La respiration : Comparaison entre les représentations ... - Restode

La respiration : comparaison entre les représentations des élèves et l’évolution historique du concept
Enfin, dans la perspective d’une éducation citoyenne, il
est crucial, d’amener les élèves à prendre conscience du
caractère éphémère et évolutif des modèles scientifiques.
Malgré ces diverses recommandations, il s’avère que,
sur le terrain, les enseignants du fondamental ou du
secondaire sont trop souvent démunis pour enseigner
cette dimension de l’histoire des sciences. L’enquête réalisée
dans le cadre de la recherche «Amélioration de
l’enseignement des sciences au premier degré de l’enseignement
secondaire» (Burton, R. et Flammang, C.,
1999) a clairement mis en évidence que sur les 197
enseignants dispensant des cours de sciences au premier
degré en Communauté française et ayant répondu au
questionnaire, 46.2% se sentent inaptes à enseigner
l’histoire de la vie et des sciences au premier degré. De
plus, c’est le domaine le plus sollicité en terme de besoin
en formation continuée, puisqu’ils sont plus de 80% à
estimer en avoir besoin pour enseigner cette dimension
historique.
Notre recherche-action se propose donc de les aider en
leur fournissant les outils nécessaires à l’intégration,
dans leur enseignement des sciences, d’une facette historique.
Objectifs de la recherche
Les objectifs principaux de cette recherche sont doubles :
d’une part, promouvoir l’enseignement de l’histoire des
sciences auprès des enseignants, et d’autre part, les
doter des outils nécessaires à cet enseignement afin
qu’ils l’intègrent dans leurs pratiques de classe.
La première année de ce projet de trois ans avait pour
finalité de réaliser une étude comparative du développement
psychogénétique et historique des représentations
en rapport avec le thème de la respiration.
Plus précisément, trois objectifs ont été poursuivis :
◆ Développer le curriculum relatif à l’évolution historique
du concept de la respiration (thème repris dans le nouveau
programme d’éducation scientifique du premier
degré de l’enseignement secondaire), pour finaliser une
synthèse diffusable auprès des enseignants concernés
par la recherche ;
◆ Appréhender les conceptions des élèves de fin du primaire
et du premier degré du secondaire concernant la
respiration.
◆ Réaliser une étude comparative du développement
psychogénétique et historique des représentations sur le
thème de la respiration.
Échantillon
L’échantillon se composait d’élèves de 4e et 6e primaire
et de 1re et 2e secondaire.
Au total 489 élèves, répartis dans 13 établissements de
la Communauté française, ont été sondés dans le cadre
de cette première année de la recherche. Cet échantillon,
bien que non représentatif, va néanmoins, par le
biais des réponses aux questionnaires proposés, nous
donner une première idée des représentations qu’ont les
élèves des niveaux concernés à propos du concept de la
respiration. Le tableau ci-dessous détaille leur répartition
en fonction des niveaux d’enseignement.
Enseignement primaire
4 établissements
4e primaire : 105 élèves
6e primaire : 122 élèves
Total : 227 élèves
Enseignement secondaire
9 établissements
1re secondaire : 123 élèves
2e secondaire : 139 élèves
Total : 262 élèves
Instruments utilisés
Afin d’appréhender et d’analyser les représentations des
élèves concernant le thème de la respiration, deux questionnaires
ont été conçus et administrés à l’ensemble de
l’échantillon.
Différentes modalités ont été décidées, dont entre autres
: lier au maximum les questions avec l’expérience personnelle,
le vécu des élèves ; partir de ce vécu pour aller
progressivement vers des concepts plus pointus ; choisir
les termes les plus simples (par exemple gaz carbonique
au lieu de dioxyde de carbone) ; poser les mêmes questions
à l’ensemble des élèves, même si certaines d’entre
elles sont plus adaptées aux élèves de 2e secondaire
qu’aux élèves plus jeunes ; prévoir une modalité de
réponse «Je ne sais pas» pour permettre aux élèves de
ne pas avoir à répondre au hasard ; essayer de ne pas
trop induire par les questions pour tenter d’approcher
réellement ce que les élèves «ont dans la tête» et enfin,
diversifier la forme des questions posées.
20 Bulletin d’informations pédagogiques Janvier 2004 - N° 55