboul<strong>et</strong>te, asperge<br />

- Les rutacées : orange, citron, mandarine, pamplemousse<br />

- Les cucurbitacées : melon, pastèque, concombre, courg<strong>et</strong>te<br />

Les aliments du groupe Latex: Banane, Kiwi <strong>et</strong> Avocat


Mais aussi…<br />

Les protéines d’origine animales: Volailles, poissons <strong>et</strong> œufs;<br />

issuent d’allergie persistante de l’enfant.<br />

Le gluten, l’orge, le seigle, l’ avoine <strong>et</strong> l’épautre, l’isolat de blé <strong>et</strong> le<br />

sarrasin,<br />

Les aliments émergents<br />

Les Laits (brebis <strong>et</strong> chèvre +++), 14 cas d’anaphylaxie sévère dont<br />

2 léthales en 6 ans, (cicbaa 2008), souvent par rechute d’allergie de<br />

l’enfant<br />

Au Total<br />

Rosacées (31,3%); fruits du groupe latex (22%); apiacées (16,5%);<br />

Groupe des céréales (13,2%); arachide <strong>et</strong> légumineuses (10%)(1)<br />

(1) Moner<strong>et</strong>-Vautrin DA, Kanny G, Moriss<strong>et</strong> M. Abrégés de médecine . Paris : Ed. Masson ; 2006 p 155.


Et enfin… les fruits à coques<br />

Représentent (15,7%) des allergies <strong>alimentaire</strong>s de l’adulte<br />

(CICBAA 2002-2008),<br />

Amandes, nois<strong>et</strong>te, noix, noix d’amazonie, noix de cajou, noix de<br />

macadamia, noix de pécan, pistache <strong>et</strong> pignon,<br />

Les plus fréquents sont les anacardiacées (cajou, pistache),<br />

C’est une allergie redoutable comme l’allergie à l’arachide (1),<br />

Bock 2001 (2): 32 décès par allergie <strong>alimentaire</strong><br />

(AA antérieurement connue chez 31 malades)<br />

arachide = 20<br />

noix de cajou = 10<br />

asthmatiques = 31 (+++)<br />

Surtout les adultes jeunes<br />

(1)Teuber SS: Peanut, tree nut and seed allergies. Curr Opin Clin Allergy Immunol 2004;4:201-3<br />

(2)Bock SA, Muñoz-Furlong A, Sampson HA. J allergy clin immunol 2001 ; 107 (1) : 191 – 193.


Plus de cacahuètes<br />

Madame Cécile L, 23 Ans consulte pour une allergie à l’arachide.<br />

Quand elle mange des cacahuètes ça la gratte dans la gorge, <strong>et</strong><br />

son test de dépistage est positif!!! « Pas de doute Dr Je suis<br />

allergique, ça survient environ 10 minutes après la prise de<br />

cacahuète, ça dure 30 minutes, puis ça disparaît »<br />

Les symptômes, de plus en plus invalidant, sont apparus il y a 2<br />

ans. Du coup la patiente ne mange plus de c<strong>et</strong> aliment. La scène<br />

clinique est devenue identique pour la pomme crue <strong>et</strong> même pour<br />

toutes les rosacées, la nois<strong>et</strong>te. La patiente consomme des fruits<br />

cuits sans soucis.<br />

Dans ses antécédents on r<strong>et</strong>rouve, une allergie à l’œuf dans<br />

l’enfance, une rhinite saisonnière printanière invalidante évoluant<br />

depuis 15 ans, doublée de crise d’asthme par intermittence<br />

survenant 1 à 2 fois par semaine pendant c<strong>et</strong>te période. Une de<br />

ses sœurs est asthmatique.


Bilan allergologique<br />

Pricks Tests Trophallergènes: Arachide 8/12 mm; Nois<strong>et</strong>te<br />

10/15 (extrait standardisé); pomme golden avec la peau 10/17<br />

(aliment natif); Témoin histamine 10/14.<br />

Pricks tests pneumallergènes: Bétulacées 10/16; Frêne 8/14;<br />

5 Graminées 8/16.<br />

IgE spécifiques: Bouleau 23 Kua/L; r B<strong>et</strong> v1 18; r B<strong>et</strong> v2


LES ALLERGIES CROISEES<br />

Les éléments de la même famille croisent entre eux<br />

Pour le reste, voici les plus fréquentes :<br />

bouleau-pommes, pêches, abricots, cerises / bouleau,<br />

armoise-pommes, carottes, pommes de terre,<br />

Pollens de graminées-tomates <strong>et</strong> cacahuètes,<br />

Armoise-céleri,<br />

Ambroisie-cucurbitacées,<br />

Latex-bananes, chataignes, kiwis, avocats,<br />

Arachide-autres légumineuses<br />

Porcs-chats<br />

Acariens-crustacés


Quelques familles biochimiques<br />

Allergènes d’origine végétale<br />

PR-10 ou B<strong>et</strong> v 1-like<br />

(Pathogenesis related)<br />

LTP (lipid transfer proteins)<br />

(PR-14)<br />

Bouleau (B<strong>et</strong> v 1), Nois<strong>et</strong>te (Cor a 1),<br />

Arachide (Ara h 8), Soja (Gly m 4), Céleri<br />

(Api g 1),Pêche (Pru p 1) ),Kiwi (Act d8),<br />

pomme (Mal d 1), cerise (Pru av 1)…<br />

Pêche (Pru p 3), Nois<strong>et</strong>te (Cor a 8),Arachide<br />

(Ara h9), Armoise (Art v 3), pomme (Mal d<br />

3) cerise (Pru av 3), Pariétaire (Par j 2)<br />

Profilines Bouleau (B<strong>et</strong> v 2), Phléole (Phl p 12), Latex<br />

(Hev b 8), Pêche (Pru p4),<br />

Polcalcines Bouleau (B<strong>et</strong> v 4), Phléole (Phl p 7),<br />

Béta expansines pollens de graminées (groupe 1)<br />

Allergènes d’origine animale<br />

Tropomyosines Crev<strong>et</strong>tes (Pen a 1, <strong>et</strong>c..), homard, crabe,<br />

huître, Acariens (Der p 10), blatte, anisakis<br />

Parvalbumines Carpe (Cyp c 1), Morue (Gad c 1),<br />

Albumines Chat, Chien, Vache, Porc<br />

F.Bienvenu


Madame Christine A, 42 ans, patiente qui a toujours vécu dans la région<br />

lyonnaise, d’origine italienne par sa grand-mère maternelle, consulte en<br />

mai 2011 pour un Angio œdème du pharynx.<br />

-<strong>Allergie</strong> aux phanères d’animaux, pollinose, urticaire aigue généralisée<br />

post prandiale après la consommation de pommes <strong>et</strong> de pêches crues<br />

en 2006, depuis éviction.<br />

-Une de ses fille est asthmatique, pollinique, allergique sévère au<br />

kiwi (anaphylaxie de Grade II 1 avec anti corps anti protéines des<br />

transferts lipidiques (LTP) positif ; 13.90 KUA/L pour r Pru p3 <strong>et</strong> 8.21<br />

pour r Ara h9.<br />

1 Ring J, Messner K. Incidence and severity of anaphylactoid reactions to colloid volume substitute. The Lanc<strong>et</strong>. 1977; 309: 466-469.


2008 : après le déjeuner composé d’une julienne de légumes, prise<br />

d’un collutoire antiseptique à l’hexamidine <strong>et</strong> à la lidocaïne<br />

(COLLUDOL) contenant des extraits de pêche <strong>et</strong> de menthe,<br />

survenue dans l’heure d’un prurit buccal accompagné d’une aphonie.<br />

Prise en charge par les urgences ; mise sous antihistaminique <strong>et</strong><br />

cortisone ; les symptômes ont régressé en 2 heures.<br />

Pricks tests pneumallergènes :<br />

5 Graminées 6mm/15mm, Ambroisie 8/12, Armoise 15/40, Platane 6/32,<br />

Témoin Histamine 10/15, Pomme « GOLDEN® » native à 6/15, Pêche 7/20.<br />

IgE spécifiques :<br />

Platane 12.90 KUA/L, Ambroisie 96.10 KUA/L, r Phl p1 à 6.48 KUA/L ;<br />

r Art v3 42 KUA/L, Pomme 14/70 KUA/L, Pêche 14.90 KUA/L,<br />

r Ara h9 5.46 KUA/L, r Pru p3 27.90 KUA/L.


Les accidents allergiques sévères par le biais d’une sensibilisation au LTP ne sont<br />

pas rares dans la région lyonnaise même chez les patients n’ayant jamais vécu dans<br />

le pourtour méditerranéen.<br />

La co-sensibilisation à l’armoise <strong>et</strong> au platane est fréquente <strong>et</strong> semble représenter<br />

un facteur de risque d’allergie sévère aux rosacées².<br />

La composante héréditaire d’allergie aux fruits par l’intermédiaire des LTP (mère<br />

<strong>et</strong> fille) est possible.<br />

La composition des collutoires doit être parcourue avec vigilance chez les patients présentant<br />

une allergie sévère aux fruits à noyaux, la teneur en extrait de pêche pouvant être responsable<br />

d’accident anaphylactique grave, même chez les patients non issues du bassin méditerranéen.<br />

2 Fernandez-Rivas M, Bolhaar S, Gonzalez-Mancebo E, Asero R, van Leeuwen A,van Ree R. Apple allergy across Europe: How allergen sensitization profiles<br />

d<strong>et</strong>ermine the clinical expression of allergies to plant foods. J Allergy Clin Immunol 2006 ;118 : 481-488.


Structure <strong>et</strong> Propriété<br />

Les LTP c’est quoi?<br />

Découverte par JC Kader dans les années 1990 (1) Les LTP<br />

d’origine végétale correspondent à deux catégories de Protéines,<br />

LTP1 (de séquence longue aux propriétés allergéniques) <strong>et</strong> LTP2<br />

(de séquence plus courte),<br />

Présentent dans les fruits à pépins <strong>et</strong> à noyaux, mais aussi dans<br />

les graines (nois<strong>et</strong>te, haricots <strong>et</strong> cacahuètes) <strong>et</strong> les feuilles (laitue),<br />

les LTP1 contiennent les propriétés allergéniques riches en aa<br />

basiques (arginine <strong>et</strong> lysine); pi élevé (entre 9 <strong>et</strong> 10),<br />

La séquence d’aa est très conservée <strong>et</strong> très voisine d’un fruit à<br />

l’autre. C<strong>et</strong>te conservation de séquence s’accompagne d’une<br />

conservation structurale, dite « saxophone like »,<br />

(1) Kader JC. Lipid transfer proteins in plants. Annu Rev Plant Physiol Plant Mol Biol<br />

1996;47:627-54


Séquence comparative d’aa des LTP des fruits à<br />

pépins <strong>et</strong> à noyaux<br />

Sructure moléculaire classique à 4<br />

hélices alpha associées dite<br />

« saxophone like », stabilisée par 4<br />

ponts disulfures d’où une<br />

résistance importante au chauffage<br />

<strong>et</strong> à la protéolyse digestive,


Allergénicité des LTP<br />

L’allergénicité des LTP dépend de l’existence d’épitopes liant<br />

les IgE distribués à la surface de ces protéines,<br />

Les épitopes des LTP sont au nombre de trois bien exposés à<br />

la surface des allergènes,<br />

Epitope 2<br />

Epitope 3<br />

Epitope 1


L’ épitope 2 qui possède une séquence très conservée dans toutes<br />

les LTP des rosacées, présente une conformation quasi identique<br />

chez toutes ces LTP responsable de nombreuses réactions <strong>croisée</strong>s,<br />

Ces Homologies de séquence <strong>et</strong> de structure s’étendent au-delà des<br />

LTP des rosacées <strong>et</strong> se r<strong>et</strong>rouvent dans les LTP d’autres organes<br />

végétaux (graines, feuilles ou tubercules),<br />

Ceci explique les fréquentes réactivités <strong>croisée</strong>s,<br />

E 2 Mal d 3 E 2 Pru p 3 E 2 Pru av 3<br />

Conformation similaire de l’épitope 2


Localisation des LTP dans les fruits des Rosacées<br />

Les LTP correspondent à des allergènes extracellulaires<br />

Dans la pomme <strong>et</strong> la pêche, ils se concentrent<br />

essentiellement dans la peau <strong>et</strong> beaucoup moins dans la<br />

chair (pulpe) du fruits (1),<br />

Il y a environ 30 fois plus de LTP dans la peau de la<br />

pomme Granny Smith que dans la pulpe (10 fois plus dans<br />

la peau Golden),<br />

Pour les pêches ce sont les poils formant un revêtement<br />

duv<strong>et</strong>eux du fruit qui sont les plus riches en Pru p 3, intérêt<br />

+++ de l’épluchage,<br />

Pour la prune <strong>et</strong> l’abricot les teneurs en LTP de la peau <strong>et</strong><br />

de la chair sont équivalentes,<br />

(1) Borges JP, Jauneau A, Didier A, The Lipid transfer proteins essentiallyconcentrate<br />

in the skinof Rosaceae fruits as cell surfaceexposed allergens. Plants Physiol<br />

Biochem 2006;44:535-542


Profils cliniques<br />

Profils de sensibilisation <strong>et</strong> tableaux cliniques très différent entre le<br />

Nord <strong>et</strong> le Sud de l’Europe, en théorie…<br />

Dans le pourtour méditerranéen l’allergie aux drupacées résulte d’une<br />

sensibilisation primaire <strong>et</strong> provoque fréquemment des réactions<br />

anaphylactiques généralisées, les allergènes en cause sont Pru p 3<br />

(pêche) <strong>et</strong> Mal d 3 (pomme),<br />

Dans le nord de l’Europe, l’allergie à la pomme résulte d’une<br />

sensibilisation primaire par B<strong>et</strong> v 1 (protéine PR-10) du pollen de<br />

bouleau. Les manifestations cliniques qui en découlent sont bénignes <strong>et</strong><br />

se traduisent Le plus souvent par un syndrome oral bouleau <strong>et</strong><br />

s’explique par une réactivité <strong>croisée</strong> entre B<strong>et</strong> v 1 <strong>et</strong> Mal d 1. Les<br />

manifestations<br />

2 Profils:<br />

Population cible<br />

Enfants de 5 à ……….. 45 ans, le plus souvent atopique (exp perso)<br />

PR 10 (Cor a 1, Ara h 8, B<strong>et</strong> v 1, Mal d 1)<br />

LTP ( Pru p 3, Ara h 9, Cor a 8)


En Conlusion<br />

Les LTP sont des protéines de stress présentent dans les fruits à<br />

pépins <strong>et</strong> à noyaux, les graines <strong>et</strong> les feuilles (à ce jour),<br />

Les LTP croisent entre elle (séquence concensus LARTTP/ADRQ),<br />

R<strong>et</strong>rouvés surtout dans le sud de l’ Europe, limite septentrionale à<br />

préciser, fréquent sous nos latitudes souvent sous forme mixte (PR<br />

10 – Pru p3),<br />

Population cible: Enfants de 5 à 45 ans, atopique,<br />

Facteur de risque: Asthme,<br />

Diagnostic clinique (accidents anaphylactiques grade I à II le plus<br />

souvent, grade III Pour les graines) <strong>et</strong> biologique,<br />

Evolution: C’est une une allergie fixée en l’ absence de remise en<br />

contact<br />

Traitement: Eviction, trousse d’urgence <strong>et</strong> surtout induction de<br />

tolérance en milieux hospitalier,


Aliments riches en histamine


Cas Clinique<br />

<strong>alimentaire</strong> n°2<br />

• Mr F. Michel, âgé de 28 ans, sportif de haut<br />

niveau, consulte pour 3 épisodes d ’urticaire<br />

généralisée. Ces épisodes sont apparus, à<br />

trois mois d ’intervalle, en été, après un<br />

effort.<br />

• Il n ’y a pas de prise médicamenteuse avant<br />

chaque effort <strong>et</strong> durant c<strong>et</strong>te période de<br />

nombreux efforts n ’ont entraîné aucune<br />

manifestation.


Question 1<br />

Au suj<strong>et</strong> de l ’allergie <strong>alimentaire</strong>,<br />

quelles sont les propositions vraies ?<br />

• 1 - 20 % de la population pense avoir une<br />

allergie <strong>alimentaire</strong><br />

• 2 - L ’allergie <strong>alimentaire</strong> concerne 2 à 5 %<br />

de la population<br />

• 3 - Les rosacées sont la principale cause<br />

d ’allergie <strong>alimentaire</strong> chez l ’adulte<br />

• 4 - Les allergies <strong>alimentaire</strong>s sont plus<br />

fréquentes que les intolérances <strong>alimentaire</strong>s<br />

(ou HSNA)<br />

• 5 - L ’allergie <strong>alimentaire</strong> est plus fréquente<br />

chez l’enfant


Question 2<br />

<strong>Chez</strong> ce patient, vous devez penser à :<br />

• 1 - Une urticaire physique<br />

• 2 - Une urticaire liée à une allergie au latex<br />

• 3 - Une anaphylaxie <strong>alimentaire</strong> liée à l ’effort<br />

• 4 - Une urticaire médicamenteuse


Question 3<br />

A l ’interrogatoire, ce patient déclare prendre parfois des<br />

barres de céréales avant certains effort, mais il en mange<br />

régulièrement en dehors des efforts sans aucune réaction.<br />

Pour avancer dans le diagnostic d’allergie <strong>alimentaire</strong> liée<br />

à l ’effort, vous pouvez:<br />

• 1 - demander au patient de vous ramener la<br />

composition de la barre de céréales<br />

• 2 – Faire doser l’IgE spécifique anti oméga 5 Gliadine<br />

• 3 - Faire ingérer l ’aliment en cause en milieux<br />

hospitalier <strong>et</strong> lui demander de faire un effort<br />

• 4- Il ne peut s ’agir d ’une allergie <strong>alimentaire</strong> puisqu ’il<br />

lui arrive de manger c<strong>et</strong> aliment sans aucune réaction


Question 5<br />

Concernant l ’allergie <strong>alimentaire</strong> liée à l ’effort, quelles<br />

sont les propositions vraies ?<br />

• 1 - L ’urticaire aigue superficielle est la seule<br />

manifestation de c<strong>et</strong>te allergie <strong>alimentaire</strong><br />

• 2 - La physiopathologie de l ’allergie <strong>alimentaire</strong><br />

liée à l ’effort est inconnue<br />

• 3 – Le Gluten est la principale étiologie de<br />

l ’allergie <strong>alimentaire</strong> liée à l ’effort<br />

• 4 - Les manifestations allergiques peuvent<br />

survenir jusqu ’à 4 h après l ’effort<br />

• 5 - C<strong>et</strong>te allergie est très fréquente


<strong>Allergie</strong> Sévère au Pignon de pin chez l’adulte<br />

avec réaction systémique au prick test<br />

OBSERVATION :<br />

Le 29 Octobre 2011, Monsieur R. Olivier, pollinique, présente un choc<br />

anaphylactique quelques minutes après la consommation d’un risotto<br />

contenant du pignon de pin (TA systolique à 70 accompagnée de<br />

bronchospasmes, vomissements, œdème de la glotte). Prise en charge<br />

par le SAMU <strong>et</strong> injection d’adrénaline à deux reprises par voie<br />

intraveineuse. Hospitalisation pendant 24 heures avant r<strong>et</strong>our à domicile.<br />

Deux semaines plus tard, consommation d’une soupe artisanale<br />

contenant un pignon de pin masqué. Angio œdème immédiat de la<br />

gorge, auto injection d’adrénaline (0.30mg IM, stylo Anapen r)<br />

accompagnée de 120 mg de prednisolone IM <strong>et</strong> d’un antihistaminique.<br />

Une heure après, rash cutané <strong>et</strong> bronchospasme, deuxième auto<br />

injection IM d’adrénaline à domicile ; régression des symptômes en 30<br />

minutes.


Traitement<br />

5 éléments fondamentaux de pris en charge :<br />

Eviction<br />

Lecture scrupuleuse des étiqu<strong>et</strong>tes (1)<br />

Trousse d’urgence (avec protocole<br />

d’urgence +/-stylo d’adrénaline)<br />

Suivi régulier, 1 fois par an pour les<br />

allergies sévères (éducation-prévention des<br />

rechutes)<br />

Equilibrer l’asthme sous jacent<br />

Attention aux allergènes masqués<br />

(1) Rance F, Dutau G. Panorama des allergènes <strong>alimentaire</strong>s chez l'enfant en 2007. Revue française<br />

d’allergologie 2007 – 47. S41 – S45.


Le stylo Anapen


BILAN ALLERGOLOGIQUE LE 20/12/2011 :<br />

-9h50, prick test pignon de pin (extrait standardisé).<br />

-10h00, angio œdème érythémateux, prurigineux du visage, TA<br />

maintenue à 130/80.<br />

- Prise d’un antihistaminique <strong>et</strong> de 3 comprimés de prednisolone<br />

20mg. Régression de la scène clinique en 1 heure.<br />

RESULTATS :<br />

Lecture des pricks tests à 20 mn : témoin histamine 5/12, pignon de<br />

pin 26/37, bouleau 20/35; arachide,noix de cajou, pistache, noix <strong>et</strong><br />

nois<strong>et</strong>te négatif, amande 6/10, pomme18/30 (ces deux derniers<br />

aliments étant consommés sans soucis).<br />

Biologie : IgE spécifique pignon de pin à 7.35 kUA/L ;rB<strong>et</strong><br />

v1


CONCLUSION :<br />

L’allergie au pignon de pin peut donner des manifestations<br />

anaphylactiques particulièrement sévères qui peuvent être enrayées par<br />

l’utilisation précoce <strong>et</strong> répétée d’adrénaline par voie IM en auto<br />

injection. Même si les pricks tests sont en général bien tolérés, des<br />

accidents systémiques ont été rapportés, notamment avec les<br />

oléagineux dont il fait partie (1). Il faut ainsi savoir rester vigilent lors de<br />

l’exploration allergologique <strong>et</strong> insister sur l’éducation thérapeutique en<br />

enseignant au patient le maniement du stylo Anapen.<br />

1 ACUTE ANAPHYLAXIS AFTER PINE NUT SKIN TESTING, Martijn R. van de Scheur, <strong>et</strong> col. Annals of Allergy,<br />

Asthma & Immunology. 92 (1) ; 2004 : 93).<br />

En souvenir de Fabienne Rancé


Adrénaline oui …mais attention à l’état<br />

cardio-vasculaire du patient<br />

Eff<strong>et</strong>s secondaires plus nombreux que chez l’enfant.<br />

Patients à risques :<br />

Préexistence d’une patho. artérielle ou cardiaque (1)<br />

Traitement anti-dépresseurs tricycliques<br />

Traitement inhibiteurs de la monoaminoxidase<br />

Cocaïnomanes.<br />

Dans tous les cas c’est le cœur qui prime,<br />

Les Béta bloquants au long cours ne doivent pas être arrêtés sous<br />

prétexte du diagnostic d’allergie<br />

(1) Johnston SL, Unsworth J, Gompels M. Adrenaline given outside the context of life<br />

threatening allergic reactions. BMJ 2003 ; 326 : 589-90.


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