BIATHLON COUPEDUMONDE–RELAISFEMMES Les Bleues au top Pour la première fois depuis quatre ans, et à un mois des Jeux, les Françaises ont remporté un relais en devançant les Allemandes. OBERHOF –(ALL) de notre envoyée spéciale EL<strong>LE</strong>SSESERR<strong>EN</strong>T très fort comme pour mieux partager ces précieux instants de bonheur. Delphine Peretto, Florence Baverel, Sylvie Bécaert sont venues cueillir leur leader, radieuse, sur la ligne d’arrivée, Sandrine Bailly. Les quatre belles ne font plus qu’une. Les bras et les carabines pointés dans un épais brouillard, elles jubilent. « Comme j’avais une dizaine de secondes d’avance sur l’Allemande, j’ai pu savourer mes derniers mètres, se délecte Bailly. Mais ensuite j’avais hâte de retrouver les filles. » Arrivés au grand galop vers leurs « fifilles », entraîneurs et techniciens se félicitent à grand coup de claques dans le dos. Ce jeudi 5 décembre 2006 restera l’un des grands moments pour le biathlon français, version femmes. Car unevictoire en relais n’arrivepas tous les jours. Cela faisait même presque quatre ans, le 25 janvier 2002 précisément, que les Bleues n’avaient plus été à pareil honneur. Mais à l’époque, si près des Jeux Olympiques de Salt Lake City, toutes les nations n’avaient pas aligné leur meilleure équipe à Anterselva lors du triomphede Delphine Burlet, Corinne Niogret et, déjà, de Sandrine Bailly et Sylvie Bécaert. Et puis, un triomphe comme celui d’hier à Oberhof, l’un des temples allemands du biathlon, reste un sentimentparticulier pour tout biathlète. Qu’il vente, neige ou « brouillasse », les supporters sont toujours là, agglutinés dans les tribunes. «Ici, c’est le Kitzbühel du biathlon », lâche Christophe Vassallo, le coach adjoint de ces chics filles. Les embrassades continuent, les SMS tombent sur les portables. « Avant de monter sur le podium, j’ai dit aux filles d’apprécier ces instants car c’est rare », raconte Bailly, la seule avec Bécaert à avoir déjà connu des succès individuels en Coupe du monde. Bailly finit en beauté À l’image de l’équipe de France masculine de ski de fond, qui a progressé autour de son leader, Vincent Vittoz, le relais féminin a suivi le même chemin avec Sandrine Bailly, sa chef de file et chef des filles. Aujourd’hui avec deux podiums (une victoire hier et une 3e place à Östersund en Suède fin novembre) en trois courses depuis le début de la saison, les Bleues deviennent même de sérieuses outsiders pour le podium olympique. Une ambition inespérée voilà deux saisons encore. « On peut rêver », SKI ALPIN COUPEDUMONDE-SLALOMFEMMES C’était Magic Kostelic Avec un seul bâton et la main droite nue, la Croate a fini troisième d’un slalom remporté par Schild. ZAGREB –(CRO) de notre envoyé spécial CE N’EST MAINT<strong>EN</strong>ANT plus qu’une incandescente et immense clameur. C’est une arène ardente, vingt-cinq mille cœurs qui s’embrasent pour celle qui, là-haut, s’apprête à s’élancer pour les rejoindre. Ils vont hurler leur dévorante passion pendant la petite minute que dure la seconde manche, l’escorter de la voix, la porter vers l’improbable exploit. Vers une victoire qu’ils espèrent tous mais qu’ils savent sérieusement compliquée par un premier acte bafouillé. Car si Janica Kostelic, leur Janica, n’a pas craqué comme l’an passé après vingt secondes de course, elle a tout de même plié sous le poids des attentes Fondateur : Jacques GODDET Direction, administration, rédaction, ventes et publicité commerciale : 4, rue Rouget-de-Lisle, 92793 Issy-les- Moulineaux Cedex 9. Tél. : 01-40-93-20-20 Télex 631.653. CCP Paris 9.427.90-C. S.A. INTRA-PRESSE Capital : 2.150.620 ✴. Durée : 99 ans. Principal associé : S.A. Éditions P. AMAURY. Président du Conseil d’administration : Philippe AMAURY. S.N.C. L’EQUIPE Capital : 50 000 ✴. Durée : 99 ans du 12 avril 1985. Siège social : 4, rue Rouget-de-Lisle, 92793 Issy-les- Moulineaux Cedex 9. Gérant : Christophe CH<strong>EN</strong>UT. Principal associé : S.A. INTRA-PRESSE. Directeur général, Directeur de la publication : Christophe CH<strong>EN</strong>UT Directeur des rédactions : Claude DROUSS<strong>EN</strong>T Directeur de la rédaction du quotidien : Michel DALLONI V<strong>EN</strong>TE : Tél : 01-40-93-20-05 Allemagne, 2 ✴ ; Andorre, 1 ✴ ; Antilles, la Réunion, 1,30 ✴ ; Autriche, 2 ✴ ; Belgique, 1,50 ✴ ; Canada, 2,75 CAD ; Côte d’Ivoire, 1 400 CFA ; Danemark, 15 DKK ; Espagne, 1,75 ✴ ; États-Unis, 2,5 $ ; Gabon, 1 400 CFA ; Grande-Bretagne, 1,30 £ ; Grèce, 1,95 ✴ ; Italie, 1,70 ✴ ; Luxembourg, 1,50 ✴ ; Maroc, 10 MAD ; Pays-Bas, 2 ✴ ; Portugal, 1,8 ✴ ; Sénégal, 1 400 CFA ; Suisse, 2,30 FS ; Tunisie, 1,40 DIN. 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Capable de ne pas se laisser marcher sur les pieds au départ par de grosses pointures comme Uschi Disl l’Allemande ou Olga Pyleva la Russe. « Après mon premier tir couché où j’ai fait un sans faute, j’ai senti que c’était reparti,dit « Delph » en faisant allusion à ses mauvais résultats individuels depuis le début de la Coupe du monde.En relais il ne peut rien m’arriver » . En troisième position derrière la Russie et l’Allemagne, la gamine de vingt-trois piges passa le témoin à la vaillante mamie de trente et un ans, Florence Baverel, autre grande dame des efforts partagés. « Flo » fit une démonstration, comme souvent en relais. Elle propulsa alors Sylvie Bécaert en tête, à égalité avec l’Allemagne. De retour depuis deux mois en Coupe du monde après un gros passage à vide, la championne du monde 2003 de sprint, myope, n’était pas avantagée avec un brouillard de plus en plus épais. Mais si elle utilisaen tout5 cartouches de réserve et dut s’infliger un tour de pénalité, elle s’arracha sur les skis. « Après le tir j’avais les boules pour tout le groupe, confesse Sylvie. Alors au dernier tour, j’ai lâché les chevaux. » En prenant le dernier relais avec seulement 26 secondes de retard sur le Bélarus et 13 sur l’Allemagne, respectivement premier et deuxième, Sandrine Bailly pouvait finir en beauté l’œuvre de ses copines. Après son tir debout où elle manqua une cible, « Sansan », auteur du meilleur temps à skis, déposa vite fait la Bélarusse Zubrilova, finalement 3e derrière l’Allemande Wilhelm. Si petit pays du biathlon avec seulement huit seniors au départ de son Championnat national, la France peut donc présenter une grande équipe capable de rivaliser avec les cracks allemandes ou norvégiennes, passées à côté de leur sujet hier avec pourtant leurs meilleurs éléments (6es ). Cela est de bon augure en vue des Jeux Olympiques où les chances de médailles se multiplient, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. « Je crois que 2006 va être une bonne année » , conclut Florence Baverel tout à son bonheur. Le bonheur de femmes d’honneur et peutêtre, demain sur la piste olympique, de femmes en or. ANNE LADOUCE et de l’enjeu de ce slalom à part, dans son jardin et devant les siens. Et le jour de ses vingt-quatre ans. « Cette course à Zagreb est plus importante à mes yeux que les Jeux Olympiques », avait répété la Croate ces jours derniers. Et si la demoiselle a souri à la caméra et au monde avant d’attaquer le slalom, elle se montre plus que prudente. Avec, d’abord, l’envie de croiser l’arrivée. Avec une évidente retenue qui comme toujours se paye cash côté chrono. «J’ai skié comme une vache », se flagelle-t-elle d’ailleurs à la mi-temps pour commenter une décevante septième place provisoire, à 0’’78 tout de même de l’Autrichienne Marlies Schild, métronome des piquets. La suite de cet après-midi sous la neige tient du génie. De la magie. Comme si sa tâche n’était pas assez compliquée, « JK » laisse en effet sa moufle et son bâton droits lors de sa deuxième poussée à la sortie du cabanon. Un incident rare et à tous coups rédhibitoires. Chacun connaît en effet, et Jean-Claude Dusse, des « Bronzés », le premier, l’impor- tance du « planter du bâton ». élément essentiel dans l’équilibration du skieur. Outil indispensable en slalom pour boxer avec la coque de la dragonne le piquet et l’effacer. N’importe qui d’autre aurait tout arrêté ou du moins se serait arrangé pour arrondir les courbes et éviter les coups. N’importe qui mais pas une championne d’exception. Alors, comme Bode Miller – autre talent hors norme – l’hiver dernier à Adelboden (mais en géant), Janica Kostelic décide de faire comme si de rien n’était. En se souvenant que cette mésaventure lui était arrivée une fois lors de la Topolino, une sorte de Championnat du monde des petits, il y a une éternité, en se rappelant que, souvent, Ante, son papacoach, la fait travailler sans bâton à l’entraînement. « J’hurlais en descendant » Sans vergogne, Kostelic se lance donc dans ce défi de l’impossible. Attaquante et agressive comme à ses plus belles heures. Comme si de rien n’était. Se débarrassant d’abord des piquets de son poing droit nu. Le joli culot de Barthet SUR UNE FEUIL<strong>LE</strong> DE RÉSULTATS, la performance peut paraître discrète. Mais elle n’est surtout pas anodine. D’autant qu’elle est répétée. Malgré un dossard très élevé (le 63) et donc une piste abîmée, Anne-Sophie Barthet a signé le 25 e temps de la première manche. Un petit exploit. Surtout que la Toulousaine, « émigrée » à Courchevel, n’a que… dix-sept ans. Cette troisième qualification en quatre slaloms (26 e à Aspen et 19 e à Lienz) COUPE DU MONDE FEMMES (Zagreb [CRO], 05 janvier). – Températures : – 2 o C au départ, – 2 o C à l’arrivée. Temps brumeux, neige dure. Slalom : 1. Schild (AUT), 1’53’’63 ; 2. Zettel (AUT), 1’54’’07 ; 3. Kostelic (CRO), 1’55’’08 ; 4. Hosp (AUT), 1’55’’25 ; 5. Paerson (SUE), 1’55’’27 ; 6. Poutiainen (FIN), 1’55’’47 ; 7. Koznick (USA), 1’55’’69 ; 8. Zahrobska (RTC), 1’57’’04 ; 9. Borssen (SUE), 1’57’’17 ; 10. Stiegler (USA), 1’57’’24 ; 11. A. Gerg (ALL), 1’57’’34 ; 12. Fleiss (CRO), 1’57’’41 ; 13. Kildow (USA), 1’57’’53 ; 14. Blieninger (ALL), 1’57’’60 ; 15. Costazza (ITA), 1’57’’63 ; 16. Kirchgasser (AUT), 1’57’’77 ; 17. Schleper (USA), 1’57’’78 ; 18. Moelgg (ITA), 1’57’’86 ; 19. Ertl (ALL), 1’57’’88 ; 20. Hiroi (JAP), 1’57’’91 ; 21. Nef (SUI), 1’57’’93 ; 22. Peque- PASCAL ÉTI<strong>EN</strong>NE, l’entraîneur des Françaises, pense que la progression de son groupe ne peut se faire que dans la solidarité. «Une aventure collective» « ÉTAIT-CE une larme ou de la neige sur votre visage après cette magnifique victoire? – (Les yeux encore tout rouges.) … De la neige, bien sûr… – Que signifie cette victoire, la première depuis quatre ans pour le relais féminin ? – C’était important d’être présent, surtout après la contreperformance à Hochfilzen (en Autriche, la France a terminé 7 e , le 10 décembre dernier). Il fallait remettre les pendules à l’heure. En plus, gagner ici, à Oberhof, avec une telle ambiance, c’est très fort. Chaque fille a su tenir son rôle, avec les moyens du moment. Car, physiquement, on est encore limité : on a effectué un gros travail de force, de longues séances de ski entre Noël et le jour de l’An en prévision de février et des Jeux Olympiques. On sait qu’on ne doit pas faire beaucoupde pénalitésau tir si l’onveut espérer être devant au final.C’estcequi s’estpassé aujourd’hui.Désormais,laFrance a un rang à tenir. confirme le talent, la précocité et le plaisant culot de la demoiselle, passée directement cet automne du groupe relève à la Coupe du monde. Et si, fatiguée, elle a « fait plein de fautes dans la seconde manche » et se retrouve 29 e , Anne-Sophie peut être satisfaite. « C’estla premièrefois que je suis relâchée, en confiance », savoure-t-elle. Elle ne s’emballe pas pour autant. Et préfère ainsi ne pas penser aux Jeux, même si elle a depuis hier rempli les RÉSULTATS Elle raconte la suite : « Ça me faisait trop mal alors j’ai essayé avec la paume. Mais comme c’était aussi trop douloureux, j’ai utilisé l’avant bras, en essayant de changer à chaque fois de point d’impact. » Suprême facilité, étonnante intelligence que de pouvoir réfléchir en skiant à grande vitesse sur une piste tout en piège, avec notamment quelques ruptures de pentes vachardes. La démonstration est insolente mais manque de s’arrêter au deux tiers du parcours. « J’avais tellement mal que j’ai pensé abandonner, confesse la triple championne olympique. Et je me suis dit que pour tous les gens qui étaient venus jusque-là, pour tous ceux aussi qui avaient bossé jours et nuits pour ce slalom, je n’avais pas le droit. Alors j’ai continué, mais j’hurlais en descendant tellement c’était insupportable…» Des cris de douleur étouffés par l’énorme clameur qui l’accueille dans l’aire d’arrivée, qui salue l’exploit et l’hallucinant chrono (3 e temps final de la manche !). Janica Kostelic, qui a pris le temps de comp- critères de sélection. « Bien sûr, si j’y vaiscetteannée,ce sera génial,confiet-elle. Mais je veux aller aux Jeux pour y faire quelque chose et là, il ne faut pas rêver…» Elle se fixe donc d’autres objectifs, celui de continuer à progresser. « Je veux me qualifier en géant », dit-elle. Et quand ? « Dès samedi à Maribor », répond-elle avec aplomb. Barthet, une trace à suivre.-B.L. gnot, 1’57’’99 ; 23. Zuzulova (SLQ), 1’58’’07 ; 24. Ceresa (ITA), 1’58’’11 ; 25. Jelusic (CRO), 1’58’’18 ; 26. Vidal, 1’58’’19 ; 27. Loeseth (NOR), 1’58’’72 ; 28. Ross (USA), 1’59’’06 ; 29. Barthet, 1’59’’09 ; 30. Kobal (SLV) 1’59’’14. – 30 classées. 1 re manche : 1. Schild, 56’’73 ; 2. Zettel, 56’’85 ; 3. Hosp, 57’’06 ; 4. Koznick, 57’’13 ; 5. Paerson, 57’’17 ; 6. Poutiainen, 57’’35 ; 7. Kostelic, 57’’51… 20. Pequegnot, 58’’85; 24. Vidal, 59’’23 ; 25. Barthet, 59’’25 ; 32. De Leymarie, 59’’84 ; 38. Pascal, 1’0’’13. 2 e manche : 1. Schild, 56’’90 ; 2. Zettel, 57’’22 ; 3. Kostelic, 57’’57 ; 4. Borssen, 57’’74 ; 5. Paerson, 58’’10… 18. Vidal, 58’’96 ; 20. Pequegnot, 59’’14 ; 30. Barthet, 59’’84. – Ce relais victorieux sera-t-il le relais olympique ? – On commence bien l’année, c’est sûr, mais cela ne détermine pas pour autant le relais des Jeux. Il y a aussi Christelle Grosqui aparticipé àla troisième placeà Östersund,en Suède. On décidera de la sélection au moment voulu. – Souvent la notion de collectif revient dans votre discours pour évoquer le relais. Est-ce la clef du succès ? – On parle d’intérêts individuels, mais c’est surtoutun certain état d’esprit qui prévaut. Le relais, c’est quelque chose de très important, car cela représente une nation avant tout. C’est une aventure collective. Par l’intermédiaire du relais, le groupe féminin du biathlon français a évolué. Et aujourd’hui, certainssignes ne trompent pas. Avant la course, lestrois filles sont allées faire la trace pour Delphine (Peretto) qui partait en tête. Il y a une symbiose entre elles. Au bout du compte, c’est ce qui peut faire la différence le jour J.» – A. La. ter « trente-deux chocs sur [son] bras », vient en effet de reléguer toutes les autres, et notamment les Françaises (Pequegnot sera 22 e , Vidal 26 e , Barthet 29 e ), dans une autre division. La main enflée en écharpe (avant d’aller passer des examens ce matin à l’hôpital pour vérifier l’absence de fracture), la surdouée n’a pas plus qu’à regarder les six dernières tenter de la déloger. Poutiainen (6 e ), Paerson (5 e ) et Hosp (4 e ) n’y parviennent pas. Finalement, seules les Autrichiennes Zettel (2 e ) et surtout Schild, meilleur temps des deux manches pour son deuxième succès de rang, son sixième en tout, se glissent devant Janica Kostelic. Mais que cette troisième place est spectaculaire ! Impressionnante et géniale. Unique. Elle lui ressemble tellement… B<strong>EN</strong>OÎT LAL<strong>LE</strong>M<strong>EN</strong>T Coupe du monde 2005-2006 Femmes - GGénéral ral - 1. 2. Paerson (SUE) 3. Dorfmeister (AUT) 4. Zettel (AUT) 5. Kildow (USA) 6. Meissnitzer (AUT) 7. Schild (AUT) 8. Hosp (AUT) 9. Fischbacher (AUT) 10. Maze (SLV) (après 14 / 36) 652 585 510 470 449 427 410 337 273 242 … 24. Jacquemod, 125 ; 26. Pequegnot, 119 ; 28. Montillet, 113 ; 66. De Leymarie, 29 ; 74. Vidal, 20 ; 75. Barthet, 19 ; 90. Pascal, 6. Prochaine étape ét : 7 et 8 janvier, slalom gé géant éa et slalom à Maribor (SLV). - Slalom - (après 4 / 9) 1. J. KOSTELIC (CRO), 280 ; 2. Schild (AUT), 260 ; 3. Paerson (SUE), 245 ; 4. Zettel (AUT), 230 ; 5 . Hosp (AUT), 202 ; etc. …8. Pequegnot, 119 ; 26. De Leymarie, 29 ; 30. Vidal, 20 ; 32. Barthet, 19 ; 41. Pascal, 6. Cinquième slalom : dimanche 8 janvier, à Maribor (SLV). OBERHOF. – C’est une victoire historique qu’ont acquise les Bleues – avec, ici, Sandrine Bailly lors du dernier relais – dans ce « Kitzbühel du biathlon ». (Photo Jean-Marc Pochat) COUPE DU MONDE (Oberhof [ALL], 4-8 janvier). – FEMMES. Relais (4 × 6 km) : 1. France (Peretto, Baverel-Robert, Bécaert, Bailly), 1 h 22’34’’ (1 tour de pénalité + 10 pioches) ; 2. Allemagne (Disl, Henkel, Appel, Wilhelm), à 7’’1 (4 + 15) ; 3. Bélarus (Ivanova, Nazarova, Ananko, Zubrilova), à 19’’3 (2 + 11) ; 4. Russie (Pyleva, Ishmouratova, Makarova, Anisimova), à 1’4’’5 (2 + 11) ; 5. Chine (Kong Yingchao, Sun Ribo, Hou Yuxia, Liu Xianying), à 1’8’’5 (2 + 21) ; 6. Norvège (Berger, Istad-Kristiansen, Poirée, Tjörhom), à 2’25’’3 (5 + 18) ; 7. Bulgarie, à 3’40’’6 (1 + 16) ; 8. Slovénie, à 4’47’’8 (4 + 18) ; 9. Finlande, à 5’3’’6 (0 + 10) ; 10. Canada, à 6’32’’1 (1 + 13). SAUT À SKIS TOURNÉE DES QUATRE TREMPLINS Le match Ahonen-Janda Tout va se jouer aujourd’hui, à Bischofshofen, entre les deux meilleurs sauteurs du moment. Décryptage technique. DEUX POINTS séparent aujourd’hui, au moment d’attaquer la dernière étape de la prestigieuse Tournée des Quatre Tremplins, le triple vainqueur de l’épreuve, le Finlandais Janne Ahonen, et la révélation de ces deux dernières saisons, le Tchèque Jakub Janda, leader de la Coupe du monde. Ancien sauteur français des années 90, aujourd’hui consultant sur Eurosport, Nicolas Jean-Prost (9 e de la Tournée 1995) décortique pour nous les différentes phases du saut en attribuant aux deux vedettes des notes sur 5. L’ÉLAN : Ahonen 5 - Janda 4. – « Sur la trace, la position de Janne Ahonen est parfaite : ses cuisses sont parallèles par rapport au sol, ses genoux ont le même écartement que ses skis, son dos est plat et ses bras dans l’axe. Il ne prend pas de place et offre le moins de résistance possible à l’air. Au contraire, il le fend. De plus, il a une glisse parfaite, tout en relâchement et il est un des sauteurs les plus rapides en sortie de table, toujours dans les trois premiers. Dans ce secteur, Ahonen est une référence et Janda essaie de l’imiter. Si on regarde une photo des deux à ce moment-là, on ne voit pas une grosse différence mais, en réalité, Janda est plus tendu. Ilest comme un bloc de pierre. Il n’a pas la fluidité du Finlandais. » L’IMPULSION : Ahonen 4,5-Janda 4. – « Ahonen saute un peu moins bien que l’an dernier. Son buste, au moment de l’impulsion, n’est plus tout à fait à l’horizontale, mais légèrement relevé, alors que Janda arriveàgarder lehautducorps très plat au moment de la poussée vers le haut. Pourtant, Ahonen est plus puissant, il dégage plus de force que n’importe quel sauteur au QUALIFICATIONS RÉSULTATS Un seul Français en lice DAVID LAZZARONI, 46 e de l’épreuve de qualification hier, avec un bond à 120 m, sera le seul représentant tricolore aujourd’hui, où il sera opposé, en duel, au Tchèque Matura. Le sauteur d’Autrans aura donc participé à trois concours sur quatre, après ceux d’Obertsdorf et Garmisch. Quant à Manu Chedal, qui avait réussi à se qualifier pour l’épreuve d’Innsbruck, il a été le premier éliminé hier. Ex aequo avec l’Américain Alborn, qui venait juste de débarquer sur la Tournée, il a dû laisser sa place, faute de points en Coupe du monde (Alborn en a marqué moment du décollage. C’est ce qui lui permet de combler ce légerdéfaut de position et lui donne un léger avantage sur Jakub Janda. » LA SORTIE DE TREMPLIN : Ahonen 5 - Janda 4,5. – « C’est sûrement à ce moment-là, lors de la première phase de vol, qu’Ahonen est le plus impressionnant. Quand il quitte la table, il est tout de suite en position de vol, sans faire le moindre effort. Ses skis l’accompagnent naturellement, sans à-coups, comme faisant partie de son corps. Il arrive parfaitement à digérer les deux gestes de l’impulsion (poussée vers le haut + jet du corps vers l’avant) qui ne vont pas du tout ensemble naturellement. Janda aussi est très fort dans cette première phase, mais il va juste un tout petit peu moins vite à cet instant précis. Tous les deux ont une souplesse de cheville exceptionnelle, il n’y a presque pas de jeu entre la chaussure et la planche, au plus un centimètre. Ils contrôlent parfaitement leurs skis. » LA DEUXIÈME PHASE DE VOL : Ahonen 4 - Janda 5. – « Morphologiquement, Ahonen et Janda sont issus du même genre de moule : ils sont faits pour voler. De face, ils occupent l’espace mais de profil, on ne les voit pas ! Ils sont plats, comme des cerfs-volants… À ce moment du vol (après les 50 premiers mètres), la position du Tchèque est exceptionnelle. Il est carrément couché entre ses skis. Ses épaules et les spatules de ses skis sont exactement sur le même plan. Ahonen, lui, n’arrive pas à réduire complètement l’angle entre son corps et ses skis. Il oppose donc plus de résistance à l’air que Jandaqui récupère àce moment-là la PROGRAMME AUJOURD’HUI. – À Oberhof (ALL), sprint HOMMES à 14 h 15. DEMAIN : sprint FEMMES à 14 h 30. DIMANCHE : départ en ligne H à midi, puis F à 14 h 30. Coupe du monde 2006 (après 7 épreuves) : 1. Wolf (ALL), 220 points ; 2. Poirée, 215 ; 3. Fischer (ALL), 199 ;… 14. Defrasne, 93 ; 30. Robert, 49 ; 39. Fourcade, 38. Français engagés : Defrasne, Robert, Fourcade, Aubert, Cannard, Grebot. vitesse qui lui manquait en sortie de tremplin. » LA RÉCEPTION : Ahonen 3,5 - Janda 5. – « Le télémark, cette façon qu’ont les sauteurs de se poser,un pied devant l’autre, jambes fléchies et bras à l’horizontale, est le gros point faible de Janne Ahonen. Pour bien le réussir, il faut répartir son poids sur ses deux jambes, au moment où l’on se pose. Ahonen, lui, doit mettre 80 % de son poids sur sa jambe arrière. Quand il vole vraiment loin, l’atterrissage l’assoit, comme s’il sautait d’un mur de cinq mètres en se recevant sur un seul pied. Il perd des concours à cause de ce seul défaut. Janda, lui, est très beau au moment où il se pose. J’imagine que c’est inné : il sait parfaitement équilibrer son corps. On peut dire qu’à longueur égale, aujourd’hui, Janda l’emportera à coup sûr. » EXPÉRI<strong>EN</strong>CE : Ahonen 5 - Janda 3,5. –« Ilsuffit de regarder lepalmarès de Janne Ahonen, sûrement le plus régulier del’histoire, pour savoir qu’il a une expérience hors du commun, contrairement au Tchèque qui ne saute à ce niveau que depuis deux saisons. Ahonen est sur le circuit depuis 1993,ilaunmental d’acieret, surtout, il sait gagner de justesse. » FORME DU MOM<strong>EN</strong>T : Ahonen 4 - Janda 5. – « Jakub Janda, c’est incontestable, est en pleine confiance. Il se permet, depuis le 2 e concours, de ne pas disputer la qualification. Surtout, sur les six victoires en Coupe du monde de sa carrière, il en a remporté cinq cette saison, contre une seule au Finlandais. » TOTAL : Ahonen 31 - Janda 31 DOMINIQUE ISSARTEL cinq). À noter que Janda, qui a encore fait l’impasse sur la qualification, sautera contre Ahonen. <strong>LE</strong>S PRINCIPAUX DUELS : Loitzl (AUT) - Schwarzenberger (AUT) ; Ingebritsen (NOR) - Stensrud (NOR) ; Thurnbichler (AUT) - Ammann (SUI) ; Vassiliev (RUS) - Peterka (SLV) ; Kornilov (RUS) - Bystöl (NOR) ; Lazzaroni - Matura (RTC) ; Sliz (POL) - Ljökelsöy (NOR) ; Alborn (USA) - Romören (NOR) ; Kranjec (SLV) - Küttel (SUI) ; Janda (RTC) - Ahonen (FIN). CLASSEM<strong>EN</strong>T DE LA TOURNÉE (après trois épreuves) : 1. Janda (RTC), 790,5 pts ; 2. Ahonen (FIN), 788,5 ; 3. Ljökelsöy (NOR), 775,1 ; 4. Hautamäki (FIN), 765,4 ; 5. Okabe (JAP), 753,2. PAGE 10 V<strong>EN</strong>DREDI 6 JANVIER 2006
À l’occasion des 60 ans de L’Équipe, élisez le super Champion des champions parmi les sportifs français récompensés par L’Équipe depuis 1946. Votez jusqu’au 26 janvier 2006 sur www.lequipe.fr Rendez-vous le 28 février dans L’Équipe. V<strong>EN</strong>DREDI 6 JANVIER 2006 PAGE 11