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un fauteuil périlleux bousculade pour un perchoir une dame de ...

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Du 6 au 12 Octobre 2000 - N° 434 - 9ème année - Maroc 6 DH - France 10 FF - 1,52 Euro - Canada 2,95 $ - USA 2,50 $ - T<strong>un</strong>isie 1 DTU - Italie 4000 lires<br />

©DR<br />

Saâd El Abassi, nouveau maire<br />

du Grand Casablanca<br />

UN FAUTEUIL PÉRILLEUX<br />

• Saâd El Abassi.<br />

© Ph: Beddir<br />

Après <strong>de</strong> multiples tractations<br />

marquées par la valse<br />

<strong>de</strong>s candidats,<br />

Casablanca a élu, jeudi 5<br />

octobre, son nouveau patron.<br />

Candidat <strong>un</strong>ique,<br />

Saâd El Abassi du RNI,<br />

par ailleurs prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la<br />

comm<strong>un</strong>e <strong>de</strong> Sidi Belyout<br />

et récemment élu à la<br />

<strong>de</strong>uxième Chambre, succè<strong>de</strong> à Ab<strong>de</strong>lmoughit<br />

Slimani. (PP. 10/11 )<br />

Par Ab<strong>de</strong>llah CHANKOU<br />

Élection du prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la<br />

Chambre <strong>de</strong>s Conseillers<br />

BOUSCULADE POUR UN PERCHOIR<br />

La première session parlementaire<br />

s’ouvrira le<br />

vendredi 13 octobre.<br />

Après <strong>de</strong>s vacances marquées<br />

par les élections du<br />

tiers sortant <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième<br />

Chambre, les<br />

Conseillers <strong>de</strong>vront élire<br />

leur prési<strong>de</strong>nt. Le candi-<br />

• Badreddine Senoussi.<br />

dat favori: Badreddine<br />

Senoussi du RNI.(P. 18 )<br />

Par Hassan BENADAD<br />

© Ph: MHI<br />

Samira Sitaïl, rédactrice<br />

en chef à 2M<br />

UNE DAME DE CARACTÈRE<br />

(P. 18 ) Par Bachir THIAM<br />

Bou<strong>de</strong>rie. La classe politique marocaine est tombée<br />

sur la tête. Elle est complètement déboussolée. Et nous<br />

avec. Pour que le public puisse i<strong>de</strong>ntifier et situer les<br />

<strong>un</strong>s par rapport aux autres, il faudrait d'abord que les<br />

politiques prennent la peine <strong>de</strong> s'i<strong>de</strong>ntifier et <strong>de</strong> se situer<br />

par rapport à leurs partis, à leurs alliés, à leurs adversaires,<br />

et par rapport à eux-mêmes. Or, ils sont les<br />

premiers à être à côté <strong>de</strong> tout ce qui peut nous ai<strong>de</strong>r à<br />

les repérer.<br />

Les élections du tiers-sortant <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième Chambre,<br />

la course à la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> cette même Chambre, le<br />

vote <strong>de</strong> <strong>de</strong>stitution du prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la comm<strong>un</strong>auté urbaine<br />

<strong>de</strong> Casablanca, la cooptation du futur maire <strong>de</strong><br />

la capitale économique; chac<strong>un</strong> <strong>de</strong> ces moments <strong>de</strong>vait<br />

permettre <strong>de</strong> clarifier les alliances et les mésalliances<br />

entre les différents protagonistes <strong>de</strong> la scène politique.<br />

Il y a eu, effectivement, agitation, <strong>un</strong>e gran<strong>de</strong> agitation,<br />

mais pas <strong>de</strong> clarification. Au contraire on a eu droit à<br />

plus d'embrouille, plus <strong>de</strong> confusion.<br />

On a vu l'Istiqlal voter avec le RNI; le RNI coordonner<br />

avec l'UC; l'UC se rapprocher du MNP; le MNP<br />

faire cause comm<strong>un</strong>e avec le PJD; le PJD s'acoquiner<br />

avec le PPS qui, lui, prend langue avec le PSD rien<br />

À PROPOS<br />

que <strong>pour</strong> rendre encore moins visible le FFD. Le MP<br />

et le MDS, littéralement pillés par le MNP, font semblant<br />

<strong>de</strong> s'ignorer, alors que le PND, que personne n'a<br />

sonné, s'est auto-reconduit. Et puis, on n'a su que le PJD<br />

était dans la majorité que lorsqu'il a annoncé son intention<br />

<strong>de</strong> passer à l'opposition. C'est ce moment-là, précisément,<br />

qu'a choisi l'Istiqlal, dont le S.G vient à peine<br />

d'entrer au gouvernement par la petite porte, <strong>pour</strong><br />

passer <strong>un</strong> concordat politico-spirituel avec le PJD. Tour<br />

à tour, chac<strong>un</strong> <strong>de</strong> ces partis, en particulier l'Istiqlal,<br />

son principal "allié", vole dans les ailes <strong>de</strong> l'USFP qui,<br />

lui, se suffit à lui-même <strong>pour</strong> se déchirer. Voilà, je crois<br />

avoir fait le tour du propriétaire.<br />

Il faut être cruciverbiste invétéré <strong>de</strong> la politique très politicienne<br />

<strong>pour</strong> s'y retrouver. On ne sait vraiment plus<br />

qui est avec qui, contre qui, comment, <strong>pour</strong>quoi et <strong>de</strong>puis<br />

quand. Il n'y a plus <strong>de</strong> majorité gouvernementale,<br />

plus d'opposition, encore moins <strong>de</strong> gauche et beaucoup<br />

moins encore <strong>de</strong> droite. Quant à la Koutla, on<br />

savait, <strong>de</strong>puis quelque temps déjà, qu'elle fut. Le Wifak,<br />

lui, il aurait fallu qu'il ait été <strong>pour</strong> qu'il soit.<br />

Face à ce cafouillis digne <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s mêlées <strong>de</strong> rug-<br />

by, sont apparus <strong>de</strong>s recompositeurs <strong>de</strong> tous bords et<br />

<strong>de</strong> tous poils. Certains veulent recomposer à partir <strong>de</strong><br />

ce qui est, d'autres à partir <strong>de</strong> rien. Mais tous pensent<br />

qu'il y a <strong>de</strong> la droite et <strong>de</strong> la gauche dans chaque parti<br />

et qu'il suffit d'en créer d'autres <strong>pour</strong> mettre <strong>de</strong> l'ordre<br />

et rendre caduc tout le reste. Certains parmi les promoteurs<br />

<strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> projets, <strong>de</strong>s nostalgiques d'<strong>un</strong>e<br />

gauche perdue, ont le portefeuille plutôt à droite.<br />

M. Youssoufi, lui aussi, semble se perdre dans ce capharnaum<br />

politique. Alors, il voyage. On comprend<br />

finalement qu'il préfère nous parler et parler <strong>de</strong> nous<br />

à partir d'<strong>un</strong>e trib<strong>un</strong>e externe. Il prend du recul. Du<br />

coup, nous lui paraissons plus lisibles. Il nous suspecte<br />

<strong>de</strong> vouloir <strong>un</strong>e démocratie sans partis. On <strong>pour</strong>rait, à<br />

notre tour, le suspecter <strong>de</strong> vouloir <strong>un</strong>e démocratie sans<br />

cette presse indépendante où sévissent "<strong>de</strong>s contempteurs<br />

occi<strong>de</strong>ntalisés". Mais ce n'est pas grave. On l'aime<br />

bien notre Premier ministre, même s'il nous bou<strong>de</strong><br />

avec <strong>un</strong>e persévérance militante. Il nous lit tellement<br />

bien lorsqu'il se confie à <strong>de</strong>s journalistes étrangers,<br />

qu'on a envie <strong>de</strong> lui proposer <strong>de</strong> nous gouverner à partir<br />

<strong>de</strong> l'extérieur.<br />

Ab<strong>de</strong>llatif MANSOUR<br />

© Ph. AFP<br />

© Ph. AFP


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FIL DIRECT<br />

INDEMNITÉS<br />

Un décret gouvernemental voté en<br />

conseil <strong>de</strong>s ministres a finalement fixé les<br />

in<strong>de</strong>mnités mensuelles que toucheront, à<br />

compter du 18 septembre 2000, les<br />

membres du conseil <strong>de</strong> la région: 7.000 dirhams<br />

<strong>pour</strong> le prési<strong>de</strong>nt, 5.000 dirhams<br />

<strong>pour</strong> le 1er vice-prési<strong>de</strong>nt, 4.000 dirhams<br />

<strong>pour</strong> le 2ème vice-prési<strong>de</strong>nt et 3000 dirhams<br />

<strong>pour</strong> le reste <strong>de</strong>s membres. Le personnel<br />

<strong>de</strong> la région se dit déçu, voire lésé<br />

car il s’attendait à percevoir <strong>un</strong> rappel substantiel,<br />

puisque la région en tant qu’entité<br />

existe <strong>de</strong>puis novembre 1997.<br />

AVE<br />

Le site romain <strong>de</strong> Thamusida n’a pas fini<br />

<strong>de</strong> dévoiler ses secrets. Situé dans le<br />

Gharb, à proximité <strong>de</strong> l’Atlantique, le site<br />

semble prometteur. Les fouilles opérées récemment<br />

par les archéologues italiens qui<br />

travaillent en collaboration avec les<br />

équipes du ministère <strong>de</strong> la Culture et <strong>de</strong> la<br />

Comm<strong>un</strong>ication sont bien avancées.<br />

D’après les premières évaluations, l’endroit<br />

correspond à <strong>un</strong>e très importante colonie<br />

romaine avec <strong>un</strong>e place d’armes importante<br />

et surtout l’<strong>un</strong> <strong>de</strong>s plus grands entrepôts<br />

<strong>de</strong> blé d’Afrique du Nord.<br />

Un silo qui fournissait du blé à la métropole.<br />

Ce qui laisse supposer que le Gharb<br />

était non seulement le grenier du Maroc mais<br />

également celui <strong>de</strong> la Rome antique. Ne manquait<br />

plus à ce trésor antique que les thermes<br />

et le Pretorium <strong>pour</strong> faire <strong>de</strong> Thamusida à<br />

l’instar <strong>de</strong> Volubilis <strong>un</strong>e cité romaine florissante<br />

et <strong>un</strong> passage obligé <strong>pour</strong> les troupes<br />

<strong>de</strong> César.<br />

COERCITION<br />

Le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la société <strong>de</strong> transport<br />

maritime (IMTC), Mohamed Karia, a<br />

adressé <strong>un</strong>e lettre au responsable <strong>de</strong>s transports<br />

au sein <strong>de</strong> la Commission européenne<br />

<strong>pour</strong> protester contre les agissements<br />

<strong>de</strong>s armateurs membres du pool opérant<br />

sur la ligne Tanger-Algesiras-Tanger<br />

(Lima<strong>de</strong>t, Comarit, Comanav, Euroferrys,<br />

Transmediterranea, Lineas Maritimas).<br />

Récemment autorisé par le ministère marocain<br />

du Transport et par la marine marchan<strong>de</strong><br />

espagnole à <strong>de</strong>sservir cette ligne, le<br />

patron d’IMTC dit souffrir d’<strong>un</strong> comportement<br />

discriminatoire <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s six<br />

compagnies maritimes du Détroit. "Les<br />

membres du pool usent <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s coercitives<br />

à l’encontre <strong>de</strong>s chargeurs et transporteurs<br />

routiers <strong>pour</strong> les empêcher d’utiliser<br />

le navire IMTC nouvellement arrivé<br />

en menaçant <strong>de</strong> ne plus charger sur leurs<br />

propres navires ou en exigeant <strong>un</strong> paiement<br />

immédiat du fret", explique le commandant<br />

Karia dans sa lettre où il <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

<strong>un</strong> accès juste, libre et non discriminatoire<br />

au trafic sur le Détroit.<br />

RETOUR<br />

Talaâ Saoud Al Atlassi revient à sa famille,<br />

la presse. Il a été nommé, jeudi 5 octobre,<br />

directeur du journal et <strong>de</strong> l’imprimerie<br />

Al Anbae par le ministre <strong>de</strong> la Culture<br />

et <strong>de</strong> la Comm<strong>un</strong>ication, Mohamed<br />

Achaâri. Notre confrère était jusqu’ici<br />

conseiller dans le cabinet <strong>de</strong> l’ex-ministre<br />

istiqlalien <strong>de</strong> la Comm<strong>un</strong>ication,<br />

Mohamed Larbi Messari. Lauréat <strong>de</strong><br />

• Talâa Saoud<br />

Atlassi<br />

• Mohamed<br />

Karia<br />

• Ab<strong>de</strong>lmoughit<br />

Slimani<br />

© Ph. MHI<br />

© Ph. MHI<br />

© Ph. MHI<br />

l’Institut supérieur du journalisme (ISJ) <strong>de</strong><br />

Rabat, ancien rédacteur en chef d’Anoual<br />

et Siyassa Al Jadida, ex-membre du bureau<br />

national du Syndicat national <strong>de</strong> la<br />

presse marocaine, chroniqueur dans plusieurs<br />

journaux, Talaâ Saoud Al Atlassi est<br />

<strong>un</strong> journaliste talentueux. Âgé <strong>de</strong> 45 ans, il<br />

est membre <strong>de</strong> la direction du Parti socialiste<br />

démocratique, dirigé par Aïssa<br />

Ourdighi. Al Anbae, journal gouvernemental,<br />

passé hebdomadaire, va changer <strong>de</strong><br />

nom et re<strong>de</strong>venir quotidien, sa périodicité<br />

initiale.<br />

HUIS CLOS<br />

La séance <strong>de</strong> <strong>de</strong>stitution <strong>de</strong><br />

Ab<strong>de</strong>lmoughit Slimani <strong>de</strong> la comm<strong>un</strong>e <strong>de</strong>s<br />

Roches noires, mercredi 4 octobre, s’est<br />

déroulée à huis clos. Les journalistes, photographes<br />

et cameramen n’ont pas été autorisés<br />

à assister à cette session extraordinaire.<br />

Ce qui a ajouté au trouble ambiant.<br />

Les conseillers USFP n’ont pas voté et<br />

leur représentant au Parlement, Boughaleb<br />

Al Attar, a préféré ne pas se déplacer. Et<br />

<strong>pour</strong> cause…<br />

Quant aux autres partis, l’UC, le MP,<br />

l’Istiqlal et le FFD, ils ont répondu présent<br />

et ont voté en masse la <strong>de</strong>stitution.<br />

MON FILS<br />

Une prise <strong>de</strong> bec a opposé le directeur <strong>de</strong><br />

l’hebdomadaire Le Journal , Aboubakr<br />

Jamaï, au ministre <strong>de</strong> l’Intérieur Ahmed<br />

Midaoui lors <strong>de</strong> la conférence <strong>de</strong> presse<br />

donnée, mercredi 4 octobre à Rabat, sur<br />

les <strong>de</strong>rniers développements concernant<br />

l’affaire du Sahara. À <strong>un</strong>e question posée<br />

par le journaliste, M. Midaoui répond en<br />

commençant par <strong>un</strong> “écoutez mon fils”.<br />

Une formule habituelle chez les<br />

Marocains. Il n’en fallait pas plus <strong>pour</strong> que<br />

Aboubakr Jamaï se sentant offensé, rétorque<br />

à l’adresse du ministre : "Je ne suis<br />

pas votre fils". Et Ahmed Midaoui <strong>de</strong> répliquer<br />

: " Si vous étiez mon fils, je vous<br />

aurais appris ce qu’est le nationalisme ".<br />

HUMILIATION<br />

Notre confrère du bureau <strong>de</strong> la MAP à<br />

Beyrouth, Ab<strong>de</strong>llah Abbadi, qui voulait se<br />

rendre par route à Ghazza, où <strong>de</strong>vait se poser<br />

l’avion <strong>de</strong> la RAM, transportant <strong>un</strong>e ai<strong>de</strong><br />

humanitaire au profit <strong>de</strong>s Palestiniens, a<br />

été retenu pendant plus <strong>de</strong> 7 heures au poste<br />

frontière israélien du pont Allenby, menacé<br />

et humilié. Le journaliste, qui est remis<br />

par la suite entre les mains d’<strong>un</strong> agent<br />

<strong>de</strong> la sécurité israélienne, s’est vu finalement<br />

accor<strong>de</strong>r <strong>un</strong> visa <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux semaines.<br />

Sans excuses.<br />

INSTITS<br />

Rassemblés par Ab<strong>de</strong>llah CHANKOU<br />

Avec 35% du budget, l’Éducation nationale<br />

marocaine est “la vache grasse à lait<br />

<strong>de</strong>s militants détachés, notamment <strong>de</strong><br />

l’Istiqlal et <strong>de</strong> l’USFP”, rapporte Maghreb<br />

Confi<strong>de</strong>ntiel dans sa <strong>de</strong>rnière livraison.<br />

“Des 58.000 fonctionnaires payés, seulement<br />

30.000 enseignent effectivement, les<br />

autres étant “prêtés“ à diverses commissions,<br />

à <strong>de</strong>s ministères, à <strong>de</strong>s états-majors<br />

<strong>de</strong> partis politiques", ajoute Maghreb<br />

Confi<strong>de</strong>ntiel qui considère que “sous le<br />

Royaume chérifien perce la République<br />

<strong>de</strong>s instits”.<br />

Maroc Hebdo International n°434 - Du 6 au 12 oct. 2000<br />

2


É C L A I R A G E<br />

PRÉCAMPAGNE<br />

POUR 2002<br />

Par Mustapha SEHIMI<br />

Le PJD dans l'opposition. Le parti<br />

<strong>de</strong>s islamistes a laissé tomber le<br />

soutien <strong>pour</strong> se cantonner dans la<br />

critique.<br />

Voilà <strong>un</strong> positionnement électoral et politique qui ne doit<br />

pas tromper : en se situant désormais dans le camp d'opposition,<br />

le PJD (Parti <strong>de</strong> la justice et du développement) effectue<br />

<strong>un</strong>e première gran<strong>de</strong> manœuvre <strong>pour</strong> les élections législatives<br />

normalement prévues en 2002. Il faut prendre<br />

l'exacte mesure <strong>de</strong> la nature et <strong>de</strong> la portée <strong>de</strong> cette décision.<br />

C'est le Conseil national <strong>de</strong> cette formation islamiste qui<br />

a, en effet, décidé <strong>de</strong> retirer son "soutien critique" au cabinet<br />

<strong>de</strong> M. Youssoufi <strong>pour</strong> se ranger dans l'opposition. Les arguments<br />

mis en avant à cet égard ne manquent sans doute pas<br />

d'intérêt : mo<strong>de</strong>stie <strong>de</strong>s réformes, immobilisme <strong>de</strong> l'action<br />

gouvernementale. Mais il faut bien voir que le PJD estime<br />

surtout qu'à mi-législature, il lui faut adopter <strong>un</strong>e autre posture.<br />

Depuis la nomination du gouvernement d'alternance,<br />

en mars 1998, le PJD avait adopté durant quelque trente mois<br />

<strong>un</strong>e attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> "soutien critique". Il ne pouvait s'opposer à<br />

<strong>un</strong> cabinet historique d'alternance constitué, <strong>pour</strong> <strong>un</strong>e bonne<br />

part, par <strong>de</strong>s partis issus du mouvement national dirigé <strong>de</strong><br />

surcroît par <strong>un</strong> parti comme l'USFP et <strong>un</strong> Premier ministre<br />

comme Me. Ab<strong>de</strong>rrahmane Youssoufi. Mais, dans le même<br />

temps, il ne pouvait pas pratiquer <strong>un</strong> "suivisme" inconditionnel<br />

à la remorque <strong>de</strong>s partis <strong>de</strong> la Koutla par exemple. Ne<br />

restait alors que cette formule médiane du "soutien critique"<br />

adoptée aussi d'ailleurs par le parti <strong>de</strong> l'Istiqlal.<br />

Avec <strong>un</strong> groupe parlementaire dans la première Chambre,<br />

le PJD avait <strong>un</strong>e trib<strong>un</strong>e et <strong>un</strong>e visibilité. L'affaire du fameux<br />

projet <strong>de</strong> plan d'intégration <strong>de</strong> la femme et la manifestation<br />

exceptionnelle <strong>de</strong> Casablanca du 12 mars <strong>de</strong>rnier avaient été<br />

du pain béni <strong>pour</strong> <strong>un</strong>e formation qui a pu ainsi faire la preuve<br />

<strong>de</strong> ses capacités d'organisation et <strong>de</strong> mobilisation. Tel était<br />

le (nouveau?) rapport <strong>de</strong> forces qui s'articulait au grand jour.<br />

Comment gérer cette situation? Les inviter à participer au<br />

gouvernement remanié d'il y a quatre semaines en y intégrant<br />

certains <strong>de</strong>s dirigeants <strong>de</strong> ce parti? Une telle procédure<br />

peut donner <strong>de</strong>s résultats avec <strong>un</strong>e formation comme le parti<br />

<strong>de</strong> l'Istiqlal prêt à tous les accommo<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s<br />

lustres; mais avec le PJD, elle se serait heurtée à <strong>un</strong>e porte<br />

close. Pourquoi?<br />

Parce que ce segment-là voit au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ou trois ministères<br />

à gérer durant <strong>de</strong>ux ans à peine et qu'il se préoccupe<br />

davantage <strong>de</strong> la carte politique et <strong>de</strong> l'articulation issues<br />

<strong>de</strong>s élections <strong>de</strong> 2002.<br />

À l'ancien schéma <strong>de</strong> notre système <strong>de</strong> partis – avec d'<strong>un</strong><br />

côté les formations issues du mouvement national et <strong>de</strong> l'autre<br />

celles nées <strong>de</strong>puis la "Marche Verte" – <strong>pour</strong>rait se substituer<br />

<strong>un</strong>e bipolarisation d'<strong>un</strong>e autre nature. Celle-ci mettrait en face<br />

et compétition tous les partis traditionnels actuels, toutes<br />

tendances confondues, et le PJD appuyé par les associations<br />

<strong>de</strong> la nébuleuse islamiste. Les élections partielles du 31 août<br />

<strong>de</strong>rnier ont déjà illustré ce clivage ; et nombreux sont ceux<br />

qui estiment que les élections <strong>de</strong> 2002 ne seront pas seulement<br />

celles <strong>de</strong> l'argent et <strong>de</strong> la démocratie mais aussi celles<br />

qui permettront <strong>de</strong> départager les candidats islamistes <strong>de</strong> tous<br />

les autres candidats. Cette évaluation est d'autant plus probante<br />

que d'ici <strong>de</strong>ux ans, la référence au mouvement national – qui<br />

est celle <strong>de</strong> l'USFP et du PI surtout – aura largement épuisé<br />

ses effets: parce qu'<strong>un</strong> <strong>de</strong>mi-siècle après, elle n'aura guère<br />

les mêmes vertus mobilisatrices; mais aussi du fait <strong>de</strong> la banalisation<br />

qu'impose, jour après jour, la gestion gouvernementale;<br />

enfin, parce que ce cabinet - à la différence <strong>de</strong> toutes<br />

les élections qui ont eu lieu <strong>de</strong>puis 1960 – ne <strong>pour</strong>ra pas ne<br />

pas être jugé sur son bilan <strong>de</strong> cabinet sortant...<br />

Si être démocrate c'est accepter le verdict <strong>de</strong>s urnes, il y<br />

a <strong>de</strong> quoi s'interroger sur les menées médiatiques "activistes"<br />

d'<strong>un</strong> certain microcosme jouant à se faire peur. Laissons les<br />

électeurs juger qui fait quoi et qui mérite la confiance. La<br />

diabolisation d'ores et déjà <strong>de</strong>s islamistes ne doit pas être <strong>un</strong><br />

ri<strong>de</strong>au <strong>de</strong> fumée visant à masquer les contradictions et les<br />

insuffisances <strong>de</strong> ceux qui ont aujourd'hui la charge gouvernementale.❏<br />

ADMINISTRATION<br />

Promotion interne <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> ampleur dans les rangs<br />

<strong>de</strong> la police<br />

LE RETOUR<br />

DE L’ESPOIR<br />

Si cette promotion <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> ampleur a eu<br />

<strong>un</strong> effet psychologique important parmi la<br />

police, il n’en <strong>de</strong>meure pas moins qu’il existe<br />

nombre <strong>de</strong> problèmes dont souffre la police<br />

marocaine. Les policiers en tenue sont<br />

les moins avantagés au niveau <strong>de</strong>s salaires<br />

et <strong>de</strong>s droits sociaux.<br />

Un vent <strong>de</strong> soulagement<br />

a soufflé dans<br />

les rangs <strong>de</strong> la police<br />

nationale après la promotion<br />

interne, tous gra<strong>de</strong>s<br />

confondus, décidée vendredi<br />

29 septembre par la direction<br />

générale <strong>de</strong> la sûreté<br />

nationale dirigée par<br />

Ab<strong>de</strong>lhafid Benhachem.<br />

C’est l’avancement le plus<br />

important qu’ait connu ce<br />

corps <strong>de</strong>puis 1967.<br />

En termes d’effectifs et<br />

par le nombre <strong>de</strong>s gradés.<br />

Près <strong>de</strong> 2000 fonctionnaires<br />

<strong>de</strong> la police ont pris du gra<strong>de</strong>.<br />

Les critères retenus dans<br />

cette évolution sont l’ancienneté,<br />

le mérite, les diplômes<br />

et la responsabilité.<br />

Ainsi, 11 divisionnaires<br />

sont-ils passés au gra<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

contrôleur général, 74 commissaires<br />

à celui <strong>de</strong> commissaire<br />

principal, 35 sont<br />

<strong>de</strong>venus commissaires <strong>de</strong><br />

police et 78 <strong>de</strong>s officiers <strong>de</strong><br />

police principale. Quant aux<br />

inspecteurs <strong>de</strong> police élevés<br />

au gra<strong>de</strong> d’inspecteurs principaux,<br />

ils sont au nombre<br />

<strong>de</strong> 687.<br />

D’officiers, 33 sont <strong>de</strong>venus<br />

officiers principaux,<br />

18 brigadiers chefs ont été<br />

promus officiers <strong>de</strong> paix.<br />

Parmi les brigadiers chefs,<br />

18 ont été promus officiers<br />

<strong>de</strong> paix, tandis que pas<br />

moins <strong>de</strong> 900 gardiens <strong>de</strong> la<br />

paix ont pris le gra<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

sous-brigadiers et 371 ont<br />

bénéficié <strong>de</strong> rang <strong>de</strong> brigadiers<br />

chefs et 288 <strong>de</strong> celui <strong>de</strong><br />

brigadiers…<br />

Les promotions ne<br />

concernent pas <strong>un</strong>iquement<br />

la police en tenue, les commandants<br />

<strong>de</strong> groupement et<br />

les commandants principaux,<br />

mais aussi les assistants<br />

<strong>de</strong> police (72 sont <strong>de</strong>venus<br />

assistants principaux)<br />

et les agents <strong>de</strong> police (26<br />

ont été hissés à l’échelon<br />

d’auxiliaires <strong>de</strong> police).<br />

Par ailleurs, Brahim<br />

Oussirou, qui a le gra<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

contrôleur général -le gra<strong>de</strong><br />

le plus élevé <strong>de</strong> la hiérarchie<br />

<strong>de</strong> police- a obtenu<br />

• Ab<strong>de</strong>lhafid Benhachem, directeur général <strong>de</strong> la DGSN.<br />

la fonction <strong>de</strong> préfet <strong>de</strong><br />

Casablanca qu’il exerce du<br />

reste <strong>de</strong>puis quelques années<br />

déjà. Respectivement<br />

commandant national <strong>de</strong>s<br />

CMI (Compagnie mobile<br />

d’intervention) et chef <strong>de</strong><br />

sûreté régionale d’El Jadida,<br />

Ahmed Abrouk et Ab<strong>de</strong>sslam<br />

Badani ont été promus,<br />

eux aussi, au rang <strong>de</strong> préfet.<br />

Décalage<br />

Si cette promotion <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong> ampleur a eu <strong>un</strong> effet<br />

psychologique important<br />

parmi la police, il n’en <strong>de</strong>meure<br />

pas moins qu’il existe<br />

nombre <strong>de</strong> problèmes<br />

dont souffre la police marocaine.<br />

Les policiers en tenue<br />

sont les moins avantagés<br />

au niveau <strong>de</strong>s salaires<br />

et <strong>de</strong>s droits sociaux.<br />

Ce qui est en décalage<br />

avec la dureté <strong>de</strong> leur tâche<br />

et la spécificité <strong>de</strong> leur fonction.<br />

Hommes <strong>de</strong> terrain représentant<br />

en <strong>un</strong>iforme l’autorité<br />

<strong>de</strong> l’État, ils sont en<br />

contact permanent avec le<br />

public et mobilisés en per-<br />

manence. Et <strong>pour</strong>tant, ils ne<br />

sont pas justement rétribués<br />

<strong>pour</strong> <strong>un</strong>e fonction qui est<br />

loin d’être <strong>un</strong>e sinécure.<br />

Salaires dérisoires, mutuelle<br />

<strong>de</strong>s moins efficaces, absence<br />

<strong>de</strong> clinique mutualiste<br />

<strong>pour</strong> les soins médicaux….<br />

Et <strong>pour</strong> les autres aspects<br />

sociaux, on ne connaît pas à<br />

la sûreté nationale <strong>un</strong> véritable<br />

COS, qui facilite à ses<br />

membres l’accès au logement,<br />

l’aménagement <strong>de</strong><br />

centres <strong>de</strong> repos <strong>pour</strong> familles<br />

ou <strong>de</strong> centres <strong>de</strong> vacances<br />

<strong>pour</strong> enfants.<br />

Quant aux conditions et<br />

aux moyens, il n’y a qu’à<br />

faire <strong>un</strong> tour <strong>de</strong> travail dans<br />

les commissariats <strong>pour</strong> se<br />

rendre <strong>de</strong> visu qu’elles sont<br />

déplorables… Il est temps<br />

<strong>de</strong> doter la police d’<strong>un</strong> statut<br />

spécial. Le directeur général<br />

<strong>de</strong> la DGSN en est<br />

conscient. Il est décidé à<br />

contribuer à l’amélioration<br />

<strong>de</strong>s conditions matérielles<br />

et morales <strong>de</strong>s policiers. ❏<br />

A.C.<br />

Maroc Hebdo International n° 434 - Du 6 au 12 Oct. 2000<br />

4<br />

© Ph. MHI


V U E D’ A I L L E U R S<br />

RACISMES ET LÂCHETÉS<br />

Par Ab<strong>de</strong>laziz DAHMANI<br />

Les mots les plus vils ne semblent<br />

plus atteindre nos dirigeants, parce<br />

qu’ils ont fait <strong>de</strong> la paix "<strong>un</strong>e<br />

stratégie coûte que coûte".<br />

Durant les temps morts <strong>de</strong>s épreuves <strong>de</strong> l'athlétisme <strong>de</strong>s JO <strong>de</strong><br />

Sydney, les caméras <strong>de</strong> NBC, chaîne américaine, détentrice <strong>de</strong> l'exclusivité<br />

<strong>de</strong>s jeux, se braquaient chaque fois sur le drapeau israélien,<br />

d'<strong>un</strong>e façon exclusive durant plusieurs jours.<br />

Auc<strong>un</strong> champ <strong>pour</strong> promouvoir l'image d'Israël n'est jamais mis <strong>de</strong><br />

côté, et toute l'agressivité, l'arrogance, le mépris, la puissance d'Israël,<br />

vient <strong>de</strong> l'aveuglement criminel <strong>de</strong> ses soutiens extérieurs, à leur tête<br />

les États Unis. Ce pays, dominé <strong>de</strong> l'intérieur par <strong>un</strong>e cinquième colonne<br />

au plus haut niveau a toujours, et, à <strong>de</strong>s variantes près, mobilisé<br />

sa force <strong>de</strong> frappe, ses médias, ses finances, ses infinies influences<br />

en faveur d'<strong>un</strong> Israël <strong>de</strong> plus en plus raciste que ce soit sous <strong>de</strong>s gouvernements<br />

<strong>de</strong> gauche ou <strong>de</strong> droite. Et Netanyahou, dont on annonce<br />

le proche retour, ou Ariel Sharon le boucher <strong>de</strong> Sabra et Chatilla, <strong>de</strong>rnier<br />

provocateur <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers carnages <strong>de</strong>s civils palestiniens, ne sont<br />

que <strong>de</strong>s caricatures <strong>de</strong> ce racisme triomphant <strong>de</strong>s maîtres <strong>de</strong> Tel Aviv.<br />

Surtout ne pas parler <strong>de</strong> "lobby israélien ou sioniste", vous allez fâcher<br />

quelques intellectuels qui vont vous accuser "d'antisémitisme", et<br />

vous allez voir la proche mise en marche Shoah-business <strong>pour</strong> couvrir<br />

les crimes à froid contre les civils et enfants palestiniens. Ma<strong>dame</strong><br />

Albright rectifie vite "... contre <strong>de</strong>s policiers palestiniens armés", armés<br />

<strong>de</strong> vieux clous, rappelant le combat <strong>de</strong>s indiens contre les armées<br />

US.<br />

Mais en multipliant les horreurs, l'assassinat délibéré <strong>de</strong>s enfants palestiniens,<br />

Israël perd chaque fois <strong>de</strong> sa superbe, <strong>de</strong> son auréole et elle<br />

rejoint les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ceux qui lui ont balisé le chemin <strong>de</strong> la<br />

Palestine: les nazis.<br />

Aujourd'hui, Israël se conduit <strong>de</strong> plus en plus comme <strong>un</strong> État raciste,<br />

à l'instar <strong>de</strong> l'Afrique du Sud <strong>de</strong> l'époque <strong>de</strong> l'apartheid, et sa fameuse<br />

démocratie s'arrête à ses citoyens juifs. Le reste n'est que racaille<br />

méprisable. Rappelez vous quelques bons mots, certains récents, <strong>de</strong> responsables<br />

israéliens jamais jugés <strong>pour</strong> propos racistes. Ehud Barak, en<br />

août, a traité les Arabes <strong>de</strong> "crocodiles toujours voraces" parce qu’ils<br />

réclament leurs droits sacrés. Le Rabin Ovadia Youssef, chef du Shas,<br />

parti gouvernemental, a qualifié, lui, les Arabes <strong>de</strong> “serpents”. Rafael<br />

Eytan, ex-chef <strong>de</strong> l'état-major <strong>de</strong> Tsahal, lui, s'est distingué par son<br />

raffinement, en désignant les arabes <strong>de</strong> "cafards" et Menehem Bégin,<br />

ex-premier ministre, a lui parlé <strong>de</strong> "bêtes féroces"... Cela rappelle le<br />

temps détestable <strong>de</strong> Hitler, dont le mépris raciste a conduit au plus<br />

grand drame <strong>de</strong> ce siècle finissant. Et les victimes d'hier <strong>de</strong> ce racisme<br />

abject <strong>de</strong>viennent les arrogants maîtres, avec <strong>un</strong> habillage plus acceptable,<br />

et sous la protection <strong>de</strong> la plus gran<strong>de</strong> puissance <strong>de</strong> la terre.<br />

Mais les mots les plus vils ne semblent plus atteindre nos dirigeants,<br />

parce que, faiblesse, ils ont fait <strong>de</strong> la paix "<strong>un</strong>e stratégie coûte que<br />

coûte", d'où les multiples recula<strong>de</strong>s.. et l'arrogance <strong>de</strong> plus en plus<br />

triomphante <strong>de</strong>s Israéliens, trop sûrs <strong>de</strong> leurs imp<strong>un</strong>ités. Mais l'histoire<br />

récente a vu, coup sur coup, tomber le mur <strong>de</strong> Berlin, et l'apartheid<br />

en Afrique du Sud. Israël ne se conduit guère mieux, à petite échelle,<br />

elle qui a fait <strong>de</strong> la valeur humaine la "chose" la plus sacrée. Pas la vie<br />

<strong>de</strong>s autres, vulgaires indigènes...<br />

Au racisme israélien, s'y ajoute <strong>un</strong>e certaine lâcheté, celle d'attaquer<br />

<strong>de</strong>s enfants en colère contre leurs occupants par <strong>un</strong>e armée coloniale,<br />

usant <strong>de</strong> tous les moyens <strong>de</strong> la super puissance utilisant les chars, les<br />

hélicoptères équipés <strong>de</strong> missiles, les armes à fragmentation, contre les<br />

jets <strong>de</strong> pierres. Le général Giora Eiland, commandant <strong>de</strong>s opérations<br />

militaires, a accusé Mohamed, enfant <strong>de</strong> 12 ans, assassiné dans les<br />

bras <strong>de</strong> son père, images qui ont bouleversé le mon<strong>de</strong>, comme ayant<br />

"<strong>un</strong> passé <strong>de</strong> lanceur <strong>de</strong> pierres". De quoi vomir <strong>de</strong> dégoût. Mais voila,<br />

Giora est israélien, protégé <strong>de</strong>s trib<strong>un</strong>aux et au Conseil <strong>de</strong> Sécurité<br />

par le veto US. Et on vous expliquera froi<strong>de</strong>ment qu'<strong>un</strong>e condamnation<br />

<strong>de</strong>s crimes d'Israël, avec la bénédiction américaine, serait désastreuse<br />

<strong>pour</strong> la candidature <strong>de</strong> Al Gore,...<br />

Au fait dans ce duo complice Israël–États Unis, on ne sait plus qui<br />

colonise qui, et même <strong>de</strong>s ambassa<strong>de</strong>urs US se transforment en serveurs<br />

<strong>de</strong> soupe <strong>de</strong> leur puissant protégé.<br />

Revenant aux jeux olympiques et au quatrième jour, la caméra US,<br />

suite probablement a <strong>un</strong> ras-le-bol, "trop c'est trop", a élargi son image<br />

fixe <strong>de</strong>s temps morts, tiens ! vers d'autres drapeaux, commençant<br />

par "i", comme Israël, <strong>pour</strong> accrocher les drapeaux <strong>de</strong> l'Irak et <strong>de</strong> l'Iran.<br />

C'est le résumé parfait <strong>de</strong> la politique <strong>de</strong> gribouille américaine.❏<br />

MISE AU NET<br />

Le Mouvement démocratique et social assainit<br />

ses rangs<br />

ARCHANE<br />

TAPE DANS LE TAS<br />

Le bureau politique du Mouvement démocratique et<br />

social opère <strong>un</strong>e opération <strong>de</strong> “nettoyage’’ dans ses<br />

rangs. Des exclusions et <strong>de</strong>s avertissements tombent.<br />

Les mis en cause auraient enfreint les règles <strong>de</strong><br />

discipline partisane. Certains ont présenté leur<br />

candidature sous d’autres couleurs <strong>pour</strong> les partielles.<br />

L’assainissement commence.<br />

• Mahmoud Archane secrétaire général du MDS.<br />

Jamais formation politique<br />

n’a autant focalisé<br />

l’attention que le MDS.<br />

Le mouvement démocratique<br />

et social créé par<br />

Mahmoud Archane. C’est<br />

peut-être <strong>pour</strong> cette raison<br />

qu’a auc<strong>un</strong>e action<br />

menée par le mouvement,<br />

auc<strong>un</strong>e décision prise par<br />

sa direction ne peut passer<br />

inaperçue.<br />

Et quand M. Archane<br />

assainit les rangs <strong>de</strong> son<br />

parti, cela ne peut qu’intéresser.<br />

Et à plus d’<strong>un</strong><br />

titre. C’est que d’abord,<br />

le MDS était considéré<br />

comme <strong>un</strong>e formation fabriquée<br />

par l’administration.<br />

Ensuite, c’est <strong>un</strong> parti<br />

qui a été investi par <strong>de</strong>s<br />

personnes dont l’objectif<br />

était <strong>de</strong> tirer profit <strong>de</strong>s privilèges<br />

que peut leur garantir<br />

le MDS. Décrié par<br />

ses détracteurs, M. Archane<br />

est resté imperturbable.<br />

Mieux, il ne cesse <strong>de</strong> dire<br />

sa disponibilité à affronter<br />

ses <strong>pour</strong>fen<strong>de</strong>urs.<br />

Et à mener sa barque tant<br />

bien que mal. C’est dans<br />

ce cadre que l’on peut inscrire<br />

les décisions qu’il a<br />

prises samedi 30 sep-<br />

tembre. Le bureau politique<br />

du MDS a décidé à<br />

l’<strong>un</strong>animité l’exclusion <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ses membres. Il<br />

s’agit <strong>de</strong> Mamo<strong>un</strong> Safa<br />

Alaoui ancien député et<br />

ex-prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la comm<strong>un</strong>e<br />

<strong>de</strong> Moulay Youssef<br />

<strong>de</strong> Casablanca et<br />

Ab<strong>de</strong>llah Abbad, prési<strong>de</strong>nt<br />

du conseil comm<strong>un</strong>al<br />

<strong>de</strong> Temara. Accusés d’enfreindre<br />

les règles <strong>de</strong> discipline,<br />

ils ont été exclus.<br />

En effet, ils n’ont pas<br />

respecté les consignes<br />

partisanes lors <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières<br />

opérations électorales.<br />

Par ailleurs, le bureau<br />

politique a décidé<br />

d’avertir <strong>de</strong>ux autres<br />

membres. Pour <strong>de</strong>s raisons<br />

similaires, mais certainement<br />

avec <strong>de</strong>s circonstances<br />

atténuantes. Il<br />

s’agit <strong>de</strong> Abed Chkail, ancien<br />

député d’Ain Atik à<br />

Fès et M. Chkarmou,<br />

membre du conseil comm<strong>un</strong>al<br />

<strong>de</strong>s Roches Noires.<br />

Les quatre sont membres<br />

du Bureau politique.<br />

La ré<strong>un</strong>ion <strong>de</strong> samedi<br />

<strong>de</strong> la direction du MDS a<br />

confirmé l’exclusion <strong>de</strong><br />

Allal Boulouiz et <strong>de</strong><br />

Mohamed Benzeroual.<br />

Les <strong>de</strong>ux étaient membres<br />

du bureau politique.<br />

Ces mesures sont <strong>de</strong>stinées<br />

à mettre <strong>un</strong> terme à<br />

<strong>de</strong>s pratiques très courantes<br />

dans les partis politiques.<br />

Des pratiques selon<br />

lesquelles le parti est<br />

avant tout considéré comme<br />

<strong>un</strong> tremplin <strong>pour</strong> décrocher<br />

<strong>un</strong> poste quelconque.<br />

Le cas du MDS<br />

est notoire. Plusieurs notables<br />

l’ont rejoint justement<br />

dans l’espoir d’accé<strong>de</strong>r<br />

à <strong>de</strong>s postes <strong>de</strong> responsabilité.<br />

Les temps ont<br />

changé. N’ayant rien vu<br />

venir, les mêmes notables<br />

ont rejoint le Mouvement<br />

national populaire au gouvernement<br />

qui fait partie<br />

du gouvernement…<br />

C’est dire que le parti<br />

<strong>de</strong> M. Archane ne veut<br />

plus rester cantonné dans<br />

<strong>un</strong> rôle <strong>de</strong> figurant, voire<br />

<strong>de</strong> formation d’appoint.<br />

L’assainissement opéré<br />

par le secrétaire général<br />

du MDS annonce-t-il <strong>un</strong>e<br />

nouvelle dynamique<br />

d’<strong>un</strong>e formation vouée<br />

aux gémonies. ❏ N. J.<br />

Maroc Hebdo International - n° 434 du 6 au 11 Oct. 2000<br />

6<br />

Ph. MHI


HUMANITAIRE<br />

Geste <strong>de</strong> solidarité du Maroc envers les peuples irakien et palestinien<br />

LES VOLS DE LA SOLIDARITÉ<br />

Le Maroc a toujours soutenu les peuples arabes.<br />

Sur le plan officiel tout comme populaire. Deux<br />

avions marocains ont été dépêchés, l’<strong>un</strong> à Ghazza,<br />

Le Maroc ne pouvait<br />

rester indifférent aux<br />

efforts déployés par la<br />

comm<strong>un</strong>auté internationale<br />

afin d’atténuer les souffrances<br />

du peuple irakien dont la si-<br />

Par Jamal CHIBLI<br />

tuation est plus qu’alarmante.<br />

Le meilleur moyen <strong>pour</strong><br />

y parvenir était <strong>de</strong> briser l’embargo<br />

imposé <strong>de</strong> manière injuste<br />

aux enfants <strong>de</strong> l’Irak.<br />

À l’initiative du comité marocain<br />

<strong>pour</strong> le soutien du<br />

peuple irakien, <strong>un</strong> avion marocain<br />

a atterri mardi 3 octobre<br />

à Bagdad avec à son<br />

bord <strong>un</strong>e ai<strong>de</strong> humanitaire<br />

sous forme <strong>de</strong> médicaments.<br />

Depuis la première guerre du<br />

Golfe en 1990, le peuple marocain<br />

n’a jamais cessé <strong>de</strong><br />

manifester sa solidarité avec<br />

les Irakiens. On se souvient<br />

toujours <strong>de</strong> la marche du million<br />

<strong>de</strong> personnes ayant défilé<br />

dans les artères <strong>de</strong> Rabat<br />

<strong>pour</strong> s’indigner <strong>de</strong>s agressions<br />

et <strong>de</strong>s massacres perpétrés<br />

contre le peuple irakien.<br />

Dix ans plus tard, les<br />

puissances mondiales, qui<br />

dictent les lois au sein du<br />

Conseil <strong>de</strong> sécurité <strong>de</strong>s<br />

Nations <strong>un</strong>ies, s’obstinent<br />

toujours à vouloir affamer les<br />

enfants <strong>de</strong> l’Irak, à les<br />

condamner à <strong>un</strong>e mort lente<br />

faute <strong>de</strong> médicaments et <strong>de</strong><br />

nourriture. Cherchant à minimiser<br />

l’impact <strong>de</strong>s gestes<br />

<strong>de</strong> solidarité <strong>de</strong> plus en plus<br />

nombreux, les États-Unis et<br />

leurs alliés <strong>de</strong>vront se soumettre<br />

à la volonté <strong>de</strong> centaines<br />

<strong>de</strong> millions <strong>de</strong> personnes<br />

désirant vivre dans <strong>un</strong><br />

mon<strong>de</strong> juste et en paix.<br />

Mépris<br />

L’initiative marocaine a<br />

été estimée à sa juste valeur<br />

par les responsables irakiens.<br />

Le vice-premier ministre irakien<br />

Tarek Aziz a souligné<br />

que cette démarche est d’<strong>un</strong>e<br />

gran<strong>de</strong> valeur symbolique<br />

aussi bien <strong>pour</strong> le peuple irakien<br />

que <strong>pour</strong> la comm<strong>un</strong>auté<br />

internationale. On <strong>pour</strong>rait<br />

dire la même chose <strong>pour</strong> les<br />

initiatives du Venezuela, <strong>de</strong><br />

la Russie, <strong>de</strong> la France, <strong>de</strong> la<br />

Jordanie, <strong>de</strong> la T<strong>un</strong>isie, entre<br />

autres. L’étau se resserre autour<br />

<strong>de</strong>s puissances mondiales<br />

qui veulent apparemment<br />

• Le vol <strong>de</strong> la Royal Air Maroc déchargeant les dons <strong>de</strong>stinés aux Irakiens à l’aéroport <strong>de</strong> Baghdad.<br />

anéantir tout <strong>un</strong> peuple. À force<br />

<strong>de</strong> vouloir mépriser les<br />

sentiments <strong>de</strong>s peuples, les<br />

Américains et leurs alliés finiront<br />

par se ranger dans le<br />

rang <strong>de</strong>s ennemis <strong>de</strong> la légalité<br />

internationale. Si le nou-<br />

COOPÉRATION<br />

Le Premier ministre<br />

Ab<strong>de</strong>rrahmane<br />

Youssoufi a effectué, les 4 et<br />

5 octobre 2000, <strong>un</strong>e visite officielle<br />

aux Pays-Bas, <strong>un</strong><br />

pays qui est arrivé à la tête<br />

<strong>de</strong>s investissements étrangers<br />

au Maroc en 1999. C’est<br />

dans ce sens que cette visite<br />

a été d’<strong>un</strong>e gran<strong>de</strong> importance<br />

<strong>pour</strong> le renforcement<br />

<strong>de</strong> cet acquis et la consolidation<br />

<strong>de</strong>s relations bilatérales<br />

avec <strong>un</strong> pays qui abrite<br />

plus <strong>de</strong> 220 mille personnes<br />

d’origine marocaine.<br />

Après avoir eu <strong>un</strong> têteà-tête<br />

à La Haye avec le<br />

Premier ministre néerlandais,<br />

Wim Kok, suivi d’<strong>un</strong>e conférence<br />

<strong>de</strong> presse conjointe, M.<br />

Youssoufi a été reçu par la<br />

reine Béatrice, avant d’être<br />

l’hôte d’<strong>un</strong> dîner offert par<br />

son homologue néerlandais.<br />

Dans leurs déclarations<br />

au cours <strong>de</strong> la conférence <strong>de</strong><br />

sur instructions royales, l’autre à Baghdad, sur<br />

initiative <strong>de</strong> la société civile. Pour apporter <strong>de</strong>s<br />

ai<strong>de</strong>s aux peuples palestinien et irakien.<br />

vel ordre mondial est venu<br />

notamment <strong>pour</strong> renforcer les<br />

droits humains, il est inadmissible<br />

<strong>de</strong> continuer à faire<br />

subir aux Irakiens les supplices<br />

<strong>de</strong> la famine et <strong>de</strong> la<br />

maladie.<br />

Combien d’enfants irakiens<br />

ren<strong>de</strong>nt l’âme tous les<br />

jours ? Les organisations humanitaires<br />

internationales ne<br />

parviennent plus à fournir <strong>de</strong>s<br />

chiffres exacts, tellement les<br />

décès sont nombreux. Il est<br />

Visite officielle du Premier ministre aux Pays-Bas<br />

TAPIS ROUGE<br />

POUR YOUSSOUFI<br />

presse, les <strong>de</strong>ux<br />

chefs <strong>de</strong> gouvernement<br />

ont affiché<br />

leur volonté d’aller<br />

<strong>de</strong> l’avant et d’accentuer<br />

les relationsdiplomatiques<br />

qui ne sont<br />

pas vraiment fortes.<br />

Ab<strong>de</strong>rrahmane<br />

Youssoufi est le<br />

premier Premier<br />

ministre marocain<br />

à se rendre en visite<br />

officielle aux<br />

Pays-Bas. Contrairement<br />

aux rapportspolitico-diplomatiques,<br />

les<br />

échanges économiques<br />

sont en nette<br />

progression, <strong>de</strong>puis pas<br />

mal <strong>de</strong> temps, M. Youssoufi<br />

a lancé <strong>un</strong> appel <strong>pour</strong> l’encouragement<br />

<strong>de</strong> la coopération<br />

entre les secteurs privés<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux pays afin <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r<br />

la même fréquence<br />

d’échanges économiques.<br />

L’intégration <strong>de</strong>s immigrés<br />

marocains a été, elle aussi,<br />

au centre <strong>de</strong>s discussions<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux hommes qui ap-<br />

© Ph. AFP<br />

grand temps d’arrêter le génoci<strong>de</strong>.<br />

Ces <strong>de</strong>rniers jours,<br />

d’ailleurs, le mon<strong>de</strong> suit avec<br />

consternation <strong>un</strong> génoci<strong>de</strong><br />

d’<strong>un</strong>e autre nature. L’armée<br />

israélienne n’hésite pas à<br />

abattre <strong>de</strong>s civils palestiniens.<br />

En tant que pays musulman<br />

et arabe, le Maroc a immédiatement<br />

condamné la barbarie<br />

perpétrée par les soldats<br />

<strong>de</strong> l’État hébreu. Sur instruction<br />

<strong>de</strong> SM le Roi Mohamed<br />

VI, <strong>un</strong> avion " C 130 " <strong>de</strong>s<br />

Forces armées royales s’est<br />

envolé jeudi <strong>pour</strong> Ghazza<br />

avec <strong>un</strong> chargement d’ai<strong>de</strong><br />

humanitaire <strong>de</strong>stiné au peuple<br />

palestinien qui en a tellement<br />

besoin, surtout sur le plan moral.<br />

Le geste <strong>de</strong> solidarité marocaine<br />

envers les peuples irakien<br />

et palestinien découle <strong>de</strong><br />

la préoccupation permanente<br />

du Royaume du sort <strong>de</strong> ses<br />

frères arabes et musulmans.<br />

Le Maroc confirme <strong>un</strong>e nouvelle<br />

fois son attachement à<br />

la légalité internationale et au<br />

respect <strong>de</strong>s droits humains.❏<br />

• Ab<strong>de</strong>rrahmane Youssoufi reçu par la Reine Béatrice <strong>de</strong>s Pays-Bas.<br />

précient le travail effectué<br />

dans ce domaine. Quoiqu’il<br />

reste beaucoup <strong>de</strong> choses à<br />

faire <strong>pour</strong> dépasser certains<br />

griefs dus à ce phénomène. ❏<br />

J.C.<br />

Maroc Hebdo International n° 434 - Du 6 au 12 oct. 2000<br />

7<br />

© Ph. AFP


JUSTICE<br />

Procès en appel du capitaine Mustapha Adib<br />

UNE AUDIENCE<br />

TENDUE<br />

Le capitaine Mustapha<br />

Adib a comparu mercredi<br />

et jeudi, 6 et 7 octobre<br />

2000, <strong>de</strong>vant le trib<strong>un</strong>al militaire<br />

“<strong>pour</strong> violation <strong>de</strong>s<br />

consignes militaires et outrage<br />

à l’armée’’. Adib, qui avait<br />

écopé en février d’<strong>un</strong>e<br />

condamnation à cinq ans <strong>de</strong><br />

prison, a fait appel. La cour<br />

suprême avait cassé, le 14<br />

juin <strong>de</strong>rnier, le premier jugement.<br />

Ce procès qui <strong>de</strong>vait<br />

s’ouvrir le l<strong>un</strong>di 4 octobre a<br />

été reporté <strong>de</strong> 48 heures à la<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’accusé qui attendait<br />

le retour <strong>de</strong> son avocat<br />

du Canada. Maître Ab<strong>de</strong>rrahim<br />

Jamai s’était déplacé<br />

justement à Ottawa <strong>pour</strong> recevoir<br />

au nom <strong>de</strong> son client<br />

le " prix <strong>de</strong> l’intégrité " qui<br />

lui a été décerné par<br />

Transprency International.<br />

Lors <strong>de</strong> la première audience,<br />

le je<strong>un</strong>e officier s’est<br />

présenté <strong>de</strong>vant les juges en<br />

tenue militaire. Chose qui a<br />

étonné le procureur du Roi<br />

PALMARÈS<br />

en affirmant que l’inculpé<br />

n’avait pas le droit <strong>de</strong> porter<br />

l’<strong>un</strong>iforme puisqu’il était radié<br />

<strong>de</strong> l’armée. L’avocat<br />

Hamadi Mani qui représentait<br />

le capitaine, a réfuté cette affirmation<br />

arguant que le jugement<br />

<strong>de</strong> la cour suprême a<br />

annulé la première condamnation.<br />

D’ailleurs, a enchaîné<br />

l’avocat, l’officier n’a jamais<br />

reçu <strong>de</strong> notification <strong>de</strong><br />

cette décision. D’autant, a-til<br />

ajouté, qu’Adib a été<br />

convoqué <strong>de</strong>vant ce trib<strong>un</strong>al<br />

en sa qualité <strong>de</strong> capitaine. Ce<br />

<strong>de</strong>rnier a refusé <strong>de</strong> se présenter<br />

<strong>de</strong>vant le trib<strong>un</strong>al en<br />

civil.<br />

Annulation<br />

Il s’en est suivi <strong>de</strong> longs<br />

débats entre les <strong>de</strong>ux avocats<br />

<strong>de</strong> la défense, Mes Hamadi<br />

et Jamai, et le procureur du<br />

Roi. Finalement le trib<strong>un</strong>al a<br />

ordonné que le capitaine Adib<br />

se présente le len<strong>de</strong>main en<br />

civil. Une décision qui a ir-<br />

Les résultats du prix Grand Atlas 2000<br />

• Mustapha Adib attend le verdict.<br />

LE DON DES AUTRES<br />

Consacré cette année<br />

aux beaux livres, le<br />

prix Grand Atlas a<br />

primé Daoud Aoulad-Syad<br />

et Ahmed Bouanani <strong>pour</strong> leur<br />

Territoires <strong>de</strong> l'instant.<br />

Dans <strong>un</strong>e cérémonie organisée<br />

samedi 1er octobre<br />

par l'ambassa<strong>de</strong> <strong>de</strong> France à<br />

Rabat, le jury, présidé par le<br />

romancier libanais Amin<br />

Maalouf, a attribué trois prix<br />

dans la catégorie <strong>de</strong> la traduction<br />

au poète Mohamed<br />

Bennis <strong>pour</strong> Un fleuve entre<br />

<strong>de</strong>ux enterrements, au romancier<br />

Bensalem Himmich<br />

<strong>pour</strong> Le savant et à l'essayiste<br />

Mohamed Kebli <strong>pour</strong><br />

L'État, l'autorité et l'espace<br />

au Maroc médiéval.<br />

Spécialement créé <strong>pour</strong> ai<strong>de</strong>r<br />

à la publication et à la diffusion<br />

en langue française<br />

d'œuvres susceptibles, par<br />

leur qualité littéraire et les<br />

thèmes retenus, d'intéresser<br />

<strong>un</strong> public français et francophone,<br />

le nouveau prix <strong>de</strong> la<br />

traduction a départagé les opinions.<br />

Certains ont apprécié<br />

cette initiative.<br />

D’autres, comme le poète<br />

marocain Ab<strong>de</strong>llatif Laâbi,<br />

ont été scandalisés. Ils avaient<br />

du mal à accepter le fait que<br />

ce soient les Français qui doivent<br />

traduire nos œuvres<br />

écrites en notre langue arabe.<br />

Récompense<br />

Pour la catégorie <strong>de</strong>s<br />

beaux livres, <strong>de</strong>s mentions<br />

spéciales ont été attribuées à<br />

Casablanca, mythes et figures<br />

d'<strong>un</strong>e aventure urbaine <strong>de</strong><br />

Monique Eleb et Jean Louis<br />

Cohen (éd. Belvisi/Hazan,<br />

Casa-2000) ainsi qu’ à<br />

L'Affiche orientaliste <strong>de</strong><br />

Ab<strong>de</strong>rrahmane Slaoui (éd.<br />

Malika, Casa-1997) <strong>pour</strong> la<br />

qualité <strong>de</strong> la collection et <strong>de</strong><br />

l'impression. Des mentions<br />

spéciales ont été attribuées à<br />

Hémorragie d'espace <strong>de</strong><br />

Hassan Lachgar (Imprimerie<br />

rapi<strong>de</strong>, Kenitra-1998), Le<br />

Livre <strong>de</strong> la perte <strong>de</strong><br />

Mohamed Aslim (ministère<br />

<strong>de</strong> la Culture), Discours et<br />

chagrin <strong>de</strong> Hassan Aourid<br />

(Dar al aman, 1998) et Le<br />

Maroc et l'Europe entre le<br />

quinzième et le dix-huitième<br />

siècles <strong>de</strong> Ab<strong>de</strong>lmajid<br />

Kaddouri (Centre culturel<br />

arabe, Casa 2000), dans la catégorie<br />

<strong>de</strong> la traduction.<br />

Au total, <strong>un</strong>e trentaine<br />

d'ouvrages étaient en lice <strong>pour</strong><br />

les prix <strong>de</strong> cette édition 2000,<br />

dotés chac<strong>un</strong> <strong>de</strong> 30.000 Dh.<br />

Créé en 1991 par l'ambassa<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> France à Rabat,<br />

• Amine Maâlouf prési<strong>de</strong>nt du jury.<br />

le prix Grand Atlas est <strong>de</strong>stiné<br />

à promouvoir et à récompenser<br />

la création d'ouvrages<br />

publiés par les éditeurs ma-<br />

©DR<br />

rité l’avocat Jamai qui n’a pas<br />

pesé ses mots: "on croit rêver<br />

car on vient d’assister à <strong>un</strong>e<br />

chose tout à fait extraordinaire.<br />

Un petit trib<strong>un</strong>al militaire<br />

qui annule <strong>un</strong>e décision<br />

<strong>de</strong> la cour suprême, qui est<br />

<strong>pour</strong>tant la plus haute instance<br />

judiciaire du pays. Ce<br />

n’est pas le mon<strong>de</strong> à l’envers,<br />

c’est la justice à l’envers"<br />

Rappelons que l’affaire du<br />

capitaine Adib a commencé<br />

quand il a dénoncé <strong>un</strong> trafic<br />

du gasoil dans la base<br />

d’Errachidia. À la suite duquel<br />

le patron <strong>de</strong> la base et<br />

<strong>un</strong>e vingtaine d’officiers ont<br />

été condamnés et radiés <strong>de</strong><br />

l’effectif <strong>de</strong> l’armée. Depuis,<br />

le capitaine a été muté à plusieurs<br />

reprises et a considéré<br />

ces décisions comme <strong>de</strong>s représailles<br />

<strong>pour</strong> avoir dénoncé<br />

la corruption. Il sera arrêté<br />

et condamné à cinq ans <strong>de</strong><br />

prison quand il fera <strong>de</strong>s déclarations<br />

à l’agence AFP et<br />

le journal Le Mon<strong>de</strong>.❏ H.B.<br />

rocains, éventuellement en<br />

co-édition avec <strong>de</strong>s éditeurs<br />

français. ❏<br />

T.C.<br />

Maroc Hebdo International n° 434 - Du 6 au 12 oct. 2000<br />

8<br />

©DR


DÉCRYPTAGE<br />

Première édition <strong>de</strong> l’émission Hadith Al Arbiaâ <strong>de</strong> Fatima Loukili sur 2M<br />

RETOUR AU BERCAIL<br />

Les téléspectateurs ont<br />

retrouvé Fatima<br />

Loukili, journaliste <strong>de</strong>s<br />

temps héroïques <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième<br />

chaîne qui nous épata <strong>un</strong><br />

instant. Un long moment ab-<br />

Par Amale SAMIE<br />

sente, Fatima Loukili avait<br />

opéré <strong>un</strong>e reconversion professionnelle<br />

partielle puisqu’elle<br />

n’a jamais quitté la<br />

comm<strong>un</strong>ication.<br />

Ab<strong>de</strong>laziz Meziane<br />

Belfkih est aussi <strong>un</strong>e vieille<br />

connaissance, <strong>un</strong> <strong>de</strong>s rares ministres<br />

technocrates réellement<br />

passionné par sa tâche<br />

au ministère <strong>de</strong> l’Équipement.<br />

Un homme clair et volontaire.<br />

Discret mais présent. Il<br />

avait même inauguré <strong>un</strong>e espèce<br />

<strong>de</strong> néo-comm<strong>un</strong>ication<br />

avec la presse, notamment lors<br />

<strong>de</strong>s crues mortelles d’El Hajeb<br />

ou à propos <strong>de</strong> l’autoroute<br />

Casablanca-El Jadida.<br />

Le changement, c’est bien,<br />

mais retrouver <strong>de</strong>s personnes<br />

NÉGOCIATIONS<br />

Les Européens veulent <strong>un</strong> accord sur la pêche avant le 30 novembre<br />

LES SOURCES DU MAL<br />

L’euphorie, déclenchée<br />

par <strong>de</strong>s déclarations<br />

optimistes <strong>de</strong> part et<br />

d’autre, laisse désormais place<br />

au doute et à la colère.<br />

Alors que l’on pensait que<br />

les négociations sont en nette<br />

progression, le ren<strong>de</strong>z-vous<br />

bruxellois a été acculé à<br />

l’échec. Le dossier <strong>de</strong> la<br />

pêche, le plus épineux dans<br />

l’histoire <strong>de</strong>s relations maroco-européennes,<br />

est condamné,<br />

par la force <strong>de</strong>s choses, à<br />

<strong>un</strong> inévitable retour à la case<br />

départ.<br />

En juillet <strong>de</strong>rnier, le commissaire<br />

européen à la pêche<br />

et à l’agriculture, Franz<br />

Fischler, s’était félicité <strong>de</strong>s<br />

progrès réalisés dans les discussions,<br />

à l’issue <strong>de</strong> la première<br />

rencontre <strong>de</strong>s experts<br />

tenue à Rabat. Néanmoins,<br />

M. Fischler était conscient<br />

que " le chemin vers <strong>un</strong> nouveau<br />

partenariat est long et<br />

difficile ". Mais pas au point<br />

<strong>de</strong> revivre le même scénario<br />

<strong>de</strong> 1996 où l’accouchement<br />

<strong>de</strong> l’ancien accord s’est fait<br />

dans la douleur. Effectuant le<br />

dignes d’estime, c’est<br />

mieux. Pourtant l’émission<br />

<strong>de</strong> Hadith Al Arbiâa <strong>de</strong><br />

Fatima Loukili, s’était attaqué<br />

à <strong>un</strong> trop gros morceau.<br />

Il fallait expliquer la<br />

réforme <strong>de</strong> l’enseignement<br />

qui fut <strong>de</strong> l’aveu même <strong>de</strong><br />

Mohamed Guessous, socialiste<br />

en acier, <strong>un</strong> énorme<br />

chantier qui est tout<br />

sauf parfait, tout sauf fini.<br />

Réforme<br />

Quant à M. Belfkih, il<br />

ne put que déplorer qu’on<br />

n’ait pu parler <strong>de</strong> cet immense<br />

sujet que sous certains<br />

aspects. La gratuité,<br />

l’arabisation, l’enseignement<br />

<strong>de</strong> tamazight, autant<br />

<strong>de</strong> sujets que Fatima<br />

Loukili ne pouvait pas<br />

abor<strong>de</strong>r en si peu <strong>de</strong> temps.<br />

Mais enfin, ce fut la première<br />

fois que les citoyens<br />

eurent droit au plaidoyer du<br />

plus important animateur <strong>de</strong> la<br />

Commission nommée par le<br />

souverain disparu.<br />

déplacement les 28 et 29 septembre<br />

<strong>de</strong>rnier à Bruxelles<br />

sur invitation <strong>de</strong> la commission<br />

européenne <strong>de</strong> la pêche<br />

et <strong>de</strong> l’agriculture, la délégation<br />

marocaine était partie<br />

avec l’idée d’écouter les nouvelles<br />

propositions <strong>de</strong><br />

l’Union européenne sur la<br />

formule <strong>de</strong> renouvellement<br />

<strong>de</strong> l’accord <strong>de</strong> pêche qui a<br />

expiré le 30 novembre 1999.<br />

La mission <strong>de</strong>s experts marocains<br />

était donc claire. Il<br />

n’était nullement question <strong>de</strong><br />

parvenir à <strong>un</strong> quelconque<br />

compromis.<br />

Blocage<br />

Alors que les Quinze <strong>de</strong><br />

l’Europe attendaient que cette<br />

ré<strong>un</strong>ion débouche sur <strong>un</strong><br />

règlement définitif du problème.<br />

Ils ont oublié <strong>de</strong><br />

prendre en considération que<br />

les négociateurs marocains<br />

n’étaient pas habilités à<br />

prendre <strong>un</strong>e telle décision.<br />

Pressé <strong>de</strong> trouver <strong>un</strong>e solution<br />

à ce dossier avant le<br />

premier anniversaire <strong>de</strong> l’expiration<br />

<strong>de</strong> l’accord <strong>de</strong> pêche,<br />

• Fatima Loukili. Un retour prometteur.<br />

Égal à lui-même, parfois<br />

narquois, comme le sont les<br />

gens <strong>de</strong> l’est, mo<strong>de</strong>ste, spirituel<br />

mais toujours rigoureux.<br />

M. Fischler est décidé à passer<br />

à la vitesse supérieure. Il<br />

veut se ré<strong>un</strong>ir d’urgence avec<br />

les responsables marocains<br />

afin <strong>de</strong> débloquer la situation.<br />

Ce qui ne sera pas chose facile.<br />

Le Maroc, qui veut préserver<br />

ses ressources halieutiques,<br />

reste attaché à <strong>un</strong> nouveau<br />

type <strong>de</strong> partenariat, alors<br />

que l’Union européenne désire<br />

reconduire le même accord<br />

sous <strong>un</strong>e forme déguisée.<br />

L’extraction est toujours<br />

à l’ordre du jour à Bruxelles.<br />

Est-ce par ces pratiques<br />

que l’Union européenne veut<br />

contribuer au développement<br />

du secteur <strong>de</strong> la pêche au<br />

Maroc? La surpêche a mis en<br />

péril les ressources halieutiques<br />

nationales. L’accord<br />

<strong>de</strong> 1996 permettait aux navires<br />

<strong>de</strong> l’UE <strong>de</strong> prélever <strong>de</strong>s<br />

quantités considérables <strong>de</strong><br />

poisson à haute valeur ajoutée.<br />

Selon le Centre marocain<br />

<strong>de</strong> conjoncture, ces quantités<br />

dépassaient largement les 200<br />

mille tonnes.<br />

Auc<strong>un</strong> écosystème au<br />

mon<strong>de</strong> ne peut supporter <strong>un</strong><br />

L’animatrice était dans son<br />

élément, parce que Fatimi<br />

Loukili est naturellement portée<br />

sur les questions d’ordre<br />

tel pillage. C’est <strong>pour</strong> cette<br />

raison que le Maroc a décidé<br />

<strong>de</strong> prendre en main ses<br />

propres richesses, tout en laissant<br />

la porte gran<strong>de</strong> ouverte<br />

<strong>de</strong>vant les Européens dans le<br />

cadre d’<strong>un</strong> partenariat rénové<br />

et équitable.<br />

Impatience<br />

Qualifiant la position marocaine<br />

lors <strong>de</strong> la rencontre<br />

<strong>de</strong> Bruxelles "d’insuffisante et<br />

d’inacceptable", M. Fischler<br />

dit ne pas comprendre ce que<br />

veulent au juste les<br />

Marocains. En fait, le gouvernement<br />

d’alternance souhaite<br />

la création <strong>de</strong> sociétés<br />

mixtes <strong>pour</strong> l’exploitation et<br />

la transformation afin <strong>de</strong> drainer<br />

<strong>de</strong> nouveaux investissements<br />

et générer <strong>de</strong> nouveaux<br />

emplois.<br />

Franz Fischler espérait annoncer<br />

<strong>un</strong>e bonne nouvelle<br />

aux ministres espagnol et portugais<br />

<strong>de</strong> la pêche qu’il a reçus<br />

le 2 octobre. Les<br />

Ibériques attendaient avec<br />

beaucoup d’attention la ré<strong>un</strong>ion<br />

avec les experts maro-<br />

Maroc Hebdo International n° 434- Du 6 au 12 oct.2000<br />

9<br />

social et culturel. Mais<br />

décidément, la réforme<br />

est <strong>un</strong> tel train <strong>de</strong> mesures,<br />

<strong>un</strong> tel élan vers <strong>un</strong>e<br />

autre culture <strong>de</strong> l’effort<br />

citoyen que Mme Loukili<br />

ne put qu’en convenir :<br />

<strong>de</strong>s émissions d’explications<br />

doivent <strong>de</strong>venir<br />

l’usage, avec retour régulier<br />

sur <strong>de</strong>s dossiers déjà<br />

abordés. À titre strictement<br />

personnel, j’ai noté<br />

que M. Belfkih tenait<br />

à abor<strong>de</strong>r la question <strong>de</strong><br />

la tamazight. Fatima<br />

Loukili n’avait pas le<br />

temps.<br />

Autant qu’<strong>un</strong>e émission<br />

qui sera globalement tout<br />

juste consistante, celleci<br />

n’aura pas dissipé mon<br />

inquiétu<strong>de</strong> personnelle :<br />

quand mes enfants auront-ils<br />

<strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> tamazight?<br />

À part cela,<br />

Fatima Loukili va se ro<strong>de</strong>r petit<br />

à petit puis elle saura trancher<br />

entre le secondaire et l’essentiel.❏.<br />

© Ph. MHI<br />

cains. L’avenir <strong>de</strong> milliers <strong>de</strong><br />

leurs pêcheurs était en jeu.<br />

Depuis l’expiration <strong>de</strong> l’accord<br />

<strong>de</strong> pêche, Madrid et<br />

Lisbonne sont au pied du<br />

mur. Les <strong>de</strong>ux capitales européennes<br />

ne parviennent<br />

plus à contrôler l’impatience<br />

<strong>de</strong>s pêcheurs au chômage.<br />

L’éventualité d’<strong>un</strong> retour<br />

<strong>de</strong> la flotte européenne dans<br />

les eaux marocaines est extrêmement<br />

redoutée par les<br />

professionnels marocains du<br />

secteur, à l’origine <strong>de</strong> la décision<br />

<strong>de</strong> non-renouvellement.<br />

Même l’idée <strong>de</strong> créer<br />

<strong>de</strong>s joint-ventures est rejetée<br />

par ces armateurs <strong>de</strong> crainte<br />

que leur constitution ne se<br />

fasse à leurs dépens.<br />

Dans la perspective <strong>de</strong>s<br />

prochaines négociations <strong>de</strong><br />

l’accord <strong>de</strong> partenariat<br />

Maroc-UE, prévues le 9 octobre<br />

au Luxembourg, les<br />

Européens ne manqueront<br />

pas d’accentuer leur pression.<br />

Le dossier <strong>de</strong> la pêche risque<br />

<strong>de</strong> se transformer en <strong>un</strong> bras<br />

<strong>de</strong> fer entre Rabat et<br />

Bruxelles. ❏ J.C.


ÉLECTION<br />

Saâd El Abassi, nouveau maire du Grand Casablanca<br />

UN FAUTEUIL<br />

PÉRILLEUX<br />

Après <strong>de</strong> multiples tractations marquées notamment<br />

par la valse <strong>de</strong>s candidats, Casablanca a élu,<br />

jeudi 5 octobre, son nouveau patron. Candidat<br />

<strong>un</strong>ique, Saâd El Abassi du RNI, par ailleurs prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> la comm<strong>un</strong>e <strong>de</strong> Sidi Belyout et récemment élu à<br />

la <strong>de</strong>uxième Chambre, succè<strong>de</strong> ainsi à Ab<strong>de</strong>lmoughit<br />

Visage souriant, menton<br />

droit, il est le seul à lever<br />

la main. Suite à<br />

l’annonce, ce jeudi 5<br />

octobre, au siège <strong>de</strong> la<br />

Par Ab<strong>de</strong>llah CHANKOU<br />

Wilaya <strong>de</strong> Casablanca, par le prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> la séance, le doyen <strong>de</strong>s élus<br />

le RNI Ab<strong>de</strong>lka<strong>de</strong>r Tanane, <strong>de</strong> l’ouverture<br />

<strong>de</strong>s candidatures à la prési<strong>de</strong>nce<br />

<strong>de</strong> la CUC. Saâd El Abassi du<br />

RNI, assis aux premières loges, est<br />

le prétendant <strong>un</strong>ique <strong>pour</strong> le poste <strong>de</strong><br />

patron <strong>de</strong> Casablanca. Au même moment,<br />

les conseillers USFP quittent<br />

bruyamment la salle, aux cris <strong>de</strong><br />

“Titrez et enregistrez la comm<strong>un</strong>auté<br />

urbaine”. Leurs collègues <strong>de</strong><br />

l’Istiqlal, sauf <strong>de</strong>ux conseillers, leur<br />

emboîtent le pas. Certains élus UC<br />

et RNI font <strong>de</strong> même. Bizarrement.<br />

Mascara<strong>de</strong><br />

Malgré cette désertion massive,<br />

le quorum est atteint: 89 présents sur<br />

170 membres que compte le conseil<br />

<strong>de</strong> la CUC dont quatre sont en prison,<br />

sept suspendus dont Mohamed<br />

Kemmou et <strong>un</strong>e vingtaine d’absents.<br />

On passe au vote. Une urne en<br />

Plexiglas est installée bien en vue juste<br />

en bas <strong>de</strong> la trib<strong>un</strong>e où siègent le<br />

secrétaire général <strong>de</strong> la Wilaya, Amal<br />

Benboubker, ainsi que le doyen et le<br />

benjamin <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> la CUC.<br />

On fait l’appel, dans <strong>un</strong> brouhaha assourdissant,<br />

<strong>de</strong>s électeurs qui prennent<br />

le bulletin <strong>de</strong> vote avant <strong>de</strong> se<br />

diriger vers l’isoloir adossé à <strong>un</strong>e<br />

poutre. Apparemment, le déroulement<br />

du scrutin intéresse peu <strong>de</strong> mon<strong>de</strong>.<br />

La majorité <strong>de</strong> l’assistance a quitté<br />

la salle <strong>pour</strong> se masser dans le patio<br />

<strong>de</strong> la Wilaya où se sont formés <strong>de</strong><br />

petits groupes. Les discussions vont<br />

bon train sur la “mascara<strong>de</strong> qui est en<br />

train <strong>de</strong> se jouer”, les déclarations<br />

fusent <strong>de</strong>vant les caméras. Les élus<br />

USFP, Brahim Rachidi, Abdallah<br />

Cherkaoui et Tahar Jalal, ainsi que<br />

ceux <strong>de</strong> l’Istiqlal, notamment<br />

Ab<strong>de</strong>rrazak Afilal, donnent libre<br />

cours à leurs commentaires rageurs.<br />

Qui fustige la gangrène qui mine<br />

Casablanca, qui ergote sur l’illusion<br />

du changement. Un élu USFP <strong>de</strong> la<br />

comm<strong>un</strong>e <strong>de</strong>s Roches Noires,<br />

Ab<strong>de</strong>sslam Jebbour, se distingue en<br />

<strong>de</strong>mandant à Ab<strong>de</strong>rrahmane<br />

Youssoufi <strong>de</strong> démissionner <strong>de</strong> la primature<br />

puisque, à ses yeux, “le Maroc<br />

nouveau n’a rien <strong>de</strong> neuf”. Vers 17<br />

heures 15, Saâd El Abassi, fraîchement<br />

élu à la <strong>de</strong>uxième Chambre, a<br />

été porté à la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong><br />

Casablanca sur le score <strong>de</strong> 56 voix<br />

favorables et 33 bulletins nuls, soit<br />

environ <strong>un</strong> tiers <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> la<br />

CUC. Victoire par défaut. Dans <strong>un</strong>e<br />

ambiance diffuse et confuse.<br />

Capharnaüm<br />

On aura tout vu et entendu à l’occasion<br />

<strong>de</strong> l’élection du nouveau prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> Casablanca. Que <strong>de</strong>s choses<br />

époustouflantes. Les volte-face aussi<br />

inexpliquées que troublantes, la<br />

valse permanente <strong>de</strong>s candidats, les<br />

appétits féroces <strong>de</strong> certains, l’indécision<br />

totale <strong>de</strong>s partis politiques, la<br />

priorité aux candidatures sonnantes<br />

et trébuchantes, les marchandages et<br />

autres conciliabules en coulisses. Une<br />

Slimani, <strong>de</strong>stitué <strong>de</strong>ux semaines plus tôt. Homme<br />

d’affaires prospère, qui a fait fort<strong>un</strong>e dans les assurances,<br />

M. El Abassi a du pain sur la planche.<br />

Voyage au bout d’<strong>un</strong>e élection où les partis politiques<br />

ont montré, encore <strong>un</strong>e fois, leur vrai visage.<br />

Lamentable.<br />

• Saâd El Abassi. Inconnu jusqu’ici du mon<strong>de</strong> politique.<br />

épithète <strong>pour</strong> qualifier la situation:<br />

Lamentable. Tout au long <strong>de</strong> ce<br />

feuilleton <strong>de</strong> série C où le ridicule a<br />

pris le <strong>de</strong>ssus, on n’a pas vu <strong>un</strong> chef<br />

<strong>de</strong> parti ou <strong>un</strong>e figure politique<br />

prendre position face à ce capharnaüm<br />

ou à tout le moins faire <strong>un</strong>e déclaration<br />

publique. Le gouvernement<br />

n’a pas, non plus, jugé utile <strong>de</strong> s’exprimer<br />

sur ce dossier. L’autorité locale,<br />

<strong>de</strong> son côté, muette, a laissé faire. Un<br />

silence assourdissant.<br />

Tout <strong>de</strong> même, c’est <strong>de</strong> l’avenir<br />

<strong>de</strong> la plus gran<strong>de</strong> ville du Royaume<br />

qu’il s’agit. Même <strong>un</strong> bourg poussiéreux<br />

aurait mérité <strong>un</strong> certain intérêt.<br />

Si ce n’est pas <strong>de</strong> la déliquescence,<br />

cela lui ressemble beaucoup.<br />

Face à cette démission, les manœuvres<br />

en coulisses ont régné en<br />

maîtres. Des petites manœuvres. Des<br />

petites ambitions. Des petits calculs.<br />

Pauvre ville.<br />

L’agitation a redoublé d’intensité,<br />

toujours dans l’<strong>un</strong><strong>de</strong>rgro<strong>un</strong>d, pendant<br />

le week-end du 29 septembre au<br />

1er octobre. Contre qui complote-ton<br />

? Ouadie Benabdallah, prési<strong>de</strong>nt<br />

RNI <strong>de</strong> la comm<strong>un</strong>e d’Anfa, le premier<br />

candidat à être désigné par son<br />

Maroc Hebdo International n° 434 - Du 6 au 12 oct. 2000<br />

10<br />

© Ph. Beddir<br />

parti <strong>pour</strong> la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la CUC,<br />

a été brutalement débarqué l<strong>un</strong>di 2<br />

octobre par le coordonnateur du parti<br />

à Casablanca, Ahmed Laski, avec<br />

le concours actif <strong>de</strong> Mohamed<br />

Bentaleb, bras droit <strong>de</strong> Ahmed<br />

Osman. Ce ne sera plus Ouadie<br />

Benabdallah, mais Saâd Al Abassi,<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la comm<strong>un</strong>e <strong>de</strong> Sidi<br />

Belyout, jusqu’ici inconnu du mon<strong>de</strong><br />

politique. Ainsi en a décidé le parti<br />

<strong>de</strong> Ahmed Osman. Celui-ci n’a pas<br />

expliqué ce revirement. Vouloir expliquer<br />

<strong>un</strong>e évi<strong>de</strong>nce relève <strong>de</strong> l’ignorance.<br />

Une chose est sûre : M. Al<br />

Abbassi est <strong>un</strong> homme d’affaires<br />

prospère, alors que M. Benabdallah<br />

n’est qu’architecte <strong>de</strong> son état. Les<br />

élections c’est comme <strong>un</strong>e course <strong>de</strong><br />

fond, il faut avoir du souffle et surtout<br />

<strong>de</strong>s ressources.<br />

Furie<br />

L’UC, elle, a souffert le martyre<br />

dans cette affaire. Les ré<strong>un</strong>ions ont<br />

commencé <strong>de</strong>puis jeudi 28 septembre.<br />

Les débats s’enlisent et s’éternisent<br />

sur fond <strong>de</strong> querelles intestines. Cinq<br />

candidats veulent absolument tous<br />

briguer le poste. Et chac<strong>un</strong> est soutenu


ÉLECTION<br />

par <strong>un</strong> clan en furie. Impossible <strong>de</strong><br />

s’entendre sur <strong>un</strong> nom. Ab<strong>de</strong>llatif<br />

Semlali, le lea<strong>de</strong>r du parti, n’a pas pu<br />

trancher face aux appétits <strong>de</strong>s <strong>un</strong>s et<br />

<strong>de</strong>s autres et imposer <strong>un</strong> candidat présentable.<br />

Entre Mustapha Sabik,<br />

Ab<strong>de</strong>lmajid Bennis, Houcine<br />

Haddaoui, Mohamed Jbiel et<br />

Mohamed Labsir, à qui donner son<br />

onction ? Ce <strong>de</strong>rnier avait apparemment<br />

les faveurs <strong>de</strong> la direction du<br />

parti, mais les élus UC <strong>de</strong> Casablanca,<br />

brutalement remontés contre leur collègue,<br />

se sont vigoureusement opposés<br />

à sa candidature, menaçant <strong>de</strong><br />

quitter les rangs du parti au cas où il<br />

serait dans la course. Du coup, les<br />

choses échappent à M. Semlali, qui<br />

a promis <strong>de</strong> donner <strong>un</strong>e conférence <strong>de</strong><br />

presse explosive, l<strong>un</strong>di 9 ou mardi<br />

10 octobre. Que <strong>pour</strong>rait révéler le<br />

patron <strong>de</strong> l’UC, sinon les turpitu<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> son propre parti ?<br />

Jusqu’à mercredi matin, soit la<br />

veille du grand ren<strong>de</strong>z-vous, l’UC<br />

n’avait pas <strong>de</strong> candidat. Dans la soirée,<br />

le nom <strong>de</strong> Houcine Haddaoui circule,<br />

relayé par la rumeur. Il est donné<br />

comme le cheval gagnant <strong>de</strong> l’UC,<br />

l’homme passablement outillé <strong>pour</strong><br />

affronter la force <strong>de</strong> persuasion du<br />

candidat RNI. Contacté par nos soins,<br />

l’intéressé dément. “Je ne peux pas<br />

me présenter à la <strong>de</strong>rnière minute.<br />

Je suis prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la comm<strong>un</strong>e <strong>de</strong><br />

Bouchentouf. Cela me suffit”, explique-t-il<br />

sur le ton <strong>de</strong> la fermeté. À<br />

ce moment-là, <strong>un</strong> dîner ré<strong>un</strong>issait,<br />

sans leur lea<strong>de</strong>r, les élus UC <strong>de</strong> la ville<br />

chez Noureddine Bergaâ, conseiller<br />

à la <strong>de</strong>uxième Chambre. C’est la ré<strong>un</strong>ion<br />

<strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière chance. Objectif:<br />

se mettre d’accord sur <strong>un</strong> nom et sauver<br />

l’honneur d’<strong>un</strong>e formation qui<br />

part en quenouille. Finalement,<br />

Mustapha Sabik, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la comm<strong>un</strong>e<br />

<strong>de</strong> Ben-Msik, combattu au début<br />

par les siens, accepte <strong>de</strong> se présenter.<br />

Le jour du scrutin, vers 14<br />

heures, il est invité à se désister.<br />

Secrets<br />

Un homme a joué dès le début <strong>un</strong><br />

rôle capital dans la bataille <strong>de</strong><br />

Casablanca, Mohamed Abied.<br />

Appelé à la rescousse par ses amis, il<br />

est revenu au-<strong>de</strong>vant <strong>de</strong> la scène locale<br />

spécialement <strong>pour</strong> ce dossier -il<br />

s’est retiré <strong>de</strong>puis quelque temps dans<br />

sa gran<strong>de</strong> ferme <strong>de</strong> Marrakech où il<br />

fait du goutte-à-goutte. Aidé efficacement<br />

dans cette tâche par Abdallah<br />

Firdaous, M. Abied connaît l’importance<br />

stratégique <strong>de</strong> Casablanca et<br />

les secrets <strong>de</strong> sa gestion opaque <strong>pour</strong><br />

en avoir été le patron <strong>de</strong> 1983 à 1993<br />

avant que le flambeau ne soit passé<br />

à Ab<strong>de</strong>lmoughit Slimani.<br />

Mais les dirigeants <strong>de</strong> l’UC ne tar<strong>de</strong>ront<br />

pas à se résoudre à cette<br />

sombre perspective : La CUC est en<br />

train <strong>de</strong> leur échapper sérieusement<br />

au profit du RNI <strong>de</strong> Ahmed Osman<br />

<strong>pour</strong> avoir tergiversé et tardé à trancher.<br />

Ils doivent se contenter, en<br />

échange <strong>de</strong>s voix UC accordées à<br />

Saâd El Abassi, du poste <strong>de</strong> premier<br />

vice-prési<strong>de</strong>nt <strong>pour</strong> Houcine<br />

Haddaoui et <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> 2ème viceprési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>pour</strong> Mohamed Jbiel, pré-<br />

si<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la comm<strong>un</strong>e <strong>de</strong> Moulay<br />

Rachid. Quant à la 3ème et 4ème vice-prési<strong>de</strong>nce,<br />

elles sont revenues<br />

respectivement au PND Saïd Tadlaoui<br />

et au RNI Ouadie Benab<strong>de</strong>llah. Cela<br />

sent le marchandage. Un membre UC<br />

en colère déclare: “Les dirigeants <strong>de</strong><br />

l’UC qui se sont occupés <strong>de</strong>s candidatures<br />

doivent démissionner du parti<br />

puisqu’ils ont échoué lamentablement<br />

à présenter <strong>un</strong> candidat à cette<br />

élection”, Il ajoute : “L’UC n’a<br />

rien compris au film. Elle a cru jusqu’au<br />

bout qu’elle <strong>pour</strong>rait rempiler<br />

<strong>pour</strong> la gestion <strong>de</strong> Casablanca après<br />

l’avoir contrôlée pendant plus <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux décennies. Pour quel résultat, finalement?<br />

Un désastre”.<br />

L’Istiqlal, quant à lui, avançait ti-<br />

mi<strong>de</strong>ment, souvent en zigzaguant,<br />

vers le <strong>fauteuil</strong> le plus en vue <strong>de</strong> la<br />

métropole. Ahmed Kadiri allait en<br />

répétant qu’il est bien vu <strong>pour</strong> cette<br />

élection, avant que son collègue<br />

Ab<strong>de</strong>sslam Koui<strong>de</strong>r ne réussisse à le<br />

doubler. Celui-ci était le candidat istiqlalien<br />

et le favori dans cette course<br />

jusqu’à mardi soir. Il ne le sera<br />

plus.<br />

Le len<strong>de</strong>main, M. Koui<strong>de</strong>r se retrouve<br />

dans <strong>un</strong>e ré<strong>un</strong>ion <strong>de</strong>s élus du<br />

RNI à Casablanca <strong>pour</strong> les assurer<br />

<strong>de</strong> son soutien à la prési<strong>de</strong>nce.<br />

Ab<strong>de</strong>rrazak Afilal reprend les choses<br />

en main et convoque sur instruction<br />

<strong>de</strong> son parti, tard dans la nuit du mercredi<br />

4 octobre, <strong>un</strong>e ré<strong>un</strong>ion avec<br />

l’USFP locale, à l’issue <strong>de</strong> laquelle<br />

Maroc Hebdo International n° 434 - Du 6 au 12 oct. 2000<br />

11<br />

l’Istiqlal se rallie à la position <strong>de</strong> son<br />

partenaire <strong>de</strong> la Koutla, à savoir le<br />

boycott <strong>de</strong> l’élection. Lors <strong>de</strong> la <strong>de</strong>stitution<br />

<strong>de</strong> Ab<strong>de</strong>lmoughit Slimani,<br />

jeudi 14 septembre, le parti <strong>de</strong> Abbas<br />

El Fassi n’a pas adopté la position <strong>de</strong><br />

l’USFP qui a préféré s’abstenir.<br />

Cependant, l’Istiqlal était en négociation<br />

avec le RNI jusqu’à la <strong>de</strong>rnière<br />

minute.<br />

Les négociations ont apparemment<br />

échoué. D’où le repli stratégique<br />

<strong>de</strong> l’Istiqlal <strong>pour</strong> tirer son<br />

épingle du jeu et jouer comme son<br />

allié les vierges effarouchées.<br />

Ab<strong>de</strong>lmoughit Slimani est parti.<br />

Sâad El Abassi a débarqué. Quant à<br />

l’avenir <strong>de</strong> Casablanca, il est plus que<br />

jamais incertain.❏


COUVERTURE<br />

L’armée israélienne massacre la population palestinienne<br />

L’ÉTAT ASSASSIN<br />

L'arrivage <strong>de</strong> la mort par casca<strong>de</strong>s d'images laissait<br />

très peu <strong>de</strong> place au remo<strong>de</strong>lage édulcorant<br />

et au commentaire ambigu. Le mon<strong>de</strong> entier a pu<br />

admirer le courage <strong>de</strong>s fantassins cuirassés <strong>de</strong><br />

Tsahal, affrontant <strong>de</strong> redoutables adolescents ar-<br />

L'homme le plus gradé d'Israël<br />

a du mal à passer <strong>pour</strong> <strong>un</strong> dur.<br />

Après avoir gagné ses galons<br />

en assassinant <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs palestiniens<br />

dans leur lit, ou <strong>de</strong>s villageois libanais<br />

dans leur sommeil, Ehud Barak, jouf-<br />

Par Ab<strong>de</strong>llatif MANSOUR<br />

flu, bedonnant et passablement goitreux,<br />

para<strong>de</strong> sa petite silhouette victorieuse<br />

<strong>de</strong> tueur d'enfants aux mains<br />

nus.<br />

Depuis jeudi 28 septembre, les<br />

soldats israéliens, avec gilets pareballes<br />

et fusils d'assaut, retranchés<br />

<strong>de</strong>rrière leurs chars, comme s'ils montaient<br />

sur le front <strong>de</strong> Monte Cassino,<br />

tirent les adolescents palestiniens<br />

comme <strong>de</strong>s lapins. Un massacre en direct.<br />

L'ogre israélien a besoin <strong>de</strong> sang<br />

palestinien. Le public du média-planète,<br />

lui, a besoin d'images dures et<br />

<strong>de</strong> sensations fortes. Les <strong>un</strong>s et les<br />

autres ont été servis. Du sang à la <strong>un</strong>e<br />

<strong>de</strong> la presse, du sang en ouverture <strong>de</strong>s<br />

journaux télévisés. Un enfant qui<br />

meurt dans les bras <strong>de</strong> son père sous<br />

l'œil impassible <strong>de</strong> la caméra, c'est<br />

autrement plus fort que le feuilleton<br />

mièvre <strong>de</strong>s otages <strong>de</strong> l'île <strong>de</strong> Jolo. Les<br />

lobbies sionistes qui contrôlent les<br />

médias <strong>de</strong> par le mon<strong>de</strong>, n'ont rien<br />

pu faire, cette fois-ci. L'arrivage <strong>de</strong><br />

la mort par casca<strong>de</strong>s d'images laissait<br />

très peu <strong>de</strong> place au remo<strong>de</strong>lage<br />

édulcorant et au commentaire ambigu.<br />

Le mon<strong>de</strong> entier a pu admirer le<br />

courage <strong>de</strong>s fantassins cuirassés <strong>de</strong><br />

Tsahal, affrontant <strong>de</strong> redoutables adolescents<br />

armés <strong>de</strong> pierres.<br />

Distinguo<br />

Indignation graduée dans les chancelleries<br />

européennes, gêne dans le<br />

département d'État américain, compassion<br />

timi<strong>de</strong>ment balbutiée dans<br />

les temples politiques arabes. Jacques<br />

Chirac, il faut le dire, a eu la réaction<br />

la plus digne et les mots les plus justes.<br />

"On ne combat pas l'émotion d'<strong>un</strong><br />

peuple avec <strong>de</strong>s blindés". Lionel<br />

Jospin, lui, n'arrive toujours pas à distinguer<br />

<strong>un</strong> terroriste d'<strong>un</strong> résistant à<br />

l'occupation. Par contre, il est parvenu<br />

à faire <strong>un</strong> subtil distinguo entre<br />

Ariel Sharon et l'État d'Israël. Chaque<br />

fois qu'il intervient sur le Proche-<br />

Orient, le Premier ministre français est<br />

complètement à côté <strong>de</strong> la plaque. Il<br />

est vrai que le chef du Likoud n'est pas<br />

membre du gouvernement, mais le<br />

plus macabre <strong>de</strong>s généraux israéliens,<br />

lui, est intégralement constitutif <strong>de</strong><br />

l'État terroriste d'Israël.<br />

Avec ses compères, Menahim<br />

Begin et Itshak Shamir, autres criminels<br />

<strong>de</strong> guerre et <strong>de</strong> paix, Sharon<br />

a reproduit au détriment du peuple<br />

més <strong>de</strong> pierres. Avec ses compères, Menahim Begin<br />

et Itshak Shamir, autres criminels <strong>de</strong> guerre et <strong>de</strong><br />

paix, Sharon a reproduit au détriment du peuple<br />

palestinien le modèle nazi <strong>de</strong>s bourreaux exterminateurs<br />

<strong>de</strong>s juifs.<br />

• Jamal Dorrah a vu son fils, Mohamed, mourir sous les balles <strong>de</strong>s militaires israéliens.<br />

• Mohamed Youssef Abou Assi, 12 ans, mort sur le coup d’<strong>un</strong>e balle dans le cœur.<br />

palestinien le modèle nazi <strong>de</strong>s bourreaux<br />

exterminateurs <strong>de</strong>s juifs. Kafr<br />

Kacem, Dir Yassine, Sabra et Chatila,<br />

autant <strong>de</strong> crimes notoires contre l'humanité,<br />

qui ponctuent la carrière sanglante<br />

<strong>de</strong>s généraux génocidaires<br />

d'Israël. Que l'on se dise bien qu'Israël<br />

a été bâti sur les cadavres <strong>de</strong>s civiles<br />

palestiniens. Cette vérité-là, les<br />

Palestiniens en particulier, les Arabes<br />

et les Musulmans en général, ne l'ou-<br />

Maroc Hebdo International n° 434 - Du 6 au 12 oct. 2000<br />

12<br />

blieront jamais. Le <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> mémoire<br />

n'est pas <strong>un</strong>e exclusivité juive.<br />

Revenons à Paris. Chirac se démène.<br />

Il veut <strong>pour</strong> la France <strong>un</strong> rôle<br />

majeur au Proche-Orient. Il fait plusieurs<br />

fois les marches <strong>de</strong> l'Élysée<br />

<strong>pour</strong> recevoir Ehud Barak, Yasser<br />

Arafat et Ma<strong>de</strong>leine Albright. On se<br />

salue, on s'évite, on s'ignore.<br />

L'Israélien est crispé, faussement arrogant<br />

et immensément faux. Le<br />

© Ph. AFP<br />

© Ph. AFP


© Ph. AFP<br />

COUVERTURE<br />

• Scène insoutenable d’<strong>un</strong> assassinat odieux commis par les militaires israéliens.<br />

Palestinien est nerveux, physiquement<br />

usé, décidé à ne cé<strong>de</strong>r, comme<br />

d'habitu<strong>de</strong>, qu'en <strong>de</strong>rnière limite. On<br />

lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra, <strong>un</strong>e fois encore, <strong>de</strong><br />

mettre <strong>un</strong> terme à la colère <strong>de</strong> son<br />

peuple.<br />

Insolence<br />

La maison <strong>de</strong> l'ambassa<strong>de</strong>ur américain<br />

se transforme en camp David<br />

parisien. Ma<strong>de</strong>leine Albright parvient<br />

à ré<strong>un</strong>ir Barak et Arafat. Ils se<br />

rencontrent, se parlent même, le<br />

temps d'<strong>un</strong> intermè<strong>de</strong> d'images soft<br />

<strong>pour</strong> les télévisions, et se séparent.<br />

Sur le terrain, la ron<strong>de</strong> mortuaire<br />

continue.<br />

Les enfants <strong>de</strong> l'Intifada et leurs<br />

petits frères <strong>de</strong> douze-quatorze ans ne<br />

croient plus à ces interminables<br />

conciliabules à grand spectacle, qui<br />

n'aboutissent à rien. La polémique<br />

sur la commission d'enquête internationale<br />

<strong>pour</strong> définir les responsabilités<br />

dans <strong>un</strong> massacre à sens<br />

<strong>un</strong>ique, ne les intéressent pas.<br />

D'ailleurs à Paris, ils parlent <strong>de</strong> cessez-le-feu.<br />

Or, les enfants palestiniens n'ont<br />

<strong>pour</strong> armes que <strong>de</strong>s pierres. Ils ne<br />

sont donc pas concernés. Ils sont plus<br />

les enfants <strong>de</strong> Cheikh Yassine et du<br />

mouvement Hamas que <strong>de</strong> Arafat et<br />

du Fatah. Ils tutoient la mort avec insouciance<br />

et interpellent le mon<strong>de</strong><br />

avec <strong>un</strong>e extrême insolence.<br />

Entre <strong>de</strong>ux accrochages et trois<br />

enterrements, ils font <strong>de</strong> l'humour.<br />

Que vaut <strong>un</strong>e vie palestinienne au<br />

jour d'aujourd'hui? Moins qu'<strong>un</strong> baril<br />

<strong>de</strong> pétrole, surtout au cours actuel.<br />

La Ligue arabe tient le compte.<br />

Il y aura <strong>un</strong>e prière <strong>pour</strong> nous, le vendredi,<br />

dans toutes les mosquées. Nous<br />

aussi, nous prierons <strong>pour</strong> tous nos<br />

frères arabes, leurs petits chefs et<br />

leurs grands gouvernements. Ce sera<br />

la prière <strong>de</strong> l'absent.<br />

Humour <strong>de</strong> dépit, humour <strong>de</strong><br />

désespoir. Ça continue. Il nous fau-<br />

dra, nous autres Palestiniens, transférer<br />

notre dossier <strong>de</strong> l'ONU à<br />

l'UNESCO. L'institution culturelle<br />

<strong>pour</strong>rait mieux nous protéger en nous<br />

déclarant "espèce humaine menacée<br />

d'extinction". Mieux vaut <strong>un</strong> aborigénat<br />

<strong>de</strong> survie, dans <strong>de</strong>s réserves à<br />

l'indienne, où nous serions régulièrement<br />

visités par <strong>de</strong>s touristes japonais,<br />

qu'<strong>un</strong>e disparition certaine.<br />

Question a <strong>un</strong> <strong>de</strong>mi-shekel. Y at-il<br />

plus menteur qu'<strong>un</strong> officiel israélien?<br />

Oui, <strong>un</strong> autre officiel israélien.<br />

À Tel Aviv, Shlomo Ben Ami<br />

et Ehud Barak ont reconnu l'acte provocateur<br />

<strong>de</strong> Ariel Sharon, le Goering<br />

israélien, qui avait délibérément profané<br />

l'esplana<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mosquées, à Al<br />

Qods.<br />

À Paris, le même Barak fait volte-face,<br />

rejetant toute la responsabilité<br />

sur l'Autorité palestinienne. Le<br />

mensonge et l'imposture sont les <strong>de</strong>ux<br />

principes fondateurs <strong>de</strong> l'idéologie<br />

sioniste. Barak a peur d'être chassé<br />

du pouvoir par plus extrémistes que<br />

lui. C'est presque acquis. Ce sera chose<br />

faite dès l'ouverture <strong>de</strong> la Knesset,<br />

le 30 octobre. Arafat, lui qui n'a ni<br />

État, ni capitale, ni armée, est prié<br />

<strong>de</strong> continuer à négocier <strong>pour</strong> rien.<br />

Délivrance<br />

Cheikh Yassine, chef spirituel du<br />

Hamas, a raison. Ce corps étranger,<br />

artificiellement implanté au Proche-<br />

Orient, ne prendra pas. Israël, État<br />

militaire, fanatiquement religieux et<br />

foncièrement raciste, ne conçoit son<br />

existence que par le conflit permanent.<br />

Il porte en lui les germes <strong>de</strong> sa<br />

décrépitu<strong>de</strong>. C'est écrit. Itshak Rabbin<br />

et Simon Pérès ont essayé <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r<br />

autrement. Ils ont été, l'<strong>un</strong> assassiné,<br />

l'autre méthodiquement marginalisé.<br />

Le chemin <strong>de</strong> la délivrance est<br />

long. Mais tant qu'il y aura <strong>de</strong>s enfants<br />

palestiniens, la liberté sera à <strong>un</strong><br />

jet <strong>de</strong> pierre.❏<br />

AUTREMENT<br />

UN NOUVEL HOLOCAUSTE<br />

Par Maïssa BATEH-SELHAMI<br />

À l'étonnement <strong>de</strong> la j<strong>un</strong>te militaire,<br />

les Palestiniens ont prouvé qu'ils<br />

étaient <strong>de</strong>s lions.<br />

Le message est à nouveau tombé, <strong>pour</strong> découvrir le visage hi<strong>de</strong>ux <strong>de</strong> l'État<br />

usurpateur. Les images <strong>de</strong>s massacres perpétrés contre <strong>de</strong> je<strong>un</strong>es manifestants<br />

palestiniens armés <strong>de</strong> pierres, <strong>de</strong> leur foi et <strong>de</strong> leur volonté d'<strong>un</strong>e<br />

vie digne sur la terre <strong>de</strong> leurs ancêtres, ont fait le tour du mon<strong>de</strong>.<br />

Des je<strong>un</strong>es confrontés aux tireurs d'élite et aux chars <strong>de</strong> l'armée dite israélienne,<br />

qui réprime et tue les Palestiniens <strong>de</strong>puis l'occupation <strong>de</strong> leur pays,<br />

il y a plus d'<strong>un</strong> <strong>de</strong>mi-siècle. Un nouvel holocauste, qui dure et perdure sous<br />

l'œil complaisant <strong>de</strong> la comm<strong>un</strong>auté internationale.<br />

Cette nouvelle Intifada, la quatrième <strong>pour</strong> Al Aqsa <strong>de</strong>puis 1990, toujours<br />

après <strong>de</strong>s massacres et <strong>de</strong>s agressions israéliens, a été provoquée par la visite<br />

du rhinocéros du Likoud, Ariel Sharon, assassin <strong>de</strong> femmes et d'enfants,<br />

organisateur <strong>de</strong>s massacres <strong>de</strong> Sabra et Chatila au Liban, sur les esplana<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>s mosquées Al Aqsa. Sharon a souillé par sa présence avec <strong>un</strong> millier <strong>de</strong><br />

soldats armés, le sol <strong>de</strong> la mosquée Al Aqsa. Provocation que l'on attribue à<br />

<strong>un</strong> acte électoral qui se fait au détriment du peuple palestinien et qui prouve<br />

que l'État juif est hostile à la paix, contrairement à ce qu'il prétend. Car nul<br />

en Israël n’ignorait les conséquences que pouvait entraîner <strong>un</strong> acte qui ressemble<br />

surtout à <strong>un</strong>e déclaration <strong>de</strong> guerre. Souiller les lieux saints est <strong>un</strong> acte<br />

sacrilège <strong>pour</strong> les Palestiniens, ainsi que <strong>pour</strong> tous les Arabes et les<br />

Musulmans. Les manifestations dans les différents pays arabes, en Israël même<br />

où la comm<strong>un</strong>auté palestinienne a déploré plus <strong>de</strong> dix morts, et les réactions<br />

<strong>de</strong>s pays musulmans en sont la preuve. En fait, si le Likoud s'est déjà<br />

désolidarisé du gouvernement (parce que Barak a fait trop <strong>de</strong> concessions<br />

aux Palestiniens), ce <strong>de</strong>rnier ne pouvait ignorer les intentions du général assassin,<br />

puisqu'il était accompagné <strong>de</strong> l'armée. Cela prouve que Barak était partie<br />

prenante d'<strong>un</strong> complot qui visait à saboter les accords <strong>de</strong> paix. Il voulait<br />

certainement aussi jouer <strong>un</strong> tour <strong>de</strong> force <strong>pour</strong> montrer à l'Autorité palestinienne<br />

<strong>un</strong> exemple <strong>de</strong> ce qui <strong>pour</strong>rait arriver s'il lui venait à l'idée <strong>de</strong> déclarer<br />

l'État indépendant sans accord préalable. Ou encore <strong>pour</strong> la p<strong>un</strong>ir d’être<br />

resté ferme dans ses positions à Camp David. En ordonnant à l'armée <strong>de</strong> tirer<br />

à balles réelles, d'utiliser les armes lour<strong>de</strong>s et les hélicoptères, Barak pensait<br />

adresser <strong>un</strong> simple message aux Palestiniens. Le message a été reçu cinq<br />

sur cinq. Mais à l'étonnement <strong>de</strong> la j<strong>un</strong>te militaire qui par sa bêtise a réitéré<br />

comme à l'accoutumée les massacres <strong>de</strong> dizaines d'enfants et d'adolescents,<br />

les Palestiniens ont prouvé qu'ils étaient <strong>de</strong>s lions. Ils ont démontré aux dirigeants<br />

<strong>de</strong> l'État juif qu'ils n'accepteraient jamais que leurs lieux Saints soient<br />

administrés par Israël, que le peuple palestinien existe bel et bien, qu'ils ne<br />

réussiraient pas à le décimer, ni à lui faire oublier avec le temps sa patrie.<br />

La preuve est que trente-trois <strong>pour</strong> cent <strong>de</strong>s morts, dont le nombre était d'<strong>un</strong>e<br />

centaine <strong>de</strong> personnes les premiers six jours, sont <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> seize<br />

ans. Et trente-cinq <strong>pour</strong> cent <strong>de</strong>s mille neuf cents blessés sont du même âge.<br />

D'après les responsables <strong>de</strong>s hôpitaux, soixante-dix <strong>pour</strong> cent <strong>de</strong>s blessures<br />

sont au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l'abdomen, et quarante <strong>pour</strong> cent dans la tête. Une preuve<br />

concrète <strong>de</strong> la volonté <strong>de</strong> tuer. Les images en direct <strong>de</strong> l'assassinat <strong>de</strong> l'enfant<br />

Mohamed Dorrah caché avec son père qui essayait <strong>de</strong> le protéger, <strong>de</strong>rrière <strong>un</strong>e<br />

poubelle, est <strong>un</strong> témoignage oculaire <strong>de</strong> la barbarie <strong>de</strong>s soldats israéliens. Ils<br />

ont tiré <strong>de</strong> sang froid sur <strong>de</strong>s civils sans armes qui criaient au secours. Jamal<br />

Dorrah était parti avec son fils <strong>pour</strong> acheter <strong>un</strong>e voiture d'occasion, et le hasard<br />

a fait qu'ils soient tous <strong>de</strong>ux coincés à ce carrefour. Il gît aujourd'hui sur<br />

<strong>un</strong> lit d'hôpital à Amman dans <strong>un</strong> état critique, sans avoir pu assister aux f<strong>un</strong>érailles<br />

<strong>de</strong> son fils. Mohamed Dorrah n'est pas le plus je<strong>un</strong>e enfant assassiné<br />

par les Israéliens, qui d'après Barak ne faisaient que se défendre. Quant à<br />

la police palestinienne qui essayait <strong>de</strong> protéger ses concitoyens, elle est tenue<br />

<strong>pour</strong> responsable par Israël.<br />

Mais contre qui se défen<strong>de</strong>nt les soldats israéliens ? Est-ce contre cette petite<br />

fille d'<strong>un</strong> an et <strong>de</strong>mi, qui a été tuée dans la voiture <strong>de</strong> ses parents ? Ou contre<br />

<strong>un</strong> autre enfant <strong>de</strong> neuf ans qui ne faisait que <strong>de</strong>scendre le drapeau israélien,<br />

parce qu'il ne voulait pas qu'<strong>un</strong> drapeau étranger flotte dans son pays?<br />

Elles seront gravées à jamais dans la conscience du mon<strong>de</strong> libre, les images<br />

<strong>de</strong> ces enfants assassinés par les mains criminelles qui vont sécher, non pas<br />

parce qu'elle appartiennent à <strong>de</strong>s gens qui ont oublié Jérusalem. Mais parce<br />

que ce sont les mains <strong>de</strong> ceux qui veulent décimer <strong>un</strong> peuple enraciné dans<br />

cette terre <strong>de</strong> Palestine, bien avant le judaïsme, et éliminer <strong>un</strong>e présence musulmane<br />

continue <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> treize siècles.<br />

Le pogrom <strong>de</strong>s Palestiniens ne fait que noircir l'image <strong>de</strong> l'État soi-disant<br />

démocrate. La commission d'enquête internationale que <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt les<br />

Palestiniens finira par se constituer, et <strong>pour</strong> juger les criminels <strong>de</strong> guerre, malgré<br />

le refus d'Ehud Barak, qui en connaît d’avance les résultats.<br />

Les généraux israéliens ne <strong>pour</strong>ront pas continuer à duper le mon<strong>de</strong> éternellement,<br />

en prétendant vouloir la paix alors qu'ils pilonnent les immeubles<br />

<strong>de</strong> Gaza. La position <strong>de</strong> la France qui irrite les dirigeants d'Israël en est <strong>un</strong>e<br />

preuve.❏<br />

Maroc Hebdo International n° 434 - Du 6 au 12 oct. 2000<br />

13


PROVINCES DU SUD<br />

Négociations avec les séparatistes sous l’égi<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’ONU<br />

BOUTEFLIKA<br />

JOUE AVEC LE FEU<br />

Le moment est venu <strong>pour</strong> l’Algérie<br />

<strong>de</strong> prouver qu’elle respecte la légalité<br />

internationale. Le bon sens<br />

le lui indique, la guerre civile le lui<br />

Il est absolument faux <strong>de</strong><br />

dire que le Maroc a effectué<br />

<strong>un</strong>e volte face en<br />

offrant au Polisario <strong>de</strong>s négociations<br />

directes. Le changement,<br />

le seul, c’est que dé-<br />

Par Amale SAMIE<br />

sormais nous serons immédiatement<br />

informés <strong>de</strong> possibles<br />

rencontres avec les séparatistes,<br />

contrairement à ce<br />

qui s’était passé à Taëf,<br />

Genève, Tanger ou Marrakech.<br />

Le chef <strong>de</strong> l’État a rappelé<br />

à maintes reprises que la<br />

question du Sahara relève du<br />

peuple. Et ceux qui disent que<br />

les gran<strong>de</strong>s puissances et<br />

l’ONU ne veulent pas mettre<br />

le Trône marocain en péril<br />

font mine d’ignorer que c’est<br />

tout le Maroc qui s’en irait<br />

en ruine, lui et ses institutions.<br />

Voilà justement <strong>pour</strong>quoi il<br />

n’y a pas <strong>un</strong> seul Marocain,<br />

Souverain, ministre, dirigeant<br />

politique, élu qui <strong>pour</strong>rait espérer<br />

gar<strong>de</strong>r l’estime <strong>de</strong> ses<br />

petits-enfants en cédant <strong>un</strong><br />

grain <strong>de</strong> sable à qui que ce<br />

soit.<br />

Drame<br />

Il n’y a plus rien à dire<br />

après cela, le Sahara est <strong>un</strong>e<br />

question marocaine, <strong>un</strong>e terre<br />

marocaine. Ça peut plaire<br />

comme ça peut déplaire, mais<br />

le Maroc ne dit rien <strong>de</strong> plus<br />

que ce qu’a dit l’ONU.<br />

Désormais, le Maroc sait que<br />

dès l’âge <strong>de</strong> 16 ans, les je<strong>un</strong>es<br />

Marocains peuvent rejoindre<br />

l’armée. Ceci <strong>pour</strong> l’information<br />

stricte. Pour l’Algérie,<br />

le drame cramoisi qu’elle vit<br />

l’engage à résoudre ses problèmes.<br />

Il est clair maintenant<br />

qu’il s’agit <strong>de</strong> sa survie,<br />

<strong>de</strong> la survie <strong>de</strong>s Algériens.<br />

L’Algérie achète <strong>de</strong>s armes<br />

à qui consent encore à lui en<br />

vendre. Elle menace le Maroc<br />

du feu du ciel par Polisario<br />

interposé. Voilà maintenant<br />

que l’Algérie nous agresse et<br />

nous menace. La rage. Plus<br />

<strong>un</strong> Marocain n’acceptera<br />

qu’<strong>un</strong>e " attaque" du Polisario<br />

parte du territoire algérien,<br />

sinon il <strong>pour</strong>rait être cueilli à<br />

Tindouf. S’il faut bombar<strong>de</strong>r<br />

impose. Toute fuite en avant <strong>pour</strong><br />

distraire le peuple algérien <strong>de</strong> son<br />

supplice sera accueillie comme elle<br />

doit l’être.<br />

<strong>de</strong>s dépôts <strong>de</strong> missiles où que<br />

ce soit, l’aviation est faite<br />

<strong>pour</strong> ça.<br />

Seulement, il y a <strong>un</strong> hic<br />

<strong>de</strong> taille. Les citoyens algériens<br />

ne veulent même plus<br />

savoir <strong>pour</strong>quoi leur pays<br />

continue d’ai<strong>de</strong>r <strong>de</strong> louches<br />

invités alors qu’il les a oubliés<br />

eux.<br />

Massacres<br />

Selon les chiffres officiels<br />

et la presse, l’Algérie est dans<br />

<strong>un</strong>e crise économique noire.<br />

14 millions <strong>de</strong> pauvres, 30 %<br />

<strong>de</strong> chômeurs, <strong>un</strong> dinar qui ne<br />

couvre pas ses frais d’impression<br />

et <strong>un</strong>e guerre intérieure<br />

implacable. Il n’est pire<br />

crime <strong>pour</strong> <strong>un</strong> dirigeant<br />

que <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r distraitement<br />

le sang <strong>de</strong> son peuple couler<br />

à flots parce qu’il s’est lancé<br />

dans la super diplomatie.<br />

De quelle diplomatie<br />

s’agit-il ? Celle qui a perdu,<br />

celle qui va perdre ? Voilà où<br />

mènent les gesticulations qui<br />

tentent <strong>de</strong> masquer la plus terrible<br />

dictature, la dictature<br />

quasi occulte. Celle qui laisse<br />

la misère noire aux enfants<br />

<strong>de</strong> l’Algérie gisant en tas.<br />

C’est dans cette atmosphère<br />

<strong>de</strong> fin <strong>de</strong> parcours, où<br />

les massacres se multiplient,<br />

que les dictateurs algériens<br />

se mêlent d’affaires qui ne<br />

les regar<strong>de</strong>nt en rien, tentent<br />

<strong>de</strong>s manœuvres hostiles, <strong>de</strong>s<br />

trahisons et <strong>de</strong>s reniements.<br />

Le pire ennemi <strong>de</strong> l’Algérie<br />

n’est pas Israël mais le<br />

Maroc. Le Maroc veut son<br />

Sahara, il y est. Si quelqu’<strong>un</strong><br />

peut l’en déloger qu’il y aille.<br />

La proposition marocaine<br />

<strong>de</strong> négociations directes<br />

avec le Polisario, sous l’égi<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> l’ONU, et en présence<br />

<strong>de</strong> James Baker, a provoqué<br />

<strong>un</strong>e levée <strong>de</strong> boucliers en<br />

Algérie. Les médias algériens,<br />

avec en tête évi<strong>de</strong>mment,<br />

El Watan, organe <strong>de</strong>s<br />

généraux, analysent les<br />

conséquences possibles <strong>de</strong><br />

cette nouvelle situation.<br />

Quelques journaux <strong>pour</strong>tant<br />

ne parlent pas d’<strong>un</strong>e volte face<br />

marocaine, mais d’<strong>un</strong>e diplomatie<br />

habile, jugeant que<br />

la solution peut venir <strong>de</strong> là et<br />

même que c’est <strong>un</strong>e conces-<br />

• Ab<strong>de</strong>laziz Bouteflika et Kofi Annan.<br />

sion. marocaine. Le Maroc a<br />

effectivement fait <strong>un</strong>e concession<br />

à la clarté. Puisque le<br />

Polisario prétend parler au<br />

nom <strong>de</strong>s Sahraouis, l’occasion<br />

va lui être donnée <strong>de</strong><br />

courir le vaste mon<strong>de</strong> sans sa<br />

maman qui, en fait <strong>de</strong> maman,<br />

est <strong>un</strong>e armada <strong>de</strong> généraux<br />

algériens barbouzards<br />

ou mafieux.<br />

Garantie<br />

Le 28 septembre, à la sortie<br />

<strong>de</strong> la rencontre avortée <strong>de</strong><br />

Berlin, le représentant du<br />

Polisario à Berlin, Ali<br />

Mohamed Zerouali, dit Jamal<br />

Zakari, s’est candi<strong>de</strong>ment interrogé<br />

<strong>de</strong>vant la presse : "Qui<br />

est-ce qui garantira l’autonomie<br />

du Sahara dans le<br />

cadre d’<strong>un</strong>e troisième voie?".<br />

Un rapi<strong>de</strong>. Quelle troisième<br />

voie ? Il y a <strong>un</strong>e seule voie,<br />

le Maroc est dans son territoire.<br />

On pose d’abord la souveraineté<br />

du Maroc, on négocie<br />

ensuite. Surtout quand<br />

on menace le Maroc d’apocalypse.<br />

L’Algérie, malgré<br />

ses récriminations sur la faiblesse<br />

<strong>de</strong> l’ONU, du Conseil<br />

<strong>de</strong> Sécurité, <strong>de</strong> la France, <strong>de</strong>s<br />

Etats-Unis, se rend bien<br />

compte que la solution<br />

"consensuelle" est la seule<br />

garantie à la stabilité <strong>de</strong> la ré-<br />

gion. Même les généraux<br />

sont dans le pétrin, les héros<br />

sont fatigués. Pourtant, on ne<br />

peut pas in<strong>de</strong>xer le mon<strong>de</strong><br />

sur l’attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’Algérie.<br />

Trop aléatoire.<br />

D’ailleurs, le Polisario, en<br />

menaçant d’envahir le Maroc<br />

<strong>de</strong> toutes parts, a d’abord attendu<br />

d’en recevoir l’agrément<br />

et le signal <strong>de</strong> ceux qui<br />

ne veulent d’auc<strong>un</strong>e solution<br />

qui ne soit <strong>un</strong> handicap <strong>pour</strong><br />

le Maroc. Pour les séparatistes,<br />

l’ONU et certaines<br />

gran<strong>de</strong>s puissances ont tramé<br />

<strong>un</strong> complot contre leur<br />

"peuple". On peut les<br />

plaindre. Une poignée d’égarés<br />

va-t-elle récuser l’ONU<br />

parce que ses décisions ne<br />

conviennent plus à leurs patrons<br />

<strong>de</strong>s services secrets algériens<br />

?<br />

Témoin<br />

Il s’agit <strong>pour</strong> le Maroc <strong>de</strong><br />

saluer l’attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

Mauritanie qui n’a pas envoyé<br />

<strong>de</strong> représentant à la rencontre<br />

<strong>de</strong> Berlin du 28 septembre.<br />

Notre voisin méridional<br />

qui ne tient qu’au plus<br />

strict respect <strong>de</strong> sa souveraineté<br />

entend rester neutre dans<br />

cette affaire, tant que le<br />

Maroc et l’Algérie sont<br />

brouillés.<br />

14<br />

La Quatrième commission<br />

<strong>de</strong> décolonisation a été<br />

le témoin d’<strong>un</strong> épique pugilat<br />

<strong>de</strong> 4 jours entre le Maroc<br />

et l’Algérie. La rage. Cette<br />

session a vécu <strong>de</strong>s heures<br />

éprouvantes, particulièrement<br />

entre le 27 juillet et le 3 octobre,<br />

mais le Maroc a tenu<br />

jusqu’à l’avortement <strong>de</strong> la<br />

tentative algérienne d’obtenir<br />

<strong>un</strong>e résolution portant <strong>un</strong>e<br />

condamnation du Maroc et<br />

l’adoption <strong>un</strong>anime d’<strong>un</strong>e<br />

résolution périmée <strong>de</strong> naissance.<br />

Ce fut <strong>pour</strong> l’Algérie l’occasion<br />

<strong>de</strong> relativiser son importance<br />

puis <strong>de</strong> compter les<br />

amis qui lui restent. Des pays<br />

qui, <strong>pour</strong> la plupart, ne sont<br />

pas allés plus loin que la revendication<br />

d’<strong>un</strong> référendum,<br />

oubliant en cela la résolution<br />

1309 du Conseil <strong>de</strong> sécurité<br />

qui recomman<strong>de</strong> la recherche<br />

d’<strong>un</strong>e solution politique entre<br />

les parties intéressées.<br />

Le Maroc avait réaffirmé,<br />

dès le 28 septembre à Berlin,<br />

sa volonté <strong>de</strong> dialogue. Il a<br />

même dit qu’il était partisan<br />

d’<strong>un</strong>e rencontre dans les prochaines<br />

semaines avec les<br />

parties intéressées, en présence<br />

<strong>de</strong> James Baker.<br />

Les États africains qui<br />

n’avaient pas eu d’accoin-<br />

Maroc Hebdo International n° 434- Du 6 au 12 oct. 2000<br />

© Ph. AFP


PROVINCES DU SUD<br />

tances avec les transitaires en<br />

limousines algériennes se<br />

sont tenus aux côtés du<br />

Maroc ou au milieu, le représentant<br />

<strong>de</strong> l’Afrique du<br />

sud déclarant que son pays<br />

entretient <strong>de</strong>s liens d’amitié<br />

avec toutes les parties. Il a<br />

appelé à <strong>un</strong> référendum. La<br />

Namibie a marqué au Maroc<br />

la même hostilité que<br />

l’Algérie.<br />

Le Gabon, le Sénégal et<br />

la Guinée ont exigé d’entendre<br />

les pétitionnaires marocains<br />

d’origine sahraouie<br />

venus témoigner <strong>de</strong>s tortures<br />

qu’ils ont subies et <strong>de</strong> leur<br />

évasion. Le Ghana a bien déclaré<br />

que le peuple sahraoui<br />

avait <strong>de</strong>s aspirations justes à<br />

l’autodétermination mais ensuite,<br />

il a appelé toutes les<br />

parties à faire preuve <strong>de</strong> compromis,<br />

notant les suggestions<br />

du Secrétaire général<br />

<strong>de</strong> l’ONU à ce que les parties<br />

trouvent <strong>de</strong>s solutions<br />

concrètes <strong>pour</strong> faire avancer<br />

CONFÉRENCE DE PRESSE<br />

Après la ré<strong>un</strong>ion <strong>de</strong><br />

Berlin, le Maroc a<br />

pris conscience que<br />

les séparatistes du Polisario<br />

ne souhaitent pas que la question<br />

du Sahara avance d’<strong>un</strong><br />

cran. Ce qui n’a pas du tout<br />

surpris la délégation marocaine<br />

conduite par le ministre<br />

<strong>de</strong>s Affaires étrangères<br />

Mohamed Benaissa. Le<br />

Maroc ne voit plus l’intérêt<br />

<strong>de</strong> telles rencontres, même<br />

sous la neutre égi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

Nations Unies.<br />

"C’est <strong>un</strong>e insulte au droit<br />

international et à l’éthique <strong>de</strong><br />

faire admettre <strong>un</strong>e entité qui<br />

n’a auc<strong>un</strong> atout d’État" a<br />

martelé le ministre <strong>de</strong><br />

l’Intérieur, Ahmed Midaoui,<br />

qui s’exprimait dans <strong>un</strong>e rencontre<br />

avec la presse, le mercredi<br />

3 octobre 2000.<br />

Pour M. Midaoui, la marocanité<br />

du Sahara est irrévocable<br />

et intangible. Sur ce<br />

point, le Maroc part sur la base<br />

<strong>de</strong> trois principaux fon<strong>dame</strong>ntaux:<br />

"Il est chez lui; il<br />

ne peut pas souscrire à <strong>un</strong><br />

processus qui ne respecte pas<br />

la légalité internationale; la<br />

région du Sahara est définitivement<br />

incluse dans le<br />

Royaume et auc<strong>un</strong> plan <strong>de</strong> règlement<br />

ne peut changer quoi<br />

que ce soit à la réalité".<br />

Même son <strong>de</strong> cloche chez<br />

le processus.<br />

Le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la séance<br />

a présenté " son " projet <strong>de</strong><br />

résolution. Il sera adopté tel<br />

quel par l’<strong>un</strong>animité <strong>de</strong>s<br />

membres, y compris le<br />

Maroc. Le représentant <strong>de</strong><br />

notre pays, lors <strong>de</strong> l’explication<br />

<strong>de</strong> son vote, a exposé<br />

toutes les réserves qu’il observe<br />

au sujet <strong>de</strong> cette résolution.<br />

Collaboration<br />

Entre autres qu’elle n’est<br />

pas habilitée à parler du<br />

Sahara puisqu’il ne s’agit pas<br />

d’<strong>un</strong> problème <strong>de</strong> décolonisation.<br />

Ce vote du Maroc<br />

<strong>pour</strong> la résolution qui " exhorte<br />

les <strong>de</strong>ux parties à <strong>pour</strong>suivre<br />

leur collaboration avec<br />

le secrétaire général et son<br />

envoyé personnel <strong>pour</strong> la mise<br />

en œuvre du plan <strong>de</strong> règlement<br />

" s’explique par le<br />

caractère caduc <strong>de</strong> la résolution,<br />

la question <strong>de</strong>s recours<br />

n’étant pas réglée.<br />

le ministre <strong>de</strong>s Affaires étrangères<br />

: "Nous sommes avec le<br />

dialogue sincère et franc", a<br />

dit M. Benaissa. En l’absence<br />

d’<strong>un</strong>e réelle volonté <strong>de</strong> part<br />

et d’autre, "les choses ne vont<br />

pas aller mieux entre Rabat et<br />

Alger", a regretté le chef <strong>de</strong><br />

la diplomatie marocaine.<br />

Injures<br />

En effet, le représentant <strong>de</strong><br />

l’Algérie aux Nations Unies,<br />

Abdallah Bâali, a eu <strong>de</strong>s propos<br />

indignes envers le Maroc<br />

<strong>de</strong>vant la quatrième commission<br />

<strong>de</strong> l’ONU, chargée <strong>de</strong>s<br />

questions <strong>de</strong> décolonisation.<br />

Le diplomate algérien a<br />

cherché à convaincre les<br />

membres <strong>de</strong> cette instance<br />

que la question du Sahara est<br />

<strong>un</strong>e affaire <strong>de</strong> décolonisation.<br />

Son échec apporte la preuve<br />

<strong>de</strong> l’efficacité <strong>de</strong> l’offensive<br />

diplomatique menée par le<br />

Maroc <strong>de</strong>puis plus d’<strong>un</strong> an.<br />

Il se dégage <strong>de</strong>s exposés <strong>de</strong>s<br />

ministres <strong>de</strong>s Affaires étrangères<br />

et <strong>de</strong> l’Intérieur que la<br />

question du Sahara n’a que<br />

trop duré. Le Maroc ne peut<br />

et ne veut plus faire <strong>de</strong> concessions,<br />

comme sur le point du<br />

témoignage conjoint <strong>pour</strong><br />

l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s Sahraouis.<br />

Dans cette procédure qui n’a<br />

été stipulée par auc<strong>un</strong> accord,<br />

même pas celui <strong>de</strong> Houston,<br />

C’est surtout l’intervention<br />

du représentant <strong>de</strong> la<br />

France au nom <strong>de</strong> l’Union<br />

européenne et <strong>de</strong>s États associés,<br />

<strong>de</strong>s pays <strong>de</strong><br />

l’Association économique <strong>de</strong><br />

libre-échange membres <strong>de</strong><br />

l’Espace économique européen,<br />

qui s’est félicité que la<br />

résolution ait été présentée<br />

comme proposition du<br />

Prési<strong>de</strong>nt et qu’elle ait été<br />

adoptée sans vote. " L’Union<br />

européenne accueille favorablement<br />

la fin du processus<br />

d’i<strong>de</strong>ntification et du préenregistrement<br />

<strong>de</strong>s réfugiés<br />

mais note, en particulier, que<br />

les positions adoptées par les<br />

<strong>de</strong>ux parties laissent mal augurer<br />

d’<strong>un</strong> règlement rapi<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> la question <strong>de</strong> la recevabilité<br />

<strong>de</strong>s recours.<br />

L’Union européenne a<br />

rappelé l’évaluation <strong>de</strong><br />

l’Envoyé personnel selon laquelle<br />

tout donne à penser<br />

que le référendum ne <strong>pour</strong>ra<br />

pas se tenir avant longtemps.<br />

Elle soutient donc pleinement<br />

la décision prise par le<br />

Secrétaire général <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />

à son Envoyé personnel<br />

<strong>de</strong> prendre l’avis <strong>de</strong>s<br />

parties et, compte tenu <strong>de</strong>s<br />

obstacles existants et potentiels,<br />

d’étudier les moyens <strong>de</strong><br />

parvenir à <strong>un</strong> règlement rapi<strong>de</strong>,<br />

durable et concerté <strong>de</strong><br />

leur différend ".<br />

Dindon<br />

Quant au représentant du<br />

Sénégal, il faut bien avouer<br />

que son explication du vote a<br />

ruiné les illusions algériennes.<br />

Il a simplement déclaré<br />

"que la question du Sahara<br />

occi<strong>de</strong>ntal a vu son <strong>de</strong>stin<br />

scellé par l’avis <strong>de</strong> la Cour<br />

internationale <strong>de</strong> justice et<br />

par les accords <strong>de</strong> Madrid et<br />

n’est plus <strong>un</strong>e question <strong>de</strong> décolonisation".<br />

"Notre Commission,<br />

a-t-il conclu, <strong>de</strong>vrait<br />

ainsi, <strong>pour</strong> être en phase avec<br />

l’histoire, s’en remettre au<br />

Conseil <strong>de</strong> sécurité qui sau-<br />

Mohamed Benaïssa et Ahmed El Midaoui font le point sur les <strong>de</strong>rniers<br />

développement du dossier du Sahara<br />

VERROUILLAGE TOTAL<br />

• Ahmed El Midaoui, ministre <strong>de</strong> l’Intérieur.<br />

le Maroc a été profondément<br />

lésé. En acceptant déjà le principe<br />

<strong>de</strong> référendum sur son<br />

sol, le Maroc a poussé la patience<br />

à son extrême. Le moment<br />

est venu <strong>de</strong> passer à <strong>un</strong>e<br />

nouvelle étape permettant<br />

l’économie du temps et <strong>de</strong>s<br />

énergies, le référendum ne<br />

pouvant avoir lieu que dans<br />

trois ans au minimum et nécessitant<br />

200 millions <strong>de</strong> dollars<br />

<strong>de</strong> dépenses. D’autant<br />

qu’il déboucherait fatalement<br />

sur <strong>un</strong> bain <strong>de</strong> sang entre<br />

Sahraouis <strong>un</strong>ionistes et séparatistes.<br />

C’est ainsi que le Maroc<br />

a proposé à Berlin <strong>un</strong>e solution<br />

alternative.<br />

Maroc Hebdo International n° 434- Du 6 au 12 oct. 2000<br />

15<br />

ra trouver <strong>un</strong>e solution juste,<br />

équitable et durable à la<br />

question du Sahara".<br />

Ainsi, au-<strong>de</strong>là du vote<br />

d’<strong>un</strong>e résolution <strong>de</strong> principe,<br />

l’ONU, le Conseil <strong>de</strong> sécurité,<br />

l’Union européenne, les<br />

pays membres <strong>de</strong> l’Espace<br />

économique européen, <strong>de</strong><br />

l’Association économique <strong>de</strong><br />

libre-échange et les pays africains<br />

ont dit le fond <strong>de</strong> leur<br />

pensée.<br />

La résolution 1309 du<br />

Conseil <strong>de</strong> sécurité doit être<br />

respectée à la lettre. Ces ensembles<br />

régionaux, ces instances<br />

et ces pays africains<br />

prennent acte <strong>de</strong> l’inapplicabilité<br />

du plan <strong>de</strong> règlement<br />

tel quel et engagent les parties<br />

à étudier les moyens <strong>de</strong><br />

parvenir à <strong>un</strong>e solution politique.<br />

La solution politique<br />

se négocie exclusivement<br />

avec les séparatistes qui enten<strong>de</strong>nt<br />

traiter dans le<br />

cadre <strong>de</strong> la souveraineté<br />

nationale. ❏<br />

Elle consiste à prendre en<br />

considération la spécificité <strong>de</strong><br />

la région dans le cadre <strong>de</strong><br />

l’aménagement <strong>de</strong> la<br />

Constitution marocaine. Le<br />

représentant spécial du secrétaire<br />

général <strong>de</strong>s Nations<br />

Unies, James Baker, a pris note,<br />

le camp algérien est resté<br />

bouché bée.<br />

Aberration<br />

Seulement, entre le cas du<br />

Sahara et celui <strong>de</strong>s régions<br />

autonomes dans le reste du<br />

mon<strong>de</strong>, il y a <strong>un</strong>e différence<br />

<strong>de</strong> taille. Le gouvernement <strong>de</strong><br />

Madrid discute avec <strong>de</strong>s<br />

Espagnols, qu’ils soient catalans<br />

ou basques. Tandis que le<br />

Maroc doit négocier avec<br />

l’Algérie. Une aberration.<br />

C’est là où rési<strong>de</strong> le véritable<br />

problème : où veut en<br />

venir l’Algérie au juste ?<br />

Un Maroc souverain et<br />

© Ph. MHI<br />

qui avance n’est pas du goût<br />

<strong>de</strong>s généraux algériens qui<br />

n’ont pas changé d’<strong>un</strong> iota<br />

sur leur rêve <strong>de</strong> lea<strong>de</strong>rship.Mieux,<br />

elle aimerait que<br />

le Maroc reste handicapé par<br />

sa trahison sur le Sahara marocain.<br />

Le Royaume n’a jamais<br />

affiché auc<strong>un</strong>e velléité agressive<br />

envers l’Algérie. Pour<br />

ne pas insulter l’avenir. ❏ J.C.


MAGHREB<br />

De nouveaux massacres perpétrés en Algérie<br />

LE RETOUR DES CORBEAUX<br />

Cinq octobre 1988, les forces <strong>de</strong> l’ordre<br />

algériennes, casquées, bottées et armées<br />

comme en Colombie, sillonnent les villes.<br />

Pneus brûlés, barrica<strong>de</strong>s, pierres lancées<br />

par <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> mioches, cocktails<br />

Ce cinq octobre,<br />

l’Algérie célèbre le<br />

douzième souvenir <strong>de</strong><br />

ces "émeutes du pain" qui<br />

tournèrent en revendication<br />

violente <strong>de</strong> liberté et <strong>de</strong> di-<br />

Par Amale SAMIE<br />

gnité chez <strong>un</strong>e population<br />

majoritairement je<strong>un</strong>e, instruite<br />

mais très souvent laissée<br />

<strong>pour</strong> compte.<br />

Les troubles les plus violents<br />

<strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> l’Algérie<br />

ont fait, selon le chiffre le plus<br />

fréquemment cité, 500 morts.<br />

L’armée avait brutalement réprimé<br />

cette insurrection urbaine<br />

et populaire, ne parvenant<br />

à rétablir le calme que<br />

lorsque les je<strong>un</strong>es qui avaient<br />

tenu jusqu’à la fin cessèrent<br />

la résistance. Après les avantages<br />

allant " naturellement "<br />

au peuple grâce aux vertus<br />

du pétrole et <strong>de</strong>s années <strong>de</strong><br />

socialisme algérien, les<br />

couches populaires se sont<br />

subitement retrouvées sonnées<br />

par l’abandon graduel<br />

<strong>de</strong> ce socialisme qui n’aura<br />

peut-être réussi que sur le plan<br />

social.<br />

Rébellion<br />

Une hausse du prix du<br />

pain, en cet automne <strong>de</strong> 1988,<br />

mit le feu aux poudres, la protestation<br />

tourna en rébellion<br />

contre tout le régime.<br />

Ce fut <strong>un</strong> électrochoc <strong>pour</strong><br />

le prési<strong>de</strong>nt Chadli Benjdid,<br />

alors en tête du pays.<br />

L’exigence <strong>de</strong> démocratie<br />

<strong>de</strong>s Algériens avait fait du<br />

printemps suivant le Printemps<br />

d’Alger. Le pays débridé,<br />

sorti <strong>de</strong> sa torpeur s’activa,<br />

travailla, réinventa la politique,<br />

la culture, le commerce<br />

parallèle et les petits<br />

métiers souvent plus juteux<br />

que <strong>de</strong> simples salaires. Les<br />

gens se mirent à se parler, les<br />

groupes informels et les associations<br />

prospérèrent.<br />

Malheureusement, tout le<br />

mouvement était alternatif,<br />

bien que l’État lui-même<br />

n’eût pas échappé au vent du<br />

changement.<br />

Il n’y eut pas d’actions<br />

concrètes suffisantes <strong>de</strong> cet<br />

épanouissement général <strong>pour</strong><br />

enraciner l’air nouveau dans<br />

la loi contre l’ordre établi et<br />

les pratiques " spontanées ".<br />

Puis vinrent les législatives<br />

<strong>de</strong> décembre 1991 et<br />

janvier 1992, on priva le FIS<br />

<strong>de</strong> sa victoire électorale écrasante<br />

et on entra dans la nonlégalité.<br />

Le reste est malheureusement<br />

connu. Mohamed<br />

Boudiaf a été assassiné.<br />

L’Algérie a été victime d’<strong>un</strong><br />

complot dont on ne saura pas<br />

les mécanismes avant longtemps.<br />

Rupture<br />

Le pays n’a pas connu le<br />

repos <strong>de</strong>puis. Le prési<strong>de</strong>nt<br />

Bouteflika a été élu avec le<br />

<strong>pour</strong>centage qu’on sait. Au<br />

bout <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans d’errements<br />

et d’incohérence, le pays est<br />

sonné. La guerre infernale qui<br />

dure <strong>de</strong>puis huit ans a repris<br />

<strong>de</strong> plus belle.<br />

L’exécutif a rompu avec<br />

les partis qui le soutenaient,<br />

le prési<strong>de</strong>nt ne se préoccupe<br />

pas <strong>de</strong>s hommes qui lui ont<br />

fait la courte échelle, il concè<strong>de</strong><br />

au FIS avantage après<br />

avantage. La concor<strong>de</strong> civile<br />

a échoué, les repentis remontent<br />

au maquis, l’armée<br />

s’enlise. Le pouvoir algérien<br />

est ailleurs. Plus <strong>de</strong> 110 morts<br />

en moins d’<strong>un</strong> mois, dont la<br />

moitié <strong>de</strong> soldats. Quant aux<br />

civils, ils sont encore frappés<br />

<strong>de</strong> stupeur <strong>de</strong>puis l’assassinat<br />

<strong>de</strong> quatorze personnes<br />

Molotov, le peuple est dans la rue, c’est<br />

l’Intifada algérienne. Alger, Oran et d’autres<br />

villes tiennent 3 jours sous le pilonnage<br />

<strong>de</strong>s chars et <strong>de</strong>s hélicoptères. Qu’en estil<br />

<strong>de</strong> l’Algérie, 12 ans après ?<br />

• De g à dr. Mohamed Lamari, Abbas Ghezaïel Ab<strong>de</strong>lmalek Guenaïzia.<br />

d'<strong>un</strong>e même famille, près <strong>de</strong><br />

Khemis Miliana, le 2 octobre.<br />

Un groupe armé a décapité à<br />

la hache, au couteau et achevé<br />

par balles, six femmes,<br />

quatre enfants et quatre<br />

hommes. Sept personnes<br />

avaient été massacrées, dans<br />

la nuit du 1er octobre, près<br />

<strong>de</strong> Médéa par <strong>un</strong> autre groupe<br />

armé.<br />

Pire que tout, les terroristes<br />

osent maintenant affronter<br />

ouvertement les gar<strong>de</strong>s comm<strong>un</strong>aux<br />

et les autres<br />

membres <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong><br />

l’ordre, ils s’en prennent même<br />

à leurs casernes.<br />

À ce titre, la mort <strong>de</strong> huit<br />

gar<strong>de</strong>s comm<strong>un</strong>aux et d’<strong>un</strong><br />

militaire, massacrés le 29 septembre<br />

par <strong>un</strong> important<br />

groupe armé, à Beni Aïssi,<br />

près <strong>de</strong> Tizi Ouzou représente<br />

<strong>un</strong> phénomène aussi nouveau<br />

que redoutable. Cette<br />

attaque spectaculaire minutée<br />

a glacé le sang <strong>de</strong>s populations<br />

isolées qui se faufilent<br />

dès le soir dans les fourrés<br />

<strong>pour</strong> se terrer et tenter <strong>de</strong> dormir.<br />

Mais l’armée et les miliciens<br />

n’en reviennent pas.<br />

Une opération <strong>de</strong> type vietcong.<br />

L’arme lour<strong>de</strong> a craché<br />

le feu. Effet <strong>de</strong> surprise total.<br />

Les issues du village étaient<br />

verrouillées aux trois sorties,<br />

la caserne a été dynamitée,<br />

les gar<strong>de</strong>s comm<strong>un</strong>aux <strong>de</strong>s-<br />

cendus comme <strong>de</strong>s canards.<br />

Les <strong>un</strong>ités <strong>de</strong> l’armée venues<br />

à la rescousse sont tombées<br />

dans <strong>un</strong> traquenard, perdant<br />

<strong>de</strong>ux morts et plusieurs blessés.<br />

Des villageois parlent <strong>de</strong><br />

200 maquisards.<br />

Retour fracassant à la terreur,<br />

les citoyens <strong>de</strong> tout<br />

l’Algérois vivent dans la psychose,<br />

le Ramadan, mois <strong>de</strong><br />

massacres privilégié <strong>pour</strong> les<br />

assassins, est proche. La<br />

Mitidja a peur d’<strong>un</strong> retour <strong>de</strong>s<br />

génoci<strong>de</strong>s locaux, personne<br />

n’a oublié les années 96-98.<br />

Ni Raïs ni Bentalha, entre<br />

autres. Les terroristes sont<br />

bien camouflés en plaine et<br />

bien retranchés dans leurs<br />

montagnes aménagées où ils<br />

violent puis égorgent <strong>de</strong>s<br />

je<strong>un</strong>es filles kidnappées le<br />

soir même. Il y en a même<br />

qui se sont réinstallés et ont<br />

ouvert <strong>de</strong>s commerces avec<br />

l’argent du racket, comme <strong>de</strong><br />

nouveaux petits pontes <strong>de</strong><br />

canton.<br />

Surprise<br />

Quand ils ne remontent<br />

pas au maquis, après avoir<br />

gémi sur "l’hostilité" <strong>de</strong> la population<br />

à leur égard, sur<br />

"leurs difficultés <strong>de</strong> réinsertion"<br />

et autres tragiques balivernes.<br />

Le prési<strong>de</strong>nt Bouteflika<br />

qui a pris l’islamiste<br />

Ab<strong>de</strong>laziz Belkha<strong>de</strong>m comme<br />

ministre <strong>de</strong>s Affaires<br />

©DR<br />

Maroc Hebdo International n° 434 - Du 6 au 12 oct. 2000<br />

16<br />

étrangères, va-t-il les décorer?<br />

L’est du pays n’en finit pas<br />

<strong>de</strong> s’enflammer, après le général<br />

d’armée qui serait venu<br />

à bout <strong>de</strong> l’émir Megata -et<br />

qui en fait était <strong>un</strong> émissaire<br />

<strong>de</strong>s autres généraux- le<br />

Groupe Salafiste <strong>pour</strong> la<br />

Prédication et le Combat<br />

(GSPC) <strong>de</strong> Hassan Hattab a<br />

transformé Skikda en tombeau<br />

<strong>pour</strong> dix militaires tombés<br />

dans <strong>un</strong>e embusca<strong>de</strong> le 3<br />

octobre. Ils circulaient tranquillement<br />

dans <strong>un</strong> camion<br />

et <strong>un</strong> véhicule léger sur <strong>un</strong>e<br />

route <strong>de</strong> montagne quand <strong>un</strong>e<br />

bombe a explosé sur la route.<br />

Immobilisés, ils ont été<br />

abattus comme à la para<strong>de</strong><br />

par <strong>de</strong>s terroristes tapis dans<br />

les fourrés.<br />

Les déclarations mensongères<br />

du pouvoir sur la réussite<br />

<strong>de</strong> la concor<strong>de</strong> civile hurlent<br />

comme <strong>de</strong>s injures au<br />

peuple sur fond <strong>de</strong> tueries.<br />

Les élus se taisent, la majorité<br />

<strong>de</strong>s partis politiques s’étant<br />

liée dès le début, en embarquant<br />

dans cette galère, n’a<br />

pas assez d’audace <strong>pour</strong> se<br />

libérer suite à l’échec avéré<br />

<strong>de</strong> la politique prési<strong>de</strong>ntielle.<br />

Tout l’édifice sécuritaire,<br />

donc politique, repose sur <strong>un</strong><br />

frêle montage : la réussite <strong>de</strong><br />

la concor<strong>de</strong> civile, la normalisation<br />

puis la torpeur entrecoupée<br />

<strong>de</strong> hoquets islamonationalistes<br />

d’<strong>un</strong> pouvoir qui<br />

aurait cédé politiquement<br />

après avoir gagné la guerre.<br />

Ce pouvoir n’a gagné ni la<br />

guerre ni la paix. La société<br />

algérienne est éprouvée, la<br />

cellule familiale éclatée, la<br />

transition économique ne se<br />

fait pas, le climat social est<br />

tendu. Quatorze millions <strong>de</strong><br />

pauvres dans <strong>un</strong> pays à feu et<br />

à sang.<br />

Les familles <strong>de</strong>s victimes<br />

<strong>de</strong>s terroristes ont adressé <strong>un</strong>e<br />

lettre à l’ambassa<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s<br />

Etats-Unis à Alger <strong>pour</strong> lui<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r protection. Significatif.<br />

Douze ans après la révolte<br />

<strong>de</strong> la je<strong>un</strong>esse et du<br />

peuple algériens, le pays s’en<br />

va à vau l’eau sous l’œil inhumain<br />

du cabinet noir. Où<br />

est la place du Polisario dans<br />

ce drame <strong>un</strong>iversellement réprouvé<br />

?❏


LÉGISLATURE<br />

Élection du prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la chambre <strong>de</strong>s conseillers<br />

BOUSCULADE<br />

POUR UN PERCHOIR<br />

La session parlementaire s’ouvrira le<br />

vendredi 13 octobre. Après <strong>de</strong>s vacances<br />

marquées par les élections du<br />

tiers sortant <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième Chambre,<br />

les Conseillers <strong>de</strong>vront élire leur pré-<br />

Bien avant le tirage au<br />

sort du tiers sortant <strong>de</strong><br />

la chambre <strong>de</strong>s<br />

Conseillers, <strong>un</strong>e effervescence<br />

sans pareil règne au<br />

sein <strong>de</strong>s élus et <strong>de</strong> leurs par-<br />

Par Hassan BENADAD<br />

tis. Personne ne voulait quitter<br />

l’enceinte empr<strong>un</strong>tée à la<br />

chambre <strong>de</strong>s Représentants<br />

sur <strong>un</strong> coup du hasard d’<strong>un</strong>e<br />

boule maudite.<br />

Aussi, les Conseillers <strong>de</strong><br />

tous bords, ont-ils essayé <strong>de</strong><br />

retar<strong>de</strong>r pendant longtemps,<br />

cette échéance fatidique. Tous<br />

les arguments politico-juridiques<br />

ont été fournis, en<br />

commission, <strong>pour</strong> éviter le<br />

recours à ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> scrutin.<br />

La majorité <strong>de</strong>s élus ont<br />

même essayé <strong>de</strong> passer outre<br />

la constitution avant qu’ils ne<br />

soient rappelés à l’ordre par<br />

<strong>un</strong>e décision du Conseil<br />

constitutionnel.<br />

Finalement, le tiers sortant<br />

a été désigné par le jeu du<br />

hasard qui n’a ménagé personne,<br />

même <strong>de</strong>s ténors comme<br />

Jalal Essaid et<br />

Abelmoughit Slimani. Pour<br />

<strong>un</strong>e fois la transparence a été<br />

au ren<strong>de</strong>z-vous grâce au tirage<br />

au sort. L’éviction du<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la chambre <strong>de</strong>s<br />

conseillers, Mohamed Jalal<br />

Essaid, a aiguisé davantage<br />

les appétits <strong>de</strong>s <strong>un</strong>s et <strong>de</strong>s<br />

autres.<br />

Atouts<br />

Les élections s’annoncaient<br />

chau<strong>de</strong>s <strong>pour</strong> reconquérir<br />

les sièges perdus. Sur<br />

le terrain électoral, c’est la<br />

surenchère qui prévaut par le<br />

biais <strong>de</strong> l’argent qui a coulé<br />

à flot <strong>de</strong> tous les côtés. Le ministre<br />

<strong>de</strong> l’Intérieur, Ahmed<br />

Midaoui, occupera les <strong>de</strong>vants<br />

<strong>de</strong> l’actualité, en reconnaissant<br />

l’utilisation massive<br />

<strong>de</strong> l’argent <strong>pour</strong> l’achat<br />

<strong>de</strong>s voix.<br />

D’ailleurs, plusieurs personnes<br />

ont été accusées <strong>de</strong><br />

corruption et certaines d’entre<br />

elles ont même été arrêtées<br />

en flagrant délit et jugées par<br />

les trib<strong>un</strong>aux.<br />

si<strong>de</strong>nt. Ces <strong>de</strong>rniers jours, les tractations<br />

ont atteint leur paroxysme au<br />

sein <strong>de</strong>s partis et à travers le jeu <strong>de</strong>s<br />

alliances. Qui prési<strong>de</strong>ra la <strong>de</strong>uxième<br />

Chambre ?<br />

Cette élection, contestée<br />

et contestable, du tiers<br />

sortant <strong>de</strong> la chambre <strong>de</strong>s<br />

Conseillers, n’a pas <strong>pour</strong><br />

autant perdu <strong>de</strong> sa saveur.<br />

Le départ <strong>de</strong> M. Jalal<br />

Essaid a donné <strong>un</strong>e nouvelle<br />

vitesse à la course<br />

<strong>pour</strong> la prési<strong>de</strong>nce. Il s’en<br />

est suivi <strong>un</strong>e <strong>bouscula<strong>de</strong></strong><br />

<strong>pour</strong> <strong>un</strong> <strong>fauteuil</strong> que pratiquement<br />

tous les partis<br />

estiment leur revenir <strong>de</strong><br />

droit.<br />

Chac<strong>un</strong> y est allé avec<br />

ses atouts arithmétiques,<br />

historiques et autres compensatoires<br />

<strong>pour</strong> <strong>un</strong><br />

manque à gagner <strong>de</strong><br />

sièges dans d’autres institutions.<br />

La prési<strong>de</strong>nce<br />

<strong>de</strong> la chambre <strong>de</strong>s<br />

Conseillers a même été<br />

liée étroitement à celle <strong>de</strong><br />

la comm<strong>un</strong>auté urbaine<br />

<strong>de</strong> Casablanca. Le premier<br />

Secrétaire <strong>de</strong> l’USFP<br />

a, en effet, présidé <strong>un</strong>e ré<strong>un</strong>ion,<br />

à laquelle ont participé<br />

les partis <strong>de</strong> la majorité,<br />

<strong>pour</strong> arriver à <strong>un</strong><br />

consensus. Il semblerait<br />

aujourd’hui que le lea<strong>de</strong>r<br />

<strong>de</strong> l’USFP a réussi à<br />

convaincre ses militants<br />

puisque les socialistes ne<br />

se présentent ni à la prési<strong>de</strong>nce<br />

<strong>de</strong> la chambre <strong>de</strong>s<br />

Conseillers, ni à celle <strong>de</strong> la<br />

CUC.<br />

Certains attribuent au<br />

Premier ministre son penchant<br />

<strong>pour</strong> appuyer le candidat<br />

du RNI. Reste à savoir si<br />

les conseillers socialistes vont<br />

le suivre par l’acte <strong>de</strong> vote ou<br />

vont-ils soutenir leur allié <strong>de</strong><br />

la Koutla, le parti <strong>de</strong> l’Istiqlal?<br />

C’est Saad Alami qui se présente<br />

au nom <strong>de</strong> ce parti. Cet<br />

ex-député qui a dans son escarcelle<br />

plus <strong>de</strong> 25 ans d’expérience<br />

parlementaire est <strong>un</strong><br />

homme dynamique, connu<br />

par sa modération et son sens<br />

<strong>de</strong> la mesure. Il est d’ailleurs<br />

bien estimé aussi bien au sein<br />

<strong>de</strong> la Koutla que <strong>de</strong> la droite<br />

où il ne compte que <strong>de</strong>s amis.<br />

Mais il n’est pas dit que ses<br />

seuls atouts vont peser dans<br />

la balance d’<strong>un</strong>e élection où<br />

beaucoup <strong>de</strong> paramètres en-<br />

• Badreddine Senoussi, <strong>un</strong> candidat favori.<br />

trent en jeu. Il sera ru<strong>de</strong>ment<br />

concurrencé par le candidat<br />

du RNI, <strong>un</strong> parti qui cumule<br />

les bons scores <strong>de</strong>puis qu’il a<br />

rejoint le gouvernement d’alternance.<br />

D’ailleurs le<br />

Rassemblement national <strong>de</strong>s<br />

indépendants (RNI) s’est<br />

classé premier, en nombre<br />

d’élus, lors <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières élections<br />

du tiers sortant. À ce<br />

jour, la direction du RNI<br />

n’a pas encore choisi le candidat<br />

officiel qui le représentera<br />

dans la course à la prési<strong>de</strong>nce.<br />

Dilemme<br />

En tous cas, ils sont trois<br />

à briguer ce poste <strong>pour</strong> le moment<br />

en attendant qu’Ahmed<br />

Ousmane prenne <strong>un</strong>e décision<br />

définitive: Badreddine<br />

Senoussi, Mustapha Oukacha<br />

et Ab<strong>de</strong>lilah Kabbaj. Le prési<strong>de</strong>nt<br />

du RNI se trouve <strong>de</strong>vant<br />

<strong>un</strong> dilemme <strong>pour</strong> dé-<br />

partager trois <strong>de</strong> ses amis qui<br />

ne déméritent pas. Il est vrai<br />

que Badreddine Senoussi, en<br />

vieux routier <strong>de</strong> la politique,<br />

est donné comme favori du<br />

groupe. L’homme a été plusieurs<br />

fois ministre, ambassa<strong>de</strong>ur<br />

dans plusieurs pays,<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> commission à la<br />

chambre <strong>de</strong>s Représentants<br />

et prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> comm<strong>un</strong>e. Un<br />

curriculum vitae, bien fourni,<br />

qui plai<strong>de</strong> <strong>pour</strong> lui, même si<br />

l’homme s’est, quelque peu,<br />

retiré <strong>de</strong> la scène politique.<br />

Senoussi <strong>de</strong>meure celui<br />

qui possè<strong>de</strong> le plus d’atouts<br />

<strong>pour</strong> assurer la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong><br />

la chambre <strong>de</strong>s Conseillers.<br />

L’autre candidat, Ab<strong>de</strong>lilah<br />

Kabbaj, se distingue <strong>de</strong> son<br />

collègue Badreddine par son<br />

parcours dans le domaine<br />

économique. Homme d’affaires<br />

dynamique et brillant<br />

orateur, cet ex-ministre <strong>de</strong><br />

l’Environnement, est prési-<br />

© Ph. MHI<br />

18<br />

<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Association <strong>de</strong><br />

la pêche hauturière et <strong>de</strong><br />

la Fédération <strong>de</strong>s<br />

chambres <strong>de</strong> l’artisanat.<br />

Mustapha Oukacha reste<br />

le membre du bureau politique<br />

qui assure avec<br />

brio la permanence du<br />

parti à Casablanca. Le<br />

<strong>de</strong>rnier candidat connu<br />

<strong>pour</strong> ce <strong>fauteuil</strong> si<br />

convoité est Ab<strong>de</strong>lkebir<br />

Berquia du MNP. Au vu<br />

<strong>de</strong> la donne politique actuelle,<br />

il a peu <strong>de</strong> chances<br />

d’atteindre son objectif.<br />

Inutilité<br />

S’il paraît comme ambition<br />

légitime que tout ce<br />

petit mon<strong>de</strong> se bouscule<br />

<strong>pour</strong> briguer ce poste,<br />

personne ne comprend<br />

tout ce branle-bas autour<br />

d’<strong>un</strong>e chambre qui a<br />

montré ses limites.<br />

Surtout que <strong>de</strong> nombreuses<br />

voix s’élèvent<br />

<strong>de</strong> plus en plus <strong>pour</strong> dénoncer<br />

son inutilité dans<br />

<strong>un</strong> contexte politique qui<br />

n’a plus rien à voir avec<br />

celui qui a débouché sur<br />

sa création.<br />

Elle ne constitue plus, en<br />

effet, le gar<strong>de</strong>-fou d’<strong>un</strong><br />

pouvoir qui a réussi à intégrer<br />

totalement l’USFP dans<br />

le système.<br />

La principale prérogative<br />

<strong>de</strong> la chambre <strong>de</strong>s Conseillers<br />

qui est celle <strong>de</strong> faire tomber<br />

le gouvernement n’a plus raison<br />

d’être. Aussi, cette<br />

<strong>de</strong>uxième chambre ressemble-t-elle<br />

à <strong>un</strong>e caisse <strong>de</strong><br />

résonance <strong>de</strong> la chambre <strong>de</strong>s<br />

Représentants. Toutes les lois<br />

y sont ressassées en séance<br />

plénière, dans les commissions<br />

et au cours <strong>de</strong>s questions<br />

orales.<br />

Voire, les Conseillers du<br />

même parti prennent <strong>de</strong>s positions<br />

contraires à leurs collègues<br />

<strong>de</strong> la chambre <strong>de</strong>s représentants.<br />

Une cacophonie<br />

politique qui rend obsolète<br />

<strong>un</strong>e chambre non-attenante<br />

dont la majorité réclame la<br />

dissolution par voix référendaire.<br />

Neuf ans <strong>de</strong> répétition,<br />

c’est trop. ❏<br />

Maroc Hebdo International n° 434- Du 6 au 12 oct.2000


POLITIQUE<br />

Le parti <strong>de</strong> l’Istiqlal répond aux critiques<br />

EL FASSI REMET<br />

LES PENDULES À L’HEURE<br />

On attendait <strong>un</strong>e sortie médiatique <strong>de</strong> Abbas El<br />

Fassi après son entrée au gouvernement. Il en<br />

a fait <strong>de</strong>ux le week end <strong>de</strong>rnier. Devant le comité<br />

central du parti et <strong>de</strong>vant l’organisation<br />

L’Istiqlal bouge. Il ne<br />

veut pas – ou ne peut<br />

pas – se permettre <strong>de</strong><br />

prendre <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>s ou subir les<br />

contrecoups d’<strong>un</strong>e conjonc-<br />

Par Noureddine JOUHARI<br />

ture peu clémente. L’entrée<br />

au gouvernement <strong>de</strong> son secrétaire<br />

général, Abbas El<br />

Fassi, accompagnée <strong>de</strong> la sortie<br />

<strong>de</strong> Youssef Tahiri, l’ancien<br />

ministre <strong>de</strong> l’Énergie et<br />

<strong>de</strong>s Mines, tout comme<br />

Rachid Filali en charge jusqu’au<br />

remaniement du dé-<br />

partement <strong>de</strong>s Privatisations,<br />

a fait grincer <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts au sein<br />

<strong>de</strong> l’appareil partisan. Les critiques<br />

ne se sont pas fait attendre.<br />

Et il fallait que la direction<br />

du parti sorte <strong>de</strong> sa réserve<br />

et éclaire les lanternes<br />

<strong>de</strong> ses militants, voire <strong>de</strong><br />

l’opinion publique.<br />

Deux occasions <strong>de</strong> rêve<br />

se sont présentées au secrétaire<br />

général du PI. En même<br />

temps, ou presque. Deux<br />

en <strong>un</strong>, comme dirait l’autre.<br />

Samedi et dimanche, 30<br />

septembre et 1er octobre, le<br />

parti avait ren<strong>de</strong>z vous avec<br />

<strong>de</strong>s femmes istiqlaliennes. Deux sorties <strong>pour</strong><br />

répondre aux critiques, mais surtout <strong>pour</strong> dire<br />

sa disponibilité à agir <strong>pour</strong> le triomphe <strong>de</strong>s<br />

idéaux istiqlaliens.<br />

la session du comité central et<br />

le congrès <strong>de</strong> la femme istiqlalienne.<br />

Deux occasions<br />

que M. El Fassi n’a pas laissées<br />

passer sans rappeler certaines<br />

idées concernant la gestion<br />

<strong>de</strong>s affaires publiques et<br />

son entrée au gouvernement.<br />

Concordance<br />

Certes, les généralités ont<br />

émaillé les allocutions du secrétaire<br />

général du parti <strong>de</strong>vant<br />

les membres du comité<br />

central. Style, l’attachement<br />

du parti à la souveraineté du<br />

Maroc sur ses provinces ré-<br />

cupérées et à participer <strong>pour</strong><br />

la réaffirmation <strong>de</strong> la marocanité<br />

du Sahara avec ou sans<br />

referendum . Ou encore l’engagement<br />

du parti à œuvrer<br />

<strong>pour</strong> la réussite <strong>de</strong> l’alternance.<br />

Mais l’ombre <strong>de</strong>s problèmes<br />

suscités par certains<br />

dirigeants planait sur les <strong>de</strong>ux<br />

rencontres.<br />

La lettre ouverte adressée<br />

par Khalid Jamai, membre<br />

du comité exécutif, et ancien<br />

rédacteur en chef <strong>de</strong><br />

l’Opinion, journal du parti<br />

n’est pas passée inaperçue.<br />

D’ailleurs la décision <strong>de</strong> dé-<br />

Maroc Hebdo International n° 434 - Du 6 au 12 oct. 2000<br />

20<br />

mettre M. Jamai <strong>de</strong> ses fonctions<br />

à la tête <strong>de</strong> la rédaction<br />

du journal est venue il y a tout<br />

juste <strong>un</strong>e semaine avant les<br />

ré<strong>un</strong>ions du week-end.<br />

Devant le comité central,<br />

le secrétaire général du parti,<br />

a rappelé que SM le Roi<br />

Mohamed VI a souligné dans<br />

le discours du trône et à plusieurs<br />

occasions que la marocanité<br />

du Sahara est irréversible.<br />

" C’est la position<br />

du parti , dit M. El Fassi,<br />

ajoutant que le comm<strong>un</strong>iqué<br />

du ministère <strong>de</strong>s Affaires<br />

étrangères a réitéré la sou-


POLITIQUE<br />

veraineté du Maroc sur le<br />

Sahara et insiste sur le fait<br />

que toute solution doit être<br />

envisagée dans ce cadre, en<br />

renforçant la décentralisation<br />

" .<br />

Intégration<br />

Conjoncture oblige, M. El<br />

Fassi s'est félicité <strong>de</strong> l'initiative<br />

royale visant la relance<br />

socio-économique du pays et<br />

<strong>de</strong> l'intérêt que porte le<br />

Souverain au dossier social<br />

dans le cadre <strong>de</strong> la lutte<br />

contre le chômage, la pauvreté,<br />

l'analphabétisme et<br />

dans le but d'édifier <strong>un</strong> Maroc<br />

solidaire .<br />

En effet, l<strong>un</strong>di 18 septembre,<br />

SM le Roi Mohamed<br />

VI avait annoncé dans <strong>un</strong>e allocution<br />

<strong>de</strong>vant les membres<br />

<strong>de</strong> la Confédération générale<br />

<strong>de</strong>s entreprises du Maroc<br />

<strong>un</strong>e série <strong>de</strong> mesures <strong>pour</strong> stimuler<br />

l’investissement. Et ce<br />

par la levée <strong>de</strong> tous les obstacles<br />

pouvant bloquer le décollage<br />

économique du pays.<br />

Volet politique, M. El Fassi a<br />

dénoncé les irrégularités qui<br />

ont entaché les <strong>de</strong>rnières élections<br />

notamment l'usage <strong>de</strong><br />

l'argent <strong>pour</strong> l'achat <strong>de</strong>s voix,<br />

appelant le gouvernement à<br />

l'élaboration d'<strong>un</strong> nouveau<br />

co<strong>de</strong> électoral assurant toutes<br />

les garanties à même <strong>de</strong> faire<br />

<strong>de</strong>s élections <strong>de</strong> 2002 <strong>un</strong>e<br />

occasion <strong>pour</strong> abandonner<br />

les pratiques <strong>de</strong> frau<strong>de</strong> et <strong>de</strong><br />

violations <strong>de</strong>s règles électorales.<br />

Avec le même esprit,<br />

Abbas El Fassi a abordé les<br />

questions partisanes <strong>de</strong>vant<br />

le congrès <strong>de</strong> l’organisation<br />

<strong>de</strong> la femme istiqlalienne. Il<br />

a rappelé les récentes occasions<br />

où le Parti <strong>de</strong> l'Istiqlal<br />

et ses organisations parallèles<br />

ont placé en tête <strong>de</strong> leurs préoccupations<br />

la question <strong>de</strong><br />

l'intégration effective <strong>de</strong> la<br />

femme dans tous les domaines<br />

<strong>de</strong> la vie publique.<br />

"C’est <strong>un</strong> message on ne<br />

peut plus éloquent à l'encontre<br />

<strong>de</strong> la campagne malveillante<br />

qui vise actuellement<br />

les partis nationaux<br />

dont l'action a été toujours<br />

liées à la lutte <strong>pour</strong> la démocratie,<br />

le progrès et l'intégrité<br />

territoriale", a réaffirmé<br />

M. El Fassi.<br />

À cet égard, il a rappelé<br />

les faits marquants <strong>de</strong> la<br />

• Abbas El Fassi, secrétaire général du Parti <strong>de</strong> l’Istiqlal.<br />

contribution édifiante <strong>de</strong>s<br />

femmes à la réalisation <strong>de</strong><br />

l'indépendance et du développement<br />

du Maroc, à commencer<br />

par leur concours à<br />

la mise en place <strong>de</strong>s cellules<br />

<strong>de</strong> la résistance, leur action<br />

sociale <strong>de</strong> base <strong>pour</strong> consoli-<br />

<strong>de</strong>r les valeurs nationales <strong>de</strong><br />

la dignité et <strong>de</strong> la fierté…<br />

Cela ne peut être effectif sans<br />

<strong>un</strong>e meilleure contribution<br />

dans la lutte contre toutes les<br />

formes <strong>de</strong> dépravation et <strong>de</strong><br />

échéance <strong>de</strong> la construction<br />

démocratique.<br />

© Ph. MHI<br />

Et comme <strong>pour</strong> répondre<br />

à ses détracteurs, il a mis en<br />

exergue les perspectives prometteuses<br />

<strong>de</strong> l'action comm<strong>un</strong>e<br />

en partenariat avec les<br />

associations œuvrant <strong>pour</strong> le<br />

bien-être <strong>de</strong>s femmes, notamment<br />

au sein <strong>de</strong> la Koutla<br />

démocratique. "Il faut établir<br />

<strong>un</strong> plan d'action stratégique<br />

d'autant plus que le Maroc<br />

vit actuellement <strong>un</strong>e expérience<br />

originale en matière<br />

d'action sociale grâce aux<br />

initiatives <strong>de</strong> S.M le Roi<br />

Mohamed VI dans <strong>de</strong>s domaines<br />

aussi prioritaires que<br />

le développement du mon<strong>de</strong><br />

rural, la lutte contre la pauvreté,<br />

l'alphabétisation", at-il<br />

ajouté. Soulignons que le<br />

congrès <strong>de</strong> la femme istiqla-<br />

lienne a opté <strong>pour</strong> le changement.<br />

Il a élu Naima<br />

Khaldo<strong>un</strong>e à la tête <strong>de</strong> l’organisation,<br />

à la place Latifa<br />

Bennani Smirès. Une alternance<br />

féminine.<br />

Les <strong>de</strong>ux sorties <strong>de</strong> M. El<br />

Fassi le week-end passé, ont<br />

certainement permis <strong>de</strong><br />

mettre les choses en ordre.<br />

Un ordre dont le parti a tant<br />

besoin.❏<br />

Maroc Hebdo International n° 434 - Du 6 au 12 oct. 2000<br />

21


REGARD<br />

La Comanav, <strong>un</strong>e entreprise publique qui revient <strong>de</strong> loin<br />

LA REMISE<br />

À FLOT<br />

Le processus <strong>de</strong> redressement enclenché<br />

<strong>de</strong>puis 1995 a produit <strong>de</strong>s résultats probants<br />

et encourageants. Mais cela ne veut<br />

pas dire que la Comanav a définitivement<br />

sorti la tête <strong>de</strong> l'eau. Les contraintes sont<br />

multiples et la concurrence ru<strong>de</strong> et inégale.<br />

La libéralisation du trafic et l'ouverture<br />

Qui veut couler la Comanav?<br />

On voudrait envoyer par le<br />

fond la compagnie maritime<br />

nationale que l'on ne s'y<br />

prendrait pas autrement. L'entreprise<br />

publique <strong>de</strong> la marine marchan<strong>de</strong> fait<br />

Par Ab<strong>de</strong>llatif MANSOUR<br />

face, <strong>de</strong>puis quelques semaines, à <strong>un</strong>e<br />

véritable campagne <strong>de</strong> déstabilisation.<br />

Approximation, amalgame, caricature<br />

et désinformation, tout y<br />

passe.<br />

Quelques aberrations, à titre<br />

d'illustration, colportées récemment<br />

par certaines publications. On apprend<br />

ainsi que la Comanav dispose<br />

d'<strong>un</strong>e flotte <strong>de</strong> 65 navires. Si c'était<br />

vrai, on ne serait pas loin <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s<br />

sociétés grecques qui sillonnent les<br />

océans et réalisent <strong>un</strong>e bonne part du<br />

fret international. En fait, ce chiffre<br />

couvre l'ensemble du parc maritime<br />

national. La Comanav, elle, ne dispose<br />

que <strong>de</strong> 14 navires dont <strong>de</strong>ux carferries.<br />

De 14 à 65, le décalage est<br />

immense. Il en dit long sur la vérification<br />

<strong>de</strong> l'information et la précision<br />

<strong>de</strong>s données chiffrées, avant publication.<br />

Épaves<br />

On découvre aussi, avec effarement,<br />

que la Comanav aurait vendu,<br />

plutôt bradé, 8 <strong>de</strong> ses navires. Et que<br />

la transaction aurait été conclue dans<br />

la plus gran<strong>de</strong> discrétion. Une opération<br />

inavouée et inavouable. On vendrait<br />

ainsi <strong>de</strong>s bateaux en catimini,<br />

comme <strong>de</strong>s cartouches <strong>de</strong> cigarettes<br />

<strong>de</strong> contre-ban<strong>de</strong>, au coin d'<strong>un</strong>e rue déserte<br />

et mal éclairée, par <strong>un</strong>e nuit pluvieuse.<br />

Toujours est-il que la Comanav<br />

se serait amputée <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong> sa<br />

flotte et <strong>de</strong> son chiffre d'affaires sans<br />

transparence comptable et sans stratégie<br />

<strong>de</strong> développement. C'est soit<br />

éminemment gravissime, soit gravement<br />

ridicule. Renseignements pris,<br />

c'est plutôt la <strong>de</strong>uxième hypothèse qui<br />

est à retenir. Le ridicule.<br />

Jusqu'en 1998, la plupart <strong>de</strong>s navires<br />

<strong>de</strong> la Comanav étaient d'<strong>un</strong> autre<br />

âge. Vétustes, mal entretenus, ils boitaient<br />

sur leur parcours. Certaines <strong>un</strong>ités<br />

étaient mêmes "black listées",<br />

comme on dit dans le jargon maritime.<br />

Peu fiables, ils étaient <strong>de</strong>venus<br />

<strong>un</strong> réel danger <strong>pour</strong> les marchandises<br />

et <strong>pour</strong> l'environnement. Là où ils se<br />

rendaient, ils étaient constamment inspectés<br />

par les autorités portuaires <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>s espaces maritimes ont plus profité<br />

aux armateurs étrangers qu'à leur homologues<br />

nationaux. Les premiers ont en effet<br />

<strong>de</strong>s charges inférieures <strong>de</strong> 22 à 25%<br />

par rapport aux navires marocains qui paraissent<br />

ainsi pénalisés, presque lestés<br />

par <strong>un</strong>e fiscalisation lour<strong>de</strong> et multiforme.<br />

• M'hamed Ben harouga, PDG <strong>de</strong> la Comanav.<br />

pays d'accueil. Quatre navires ont dû<br />

ainsi être vendus: Le Ouerzazate et<br />

le Ouezzane en 1998; le Taza et le<br />

Toubkal en 1999. En lieu et place <strong>de</strong><br />

ces ferrailles à haut risque, la Comanav<br />

s'est dotée à partir <strong>de</strong> 1998 <strong>de</strong> trois<br />

nouveaux bâtiments : Le oued Ziz<br />

Oued et le Oued Dahab, construits en<br />

Espagne, et <strong>un</strong> car-ferry, "Al<br />

Mansour", acheté en état <strong>de</strong> bon fonctionnement.<br />

Diagnostic<br />

Ce n'est donc pas <strong>de</strong> bradage qu'il<br />

s'agit, mais <strong>de</strong> renouvellement <strong>de</strong> la<br />

flotte et <strong>de</strong> renforcement <strong>de</strong> sa capacité<br />

<strong>de</strong> fret. "Les bateaux ne sont pas<br />

achetés ou vendus au gré du vent, assure<br />

M'hamed Ben harouga, PDG <strong>de</strong><br />

la Comanav. Toute opération d'achat<br />

ou <strong>de</strong> vente s'inscrit dans <strong>un</strong> plan <strong>de</strong><br />

développement, sur la base d'étu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> marché et <strong>de</strong> rentabilité. Et obéit,<br />

insiste-t-il, à <strong>de</strong>s procédures <strong>de</strong><br />

contrôle et d'homologation précises,<br />

strictes et transparentes." La rentabilité<br />

a effectivement été au ren<strong>de</strong>zvous.<br />

Les trois navires acquis font<br />

<strong>de</strong>s records <strong>de</strong> remplissage. "Al<br />

Mansour" par exemple, fait +40%<br />

sur la ligne Tanger-Algesiras.<br />

La démarche <strong>de</strong> M. Benharouga<br />

est très simple. Elle tient en <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s:<br />

l'avant et l'après sa nomination.<br />

Il donne <strong>un</strong> aperçu <strong>de</strong> l'existant en<br />

1995, date <strong>de</strong> son arrivée à la tête <strong>de</strong><br />

la Comanav; puis il présente <strong>un</strong> bilan<br />

<strong>de</strong> son action, à ce jour. Simple et logique.<br />

L'état <strong>de</strong>s lieux en 1995 a été effectué<br />

par <strong>de</strong>ux cabinets d'expertise<br />

internationale, Arthur An<strong>de</strong>rsen et<br />

Technitas. Le diagnostic est sévère:<br />

Absence <strong>de</strong> plan stratégique portant<br />

sur toutes les activités et tous les aspects<br />

<strong>de</strong> la gestion; manque d'analyse<br />

<strong>de</strong>s comptes arrêtés; pas <strong>de</strong> coordination<br />

ni <strong>de</strong> suivi du recouvrement;<br />

très faible maîtrise <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong><br />

contrôle <strong>de</strong> gestion tant au niveau <strong>de</strong>s<br />

charges que <strong>de</strong>s recettes; <strong>un</strong> commercial<br />

peu agressif, notamment à<br />

l'export; <strong>un</strong>e sous-traitance quasi-totale<br />

du transport <strong>de</strong>s conteneurs vu<br />

que le parc Comanav en la matière<br />

était en panne à hauteur <strong>de</strong> 90%; sureffectif.<br />

Bref, <strong>un</strong> système <strong>de</strong> gouvernance<br />

pauvre en procédures, ne permettant<br />

pas d'évaluer les résultats ni<br />

<strong>de</strong> situer les responsabilités. Le diagnostic<br />

est <strong>un</strong>e longue liste <strong>de</strong> dérapages<br />

et <strong>de</strong> laisser-aller.<br />

Passif<br />

M. Benharouga a hérité d'<strong>un</strong>e<br />

compagnie maritime qui prenait l'eau<br />

<strong>de</strong> partout et qu'il fallait remettre à<br />

flot. Une tâche immense qui <strong>de</strong>vait<br />

passer par <strong>un</strong>e reconstruction interne<br />

<strong>de</strong> tous les dispositifs <strong>de</strong> gestion, <strong>un</strong><br />

redéploiement et <strong>un</strong>e remobilisation<br />

du personnel, et <strong>un</strong>e optimisation <strong>de</strong><br />

la flotte par sa remise en état ou son<br />

renouvellement. Des actions <strong>de</strong> redressement<br />

urgentes étaient nécessaires.<br />

Pour livrer et gagner cette "bataille<br />

navale", il fallait disposer <strong>de</strong>s<br />

fonds nécessaires. Or durant la pé-<br />

© Ph. MHI<br />

22<br />

rio<strong>de</strong> 1990-94, les ressources financières<br />

<strong>de</strong> la compagnie, qui avait<br />

beaucoup désinvesti, avaient chuté<br />

<strong>de</strong> moitié. Quant à l'augmentation <strong>de</strong><br />

capital décidée en 1993, et qui <strong>de</strong>vait<br />

être <strong>de</strong> 150 millions <strong>de</strong> dirhams, elle<br />

ne dépassera pas les 50 millions<br />

<strong>de</strong> dirhams, dont l'État, il faut le dire,<br />

vient <strong>de</strong> verser sa quote-part.<br />

Gouvernance<br />

1995 est <strong>pour</strong> M. Benharouga le<br />

souvenir d'<strong>un</strong>e promotion à <strong>un</strong>e gran<strong>de</strong><br />

responsabilité, mais aussi <strong>un</strong> peu<br />

"l'année <strong>de</strong> l'éléphant". Puisque tous<br />

les clignotants sont au rouge. Sur tous<br />

les postes <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> du navire-<br />

Comanav, la correction du cap s'annonce<br />

difficile.<br />

Une première transaction est ron<strong>de</strong>ment<br />

menée. Les titres que la<br />

Comanav détenait dans la société<br />

Marphocéan, spécialisée dans le transport<br />

<strong>de</strong>s phosphates, sont mis en vente<br />

<strong>pour</strong> 60 millions (et non pas 600<br />

millions comme cela avait été avancé<br />

par certaines publications). Ce qui<br />

a dégagé <strong>un</strong>e plus value <strong>de</strong> 20 millions<br />

<strong>de</strong> dirhams. L'opération est d'autant<br />

plus fructueuse que ces titres,<br />

16% (et non 25% comme rapporté<br />

par <strong>un</strong> journal) n'avaient jamais rapporté<br />

<strong>de</strong> produits <strong>pour</strong> la Comanav<br />

<strong>de</strong>puis 15 ans. Cet argent frais est le<br />

bienvenu, mais on est encore très loin<br />

du compte <strong>pour</strong> le financement du<br />

plan <strong>de</strong> sauvetage <strong>de</strong> la compagnie.<br />

Solvabilité<br />

Il fallait réactiver tous les ressorts<br />

<strong>de</strong> la bonne gouvernance. Une politique<br />

rigoureuse <strong>de</strong>s facilités <strong>de</strong> paiement<br />

du fret a permis le recouvrement<br />

<strong>de</strong> quelque 115 millions <strong>de</strong> Dh<br />

<strong>de</strong> créance antérieures à 1995. Les<br />

charges d'exploitation et les frais généraux<br />

ont subi <strong>un</strong>e compression draconienne.<br />

Avec cet effort <strong>de</strong> rationalisation,<br />

la compagnie est <strong>de</strong>venue<br />

potentiellement solvable. Elle a gagné<br />

en crédibilité auprès <strong>de</strong>s banques<br />

qui lui ont accordé lignes <strong>de</strong> crédits<br />

et découverts. L'investissement dans<br />

les trois nouveaux navires, d'<strong>un</strong>e valeur<br />

<strong>de</strong> 450 millions <strong>de</strong> Dh, a été fait<br />

grâce à <strong>de</strong>s empr<strong>un</strong>ts, sans apport <strong>de</strong><br />

fonds propres.<br />

Tous ces facteurs, plus l'entrée <strong>de</strong><br />

la Comanav dans le Détroit à partir <strong>de</strong><br />

1997, puis avec "Al Mansour" à partir<br />

<strong>de</strong> 1998, ont permis <strong>un</strong> développement<br />

spectaculaire <strong>de</strong> l'activité-passages,<br />

avec <strong>un</strong>e progression <strong>de</strong> plus <strong>de</strong><br />

Maroc Hebdo International n° 434- Du 6 au 12 oct. 2000


REGARD<br />

380% par rapport à 1994. La barre<br />

<strong>de</strong>s 600% <strong>de</strong> plus <strong>de</strong>vrait être atteinte,<br />

en fin d'exercice 2000. Quant au<br />

nombre <strong>de</strong> conteneurs transportés, il<br />

a progressé <strong>de</strong> 80%, les camions, eux,<br />

ont fait <strong>un</strong> bond <strong>de</strong> 56%, toujours par<br />

rapport à 1994.<br />

Le processus <strong>de</strong> redressement enclenché<br />

<strong>de</strong>puis 1995 a produit <strong>de</strong>s résultats<br />

probants et encourageants.<br />

Mais cela ne veut pas dire que la<br />

Comanav a définitivement sorti la tête<br />

<strong>de</strong> l'eau. Les contraintes sont multiples<br />

et la concurrence ru<strong>de</strong> et inégale.<br />

La libéralisation du trafic et<br />

l'ouverture <strong>de</strong>s espaces maritimes ont<br />

plus profité aux armateurs étrangers<br />

qu'à leur homologues nationaux. Les<br />

premiers ont en effet <strong>de</strong>s charges inférieures<br />

<strong>de</strong> 22 à 25% par rapport aux<br />

navires marocains qui paraissent ainsi<br />

pénalisés, presque lestés par <strong>un</strong>e<br />

fiscalisation lour<strong>de</strong> et multiforme.<br />

Visibilité<br />

La Comanav, il faut le rappeler,<br />

est <strong>un</strong>e société anonyme. Mais avec<br />

67% du capital appartenant à l'État,<br />

elle fait figure d'entreprise publique.<br />

Elle est gérée avec <strong>un</strong>e logique <strong>de</strong><br />

société privée et <strong>un</strong> grand souci <strong>de</strong><br />

rentabilité. Ce qui ne l'empêche pas<br />

<strong>de</strong> subir les aléas d'<strong>un</strong> statut mitigé qui<br />

oscille entre le mixte et le public. La<br />

navigation dans ces eaux n'est pas aisée.<br />

La visibilité réglementaire n'y<br />

est pas toujours nette. Il faut dire, aussi,<br />

que le public y verrait <strong>un</strong> peu plus<br />

clair, si la Comanav comm<strong>un</strong>iquant<br />

<strong>un</strong> peu plus souvent et <strong>un</strong> peu mieux.<br />

S'agissant <strong>de</strong> l'ensemble du secteur<br />

maritime M. Benharouga aligne<br />

<strong>de</strong>s chiffres qui ne poussent pas à<br />

l'optimisme: En 12 ans, plus <strong>de</strong> 10<br />

armateurs marocains ont définitivement<br />

mis pied à terre. La part <strong>de</strong> marché<br />

<strong>de</strong> l'armement marocain est passée<br />

<strong>de</strong> 26% à moins <strong>de</strong> 10%. Le<br />

nombre <strong>de</strong> navires nationaux est passé<br />

<strong>de</strong> 66 à 39 et la plupart ne sont pas<br />

<strong>de</strong> la prime je<strong>un</strong>esse. À l'exception<br />

<strong>de</strong> la Comanav, dit-il, il n'y a plus<br />

d'investissement dans le neuf.<br />

Marasme<br />

Il y a donc bel et bien marasme<br />

du secteur maritime. Un secteur pas<br />

du tout attractif. Et le PDG <strong>de</strong> la<br />

Comanav <strong>de</strong> conclure: ce n'est pas<br />

parce que nous disposons <strong>de</strong> 3200<br />

kms <strong>de</strong> côtes, que ce secteur se développera<br />

tout seul, comme par enchantement.<br />

Le secteur <strong>de</strong> la marine<br />

marchan<strong>de</strong> a besoin d'<strong>un</strong>e stratégie<br />

nationale <strong>de</strong> promotion et d'incitation<br />

à l'investissement <strong>pour</strong> sortir <strong>de</strong><br />

la déprime et contribuer au développement<br />

du pays. Sans <strong>pour</strong> autant<br />

basculer dans la distribution d'autorisations<br />

à profusion. Le rôle <strong>de</strong> l'autorité<br />

<strong>de</strong> tutelle est aussi d'assurer <strong>un</strong>e<br />

certaine régulation du trafic maritime.<br />

Ce qui est encore plus désolant,<br />

c'est qu'au moment où l'ensemble <strong>de</strong><br />

l'armement marocain <strong>de</strong>vait faire front<br />

<strong>un</strong>i et se montrer solidaire face à la<br />

concurrence étrangère, on assiste à<br />

<strong>de</strong>s tirs aux flancs et à <strong>de</strong>s mics-macs<br />

<strong>de</strong> bas étages. Le meilleur exemple <strong>de</strong><br />

cet environnement malsain est la cam-<br />

• Les navires marocains pénalisés par <strong>un</strong>e fiscalisation lour<strong>de</strong> et multiforme.<br />

© Ph. MHI<br />

23<br />

pagne orchestrée contre la Comanav.<br />

Comme d'habitu<strong>de</strong>, au débat serein,<br />

franc et ouvert, on a préféré la rumeur<br />

et les faux procès. Dans ce tir<br />

croisé, on retrouve <strong>de</strong>s privés embusqués<br />

dont l'esprit entrepreneurial<br />

consiste à vouloir grignoter sur l'espace<br />

public. Et <strong>de</strong>s représentants du<br />

personnel englués dans leur logique<br />

<strong>de</strong> guérilla intersyndicale. Pour couper<br />

court à toutes les allégations qui<br />

visent sa gestion, M. Benharouga oppose<br />

trois audits externes, ainsi que<br />

l'audit <strong>de</strong> la flotte et du parc conteneurs,<br />

réalisés <strong>de</strong>puis 1995. Contre<br />

zéro audit <strong>de</strong> 1990 à 1994. Quant à<br />

l'audit <strong>de</strong> gestion mené par l'IGF,<br />

dans le cadre <strong>de</strong> son programme annuel<br />

sur l'état <strong>de</strong>s entreprises publiques,<br />

il est en cours. Toute anticipation,<br />

dit M. Benharouga, ne serait<br />

que procès d'intention.❏<br />

Maroc Hebdo International n° 434- Du 6 au 12 oct. 2000


ENTREPRISE<br />

Démarrage <strong>de</strong> la course <strong>pour</strong> acquérir les 35 % <strong>de</strong> Maroc Télécom<br />

FAITES<br />

VOS JEUX<br />

Le 3 octobre 2000, à Rabat, a été lancée<br />

l’offre minimale <strong>pour</strong> l’acquisition <strong>de</strong> 35%<br />

du capital <strong>de</strong> Maroc Télécom. Une offre qui<br />

intéresse l’<strong>un</strong>e <strong>de</strong>s entreprises les plus<br />

performantes. L’annonce a été faite par<br />

L'offre minimale <strong>pour</strong><br />

l’acquisition <strong>de</strong> 35 %<br />

du capital <strong>de</strong> Maroc<br />

Télécom a été fixée à 20,3<br />

milliards <strong>de</strong> Dh.<br />

Par Taïeb CHADI<br />

Cette proposition financière<br />

a été présentée mardi 3<br />

octobre à Rabat lors d’<strong>un</strong>e<br />

conférence <strong>de</strong> presse qu’a tenue<br />

le ministre <strong>de</strong> l’Économie,<br />

<strong>de</strong>s Finances et du<br />

Tourisme, Fathallah<br />

Oualalou, <strong>pour</strong> lancer officiellement<br />

l’appel d’offre<br />

<strong>pour</strong> la cession partielle <strong>de</strong><br />

Maroc Télécom.<br />

Au cours <strong>de</strong> cette conférence,<br />

à laquelle ont pris part<br />

également Ab<strong>de</strong>slam<br />

Ahizo<strong>un</strong>e, prési<strong>de</strong>nt-directeur<br />

général <strong>de</strong> Maroc-<br />

Télécom et Nacer Hajji, secrétaire<br />

d'État auprès du<br />

Premier ministre chargé <strong>de</strong><br />

la Poste et <strong>de</strong>s Nouvelles<br />

technologies <strong>de</strong>s télécomm<strong>un</strong>ications<br />

et <strong>de</strong> l'information,<br />

et en l’absence <strong>de</strong><br />

Mustapha Terrab, directeur<br />

général <strong>de</strong> l’ANRT (Agence<br />

nationale <strong>de</strong> réglementation<br />

<strong>de</strong>s télécomm<strong>un</strong>ications), M.<br />

Oualalou a souligné que le<br />

Maroc cherche <strong>un</strong> partenaire<br />

stratégique et non pas tout<br />

simplement <strong>un</strong> acheteur qui<br />

présentera la meilleure offre<br />

financière.<br />

"Nous cédons 35 % du capital<br />

<strong>de</strong> Maroc Télécom, mais<br />

nous nous plaçons dans <strong>un</strong>e<br />

logique <strong>de</strong> privatisation", at-il<br />

expliqué. Avant <strong>de</strong> rappeler<br />

que le partenaire stratégique<br />

doit s'engager à maintenir<br />

l'avantage concurrentiel<br />

<strong>de</strong> l'entreprise, sa politique<br />

d'investissement dynamique<br />

et développer sa présence internationale.<br />

Acquis<br />

"Cette opération qui s'inscrit<br />

dans le cadre <strong>de</strong> la stratégie<br />

globale du Maroc en<br />

matière <strong>de</strong> télécomm<strong>un</strong>ications,<br />

a <strong>pour</strong> but <strong>de</strong> renforcer<br />

les acquis dans le secteur<br />

<strong>de</strong>s télécomm<strong>un</strong>ications et <strong>de</strong><br />

constituer <strong>un</strong> élément essentiel<br />

dans la mo<strong>de</strong>rnisation du<br />

pays tout entier", a affirmé<br />

M. Oualalou.<br />

Ainsi, tout postulant<br />

<strong>pour</strong> l’acquisition <strong>de</strong>s<br />

35 % <strong>de</strong> Maroc<br />

Télécom doit remplir <strong>un</strong><br />

certain nombre <strong>de</strong> critères,<br />

notamment l'exploitation<br />

effective d'<strong>un</strong><br />

réseau <strong>de</strong> plus d'<strong>un</strong> million<br />

d'abonnés au téléphone<br />

fixe, d'<strong>un</strong> réseau<br />

<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 750.000<br />

abonnés au téléphone<br />

mobile et <strong>de</strong>s capitaux<br />

propres consolidés supérieurs<br />

à <strong>un</strong> milliard <strong>de</strong><br />

dollars au <strong>de</strong>rnier exercice<br />

clos ou <strong>un</strong>e capitalisation<br />

boursière supérieure<br />

à dix milliards <strong>de</strong><br />

dollars à la clôture <strong>de</strong>s<br />

places financières internationales<br />

du 2 octobre 2000.<br />

"Ce n’est pas <strong>pour</strong> rien<br />

que nous avons arrêté ces critères.<br />

Car notre futur partenaire<br />

stratégique doit nous<br />

apporter <strong>un</strong> plus en termes<br />

technologique, commercial<br />

et humain. Également, au niveau<br />

<strong>de</strong> la mise en place<br />

d'<strong>un</strong>e stratégie <strong>de</strong> développement<br />

international et l'introduction<br />

en bourse <strong>de</strong><br />

Maroc Télécom", a souligné<br />

M. Oualalou<br />

Conscience<br />

Les propos <strong>de</strong> M.<br />

Oualalou illustrent bien les<br />

attentes, combien capitales,<br />

du Maroc à l’égard <strong>de</strong> son futur<br />

partenaire stratégique.<br />

Par ailleurs, M. Hajji a fait<br />

<strong>un</strong> brillant discours sur la nécessité<br />

<strong>de</strong> la généralisation <strong>de</strong><br />

l'accès aux services <strong>de</strong>s télécomm<strong>un</strong>ications<br />

<strong>pour</strong> toutes<br />

les couches <strong>de</strong> la population<br />

et toutes les entreprises afin<br />

<strong>de</strong> renforcer leur compétitivité.<br />

Il a aussi rappelé les initiatives<br />

entreprises <strong>pour</strong> la révision<br />

du cadre réglementaire<br />

du secteur afin <strong>de</strong> développer<br />

les infrastructures nécessaires<br />

aux nouvelles applications<br />

du multimédia.<br />

L’heureux PDG <strong>de</strong> Maroc-<br />

Télécom, lui, avait le privilège<br />

<strong>de</strong> présenter son entreprise.<br />

Privilège puisque tous<br />

les indicateurs <strong>de</strong> Maroc<br />

Fathallah Oualalou, ministre <strong>de</strong> l’Économie,<br />

<strong>de</strong>s Finances et du Tourisme, en présence<br />

<strong>de</strong> Ab<strong>de</strong>ssalam Ahizo<strong>un</strong>e et <strong>de</strong><br />

Nasser Hajji, entre autres. Le point d’<strong>un</strong>e<br />

conférence <strong>de</strong> presse tant attendue.<br />

• Ab<strong>de</strong>slam Ahizo<strong>un</strong>e et Fathallah Oualalou.<br />

Télécom sont <strong>de</strong>puis quelque<br />

temps au vert.<br />

Les candidats intéressés<br />

O.N.E.P<br />

par l’ouverture du capital <strong>de</strong><br />

Maroc Télécom <strong>pour</strong>ront retirer<br />

notamment le cahier <strong>de</strong><br />

24<br />

charges <strong>de</strong> l’appel<br />

d’offres qui arrête toute la<br />

procédure du transfert.<br />

Ils ont également à leur<br />

disposition <strong>un</strong>e convention<br />

<strong>de</strong> cession relative<br />

aux engagements réciproques<br />

ainsi qu’<strong>un</strong> autre<br />

contrat d’actionnaires où<br />

il est écrit noir sur blanc<br />

les modalités <strong>de</strong> gestion<br />

<strong>de</strong> l’entreprise.<br />

Aussi, les six candidats,<br />

qu’on dit intéressés par<br />

cette offre et parmi lesquels<br />

France Télécom,<br />

Vivendi et Telecom<br />

Italia, disposent d’envi-<br />

ron 2 mois et <strong>de</strong>mi <strong>pour</strong><br />

soumettre leurs offres fi-<br />

nancières et techniques.<br />

L’ouverture <strong>de</strong>s plis se fera<br />

en leur présence, le 20 décembre.<br />

Top chrono.❏<br />

COMMUNIQUE DE L’ONEP<br />

AVIS VIS AUX INVESTISSEURS<br />

En application <strong>de</strong>s directives contenues dans le discours adressé par Sa Majesté le<br />

Roi Mohammed VI aux opérateurs économiques le 25 septembre 2000 à Jorf Lasfar,<br />

l’ONEP porte à la connaissance <strong>de</strong>s investisseurs l’adoption <strong>de</strong> mesures visant à accompagner<br />

les efforts <strong>de</strong>s pouvoirs publics <strong>pour</strong> favoriser l’investissement dans notre<br />

pays:<br />

1- Accélération <strong>de</strong> la réalisation du programme d’alimentation en eau potable<br />

<strong>de</strong>s zones industrielles et touristiques (équipements hors site).<br />

2 - Réduction <strong>de</strong> 50% <strong>de</strong>s frais d’étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> contrôle (peines et soins ONEP)<br />

<strong>de</strong>s travaux in-site à réaliser par les promoteurs <strong>pour</strong> leur propre compte.<br />

3- Mise en place d’<strong>un</strong>e cellule d’information à l’écoute <strong>de</strong>s préoccupation<br />

<strong>de</strong>s investisseurs en matières d’accès à l’eau potable et <strong>de</strong> normes <strong>de</strong> rejets.<br />

La-dite cellule <strong>pour</strong>ra être contactée à partir du l<strong>un</strong>di 16 octobre 2000 aux adresses<br />

suivantes:<br />

- Adresse postale: ONEP, Direction Commerciale<br />

Cellule d’Information Investisseurs<br />

11, Avenue Michlifen - Agdal<br />

Rabat 10000 Maroc<br />

- Adresse électronique:onepi@mtds.com<br />

- Téléphone: 03 7 67 25 21<br />

- Faxe: 03 7 67 02 99<br />

NOTA: Il est entendu que les Responsables Régionaux, Provinciaux et Chefs <strong>de</strong><br />

Centre ONEP disposent d’élément <strong>pour</strong> répondre localement aux questions<br />

relatives aux projets d’alimentation en eau potable.<br />

© Ph. Beddir<br />

Maroc Hebdo International n° 434- Du 6 au 12 oct.2000


FINANCES<br />

Séminaire international à Casablanca sur la micro finance<br />

CRÉDIT SOLIDAIRE<br />

La loi 18-97 permet à toute association qui<br />

opère dans le domaine <strong>de</strong> la micro finance <strong>de</strong><br />

profiter <strong>de</strong> certains avantages fiscaux sous<br />

forme d'exonération <strong>de</strong> la TVA ou <strong>de</strong>s droits<br />

<strong>de</strong> douane. Elle leur donne aussi la possibili-<br />

Hier exclus du système<br />

bancaire traditionnel,<br />

<strong>un</strong>e couturière<br />

à Casablanca, <strong>un</strong> ven<strong>de</strong>ur<br />

d'avocat à Manille ou <strong>un</strong><br />

paysan pauvre en Bolivie<br />

Par Seddik MOUAFFAK<br />

peuvent désormais, grâce à<br />

la micro-finance, accé<strong>de</strong>r au<br />

financement <strong>de</strong> leur activité.<br />

Formule prisée <strong>de</strong>puis peu<br />

par les organismes financiers<br />

internationaux, le micro-crédit<br />

s'avère <strong>de</strong> plus en plus être<br />

<strong>un</strong>e solution financière viable<br />

<strong>pour</strong> les plus pauvres, notamment<br />

les femmes, populations<br />

généralement les plus<br />

dém<strong>un</strong>ies en termes <strong>de</strong> patrimoine<br />

et d'épargne et les populations<br />

rurales soumises à<br />

tous les risques du fait <strong>de</strong> leur<br />

dépendance vis à vis <strong>de</strong>s aléas<br />

naturels.<br />

En effet, plusieurs initiatives<br />

<strong>de</strong> microcrédit se sont<br />

avérées capables à travers le<br />

mon<strong>de</strong>, d'i<strong>de</strong>ntifier et <strong>de</strong> rencontrer<br />

les plus pauvres, incapables,<br />

d'exercer leurs<br />

droits les plus élémentaires<br />

et ont pu les préparer à participer<br />

à la vie <strong>de</strong>s comm<strong>un</strong>autés<br />

en les introduisant<br />

dans l'engrenage du microcrédit.<br />

En organisant du 3 au<br />

6 octobre <strong>un</strong> séminaire international<br />

sur la question, la<br />

Fondation Banque Populaire<br />

<strong>pour</strong> le micro-crédit et la fondation<br />

espagnole Co<strong>de</strong>spa<br />

nous plongent dans cet engrenage<br />

du micro-crédit.<br />

Expériences<br />

Quatre jours durant, expert<br />

et praticiens nationaux<br />

et étrangers, bailleurs <strong>de</strong><br />

fonds et instances institutionnelles<br />

ont échangé points<br />

<strong>de</strong> vue et discuté <strong>de</strong> diverses<br />

expériences <strong>pour</strong> pouvoir<br />

ébaucher <strong>de</strong> manière pragmatique<br />

quelques tentatives<br />

<strong>de</strong> réponses aux interrogations<br />

<strong>de</strong>s je<strong>un</strong>es structures engagées<br />

dans la voie du développement<br />

solidaire.<br />

Les participants ont, tour<br />

à tour, discuté aussi bien <strong>de</strong>s<br />

stratégies globales <strong>de</strong> lutte<br />

contre la pauvreté, du cadre<br />

juridico institutionnel <strong>de</strong> la<br />

micro-finance au Maroc et à<br />

l'étranger, notamment en<br />

Amérique latine, que <strong>de</strong>s expériences<br />

plus pratiques:<br />

Finca au Costa Rica,<br />

Fondation Banque Populaire<br />

<strong>pour</strong> le micro crédit,<br />

Fondation Zakoura et association<br />

Al Amana au Maroc.<br />

Pour ailleurs, <strong>de</strong>s atelier thématiques<br />

ont pu élargir le débat,<br />

au sein <strong>de</strong> groupes restreints,<br />

sur <strong>de</strong>s questions aussi<br />

décisives que la situation<br />

présente <strong>de</strong>s associations qui<br />

s'occupent du développement<br />

social et les aspects ayant trait<br />

à leur <strong>de</strong>venir.<br />

Stabilité<br />

Au Maroc, <strong>de</strong>puis l'adoption<br />

en 1993 <strong>de</strong> la loi 18-97<br />

sur le micro-crédit, <strong>un</strong>e dizaine<br />

d'associations, comme<br />

AMSEAD, Zakoura,<br />

ACAET, Al Amana et autres<br />

sont déjà opérationnelles.<br />

Grâce au soutien du PNUD,<br />

<strong>de</strong> l'USAID et d'autres<br />

bailleurs <strong>de</strong> fonds, plus d'<strong>un</strong>e<br />

centaine <strong>de</strong> milliers <strong>de</strong> prêts<br />

allant <strong>de</strong> 500 à 50.000 dirhams<br />

ont été accordés aux<br />

nécessiteux: <strong>un</strong> porte-feuille<br />

<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 120 millions <strong>de</strong> dirhams.<br />

Toutefois le tournant<br />

le plus décisif est l'octroi <strong>de</strong><br />

la dotation <strong>de</strong> 120 millions<br />

<strong>de</strong> dirhams prévue par le<br />

fonds Hassan II. Cette dotation<br />

vient à point nommé non<br />

seulement <strong>pour</strong> renforcer les<br />

fonds propres <strong>de</strong> ces associations<br />

mais aussi <strong>pour</strong> donner<br />

<strong>un</strong>e plus gran<strong>de</strong> impulsion<br />

à l'activité du micro-cré-<br />

té <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> l'intermédiation financière, à<br />

condition <strong>de</strong> respecter certains principes <strong>de</strong><br />

bonne gestion: règles comptables <strong>un</strong>iformes,<br />

règles pru<strong>de</strong>ntielles, obligation d'audit externe<br />

et création d'<strong>un</strong> comité <strong>de</strong> suivi.<br />

• M. Melenchon, délégué <strong>de</strong> la CODESPA <strong>pour</strong> le Maghreb et le Moyen Orient, et M. Belghazi <strong>de</strong> la CPM Bank.<br />

dit au Maroc. Ces associations<br />

sont à but non lucratif.<br />

Elle n'exigent <strong>de</strong> leur clientèle<br />

auc<strong>un</strong>e garantie réelle. Seule<br />

la garantie morale suffit.<br />

Selon Pancho Otero <strong>de</strong> l'institut<br />

bolivien <strong>de</strong> "Politica<br />

Micro empresa", l'<strong>un</strong> <strong>de</strong>s<br />

avantages du micro-crédit<br />

c'est que "le prêt est <strong>de</strong>stiné<br />

à la personne" non <strong>pour</strong> ce<br />

qu'elle possè<strong>de</strong>, mais "<strong>pour</strong><br />

ce qu'elle veut être".<br />

Dans <strong>un</strong> pays, dit-il, qui<br />

bénéficie d'<strong>un</strong>e stabilité macro-économique,<br />

<strong>un</strong> accès<br />

aux services financiers, offerts<br />

d'<strong>un</strong>e manière progressive<br />

et bien menée à terme,<br />

peut permettre à <strong>un</strong>e famille<br />

marginale ou pauvre <strong>de</strong> multiplier<br />

par <strong>de</strong>ux fois ses revenus.<br />

Après, 2 ou 3 ans, confirme-<br />

t-il, cette famille peut même<br />

tripler ses revenus, tout<br />

en générant <strong>un</strong> emploi par an.<br />

La stratégie <strong>de</strong> soutien à la<br />

micro-entreprise est, donc,<br />

aussi <strong>un</strong>e stratégie <strong>de</strong> soutien<br />

à l'emploi; l'auto-emploi.<br />

Pancho Otero considère<br />

que cette "stratégie est politiquement<br />

viable. C'est <strong>pour</strong><br />

cela qu'elle a pris <strong>de</strong> l'ampleur<br />

à l'étranger. Son impact<br />

est quasi immédiat sur le bien<br />

être <strong>de</strong>s familles pauvres. Une<br />

telle stratégie, souligne t-il,<br />

se distingue <strong>de</strong>s autres stratégies<br />

<strong>de</strong> lutte contre la pauvreté.<br />

Elle se distingue aussi<br />

bien <strong>de</strong> la politique <strong>de</strong> "bonification<br />

familiale" mise en<br />

œuvre aux États-Unis que <strong>de</strong><br />

la stratégie <strong>de</strong> l'investissement<br />

social", appliquée à<br />

Cuba. Quant à la stratégie <strong>de</strong>s<br />

changements structurels, elle<br />

s'avera la plus difficile et la<br />

moins viable politiquement<br />

puisqu'elle heurta <strong>de</strong> front les<br />

intérêts <strong>de</strong>s plus puissants<br />

dans les sociétés du tiersmon<strong>de</strong>.<br />

Les avantages du micro<br />

crédit ne sont pas négligeables.<br />

Même s'il est <strong>un</strong> service<br />

financier, sa vocation est<br />

tout <strong>de</strong> même sociale. C'est<br />

<strong>un</strong> crédit <strong>de</strong>stiné à financer<br />

<strong>un</strong>e activité génératrice <strong>de</strong> revenus.<br />

De ce fait, la loi marocaine<br />

18-97 sur le micro<br />

crédit exclut tous les crédits<br />

<strong>de</strong>stinés à la consommation.<br />

Le montant du prêt ne peut<br />

dépasser le plafond <strong>de</strong> 50.000<br />

dirhams.<br />

Régulation<br />

Une association qui désire<br />

bénéficier <strong>de</strong> l'agrément du<br />

ministère <strong>de</strong>s Finances doit<br />

respecter <strong>un</strong> certain nombre<br />

<strong>de</strong> conditions, notamment<br />

disposer <strong>de</strong>s moyens humains<br />

et financiers nécessaires. À<br />

partir <strong>de</strong> ces moyens, les projections<br />

financières doivent<br />

faire ressortir la viabilité <strong>de</strong><br />

l'institution <strong>de</strong> développement<br />

social dans <strong>un</strong>e délai <strong>de</strong> 5 ans.<br />

Pour atteindre cette viabilité,<br />

la loi 18-97 permet à toute<br />

association qui opère dans le<br />

domaine <strong>de</strong> la micro finance<br />

<strong>de</strong> profiter <strong>de</strong> certains avantages<br />

fiscaux sous forme<br />

©DR<br />

Maroc Hebdo International n° 434 - Du 6 au 12 oct. 2000<br />

25<br />

d'exonération <strong>de</strong> la TVA ou<br />

<strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> douane. Elle leur<br />

donne aussi la possibilité <strong>de</strong><br />

faire <strong>de</strong> l'intermédiation financière,<br />

à condition <strong>de</strong> respecter<br />

certains principes <strong>de</strong><br />

bonne gestion: règles comptables<br />

<strong>un</strong>iformes, règles pru<strong>de</strong>ntielles,<br />

obligation d'audit<br />

externe et création d'<strong>un</strong> comité<br />

<strong>de</strong> suivi. La loi marocaine<br />

sur le micro-crédit prévoit<br />

enfin, aussi bien la mise<br />

en place d'<strong>un</strong> conseil consultatif<br />

du microcrédit que celle<br />

d'<strong>un</strong>e fédération <strong>de</strong>s associations<br />

<strong>de</strong> microcrédit dans<br />

le but d'autoréguler le fonctionnement<br />

<strong>de</strong> ces associations.<br />

Après six années d'existence,<br />

les associations <strong>de</strong> microcrédit<br />

n'ont pas encore fédéré<br />

leurs efforts. Elles ont<br />

intérêt à le faire le plus tôt<br />

possible, ne serait-ce que <strong>pour</strong><br />

faire face aux problèmes qui<br />

risquent <strong>de</strong> se poser dans<br />

l'avenir. Malgré ses aspects<br />

positifs le micro crédit n'est<br />

toutefois pas <strong>un</strong>e panacée,<br />

<strong>pour</strong> la simple raison que le<br />

fait d'accor<strong>de</strong>r <strong>un</strong> micro crédit<br />

n'est pas suffisant <strong>pour</strong><br />

changer le sort <strong>de</strong>s plus<br />

pauvres parmi les pauvres.<br />

En effet, <strong>pour</strong> obtenir <strong>un</strong><br />

impact optimal, permettant<br />

le développement <strong>de</strong>s microentreprises<br />

et <strong>de</strong> la micro finance,<br />

il faut parallèlement<br />

les accompagner d'actions<br />

complémentaires: formation,<br />

éducation, ai<strong>de</strong> à la commercialisation,<br />

développement<br />

<strong>de</strong>s marchés locaux, accès<br />

aux marchés régionaux. Bien<br />

que la micro finance soit <strong>un</strong><br />

moyen <strong>de</strong> coopération au développement,<br />

elle ne peut résoudre<br />

tous les problèmes <strong>de</strong><br />

développement. Les autres<br />

formes <strong>de</strong> coopération restent<br />

nécessaires, dans les domaines<br />

<strong>de</strong> la santé, <strong>de</strong> l'hygiène,<br />

<strong>de</strong> l'éducation et autres<br />

infrastructures économiques<br />

et sociales.<br />

Quant à la question plus<br />

générale <strong>de</strong> la lutte contre la<br />

pauvreté, elle ne saurait être<br />

réduite ni à celle <strong>de</strong> l'ai<strong>de</strong> aux<br />

pauvres, ni à celle <strong>de</strong> la recherche<br />

<strong>de</strong> la croissance, tant<br />

l'ampleur <strong>de</strong>s inégalités nationales<br />

et intranationales apparaît<br />

comme le problème<br />

principal.❏


DISTINCTION<br />

Les neuvièmes Prix Rolex<br />

<strong>de</strong> l’esprit d’entreprise ont<br />

été rendus publics le 27 septembre<br />

<strong>de</strong>rnier, lors d’<strong>un</strong>e<br />

cérémonie <strong>de</strong> gala à New<br />

York. Les cinq lauréats <strong>de</strong><br />

ce programme biennal <strong>de</strong> récompenses,<br />

issus d’<strong>un</strong>e sélection<br />

<strong>de</strong> 2005 candidats en<br />

provenance <strong>de</strong> 124 pays, ont<br />

été distingués <strong>pour</strong> leur audacieuse<br />

détermination à<br />

mettre en œuvre <strong>de</strong>s initiatives<br />

novatrices dans les domaines<br />

<strong>de</strong> la science et la<br />

médicine, <strong>de</strong> la technologie<br />

et <strong>de</strong> l’innovation, <strong>de</strong> l’exploitation<br />

et <strong>de</strong> la découverte,<br />

<strong>de</strong> l’environnement et du<br />

patrimoine culturel. L’appel<br />

à candidatures <strong>pour</strong> 2002 est<br />

d’ores et déjà ouvert. Les entreprises<br />

européennes,<br />

moyen-orientales et africaines<br />

ont jusqu’au 30 avril<br />

2001 en envoyant leur candidature<br />

à Rolex Awards,<br />

P.O Box 1311, 1211 Genève<br />

26, Suisse.<br />

AFFAIRES<br />

Selon <strong>un</strong> comm<strong>un</strong>iqué <strong>de</strong><br />

la Chambre <strong>de</strong> commerce<br />

britannique au Maroc, <strong>pour</strong><br />

<strong>un</strong>e mission multisectorielle,<br />

<strong>un</strong>e délégation d’hommes<br />

d’affaires britanniques<br />

conduite par la Chambre <strong>de</strong><br />

commerce <strong>de</strong> Cardiff – Pays<br />

<strong>de</strong> Galles- effectuera <strong>un</strong>e visite<br />

<strong>de</strong> travail à Casablanca,<br />

à partir du 10 octobre prochain.<br />

Objectif <strong>de</strong> ce " pèlerinage<br />

" : permettre aux représentants<br />

<strong>de</strong>s douze sociétés<br />

britanniques du voyage<br />

<strong>de</strong> nouer <strong>de</strong>s contacts professionnels<br />

avec <strong>de</strong>s hommes<br />

d’affaires marocains. Pour<br />

faciliter les contacts entre les<br />

opérateurs <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux pays, la<br />

Chambre <strong>de</strong> commerce britannique<br />

organise <strong>un</strong> déje<strong>un</strong>er<br />

le 11 octobre à l’hôtel<br />

Hyatt Regency à Casablanca.<br />

FOIRE<br />

Techno Italia, la première<br />

foire <strong>de</strong> la technologie italienne<br />

se tiendra du 6 au 9<br />

juin 2001, à la Foire internationale<br />

<strong>de</strong> Casablanca.<br />

Pour l’annonce officielle,<br />

<strong>un</strong>e conférence <strong>de</strong> presse a<br />

eu lieu, le 21 septembre <strong>de</strong>rnier,<br />

au Royal Mansour à<br />

Casablanca. C’était surtout<br />

<strong>un</strong>e occasion <strong>de</strong> donner <strong>un</strong><br />

avant-goût <strong>de</strong> ce que sera le<br />

ren<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong> juin prochain<br />

qui sera organisé par Vittorio<br />

Caselli SRL Florence (Italie)<br />

et Forum 7 (Casablanca).<br />

Les secteurs allant <strong>de</strong> l’agriculture<br />

à l’automobile en<br />

passant par l’industrie chimique<br />

et pharmaceutique,<br />

l’électronique, le textile, la<br />

sous-traitance...<br />

DISTRIBUTION<br />

Cofarma Holding, filiale <strong>de</strong> l’ONA, inaugure Marjane Aïn Sebaâ<br />

LE CONCEPT<br />

GAGNANT<br />

Marjane Aïn Sebaâ a ouvert ses portes au<br />

public, le 30 septembre <strong>de</strong>rnier. L’inauguration<br />

officielle, la veille, présidée par le ministre<br />

du Commerce, <strong>de</strong> l’Énergie et <strong>de</strong>s<br />

Mines, Mustapha Mansouri, et du prési<strong>de</strong>nt-<br />

La chaîne d’hypermarchés<br />

Marjane du groupe<br />

ONA, dirigé par Mourad<br />

Chérif, continue son développement<br />

avec l’inauguration,<br />

le vendredi 30 septembre<br />

<strong>de</strong>rnier, d’<strong>un</strong> nouveau<br />

magasin à Casablanca-Aïn<br />

Sebaâ. Et <strong>de</strong> cinq <strong>pour</strong> la<br />

chaîne. En effet, l’ouverture<br />

au public du Marjane Aïn<br />

Sebaâ, au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> son<br />

inauguration, porte à cinq les<br />

maillons <strong>de</strong> la chaîne d’hypermarchés<br />

<strong>de</strong> l’ONA dont<br />

trois sont implantés dans la<br />

seule capitale économique du<br />

Royaume. Un plus <strong>de</strong> dynamisme<br />

économique et commercial<br />

garanti.<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ce développement,<br />

contribuant par ailleurs<br />

à délocaliser la gran<strong>de</strong> distribution,<br />

l’ONA participe à la<br />

politique générale <strong>de</strong> lutte<br />

contre le chômage. Rien que<br />

<strong>pour</strong> la mise en service <strong>de</strong> la<br />

nouvelle <strong>un</strong>ité Marjane Aïn<br />

Sebaâ, 300 emplois directs<br />

ont été créés et autant d’emplois<br />

indirects, voire plus. Son<br />

programme recrutement<br />

2000, <strong>pour</strong> la seule section<br />

gran<strong>de</strong> distribution, prévoit<br />

800 emplois directs.<br />

Pour <strong>un</strong> chiffre d’affaires<br />

prévisionnel estimé à 500<br />

ÉTUDES<br />

Khadija Ouerkhaoui a <strong>de</strong><br />

la veine. Elle vient <strong>de</strong><br />

décrocher la bourse Coca-<br />

Cola Fulbright <strong>pour</strong> suivre<br />

<strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> MBA aux États-<br />

Unis d’Amérique.<br />

La première bénéficiaire<br />

<strong>de</strong> cette bourse, originaire <strong>de</strong><br />

Kénitra, Mlle Ouerkhaoui, a<br />

été sélectionnée parmi plusieurs<br />

autres candidats, avant<br />

<strong>de</strong> rejoindre le campus <strong>de</strong><br />

l’Université Fordham à New<br />

York. La lauréate a déclaré<br />

avoir toujours rêvé <strong>de</strong> <strong>pour</strong>suivre<br />

ses étu<strong>de</strong>s aux États-<br />

Unis d’Amérique. Pour<br />

millions <strong>de</strong> dirhams <strong>pour</strong> son<br />

premier exercice, Marjane<br />

Aïn Sebaâ a nécessité <strong>un</strong> investissement<br />

<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong><br />

172 millions <strong>de</strong> dirhams, sur<br />

<strong>un</strong>e superficie <strong>de</strong> 5 hectares.<br />

Normes<br />

La surface <strong>de</strong> vente <strong>de</strong> ce<br />

nouveau magasin est <strong>de</strong><br />

5.500 mètres carrés dont<br />

3.000 abritant la galerie mar-<br />

Khadija Ouerkhaoui, la bourse<br />

Coca-Cola Fulbright était<br />

l’occasion inespérée qu’il ne<br />

fallait rater sous auc<strong>un</strong> prétexte.<br />

Elle va se spécialiser<br />

en marketing stratégique. Ce<br />

qui est dans ses cor<strong>de</strong>s. Elle<br />

est lauréate <strong>de</strong> l’ISCAE, promotion<br />

96, en marketing et a<br />

fait ses premières armes professionnelles<br />

dans <strong>un</strong>e gran<strong>de</strong><br />

banque du Royaume.<br />

Mécénat<br />

Rappelons que la bourse<br />

Coca-Cola Fulbright a été mise<br />

en place <strong>de</strong>puis l’année<br />

chan<strong>de</strong>. Il est fidèle à l’aménagement<br />

<strong>de</strong> l’espace qui caractérise<br />

les magasins<br />

Marjane. Quatre compartiments<br />

distincts : services<br />

(pressing, labo photo, pharmacie,<br />

magasin d’optique…),<br />

biens (habillement, parfumerie,<br />

ameublement, bijouterie)<br />

restauration (restauration<br />

rapi<strong>de</strong>, café) et moyennes<br />

surfaces, réservées aux en-<br />

Une Marocaine décroche la bourse Coca-Cola Fulbright<br />

LA COMPAGNIE<br />

MÉCÈNE<br />

directeur général <strong>de</strong> l’ONA, Mourad Chérif,<br />

porte à cinq le nombre d’hypermarchés<br />

Marjane à travers le Maroc. L’objectif final<br />

est d’implanter <strong>un</strong> magasin dans toutes les<br />

villes <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 300.000 habitants.<br />

• Mourad Chérif, Prési<strong>de</strong>nt Directeur Général <strong>de</strong> l’ONA.<br />

<strong>de</strong>rnière sous la bienveillance<br />

<strong>de</strong> la Commission maroco-américaine<br />

<strong>pour</strong> les<br />

échanges éducationnels et<br />

culturels –MACECE-.<br />

Un mécénat qui fait dire<br />

au directeur général <strong>de</strong> Coca-<br />

Cola Export Corporation,<br />

Brahim Laroui que "Coca-<br />

Cola est fière <strong>de</strong> participer<br />

au programme CACECE, en<br />

créant la bourse Coca-Cola<br />

Fulbright qui permettra à <strong>un</strong><br />

étudiant marocain <strong>de</strong> <strong>pour</strong>suivre<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s supérieures<br />

dans <strong>un</strong>e <strong>un</strong>iversité américaine"<br />

ou <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> spé-<br />

© Ph. MHI<br />

26<br />

seignes spécialisées. Une<br />

compartimentation et <strong>un</strong>e<br />

amélioration dans la touche<br />

architecturale scrupuleusement<br />

respectées, <strong>de</strong>puis l’ouverture<br />

<strong>de</strong> Marjane Marrakech,<br />

<strong>pour</strong> doter la chaîne<br />

d’<strong>un</strong>e certaine particularité la<br />

distinguant <strong>de</strong> la concurrence.<br />

Ce qu’on appelle au sein<br />

du groupe le standard<br />

Marjane.<br />

Griffe<br />

La filiale gran<strong>de</strong> distribution<br />

du groupe ONA,<br />

Cofarma Holding <strong>pour</strong>suit<br />

donc sa stratégie annoncée<br />

<strong>de</strong> développement à travers<br />

les gran<strong>de</strong>s villes du pays.<br />

Référence faite aux projets,<br />

à court terme, d’ouvertures<br />

<strong>de</strong> Marjane Rabat-Hay Ryad,<br />

en novembre 2000 et <strong>de</strong><br />

Marjane Agadir-Fo<strong>un</strong>ty, au<br />

courant du premier trimestre<br />

<strong>de</strong> l’année prochaine. Ce plan<br />

<strong>de</strong> développement se <strong>pour</strong>suivra<br />

avec trois nouveaux<br />

maillons à Tanger, Fès et<br />

Oujda, prévus au courant <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>ux prochaines années.<br />

L’objectif <strong>de</strong> ce programme<br />

est <strong>de</strong> couvrir toutes les villes<br />

du pays <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 300.000<br />

habitants .❏<br />

B.T.<br />

cialisation. En plus du fait<br />

que cette bourse, qui s’étend<br />

sur <strong>de</strong>ux années académiques,<br />

couvre les frais <strong>de</strong><br />

scolarisation, <strong>de</strong> séjours..., elle<br />

assure, <strong>pour</strong> le cas précis,<br />

<strong>un</strong> poste à Khadija Ouerkhoui<br />

au sein <strong>de</strong> Coca-Cola Export<br />

Corporation.<br />

À la MACECE, on se félicite<br />

<strong>de</strong> la longue expérience<br />

<strong>de</strong> Coca-Cola dans le mécénat<br />

mais surtout <strong>de</strong> ses participations<br />

au programme<br />

Fulbright à travers le mon<strong>de</strong>.❏<br />

B.T.<br />

Maroc Hebdo International n° 434 - Du 6 au 12 oct. 2000


INFORMATIQUE<br />

Salon Com<strong>de</strong>x Fall 2000 du 13 au 17 novembre aux États-Unis<br />

LE MARCHÉ<br />

DU NET<br />

Le Salon Com<strong>de</strong>x est le principal marché<br />

<strong>pour</strong> acheteurs et ven<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> la technologie<br />

<strong>de</strong> l'information exerçant aux quatre<br />

coins du mon<strong>de</strong>. Sa vingtième édition, du<br />

13 au 17 novembre prochain, dénommée<br />

Com<strong>de</strong>x Fall 2000, aura lieu à Las Vegas,<br />

Le Salon Com<strong>de</strong>x<br />

Fall 200, vingtième<br />

du genre, aura lieu<br />

cette année à Las Vegas,<br />

dans l’État du Nevada, aux<br />

États-Unis d’Amérique, du<br />

13 au 17 novembre prochain.<br />

À cette occasion,<br />

dans le cadre <strong>de</strong> son programme<br />

appelé International<br />

Buyer’s program, le service<br />

commercial <strong>de</strong><br />

l’Ambassa<strong>de</strong> <strong>de</strong>s États-Unis<br />

d’Amérique à Rabat y<br />

conduira <strong>un</strong>e délégation<br />

d’hommes d’affaires, <strong>de</strong><br />

professionnels <strong>de</strong>s nouvelles<br />

technologies <strong>de</strong> l’information<br />

et <strong>de</strong> journalistes<br />

marocains. Une délégation<br />

limitée à 30 personnes <strong>pour</strong><br />

bénéficier <strong>de</strong>s avantages <strong>de</strong><br />

gratuité d’accès aux différentes<br />

expositions, <strong>de</strong> transfert<br />

<strong>de</strong>s hotels vers les lieux<br />

d’exposition, ren<strong>de</strong>z-vous<br />

personnalisés et assistance<br />

avant le départ.<br />

Forum<br />

Pour mener à bien cette<br />

mission, <strong>de</strong>s contacts (Tel :07<br />

76 22 65 poste 202 ; Fax :07<br />

76 56 61) ou E-mail : najia.tourougui@mail.doc.gov<br />

TRANSPORT<br />

C ’est décidé. Air France<br />

Cargo, Aeromexico<br />

Cargo, Delta Air Logistics et<br />

Korean Air Cargo éten<strong>de</strong>nt<br />

les avantages <strong>de</strong> l’alliance<br />

Sky Team aux services du<br />

fret. C’est à Washington DC<br />

que les compagnies aériennes<br />

regroupées au sein <strong>de</strong> l’alliance<br />

ont annoncé le lancement<br />

<strong>de</strong> la plus gran<strong>de</strong> alliance<br />

cargo du mon<strong>de</strong>.<br />

C’était le 28 septembre <strong>de</strong>rnier.<br />

Aeromexico Cargo, Air<br />

France Cargo, Delta Air<br />

Logistics et Korean Air<br />

Cargo éten<strong>de</strong>nt ainsi au secteur<br />

du fret les avantages offerts<br />

aux clients par leur organisation.<br />

En effet, ce re-<br />

sont mis à la disposition <strong>de</strong>s<br />

intéressés jusqu’au 15 octobre<br />

courant. Date limite <strong>de</strong>s inscriptions.<br />

Le Salon Com<strong>de</strong>x Fall est<br />

le plus grand forum au mon<strong>de</strong><br />

réservé exclusivement à<br />

la comm<strong>un</strong>auté internationa-<br />

groupement <strong>de</strong> compagnies<br />

aériennes œuvrent <strong>pour</strong> ouvrir<br />

aux expéditeurs l'accès à<br />

<strong>un</strong> réseau global, en leur proposant<br />

<strong>un</strong>e gamme <strong>de</strong> produits<br />

harmonisés et <strong>de</strong>s standards<br />

<strong>de</strong> qualité en matière<br />

<strong>de</strong> vente et <strong>de</strong> services, en<br />

leur assurant <strong>un</strong>e parfaite coordination<br />

<strong>de</strong>s envois et <strong>de</strong>s<br />

livraisons vers toutes les <strong>de</strong>stinations<br />

<strong>de</strong>s compagnies formant<br />

l’alliance Sky Team,<br />

grâce à <strong>un</strong> système intégré<br />

d'informations.<br />

Réseau<br />

Un système mettant à la<br />

disposition <strong>de</strong>s clients <strong>de</strong> ce<br />

team <strong>un</strong>e flotte <strong>de</strong> 1.070<br />

dans l’État du Nevada, aux États-Unis<br />

d’Amérique. À cette occasion, le service<br />

commercial <strong>de</strong> l’Ambassa<strong>de</strong> américaine<br />

a ouvert <strong>de</strong>s inscriptions, jusqu’au 30 octobre<br />

courant, <strong>pour</strong> y conduire <strong>un</strong>e délégation<br />

<strong>de</strong> 30 personnes.<br />

• Edward Gabriel, ambassa<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s États-Unis au Maroc.<br />

le <strong>de</strong>s nouvelles technologies.<br />

Pour autant ses concepteurs<br />

font l’impossible, à chac<strong>un</strong>e<br />

<strong>de</strong> ses éditions, <strong>pour</strong> offrir<br />

<strong>de</strong>s programmes sur mesure,<br />

répondant aux besoins <strong>de</strong><br />

chac<strong>un</strong> <strong>de</strong>s participants.<br />

Pour cela, ils ont ré<strong>un</strong>i<br />

tout ce que l’Amérique du<br />

Nord et l’Europe comptent<br />

en ingénierie informatique<br />

(et probablement <strong>de</strong> l’Asie<br />

<strong>pour</strong> cette édition):<br />

Windows 2000, Linux,<br />

Unix, Java, NetWare,<br />

Cal<strong>de</strong>ra, Microsoft, Novell,<br />

Oracle, Red Had, S<strong>un</strong>,<br />

Windows CE, Palm, Epoch,<br />

Web-enbled phones,<br />

Casion, Ericsson,<br />

Handpring, Motorola,<br />

Nokia, Sony, Intel, Palm<br />

Computing, Sams<strong>un</strong>g mo<strong>de</strong>ms<br />

et Internet, etc.<br />

Au total, c’est plus <strong>de</strong><br />

2000 compagnies spécialisées<br />

aussi dans l’informatique<br />

qui exposeront leurs<br />

<strong>de</strong>rnières trouvailles en la<br />

matière.<br />

Le clou <strong>de</strong> cette 20ème<br />

édition sera sans doute la<br />

présentation <strong>de</strong>s solutions<br />

Linux, les <strong>de</strong>rniers outils <strong>de</strong><br />

la technologie Web, les nouveautés<br />

du média digital, les<br />

pionniers du wirless et les "E"<br />

comme Easy ! E-commerce,<br />

E-mobility et consorts. Un<br />

océan <strong>de</strong> nouveautés ou <strong>un</strong><br />

cyber-forum d’informatique.❏<br />

B.T.<br />

Les compagnies <strong>de</strong> Sky Team lancent la plus gran<strong>de</strong> alliance cargo du mon<strong>de</strong><br />

POUR UN CIEL FLUIDE<br />

avions cargo, assurant 6.810<br />

vols quotidiens vers 411 <strong>de</strong>stinations<br />

dans 100 pays.<br />

Pour gérer cette circulation<br />

aérienne, Sky Team<br />

Cargo articulera ce réseau autour<br />

<strong>de</strong> 12 grands hubs cargo,<br />

répartis dans le mon<strong>de</strong> entier.<br />

Mieux, les clients auront <strong>un</strong><br />

seul interlocuteur <strong>pour</strong> toutes<br />

leurs <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d'expédition.<br />

Par ailleurs, <strong>un</strong> système informatique<br />

permettra aux<br />

compagnies membres du<br />

team d'accé<strong>de</strong>r à toutes les<br />

données concernant les envois,<br />

la réservation au service<br />

après-vente.<br />

Du côté <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> Sky<br />

Team Cargo, ce système in-<br />

© Ph. MHI<br />

tégré d'informations informatisées<br />

leur permettra <strong>de</strong><br />

coordonner les opérations<br />

entre les différentes compagnies<br />

membres, afin d'acheminer<br />

au mieux chaque expédition<br />

et <strong>de</strong> fournir aux<br />

clients le meilleur service<br />

possible, partout dans le mon<strong>de</strong>.<br />

Plutôt sur toutes les <strong>de</strong>stinations<br />

<strong>de</strong>sservies par ses<br />

vols. Fondé par les quatre<br />

compagnies citées plus haut,<br />

Sky Team Cargo est <strong>un</strong> développement<br />

<strong>de</strong> l’alliance<br />

Sky Team. Un réseau passager<br />

actuellement <strong>de</strong>sservi par<br />

plus <strong>de</strong> 6400 vols vers 451<br />

<strong>de</strong>stinations dans 98 pays.❏<br />

B.T.<br />

COOPÉRATION<br />

27<br />

Le gouverneur <strong>de</strong> la Banque<br />

japonaise <strong>pour</strong> la coopération<br />

internationale, Hiroshi<br />

Yasuda, s’est rendu au Maroc<br />

du 3 au 6 octobre courant,<br />

<strong>pour</strong> s’enquérir, entre autres,<br />

<strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> cette coopération.<br />

Rappelons que les contrats<br />

<strong>de</strong> prêts japonais, sous forme<br />

<strong>de</strong> différents financements <strong>de</strong><br />

projets, s’élèvent à 130 millions<br />

<strong>de</strong> yens. Pour la seule<br />

année 2000, le Japon a participé<br />

au financement <strong>de</strong>s projets<br />

d’approvisionnement en<br />

eau potable en milieu rural,<br />

avec l’ONEP et le gouvernement<br />

marocain, <strong>de</strong> doublement<br />

<strong>de</strong> la voie ferrée entre<br />

Meknès et Fès et d’alimentation<br />

en eau potable<br />

d’Agadir.<br />

AÉRIEN<br />

Mehdi Alaoui, prési<strong>de</strong>ntdélégué<br />

<strong>de</strong> la compagnie<br />

Regional Airlines a été nommé<br />

membre <strong>de</strong> Europeen regions<br />

airlines association<br />

(ERA) à l’occasion <strong>de</strong> sa<br />

vingtième assemblée annuelle,<br />

tenue à Interlaken, en<br />

Suisse, le jeudi 28 septembre<br />

<strong>de</strong>rnier. Cette assemblée s'est<br />

déroulée en présence <strong>de</strong> l'ensemble<br />

<strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>s<br />

compagnies membres <strong>de</strong> cette<br />

association. Objectif: comm<strong>un</strong>iquer<br />

régulièrement <strong>de</strong>s<br />

informations sur l'évolution,<br />

les tendances et les faits majeurs<br />

du transport aérien régional<br />

dans le mon<strong>de</strong> et en<br />

Europe; animer <strong>de</strong>s comités<br />

<strong>de</strong> réflexion sur <strong>de</strong>s sujets majeurs<br />

comme les politiques<br />

<strong>de</strong> sécurité, les infrastructures<br />

aéroportuaires…<br />

AÉROPORTS<br />

L’Office national <strong>de</strong>s aéroports<br />

du Maroc a bel et bien<br />

été <strong>de</strong> la fête <strong>de</strong> l’aviation, à<br />

l’occasion <strong>de</strong> l’organisation<br />

du rallye aérien reliant<br />

Toulouse-Saint-Louis du<br />

Sénégal-Toulouse. Un rallye<br />

qui commémore la ligne aérienne<br />

<strong>de</strong> la compagnie<br />

Latecoere qui reliait la France<br />

au Maroc. C’est à ce titre que<br />

l’ONDA a organisé <strong>un</strong>e cérémonie<br />

d’apposition d’<strong>un</strong>e<br />

plaque commémorative, en<br />

mémoire du fondateur <strong>de</strong> la<br />

ligne postale aérienne France-<br />

Maroc, George Latecoere, le<br />

l<strong>un</strong>di 2 octobre à l’aéroport<br />

Mohammed V <strong>de</strong> Casablanca-Nouasseur.<br />

Cette cérémonie<br />

a eu lieu en présence du<br />

ministre <strong>de</strong>s Transports et <strong>de</strong><br />

la Marine marchan<strong>de</strong>, <strong>de</strong><br />

l’ambassa<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> France au<br />

Maroc, <strong>de</strong> la belle fille <strong>de</strong> feu<br />

Gorge Latecoere, du directeur<br />

général <strong>de</strong> l’ONDA et<br />

<strong>de</strong> nombreuses personnalités.<br />

Maroc Hebdo International n° 434 - Du 6 au 12 oct. 2000


APPORT<br />

Journalistes originaires d’Afrique subsaharienne francophone au Maroc<br />

LES GENS<br />

DU SUD<br />

Ils viennent <strong>de</strong> tous les pays<br />

d’Afrique francophone, voire anglophone,<br />

au Sud du Sahara. Ils -<br />

les journalistes " africains"- prennent<br />

part, à divers <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> responsabilité,<br />

aux différents projets<br />

éditoriaux <strong>de</strong> la presse marocaine.<br />

Ils ont choisi le Maroc. Sûrement.<br />

Seule la rédaction <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>uxième chaîne <strong>de</strong> télévision<br />

marocaine,<br />

2M, échappe encore à " l’invasion<br />

" <strong>de</strong>s journalistes originaires<br />

d’Afrique subsaharienne<br />

francophone. Invasion.<br />

Le terme n’est pas trop fort<br />

quand on sait que ces<br />

Par Bachir THIAM<br />

confrères, <strong>pour</strong> ne pas citer<br />

l’auteur <strong>de</strong> " cette race <strong>de</strong> journalistes<br />

venus d’ailleurs ", ont<br />

intégré toutes les rédactions<br />

<strong>de</strong> la presse marocaine, <strong>de</strong>s<br />

plus réputées inaccessibles<br />

aux moins courues <strong>pour</strong> <strong>un</strong>e<br />

raison ou <strong>un</strong>e autre.<br />

La RTM, Le Matin du<br />

Sahara n’ont pas non plus<br />

échappé à cette offensive: <strong>un</strong><br />

Guinéen (Bengali) et <strong>un</strong><br />

Mauritanien (Camara), respectivement.<br />

Sur ce coup-là,<br />

c’est la totale <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s organes<br />

<strong>de</strong> presse dite officielle. En<br />

bonne intelligence.<br />

Intégration<br />

Un cas d’école, hors sujet.<br />

La nomination, au poste <strong>de</strong><br />

rédacteur en chef du très respectable<br />

quotidien arabophone<br />

Assabah, du doyen <strong>de</strong>s<br />

journalistes "africains" exerçant<br />

au Maroc, le Soudanais<br />

Talha Djibril. N’est-ce pas curieux<br />

aussi <strong>de</strong> retrouver ces<br />

confrères au sein <strong>de</strong>s rédactions<br />

<strong>de</strong> la presse dite partisane<br />

! Ce qui pose la question<br />

<strong>de</strong> leurs motivations à exercer<br />

le métier <strong>de</strong> journalisme.<br />

Qui sont-ils ? Comment<br />

sont-ils arrivés au Maroc<br />

Etaient-ils pré<strong>de</strong>stinés à exercer<br />

le métier <strong>de</strong> journalisme ?<br />

S’en tirent-ils à bon compte?…<br />

Des questions à mille<br />

balles et poussières.<br />

D’abord la génération du<br />

début <strong>de</strong>s années 80, les pionniers,<br />

que certains confrères<br />

restés "au pays" surnomment<br />

"à bas l’OUA", sortie <strong>de</strong><br />

l’Institut supérieur <strong>de</strong> journalisme<br />

<strong>de</strong> Rabat <strong>pour</strong> la plupart.<br />

C’est L’Opinion qui ac-<br />

Ils ont <strong>de</strong>s cursus, <strong>de</strong>s parcours et<br />

<strong>de</strong>s motivations différents. Ils vivent<br />

en bonne intelligence avec leurs<br />

confrères marocains. Ils se recrutent<br />

dans toutes les rédactions –radio<br />

et presse écrite-. Plus <strong>de</strong> vingt<br />

ans <strong>de</strong> vie professionnelle comm<strong>un</strong>e,<br />

voire plus.<br />

• Mamady Sidibé, La Nouvelle Trib<strong>un</strong>e. •Amadou Gaye, Al Maghrib. •Alié Dior Ndour, La Vie Economique.<br />

cueille le gros du contingent.<br />

Proximité! Entre 1989 et<br />

1992, Mamady Sidibé -La<br />

Nouvelle Trib<strong>un</strong>e- ouvre le<br />

bal, avant <strong>de</strong> connaître <strong>un</strong> parcours<br />

<strong>de</strong>s plus riches dans<br />

d’autres capitales africaines<br />

qui le ramènera au Maroc en<br />

96. Licence et diplôme<br />

d’étu<strong>de</strong>s supérieures en journalisme<br />

à l’ISJ <strong>de</strong> Rabat, entre<br />

84 et 93, <strong>pour</strong> ce rescapé <strong>de</strong><br />

la faculté <strong>de</strong>s Sciences agronomiques<br />

<strong>de</strong> Sonfonia-<br />

Conakry en Guinée, son pays<br />

natal, qui aura connu <strong>de</strong>s trajectoires<br />

enchevêtrées. Tour<br />

à tour à L’Indépendant et<br />

L’Opinion (Guinée), La Voie<br />

(Côte d’Ivoire), Mauritanie<br />

Nouvelle (Mauritanie), rédacteur<br />

en chef du Courrier<br />

Africain (Rabat), Le Quotidien<br />

du Maroc (Casablanca)<br />

avant <strong>de</strong> se fixer à La Nouvelle<br />

Trib<strong>un</strong>e. Difficile d’égaler celui<br />

que les autres confrères<br />

"africains " aiment à surnommer<br />

Grand-frère. À son ancienneté,<br />

opposons quelques<br />

autres " anciens combattants".<br />

Alié Dior Ndour -La Vie<br />

Economique- est titulaire<br />

d’<strong>un</strong>e maîtrise en Sciences<br />

Économiques <strong>de</strong> l’Université<br />

<strong>de</strong> Dakar en 1985 (ses choix<br />

éditoriaux se justifient). Il<br />

avait choisi le Maroc <strong>pour</strong> <strong>un</strong><br />

troisième cycle. Les <strong>de</strong>ux certifs<br />

en poche et la soutenance<br />

remise aux calen<strong>de</strong>s grecques.<br />

Le lancement <strong>de</strong> L’Économiste<br />

en 1991 était <strong>pour</strong> lui<br />

<strong>un</strong>e expérience à ne pas rater.<br />

Une expérience qui aura duré<br />

jusqu’en 98. Un bref passage<br />

à l’hebdomadaire Le<br />

Journal le conduira 8 mois<br />

plus tard à La Vie<br />

Economique. Un confrère<br />

congolais, ex-Zaïre, Abashi<br />

Shamamba, le rejoindra au<br />

sein <strong>de</strong> la rédaction.<br />

Opport<strong>un</strong>ités<br />

Amadou Gaye, lauréat <strong>de</strong><br />

l’ISJ Rabat, promo 89, a déjà<br />

<strong>un</strong>e longue carrière <strong>de</strong>rrière<br />

lui, <strong>de</strong>puis son embauche,<br />

fin 89, au quotidien rniste,<br />

Al Maghrib. Gageons que son<br />

choix relevait plus <strong>de</strong> la<br />

proximité. Licencié à l’ISJ<br />

Rabat, option audio, il s’est<br />

plutôt distingué sous <strong>un</strong>e rubrique<br />

peu prisée. Réputée.<br />

La culturelle. Sa belle plume<br />

lui ouvrira les colonnes<br />

d’Écrans d’Afrique et Revue<br />

africaine du cinéma dont il<br />

est correspondant permanent<br />

au Maroc. À ce titre, il est<br />

"festival consultant" dans les<br />

plus grands ren<strong>de</strong>z-vous du<br />

cinéma africain : Venise,<br />

Milan, Angers, Montpellier,<br />

Ouagadougou, Khouribga…<br />

Son passage à Télé Plus, entre<br />

96 et 97, lui avait ouvert aussi<br />

les colonnes <strong>pour</strong> <strong>un</strong>e collaboration<br />

à La Vie Economique.<br />

To<strong>un</strong>kara Aboubakr<br />

<strong>de</strong> Safaa, <strong>un</strong> autre ancien-nouveau,<br />

a fait école à L’Opinion<br />

–dans le sens étymologique<br />

du terme- alors qu’il était professeur<br />

vacataire à la Faculté<br />

<strong>de</strong>s Sciences juridiques, économiques<br />

et sociales à Rabat.<br />

Ses libres opinions et autres<br />

contributions, les mercredis,<br />

dans les colonnes du quotidien<br />

istiqalien, suivies et commentées<br />

par ses étudiants <strong>de</strong>s<br />

travaux dirigés lui valurent<br />

l’intervention <strong>de</strong> son titulaire<br />

<strong>de</strong> chaire à la fac, auprès <strong>de</strong>s<br />

responsables du journal. De<br />

fil en aiguille, il se fait la main<br />

au Courrier <strong>de</strong>s Nations,<br />

Partenaire, Al Bayane, <strong>pour</strong><br />

atterrir à La Gazette du<br />

Maroc. On est bien loin <strong>de</strong>s<br />

colonnes d’<strong>un</strong> journal régional<br />

<strong>de</strong> Nantes, en France, où<br />

est paru son premier article<br />

<strong>de</strong> presse en 1978.<br />

La <strong>de</strong>uxième génération,<br />

28<br />

dite <strong>de</strong> conjoncture, est surtout<br />

issue <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s écoles<br />

et <strong>de</strong>s Facultés. Elle a mis sur<br />

le marché <strong>de</strong>s " mercenaires<br />

" <strong>de</strong> la plume qui, à force <strong>de</strong><br />

forger, sont <strong>de</strong>venus <strong>de</strong> véritables<br />

forgerons. Une vingtaine,<br />

au bas mot. Ils se recrutent<br />

dans toutes les rédactions<br />

sous toutes les rubriques.<br />

Ils sont à Télé Plus,<br />

Abdoulaye Cissoko, au<br />

Reporter,Aziz Diouf, à Libé<br />

Ab<strong>de</strong>llah Ben Ali, Fatou A.<br />

Ndoye, à La Gazette du<br />

Maroc, A. Tandian, à Auto<br />

Magazine, Matar Diop, à La<br />

Nouvelle Trib<strong>un</strong>e, Moussa<br />

Diop, à Al Bayane, M. Ould<br />

Boah, à Médi 1, Ould Bah, à<br />

La Vie Touristique, Adama, à<br />

Demain, Mar Basine Ndiaye,<br />

aux Finances News, David<br />

Williams, Mamadou Bamba<br />

Ndiaye, à Maroc Hebdo International,<br />

Bachir Thiam.…<br />

Une particularité <strong>pour</strong> ces<br />

<strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers confrères. Le<br />

premier est venu <strong>de</strong>s pays du<br />

Golfe où il a fait ses armes et<br />

le second du Sénégal où il a<br />

débuté sa carrière. Les gens<br />

du voyage n’ont pas encore<br />

dit leur <strong>de</strong>rnier mot. Reste à<br />

mettre <strong>de</strong> l’ordre dans cet alevinier.❏<br />

Maroc Hebdo International n° 434- Du 6 au 12 oct.2000<br />

©DR


RENCONTRE<br />

Samira Sitaïl, rédactrice en chef et conseillère auprès <strong>de</strong> la direction générale <strong>de</strong> 2M<br />

UNE DAME<br />

DE CARACTÈRE<br />

Samira Sitaïl, on aime<br />

ou l’on n’aime pas.<br />

Pour tout vous dire…<br />

sans rien vous apprendre certainement,<br />

elle n’y va pas par<br />

quatre chemins <strong>pour</strong> dire ce<br />

Par Bachir THIAM<br />

qu’elle a sur le cœur: "je veux<br />

être jugée sur ce que je fais<br />

et non pas sur ce que je suis".<br />

C’est sa confi<strong>de</strong>nce dans son<br />

entretien avec notre confrère<br />

Télé Plus. Elle prononce<br />

ces mots sur <strong>un</strong> ton égal, sans<br />

perdre sa bonne humeur.<br />

Perd-elle d’ailleurs sa bonne<br />

humeur <strong>de</strong>puis sa fameuse<br />

émission L’homme en question<br />

avec Maître Jacques<br />

Vergès, concernant l’affaire<br />

Omar Raddad ? Peut-être<br />

pas.<br />

Samira Sitaïl, comme tous<br />

ses confrères <strong>de</strong> tous les secteurs<br />

<strong>de</strong> l’information,<br />

n’échappe pas aux critiques.<br />

Discutant au téléphone<br />

avec <strong>un</strong> confrère, apparemment<br />

complaisant, au sujet<br />

d’<strong>un</strong> article critiquant sa <strong>de</strong>rnière<br />

Édition spéciale sur le<br />

discours du Roi à Jorf Lasfar,<br />

paru dans MHI, elle lui rappelle:<br />

"j’ai bien aimé parce<br />

que Amale –Ndlr : Amale<br />

Samie, l’auteur <strong>de</strong> l’article<br />

en question- a critiqué le<br />

fond. Ce que je ne conçois<br />

pas, c’est <strong>un</strong>e critique qui<br />

s’attar<strong>de</strong> sur la forme, du<br />

genre durée <strong>de</strong> l’émission…<br />

Bien sûr, je ne suis pas d’accord<br />

avec le titre <strong>de</strong> l’article<br />

" Plateau <strong>de</strong> second choix "!<br />

Était-ce parce qu’elle recevait<br />

au même moment <strong>un</strong> journaliste<br />

<strong>de</strong> MHI? Rien n’est moins sûr.<br />

Qu’à cela ne tienne.<br />

Rigueur<br />

Ses propos sont vifs, précis, scandés<br />

tels <strong>un</strong>e antienne et portés par <strong>un</strong><br />

enthousiasme professionnel déroutant.<br />

Et <strong>pour</strong> cause. Samira Sitaïl n’est<br />

pas venue dans le métier par le fruit<br />

du hasard.<br />

Mais le hasard n’y est pas non plus<br />

rien <strong>pour</strong> elle qui, comme <strong>de</strong> nombreux<br />

je<strong>un</strong>es Marocains <strong>de</strong> sa génération<br />

et d’<strong>un</strong>e génération précé<strong>de</strong>nte,<br />

a vu le jour et grandi en France.<br />

Après <strong>un</strong>e licence en anglais à<br />

l’Institut Charles V Paris 7, elle est admise<br />

à l’École supérieure <strong>de</strong> réalisation<br />

audiovisuelle, spécialité journalisme<br />

télévisé. Un cursus sans faute<br />

•Samira Sitaïl.<br />

qui lui ouvre les plateaux, hors champ,<br />

<strong>de</strong>s télévisions françaises, TF1, France<br />

2, ex-Antenne 2, Canal Plus <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s<br />

stages. Elle a fréquenté aussi le Centre<br />

<strong>de</strong> formation <strong>de</strong> journalistes <strong>de</strong> T<strong>un</strong>is,<br />

le CAPJC.<br />

Un 2 novembre 1987, date <strong>de</strong> son<br />

stage à la RTM qui aura duré <strong>de</strong>ux<br />

ans et <strong>de</strong>mi, parce qu’ayant coïncidé<br />

avec <strong>un</strong>e campagne <strong>de</strong> recrutement,<br />

la voilà qui passe avec succès <strong>de</strong>s<br />

tests d’embauche, sans conviction,<br />

alors qu’elle était plutôt <strong>de</strong> la vague<br />

<strong>de</strong>s MRE en vacances au bled, cette<br />

année-là, et qu’elle <strong>de</strong>vait retourner<br />

<strong>pour</strong> terminer l’année académique<br />

entamée.<br />

Le Maroc est attachant. Des vacances<br />

transformées en séjour permanent.<br />

Du coup, le port <strong>de</strong> départ<br />

<strong>pour</strong> les traditionnelles vacances chan-<br />

ge <strong>de</strong> camp. Les plateaux <strong>de</strong> la RTM<br />

–décidément <strong>un</strong>e école- la révèlent<br />

aux téléspectateurs marocains, sous la<br />

direction <strong>de</strong> Noureddine Saïl. Le JT<br />

en français et <strong>de</strong>s séries <strong>de</strong> reportages,<br />

encore rares dans ce temple <strong>de</strong> l’info,<br />

ça peut payer. Ici comme ailleurs.<br />

Noureddine Saïl, encore lui, quitte<br />

<strong>pour</strong> rejoindre l’équipe <strong>de</strong> la filiale<br />

<strong>de</strong> 2M, SOREAD. Dans son cartable<br />

aussi, le dossier <strong>de</strong> Samira Sitaïl.<br />

Une attente qui durera <strong>un</strong>e longue année.<br />

Attente<br />

La chaîne venait <strong>de</strong> débuter, ses<br />

responsables ne savaient trop qu’en<br />

faire. Pendant ce temps, son "mentor"<br />

avait présenté, entre autres, son<br />

dossier qui retient l’attention <strong>de</strong>s responsables<br />

<strong>de</strong> la chaîne.<br />

©DR<br />

Maroc Hebdo International n° 434 - Du 6 au 12 oct. 2000<br />

29<br />

Noureddine Saïl voulait qu’elle<br />

travaille avec eux, sans savoir,<br />

lui, non plus, quoi lui<br />

confier. Samir Sitaïl, elle, sait:<br />

"ce qui m’a toujours plu à la<br />

télé, ce n’est pas présenter <strong>un</strong>e<br />

émission ou animer quelque<br />

chose dans ce genre, mais faire<br />

<strong>de</strong> l’info. Et je pense que la<br />

meilleure façon <strong>de</strong> faire <strong>de</strong><br />

l’info à la télé, c’est le reportage".<br />

La cause semblait entendue.<br />

La direction <strong>de</strong> la programmation<br />

aménage <strong>de</strong>s<br />

plages horaires <strong>pour</strong> le JT et<br />

<strong>de</strong>s magazines d’information.<br />

Le pied, quoi. Samira Sitaïl<br />

s’y engouffre avec Ce soir le<br />

mon<strong>de</strong>. Un JT, en hors champ,<br />

qui dévoile toutes ses ambitions<br />

professionnelles. On était<br />

le 2 mai 90.<br />

Ambition<br />

Le temps d’<strong>un</strong>e mise en train<br />

<strong>de</strong> trois mois, elle remet tout<br />

en jeu avec "L’homme en<br />

question". Son souhait, c’était<br />

<strong>de</strong> faire <strong>de</strong> la télévision. Non!<br />

faire du journalisme à la télévision.<br />

Elle est servie.<br />

Dès lors, sa hantise, comme<br />

peut-être celle <strong>de</strong>s autres<br />

confrères, c’est <strong>de</strong> savoir si elle<br />

est acceptée chez les téléspectateurs.<br />

Ce qui est extraordinaire,<br />

le cas échéant car<br />

dit-elle "Quand ils vous acceptent,<br />

c’est fabuleux ; non<br />

pas qu’il y a <strong>un</strong>e espèce <strong>de</strong><br />

reconnaissance <strong>de</strong> ce que<br />

vous êtes, mais peut-être parce<br />

que vous partagez leur in-<br />

timité, vous faites partie <strong>de</strong><br />

leur quotidien". N’est-ce pas-<br />

là tout le pouvoir <strong>de</strong> la télé !<br />

Un pouvoir que Samira Sitaïl<br />

a, certainement, et qu’elle assume<br />

sans abus. Car elle le dit :"ce qui me<br />

fait peur, c’est <strong>de</strong> me tromper dans<br />

les attentes <strong>de</strong>s téléspectateurs". La<br />

vérité et la transparence <strong>de</strong> l’information.<br />

Un terrain <strong>de</strong> prédilection <strong>de</strong><br />

cette bête <strong>de</strong> télé.<br />

D’ailleurs, on ne peut plus tromper<br />

la confiance <strong>de</strong>s gens, en versant<br />

dans la démagogie, le mensonge et<br />

le maquillage <strong>de</strong> la réalité. "On sait<br />

ce que nous avons dans notre pays.<br />

On connaît nos besoins. On connaît<br />

toutes les limites <strong>de</strong> nos moyens, et<br />

nous le disons. Non seulement nous<br />

le disons, arguments à l’appui, mais<br />

nous en débattons". Et quand il y a débat,<br />

c’est que la société évolue. Samira<br />

Sitaïl croit dur comme fer en l’avenir<br />

<strong>de</strong> la petite lucarne… et <strong>de</strong> la presse<br />

nationale.❏


MENOPAUSE<br />

L’international Menopause<br />

Society (IMS) a décrété<br />

en collaboration avec l’OMS<br />

le 18 octobre <strong>de</strong> chaque année<br />

journée mondiale <strong>de</strong> la<br />

ménopause. L’Association<br />

marocaine <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

la ménopause (AMEM) a<br />

saisi cette occasion <strong>pour</strong> organiser<br />

le 11 octobre à Casablanca<br />

<strong>un</strong>e table ron<strong>de</strong> <strong>pour</strong><br />

sensibiliser les médias nationaux.<br />

Cette table ron<strong>de</strong><br />

qui se veut <strong>un</strong>e rencontre<br />

d’information et <strong>de</strong> réflexion<br />

sera animée par d’éminents<br />

professeurs. Autour <strong>de</strong> questions<br />

telles que la "perception<br />

<strong>de</strong> la ménopause au<br />

Maroc", "les traitements <strong>de</strong><br />

la ménopause " ou encore<br />

"l’impact sociétal <strong>de</strong> la ménopause<br />

et le rôle <strong>de</strong>s médias".<br />

LUTTE<br />

L’Institut national <strong>de</strong> la<br />

Recherche agronomique a<br />

organisé du 3 au 5 octobre<br />

2000 <strong>de</strong>s journées <strong>de</strong> démonstration<br />

sur l’expérience<br />

marocaine en matière <strong>de</strong><br />

sélection <strong>de</strong> palmiers tolérant<br />

la maladie du bayoud.<br />

La rencontre est organisée<br />

en collaboration avec le réseau<br />

<strong>de</strong> recherche et <strong>de</strong> développement<br />

du palmier dattier<br />

basé au Centre arabe<br />

d’étu<strong>de</strong> sur les zones ari<strong>de</strong>s<br />

(ACSAD ). Un <strong>de</strong>s principaux<br />

objectifs <strong>de</strong> cette rencontre<br />

est <strong>de</strong> montrer que<br />

l’expérience marocaine a<br />

permis d’avoir <strong>de</strong>s résultats<br />

intéressants sur le plan <strong>de</strong> la<br />

recherche tout en mettant à<br />

la disposition <strong>de</strong>s agriculteurs<br />

ces acquis grâce à la<br />

coopération avec le secteur<br />

privé.<br />

DROIT<br />

Une nouvelle <strong>un</strong>ité <strong>de</strong> formation<br />

et <strong>de</strong> recherche vient<br />

d’être créée au sein <strong>de</strong> la<br />

Faculté <strong>de</strong> Droit <strong>de</strong> Casablanca<br />

par <strong>un</strong> groupe d’enseignants<br />

chercheurs spécialisés<br />

dans les questions<br />

<strong>de</strong> droit international. Cette<br />

UFR assure la préparation<br />

du DESA et du doctorat en<br />

droit (option Etu<strong>de</strong>s Internationales).<br />

L’objectif du<br />

DESA est d’approfondir la<br />

recherche en droit international<br />

à la lumière <strong>de</strong>s mutations<br />

internationales.<br />

Les enseignants proposent<br />

<strong>de</strong> former les étudiants à<br />

l’analyse <strong>de</strong>s dossiers et <strong>de</strong>s<br />

questions d’ordre international<br />

tels que les conflits internationaux<br />

, le système <strong>de</strong>s<br />

organisations internationales<br />

ou les investissements étrangers.<br />

RENCONTRES<br />

Relance <strong>de</strong> la coopération maroco-argentine<br />

NOUVEAU COUP DE POUCE<br />

La rencontre du ministre argentin <strong>de</strong>s<br />

Affaires extérieures, du Commerce international<br />

et du Culte, avec le Premier ministre<br />

marocain le mardi 3 octobre a été<br />

l’occasion <strong>pour</strong> les <strong>de</strong>ux responsables<br />

d’évoquer les domaines <strong>de</strong> coopération<br />

entre les <strong>de</strong>ux pays, notamment dans les<br />

C ’est le l<strong>un</strong>di 2 octobre<br />

2000 que le ministre <strong>de</strong>s<br />

Affaires étrangères et <strong>de</strong> la<br />

Coopération, Mohamed<br />

Benaïssa, et le ministre argentin<br />

<strong>de</strong>s Relations extérieures,<br />

du Commerce international<br />

et du Culte, Adalberto<br />

Rodriguez Giavarini ont<br />

ouvert à Rabat les travaux <strong>de</strong><br />

la troisième session <strong>de</strong> la<br />

commission mixte. Pour cette<br />

rencontre qui a duré <strong>de</strong>ux<br />

jours, le chef <strong>de</strong> la diplomatie<br />

argentine a été accompagné<br />

d’<strong>un</strong>e importante délégation<br />

<strong>de</strong> hauts responsables<br />

<strong>de</strong>s Affaires étrangères. En<br />

donnant le coup d’envoi <strong>de</strong><br />

ces travaux, le chef <strong>de</strong> la diplomatie<br />

marocaine a indiqué<br />

que "cette ré<strong>un</strong>ion constitue<br />

le cadre approprié <strong>pour</strong><br />

l’approfondissement et la dynamisation<br />

<strong>de</strong> la coopération<br />

bilatérale <strong>pour</strong> que celle-ci<br />

soit <strong>un</strong>e coopération constante<br />

qui correspon<strong>de</strong> aux exigences<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux pays".<br />

Préoccupations<br />

Une rencontre qui fait suite<br />

à la visite en Argentine du<br />

Premier ministre Ab<strong>de</strong>rrahmane<br />

Youssoufi, en mars<br />

2000.<br />

Une visite qui avait permis<br />

<strong>de</strong> remettre le Maroc à<br />

l’ordre du jour <strong>de</strong>s préoccupations<br />

latino-américaines en<br />

raison notamment du poids<br />

politique et économique <strong>de</strong><br />

SOCIAL<br />

ce pays dans la carte du<br />

Maghreb. La rencontre du<br />

responsable argentin avec le<br />

Premier ministre marocain le<br />

mardi 3 octobre a été l’occasion<br />

<strong>pour</strong> les <strong>de</strong>ux responsables<br />

d’évoquer les domaines<br />

<strong>de</strong> coopération entre<br />

les <strong>de</strong>ux pays notamment<br />

dans les secteurs <strong>de</strong> la pêche,<br />

<strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> pointe,<br />

secteurs <strong>de</strong> la pêche, <strong>de</strong>s technologies<br />

<strong>de</strong> pointe, du tourisme et <strong>de</strong> la culture.<br />

Pour ce qui est du dossier <strong>de</strong> notre intégrité<br />

territoriale, le Premier ministre a insisté<br />

sur la nécessité <strong>de</strong> mettre fin à la situation<br />

dramatique que vivent les<br />

Marocains séquestrés à Tindouf.<br />

•Adalberto Rodriguez Giavarini ministre argentin <strong>de</strong>s Affaires extérieures.<br />

du tourisme et <strong>de</strong> la culture.<br />

Pour ce qui est du dossier <strong>de</strong><br />

notre intégrité territoriale, le<br />

Premier ministre a insisté sur<br />

la nécessité <strong>de</strong> mettre fin à la<br />

situation dramatique que vivent<br />

les Marocains séquestrés<br />

à Tindouf.<br />

La réponse du responsable<br />

argentin va dans le sens d’<strong>un</strong>e<br />

solution consensuelle selon<br />

Journée <strong>pour</strong> la promotion <strong>de</strong>s investissements à Jerada<br />

ENTRE ESPOIR ET INQUIÉTUDE<br />

Une journée <strong>de</strong> sensibilisation<br />

s’est déroulée la<br />

semaine <strong>de</strong>rnière dans la province<br />

<strong>de</strong> Jerada au profit <strong>de</strong>s<br />

personnes licenciées par les<br />

Charbonnages du Maroc<br />

(CDM) sous le thème “Tous<br />

<strong>pour</strong> la promotion <strong>de</strong>s investissements<br />

dans la province<br />

<strong>de</strong> Jerada”. La rencontre a été<br />

organisée au profit <strong>de</strong>s personnes<br />

qui ont été in<strong>de</strong>mni-<br />

sées. Plus <strong>de</strong> 4000 personnes<br />

sur les 4870 ont été in<strong>de</strong>mnisées<br />

par les CDM <strong>pour</strong> <strong>un</strong><br />

montant <strong>de</strong> <strong>un</strong> milliard cent<br />

millions <strong>de</strong> DH <strong>de</strong>puis l’entrée<br />

en vigueur <strong>de</strong> la convention<br />

sociale conclue en 1998<br />

et ont été axées qui a débouché<br />

sur la fermeture <strong>de</strong> la mine.<br />

L’objectif essentiel <strong>de</strong> cette<br />

rencontre est d’inciter les<br />

personnes in<strong>de</strong>mnisées à par-<br />

ticiper à l’effort d’investissement<br />

par la création <strong>de</strong> la petite<br />

et moyenne entreprise<br />

avec à la clé l’externalisation<br />

<strong>de</strong> certains services annexes<br />

<strong>de</strong>s CDM et plus <strong>de</strong> 160 exemployés<br />

<strong>de</strong>s Charbonnages<br />

du Maroc.<br />

Création<br />

Les interventions se sont<br />

focalisées, par ailleurs, sur la<br />

© Ph. AFP<br />

30<br />

ses termes même. Sur le plan<br />

<strong>de</strong>s échanges culturels, M.<br />

Youssoufi avait insisté lors<br />

<strong>de</strong> son voyage en Argentine<br />

sur l’octroi <strong>de</strong> bourses afin<br />

<strong>de</strong> permettre aux étudiants<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux pays <strong>de</strong> <strong>pour</strong>suivre<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s en Argentine et au<br />

Maroc. Et par la même occasion<br />

<strong>de</strong> donner aux <strong>de</strong>ux<br />

parties la possibilité <strong>de</strong> mieux<br />

se connaître.<br />

La commission mixte<br />

s’est donc intéressée à <strong>de</strong>s<br />

questions d’intérêt comm<strong>un</strong>.<br />

Sur le plan économique,<br />

<strong>un</strong>e délégation <strong>de</strong> quelque<br />

vingt hommes d’affaires argentins<br />

représentant les secteurs<br />

<strong>de</strong> l’industrie et <strong>de</strong><br />

l’agro-alimentaire a eu <strong>un</strong>e<br />

série d’entretiens avec <strong>de</strong>s<br />

opérateurs économiques nationaux<br />

le mardi au siège <strong>de</strong><br />

la Chambre <strong>de</strong> commerce,<br />

d’industrie et <strong>de</strong> services <strong>de</strong><br />

Rabat. Une rencontre qui a<br />

<strong>pour</strong> objectif <strong>de</strong> discuter les<br />

possibilités <strong>de</strong> partenariat<br />

entre les opérateurs économiques<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux parties et<br />

qui a porté sur différents secteurs<br />

d’activités.<br />

Cette rencontre s’inscrit<br />

également dans la dynamique<br />

instituée par la Fédération<br />

Marocaine <strong>de</strong>s Chambres <strong>de</strong><br />

Commerce qui vise à faire <strong>de</strong><br />

celles-ci <strong>un</strong> passage obligé<br />

<strong>pour</strong> le partenariat avec les<br />

opérateurs étrangers.❏<br />

A.E.A.<br />

faisabilité du projet <strong>de</strong> création<br />

d’<strong>un</strong>e usine <strong>de</strong> pâte à papier<br />

à base d’alfa dans la province.<br />

Et les représentants <strong>de</strong><br />

l’Office <strong>de</strong> développement<br />

industriel qui participaient à<br />

cette journée, ont fait état d’<strong>un</strong><br />

projet dont le coût <strong>de</strong> financement<br />

s’élève à 250 millions<br />

<strong>de</strong> dollars qui intéresse fortement<br />

les investisseurs étrangers.❏<br />

A.E.A.<br />

Maroc Hebdo International n° 434 - Du 6 au 12 Oct. 2000


IMMOBILIER<br />

Le Maroc célèbre la Journée mondiale <strong>de</strong> l’habitat<br />

BÂTIR EN DUR<br />

Si les problèmes <strong>de</strong> logement touchent les<br />

classes pauvres d’<strong>un</strong>e manière générale,<br />

ce sont les femmes qui paient le prix fort<br />

en raison notamment <strong>de</strong> spécificités sociales<br />

et culturelles. Avec <strong>un</strong>e population<br />

urbaine mondiale passée <strong>de</strong> 2 milliards et<br />

Pour célébrer la<br />

Journée mondiale <strong>de</strong><br />

l’Habitat, Mohamed<br />

M’Barki, secrétaire<br />

d’Etat auprès du ministre<br />

<strong>de</strong> l’Aménagement du<br />

territoire, <strong>de</strong> l’Urbanisme,<br />

<strong>de</strong> l’Habitat et <strong>de</strong><br />

l’Environnement chargé<br />

<strong>de</strong> l’Habitat, a présidé<br />

l<strong>un</strong>di 2 octobre 2000, les<br />

travaux d’<strong>un</strong>e rencontre<br />

nationale, sous le thème:<br />

"La dynamisation <strong>de</strong><br />

l’action entre les différentes<br />

composantes du<br />

ministère au niveau régional<br />

et local".<br />

Mohamed M’Barki a<br />

ouvert les travaux en faisant<br />

<strong>un</strong> bilan partiel <strong>de</strong>s<br />

réalisations du ministère<br />

en matière d’aménagement<br />

du territoire, d’urbanisme,<br />

d’habitat et<br />

d’environnement.<br />

Privation<br />

Mohamed M’Barki a précisé<br />

que le mon<strong>de</strong> célèbre aujourd’hui,<br />

la Journée mondiale <strong>de</strong> l’habitat,<br />

conformément à la résolution <strong>de</strong>s<br />

Nations Unies, sous le thème les<br />

femmes dans l’administration urbaine<br />

et que " la célébration <strong>de</strong><br />

cette journée, représente à nos<br />

yeux, <strong>un</strong>e invitation à l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s pays, gouvernements, institutions<br />

et composantes <strong>de</strong> la société<br />

civile <strong>pour</strong> engager <strong>un</strong>e réflexion<br />

qui s’inscrit dans le cadre<br />

DÉVELOPPEMENT<br />

d’<strong>un</strong>e évaluation continue <strong>de</strong> la<br />

situation du secteur <strong>de</strong> l’habitat<br />

et <strong>de</strong>s défis qui l’interpellent à la<br />

lumière <strong>de</strong>s contraintes et <strong>de</strong>s<br />

profon<strong>de</strong>s mutations qui l’animent.<br />

C’est également <strong>un</strong> appel<br />

<strong>pour</strong> évaluer les politiques tant<br />

générales que sectorielles en vue<br />

<strong>de</strong> faire le bilan <strong>de</strong>s réalisations<br />

et <strong>de</strong>s programmes et arriver à<br />

renforcer les acquis et remédier<br />

aux lac<strong>un</strong>es, ce qui est <strong>de</strong> nature<br />

à permettre l’actualisation <strong>de</strong>s<br />

plans d’action et leur adaptation<br />

aux contraintes et évolution d’<strong>un</strong><br />

mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> plus en plus urbani-<br />

sé". La faillite <strong>de</strong>s pouvoirs<br />

publics est patente dans ce<br />

sens et comme le fait remarquer<br />

le secrétaire général<br />

<strong>de</strong> l’ONU, Kofi Annan,<br />

qui pense qu’<strong>un</strong>e <strong>de</strong> leurs<br />

lac<strong>un</strong>es les plus graves est<br />

que les pauvres ne sont guère<br />

consultés lors <strong>de</strong> la prise<br />

<strong>de</strong> décisions qui influent sur<br />

leur vie quotidienne.<br />

De plus si les pauvres sont<br />

tenus à l’écart <strong>de</strong> la gestion<br />

<strong>de</strong>s affaires publiques quel<br />

que soit leur sexe, en réalité,<br />

les femmes subissent<br />

plus encore que les<br />

hommes les avatars <strong>de</strong> la<br />

gestion urbaine. Le constat<br />

que fait le SG <strong>de</strong> l’ONU<br />

est sans appel "bien déci-<br />

dées à ménager <strong>un</strong> logement<br />

à leur famille, mê-<br />

me dans les endroits les plus<br />

misérables, les femmes débarrassent<br />

les lieux publics <strong>de</strong><br />

monceaux d’ordures <strong>pour</strong> y creuser<br />

<strong>de</strong>s fossés d’évaluation. Pour<br />

nourrir leur famille, elles cultivent<br />

<strong>de</strong> minuscules parcelles <strong>de</strong> terrain,<br />

et <strong>pour</strong> protéger sa santé,<br />

elles entreprennent <strong>de</strong>s recherches<br />

pénibles afin <strong>de</strong> trouver<br />

<strong>de</strong> l’eau salubre. De fait, la<br />

routine quotidienne d’<strong>un</strong>e citadine<br />

habitant <strong>un</strong> taudis démontre<br />

très clairement que les carences<br />

et faiblesses <strong>de</strong> l’administration<br />

urbaine portent surtout préjudice<br />

aux femmes". ❏<br />

A. E. A.<br />

Mesures <strong>de</strong> l’ONEP <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s investissements rentables<br />

DÉMARCHE<br />

CITOYENNE<br />

Ala suite <strong>de</strong> l’allocution royale<br />

<strong>de</strong> Jorf Lasfar <strong>de</strong>vant les<br />

opérateurs économiques nationaux,<br />

l’ONEP (Office national<br />

<strong>de</strong> l’eau potable) a pris <strong>de</strong>s mesures<br />

dans la perspective d’accompagner<br />

les efforts <strong>de</strong>s pouvoirs<br />

publics en faveur <strong>de</strong>s investissements<br />

générateurs d’emplois.<br />

C’est dans ce sens qu’il a été<br />

décidé l’accélération <strong>de</strong>s travaux<br />

concernant les équipements hors<br />

site <strong>pour</strong> l’alimentation en eau<br />

potable <strong>de</strong>s nouvelles zones industrielles<br />

dans les centres d’intervention<br />

<strong>de</strong> l’office. Une autre<br />

• Mohamed M’Barki secrétaire d’État à l’Habitat.<br />

<strong>de</strong>mi à 5 milliards, les villes seront bientôt<br />

saturées. Sous les coups <strong>de</strong> boutoir<br />

d’<strong>un</strong>e urbanisation sauvage <strong>de</strong> plus en<br />

plus <strong>de</strong> personnes sont privées <strong>de</strong> services<br />

<strong>de</strong> base et contraintes <strong>de</strong> survivre<br />

dans <strong>de</strong>s logements insalubres.<br />

mesure non moins importante a<br />

été prise ; il s’agit <strong>de</strong> la réduction<br />

<strong>de</strong> 50 % <strong>de</strong>s frais d’étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong><br />

contrôle <strong>de</strong>s équipements et <strong>de</strong>s<br />

travaux in situ réalisés par les promoteurs<br />

<strong>pour</strong> leur propre compte.<br />

En outre, <strong>un</strong>e cellule d’information<br />

a été mise en place avec<br />

l’objectif <strong>de</strong> fournir aux investisseurs<br />

<strong>un</strong>e information <strong>de</strong> qualité<br />

en leur permettant l’accès aux<br />

données relatives aux investissements<br />

dans le domaine <strong>de</strong> l’eau<br />

potable.<br />

Cette cellule d’information<br />

qui dépend <strong>de</strong> la direction commerciale<br />

<strong>de</strong> l’ONEP sera opéra-<br />

© Ph. MHI<br />

tionnelle à partir du 16 octobre<br />

2000. Comme <strong>pour</strong> la mise en<br />

service <strong>de</strong>s projets lancés dans le<br />

cadre <strong>de</strong> la lutte contre les effets<br />

<strong>de</strong> la sécheresse, à l’image du<br />

projet <strong>de</strong> Ksar Esghir qui a été<br />

finalisé dans les délais, l’office<br />

tente <strong>de</strong> répondre dans les<br />

meilleurs délais à tous ses partenaires,<br />

pouvoirs publics, citoyens<br />

ou opérateurs privés. Gros investisseur,<br />

l’ONEP participe également<br />

à la relance économique<br />

en participant à la mise sur pied<br />

<strong>de</strong> zones industrielles performantes.<br />

❏<br />

A.E.A.<br />

31<br />

MAIS<br />

IMAGES A<br />

L’HEMOGLOBINE<br />

Par Ab<strong>de</strong>llatif EL AZIZI<br />

Il faudra attendre le feu<br />

vert <strong>de</strong> la métropole <strong>pour</strong><br />

s’inventer <strong>un</strong>e indignation<br />

sur mesure.<br />

L ’écran dégouline <strong>de</strong> sang, <strong>de</strong>s images à l’hémoglobine<br />

squattent l’écran, <strong>de</strong>s visages labourés<br />

par la souffrance, <strong>de</strong>s scènes d’<strong>un</strong>e rare<br />

violence. Un gradé israélien qui explique la flambée<br />

<strong>de</strong> violence: "les soldats étaient en état <strong>de</strong><br />

légitime défense". Argument d’autorité ; que<br />

peuvent bien faire quelques centaines <strong>de</strong> pauvres<br />

soldats coincés <strong>de</strong>rrière leur jeeps blindées et<br />

leurs armes automatiques contre <strong>un</strong> père et son<br />

fils tapis <strong>de</strong>rrière <strong>un</strong> abri <strong>de</strong> fort<strong>un</strong>e. Le courage<br />

<strong>de</strong>s valeureux soldats <strong>de</strong> la première armée<br />

du mon<strong>de</strong> est légendaire, mais l’acharnement<br />

d’<strong>un</strong> père à protéger son fils avec son propre<br />

corps est plus que suspect. Une gestuelle<br />

d’ailleurs plus que suspecte, la main levée ne<br />

signifiait certainement pas "cessez cette tuerie,<br />

nous sommes <strong>de</strong>s êtres humains!"<br />

Voilà, l'essentiel du décor est planté, la suite,<br />

on la connaît, les cris <strong>de</strong> vierge effarouchée<br />

<strong>de</strong> Yasser Arafat, les gloussements <strong>de</strong>s chefs<br />

d’État arabes, la colère canalisée <strong>de</strong>s masses,<br />

les partis politiques qui préparent leur marche <strong>de</strong><br />

protestation dans <strong>un</strong>e atmosphère préelectorale,<br />

<strong>de</strong>s capitales arabes en alerte et le silence complice<br />

<strong>de</strong>s intellectuels. C’est vrai, Sartre s’est<br />

encore <strong>un</strong>e fois bien planté, lui qui croyait que<br />

"l'intellectuel est quelqu'<strong>un</strong> qui se mêle <strong>de</strong> ce<br />

qui ne le regar<strong>de</strong> pas et qui prétend contester l'ensemble<br />

<strong>de</strong>s vérités reçues et <strong>de</strong>s conduites qui s'en<br />

inspirent au nom d'<strong>un</strong>e conception globale <strong>de</strong><br />

l'homme et <strong>de</strong> la société. "<br />

Il faudra attendre le feu vert <strong>de</strong> la métropole<br />

<strong>pour</strong> s’inventer <strong>un</strong>e indignation sur mesure,<br />

les seuls morts à pleurer restent <strong>de</strong>s morts bien<br />

morts, d’<strong>un</strong>e mort calfeutrée, aseptisée. Quitte<br />

à poser <strong>pour</strong> quelques photos avec <strong>de</strong>s enfants<br />

palestiniens handicapés par les balles sionistes<br />

ou <strong>de</strong>s veuves éplorées. On n’a plus que nos<br />

yeux <strong>pour</strong> pleurer dirait l’autre. La mort en direct<br />

dérange certainement, plus sûrement que<br />

les enfants <strong>de</strong> Sabra et Chatilla assassinés dans<br />

l’obscurité complice <strong>de</strong> la nuit. Cette fois-ci,<br />

l’o<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la charogne a crevé les écrans. Ariel<br />

Sharon aura réussi là son plus beau coup: il les<br />

a tous mouillés. De près ou <strong>de</strong> loin. Ils ont tous,<br />

on a tous les mains tâchées <strong>de</strong> sang. Par lâcheté<br />

<strong>pour</strong> la plupart, par commodité intellectuelle<br />

<strong>pour</strong> d’autres, on a fait semblant <strong>de</strong> croire<br />

qu’Israël cherchait la paix avec ses voisins.<br />

L’acharnement <strong>de</strong>s Israéliens sur la question<br />

d’Al Qods montre encore <strong>un</strong>e fois que le temps<br />

<strong>de</strong>s croisa<strong>de</strong>s n’est pas révolu. C’est d’ailleurs<br />

<strong>un</strong> éminent chercheur <strong>de</strong> l’<strong>un</strong>iversité Princeton,<br />

M. H<strong>un</strong>tington, qui "affirme qu'entre les civilisations<br />

occi<strong>de</strong>ntale et islamique le conflit dure<br />

<strong>de</strong>puis mille trois cents ans, et qu'il est improbable<br />

que ce conflit séculaire s'apaise". Le politologue<br />

Samuel H<strong>un</strong>tington qui est en fait <strong>un</strong><br />

chouchou <strong>de</strong> la Maison-Blanche a <strong>un</strong>e conception<br />

<strong>de</strong>s choses qui séduit les nostalgiques du<br />

séculaire affrontement entre l'Empire ottoman et<br />

le Saint Empire romain germanique.<br />

La provocation <strong>de</strong> Sharon sur l’esplana<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

la mosquée d’Al Qods ne peut faire l’économie<br />

d’<strong>un</strong>e interprétation dans ce sens.<br />

En tout cas, il y a différentes manières <strong>de</strong> dénoncer<br />

le colonialisme, l'impérialisme, la violence<br />

ou la torture. Se coucher en est <strong>un</strong>e.❏<br />

Maroc Hebdo International n° 434 - Du 6 au 12 Oct. 2000


MARITIME<br />

Les gens <strong>de</strong> la mer atten<strong>de</strong>nt toujours <strong>de</strong>s réponses à leurs doléances<br />

L’AMÈRE DÉCEPTION<br />

Grâce à la virulente agitation <strong>de</strong>s pêcheurs espagnols,<br />

les Marocains se sont rendu compte <strong>de</strong><br />

l'importance <strong>de</strong> nos richesses halieutiques et le<br />

danger qui guête leur épuisement définitif. Quant<br />

aux ports il est évi<strong>de</strong>nt qu’ils ne peuvent <strong>de</strong>meurer<br />

rentables en faisant cavalier seul et doivent<br />

être intégrés dans <strong>un</strong>e stratégie maritime globa-<br />

Le Maroc vient <strong>de</strong> se<br />

doter d'<strong>un</strong>e nouvelle<br />

composition gouvernementale,<br />

mais pas vraiment<br />

d'<strong>un</strong> nouveau gouvernement.<br />

Sans vouloir jouer sur les<br />

Par Ab<strong>de</strong>leka<strong>de</strong>r TIMOULE<br />

mots, le temps ne s'y prêtant<br />

guère, si ce remaniement ministériel<br />

tant attendu est loin<br />

<strong>de</strong> faire l'<strong>un</strong>animité en général,<br />

<strong>pour</strong> les gens <strong>de</strong> mer ce<br />

fut <strong>un</strong>e amère déception.<br />

Ceux ci attendaient avec impatience,<br />

et cette fois-ci plus<br />

que jamais, la création d'<strong>un</strong><br />

ministère <strong>de</strong>s affaires maritimes<br />

ou <strong>de</strong> l'économie <strong>de</strong> la<br />

mer, qui était supposé placer<br />

sous la même tutelle dans<br />

l'ordre logique, les pêches<br />

maritimes, la marine marchan<strong>de</strong><br />

et les ports, en vain.<br />

Déconvenue<br />

Plus qu'<strong>un</strong>e déception, ce<br />

fut <strong>un</strong>e déconvenue <strong>de</strong> taille,<br />

d'autant que lors <strong>de</strong>s nécessaires<br />

tractations, et autres habituels<br />

conciliabules pendant<br />

les négociations <strong>pour</strong> la formation<br />

<strong>de</strong> la nouvelle équipe<br />

gouvernementale, la presse<br />

avait annoncé, à la gran<strong>de</strong> joie<br />

<strong>de</strong>s professionnels du secteur,<br />

l'émergence d'<strong>un</strong> département<br />

spécifiquement marin. Hélas!<br />

ce ne fut pas le cas. Encore <strong>un</strong><br />

grand ren<strong>de</strong>z-vous historique<br />

manqué, perdu <strong>pour</strong> le<br />

Maroc, <strong>pour</strong> <strong>un</strong>ir, recentrer<br />

l’organisation <strong>de</strong> ses multiples<br />

activités maritimes.<br />

Comment est-ce possible<br />

que nos gouvernants soient<br />

totalement en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s réalités<br />

du pays et si primitifs en<br />

matière <strong>de</strong> réflexion sur la vision<br />

océane du Royaume? Il<br />

faut se rendre à l'évi<strong>de</strong>nce,<br />

les "politiques" sont <strong>de</strong>s gens<br />

autrement différents, le métier<br />

veut, entre autres, qu'ils soient<br />

• Les pêcheurs atten<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s mesures concrètes.<br />

excellents bluffeurs, ils raisonnent<br />

différemment, que le<br />

comm<strong>un</strong> <strong>de</strong>s mortels que<br />

nous sommes, probablement<br />

capables en tant que tels <strong>de</strong><br />

réussir la prouesse <strong>de</strong> séparer<br />

les nobles humaines émotions<br />

du cœur du froid raisonnement<br />

<strong>de</strong> l'esprit. En<br />

principe, plus pragmatiques<br />

que nationalistes, éminemment<br />

théoriques, ils <strong>de</strong>viennent<br />

«profitablement» pratiques<br />

quand ils s'agit <strong>de</strong> négocier<br />

<strong>un</strong> bénéfice politique,<br />

<strong>un</strong> intérêt matériel.<br />

Lors du “conclave” ils se<br />

sont donc âprement disputé<br />

à grands coups <strong>de</strong> pression et<br />

<strong>de</strong> chantage, l'obtention<br />

d'abord <strong>de</strong> nombre <strong>de</strong> portefeuilles<br />

et ensuite le choix <strong>de</strong><br />

ceux <strong>de</strong>s plus conséquents.<br />

Nul autre mobile n’a guidé<br />

leurs dévorantes ambitions<br />

du pouvoir. On a été jusqu'à<br />

créer <strong>de</strong>s départements rien<br />

que <strong>pour</strong> redresser <strong>un</strong>e formation<br />

politique boiteuse ou<br />

<strong>pour</strong> repêcher <strong>un</strong> candidat à<br />

la dérive. Bravo Messieurs<br />

<strong>pour</strong> le suspens dans lequel<br />

vous avez inutilement susprendu<br />

le pays <strong>pour</strong> finalement<br />

le surprendre désagréablement<br />

avec <strong>un</strong>e formation<br />

mutilée <strong>de</strong> ses<br />

le au niveau national avec la marine marchan<strong>de</strong><br />

et les pêches.Tant <strong>de</strong> questions qui ne peuvent<br />

rester indéfiniment posées. C'est à croire qu'il n'y<br />

a pas <strong>de</strong> courant politique capable d’appréhen<strong>de</strong>r<br />

ces enjeux.C'est <strong>un</strong>e grave, <strong>un</strong>e impadonnable<br />

erreur «<strong>de</strong>s gens <strong>de</strong> l'alternance» d'avoir<br />

sous estimé le maritime.<br />

meilleurs animateurs, dans la<br />

foulée, on a décidé qu’il n’y<br />

a pas <strong>de</strong> place <strong>pour</strong> <strong>un</strong> département<br />

<strong>de</strong> la mer.<br />

Il n'y a pas <strong>de</strong> raison à son<br />

existence, que nos 3500km<br />

<strong>de</strong> littoral ne représentent pas<br />

grand chose, que le million<br />

<strong>de</strong> km2 <strong>de</strong> notre territoire ou<br />

zone économique exclusive<br />

n'est rien d'autre qu'<strong>un</strong>e immense<br />

flaque d'eau salée. Il en<br />

est <strong>de</strong> même <strong>de</strong> la couverture<br />

du transport maritime qui<br />

représente 96% <strong>de</strong> notre commerce<br />

extérieur; il est vrai<br />

qu’il peut être assuré par le<br />

pavillon étranger et tant pis<br />

<strong>pour</strong> les milliards <strong>de</strong> dh en<br />

<strong>de</strong>vises perdus annuellement<br />

<strong>pour</strong> le Maroc.<br />

Perdition<br />

Ajouter à cela le constant<br />

désarroi <strong>de</strong>s compagnies <strong>de</strong><br />

navigation en proie à l’anarchie<br />

<strong>de</strong> revendications disproportionnées<br />

ou infondées<br />

<strong>de</strong>s syndicats profitant du vi<strong>de</strong><br />

sidéral qui caractérise, par<br />

ce temps, le processus <strong>de</strong> prise<br />

<strong>de</strong> décision.<br />

Sans oublier la détresse<br />

<strong>de</strong>s armements <strong>de</strong> pêche obérés<br />

facheusement et donc<br />

otages <strong>de</strong>s créanciers qui menacent<br />

liquidations.<br />

Souligner la confusion, ou<br />

aligner <strong>de</strong>s chiffres, aussi impressionnants<br />

soient-ils, ne<br />

change strictement rien à la<br />

situation actuelle.<br />

Et quoi qu'il en soit, nos<br />

braves marins pêcheurs, ou<br />

<strong>de</strong> la marine marchan<strong>de</strong> et<br />

ceux assurant toutes sortes <strong>de</strong><br />

prestations <strong>de</strong> service dans<br />

les ports (pilotes, marins et<br />

officiers <strong>de</strong> remorquage, <strong>de</strong><br />

pilotage, officiers et capitaines<br />

<strong>de</strong> ports), et en dépit<br />

<strong>de</strong>s prétentions insensées du<br />

FFD, tout ce mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> gens<br />

<strong>de</strong> mer, <strong>de</strong> virulents inconditionnels<br />

militants <strong>de</strong> l'UNFP,<br />

<strong>de</strong> l'USFP et du P.I ont été,<br />

après tant d’années d’attente<br />

amérement déçus par la<br />

"gauche" au pouvoir qui,<br />

maladroitement, lamentablement<br />

a raté <strong>un</strong>e opport<strong>un</strong>ité<br />

inespérée <strong>pour</strong> faire renouer<br />

le Maroc avec l'<strong>un</strong>e <strong>de</strong> ses<br />

plus glorieuses traditions en<br />

créant <strong>un</strong> département maritime.<br />

Fort heureusement, pas<br />

plus que notre gouvernement<br />

<strong>de</strong> composition et <strong>de</strong> compétences<br />

disparates, le grand<br />

public marocain n'a pas vraiment<br />

conscience <strong>de</strong>s énormes<br />

enjeux que représente la force<br />

économique <strong>de</strong> l’<strong>un</strong>icité<br />

© Ph. MHI<br />

Maroc Hebdo International n° 434- Du 6 au 12 oct. 2000<br />

33<br />

<strong>de</strong>s sensibilités <strong>de</strong>s composantes<br />

maritimes en <strong>un</strong><br />

<strong>un</strong>ique département ministériel.<br />

Pas plus qu'il n'a connaissance,<br />

du reste au même titre<br />

que nos parlementaires, <strong>de</strong> la<br />

haute stratégie que peut représenter<br />

<strong>pour</strong> le Maroc la<br />

gestion <strong>de</strong> l’observatoire <strong>de</strong><br />

contrôle du détroit <strong>de</strong> Tarik<br />

côté Afrique, totalement négligé<br />

et ce en dépit <strong>de</strong> l'existence<br />

<strong>de</strong> coûteuses structures<br />

mises en place et inexploitées<br />

<strong>de</strong>puis <strong>un</strong>e décennie faute <strong>de</strong><br />

déci<strong>de</strong>urs i<strong>de</strong>ntifiés dans ce<br />

domaine, où on ne sait plus<br />

qui fait quoi?<br />

Espoir<br />

Cependant et grâce à la virulente<br />

agitation <strong>de</strong>s pêcheurs<br />

espagnols, les Marocains se<br />

sont rendu compte <strong>de</strong> l'importance<br />

<strong>de</strong> nos richesses halieutiques<br />

et le danger qui<br />

guête leur épuisement définitif.<br />

Quant aux ports il est évi<strong>de</strong>nt<br />

qu’ils ne peuvent <strong>de</strong>meurer<br />

rentables en faisant<br />

cavalier seul et doivent être<br />

intégrés dans <strong>un</strong>e stratégie<br />

maritime globale au niveau<br />

national avec la marine marchan<strong>de</strong><br />

et les pêches.<br />

Tant <strong>de</strong> questions qui ne<br />

peuvent rester indéfiniment<br />

posées. C'est à croire qu'il n'y<br />

a pas <strong>de</strong> courant politique capable<br />

d’appréhen<strong>de</strong>r ces enjeux.C'est<br />

<strong>un</strong>e grave, <strong>un</strong>e impadonnable<br />

erreur «<strong>de</strong>s gens<br />

<strong>de</strong> l'alternance» d'avoir sous<br />

estimé le maritime. Mais<br />

peut-être n'est-ce que partie<br />

remise, le prochain gouvernement<br />

est dans moins <strong>de</strong> 24<br />

mois, il sera réellement issu<br />

<strong>de</strong>s urnes et donc soli<strong>de</strong> car<br />

crédité <strong>de</strong> la double confiance<br />

royale et populaire et sans<br />

nul doute, le Maroc aura-t-il<br />

enfin l'honneur <strong>de</strong> compter<br />

dans son gouvernement, le<br />

grand ministère <strong>de</strong> la mer qui<br />

<strong>de</strong>puis si longtemps lui faisait<br />

cruellement défaut. En<br />

tout cas c’est l’espoir le plus<br />

ar<strong>de</strong>nt d’<strong>un</strong>e immense population<br />

<strong>de</strong> gens <strong>de</strong> mer.❏


MARITIME<br />

Les gens <strong>de</strong> la mer atten<strong>de</strong>nt toujours <strong>de</strong>s réponses à leurs doléances<br />

L’AMÈRE DÉCEPTION<br />

Grâce à la virulente agitation <strong>de</strong>s pêcheurs espagnols,<br />

les Marocains se sont rendu compte <strong>de</strong><br />

l'importance <strong>de</strong> nos richesses halieutiques et le<br />

danger qui guête leur épuisement définitif. Quant<br />

aux ports il est évi<strong>de</strong>nt qu’ils ne peuvent <strong>de</strong>meurer<br />

rentables en faisant cavalier seul et doivent<br />

être intégrés dans <strong>un</strong>e stratégie maritime globa-<br />

Le Maroc vient <strong>de</strong> se<br />

doter d'<strong>un</strong>e nouvelle<br />

composition gouvernementale,<br />

mais pas vraiment<br />

d'<strong>un</strong> nouveau gouvernement.<br />

Sans vouloir jouer sur les<br />

Par Ab<strong>de</strong>leka<strong>de</strong>r TIMOULE<br />

mots, le temps ne s'y prêtant<br />

guère, si ce remaniement ministériel<br />

tant attendu est loin<br />

<strong>de</strong> faire l'<strong>un</strong>animité en général,<br />

<strong>pour</strong> les gens <strong>de</strong> mer ce<br />

fut <strong>un</strong>e amère déception.<br />

Ceux ci attendaient avec impatience,<br />

et cette fois-ci plus<br />

que jamais, la création d'<strong>un</strong><br />

ministère <strong>de</strong>s affaires maritimes<br />

ou <strong>de</strong> l'économie <strong>de</strong> la<br />

mer, qui était supposé placer<br />

sous la même tutelle dans<br />

l'ordre logique, les pêches<br />

maritimes, la marine marchan<strong>de</strong><br />

et les ports, en vain.<br />

Déconvenue<br />

Plus qu'<strong>un</strong>e déception, ce<br />

fut <strong>un</strong>e déconvenue <strong>de</strong> taille,<br />

d'autant que lors <strong>de</strong>s nécessaires<br />

tractations, et autres habituels<br />

conciliabules pendant<br />

les négociations <strong>pour</strong> la formation<br />

<strong>de</strong> la nouvelle équipe<br />

gouvernementale, la presse<br />

avait annoncé, à la gran<strong>de</strong> joie<br />

<strong>de</strong>s professionnels du secteur,<br />

l'émergence d'<strong>un</strong> département<br />

spécifiquement marin. Hélas!<br />

ce ne fut pas le cas. Encore <strong>un</strong><br />

grand ren<strong>de</strong>z-vous historique<br />

manqué, perdu <strong>pour</strong> le<br />

Maroc, <strong>pour</strong> <strong>un</strong>ir, recentrer<br />

l’organisation <strong>de</strong> ses multiples<br />

activités maritimes.<br />

Comment est-ce possible<br />

que nos gouvernants soient<br />

totalement en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s réalités<br />

du pays et si primitifs en<br />

matière <strong>de</strong> réflexion sur la vision<br />

océane du Royaume? Il<br />

faut se rendre à l'évi<strong>de</strong>nce,<br />

les "politiques" sont <strong>de</strong>s gens<br />

autrement différents, le métier<br />

veut, entre autres, qu'ils soient<br />

• Les pêcheurs atten<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s mesures concrètes.<br />

excellents bluffeurs, ils raisonnent<br />

différemment, que le<br />

comm<strong>un</strong> <strong>de</strong>s mortels que<br />

nous sommes, probablement<br />

capables en tant que tels <strong>de</strong><br />

réussir la prouesse <strong>de</strong> séparer<br />

les nobles humaines émotions<br />

du cœur du froid raisonnement<br />

<strong>de</strong> l'esprit. En<br />

principe, plus pragmatiques<br />

que nationalistes, éminemment<br />

théoriques, ils <strong>de</strong>viennent<br />

«profitablement» pratiques<br />

quand ils s'agit <strong>de</strong> négocier<br />

<strong>un</strong> bénéfice politique,<br />

<strong>un</strong> intérêt matériel.<br />

Lors du “conclave” ils se<br />

sont donc âprement disputé<br />

à grands coups <strong>de</strong> pression et<br />

<strong>de</strong> chantage, l'obtention<br />

d'abord <strong>de</strong> nombre <strong>de</strong> portefeuilles<br />

et ensuite le choix <strong>de</strong><br />

ceux <strong>de</strong>s plus conséquents.<br />

Nul autre mobile n’a guidé<br />

leurs dévorantes ambitions<br />

du pouvoir. On a été jusqu'à<br />

créer <strong>de</strong>s départements rien<br />

que <strong>pour</strong> redresser <strong>un</strong>e formation<br />

politique boiteuse ou<br />

<strong>pour</strong> repêcher <strong>un</strong> candidat à<br />

la dérive. Bravo Messieurs<br />

<strong>pour</strong> le suspens dans lequel<br />

vous avez inutilement susprendu<br />

le pays <strong>pour</strong> finalement<br />

le surprendre désagréablement<br />

avec <strong>un</strong>e formation<br />

mutilée <strong>de</strong> ses<br />

le au niveau national avec la marine marchan<strong>de</strong><br />

et les pêches.Tant <strong>de</strong> questions qui ne peuvent<br />

rester indéfiniment posées. C'est à croire qu'il n'y<br />

a pas <strong>de</strong> courant politique capable d’appréhen<strong>de</strong>r<br />

ces enjeux.C'est <strong>un</strong>e grave, <strong>un</strong>e impadonnable<br />

erreur «<strong>de</strong>s gens <strong>de</strong> l'alternance» d'avoir<br />

sous estimé le maritime.<br />

meilleurs animateurs, dans la<br />

foulée, on a décidé qu’il n’y<br />

a pas <strong>de</strong> place <strong>pour</strong> <strong>un</strong> département<br />

<strong>de</strong> la mer.<br />

Il n'y a pas <strong>de</strong> raison à son<br />

existence, que nos 3500km<br />

<strong>de</strong> littoral ne représentent pas<br />

grand chose, que le million<br />

<strong>de</strong> km2 <strong>de</strong> notre territoire ou<br />

zone économique exclusive<br />

n'est rien d'autre qu'<strong>un</strong>e immense<br />

flaque d'eau salée. Il en<br />

est <strong>de</strong> même <strong>de</strong> la couverture<br />

du transport maritime qui<br />

représente 96% <strong>de</strong> notre commerce<br />

extérieur; il est vrai<br />

qu’il peut être assuré par le<br />

pavillon étranger et tant pis<br />

<strong>pour</strong> les milliards <strong>de</strong> dh en<br />

<strong>de</strong>vises perdus annuellement<br />

<strong>pour</strong> le Maroc.<br />

Perdition<br />

Ajouter à cela le constant<br />

désarroi <strong>de</strong>s compagnies <strong>de</strong><br />

navigation en proie à l’anarchie<br />

<strong>de</strong> revendications disproportionnées<br />

ou infondées<br />

<strong>de</strong>s syndicats profitant du vi<strong>de</strong><br />

sidéral qui caractérise, par<br />

ce temps, le processus <strong>de</strong> prise<br />

<strong>de</strong> décision.<br />

Sans oublier la détresse<br />

<strong>de</strong>s armements <strong>de</strong> pêche obérés<br />

facheusement et donc<br />

otages <strong>de</strong>s créanciers qui menacent<br />

liquidations.<br />

Souligner la confusion, ou<br />

aligner <strong>de</strong>s chiffres, aussi impressionnants<br />

soient-ils, ne<br />

change strictement rien à la<br />

situation actuelle.<br />

Et quoi qu'il en soit, nos<br />

braves marins pêcheurs, ou<br />

<strong>de</strong> la marine marchan<strong>de</strong> et<br />

ceux assurant toutes sortes <strong>de</strong><br />

prestations <strong>de</strong> service dans<br />

les ports (pilotes, marins et<br />

officiers <strong>de</strong> remorquage, <strong>de</strong><br />

pilotage, officiers et capitaines<br />

<strong>de</strong> ports), et en dépit<br />

<strong>de</strong>s prétentions insensées du<br />

FFD, tout ce mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> gens<br />

<strong>de</strong> mer, <strong>de</strong> virulents inconditionnels<br />

militants <strong>de</strong> l'UNFP,<br />

<strong>de</strong> l'USFP et du P.I ont été,<br />

après tant d’années d’attente<br />

amérement déçus par la<br />

"gauche" au pouvoir qui,<br />

maladroitement, lamentablement<br />

a raté <strong>un</strong>e opport<strong>un</strong>ité<br />

inespérée <strong>pour</strong> faire renouer<br />

le Maroc avec l'<strong>un</strong>e <strong>de</strong> ses<br />

plus glorieuses traditions en<br />

créant <strong>un</strong> département maritime.<br />

Fort heureusement, pas<br />

plus que notre gouvernement<br />

<strong>de</strong> composition et <strong>de</strong> compétences<br />

disparates, le grand<br />

public marocain n'a pas vraiment<br />

conscience <strong>de</strong>s énormes<br />

enjeux que représente la force<br />

économique <strong>de</strong> l’<strong>un</strong>icité<br />

© Ph. MHI<br />

Maroc Hebdo International n° 434- Du 6 au 12 oct. 2000<br />

33<br />

<strong>de</strong>s sensibilités <strong>de</strong>s composantes<br />

maritimes en <strong>un</strong><br />

<strong>un</strong>ique département ministériel.<br />

Pas plus qu'il n'a connaissance,<br />

du reste au même titre<br />

que nos parlementaires, <strong>de</strong> la<br />

haute stratégie que peut représenter<br />

<strong>pour</strong> le Maroc la<br />

gestion <strong>de</strong> l’observatoire <strong>de</strong><br />

contrôle du détroit <strong>de</strong> Tarik<br />

côté Afrique, totalement négligé<br />

et ce en dépit <strong>de</strong> l'existence<br />

<strong>de</strong> coûteuses structures<br />

mises en place et inexploitées<br />

<strong>de</strong>puis <strong>un</strong>e décennie faute <strong>de</strong><br />

déci<strong>de</strong>urs i<strong>de</strong>ntifiés dans ce<br />

domaine, où on ne sait plus<br />

qui fait quoi?<br />

Espoir<br />

Cependant et grâce à la virulente<br />

agitation <strong>de</strong>s pêcheurs<br />

espagnols, les Marocains se<br />

sont rendu compte <strong>de</strong> l'importance<br />

<strong>de</strong> nos richesses halieutiques<br />

et le danger qui<br />

guête leur épuisement définitif.<br />

Quant aux ports il est évi<strong>de</strong>nt<br />

qu’ils ne peuvent <strong>de</strong>meurer<br />

rentables en faisant<br />

cavalier seul et doivent être<br />

intégrés dans <strong>un</strong>e stratégie<br />

maritime globale au niveau<br />

national avec la marine marchan<strong>de</strong><br />

et les pêches.<br />

Tant <strong>de</strong> questions qui ne<br />

peuvent rester indéfiniment<br />

posées. C'est à croire qu'il n'y<br />

a pas <strong>de</strong> courant politique capable<br />

d’appréhen<strong>de</strong>r ces enjeux.C'est<br />

<strong>un</strong>e grave, <strong>un</strong>e impadonnable<br />

erreur «<strong>de</strong>s gens<br />

<strong>de</strong> l'alternance» d'avoir sous<br />

estimé le maritime. Mais<br />

peut-être n'est-ce que partie<br />

remise, le prochain gouvernement<br />

est dans moins <strong>de</strong> 24<br />

mois, il sera réellement issu<br />

<strong>de</strong>s urnes et donc soli<strong>de</strong> car<br />

crédité <strong>de</strong> la double confiance<br />

royale et populaire et sans<br />

nul doute, le Maroc aura-t-il<br />

enfin l'honneur <strong>de</strong> compter<br />

dans son gouvernement, le<br />

grand ministère <strong>de</strong> la mer qui<br />

<strong>de</strong>puis si longtemps lui faisait<br />

cruellement défaut. En<br />

tout cas c’est l’espoir le plus<br />

ar<strong>de</strong>nt d’<strong>un</strong>e immense population<br />

<strong>de</strong> gens <strong>de</strong> mer.❏


LA VILLA<br />

DE TERESA<br />

La villa <strong>de</strong>s arts, à<br />

Casablanca, accueille du 28<br />

septembre au 7 janvier prochain<br />

<strong>un</strong>e exposition <strong>de</strong> tapis<br />

et tissages ruraux marocains<br />

et <strong>de</strong>s œuvres <strong>de</strong> l'artiste espagnole<br />

Teresa Lanceta.<br />

L'exposition essaie <strong>de</strong> mettre<br />

en relation quelques créations<br />

<strong>de</strong> femmes marocaines anonymes,<br />

aux dimensions et<br />

aux types variés: petits coussins,<br />

capes <strong>de</strong> femmes, voiles<br />

<strong>de</strong> tête et tapis <strong>de</strong> selle, grands<br />

tapis noués et tentures monumentales,<br />

avec les tissages<br />

<strong>de</strong> Teresa Lanceta. L’œuvre<br />

<strong>de</strong> cette artiste catalane a été<br />

déjà montrée entre février et<br />

mai <strong>de</strong>rnier au musée national,<br />

centre d'art Reina Sofia à<br />

Madrid, sous l'intitulé<br />

"Tejidos marroquies/Teresa<br />

Lanceta"<br />

MODERNITÉ<br />

ET TRADITION<br />

Le ministère <strong>de</strong> la Culture<br />

et <strong>de</strong> la Comm<strong>un</strong>ication vient<br />

<strong>de</strong> publier <strong>un</strong> ouvrage intitulé<br />

" Hadatat attaklid " (la<br />

mo<strong>de</strong>rnité <strong>de</strong> la tradition) qui<br />

renferme <strong>de</strong>s articles sur la<br />

langue, la littérature et la critique<br />

arabe mo<strong>de</strong>rne. En 248<br />

pages et format moyen, cet<br />

ouvrage se veut <strong>un</strong> hommage<br />

à Ahmed Nawfal Ben<br />

Rahal, professeur à l'<strong>un</strong>iversité<br />

ben Youssef <strong>de</strong><br />

Marrakech, <strong>pour</strong> son apport<br />

à la valorisation <strong>de</strong> la langue<br />

arabe à l'heure où la francophonie<br />

était à son apogée, ainsi<br />

que <strong>pour</strong> son rôle dans la<br />

consécration <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong><br />

la tolérance. Ont contribué à<br />

cet ouvrage plusieurs <strong>un</strong>iversitaires<br />

dont Ab<strong>de</strong>louahed<br />

Benyasser, Hassan Jellab,<br />

Zoubida Chtioui et<br />

Ab<strong>de</strong>lsamad Belkebir.<br />

LES VISAGES<br />

DE NABILA<br />

Les éditions Marsam, à<br />

Rabat, viennent <strong>de</strong> publier<br />

<strong>un</strong>e nouvelle pièce <strong>de</strong> théâtre<br />

"L'autre visage" signée <strong>de</strong><br />

Nabila El-Guenno<strong>un</strong>i. En<br />

<strong>de</strong>ux actes, "L'autre visage"<br />

met en scène <strong>de</strong>ux personnages:<br />

<strong>un</strong> clochard et <strong>un</strong>e<br />

prostituée qui, en l'espace<br />

d'<strong>un</strong>e nuit, rompent leur silence<br />

et déballent leur passé.<br />

Nabila El-Guenno<strong>un</strong>i a pris<br />

comme prétexte le <strong>de</strong>stin <strong>de</strong><br />

ses <strong>de</strong>ux personnages <strong>pour</strong><br />

s’interroger sur l’essence et<br />

le sens <strong>de</strong> la vie. Sur la mort,<br />

le <strong>de</strong>stin, le bonheur, la<br />

désillusion, le début et la fin.<br />

Des questions auxquelles il<br />

n’y aurait jamais <strong>de</strong> réponse<br />

mais que Nabila a choisi <strong>de</strong><br />

soulever tout <strong>de</strong> même.<br />

RETROUVAILLES<br />

Festival <strong>de</strong> Jazz aux Oudayas du 6 au 10 octobre<br />

MUSIQUE ET BIENFAISANCE<br />

Quatre éditions sont passées,<br />

et le festival <strong>de</strong><br />

Jazz aux Oudayas semble<br />

s’inscrire dans les ren<strong>de</strong>zvous<br />

musicaux les plus intéressants.<br />

Pour sa cinquième année<br />

respective, du 6 au 10 octobre<br />

à Rabat, le jazz aux Oudayas<br />

présente <strong>un</strong> programme musical<br />

bien décliné par le thème<br />

<strong>de</strong> la rencontre. Des rencontres<br />

alors musicales et culturelles<br />

entre <strong>de</strong>s artistes venus<br />

d’horizons différents. Tel<br />

le Syrien Rabih Abou Khalil<br />

qui a créé et installé <strong>un</strong> style<br />

du jazz "oriental" où sont<br />

subtilement répartis le saxophone,<br />

le luth et les percussions.<br />

D’ailleurs, c’est le<br />

quintet <strong>de</strong> Rabih Abou Khalil<br />

qui ouvrira le bal, le 6 octobre<br />

au théâtre Mohammed<br />

V à 20h. Il donnera <strong>un</strong> spectacle<br />

dans <strong>un</strong>e rencontre avec<br />

le flûtiste marocain Rachid<br />

Zeroual. Cette première soirée<br />

du Jazz aux Oudayas présentera<br />

la Portugaise Lula<br />

Péna. Sa voix, son fado, bossa<br />

et samba risquent <strong>de</strong> ne<br />

CINÉMA<br />

Le festival <strong>de</strong> Khouribga distingue le film <strong>de</strong> Nabil Ayouch<br />

LE TALENT CHEVILLÉ AU CORPS<br />

Après Montréal en septembre,<br />

Ali Zaoua vient<br />

d’être primé au festival du cinéma<br />

africain <strong>de</strong> Khouribga,<br />

tenu du 23 au 30 septembre.<br />

En fait, le succès qu’est en<br />

train <strong>de</strong> réaliser le <strong>de</strong>rnier<br />

long-métrage <strong>de</strong> Nabil<br />

Ayocuh dans les festivals du<br />

cinéma et auprès <strong>de</strong>s critiques<br />

est <strong>de</strong> bon augure <strong>pour</strong> sa sortie<br />

publique programmée <strong>pour</strong><br />

le 24 octobre prochain.<br />

Ali Zaoua est théoriquement<br />

bien parti <strong>pour</strong> réussir<br />

au box-office marocain. Le<br />

thème d’ailleurs qu’il soulève<br />

et traite est <strong>pour</strong> beaucoup<br />

dans cette réussite annoncée et<br />

certifiée par les forums du cinéma<br />

et leurs animateurs.<br />

Tant mieux <strong>pour</strong> le cinéma<br />

marocain qui a besoin <strong>de</strong><br />

cinéastes comme Nabil<br />

Ayouch et <strong>de</strong> festivals comme<br />

celui africain <strong>de</strong><br />

Khouribga.<br />

En effet, ce <strong>de</strong>rnier, après<br />

<strong>un</strong>e trêve plus qu’hivernale,<br />

reprend sa place parmi les festivals<br />

"émergents" <strong>de</strong><br />

l’Afrique grâce à la bonne volonté<br />

<strong>de</strong> ses organisateurs non-<br />

• Rabih Abou Khalil.<br />

pas laisser le public insensible.<br />

Au menu <strong>de</strong> cette cinquième<br />

édition également,<br />

d’autres belles rencontres.<br />

Comme celles <strong>de</strong>s Marocains<br />

Ab<strong>de</strong>lhaï Bennani et Khalid<br />

Kouhen qui joueront ensemble<br />

<strong>pour</strong> la première au<br />

• Nabil Ayouch, l’étoile montante du cinéma marocain.<br />

obstant les moyens dérisoires<br />

mis en place. D’ailleurs, il<br />

faut, quelque part, que le festival<br />

<strong>de</strong> Khouribga passe par<br />

là. Puisque <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>z-vous<br />

cinématographiques comme<br />

celui d’Ouagadougou avait<br />

lui aussi, à ses débuts, <strong>un</strong> budget<br />

mo<strong>de</strong>ste. Ceci, <strong>pour</strong> dire<br />

qu’avec ses moyens du bord<br />

et avec tous les problèmes du<br />

musée <strong>de</strong>s Oudayas dimanche<br />

8 octobre à 18h.<br />

D’autres groupes musicaux<br />

européens animeront les soirées<br />

monotones <strong>de</strong> Rabat. On<br />

citera les Scandinaves Jonas<br />

Knustsson Trio et Mijra<br />

Mäkelä, So<strong>un</strong>dscape,<br />

mon<strong>de</strong>, le festival <strong>de</strong><br />

Khouribga a le mérite, et c’est<br />

cela qu’il faut lui reconnaître,<br />

d’exister et d’inscrire le Maroc<br />

dans l’agenda <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>z-vous<br />

cinématographiques africains.<br />

Cela ne peut justifier en auc<strong>un</strong><br />

cas l’amateurisme <strong>de</strong> sa<br />

gestion, mais lui donne droit<br />

tout <strong>de</strong> même à <strong>de</strong>s circonstances<br />

atténuantes. Puisque le<br />

© Ph. MHI<br />

© Ph. MHI<br />

34<br />

L’Arbre Voyage, Mimmo<br />

Epifani et Wolfgang quartet.<br />

Le jazz "marocain " sera bien<br />

présent. On retiendra notamment<br />

le Trio Hcina,<br />

Caravane, Driss El Malo<strong>un</strong>i<br />

et Tawfik Ouldammar.<br />

Ren<strong>de</strong>z-vous est donc pris<br />

dans le super, mais petit, musée<br />

<strong>de</strong>s Oudayas où les<br />

amoureux du Jazz libre <strong>pour</strong>ront<br />

écouter et apprécier <strong>de</strong>s<br />

œuvres différentes et originales.<br />

Comme les autres éditions,<br />

celle <strong>de</strong> 2000 est mise<br />

en œuvre grâce aux efforts<br />

conjoints <strong>de</strong> la Délégation<br />

<strong>de</strong> la commission européenne,<br />

<strong>de</strong>s instituts culturels européens<br />

en partenariat du ministère<br />

<strong>de</strong> la Culture et <strong>de</strong> la<br />

comm<strong>un</strong>ication marocaine.<br />

Ses recettes bénéficieront à<br />

<strong>de</strong>s associations <strong>de</strong> bienfaisance.<br />

Les organisateurs ont<br />

prévu <strong>de</strong>s prestations, en marge<br />

<strong>de</strong> cette manifestation, au<br />

profit <strong>de</strong>s écoliers et <strong>de</strong>s détenus<br />

<strong>de</strong> la prison civile <strong>de</strong><br />

Salé. ❏<br />

T.C.<br />

Maroc cinématographique a<br />

préféré s’inscrire aux abonnés<br />

absents, alors que <strong>de</strong>s festivals<br />

comme ceux <strong>de</strong><br />

Carthage, du Caire, Alexandrie<br />

et <strong>de</strong> Ouagadougou se<br />

sont désormais installés comme<br />

<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s fêtes du cinéma<br />

en Afrique.<br />

Le festival <strong>de</strong> Khouribga<br />

a nécessairement besoin <strong>de</strong><br />

temps <strong>pour</strong> se faire <strong>un</strong>e place<br />

sous le soleil du 7ème art. Sa<br />

septième édition a réconcilié<br />

le Maroc avec l’Afrique. Cette<br />

même édition a également réconcilié<br />

le cinéma marocain<br />

avec le public. Puisqu’elle lui<br />

a offert <strong>un</strong> bon film marocain<br />

correctement réalisé et surtout<br />

simplement raconté.<br />

Un film avec <strong>un</strong> début et<br />

<strong>un</strong>e fin. Un film où toute <strong>un</strong>e<br />

société se reconnaît. Une véritable<br />

catharsis et <strong>pour</strong> le cinéma<br />

marocain et <strong>pour</strong> le<br />

Maroc. Car Nabil a montré<br />

qu’il est capable <strong>de</strong> faire <strong>un</strong><br />

film sympathique même sur<br />

<strong>un</strong> sujet dramatique. Merci<br />

Khouribga et bon courage<br />

Nabil. ❏<br />

T.C.<br />

Maroc Hebdo International n° 434- Du 6 au 12 oct. 2000


LITTÉRATURE<br />

Taros, le premier café littéraire à Essaouira<br />

PLAISIRS DU PALAIS<br />

ET DE L’ESPRIT<br />

Voici bientôt trois ans qu’Essaouira a accueilli<br />

le premier café littéraire du<br />

Royaume. Endroit élitiste, le Taros ne<br />

peut que combler ses visiteurs par la<br />

quiétu<strong>de</strong> qui y règne et les nombreux<br />

ouvrages mis à disposition. Alain-<br />

La côte atlantique marocaine<br />

possè<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

nombreux joyaux.<br />

L’<strong>un</strong> d’entre eux est <strong>un</strong>e petite<br />

ville bleue et blanche,<br />

remplie d’o<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> tuya et<br />

Par Sophie LINOU<br />

<strong>de</strong> sardines grillées. Essaouira,<br />

l’enivrante. Essaouira<br />

aux vents parfois cruels et à<br />

la brume mystique. Ses flancs<br />

connaissent <strong>de</strong>puis bientôt<br />

trois ans, <strong>un</strong> havre <strong>de</strong> paix<br />

supplémentaire.<br />

Cet endroit se nomme le<br />

Taros signifiant <strong>un</strong> vent bénéfique<br />

qui souffle parfois sur<br />

ce lieu extraordinaire. Café<br />

littéraire, il est ouvert à tous<br />

ceux qui sont en quête <strong>de</strong> repos<br />

et <strong>de</strong> nourritures terrestres<br />

et intellectuelles. Son propriétaire,<br />

Alain Kerrien, vous<br />

accueille entouré <strong>de</strong> livres,<br />

d’œuvres d’art et <strong>de</strong> musique.<br />

Laissez-vous ensorceler par<br />

ce lieu magique à l’histoire<br />

non moins enchantée.<br />

Architecte <strong>de</strong> renom, Alain<br />

est spécialisé dans la création<br />

<strong>de</strong> lieux accueillant <strong>un</strong> public<br />

abondant tels que les discothèques.<br />

Dévorés par leurs activités,<br />

les époux Kerrien déci<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> passer le nouvel an<br />

98 loin <strong>de</strong>s trépidations <strong>de</strong><br />

leur quotidien et <strong>de</strong>s fastueuses<br />

noubas parisiennes.<br />

Essaouira semble tout indiquée<br />

et ne peut par ses côtes<br />

rocheuses et sa mer déchaînée,<br />

que leur rappeler leur<br />

Bretagne natale. Mais le <strong>de</strong>stin<br />

imprévisible allait se charger<br />

<strong>de</strong> leur séjour et du reste<br />

<strong>de</strong> leur vie. De fortes averses<br />

s’abattent sur la petite ville.<br />

Curiosité<br />

Alain déci<strong>de</strong> alors <strong>de</strong> visiter<br />

<strong>pour</strong> "le plaisir <strong>de</strong>s yeux"<br />

quelques ryads. Curieux <strong>de</strong><br />

l’architecture souirie et <strong>de</strong>s<br />

volumes utilisés, il découvre<br />

le visage quotidien <strong>de</strong> la vie<br />

marocaine. Son gui<strong>de</strong>, agent<br />

immobilier <strong>de</strong> surcroît, le mène<br />

dans <strong>un</strong>e <strong>de</strong>meure dont la<br />

propriétaire, Mme Boussen,<br />

est connue <strong>pour</strong> son mauvais<br />

caractère. Un jour elle désire<br />

vendre, et le len<strong>de</strong>main elle<br />

Clau<strong>de</strong> Kerrien, le propriétaire, a quitté<br />

sa Bretagne natale et son cabinet<br />

d’architecte <strong>pour</strong> y élire domicile. Plus<br />

qu’<strong>un</strong> café, son Taros est <strong>de</strong>venu <strong>un</strong><br />

espace <strong>de</strong> cogitation et <strong>de</strong> méditation<br />

in fine artistique.<br />

• Alain-Clau<strong>de</strong> Kerrien, propriétaire du Taros.<br />

refuse! Une curieuse rencontre<br />

va <strong>pour</strong>tant avoir lieu.<br />

À la vue <strong>de</strong> M. Kerrien, Mme<br />

Boussen distingue en lui le<br />

successeur <strong>de</strong> cette maison<br />

ancienne <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux siècles. Lui<br />

prenant la main, elle déci<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> lui remettre le flambeau.<br />

Persuadée qu’il saura conserver<br />

la magie du lieu.<br />

Ainsi, venu <strong>pour</strong> <strong>de</strong><br />

simples vacances, Alain est<br />

victime d’<strong>un</strong> terrible coup <strong>de</strong><br />

foudre. Sans le sou, il va se<br />

lancer dans la magnifique<br />

aventure du Taros. Petit à petit,<br />

cet endroit <strong>de</strong>vient <strong>un</strong>e étape,<br />

<strong>un</strong>e escale <strong>pour</strong> les voyageurs<br />

<strong>de</strong> tous les horizons. Le<br />

mobilier, fer forgé, tissus éclatants<br />

et profonds canapés sont<br />

en accord avec l’architecture<br />

intérieure où creux, volumes<br />

et colonnes se conjuguent. De<br />

nombreux livres à la disposition<br />

<strong>de</strong> chac<strong>un</strong>, sont <strong>un</strong>e immense<br />

source d’informations<br />

sur les paysages, la culture et<br />

le folklore marocains.<br />

L’intention primordiale<br />

d’Alain était d’en faire <strong>un</strong> café<br />

littéraire. Unique lieu <strong>de</strong> ce<br />

genre dans le Royaume. Mais<br />

le prix <strong>de</strong>s livres pouvant atteindre<br />

<strong>de</strong>s sommes telles que<br />

800dh, il prend l’initiative <strong>de</strong><br />

mettre en place <strong>un</strong> restaurant.<br />

Bien sûr, les plats proposés<br />

sont en accord avec l’art culinaire<br />

marocain. Mais cette<br />

activité ne peut malheureusement<br />

suffire. C’est <strong>pour</strong>quoi<br />

<strong>de</strong>s dons d’ouvrages littéraires<br />

sont faits tels que la<br />

récente donation par l’Institut<br />

du Mon<strong>de</strong> Arabe parisien.<br />

Parfois, <strong>de</strong>s amis ou <strong>de</strong>s personnes<br />

<strong>de</strong> passage déposent<br />

également <strong>un</strong> livre que tous<br />

<strong>pour</strong>ront compulser. Ainsi,<br />

chaque écrit possè<strong>de</strong> sa<br />

propre histoire.<br />

Choix<br />

Durant la première année,<br />

Alain travaille seul, loin <strong>de</strong><br />

sa famille mais soutenu par<br />

ceux qui <strong>de</strong>viendront l’équipe<br />

du Taros. Quelques travaux<br />

sont indispensables, tels<br />

que la terrasse qui est aujourd’hui<br />

<strong>un</strong> magnifique lieu<br />

aux couleurs souiries bleu et<br />

blanche. Elle domine à l’abri<br />

<strong>de</strong>s regards, la mer, les ven<strong>de</strong>urs<br />

<strong>de</strong> poissons et la palpitante<br />

place Moulay Hassan.<br />

Mais l’endroit a en réalité <strong>de</strong>mandé<br />

peu <strong>de</strong> rénovations.<br />

Le carrelage mural, sans avoir<br />

été touché, est en parfait état<br />

et date du XVIIIe siècle.<br />

Le fils d’Alain rejoint ensuite<br />

son père, et fait profiter<br />

© Ph. MHI<br />

l’endroit <strong>de</strong> son importante et<br />

hétéroclite culture musicale.<br />

La " Word music " y a élu domicile.<br />

Ainsi, toutes les nationalités,<br />

japonaise, hollandaise<br />

ou marocaine peuvent<br />

s’y entendre. Depuis quelques<br />

mois, Mme Kerrien, après<br />

avoir vendu le cabinet breton,<br />

a rejoint ses hommes. Le<br />

Taros est donc <strong>un</strong>e entreprise<br />

familiale. Ouvert à toutes<br />

manifestations artistiques, il<br />

est possible d’y découvrir <strong>de</strong>s<br />

expositions picturales. Le<br />

choix <strong>de</strong>s artistes semble également<br />

réalisé spécialement<br />

<strong>pour</strong> la <strong>de</strong>meure. En effet, ce<br />

sont les créateurs eux-mêmes<br />

qui, après avoir passé <strong>un</strong><br />

agréable moment au Taros,<br />

proposent leur travail. Tout<br />

dans cette maison semble<br />

manipulé par <strong>un</strong>e magie secrète<br />

et silencieuse. Chac<strong>un</strong><br />

ressent certainement son caractère<br />

ensorceleur dès le seuil<br />

franchi. Mme Boussen ne s’y<br />

était pas trompée. Elle revient<br />

parfois. Comme le dit M.<br />

Kerrien, "elle est chez elle ".<br />

Petite fée silencieuse, elle<br />

s’assoit alors sur l’<strong>un</strong> <strong>de</strong>s<br />

nombreux canapés, à <strong>un</strong>e place<br />

précise qui est la sienne.<br />

Peut-être goûte-t-elle alors la<br />

magie du lieu. La clientèle du<br />

Taros y semble également<br />

sensible. Lieu <strong>de</strong> quiétu<strong>de</strong>, la<br />

tolérance y est reine. Des<br />

je<strong>un</strong>es femmes viennent s’y<br />

ressourcer tranquillement.<br />

Des familles et leurs enfants<br />

tout en dégustant <strong>un</strong> jus ou<br />

<strong>un</strong> thé, se remettent <strong>de</strong> l’immense<br />

plage et <strong>de</strong>s vents<br />

d’Essaouira. Les amoureux à<br />

l’abri <strong>de</strong>s regards goûtent aux<br />

yeux <strong>de</strong> l’autre en toute sérénité.<br />

Et peuvent avec romantisme,<br />

se lire <strong>de</strong> la poésie dont<br />

la littérature marocaine ne<br />

manque pas. Dans l’attente<br />

<strong>de</strong> concerts et <strong>de</strong> soirées musicales,<br />

le Taros saura assurément<br />

vous charmer. C’est<br />

<strong>pour</strong>quoi si par chance vous<br />

vous trouvez dans l’<strong>un</strong>e <strong>de</strong>s<br />

plus belles villes du Royaume<br />

et dont l’histoire est chargée<br />

<strong>de</strong> contacts culturels, ne manquez<br />

à auc<strong>un</strong> prix la visite du<br />

Taros. Notons que cet endroit<br />

enchanteur se trouve au 2, rue<br />

Sqala.❏<br />

35<br />

L’ANNÉE POÉSIE<br />

L'association <strong>de</strong>s je<strong>un</strong>es<br />

créateurs annonce que la participation<br />

au prix <strong>de</strong> Tanger<br />

<strong>pour</strong> la création poétique<br />

''Passerelles en vers'', baptisé<br />

<strong>pour</strong> sa 5-eme édition, à<br />

la mémoire <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> poétesse<br />

arabe ''Nazik El Malika'',<br />

est ouverte du 1-er octobre<br />

2000 au 1-er octobre<br />

2001.<br />

La remise <strong>de</strong>s prix est<br />

prévue <strong>pour</strong> le mois d'avril<br />

2002, précise l'association,<br />

qui rappelle que ce concours<br />

est ouvert aux je<strong>un</strong>es créateurs<br />

<strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 35 ans<br />

dans les langues arabe, française,<br />

anglaise et espagnole.<br />

Ce concours est doté d'<strong>un</strong><br />

prix du premier recueil <strong>de</strong><br />

5000,00 dh (dans chac<strong>un</strong>e<br />

<strong>de</strong>s langues) et d'<strong>un</strong> prix du<br />

premier poème <strong>de</strong> 2500,00<br />

(dans chac<strong>un</strong>e <strong>de</strong>s langues).<br />

YACOUT À FES<br />

“Yacout", long-métrage <strong>de</strong><br />

Jamal Belmajdoub, <strong>de</strong>vrait<br />

être présenté en première<br />

vendredi 6 octobre au cinéma<br />

Rex à Fes à partir 18h30.<br />

Tenue sous l'égi<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'association"Medi-film-création"<br />

et <strong>de</strong> la Délégation <strong>de</strong>s<br />

affaires culturelles et la comm<strong>un</strong>auté<br />

urbaine, la projection<br />

sera suivie, le len<strong>de</strong>main,<br />

à la Maison régional<br />

<strong>de</strong> la culture, 10h00), d'<strong>un</strong>e<br />

rencontre avec le réalisateur.<br />

Jamal Belmajdoub, natif<br />

<strong>de</strong> sidi Kacem, a étudié le<br />

cinéma en Belgique et a réalisé<br />

trois courts métrages<br />

"sacrée soirée", "L'homme<br />

<strong>de</strong> paille" et " moins <strong>un</strong>e ",<br />

primés au Maroc et a<br />

l'étranger.<br />

"Yacout" est interprété,<br />

entre autres, par Mohammed<br />

Miftah, Fatima Khayr et<br />

Mohammed El Jem.<br />

ART ITALIEN<br />

Le transformiste italien<br />

Ennio Marchetto se produira<br />

jeudi 12 octobre au<br />

théâtre national Mohammed<br />

V. Ennio Marchetto donnera<br />

<strong>un</strong> spectacle intitulé "<br />

Carta Diva ", dirigé par<br />

Sosthen Hennekham.<br />

Natif <strong>de</strong> Venise, cet artiste<br />

italien est arrivé au mon<strong>de</strong><br />

du spectacle dès l'âge <strong>de</strong><br />

15 ans. Il a travaillé avec plusieurs<br />

troupes <strong>de</strong> théâtre italiennes<br />

et européennes. L’<strong>un</strong><br />

<strong>de</strong>s grands maîtres du<br />

masque et <strong>de</strong> ses techniques,<br />

le répertoire Ennio<br />

Marchetto compte aujourd'hui<br />

plus d'<strong>un</strong>e centaine <strong>de</strong><br />

personnages, que les critiques<br />

du théâtre jugent<br />

“époustouflants”.<br />

Maroc Hebdo International n° 434- Du 6 au 12 oct. 2000


ENSEIGNEMENT<br />

Les établissements Assabil à Rabat au service <strong>de</strong> la scolarisation<br />

NOUVELLE<br />

PÉDAGOGIE<br />

L’école <strong>de</strong> <strong>de</strong>main. C’est ainsi à peu <strong>de</strong><br />

chose près que se résume la philosophie<br />

<strong>de</strong>s concepteurs <strong>de</strong>s établissements<br />

Assabil, à Rabat. Un idéal autour duquel<br />

Les choix pédagogiques<br />

qui sont à la base<br />

<strong>de</strong> la création <strong>de</strong>s<br />

Établissements Assabil<br />

constituent <strong>un</strong>e charte autour<br />

<strong>de</strong> laquelle <strong>un</strong> consensus fort<br />

doit <strong>un</strong>ir tous les acteurs <strong>de</strong><br />

l’action éducative : élèves,<br />

parents, enseignants, administratifs,<br />

etc.<br />

Par Issam Najati<br />

Les parents d’élèves que<br />

nous sommes tous, partageons<br />

les mêmes ambitions<br />

<strong>de</strong> réussite <strong>pour</strong> nos enfants.<br />

Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>main s’ouvrira<br />

à celles et à ceux qui,<br />

dès le plus je<strong>un</strong>e âge, auront<br />

reçu <strong>un</strong>e instruction soli<strong>de</strong> et<br />

développé <strong>un</strong>e forte personnalité.Les<br />

trois ambitions<br />

d’Assabil sont d’abord donner<br />

aux élèves <strong>un</strong>e soli<strong>de</strong> instruction,<br />

les connaissances<br />

nécessaires à la réussite <strong>de</strong><br />

leurs étu<strong>de</strong>s supérieures et à<br />

la préparation d’<strong>un</strong>e carrière<br />

professionnelle valorisante.<br />

Ensuite, développer la<br />

personnalité <strong>de</strong> l’élève en<br />

éduquant et en formant le<br />

sens <strong>de</strong> la responsabilité, (vis<br />

à vis <strong>de</strong> soi et <strong>de</strong> la comm<strong>un</strong>auté),<br />

la curiosité et la rigueur<br />

<strong>de</strong> la démarche scientifique,<br />

la sensibilité artistique<br />

et littéraire.<br />

Et enfin, mettre en œuvre<br />

<strong>de</strong>s pratiques pédagogiques<br />

innovantes en matière <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> formation, <strong>de</strong> supports<br />

didactiques, d’implication<br />

<strong>de</strong>s élèves et <strong>de</strong> leurs parents<br />

dans la vie et l’organisation<br />

<strong>de</strong> l’institution, prélu<strong>de</strong><br />

à la culture d’entreprise et<br />

d’ouverture sur les technologies<br />

<strong>de</strong> la comm<strong>un</strong>ication.<br />

Moyens<br />

Afin <strong>de</strong> concrétiser efficacement<br />

ces trois ambitions,<br />

Assabil a défini et développé,<br />

avec <strong>de</strong>s spécialistes en<br />

sciences <strong>de</strong> l’éducation, les<br />

ressources humaines, matérielles<br />

et d’organisation les<br />

mieux adaptées aux besoins<br />

<strong>de</strong>s élèves. Les enseignants<br />

tels que nous les concevons,<br />

ne sont pas <strong>de</strong> simples transmetteurs<br />

<strong>de</strong> connaissances.<br />

Ce sont <strong>de</strong>s femmes et <strong>de</strong>s<br />

tous les acteurs se retrouvent <strong>pour</strong> établir<br />

<strong>un</strong>e interactivité entre enseignants,<br />

élèves et parents d’élèves. Une pédagogie<br />

révolutionnaire.<br />

hommes animés par la passion<br />

<strong>de</strong> leur métier, capables<br />

d’intégrer les métho<strong>de</strong>s et les<br />

technologies <strong>de</strong> l’enseignement<br />

les plus mo<strong>de</strong>rnes. Leur<br />

ambition, c’est d’engager<br />

leurs élèves dans <strong>de</strong>s projets,<br />

<strong>de</strong> stimuler le sens <strong>de</strong> l’investigation,<br />

<strong>de</strong> la concertation<br />

au sein <strong>de</strong> chaque atelier,<br />

<strong>de</strong> sentir, <strong>pour</strong> chac<strong>un</strong><br />

d’entre eux, le besoin d’<strong>un</strong>e<br />

attention individualisée, etc.<br />

L’enseignant Assabil a développé<br />

son aptitu<strong>de</strong> à travailler<br />

avec <strong>un</strong> esprit d’équipe,<br />

en tant que corps professoral,<br />

et à <strong>un</strong>e bonne comm<strong>un</strong>ication<br />

avec les parents.<br />

À Assabil nous nous<br />

sommes imposé <strong>de</strong>s normes<br />

rigoureuses <strong>pour</strong> assurer la<br />

qualité <strong>de</strong>s enseignements.<br />

Ces normes s’appliquent aux<br />

équipements (tableaux, feutrines,<br />

rétroprojecteurs), aux<br />

supports didactiques (cartes,<br />

planches, manuels), à l’assistance<br />

informatique (microordinateurs,<br />

didacticiels),<br />

aux bases documentaires<br />

(Bibliothèque, Vidéothèque,<br />

Cdthèque, Internet), etc.<br />

Les taux d’encadrement<br />

sont étudiés avec soin et correspon<strong>de</strong>nt<br />

aux normes pédagogiques<br />

reconnues par les<br />

institutions internationales.<br />

Accompagnement<br />

Ainsi, les matières ou les<br />

séances requérant <strong>un</strong>e attention<br />

très individualisée, comme<br />

les séances <strong>de</strong> soutien, seront<br />

administrées à <strong>de</strong>s<br />

groupes restreints. C’est le<br />

cas <strong>de</strong>s travaux pratiques ou<br />

dirigés, <strong>de</strong>s ateliers <strong>de</strong> théâtre,<br />

<strong>de</strong>s séances <strong>de</strong> mise à niveau<br />

d’élèves en difficulté, etc.<br />

Un accompagnement pédagogique<br />

a été installé au<br />

sein d’Assabil, sous la forme<br />

d’<strong>un</strong> service <strong>de</strong> consultation<br />

et <strong>de</strong> suivi pédagogiques<br />

(SCSP), animé par <strong>de</strong>s spécialistes<br />

en sciences <strong>de</strong> l’éducation.<br />

Ce service a <strong>pour</strong> missions<br />

<strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong>un</strong>e évaluation<br />

permanente <strong>de</strong>s enseignements,<br />

d’organiser la formation<br />

continue <strong>de</strong>s enseignants,<br />

<strong>de</strong> conseiller les parents et les<br />

élèves en matière d’orienta-<br />

• Ab<strong>de</strong>lfettah Bouzoubaâ, directeur <strong>de</strong>s Établissements Assabil.<br />

tion, <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> mise à niveau <strong>de</strong>s<br />

élèves en difficulté, <strong>de</strong> proposer<br />

et d’organiser <strong>de</strong>s activités<br />

parascolaires (ateliers,<br />

excursions, jumelages d’établissements)<br />

d’entretenir <strong>un</strong><br />

esprit d’innovation pédagogique<br />

et <strong>de</strong> dialogue avec les<br />

élèves et les parents d’élèves.<br />

L’éducation est <strong>un</strong>e pratique<br />

où tous les partenaires<br />

sont acteurs. Elle n’atteint sa<br />

pleine efficacité que si <strong>un</strong> dialogue<br />

franc et ouvert est<br />

maintenu entre les enseignants,<br />

le SCSP, les parents<br />

et, bien entendu, les élèves.<br />

Ainsi, les parents <strong>pour</strong>ront<br />

être plus étroitement associés<br />

à la vie scolaire <strong>de</strong> leurs enfants<br />

et transmettre plus facilement<br />

leurs remarques et<br />

suggestions.<br />

L’ouverture est <strong>de</strong>venue<br />

<strong>un</strong>e donnée fon<strong>dame</strong>ntale du<br />

mon<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rne, qui est <strong>un</strong><br />

mon<strong>de</strong> d’échanges sur tous<br />

les plans. Le Maroc a vocation<br />

à l’ouverture ; la géographie<br />

l’y détermine et le<br />

tempérament national l’y dispose.<br />

L’enseignement <strong>de</strong>s<br />

langues passe par <strong>de</strong>ux étapes<br />

bien distinctes : La première<br />

étape concerne les enfants <strong>de</strong><br />

la maternelle à la fin du collège.<br />

Elle est consacrée à<br />

l’initiation et à l’approfondissement<br />

<strong>de</strong>s langues.<br />

Ainsi, les langues étrangères,<br />

sont introduites très tôt<br />

dans le cursus scolaire et avec<br />

<strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s pédagogiques<br />

attrayantes.<br />

Dès que l’élève a acquis<br />

les bases psychologiques et<br />

linguistiques <strong>de</strong> l’arabe comme<br />

langue <strong>de</strong> référence culturelle<br />

et nationale, et du français<br />

comme langue comm<strong>un</strong>ément<br />

parlée autour <strong>de</strong> lui,<br />

il peut sans perturbation abor<strong>de</strong>r<br />

l’apprentissage d’<strong>un</strong>e troisième<br />

langue. Qu’il s’agisse<br />

<strong>de</strong> l’arabe ou <strong>de</strong>s autres<br />

langues, Assabil privilégie<br />

les métho<strong>de</strong>s qui font appel à<br />

la participation active <strong>de</strong>s<br />

élèves, aux jeux <strong>de</strong> rôles, aux<br />

didacticiels interactifs, etc.<br />

La secon<strong>de</strong> étape commence<br />

avec le lycée et vise la<br />

préparation <strong>de</strong>s élèves aux<br />

étu<strong>de</strong>s supérieures en langues<br />

étrangères. Il est important<br />

que l’élève arrive au terme<br />

<strong>de</strong> sa scolarité secondaire<br />

avec la possibilité <strong>de</strong> s’enga-<br />

© Ph.MHI<br />

36<br />

ger dans l’enseignement supérieur<br />

dans la langue qu’il<br />

aura choisie, Arabe, français,<br />

anglais ou espagnol, <strong>pour</strong> ne<br />

parler que <strong>de</strong>s plus courantes.<br />

En même temps que son<br />

baccalauréat, notre élève<br />

<strong>pour</strong>rait se présenter aux<br />

épreuves finales du DALF,<br />

du TOEFL ou du SELECTI-<br />

VIDAD, selon la ou les<br />

langues dans lesquelles il entend<br />

<strong>pour</strong>suivre ses étu<strong>de</strong>s supérieures.<br />

Ouverture<br />

Les élèves sont, dès la première<br />

année <strong>de</strong> l’enseignement<br />

primaire, familiarisés<br />

avec les technologies <strong>de</strong> la<br />

comm<strong>un</strong>ication (Internet). Ils<br />

auront la possibilité d’élaborer<br />

et d’explorer <strong>de</strong>s itinéraires<br />

<strong>de</strong> navigation à travers<br />

les millions d’adresses que<br />

compte le réseau Internet.<br />

Ils seront dotés d’<strong>un</strong>e<br />

adresse électronique (E mail)<br />

et <strong>pour</strong>ront se donner <strong>de</strong>s correspondants<br />

à travers le mon<strong>de</strong>,<br />

renforçant ainsi le sens<br />

<strong>de</strong>s responsabilités qui transcen<strong>de</strong>nt<br />

les frontières (tolérance,<br />

sens écologique, développement<br />

durable etc.<br />

Par ailleurs, les activités<br />

d’expression sont multiples.<br />

Elles consistent à initier<br />

les élèves aux supports artistiques<br />

et technologiques <strong>de</strong><br />

l’expression.<br />

Les supports artistiques<br />

<strong>de</strong> l’expression comme la<br />

peinture, les arts plastiques, le<br />

théâtre, la danse, la musique,<br />

la chorégraphie, ai<strong>de</strong>nt au développement<br />

<strong>de</strong> la sensibilité<br />

<strong>de</strong>s élèves.<br />

Les supports technologiques<br />

<strong>de</strong> l’expression se font<br />

par l’initiation <strong>de</strong>s élèves aux<br />

ressources <strong>de</strong> l’informatique.<br />

L’insertion <strong>de</strong> l’informatique<br />

dans la vie scolaire est présente<br />

à plusieurs niveaux,<br />

comme la gestion <strong>de</strong> la bibliothèque<br />

(par les élèves), la<br />

création graphique (affiches<br />

<strong>de</strong>s clubs, annonces <strong>de</strong> tournois…),<br />

l’édition électronique<br />

du journal <strong>de</strong> l’école<br />

ou <strong>de</strong>s dossiers pédagogiques,<br />

l’organisation <strong>de</strong> jeux,<br />

compétitions et projets <strong>de</strong> navigation<br />

Internet.❏<br />

Maroc Hebdo International n° 434- Du 6 au 12 oct.2000


MUSIQUE<br />

Line Out organise <strong>un</strong> concert <strong>de</strong> Total Eclypse<br />

DÉMÉNAGEMENT<br />

D’IMMEUBLES<br />

Line Out, <strong>un</strong>e structure<br />

neuve et dynamique,<br />

mais surtout très audacieuse,<br />

animée par <strong>de</strong>s<br />

mordus sérieux a pratiquement<br />

pris en charge la musique<br />

rock et pop <strong>de</strong><br />

Casablanca. Grâce à la collaboration<br />

généreuse <strong>de</strong> la salle<br />

<strong>de</strong> théâtre <strong>de</strong> la Fédération<br />

<strong>de</strong>s œuvres laïques (FOL), ils<br />

ont fait <strong>pour</strong> la musique en<br />

<strong>de</strong>ux ans plus que d’autres<br />

structures en 20 ans.<br />

Ils ont organisé, avec la<br />

FOL, le Boulevard <strong>de</strong>s Je<strong>un</strong>es<br />

musiciens qui s’est déroulé<br />

du 21 au 23 avril au théâtre <strong>de</strong><br />

la Fédération <strong>de</strong>s œuvres<br />

laïques. La musique avait gagné<br />

grâce au même groupuscule<br />

d’activistes convaincus<br />

qu’on ne s’enrichit pas <strong>de</strong> la<br />

musique rock à Casablanca.<br />

La fête du rock fut superbe,<br />

celle du rap et du hip hop pleine<br />

<strong>de</strong> surprises, quant à la catégorie<br />

Fusion, elle a triomphé<br />

avec le groupe sénégalais<br />

Nguissane. Oui, le<br />

Boulevard fut international<br />

grâce au Sénégal.<br />

Réseau<br />

Zoom a remporté le prix<br />

dans la catégorie rap. Trois<br />

gamins <strong>de</strong> Fès, à la fois intimidés<br />

et insolents. Mais<br />

quand on joue ce rap-là, on<br />

peut se le permettre. Et le rap<br />

marocain est passé à l’âge<br />

adulte, d’autant plus qu’en<br />

plus du rythme saccadé, <strong>un</strong>e<br />

mélodie <strong>de</strong> fond entraînait<br />

l’esprit vers le voyage. La<br />

Partie Rock/Hard Rock fut<br />

emblématique du bouillonnement<br />

que connaît le rock<br />

marocain, casablancais en<br />

majeure partie, pendant le<br />

Boulevard. Nekros, X-perience<br />

et Virus qui remportera<br />

la palme ont joué dans <strong>un</strong><br />

carré. Virus a gagné <strong>pour</strong> sa<br />

création, son exécution et<br />

l’harmonie qui donne du liant<br />

à l’ensemble. Il y a <strong>de</strong>s virtuoses<br />

<strong>pour</strong> qui le rock est<br />

<strong>un</strong>e musique qu’ils construisent<br />

naturellement.<br />

On vit aussi Kéops, qui<br />

ont déjà créé leur premier album,<br />

Triskae<strong>de</strong>k, Nameless,<br />

Orient, Osmose, on vit aussi<br />

le Rap et la fusion. Mais on<br />

a surtout pu connaître Total<br />

Eclypse, membre central d’<strong>un</strong><br />

nouveau réseau, celui <strong>de</strong>s<br />

je<strong>un</strong>es rockeux casablancais.<br />

Total Eclypse vient <strong>de</strong><br />

donner <strong>un</strong> concert mémorable,<br />

le 30 septembre, à la<br />

FOL. Après l’album qu’ils<br />

essaient en vain <strong>de</strong> placer, les<br />

musiciens <strong>de</strong> Total Eclypse<br />

en ont créé <strong>un</strong> autre, question<br />

peut-être <strong>de</strong> ne pas perdre la<br />

main. Il y a <strong>de</strong>s je<strong>un</strong>es qu’il<br />

faut félciter. Mohamed, dit<br />

Momo, Hicham Bahhou et<br />

d’autres encore qui ne gagnent<br />

pas <strong>un</strong> radis dans cette<br />

affaire mais qui prennent <strong>de</strong><br />

l’assurance. Total Eclypse,<br />

c’est du dur, violent mais ouvragé.<br />

Avec <strong>de</strong>s intros qui<br />

donnent parfois l’impression<br />

que l’on va écouter du cabaret<br />

et qui se transforment en<br />

tourbillons, en fioritures. En<br />

cataclysme. Le nouveau Total<br />

Eclypse est arrivé. L’éclipse<br />

est totale, mais la musique est<br />

souveraine, elle donne <strong>de</strong>s<br />

yeux à l’intérieur <strong>de</strong> la tête.<br />

Beau, convaincant et tranquille.<br />

La moyenne d’âge <strong>de</strong>s<br />

musiciens, peut-être pas 20<br />

ans, laisse espérer que dans<br />

Maroc Hebdo International n° 434 - Du 6 au 12 oct. 2000<br />

37<br />

10 ans, leur renommée sera<br />

internationale, parce que la<br />

lutte est dure. Alors il s’agit<br />

<strong>de</strong> se frayer <strong>un</strong> chemin vers le<br />

<strong>de</strong>vant <strong>de</strong> la scène, ils le méritent,<br />

ils en sont capables. Le<br />

hard rock n’a pas que <strong>de</strong>s copistes,<br />

il a aussi <strong>de</strong>s je<strong>un</strong>es<br />

inspirés...❏<br />

A.S


© Ph. DR<br />

POST-SCRIPTUM<br />

CYBERCONFRÈRES<br />

Les Comm<strong>un</strong>istes américains ont la pêche<br />

"DANS LE VENTRE DE LA BETE"<br />

Au coeur <strong>de</strong> Manhattan,<br />

<strong>un</strong>e affiche géante clame<br />

: "Répan<strong>de</strong>z le capitalisme".<br />

Pas que quoi décourager<br />

Sam Webb, prési<strong>de</strong>nt du<br />

Parti Comm<strong>un</strong>iste Américain,<br />

ni la centaine <strong>de</strong><br />

membres ou sympathisants<br />

venus l'écouter.<br />

Entre les tours <strong>de</strong> Wall<br />

Street et les néons <strong>de</strong> Times<br />

Square, "nous avons parfois<br />

le sentiment d'être dans le<br />

ventre <strong>de</strong> la bête", sourit<br />

Israël Smith, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la<br />

Ligue <strong>de</strong>s je<strong>un</strong>es comm<strong>un</strong>istes,<br />

<strong>de</strong>uxième orateur, dimanche,<br />

d'<strong>un</strong>e ré<strong>un</strong>ion publique<br />

au siège national du<br />

parti dont le mot d'ordre est<br />

clair: barrer la route à George<br />

Bush.<br />

"Mais pensez <strong>un</strong> peu à ce<br />

que c'est que d'être pauvre<br />

à Manhattan. La réalité que<br />

doivent affronter <strong>de</strong> nombreuses<br />

personnes dans cette<br />

ville n'a rien à voir avec<br />

ce que vous pouvez voir dans<br />

les grands médias".<br />

S'il ne revendique que<br />

quelque 20.000 membres<br />

aux Etats-Unis, et <strong>de</strong>s cellules<br />

dans 28 <strong>de</strong>s cinquante<br />

États, le PCUS n'est plus, <strong>de</strong>puis<br />

longtemps, l'objet d'auc<strong>un</strong><br />

ostracisme officiel.<br />

Pas <strong>de</strong> faucille et marteau<br />

au fronton <strong>de</strong> son discret immeuble<br />

<strong>de</strong> la 23ème rue,<br />

mais sa profession <strong>de</strong> foi affirme<br />

sans détour que, "Nous<br />

sommes <strong>un</strong> parti <strong>de</strong> travailleursmarxiste-léniniste".<br />

"Nous vivons à l'aube<br />

d'<strong>un</strong>e ère nouvelle", lance à<br />

<strong>un</strong>e assistance où dominent<br />

les cheveux blancs Sam<br />

Webb, élu en mars à la direction<br />

du parti, qui ajoute:<br />

"La guerre froi<strong>de</strong> est terminée,<br />

notre parti est bien reçu<br />

dans le pays.<br />

Les mouvements <strong>de</strong> protestation<br />

croissent. Et il est<br />

important <strong>de</strong> tout faire <strong>pour</strong><br />

empêcher l'élection <strong>de</strong> Bush<br />

le 7 novembre".<br />

A 88 ans, Charlotte<br />

Sinovoi boit en souriant les<br />

paroles <strong>de</strong> l'orateur.<br />

Membre du parti <strong>de</strong>puis<br />

les années 30, elle a connu la<br />

montée du nazisme en<br />

Europe, les affres du<br />

McCarthysme et, toujours,<br />

la toute-puissance <strong>de</strong> la culture<br />

dominante aux Etats-<br />

Unis, largement anti-comm<strong>un</strong>iste.<br />

Mais rien ne l'empêchera<br />

<strong>de</strong> penser que "le capitalisme<br />

est auto-<strong>de</strong>structeur,<br />

cannibale: il ne se développe<br />

qu'en se dévorant lui-même.<br />

Comme <strong>un</strong> arbre dont<br />

vous coupez les racines: cela<br />

prend du temps, mais il<br />

meurt".<br />

A l'entrée <strong>de</strong> la salle, <strong>un</strong>e<br />

<strong>de</strong> ses amies à peine plus je<strong>un</strong>e<br />

vend d'<strong>un</strong>e main tremblante,<br />

<strong>pour</strong> <strong>un</strong> dollar, <strong>de</strong>s<br />

badges "Le capitalisme pue"<br />

ou "Stop Bush".<br />

Mobilisation<br />

Derrière la gran<strong>de</strong> table,<br />

<strong>de</strong>ux autres mamies distribuent<br />

<strong>de</strong>s parts <strong>de</strong> tarte et <strong>de</strong>s<br />

encouragements. Gabe<br />

Falsetta, 57 ans, est là en sa<br />

qualité <strong>de</strong> "compagnon <strong>de</strong><br />

route" du parti. "Je n'ai jamais<br />

adhéré à cause <strong>de</strong> la<br />

peur du Rouge. Cela faisait<br />

effet, même sur moi. Mais<br />

Toujours. Je<strong>un</strong>es<br />

mariés se préparant à<br />

entrer en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

troubles,<br />

d’insomnies,<br />

d’assiettes volantes,<br />

<strong>de</strong> lessives en<br />

montagne<br />

entrecoupées <strong>de</strong><br />

câlins pacificateurs.<br />

Les tourtereaux sont<br />

emmêlés dans la<br />

voiture qui roule<br />

vers Malaga où ils<br />

passeront <strong>un</strong>e nuit <strong>de</strong><br />

noces bien tiè<strong>de</strong>.<br />

Avant la banquise <strong>de</strong><br />

la confrontation<br />

domestique. Faites la<br />

vaiselle pas la<br />

guerre.<br />

j'utilise les ressources du PC<br />

<strong>pour</strong> dissiper le ri<strong>de</strong>au <strong>de</strong><br />

fumée que répan<strong>de</strong>nt les<br />

grands médias", dit-elle.<br />

Israël Smith s'empare du<br />

micro: "C'est super <strong>de</strong> voir<br />

tout le mon<strong>de</strong> ici <strong>pour</strong> cet<br />

événement ! ". "Plus fort !<br />

plus fort !" répond la salle.<br />

Il professe, comme son<br />

aîné, <strong>un</strong> inébranlable optimisme:<br />

le mouvement social<br />

"croît", la colère <strong>de</strong>s travailleurs<br />

"augmente" et "la<br />

mobilisation contre le pouvoir<br />

<strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s entreprises<br />

progresse".<br />

"Le socialisme aux Etats-<br />

Unis sera différent <strong>de</strong> tout<br />

ce qui a existé dans le mon<strong>de</strong>",<br />

assure-t-il plus tard. Et<br />

quand on lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'il<br />

pense vivre assez vieux <strong>pour</strong><br />

voir son avènement, il hésite,<br />

sourit et répond: "Au<br />

moins, assez vieux <strong>pour</strong> voir<br />

le mouvement anti-globalisation<br />

sérieusement menacer<br />

le pouvoir <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s<br />

firmes".<br />

Après l'effondrement du<br />

bloc soviétique, qui a mis fin<br />

aux accusations <strong>de</strong> collusion<br />

avec l'ennemi, l'autre tournant<br />

dans la vie du parti fut<br />

la mobilisation contre la<br />

Banque Mondiale et le FMI,<br />

qui a surpris le mon<strong>de</strong> l'an<br />

<strong>de</strong>rnier à Seattle, assure Sam<br />

Webb.<br />

"Nous ne nous sentons<br />

pas isolés. Nous sommes les<br />

bienvenus dans ces coalitions<br />

anti-mondialisation.<br />

Les gens voient que tout le<br />

mon<strong>de</strong> n'accepte pas le pouvoir<br />

<strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s entreprises.<br />

Les gens avant les profits".<br />

AFP<br />

FAUT-IL VOUS L’ENVELOPPER ?<br />

" L’INABOUTISCAPHE "<br />

Par Amale SAMIE<br />

39<br />

Toutes les idées nouvelles ne<br />

sont pas fatalement bonnes et y<br />

en a <strong>de</strong> vieilles qui sont<br />

éprouvées<br />

Palestine. Travaillistes ? Socialistes <strong>de</strong>s clous. On a vu <strong>un</strong> gamin<br />

froi<strong>de</strong>ment abattu dans les bras <strong>de</strong> son père. Enfin son père<br />

présumé, parce que les Arabes, ça se ressemble. Ils ont tous <strong>de</strong>s<br />

gueules <strong>de</strong> canailles moustachues, c’est sournois et compagnie. Si<br />

ça se trouve c’est juste son frère aîné, pas son père. Tous pareils.<br />

D’ailleurs, le caméraman qui a filmé le meurtre en direct, il est arabe<br />

aussi donc c’est <strong>un</strong> montage financé par le Hamas, pas <strong>un</strong> vrai<br />

film. Shimon Peres, socialiste <strong>de</strong>s nèfles, est <strong>un</strong> " condamneur "<br />

inabouti. Au lieu <strong>de</strong> dire que ce film c’était la mort en direct et s’en<br />

tenir là, <strong>pour</strong> <strong>un</strong>e condamnation aboutie, il a fait avorter l’indignation<br />

en ajoutant que le meurtre ne pouvait pas être consécutif à <strong>un</strong>e volonté<br />

délibérée. Rien qu’<strong>un</strong>e petite volée <strong>de</strong> balles perdues. Les projectiles<br />

israéliens ont <strong>un</strong>e fâcheuse tendance à s’égarer. On va vers<br />

les cents victimes d’<strong>un</strong> mauvais placement sur le court où fusent<br />

toutes sortes <strong>de</strong> projectiles. Patates, grena<strong>de</strong>s, ferrailles et quincaillerie,<br />

hélicos, chars et sous-marins à Gaza. Et même, y a encore<br />

LA bombe, au cas où.<br />

Ben oui, le gamin aurait été israélien, Ariel Sharon, charcutier<br />

qui a profané l’Esplana<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Mosquées, aurait mené <strong>un</strong>e expédition<br />

p<strong>un</strong>itive. Trois cents balles perdues allongées à la morgue.<br />

Le gamin, il est arabe. Perforé au cœur. Ceci est <strong>un</strong> inci<strong>de</strong>nt regrettable.<br />

Surtout <strong>pour</strong> le père présumé qui l’a enterré. Israël va<br />

ouvrir <strong>un</strong>e enquête. Comme celles <strong>de</strong> Cana ou encore Sabra et<br />

Chatila. Inabouties.<br />

Entre <strong>un</strong> gamin irakien et <strong>un</strong> marmot palestinien, y a pas <strong>de</strong> différence<br />

: ils sont plus arabes l’<strong>un</strong> que l’autre. Quand ils grandiront,<br />

ils arboreront tous <strong>de</strong>ux <strong>un</strong>e mâle moustache, comme Saddam.<br />

Pour faire plaisir à tous ceux qui ont peur que les petits Américains<br />

qui naviguent sur Internet ne prêtent au Maroc le comportement<br />

<strong>de</strong> Saddam Hussein juste parce qu’ils <strong>pour</strong>raient confondre invasion<br />

du Koweït et libération du Sahara et que le Maroc sèche les<br />

auditions du congrès américain sur la question. Heureusement<br />

qu’on a <strong>de</strong>s journalistes qui se battent sur tous les fronts, menant<br />

sans relâche leur œuvre héroïque d’édification du citoyen.<br />

Les diplomates marocains sèchent-ils vraiment les auditions du<br />

congrès relatives au Sahara ? Toutes ? Même celles où l’on pionce<br />

? Mais il y était bien, lui, le pisse copie, à la <strong>de</strong>rnière audition.<br />

Alors le pays est sauf, nous avons été représentés au " hearing "<br />

du congrès par <strong>un</strong> témoin dont la vigilance n’est jamais prise en<br />

défaut. Vous avez remarqué qu’il dit " hearing ", lui. Affranchi, le<br />

mec. C’est d’ailleurs lui qui se prépare à dénoncer le consul du<br />

Maroc dans l’île <strong>de</strong> Pâques <strong>pour</strong> intelligence avec l’ennemi.<br />

C’est comme ça que les journalistes finissent fielleux, qu’ils exigent<br />

qu’on se mortifie à longueur <strong>de</strong> temps, qu’on se flagelle,<br />

qu’on s’immole parce que rien ne marchera jamais dans notre<br />

pays qui est toujours le plus nul.<br />

Eux, c’est <strong>de</strong>s pro, <strong>de</strong>s new, <strong>de</strong>s in, <strong>de</strong>s up to date, etc… Ben,<br />

ils nous avaient avertis. Très merci.<br />

Y a <strong>de</strong>s gens qui vous font <strong>de</strong> grands signes <strong>de</strong> loin <strong>pour</strong> vous<br />

avertir que vous avez le <strong>de</strong>rrière sur <strong>un</strong> poêle et que ça sent le<br />

mouton grillé. Ils ont pas peur <strong>pour</strong> votre " individu " mais <strong>pour</strong><br />

le poêle. Alors nous, forcément, on vit sur <strong>de</strong>s charbons ar<strong>de</strong>nts,<br />

<strong>de</strong>s fois qu’on nous apprenne que c’est tout le mec qui brûle, pas<br />

seulement son fon<strong>de</strong>ment. Merci, on a pigé : on est en plein <strong>de</strong>dans,<br />

mais il s’agit surtout <strong>de</strong> ne pas nager <strong>pour</strong> en sortir. Le néolibéralisme<br />

est <strong>un</strong>e plaie. Dans la presse, il est mortel, y compris<br />

<strong>pour</strong> <strong>de</strong>s besoins strictement domestiques. Je vous le dis, je suis<br />

préhistorique. Toutes les idées nouvelles ne sont pas fatalement<br />

bonnes et y en a <strong>de</strong> vieilles qui sont éprouvées.<br />

N’empêche que certains journalistes d’avant-gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>vraient<br />

passer <strong>un</strong>e semaine à Laâyo<strong>un</strong>e, <strong>de</strong> temps en temps. Comme ça<br />

ils nous expliqueraient mieux comment gérer la question <strong>de</strong> nos<br />

provinces du sud. Du point <strong>de</strong> vue strictement sécuritaire puisque<br />

avec eux, on ne craint rien <strong>pour</strong> les droits <strong>de</strong> l’homme. À condition<br />

quand même qu’ils arrêtent <strong>de</strong> dire <strong>de</strong>s conneries inabouties.<br />

Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s journalistes est aussi fermé qu’<strong>un</strong>e secte, ils se<br />

truci<strong>de</strong>nt allègrement mais entre eux. Y en a qui savent même<br />

l’adresse <strong>de</strong> la maîtresse du cousin du collègue. On sait généralement<br />

où chac<strong>un</strong> puise ses infos et on a <strong>un</strong>e idée globale <strong>de</strong> ses mobiles<br />

réels. Au milieu <strong>de</strong> ce panier <strong>de</strong> scorpions, y a évi<strong>de</strong>mment<br />

<strong>de</strong>s gens qu’on aime bien revoir. Nous eûmes quelques heures <strong>de</strong><br />

démantibulage <strong>de</strong> mandibules qui ne <strong>de</strong>mandaient rien à personne.<br />

Ceux-là ne se pressent jamais <strong>pour</strong> se faire voir au premier<br />

rang. Ils restent bien planqués, au fond du bathyscaphe.❏<br />

Maroc Hebdo International n° 434 - Du 6 au 12 oct. 2000

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