un fauteuil périlleux bousculade pour un perchoir une dame de ...

More documents

Recommendations

Info

MAGHREB De nouveaux massacres perpétrés en Algérie LE RETOUR DES CORBEAUX Cinq octobre 1988, les forces de l’ordre algériennes, casquées, bottées et armées comme en Colombie, sillonnent les villes. Pneus brûlés, barricades, pierres lancées par des milliers de mioches, cocktails Ce cinq octobre, l’Algérie célèbre le douzième souvenir de ces "émeutes du pain" qui tournèrent en revendication violente de liberté et de di- Par Amale SAMIE gnité chez une population majoritairement jeune, instruite mais très souvent laissée pour compte. Les troubles les plus violents de l’histoire de l’Algérie ont fait, selon le chiffre le plus fréquemment cité, 500 morts. L’armée avait brutalement réprimé cette insurrection urbaine et populaire, ne parvenant à rétablir le calme que lorsque les jeunes qui avaient tenu jusqu’à la fin cessèrent la résistance. Après les avantages allant " naturellement " au peuple grâce aux vertus du pétrole et des années de socialisme algérien, les couches populaires se sont subitement retrouvées sonnées par l’abandon graduel de ce socialisme qui n’aura peut-être réussi que sur le plan social. Rébellion Une hausse du prix du pain, en cet automne de 1988, mit le feu aux poudres, la protestation tourna en rébellion contre tout le régime. Ce fut un électrochoc pour le président Chadli Benjdid, alors en tête du pays. L’exigence de démocratie des Algériens avait fait du printemps suivant le Printemps d’Alger. Le pays débridé, sorti de sa torpeur s’activa, travailla, réinventa la politique, la culture, le commerce parallèle et les petits métiers souvent plus juteux que de simples salaires. Les gens se mirent à se parler, les groupes informels et les associations prospérèrent. Malheureusement, tout le mouvement était alternatif, bien que l’État lui-même n’eût pas échappé au vent du changement. Il n’y eut pas d’actions concrètes suffisantes de cet épanouissement général pour enraciner l’air nouveau dans la loi contre l’ordre établi et les pratiques " spontanées ". Puis vinrent les législatives de décembre 1991 et janvier 1992, on priva le FIS de sa victoire électorale écrasante et on entra dans la nonlégalité. Le reste est malheureusement connu. Mohamed Boudiaf a été assassiné. L’Algérie a été victime d’un complot dont on ne saura pas les mécanismes avant longtemps. Rupture Le pays n’a pas connu le repos depuis. Le président Bouteflika a été élu avec le pourcentage qu’on sait. Au bout de deux ans d’errements et d’incohérence, le pays est sonné. La guerre infernale qui dure depuis huit ans a repris de plus belle. L’exécutif a rompu avec les partis qui le soutenaient, le président ne se préoccupe pas des hommes qui lui ont fait la courte échelle, il concède au FIS avantage après avantage. La concorde civile a échoué, les repentis remontent au maquis, l’armée s’enlise. Le pouvoir algérien est ailleurs. Plus de 110 morts en moins d’un mois, dont la moitié de soldats. Quant aux civils, ils sont encore frappés de stupeur depuis l’assassinat de quatorze personnes Molotov, le peuple est dans la rue, c’est l’Intifada algérienne. Alger, Oran et d’autres villes tiennent 3 jours sous le pilonnage des chars et des hélicoptères. Qu’en estil de l’Algérie, 12 ans après ? • De g à dr. Mohamed Lamari, Abbas Ghezaïel Abdelmalek Guenaïzia. d'une même famille, près de Khemis Miliana, le 2 octobre. Un groupe armé a décapité à la hache, au couteau et achevé par balles, six femmes, quatre enfants et quatre hommes. Sept personnes avaient été massacrées, dans la nuit du 1er octobre, près de Médéa par un autre groupe armé. Pire que tout, les terroristes osent maintenant affronter ouvertement les gardes communaux et les autres membres des forces de l’ordre, ils s’en prennent même à leurs casernes. À ce titre, la mort de huit gardes communaux et d’un militaire, massacrés le 29 septembre par un important groupe armé, à Beni Aïssi, près de Tizi Ouzou représente un phénomène aussi nouveau que redoutable. Cette attaque spectaculaire minutée a glacé le sang des populations isolées qui se faufilent dès le soir dans les fourrés pour se terrer et tenter de dormir. Mais l’armée et les miliciens n’en reviennent pas. Une opération de type vietcong. L’arme lourde a craché le feu. Effet de surprise total. Les issues du village étaient verrouillées aux trois sorties, la caserne a été dynamitée, les gardes communaux des- cendus comme des canards. Les unités de l’armée venues à la rescousse sont tombées dans un traquenard, perdant deux morts et plusieurs blessés. Des villageois parlent de 200 maquisards. Retour fracassant à la terreur, les citoyens de tout l’Algérois vivent dans la psychose, le Ramadan, mois de massacres privilégié pour les assassins, est proche. La Mitidja a peur d’un retour des génocides locaux, personne n’a oublié les années 96-98. Ni Raïs ni Bentalha, entre autres. Les terroristes sont bien camouflés en plaine et bien retranchés dans leurs montagnes aménagées où ils violent puis égorgent des jeunes filles kidnappées le soir même. Il y en a même qui se sont réinstallés et ont ouvert des commerces avec l’argent du racket, comme de nouveaux petits pontes de canton. Surprise Quand ils ne remontent pas au maquis, après avoir gémi sur "l’hostilité" de la population à leur égard, sur "leurs difficultés de réinsertion" et autres tragiques balivernes. Le président Bouteflika qui a pris l’islamiste Abdelaziz Belkhadem comme ministre des Affaires ©DR Maroc Hebdo International n° 434 - Du 6 au 12 oct. 2000 16 étrangères, va-t-il les décorer? L’est du pays n’en finit pas de s’enflammer, après le général d’armée qui serait venu à bout de l’émir Megata -et qui en fait était un émissaire des autres généraux- le Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC) de Hassan Hattab a transformé Skikda en tombeau pour dix militaires tombés dans une embuscade le 3 octobre. Ils circulaient tranquillement dans un camion et un véhicule léger sur une route de montagne quand une bombe a explosé sur la route. Immobilisés, ils ont été abattus comme à la parade par des terroristes tapis dans les fourrés. Les déclarations mensongères du pouvoir sur la réussite de la concorde civile hurlent comme des injures au peuple sur fond de tueries. Les élus se taisent, la majorité des partis politiques s’étant liée dès le début, en embarquant dans cette galère, n’a pas assez d’audace pour se libérer suite à l’échec avéré de la politique présidentielle. Tout l’édifice sécuritaire, donc politique, repose sur un frêle montage : la réussite de la concorde civile, la normalisation puis la torpeur entrecoupée de hoquets islamonationalistes d’un pouvoir qui aurait cédé politiquement après avoir gagné la guerre. Ce pouvoir n’a gagné ni la guerre ni la paix. La société algérienne est éprouvée, la cellule familiale éclatée, la transition économique ne se fait pas, le climat social est tendu. Quatorze millions de pauvres dans un pays à feu et à sang. Les familles des victimes des terroristes ont adressé une lettre à l’ambassadeur des Etats-Unis à Alger pour lui demander protection. Significatif. Douze ans après la révolte de la jeunesse et du peuple algériens, le pays s’en va à vau l’eau sous l’œil inhumain du cabinet noir. Où est la place du Polisario dans ce drame universellement réprouvé ?❏
LÉGISLATURE Élection du président de la chambre des conseillers BOUSCULADE POUR UN PERCHOIR La session parlementaire s’ouvrira le vendredi 13 octobre. Après des vacances marquées par les élections du tiers sortant de la deuxième Chambre, les Conseillers devront élire leur pré- Bien avant le tirage au sort du tiers sortant de la chambre des Conseillers, une effervescence sans pareil règne au sein des élus et de leurs par- Par Hassan BENADAD tis. Personne ne voulait quitter l’enceinte empruntée à la chambre des Représentants sur un coup du hasard d’une boule maudite. Aussi, les Conseillers de tous bords, ont-ils essayé de retarder pendant longtemps, cette échéance fatidique. Tous les arguments politico-juridiques ont été fournis, en commission, pour éviter le recours à ce mode de scrutin. La majorité des élus ont même essayé de passer outre la constitution avant qu’ils ne soient rappelés à l’ordre par une décision du Conseil constitutionnel. Finalement, le tiers sortant a été désigné par le jeu du hasard qui n’a ménagé personne, même des ténors comme Jalal Essaid et Abelmoughit Slimani. Pour une fois la transparence a été au rendez-vous grâce au tirage au sort. L’éviction du président de la chambre des conseillers, Mohamed Jalal Essaid, a aiguisé davantage les appétits des uns et des autres. Atouts Les élections s’annoncaient chaudes pour reconquérir les sièges perdus. Sur le terrain électoral, c’est la surenchère qui prévaut par le biais de l’argent qui a coulé à flot de tous les côtés. Le ministre de l’Intérieur, Ahmed Midaoui, occupera les devants de l’actualité, en reconnaissant l’utilisation massive de l’argent pour l’achat des voix. D’ailleurs, plusieurs personnes ont été accusées de corruption et certaines d’entre elles ont même été arrêtées en flagrant délit et jugées par les tribunaux. sident. Ces derniers jours, les tractations ont atteint leur paroxysme au sein des partis et à travers le jeu des alliances. Qui présidera la deuxième Chambre ? Cette élection, contestée et contestable, du tiers sortant de la chambre des Conseillers, n’a pas pour autant perdu de sa saveur. Le départ de M. Jalal Essaid a donné une nouvelle vitesse à la course pour la présidence. Il s’en est suivi une bousculade pour un fauteuil que pratiquement tous les partis estiment leur revenir de droit. Chacun y est allé avec ses atouts arithmétiques, historiques et autres compensatoires pour un manque à gagner de sièges dans d’autres institutions. La présidence de la chambre des Conseillers a même été liée étroitement à celle de la communauté urbaine de Casablanca. Le premier Secrétaire de l’USFP a, en effet, présidé une réunion, à laquelle ont participé les partis de la majorité, pour arriver à un consensus. Il semblerait aujourd’hui que le leader de l’USFP a réussi à convaincre ses militants puisque les socialistes ne se présentent ni à la présidence de la chambre des Conseillers, ni à celle de la CUC. Certains attribuent au Premier ministre son penchant pour appuyer le candidat du RNI. Reste à savoir si les conseillers socialistes vont le suivre par l’acte de vote ou vont-ils soutenir leur allié de la Koutla, le parti de l’Istiqlal? C’est Saad Alami qui se présente au nom de ce parti. Cet ex-député qui a dans son escarcelle plus de 25 ans d’expérience parlementaire est un homme dynamique, connu par sa modération et son sens de la mesure. Il est d’ailleurs bien estimé aussi bien au sein de la Koutla que de la droite où il ne compte que des amis. Mais il n’est pas dit que ses seuls atouts vont peser dans la balance d’une élection où beaucoup de paramètres en- • Badreddine Senoussi, un candidat favori. trent en jeu. Il sera rudement concurrencé par le candidat du RNI, un parti qui cumule les bons scores depuis qu’il a rejoint le gouvernement d’alternance. D’ailleurs le Rassemblement national des indépendants (RNI) s’est classé premier, en nombre d’élus, lors des dernières élections du tiers sortant. À ce jour, la direction du RNI n’a pas encore choisi le candidat officiel qui le représentera dans la course à la présidence. Dilemme En tous cas, ils sont trois à briguer ce poste pour le moment en attendant qu’Ahmed Ousmane prenne une décision définitive: Badreddine Senoussi, Mustapha Oukacha et Abdelilah Kabbaj. Le président du RNI se trouve devant un dilemme pour dé- partager trois de ses amis qui ne déméritent pas. Il est vrai que Badreddine Senoussi, en vieux routier de la politique, est donné comme favori du groupe. L’homme a été plusieurs fois ministre, ambassadeur dans plusieurs pays, président de commission à la chambre des Représentants et président de commune. Un curriculum vitae, bien fourni, qui plaide pour lui, même si l’homme s’est, quelque peu, retiré de la scène politique. Senoussi demeure celui qui possède le plus d’atouts pour assurer la présidence de la chambre des Conseillers. L’autre candidat, Abdelilah Kabbaj, se distingue de son collègue Badreddine par son parcours dans le domaine économique. Homme d’affaires dynamique et brillant orateur, cet ex-ministre de l’Environnement, est prési- © Ph. MHI 18 dent de l’Association de la pêche hauturière et de la Fédération des chambres de l’artisanat. Mustapha Oukacha reste le membre du bureau politique qui assure avec brio la permanence du parti à Casablanca. Le dernier candidat connu pour ce fauteuil si convoité est Abdelkebir Berquia du MNP. Au vu de la donne politique actuelle, il a peu de chances d’atteindre son objectif. Inutilité S’il paraît comme ambition légitime que tout ce petit monde se bouscule pour briguer ce poste, personne ne comprend tout ce branle-bas autour d’une chambre qui a montré ses limites. Surtout que de nombreuses voix s’élèvent de plus en plus pour dénoncer son inutilité dans un contexte politique qui n’a plus rien à voir avec celui qui a débouché sur sa création. Elle ne constitue plus, en effet, le garde-fou d’un pouvoir qui a réussi à intégrer totalement l’USFP dans le système. La principale prérogative de la chambre des Conseillers qui est celle de faire tomber le gouvernement n’a plus raison d’être. Aussi, cette deuxième chambre ressemble-t-elle à une caisse de résonance de la chambre des Représentants. Toutes les lois y sont ressassées en séance plénière, dans les commissions et au cours des questions orales. Voire, les Conseillers du même parti prennent des positions contraires à leurs collègues de la chambre des représentants. Une cacophonie politique qui rend obsolète une chambre non-attenante dont la majorité réclame la dissolution par voix référendaire. Neuf ans de répétition, c’est trop. ❏ Maroc Hebdo International n° 434- Du 6 au 12 oct.2000
Page 1 and 2: Du 6 au 12 Octobre 2000 - N° 434 -
Page 3 and 4: É C L A I R A G E PRÉCAMPAGNE POU
Page 5 and 6: HUMANITAIRE Geste de solidarité du
Page 7 and 8: DÉCRYPTAGE Première édition de l
Page 9 and 10: ÉLECTION par un clan en furie. Imp
Page 11 and 12: © Ph. AFP COUVERTURE • Scène in
Page 13: PROVINCES DU SUD tances avec les tr
Page 17 and 18: POLITIQUE veraineté du Maroc sur l
Page 19 and 20: REGARD 380% par rapport à 1994. La
Page 21 and 22: FINANCES Séminaire international
Page 23 and 24: INFORMATIQUE Salon Comdex Fall 2000
Page 25 and 26: RENCONTRE Samira Sitaïl, rédactri
Page 27 and 28: IMMOBILIER Le Maroc célèbre la Jo
Page 29 and 30: MARITIME Les gens de la mer attende
Page 31 and 32: LITTÉRATURE Taros, le premier caf
Page 33 and 34: MUSIQUE Line Out organise un concer

un fauteuil périlleux bousculade pour un perchoir une dame de ...

Create successful ePaper yourself

Delete template?

Save as template?