un fauteuil périlleux bousculade pour un perchoir une dame de ...

DÉCRYPTAGE
Première édition de l’émission Hadith Al Arbiaâ de Fatima Loukili sur 2M
RETOUR AU BERCAIL
Les téléspectateurs ont
retrouvé Fatima
Loukili, journaliste des
temps héroïques de la deuxième
chaîne qui nous épata un
instant. Un long moment ab-
Par Amale SAMIE
sente, Fatima Loukili avait
opéré une reconversion professionnelle
partielle puisqu’elle
n’a jamais quitté la
communication.
Abdelaziz Meziane
Belfkih est aussi une vieille
connaissance, un des rares ministres
technocrates réellement
passionné par sa tâche
au ministère de l’Équipement.
Un homme clair et volontaire.
Discret mais présent. Il
avait même inauguré une espèce
de néo-communication
avec la presse, notamment lors
des crues mortelles d’El Hajeb
ou à propos de l’autoroute
Casablanca-El Jadida.
Le changement, c’est bien,
mais retrouver des personnes
NÉGOCIATIONS
Les Européens veulent un accord sur la pêche avant le 30 novembre
LES SOURCES DU MAL
L’euphorie, déclenchée
par des déclarations
optimistes de part et
d’autre, laisse désormais place
au doute et à la colère.
Alors que l’on pensait que
les négociations sont en nette
progression, le rendez-vous
bruxellois a été acculé à
l’échec. Le dossier de la
pêche, le plus épineux dans
l’histoire des relations maroco-européennes,
est condamné,
par la force des choses, à
un inévitable retour à la case
départ.
En juillet dernier, le commissaire
européen à la pêche
et à l’agriculture, Franz
Fischler, s’était félicité des
progrès réalisés dans les discussions,
à l’issue de la première
rencontre des experts
tenue à Rabat. Néanmoins,
M. Fischler était conscient
que " le chemin vers un nouveau
partenariat est long et
difficile ". Mais pas au point
de revivre le même scénario
de 1996 où l’accouchement
de l’ancien accord s’est fait
dans la douleur. Effectuant le
dignes d’estime, c’est
mieux. Pourtant l’émission
de Hadith Al Arbiâa de
Fatima Loukili, s’était attaqué
à un trop gros morceau.
Il fallait expliquer la
réforme de l’enseignement
qui fut de l’aveu même de
Mohamed Guessous, socialiste
en acier, un énorme
chantier qui est tout
sauf parfait, tout sauf fini.
Réforme
Quant à M. Belfkih, il
ne put que déplorer qu’on
n’ait pu parler de cet immense
sujet que sous certains
aspects. La gratuité,
l’arabisation, l’enseignement
de tamazight, autant
de sujets que Fatima
Loukili ne pouvait pas
aborder en si peu de temps.
Mais enfin, ce fut la première
fois que les citoyens
eurent droit au plaidoyer du
plus important animateur de la
Commission nommée par le
souverain disparu.
déplacement les 28 et 29 septembre
dernier à Bruxelles
sur invitation de la commission
européenne de la pêche
et de l’agriculture, la délégation
marocaine était partie
avec l’idée d’écouter les nouvelles
propositions de
l’Union européenne sur la
formule de renouvellement
de l’accord de pêche qui a
expiré le 30 novembre 1999.
La mission des experts marocains
était donc claire. Il
n’était nullement question de
parvenir à un quelconque
compromis.
Blocage
Alors que les Quinze de
l’Europe attendaient que cette
réunion débouche sur un
règlement définitif du problème.
Ils ont oublié de
prendre en considération que
les négociateurs marocains
n’étaient pas habilités à
prendre une telle décision.
Pressé de trouver une solution
à ce dossier avant le
premier anniversaire de l’expiration
de l’accord de pêche,
• Fatima Loukili. Un retour prometteur.
Égal à lui-même, parfois
narquois, comme le sont les
gens de l’est, modeste, spirituel
mais toujours rigoureux.
M. Fischler est décidé à passer
à la vitesse supérieure. Il
veut se réunir d’urgence avec
les responsables marocains
afin de débloquer la situation.
Ce qui ne sera pas chose facile.
Le Maroc, qui veut préserver
ses ressources halieutiques,
reste attaché à un nouveau
type de partenariat, alors
que l’Union européenne désire
reconduire le même accord
sous une forme déguisée.
L’extraction est toujours
à l’ordre du jour à Bruxelles.
Est-ce par ces pratiques
que l’Union européenne veut
contribuer au développement
du secteur de la pêche au
Maroc? La surpêche a mis en
péril les ressources halieutiques
nationales. L’accord
de 1996 permettait aux navires
de l’UE de prélever des
quantités considérables de
poisson à haute valeur ajoutée.
Selon le Centre marocain
de conjoncture, ces quantités
dépassaient largement les 200
mille tonnes.
Aucun écosystème au
monde ne peut supporter un
L’animatrice était dans son
élément, parce que Fatimi
Loukili est naturellement portée
sur les questions d’ordre
tel pillage. C’est pour cette
raison que le Maroc a décidé
de prendre en main ses
propres richesses, tout en laissant
la porte grande ouverte
devant les Européens dans le
cadre d’un partenariat rénové
et équitable.
Impatience
Qualifiant la position marocaine
lors de la rencontre
de Bruxelles "d’insuffisante et
d’inacceptable", M. Fischler
dit ne pas comprendre ce que
veulent au juste les
Marocains. En fait, le gouvernement
d’alternance souhaite
la création de sociétés
mixtes pour l’exploitation et
la transformation afin de drainer
de nouveaux investissements
et générer de nouveaux
emplois.
Franz Fischler espérait annoncer
une bonne nouvelle
aux ministres espagnol et portugais
de la pêche qu’il a reçus
le 2 octobre. Les
Ibériques attendaient avec
beaucoup d’attention la réunion
avec les experts maro-
Maroc Hebdo International n° 434- Du 6 au 12 oct.2000
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social et culturel. Mais
décidément, la réforme
est un tel train de mesures,
un tel élan vers une
autre culture de l’effort
citoyen que Mme Loukili
ne put qu’en convenir :
des émissions d’explications
doivent devenir
l’usage, avec retour régulier
sur des dossiers déjà
abordés. À titre strictement
personnel, j’ai noté
que M. Belfkih tenait
à aborder la question de
la tamazight. Fatima
Loukili n’avait pas le
temps.
Autant qu’une émission
qui sera globalement tout
juste consistante, celleci
n’aura pas dissipé mon
inquiétude personnelle :
quand mes enfants auront-ils
des cours de tamazight?
À part cela,
Fatima Loukili va se roder petit
à petit puis elle saura trancher
entre le secondaire et l’essentiel.❏.
© Ph. MHI
cains. L’avenir de milliers de
leurs pêcheurs était en jeu.
Depuis l’expiration de l’accord
de pêche, Madrid et
Lisbonne sont au pied du
mur. Les deux capitales européennes
ne parviennent
plus à contrôler l’impatience
des pêcheurs au chômage.
L’éventualité d’un retour
de la flotte européenne dans
les eaux marocaines est extrêmement
redoutée par les
professionnels marocains du
secteur, à l’origine de la décision
de non-renouvellement.
Même l’idée de créer
des joint-ventures est rejetée
par ces armateurs de crainte
que leur constitution ne se
fasse à leurs dépens.
Dans la perspective des
prochaines négociations de
l’accord de partenariat
Maroc-UE, prévues le 9 octobre
au Luxembourg, les
Européens ne manqueront
pas d’accentuer leur pression.
Le dossier de la pêche risque
de se transformer en un bras
de fer entre Rabat et
Bruxelles. ❏ J.C.