un fauteuil périlleux bousculade pour un perchoir une dame de ...

ÉLECTION
Saâd El Abassi, nouveau maire du Grand Casablanca
UN FAUTEUIL
PÉRILLEUX
Après de multiples tractations marquées notamment
par la valse des candidats, Casablanca a élu,
jeudi 5 octobre, son nouveau patron. Candidat
unique, Saâd El Abassi du RNI, par ailleurs président
de la commune de Sidi Belyout et récemment élu à
la deuxième Chambre, succède ainsi à Abdelmoughit
Visage souriant, menton
droit, il est le seul à lever
la main. Suite à
l’annonce, ce jeudi 5
octobre, au siège de la
Par Abdellah CHANKOU
Wilaya de Casablanca, par le président
de la séance, le doyen des élus
le RNI Abdelkader Tanane, de l’ouverture
des candidatures à la présidence
de la CUC. Saâd El Abassi du
RNI, assis aux premières loges, est
le prétendant unique pour le poste de
patron de Casablanca. Au même moment,
les conseillers USFP quittent
bruyamment la salle, aux cris de
“Titrez et enregistrez la communauté
urbaine”. Leurs collègues de
l’Istiqlal, sauf deux conseillers, leur
emboîtent le pas. Certains élus UC
et RNI font de même. Bizarrement.
Mascarade
Malgré cette désertion massive,
le quorum est atteint: 89 présents sur
170 membres que compte le conseil
de la CUC dont quatre sont en prison,
sept suspendus dont Mohamed
Kemmou et une vingtaine d’absents.
On passe au vote. Une urne en
Plexiglas est installée bien en vue juste
en bas de la tribune où siègent le
secrétaire général de la Wilaya, Amal
Benboubker, ainsi que le doyen et le
benjamin des membres de la CUC.
On fait l’appel, dans un brouhaha assourdissant,
des électeurs qui prennent
le bulletin de vote avant de se
diriger vers l’isoloir adossé à une
poutre. Apparemment, le déroulement
du scrutin intéresse peu de monde.
La majorité de l’assistance a quitté
la salle pour se masser dans le patio
de la Wilaya où se sont formés de
petits groupes. Les discussions vont
bon train sur la “mascarade qui est en
train de se jouer”, les déclarations
fusent devant les caméras. Les élus
USFP, Brahim Rachidi, Abdallah
Cherkaoui et Tahar Jalal, ainsi que
ceux de l’Istiqlal, notamment
Abderrazak Afilal, donnent libre
cours à leurs commentaires rageurs.
Qui fustige la gangrène qui mine
Casablanca, qui ergote sur l’illusion
du changement. Un élu USFP de la
commune des Roches Noires,
Abdesslam Jebbour, se distingue en
demandant à Abderrahmane
Youssoufi de démissionner de la primature
puisque, à ses yeux, “le Maroc
nouveau n’a rien de neuf”. Vers 17
heures 15, Saâd El Abassi, fraîchement
élu à la deuxième Chambre, a
été porté à la présidence de
Casablanca sur le score de 56 voix
favorables et 33 bulletins nuls, soit
environ un tiers des membres de la
CUC. Victoire par défaut. Dans une
ambiance diffuse et confuse.
Capharnaüm
On aura tout vu et entendu à l’occasion
de l’élection du nouveau président
de Casablanca. Que des choses
époustouflantes. Les volte-face aussi
inexpliquées que troublantes, la
valse permanente des candidats, les
appétits féroces de certains, l’indécision
totale des partis politiques, la
priorité aux candidatures sonnantes
et trébuchantes, les marchandages et
autres conciliabules en coulisses. Une
Slimani, destitué deux semaines plus tôt. Homme
d’affaires prospère, qui a fait fortune dans les assurances,
M. El Abassi a du pain sur la planche.
Voyage au bout d’une élection où les partis politiques
ont montré, encore une fois, leur vrai visage.
Lamentable.
• Saâd El Abassi. Inconnu jusqu’ici du monde politique.
épithète pour qualifier la situation:
Lamentable. Tout au long de ce
feuilleton de série C où le ridicule a
pris le dessus, on n’a pas vu un chef
de parti ou une figure politique
prendre position face à ce capharnaüm
ou à tout le moins faire une déclaration
publique. Le gouvernement
n’a pas, non plus, jugé utile de s’exprimer
sur ce dossier. L’autorité locale,
de son côté, muette, a laissé faire. Un
silence assourdissant.
Tout de même, c’est de l’avenir
de la plus grande ville du Royaume
qu’il s’agit. Même un bourg poussiéreux
aurait mérité un certain intérêt.
Si ce n’est pas de la déliquescence,
cela lui ressemble beaucoup.
Face à cette démission, les manœuvres
en coulisses ont régné en
maîtres. Des petites manœuvres. Des
petites ambitions. Des petits calculs.
Pauvre ville.
L’agitation a redoublé d’intensité,
toujours dans l’underground, pendant
le week-end du 29 septembre au
1er octobre. Contre qui complote-ton
? Ouadie Benabdallah, président
RNI de la commune d’Anfa, le premier
candidat à être désigné par son
Maroc Hebdo International n° 434 - Du 6 au 12 oct. 2000
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© Ph. Beddir
parti pour la présidence de la CUC,
a été brutalement débarqué lundi 2
octobre par le coordonnateur du parti
à Casablanca, Ahmed Laski, avec
le concours actif de Mohamed
Bentaleb, bras droit de Ahmed
Osman. Ce ne sera plus Ouadie
Benabdallah, mais Saâd Al Abassi,
président de la commune de Sidi
Belyout, jusqu’ici inconnu du monde
politique. Ainsi en a décidé le parti
de Ahmed Osman. Celui-ci n’a pas
expliqué ce revirement. Vouloir expliquer
une évidence relève de l’ignorance.
Une chose est sûre : M. Al
Abbassi est un homme d’affaires
prospère, alors que M. Benabdallah
n’est qu’architecte de son état. Les
élections c’est comme une course de
fond, il faut avoir du souffle et surtout
des ressources.
Furie
L’UC, elle, a souffert le martyre
dans cette affaire. Les réunions ont
commencé depuis jeudi 28 septembre.
Les débats s’enlisent et s’éternisent
sur fond de querelles intestines. Cinq
candidats veulent absolument tous
briguer le poste. Et chacun est soutenu