Il ya 50 ans, la ville d'Aga d Agadir - Maroc Hebdo International

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Il y a 50 ans, la ville d’Aga d
MÉMOIRE. Le 29 février 1960, Agadir a été frappée par le séisme le plus meurtier de
l’histoire du Maroc. Un tiers de la population de la ville a été décimé. Un demi-siècle
plus tard, les survivants se rémémorent la terrible catastrophe.
par aïssa amourag
Feu S.M Mohammed V et feu
Hassan II alors prince héritier
à Agadir après le drame.
Agadir de l’année 2010
n’a rien à voir avec
Agadir de 1960. 50
ans après avoir été secouée
et ravagée par
un violent séisme, le 29 février
1960, la ville est aujourd’hui une
agglomération moderne, tournée
vers l’avenir, ouverte sur le monde,
convoitée par les touristes,
et adulée par les siens. Un bijou
urbanistique devenu en l’espace
de quelques années une destination
touristique mondiale. Et cette
reconstruction, miraculaire à bien
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des égards, se célèbre. Comme il
se doit. Certes, dans l’ambiance
et la convivialité. Mais aussi dans
la tristesse et le recueillement. En
ayant une pensée pour les milliers
de victimes de ce sinistre.
C’est ainsi que la Princesse Lalla
Malika, sœur du défunt Roi Hassan
II, a présidé une cérémonie à cette
occasion, vendredi 26 février 2010,
en présence de plusieurs ministres,
dont celui de l’Agriculture et
des Pêches maritimes, Aziz Akhannouch,
la ministre de la Santé,
Yasmina Baddou, et la ministre de
N°876 Du 05 au 11 mars 2010
«Le Prince
héritier
Hassan II
participait
personnellement,
aux
côtés des
ouvriers à
la reconstruction
de
la ville.»
la Famille et du Développement
social, Nouzha Skalli. En plus des
officiels et autres notables de la
ville. La Princesse a également
inauguré une galerie de photos
retraçant les étapes de la reconstruction
d’Agadir avec un aperçu
historique édifiant sur la capitale
du Souss, depuis le début du XVI ème
siècle jusqu’à ce terrible tremblement
de terre, le plus meurtrier
dans l’histoire du Maroc.
En effet, à 23h40 de ce vendredi
29 février 1960, la ville d’Agadir
s’écroule. Presque entièrement.
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dir s’effondrait
Comme un château de cartes.
Bien que la secousse ne durât
que 15 petites secondes avec une
magnitude moyenne de 5,7 sur
l’échelle de Richter, les dégâts
furent considérables. Ainsi, dans
les quartiers de Founti, Ihchach
et la Kasbah, faisant partie de
l’ancienne médina de la ville, tous
les bâtiments ont été détruits
ou très endommagés et 95% de
la population ensevelis sous les
décombres. Le quartier de Talbordj
ne fut pas non plus épargné,
avec 90% des bâtiments détruits
ou endommagés tandis que le
front de mer et la ville nouvelle
ont été détruits à 60%. Le bilan
humain fut également terrible:
entre 20.000 et 25.000 morts (le
tiers de la population d’Agadir) et
environ 30.000 blessés.
L’épicentre sous la ville
Un survivant du séisme témoigne,
50 ans plus tard, en se remémorant
encore les petites secousses
ayant précédé le grand séisme:
«Le 23 février 1960, vers 12 heures,
la ville a été secouée par un léger
tremblement de terre sans aucune
conséquence, je pensais qu’il
s’agissait d’un réveil de volcan
aux îles Canaries. Une semaine
plus tard, le 29 février 1960 à 11h
45, nouvelle secousse, plus forte
que la précédente. Des lézardes
ont apparues sur les murs des
bâtiments. Plus tard, vers 23h45,
alors que je dormais, j’ai été réveillé
par une forte explosion, j’ai
tout de suite réalisé qu’il s’agissait
d’un tremblement de terre.
Recouvert de décombres, seule
ma main droite était libre et une
forte douleur terrassait ma jambe
gauche; ma femme, à mes côtés,
était également recouverte de
débris, mais ne s’était pas encore
rendue compte qu’il s’agissait
Quelque
chiffres sur
le séisme
d’Agadir
Nombre
de morts :
25 000.
Nombre
de blessés :
30 000.
Nombre
d’habitants
(1960) :
70 000.
Nombre
actuel
d’habitants :
800 000.
Les secours
se sont organisés
avec les
moyens de
bord.
d’un séisme». Selon les sismologues,
la gravité des dégâts est due
au fait que la secousse avait son
épicentre juste en dessous de la
ville, et à la faible résistance des
constructions anciennes.
Des images gravées
dans les mémoires
Historiquement, la ville semblait
pourtant avoir été à l’abri des
séismes, et ce n’est qu’après des
recherches que l’on se rendit
compte que la ville, connue à
l’époque sous le nom de Santa
Cruz de Cabo de Aguer, avait déjà
été détruite par un tremblement
de terre en 1731, ce qui, a postériori,
expliquait sans doute la date
de 1746 gravée sur le fronton de
la porte de l’ancienne Kasbah.
Dans les heures qui ont suivi le
séisme de 1960, les secours marocains
s’organisent, aidés par un
immense dispositif international
conduit par la base aéronavale
française, l’escadre française de
Méditerranée ainsi que l’escadre
néerlandaise.
Le Croissant rouge international,
aussi, a mobilisé tous ses moyens
pour venir en aide aux rescapés.
Dès le lendemain, le défunt Roi
Mohammed V, le visage grave, at-
tristé, chagriné, se rend au chevet
des victimes, accompagné de son
fils, le défunt Roi Hassan II, alors
Prince héritier.
Les images du défunt Hassan II
participant, aux côtés des ouvriers
et autres maçons, à la reconstruction
de la ville resteront gravées
dans les mémoires des Marocains.
Le défunt Mohammed V, quant
à lui, prononça un discours historique,
avec cette phrase célèbre,
gravée aujourd’hui sur l’un
des murs d’Agadir, en face de
l’hôtel de la ville: «Si le destin a
décidé la destruction d’Agadir, sa
reconstruction dépend de notre
foi et de notre volonté». Mohammed
V a alors confié à Hassan
II en personne la supervision de
la commission de reconstruction.
Rapidement, afin de réduire les
risques sismiques, il fut décidé que
la ville nouvelle serait reconstruite
un peu plus au sud, en abandonnant
les quartiers situés au nord
de l’oued Tildi, la Kasbah, Founti,
Ihchach, Talborjt, devenus inconstructibles.
50 ans plus tard, Agadir arbore
aujourd’hui l’allure d’une grande
cité internationale, aux atouts architecturaux
exceptionnels, tout
en restant fière de son histoire.■
N°812 DU 31 Octobre AU 06 Novembre 2009 MAROC HEBDO INTERNATIONAL 47
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