O NIQUE DES ARTS P L A S T IQUES DE L A FÉ DÉ R A T ION W A ...
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D’UN D<br />
AUTRE<br />
MON<strong>DE</strong><br />
Le Printemps de Septembre fête cette année<br />
sa 21 e édition à Toulouse 1 . Il s’agit de l’un des<br />
plus importants festivals d’art contemporain<br />
en France, dont la principale caractéristique<br />
est de ne pas avoir d’identité particulière, si ce<br />
n’est d’être dévolu à la création contemporaine,<br />
sous la houlette d’un directeur artistique qui<br />
en assure la programmation en toute indépendance.<br />
Aucune édition ne ressemble à l’autre,<br />
même si certaines peuvent être mises en relation<br />
avec leur précédente, notamment lorsque<br />
les directeurs artistiques sont nommés pour<br />
deux années consécutives, comme cela s’est<br />
produit à plusieurs reprises 2 .<br />
Le Printemps de Septembre<br />
Wim Catrysse<br />
Outward-bound, 2010-2011<br />
Courtesy Galerie Vidal Cuglietta<br />
© photo: Wim Catrysse<br />
Matias Faldbakken<br />
Untitled (Newspaper Rack #4), 2011<br />
Courtesy de l‘artiste et STANDARD (OSLO), Oslo<br />
© photo: Fredrik Nilse<br />
ExtraMuros<br />
Ces commissaires ont carte blanche pour composer un programme<br />
inédit autour de thématiques qui leur sont propres et<br />
qu’ils n’ont peut-être pas toujours l’occasion de développer ou<br />
de mettre en place dans leur structure habituelle de travail. Ils<br />
retrouvent ici un rôle de tête chercheuse, avec une sélection<br />
d’artistes et d’œuvres basée sur une véritable réfl exion programmatique<br />
qui tienne compte aussi des conditions particulières de<br />
travail à Toulouse. Ces éditions ont souvent donné lieu à des<br />
titres particulièrement évocateurs ou intrigants, comme Là où<br />
je vais-je suis déjà et Là où je suis n’existe pas, le diptyque de<br />
Christian Bernard.<br />
Il y a cependant toujours un risque, à Toulouse plus qu’ailleurs,<br />
de voir ces programmes bien élaborés, ces notes d’intention<br />
fouillées se trouver en porte-à-faux avec la réalité du terrain et<br />
leur confrontation aux œuvres. Bon nombre de pièces présentées<br />
à Toulouse sont souvent originales ou reconfi gurées pour la<br />
circonstance, dans des lieux dont c’est parfois loin d’être la destination<br />
première, ce qui fait l’un des intérêts de la manifestation.<br />
En effet, le Musée les Abattoirs, centre névralgique du festival<br />
qui en donne la tonalité principale, constitue le seul espace qui<br />
permette d’exposer les artistes, de façon soit individuelle, soit<br />
collective, dans des conditions muséographiques optimales.<br />
Les autres lieux, qu’ils soient patrimoniaux ou contemporains,<br />
n’ont pas été conçus au départ pour cette fonction. Ainsi, des<br />
plus prestigieux (Couvent des Jacobins, Galerie du Château<br />
d’Eau, Hôtel-Dieu, Hôpital de la Grave, Musée des Augustins,<br />
Espace EDF - Bazacle) aux plus anodins voire parfois ingrats,<br />
l’on ne peut faire abstraction de leur présence.<br />
Le Printemps de Septembre est donc, par essence, un festival<br />
urbain, réparti des deux côtés des rives de la Garonne, qui<br />
offre de redécouvrir la ville sous d’autres regards, notamment<br />
la nuit à l’occasion des célèbres Parcours Nocturnes. Placés<br />
pendant vingt ans sous la direction de Jean Lelièvre, ceux-ci<br />
ont aussi régulièrement fait appel aux artistes pour y créer des<br />
œuvres inédites et éphémères, comme celles de Cécile Bart<br />
ou Peter Kogler.<br />
Se voir confi er la direction artistique d’un tel festival, dévolue<br />
cette année à la commissaire belge Anne Pontégnie, n’est donc<br />
pas anodin, constitue à n’en point douter une reconnaissance<br />
implicite du travail effectué jusque-là et suscite une attente certaine.<br />
Cet “autre monde” qu’invoque la commissaire dans l’intitulé<br />
de la manifestation est à découvrir auprès d’artistes dont<br />
le travail prendrait “sa source du côté d’énergies élémentaires”<br />
qu’elle considère comme “ayant été délaissées par les artistes<br />
depuis une trentaine d’années et ce au profi t d’une relecture<br />
M 52 / 24<br />
Josh Smith,<br />
Happy fi sh, 2011<br />
Courtesy de l‘artiste