Que sont les - Chambres d'agriculture - Picardie

Productions fourrageres
Récolter 3 à 4 coupes par an
Exploiter au bon stade
Le mode d’exploitation de la luzerne dépend des conditions climatiques et des objectifs en matière d’alimentation
(apport de fibres, de protéînes, effet tampon).
La luzerne peut produire jusqu’à 15 - 16 tonnes de matière sèche par ha.
Les deux premières coupes assurent près de 70 % du rendement. Régler
la hauteur de coupe au-dessus des bourgeons situés à la base des tiges de
manière à ne pas pénaliser la récolte suivante. Le temps de repousse entre
deux coupes est de 5 à 8 semaines.
Choisir son mode de récolte
Le choix du mode de récolte dépend des objectifs recherchés : richesse en
fibre, richesse en protéïnes, effet tampon.
Mode de récolte par rapport aux objectifs recherchés
Fibre Tampon Protéine
Foin avant bourgeonnement non oui oui
Foin pleine floraison oui oui non
Ensilage ou enrubannage avant bourgeonnement non oui oui
Ensilage ou enrubannage pleine floraison non oui non
n L’ensilage
Ce mode de récolte présente l’avantage de réaliser une première coupe
précoce sur une courte fenêtre météo. Un pré-fanage permet d’atteindre
un taux idéal de matière sèche entre 30 % et 40 %. Dans ces conditions,
un tassage efficace suffit pour assurer une bonne conservation. Dans les
autres situations, l’apport d’un conservateur est nécessaire. Utilisation par
les vaches laitières : l’ensilage de luzerne peut représenter jusqu’à 50 %
de la ration, soit 7 à 8 kg de Ms par vache et par jour. Dans ce cas, il faut
diminuer les quantités de concentrés azotés et apporter un complément
en énergie.
n Le foin
L’aliment sanitaire par excellence. La seule difficulté, c’est la météo. Les
feuilles concentrent plus de 70 % des protéines et 90 % des vitamines.
La luzerne sèche lentement et les pertes à chaque fanage sont de l’ordre
de 20 à 35 %. Il est fortement conseillé de travailler tôt le matin et en
douceur. L’idéal serait d’avoir un «andain» très étalé à la fauche que l’on
va regrouper en une seule fois après 3 jours de séchage. Le pressage
interviendra 24 à 48 heures après.
Utilisation par les vaches laitières : un effet significatif sur la fibrosité de
la ration nécessite un apport d’au moins 2 kg de foin de luzerne par vache
et par jour.
n L’enrubannage
L’objectif est d’atteindre 60 % de matière sèche. Compte tenu du coût de
revient de ce mode de récolte, il doit être considéré comme une bouée de
sauvetage du foin en cas de difficulté de météo. Pour limiter les problèmes
de perforation du film plastique, il est fortement conseillé d’augmenter le
nombre de tours de film de 2 à 3 tours par rapport à un enrubannage de
graminées et de stocker les balles
sur la face plane.
Utilisation par les animaux : pour
les vaches laitières, ne pas dépasser
3 à 4 kg de ms/vl/jour. Ce type
d’aliment conviendra mieux pour
les élèves et les animaux de viande.
Intérêt économique de la
luzerne en exploitation laitière
Dans une exploitation de 100 ha avec
360 000 litres de laits produits par
48 VL, le remplacement de 3,5 ha de
maïs et 1,1 ha de céréale par 4,6 ha de
luzerne se traduirait par une amélioration
de l’EBE d’environ 2 550 €.
Ceci est obtenu par le remplacement
de 3,5 kg de MS de maïs l’hiver et
3,2 kg de MS de maîs en période de
pâturage d’été par la même quantité
de foin de luzerne. Pour les génisses,
l’ensilage de maïs est remplacé par
du foin de luzerne pour la période de
2 à 6 mois.
Dans les deux cas la complémentation
en concentré est adapté avec
une réduction du tourteau de soja et
un apport de céréales.
Le coût alimentaire troupeau passe
de 102 €/1000 l. à 91 €/1000 l. et l’autonomie
en protéine passe de 42 %
à 62 %.
Cette amélioration est obtenue sans
modification profonde du système.
En outre le résultat obtenu n’intègre
pas d’éventuels effets positifs de la luzerne
sur l’état sanitaire du troupeau.
Cahier technique - mai 2011 Echanger
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