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La thermographie traque les défauts des caténaires ... - Mesures

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Reportage<br />

Vu<br />

à la<br />

SNCF<br />

40<br />

Solutions<br />

Une caméra de <strong>thermographie</strong> infrarouge de Flir Systems,embarquée sur une voiture d’essais<br />

de la SNCF,pourra bientôt inspecter près de 30000 kilomètres de <strong>caténaires</strong> à la vitesse de<br />

120 km/h.Le coût de ce projet,que la SNCF pourrait être la première à industrialiser en<br />

Europe,est estimé à 132 k€.<br />

Au service maintenance de la<br />

SNCF, c’est bientôt le Tour de<br />

France. Au programme, pas de<br />

course contre la montre, pas de<br />

victoire d’étape, mais un parcours inédit de<br />

30000 kilomètres à bord d’un train roulant<br />

L’essentiel<br />

<strong>La</strong> SNCF utilise la <strong>thermographie</strong><br />

infrarouge depuis<br />

près de 30 ans pour surveiller<br />

<strong>les</strong> installations électriques<br />

et <strong>les</strong> postes de<br />

signalisation.<br />

Depuis peu, elle a également<br />

démontré l’intérêt de<br />

la méthode dans la<br />

recherche <strong>des</strong> <strong>défauts</strong> de<br />

serrage au niveau <strong>des</strong> <strong>caténaires</strong>.<br />

Le coût de ce projet, qu’elle<br />

pourrait être la première<br />

à industrialiser en Europe,<br />

est estimé à 132 k€.<br />

à 120 kilomètres/heure...<br />

Grâce à ce train, la<br />

SNCF compte inspecter<br />

l’ensemble <strong>des</strong> <strong>caténaires</strong><br />

du réseau ferré<br />

français, et <strong>traque</strong>r tous<br />

<strong>les</strong> <strong>défauts</strong> provoquant<br />

un échauffement anormal.<br />

L’objectif, à terme,<br />

est de réaliser un état<br />

<strong>des</strong> lieux du réseau, et<br />

d’effectuer <strong>les</strong> interventions<br />

de maintenance<br />

qui s’imposent<br />

afin de prévenir <strong>les</strong><br />

incidents.<br />

Pour mener à bien une<br />

MAINTENANCE PRÉVENTIVE<br />

<strong>La</strong> <strong>thermographie</strong><br />

<strong>traque</strong> <strong>les</strong> <strong>défauts</strong><br />

<strong>des</strong> <strong>caténaires</strong>…<br />

à 120 km/h<br />

▼<br />

L’application est unique en Europe. Grâce à une voiture d’essais équipée d’une<br />

caméra de <strong>thermographie</strong> infrarouge, la SNCF pourra bientôt contrôler, à 120 kilomètres/heure,<br />

<strong>les</strong> <strong>défauts</strong> de serrage <strong>des</strong> <strong>caténaires</strong>… Ce projet est l’aboutissement<br />

d’une démarche entreprise par la SNCF il y a une quinzaine d’années. Du<br />

jour où la <strong>thermographie</strong> infrarouge s’est imposée pour contrôler <strong>les</strong> installations<br />

électriques d’alimentation, jusqu’à l’étude de faisabilité qui est actuellement en<br />

cours de validation, le service maintenance a dû surmonter <strong>des</strong> contraintes très<br />

spécifiques. Petite histoire du déploiement, à grande échelle, d’une application de<br />

maintenance “pas comme <strong>les</strong> autres”…<br />

telle expédition, le service Maintenance utilisera<br />

un wagon pas comme <strong>les</strong> autres.Vulcain,<br />

c’est son nom, embarquera en effet un<br />

groupe électrogène, un système d’acquisition<br />

de données infrarouge et… une caméra<br />

de <strong>thermographie</strong>.<br />

Ce projet est l’aboutissement d’une démarche<br />

entreprise par la SNCF il y a une quinzaine<br />

d’années.A l’époque, l’activité Infrastructure,<br />

qui gère la maintenance <strong>des</strong> équipements<br />

au sol (voies, <strong>caténaires</strong>, systèmes de signalisation…)<br />

cherche une solution pour surveiller<br />

<strong>les</strong> stations d’alimentation électrique.<br />

Sur ces équipements (que la SNCF nomme<br />

“EALE”, pour Équipement d’Alimentation<br />

<strong>des</strong> Lignes Électrifiées), le moindre défaut<br />

peut être lourd de conséquences.Au service<br />

maintenance de la SNCF, chacun se souvient<br />

de l’incendie de <strong>La</strong> Roche sur Foron en 1998,<br />

ou de celui de Médillac en 2002. « Dans le premier<br />

cas, il a suffi d’un défaut de serrage sur un circuit<br />

d’alimentation électrique pour provoquer l’incendie d’une<br />

salle à relais.Le coût de la reconstruction s’est élevé à un<br />

million d’euros. Le deuxième incident, dû lui aussi à un<br />

défaut de serrage, a perturbé le trafic de 83 trains »,<br />

indique Bernard Ponton, expert maintenance<br />

signalisation à la SNCF. Ces incidents ne<br />

sont pas <strong>des</strong> cas isolés. « Sur l’ensemble du réseau<br />

français,nous comptons en moyenne près de deux incendies<br />

par an », précise M. Ponton.<br />

Pour prévenir le risque d’incendie <strong>des</strong> EALE<br />

et <strong>des</strong> installations de signalisation, une<br />

méthode s’est imposée : la <strong>thermographie</strong><br />

infrarouge. Au début <strong>des</strong> années 90, <strong>les</strong><br />

régions* de Paris Est et Paris Rive Gauche<br />

réalisent un premier essai avec deux caméras<br />

dotées d’une matrice à balayage, mais il faut<br />

attendre une initiative de la région de Strasbourg<br />

en 2001 pour que le projet prenne<br />

de l’ampleur. Cette année-là, la région<br />

acquiert la caméra à matrice bolométrique<br />

ThermaCam PM 695 de Flir Systems et dresse<br />

un premier bilan. « Sur 344 installations contrôlées,<br />

*Il ne s’agit pas de l’une <strong>des</strong> 26 régions françaises, mais<br />

de l’une <strong>des</strong> 23 “régions” délimitées par la SNCF pour<br />

son usage interne.<br />

MESURES 780 - DECEMBRE 2005 - www.mesures.com


MESURES 780 - DECEMBRE 2005 - www.mesures.com<br />

Solutions<br />

Un PC,situé à l’intérieur de la voiture d’essais,permet de piloter la caméra et d’enregistrer <strong>les</strong> résultats.Parmi <strong>les</strong> échauffements détectés par <strong>thermographie</strong> infrarouge,tous ne sont pas problématiques.Certains<br />

proviennent <strong>des</strong> feux de signalisation ou <strong>des</strong> lampes situées à proximité <strong>des</strong> voies.<br />

153 présentaient un défaut susceptible de provoquer un<br />

incident »,souligne M. Ponton.<br />

Encouragée par l’intérêt de la méthode, la<br />

région de Strasbourg présente ses résultats<br />

au niveau national. Quelques temps après,<br />

la direction de la SNCF décide de débloquer<br />

un crédit exceptionnel pour la prévention<br />

du risque incendie.<br />

Dès lors, le mouvement s’accélère. Fin 2002,<br />

la SNCF fait l’acquisition de quatre autres<br />

caméras PM 695 pour <strong>les</strong> régions de Paris-<br />

Nord, Bordeaux, Paris Sud-Est et Lyon, et forme<br />

une dizaine d’agents à l’utilisation de ces<br />

caméras. En 2004, elle lance un appel d’offres<br />

portant sur 18 caméras supplémentaires. Parmi<br />

<strong>les</strong> 9 sociétés consultées, c’est à nouveau<br />

Flir Systems qui remporte le marché.<br />

<strong>La</strong> SNCF nomme alors <strong>des</strong> correspondants<br />

régionaux spécialisés en <strong>thermographie</strong> infrarouge.<br />

Avec <strong>les</strong> opérateurs, ils sont près de<br />

80 personnes à utiliser la <strong>thermographie</strong> au<br />

quotidien…<br />

Des EALE aux <strong>caténaires</strong><br />

Dans le même temps, l’activité Infrastructure<br />

doit faire face à d’autres types d’incidents.<br />

En 1988, elle constate d’importants problèmes<br />

d’échauffements sur <strong>les</strong> <strong>caténaires</strong> de<br />

la ligne C (l’une <strong>des</strong> plus fréquentées de la<br />

région parisienne). « Avec la chaleur,<strong>les</strong> <strong>caténaires</strong><br />

se dilataient à tel point qu’ils pouvaient pratiquement<br />

atteindre le haut <strong>des</strong> voitures, indique Gérard Millot,<br />

expert Maintenance Caténaire à la SNCF.<br />

Le risque,dans cette situation,c’est que le passage d’une voiture<br />

sectionne <strong>les</strong> câb<strong>les</strong> et interrompe le trafic ».<br />

Dans un premier temps, l’équipe de maintenance<br />

attribue la présence d’échauffements<br />

à la forte fréquentation de la ligne C. Pour<br />

distribuer davantage d’intensité sur la caténaire,<br />

elle renforce <strong>les</strong> porteurs existants en<br />

y ajoutant <strong>des</strong> feeders (fils d’alimentation<br />

supplémentaires). Mais cela ne résout pas le<br />

problème. Pour comprendre l’origine de<br />

l’anomalie, le service maintenance loue alors<br />

une caméra de <strong>thermographie</strong> infrarouge.<br />

« En nous déplaçant avec la caméra le long de la ligne,<br />

nous nous sommes rendus compte que <strong>les</strong> zones d’échauffement<br />

se situaient au niveau <strong>des</strong> jonctions entre <strong>les</strong> <strong>caténaires</strong>,<br />

et aux points de contact entre <strong>les</strong> <strong>caténaires</strong> et <strong>les</strong><br />

câb<strong>les</strong> d’alimentation, précise M. Millot. Toutes ces<br />

connexions sont <strong>des</strong> risques d’incidents potentiels ».<br />

<strong>La</strong> ligne C présente une particularité : elle comporte<br />

pas mal de tunnels. Pour <strong>des</strong> raisons de<br />

sécurité, l’équipe de maintenance ne peut<br />

donc contrôler <strong>les</strong> <strong>caténaires</strong> que la nuit,<br />

lorsque le trafic <strong>des</strong> trains est interrompu. Mais<br />

« lorsqu’aucun train ne circule, il n’y a pas d’échauffement!<br />

»,précise M. Millot. Impossible, dans ces<br />

conditions, de détecter la moindre anomalie…<br />

« C’est ainsi qu’est née l’idée d’utiliser une caméra<br />

de <strong>thermographie</strong> embarquée », indique M. Millot.<br />

Le premier essai, réalisé en 1991, n’est pas à<br />

la hauteur <strong>des</strong> attentes. « Nous avons embarqué une<br />

caméra à bord d’un train de nuit sur la ligne Paris-<br />

Limoges.Mais sur cette ligne,<strong>les</strong> trains ne tractent presque<br />

jamais.Il n’y a donc pas d’appel d’intensité,et pas moyen<br />

de voir d’éventuel<strong>les</strong> zones d’échauffements », explique<br />

M. Millot. Le projet tombe dans <strong>les</strong> oubliettes<br />

jusqu’en 2000, où une recru<strong>des</strong>cence d’incidents<br />

contraint le service maintenance à<br />

rouvrir le dossier. « En un an,nous avons enregistré<br />

sur l’ensemble <strong>des</strong> lignes une trentaine d’incidents liés à <strong>des</strong><br />

échauffements de <strong>caténaires</strong> ».A chaque fois, le scénario<br />

est le même. Les connexions défectueuses<br />

provoquent un échauffement du<br />

conducteur. Sous l’effet de la chaleur et de<br />

la contrainte mécanique à laquelle il est soumis,<br />

le câble se dilate, se fragilise, et finit par<br />

lâcher. « Dans le pire <strong>des</strong> cas, il peut même s’enrouler<br />

autour du pantographe », ajoute M. Millot. L’arrêt<br />

du train et <strong>les</strong> retards qui en découlent sont<br />

souvent lourds de conséquences. « Sur <strong>les</strong> lignes<br />

grande vitesse,par exemple,il peut théoriquement circuler<br />

un TGV toutes <strong>les</strong> cinq minutes, indique M. Millot.<br />

A ce rythme,la moindre seconde d’arrêt a son importance.Outre<br />

l’impact commercial causé par le retard <strong>des</strong><br />

trains, il faut aussi compter le coût de la consommation<br />

d’énergie pour <strong>les</strong> redémarrer.Le démarrage d’un TGV,par<br />

exemple,nécessite à lui seul près de 5000 ampères ».<br />

Lorsqu’elle étudie à nouveau la possibilité<br />

d’embarquer une caméra de <strong>thermographie</strong><br />

à bord d’un de ses trains, la SNCF sait désormais<br />

qu’elle doit utiliser une voiture spéciale.<br />

« Un train “classique”ne tracte jamais en continu sur<br />

toute la durée de son parcours,indique M. Ponton.<br />

Sur la ligne TVG Sud-Est,par exemple,le mécanicien tracte<br />

le train sur à peine la moitié du trajet. De plus, deux<br />

conducteurs qui effectuent le même trajet ne tractent pas<br />

aux mêmes endroits ». Pour être sûr de ne manquer<br />

aucun <strong>des</strong> <strong>défauts</strong> susceptib<strong>les</strong> de provoquer<br />

<strong>des</strong> échauffements, il faut utiliser une<br />

voiture qui absorbe une intensité constante<br />

tout au long du trajet.<br />

Un contrôle à 120 km/h<br />

<strong>La</strong> première expérience est réalisée en 2004<br />

sur la ligne Paris Austerlitz-Les Aubrais avec la<br />

participation <strong>des</strong> directions de la Maintenance<br />

et de la Recherche de la SNCF. Sur le<br />

toit d’une voiture d’essais roulant à 120 kilomètres/heure,<br />

une caméra de Flir Systems<br />

acquiert <strong>les</strong> images thermographiques <strong>des</strong><br />

<strong>caténaires</strong>. A l’intérieur, un PC (équipé du<br />

logiciel ThermaCam Researcher) permet de<br />

Reportage<br />

Vu<br />

à la<br />

SNCF<br />

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Reportage<br />

Vu<br />

à la<br />

SNCF<br />

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Solutions<br />

C’est sur cette voiture d’essais,nommée Vulcain,que la SNCF embarquera prochainement la caméra de <strong>thermographie</strong> infrarouge dédiée à<br />

la surveillance <strong>des</strong> <strong>caténaires</strong>.<br />

piloter la caméra et d’enregistrer <strong>les</strong> images.<br />

Cette fois-ci, l’essai est concluant. « <strong>La</strong> caméra<br />

nous a permis de détecter et de localiser toutes <strong>les</strong> connexions<br />

montrant un échauffement anormal », indique<br />

M. Millot. Suite à cet essai, l’équipe de maintenance<br />

démonte certains éléments de <strong>caténaires</strong><br />

présumés défectueux afin de confirmer<br />

la validité du diagnostic. « L’expertise a<br />

confirmé que <strong>les</strong> pièces incriminées avaient commencé à<br />

fondre et risquaient à tout instant de rompre », souligne<br />

M. Millot.<br />

Pour en arriver là, il a fallu surmonter un certain<br />

nombre de contraintes techniques. «Le<br />

choix de la caméra,par exemple,s’est montré déterminant,<br />

explique M. Millot. Il fallait qu’elle ait une vitesse d’ac-<br />

Flir Systems, en bref<br />

Création en 1958 en Suède<br />

Fusion avec Agema en 1997<br />

Acquisition d’Inframetrics<br />

en 1999<br />

Trois sites de production<br />

(un en Suède, deux aux<br />

États-Unis)<br />

Spécialité : caméras de<br />

<strong>thermographie</strong> infrarouge<br />

pour <strong>des</strong> applications de<br />

maintenance préventive,<br />

R&D et contrôle de procédés<br />

industriels<br />

Effectif : près de 800 personnes,<br />

dont une quinzaine<br />

en France<br />

Siège :<br />

Issy-<strong>les</strong>-Moulineaux (92)<br />

quisition assez élevée pour<br />

que nous puissions visualiser<br />

l’ensemble de la caténaire,et<br />

qu’elle soit assez robuste<br />

pour être montée à<br />

l’extérieur de la voiture ».<br />

<strong>La</strong> caméra Thermo-<br />

Vision A40M de Flir<br />

Systems répondait à ces<br />

critères : le modèle,<br />

basé sur un détecteur<br />

bolométrique non<br />

refroidi de<br />

320x240 pixels, est<br />

utilisable dans une<br />

large gamme de température<br />

(de – 15 à<br />

50 °C) et offre une<br />

vitesse d’acquisition<br />

de 60 Hz.<br />

Autre nécessité, celle de localiser précisément<br />

le défaut. Pour cela, le système d’acquisition<br />

est relié au compteur kilométrique de la voiture<br />

d’essais. Mais cela ne suffit pas toujours.<br />

« Nous avons parfois besoin de “reconnaître”l’endroit précis<br />

où l’échauffement a été détecté », précise M. Millot.Pour<br />

cela, le service maintenance utilise<br />

une caméra CCD “classique” qui acquiert en<br />

parallèle <strong>les</strong> mêmes images que la caméra de<br />

<strong>thermographie</strong>.<br />

Cette caméra permet aussi de déterminer<br />

l’origine de l’anomalie. En effet, parmi <strong>les</strong><br />

zones d’échauffement détectées en <strong>thermographie</strong><br />

infrarouge, toutes ne sont pas problématiques.<br />

« Certaines peuvent venir de feux de<br />

signalisation ou de lampes situées à proximité <strong>des</strong> voies,<br />

indique M. Millot. Dans ce cas, il n’est pas nécessaire<br />

que l’équipe de maintenance se déplace ».<br />

Reste à résoudre un problème de taille : celui<br />

du traitement <strong>des</strong> données acquises par la<br />

caméra. « Une minute d’acquisition représente à elle seule<br />

près de 480 mégaoctets de données! », s’exclame<br />

M. Millot. Sur la durée totale du trajet, « il a fallu<br />

trois semaines pour dépouiller <strong>les</strong> images prises sur un<br />

parcours de 500 kilomètres,soit un total de 21 DVD (une<br />

fois <strong>les</strong> fichiers gravés et compressés) ».<br />

Autre difficulté, la nécessité de trouver un<br />

“seuil” d’acceptation <strong>des</strong> <strong>défauts</strong> détectés. « Pour<br />

l’instant,nous manquons encore de retour d’expérience pour<br />

évaluer la sévérité <strong>des</strong> <strong>défauts</strong>,indique M. Ponton. Rien<br />

ne nous permet par exemple de dire qu’un écart de 5 °C est<br />

admissible,mais qu’il faut remplacer la pièce défectueuse si<br />

l’on constate un écart de 6 °C ».<br />

Difficile aussi pour le service maintenance<br />

de prédire le moment où la connexion défec-<br />

<strong>La</strong> <strong>thermographie</strong> infrarouge permet de détecter <strong>des</strong> échauffements<br />

anormaux de <strong>caténaires</strong>,notamment au niveau <strong>des</strong> jonctions entre<br />

<strong>les</strong> différents câb<strong>les</strong>.<br />

tueuse lâchera afin d’optimiser la périodicité<br />

<strong>des</strong> interventions. « Lorsque nous détectons un<br />

défaut, nous ne savons pas depuis quand il est présent,<br />

précise M. Millot. <strong>La</strong> rupture peut donc très bien se<br />

produire six mois,un an ou dix ans après! ».<br />

Vers une future industrialisation<br />

Convaincu par l’intérêt de la méthode, le service<br />

maintenance <strong>des</strong> <strong>caténaires</strong> cherche<br />

désormais à industrialiser la méthode. «Le<br />

logiciel d’acquisition est le point le plus critique,indique<br />

M. Millot. Il va falloir trouver un outil permettant<br />

d’automatiser le traitement de toutes ces données, et de<br />

mettre en évidence,le plus rapidement possible,<strong>les</strong> <strong>défauts</strong><br />

qui nous intéressent ».<br />

Parmi <strong>les</strong> autres améliorations qui sont<br />

actuellement à l’étude, « nous pensons utiliser une<br />

fenêtre de visée moins grande pour nous affranchir <strong>des</strong><br />

faux <strong>défauts</strong> générés par <strong>les</strong> lampes ou <strong>les</strong> postes de signalisation<br />

»,souligne M. Millot.<br />

Mais <strong>les</strong> <strong>caténaires</strong> ne sont pas toujours à la<br />

même hauteur. Situées habituellement à<br />

5,75 mètres, el<strong>les</strong> s’élèvent à 6,20 mètres lors<br />

d’un passage à niveau routier. Pour trouver la<br />

fenêtre de visée adéquate, un compromis sera<br />

donc certainement nécessaire...<br />

Le projet a déjà été approuvé par la Direction<br />

de l’Infrastructure de la SNCF. Reste à<br />

réaliser une étude de faisabilité et à lancer un<br />

appel d’offres. Dans <strong>les</strong> mois à venir, la SNCF<br />

compte développer une voiture dédiée exclusivement<br />

à la surveillance <strong>des</strong> 30000 kilomètres<br />

de <strong>caténaires</strong> du réseau ferré français.<br />

« Un même train pourrait nous permettre de détecter <strong>les</strong><br />

éventuel<strong>les</strong> zones d’échauffement <strong>des</strong> <strong>caténaires</strong>,de connaître<br />

<strong>les</strong> endroits où l’on doit utiliser <strong>des</strong> feeders pour renforcer<br />

<strong>les</strong> lignes,et même de mesurer la hauteur ou l’épaisseur <strong>des</strong><br />

<strong>caténaires</strong> par un système de mesure laser », indique<br />

M. Millot. Le service maintenance envisage<br />

aussi d’autres applications pour la <strong>thermographie</strong><br />

infrarouge. Elle pourrait notamment<br />

s’en servir pour mesurer l’échauffement <strong>des</strong><br />

connexions du circuit en retour de traction.<br />

En attendant, elle songe à réaliser un partage<br />

d’expériences via son site intranet afin d’impliquer<br />

tous <strong>les</strong> opérateurs chargés d’utiliser<br />

la <strong>thermographie</strong> au quotidien...<br />

Marie-Line Zani<br />

MESURES 780 - DECEMBRE 2005 - www.mesures.com

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