BV/MAG CHEVAL - Conseil Général du Var

LE VAR À CHEVAL
Patrick HEINZ :
Profitons de notre capital Nature
Directeur général des services au Conseil général du Var, Patrick Heinz est à la base du réseau baptisé
"Equi'découverte". Passionné de cheval, excellent cavalier, il a conçu le projet, motivé les troupes, tracé
les pistes, inventé les itinéraires, trouvé le gîte et le couvert. Il nous parle d'Equi'découverte :
Le BAVAR : Cette nouvelle offre
touristique, ce réseau d'itinéraires
équestres axé sur la
découverte du patrimoine naturel
et culturel semble être une
bien belle idée : tout s'y prête
d'ailleurs, y compris l'air du
temps qui décline un "retour à
la nature" sous bien des formes
contemporaines. La pratique du
cheval est-elle à ce point développée
dans notre région, que
le Département souhaite la
structurer et la développer ?
Patrick HEINZ : On ne le sait pas
forcément mais la région Provence-
Alpes-Côte d'Azur est aujourd'hui la
2 ème région équine de l'hexagone,
après l'Île de France, ce qui est nouveau
et mérite attention.
Partant de ce constat, et parce que,
aussi, je connais bien ce milieu qui
est l'une de mes passions depuis que
je suis enfant, j'ai depuis des années
sillonné le département de long en
large, repéré toutes ses potentialités,
tout en gardant à l'esprit les besoins
des pratiquants. Jusqu'à maintenant
le département n'était pas véritablement
adapté à la randonnée
équestre, et donc il convenait que la
puissance publique fasse un effort
pour concrétiser un projet qui s'intègre
parfaitement dans son cadre
géographique, qui correspond à
une activité compatible et qui culturellement
est dans le droit fil de ce
que nous souhaitons maintenir et
développer dans le Département,
c'est-à-dire son magnifique capital
Nature.
Nous avons sur le plan touristique
de nouveaux produits à imaginer
car il est vrai que nous souffrons
depuis des années d'un déséquilibre
en terme de fréquentation, autant
sur le plan temporel que spatial.
Nous subissons une concentration
de 10 millions de personnes durant
les quelques semaines d'été, qui
viennent s'agglutiner sur notre littoral.
Et un département tellement
merveilleux, qui offre tellement de
possibilités toute l'année, qu'on se
dit qu'il faut travailler plus spécifiquement
sur des produits capables
de contribuer à l'étalement de la saison,
sur des activités qui soient respectueuses
de l'environnement car
c'est notre atout n°1 et nous ne voulons
pas ressembler à d'autres
départements qui n'ont plus d'agriculture,
plus de sites encore à l'état
naturel car trop bétonnés. Dieu
merci le Var est très préservé, les
activités Grande Nature font partie
de l'identité même du département,
elles attirent des clientèles intéressantes,
diversifiées puisque l'on peut
pratiquer le tourisme sportif, individuellement
ou en famille.
Bref, nous sommes convaincus que
Magazine Bavar 177/3
le Var a aujourd'hui une véritable
vocation pour les sports et les loisirs
de pleine Nature et donc que l'équitation
est tout à fait à sa place.
Le BAVAR : Ce projet d'une traversée
du Var à cheval, du Sud
vers le Nord, comment se présente-t-il
?
Patrick HEINZ : c'est le projet dit "de
la piste de La Guérinière", du nom
de ce grand maître écuyer du
XVIII ème siècle, que tous les passionnés
d'équitation connaissent. Cette
piste nous permettra prochainement
de rejoindre la mer au Verdon. Ce
sera un superbe "produit" touristique
puisque la piste sera en continu,
aux normes des attelages et
donc on pourra facilement l'emprunter
à cheval mais aussi à pied
ou en VTT.
Ce grand circuit sera jalonné de
gîtes d'étape, chaque gîte ayant un
thème bien à lui. C'est ainsi que
nous allons nous employer à faire
revivre de vieux métiers disparus,
des activités artisanales à fort potentiel
identitaire et culture : tisserand,
apiculteur, charbonnier, etc.
Les randonneurs pourront ainsi partir
à cheval, s'arrêter, laisser leur
cheval au repos et de leur côté aller
à la découverte d'un Var authentique
et vivant. Il ne s'agit pas de
faire un musée mais de donner du
sens aux choses.
Ce projet va ainsi permettre, outre la
découverte de nos paysages magnifiques,
loin des routes et des autoroutes
du tourisme moderne, de procurer
des retombées économiques
non négligeables dans des communes
qui n'ont pas la chance de
bénéficier de la manne d'or touristique.
Il concilie bien, à mon sens, le
développement économique, le
développement touristique, la mise
en valeur de nos territoires.
Pour le moment nous en sommes au
stade expérimental sur la plaine des
Maures, avec trois circuits en boucle
autour de quelques gîtes. Les clubs
hippiques sont ravis. Aux Mayons
nous avons par ailleurs monté une
structure plus conséquente, avec une
école de formation des sports
équestres de randonnée, la toute
première du genre dans la région.
Elle forme une vingtaine de jeunes
gens et jeunes filles chaque année,
qui se destinent à devenir accompagnateurs
de randonnées à cheval.
C'est une filière nouvelle dont on a
besoin dans le Var puisque la
découverte du département à cheval
est appelée à se populariser. C'est
en tout cas ma conviction.
Comme on le voit "Equi'Découverte"
est un vrai projet de développement,
avec lequel on ne devrait avoir que
des satisfactions : on se fait plaisir
car on découvre toute une facette
inconnue de notre région que l'on
cherche à mettre à la portée des
amoureux de l'authentique, on
développe une activité sportive pas
encore assez pratiquée, on crée en
même temps de l'image pour le
département, car les panoramas
depuis les crêtes des Maures par
exemple, que peu de gens connaissent,
sont inoubliables.
Le BAVAR : Et quelle pourra être
la "clientèle" de ces randonnées
à cheval ?
Patrick HEINZ : nous travaillons en
étroite collaboration avec les clubs,
et la Fédération française des sports
équestres, particulièrement intéressée
par notre projet, qui veut inscrire
le Var dans le cadre des sites
équestres européens qui vont de
Gènes à Barcelone. Nous serons
donc prochainement identifiés sur le
plan international, comme l'une des
destinations privilégiées du sud de la
France. Autrement dit nous aurons
très vite des cavaliers de l'Europe
entière, qui viendront excursionner
dans notre département, avec leurs
montures.
Quant aux circuits tracés dans les
Maures ils sont tout à fait ouverts et
déjà fréquentés. Ils sont totalement
gratuits, je le précise. Ce que le
cavalier doit payer c'est l'hébergement,
pour lui et sa monture, s'il
décide d'utiliser les gîtes répertoriés
sur nos documents distribués dans
les points tourisme.
Le plus simple c'est de se rendre à
Gonfaron, après le Village des tortues
sur la route de Collobrières, au
centre de randonnées équestres
Mazet Lou Carpaï, où a été créé un
vaste parking pour les vans, très
arboré, respectueux de l'environnement.
C'est le point de départ de
plusieurs circuits.
Le BAVAR : Pour monter jusqu'au
Verdon, quel sera l'itiné
raire que vous comptez aménager
?
Patrick HEINZ : Disons, très schématiquement,
depuis le secteur de
Bormes les Mimosas jusqu'à
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