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La dérive La dérive Les troubles sexuels des Marocains

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maroc-hebdo.com<br />

© Ph: AFP<br />

Entretien avec le sexologue Aziz Smires<br />

<strong>Les</strong> <strong>troubles</strong> <strong>sexuels</strong> <strong>des</strong> <strong>Marocains</strong><br />

Journal d’informations générales 10 ème année - N° 488 - 30 Novembre - 6 Décembre 2001<br />

ATMOSPHÈRE<br />

Le Polisario menace<br />

le Paris-Dakar<br />

<strong>Les</strong> Talibans et les Polisariens ont un<br />

point commun. Ils sont tous les deux<br />

<strong>des</strong> reliques de la guerre froide. Des vestiges de l’époque<br />

où l’Union soviétique et les Etats-Unis, les deux gran<strong>des</strong><br />

puissances d’un monde bicéphale, soufflaient le chaud<br />

et le froid selon leurs intérêts du moment. Il leur arrivait,<br />

en parfaite cohérence avec leurs stratégies, d’impulser,<br />

de susciter ou de créer <strong>des</strong> mouvements pour un<br />

besoin précis et ponctuel. Il en fut ainsi <strong>des</strong> Talibans,<br />

création américaine ; et du Polisario, d’inspiration soviétisante.<br />

Deux terrorismes de sous-traitance.<br />

Le problème, c’est que ces mouvements ne disparaissent<br />

pas avec le besoin qui était à l’origine de leur apparition.<br />

Ils lui survivent.<br />

Dix ans après la fin de la guerre froide, les Talibans et<br />

M 1791 - 488 - 10,00 F - 1,52 E<br />

3:HJLRTB=UVUUU]:?k@e@i@s@a;<br />

<strong>La</strong> <strong>dérive</strong><br />

terroriste<br />

• Mohamed Abdelaziz et Med Abbas Cherif, ministre algérien <strong>des</strong> Moudjahidines.<br />

le Polisario n’ont pu être recyclés dans le nouvel ordre<br />

mondial.<br />

Il a fallu que les Talibans soient cassés par leurs concepteurs,<br />

en l'occurrence les Américains. Plus dure est la<br />

casse. Sanglante. Une vengeance-western où il n'y a<br />

de bons Talibans que <strong>des</strong> Talibans morts.<br />

<strong>Les</strong> géniteurs du Polisario, eux, ne sont plus là pour lui<br />

signifier son congé définitif. Le bloc soviétique s'est effondré<br />

avec le Mur. Survivance aggravée, le Polisario<br />

a trouvé repreneur pour une autre utilité. Madrid et<br />

Alger veulent neutraliser leurs terrorismes respectifs<br />

en adoptant un autre terrorisme. Ils jouent avec le feu.<br />

Comme les Talibans, le terrorisme polisarien finira par<br />

leur exploser à la figure.<br />

A. MANSOUR<br />

Axe Madrid-Alger<br />

Isoler le Maroc<br />

Moralisation de la vie publique<br />

<strong>La</strong> méthode <strong>La</strong>hlimi<br />

Si la corruption est une gangrène, elle<br />

doit avant tout être évacuée <strong>des</strong> esprits.<br />

L’approche répressive a montré<br />

très vite ses limites et seule la prévention<br />

permet de réaliser <strong>des</strong> progrès sensibles.<br />

Le 3 décembre 2001, la campagne<br />

nationale de sensibilisation sera<br />

lancée. Une occasion pour dresser<br />

ne serait-ce qu’un bilan approximatif de • Ahmed <strong>La</strong>hlimi.<br />

l’action gouvernementale dans ce sens.<br />

Par Mustapha SEHIMI et Abdelali Darif Alaoui, Page 6<br />

<strong>Les</strong> sectes de plus en plus présentes au Maroc<br />

<strong>La</strong> <strong>des</strong>cente aux enfers<br />

Histoire de sexe par ci, histoire de fric par là, avec manipulations<br />

à la clé, les histoires de sectes ne défrayent pas encore la<br />

chronique locale. Mais leur présence est déjà là, à la fois imperceptible<br />

et palpable. <strong>Les</strong> sectes recrutent dans la classe aisée,<br />

une minorité restreinte où tout le monde fréquente les<br />

mêmes lieux, salles de yoga, de danse, clubs ou associations<br />

culturelles. Plongée dans le monde troublant <strong>des</strong> sectes au<br />

Maroc. Par Abdellatif EL AZIZI, Page 26/27<br />

Settat après l’éclipse de Basri<br />

Crépuscule d’une cité “impériale”<br />

Il fut un temps où Settat était la<br />

Mecque du gotha marocain. D’une<br />

bourgade, elle fut transformée,<br />

comme par enchantement, en une<br />

ville de cristal. C’étaient les années<br />

glorieuses! Seulement voilà,<br />

les temps ont changé. Depuis<br />

l’éclipse de son fils bienveillant,<br />

Driss Basri, son <strong>des</strong>tin a basculé.<br />

Aujourd’hui, Settat est boudée.<br />

Pis, elle est délaissée.<br />

Par Rachid SAMI, Page 29 • Driss Basri.<br />

• J.M. Aznar et A. Bouteflika<br />

Depuis que nos relations se compliquent avec l’Espagne, c’est<br />

le grand amour, le coup de foudre entre Madrid et Alger.<br />

Une coopération tous azimuts. Va et vient incessant <strong>des</strong><br />

officiels et signature d’accords multiformes.<br />

Par Abdellatif MANSOUR, Pages 12/13<br />

Maroc 8 DH - France 10 FF - Euro 1,52 - Canada 2,95 $ - Sénégal 1200 CFA - USA 2,50 $ - Tunisie 1 DTU - Italie 4000 lires<br />

© Ph: AFP<br />

© Ph: MHI<br />

© Ph:: MHI


FIL DIRECT Interim<br />

Menace<br />

<strong>Les</strong> dirigeants du Syndicat national de la presse marocaine<br />

(SNPM) ont pris au sérieux la menace de scission brandie par<br />

leurs contestataires. Jeudi 22 novembre, Abdellah Bekkali, numéro<br />

deux du SNPM, a organisé un dîner, chez lui à Rabat, en<br />

l’honneur de Khadija Bekkali, Noureddine Miftah, Ahmed<br />

Ouihmann, membres du comité préparatif du congrès de la<br />

Fédération <strong>des</strong> journalistes marocains dans le but de les dissuader<br />

de franchir le rubicon. D’autres convives, tels que <strong>La</strong>rbi<br />

Messari, Abdeljebbar Sehimi, Khalid Soufiani, Hassan Nejmi et<br />

Mohamed Hafid, ont joué les médiateurs. <strong>La</strong> rencontre aurait débouché<br />

sur une entente sur la mise en place de commissions<br />

conjointes en vue d’un congrès extraordinaire du SNPM. Aucune<br />

date n’ayant été fixée pour cette dernière échéance, les contestataires,<br />

tout en restant ouverts à “toute démarche vraiment sérieuse<br />

de (leurs) frères de la direction" du syndicat, restent déterminés<br />

à continuer les préparatifs de leur propre congrès.<br />

Conférence<br />

Le président français Jacques Chirac tiendra une conférence de<br />

presse le dimanche 2 décembre à Rabat à 11 heures à la villa <strong>des</strong><br />

hôtes. Le président français est attendu au Maroc pour une visite<br />

officielle de deux jours et est accompagné d’une délégation d’une<br />

cinquantaine de journalistes. Jacques Chirac aura <strong>des</strong> entretiens<br />

avec le Souverain sur les conséquences <strong>des</strong> événements du 11<br />

septembre mais également sur les relations maroco-françaises qui<br />

n’ont jamais été aussi bonnes.<br />

Excommunion<br />

Abdelbari Zemzmi a été excommunié par les étudiants de la<br />

gauche de la Faculté de Droit de Marrakech. Ils ont organisé une<br />

manifestation la semaine dernière pour dénoncer la venue à la<br />

Faculté de l’imam iconoclaste qui devait prononcer une conférence<br />

à l'invitation <strong>des</strong> étudiants du Parti de la Justice et du<br />

Développement. <strong>Les</strong> socialistes, chauffés à blanc par les sulfureuses<br />

déclarations sur le leader de l’UNFP, Mehdi Ben Barka, du<br />

cheikh de la mosquée Al Hamra de Casablanca, ont déclenché<br />

une campagne tous azimuts pour avoir la peau de Zemzmi.<br />

Plainte<br />

Abdelkébir Tabih, député de l’Union Socialiste <strong>des</strong> Forces<br />

Populaires à la Chambre <strong>des</strong> représentants a déposé deux plaintes<br />

respectivement contre le quotidien Al Ahdat Al Maghribia et son<br />

directeur, Mohamed El Brini, pour diffamation. M. Tabih réclame<br />

un million de dirhams de dommages et intérêts respectivement à<br />

Al Ahdat et à M. El Brini. En tout deux millions de dirhams que<br />

le quotidien risque de payer. Un nouveau feuilleton judiciaire en<br />

perspective.<br />

Embouteillage<br />

Un comité de soutien local au peuple palestinien a, sans autorisation,<br />

organisé jeudi 29 novembre un rassemblement devant le<br />

consulat général <strong>des</strong> Etats-unis à Casablanca. Conséquence:<br />

Toutes les rues et les axes du centre de la ville menant au consulat<br />

américain ont été bouclés et interdits à la circulation par la<br />

police, provoquant un immense embouteillage qui a paralysé<br />

pendant plusieurs heures cette zone très fréquentée. Ayant pris<br />

part à ce rassemblement, Me Khalid Sefiani, secrétaire général de<br />

l'association marocaine de soutien à la lutte palestinienne, a tenu<br />

à préciser à la presse que la police avait certes interdit le rassemblement<br />

mais que les embouteillages et l'asphyxie avaient provoqué<br />

bien plus de perturbation que la manifestation prévue.<br />

2 - Maroc Hebdo International - N° 488 - du 30 nov. au 6 déc. 2001<br />

• Mostapha Terrab.<br />

• Nabil Ayouch.<br />

• Abdelkébir Tabih.<br />

• Khadija Bekkali.<br />

© Ph. MHI<br />

© Ph. DR<br />

© Ph. MHI<br />

© Ph. DR<br />

Démission<br />

Mostafa Terrab a menacé de démissionner de la direction de<br />

L’Agence nationale de réglementation <strong>des</strong> télécommunications si<br />

celle-ci perdait son indépendance. Et pour cause, un projet de réforme<br />

de la loi sur les télécoms 24-96 a été déposé par le gouvernement<br />

au Secrétariat général.<br />

Aux termes de ce texte, l’ANRT passe sous la coupe du Secrétariat<br />

d’Etat chargé de la poste et <strong>des</strong> technologies de l’information et de<br />

la communication (SEPTI).<br />

<strong>La</strong> réforme vise à dépouiller en quelque sorte l’ANRT de ses prérogatives.<br />

Il y a plus d’un mois, un long bras de fer avait eu lieu<br />

entre le SEPTI et l’ANRT à ce sujet. <strong>La</strong> sanction est ainsi du ressort<br />

du SEPTI, qui gère le fonds de recherche et formation, constitué de<br />

1% du chiffre d’affaires versé par les opérateurs, et même l’étude<br />

<strong>des</strong> dossiers est confiée à l’ANRT en tant que cabinet d’étu<strong>des</strong>. <strong>La</strong><br />

réforme risque de donner tous pouvoirs à Nacer Hajji, juge et partie<br />

en même temps. L’ANRT, qui était un exemple pour le monde<br />

entier, est ainsi dépossédée de ce qui lui a valu sa renommée, son<br />

indépendance. Le politique et l’économique ne font pas toujours<br />

bon ménage.<br />

Récompense<br />

Abbès Jirari, le conseiller du Souverain, a fait le déplacement à<br />

Paris pour signer avec Jacques Revel, le président de l'Ecole <strong>des</strong><br />

Hautes Etu<strong>des</strong> en Sciences Sociales (EHESS) une convention sur la<br />

création du “Prix Mohammed VI de la meilleure thèse sur l'islam<br />

et les sociétés du monde musulman”.<br />

Ce prix, d'une valeur de 100.000 FF, est décerné tous les deux ans<br />

à <strong>des</strong> étudiants qui se sont distingués dans leurs travaux sur l'islam<br />

et les sociétés du monde musulman dans les domaines <strong>des</strong><br />

étu<strong>des</strong> linguistiques, droit, économie, étu<strong>des</strong> urbaines, géographie,<br />

sociologie. <strong>La</strong> première grande cérémonie de remise de ce prix aura<br />

lieu en février 2002.<br />

Aéronautique<br />

<strong>Les</strong> chercheurs Wail Benjelloun, Zineb Kadiri et Mohamed<br />

Benzakour du département <strong>des</strong> sciences de la vie et <strong>des</strong> sciences de<br />

la terre de la faculté <strong>des</strong> sciences de Rabat, participent, à une expérience<br />

qui sera menée dans l'espace, sous la conduite de l'administration<br />

américaine de l'aéronautique et de l'espace (NASA).<br />

Cette expérience rentre dans le cadre de son programme scientifique<br />

modulaire (Sem), qui vise à encourager la recherche académique<br />

dans l'espace.<br />

<strong>Les</strong> résultats de l'expérience marocaine peuvent être utilisés dans<br />

les travaux de recherche concernant la protection de l'environnement<br />

dans plusieurs pays, du fait que les insectes étudiés prolifèrent<br />

aussi dans certaines régions d'asie, d'Europe et d'Amérique de<br />

nord.<br />

Sitcom<br />

Le sitcom de Nabil Ayouch, “<strong>La</strong>lla Fatima”, diffusé par 2M depuis<br />

le premier jour du Ramadan, a crevé les taux d'audience. <strong>Les</strong><br />

chiffres de l'audience sont reçus chaque jour.<br />

Au premier jour de la diffusion, le sitcom avait enregistré un taux<br />

de 35%. Ce taux a atteint, le jeudi 20 novembre 55%.<br />

Autre record, les parts de marché ont atteint 65%. Ces parts de<br />

marché sont calculées au vu de l'audience en nombre de spectateurs<br />

de toutes les chaînes, TVM ou satellite, durant la même<br />

tranche horaire que le passage du sitcom sur 2M.<br />

Si une chaîne de télévision qui compte habituellement beaucoup<br />

de spectateurs diffuse une émission qui atteint un taux d'audience<br />

de 55 %, cela signifie simplement qu'elle a un énorme succès auprès<br />

<strong>des</strong> téléspectateurs d'abord, et <strong>des</strong> annonceurs ensuite.


Chose promise, chose due. Lorsqu’une<br />

grosse tempête de sable l’avait empêché<br />

de se rendre, vendredi 2 novembre,<br />

de Lâayoune à Smara, SM le Roi<br />

Mohammed VI a rassuré la population de<br />

cette dernière ville historique, chère à tous<br />

les <strong>Marocains</strong>, dans un communiqué officiel<br />

radiodiffusé, qu’il viendrait “dans les<br />

meilleurs délais” à cette cité considérée, à<br />

juste titre, comme la capitale spirituelle du<br />

Sahara marocain. Vendredi 30 novembre,<br />

le Souverain devait joindre le geste à la parole.<br />

Et Smara ne sera pas l’ultime étape<br />

d’un long périple royal. Mais elle aura droit,<br />

toute seule, à une visite du Souverain. Ce<br />

qui constitue une marque éloquente de la<br />

grande sollicitude dont SM le Roi entoure<br />

les habitants de cette ville qui attendaient,<br />

avec impatience, sa venue.<br />

Le Souverain devait accomplir la prière de<br />

vendredi dans la Mosquée Moulay Hassan<br />

Ier de Smara . Construite à la fin du 19 ème<br />

siècle par le grand résistant marocain Cheikh<br />

Maâlainine sur ordre du Sultan Moulay<br />

Abdelaziz, Smara reste une traduction<br />

concrète de l’intérêt constant porté par les<br />

Souverains Alaouites aux provinces sahariennes<br />

du Maroc. Maîtres, artisans et matériaux<br />

de construction furent, alors, acheminés<br />

<strong>des</strong> grands centres urbains du<br />

Royaume sur place.<br />

Impulsion<br />

Ainsi par l’architecture typiquement marocaine<br />

de ses édifices historiques - dont la<br />

célèbre Kasba -, Smara témoigne, et de quelle<br />

manière, de la marocanité <strong>des</strong> provinces<br />

sahariennes. L’enthousiasme patriotique<br />

avec lequel le Souverain a été accueilli, début<br />

novembre à Lâayoune et Dakhla, devait<br />

être, cette fois-ci, doublée d’une grande ferveur<br />

religieuse. L’identité du visiteur, SM le<br />

Roi, Amir Al Mouminine, le lieu de la visite<br />

-Smara, ville sainte- et son temps<br />

-deuxième vendredi de Ramadan- s’y prêtaient<br />

à merveille.<br />

Ce voyage du Souverain dans une provin-<br />

ACTUALITÉ<br />

Cette signification politique du déplacement du souverain est évidente. D’autant plus<br />

que le Maroc a clos le dossier du Sahara. Grâce à l’impulsion donnée par SM le Roi<br />

à la diplomatie marocaine, les Nations Unies par se rendre à l’évidence.<br />

Visite historique de SM le Roi Mohammed VI à Smara<br />

Le voyage<br />

de tous les espoirs<br />

• S.M le Roi Mohammed VI se rendant à la mosquée de <strong>La</strong>âyoune.<br />

ce qui a été parcourue, trois siècles auparavant<br />

par son aïeul Moulay Ismaïl,et dans<br />

une cité construite par l’illustre Cheikh<br />

Mâalainine qui a loyalement servi les ancêtres<br />

du Souverain, Moulay Abderrahmane,<br />

Mohammed IV, Moulay Hassan I, Moulay<br />

Abdelaziz et Moulay Hafid, n’est pas seulement<br />

une démonstration solennelle que le<br />

Sahara était marocain et restera tel. Mais<br />

il est aussi une véritable revanche de l’histoire.<br />

Tout fut fait pour supprimer le caractère<br />

marocain de Smara. Lorsque les<br />

forces d’occupation françaises, commandées<br />

par le colonel Touret, ont envahi la<br />

ville, en 1913, ils ont incendié la bibliothèque<br />

de Cheikh Mâalainine et dynamité<br />

sa maison. Quarante ans plus tard, à l’issue<br />

de la meurtrière opération franco-espagnole<br />

baptisée «Ecouvillon» la soldatesque coloniale<br />

s’en était sauvagement prise à la mosquée<br />

de Smara et à la Kasba de la ville.<br />

Cette signification politique du déplacement<br />

du souverain est évidente. D’autant<br />

plus que le Maroc a clos le dossier du Sahara.<br />

Grâce à l’impulsion donnée par SM le Roi<br />

à la diplomatie marocaine, les Nations Unies<br />

ont fini par se rendre à l’évidence. Le conseil<br />

de sécurité de l’ONU n’a-il pas donné, sans<br />

ambages, tort aux séparatistes et plaidé pour<br />

l’aménagement de la souveraineté du<br />

Royaume sur ses provinces sahariennes?<br />

Souveraineté<br />

Désormais, le seul défi qui reste à relever est<br />

celui de développement économique et social<br />

de ces régions. D’où l’annonce par le<br />

Souverain, lors de l’anniversaire de la<br />

Marche Verte, le 6 novembre, d’un plan de<br />

développement intégré qui sera mis en<br />

œuvre dans les provinces récupérées. Le<br />

Roi Mohammed VI s’est engagé, à cette occasion,<br />

à veiller, lui-même, sur la bonne<br />

application de ce plan ambitieux. Ce qui<br />

est certainement de nature à réconforter la<br />

population <strong>des</strong> provinces du sud, notam-<br />

ment celle de Smara dont certains de ses<br />

pans ont, récemment, manifesté leur refus<br />

de la persistance du déficit social dans cette<br />

cité.<br />

Contrairement aux allégations mensongères<br />

<strong>des</strong> propagandistes du Polisario et leurs relais<br />

étrangers, les multiples sit-in et manifestations<br />

qu’a connus la ville, ces dernières<br />

semaines, ont été organisés par une jeunesse<br />

désœuvrée soucieuse d’avoir un emploi et<br />

certaines prestations sociales.<br />

Ces jeunes n’ont, à aucun moment, enfourché<br />

les thèses séparatistes du Polisario.<br />

Il est vrai que certains éléments ultra-minortaires<br />

ont scandé <strong>des</strong> slogans favorables<br />

à la bande de Tindouf tout en s’en prennant<br />

sauvagement aux édifices publics. Mais, ils<br />

furent rapidement circonscrits par les manifestants,<br />

eux- mêmes, et réprouvés par la<br />

population de la ville soucieuse de son avenir<br />

dans un Maroc uni et prospère.❏<br />

Abdallah Ben Ali<br />

Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001 - 3<br />

© Ph. AFP


ACTUALITÉ<br />

Pour l’enfance<br />

Le constructeur allemand<br />

Volkswagen lance, à travers son<br />

importateur exclusif au Maroc la<br />

Centrale Automobile Chérifienne<br />

(CAC), l’Opération Enfants<br />

Ramadan du 1er jusqu’au 31 décembre<br />

2001. Sous ce nom de<br />

code explicite, la CAC s’engage,<br />

ainsi que l’ensemble <strong>des</strong> concessionnaires,<br />

à reverser cinq milles<br />

dirhams sur chaque véhicule<br />

Volkswagen neuf acheté en décembre<br />

et livré avant le 15 février<br />

2002. <strong>Les</strong> cinq milles dirhams<br />

seront redistribués à trois<br />

associations actives dans le domaine<br />

de l’enfance. En l’occurrence<br />

l’Association Al Ihssane,<br />

l’Amicale marocaine <strong>des</strong> handicapé<br />

et l’Heure joyeuse qui recevront<br />

<strong>des</strong> parts égales. <strong>La</strong> remise<br />

<strong>des</strong> chèques aux trois associations,<br />

reconnues d’utilité publique,<br />

aura lieu avant le 1er<br />

mars 2002 en présence <strong>des</strong> acheteurs,<br />

<strong>des</strong> concessionnaires et de<br />

la presse nationale. Dans un souci<br />

de transparence, tous les<br />

comptes de cette opération seront<br />

audités par le cabinet casablancais<br />

Ernest & Young.<br />

Prévisions<br />

© Ph. MHI<br />

• Abdelhamid Aouad.<br />

Le gouvernement table sur un<br />

taux de croissance de 6,5% en<br />

2001, dans la majorité <strong>des</strong> indicateurs<br />

économiques notamment<br />

en ce qui concerne le Produit intérieur<br />

brut (PIB). Donnant lecture<br />

d’un rapport jeudi sur la réalisation<br />

de la première tranche du<br />

plan quinquennal et l'élaboration<br />

<strong>des</strong> plans régionaux devant le<br />

conseil de gouvernement,<br />

Abdelhamid Aouad, ministre de<br />

la Prévision économique et du<br />

Plan, a indiqué que les réalisations<br />

macro-économiques étaient<br />

mo<strong>des</strong>tes en l'an 2000. <strong>Les</strong> réformes<br />

entamées, a révélé M.<br />

Aouad, concourraient à moyen<br />

terme à une amélioration <strong>des</strong><br />

principaux indicateurs économiques<br />

à condition que les secteurs<br />

secondaire et tertiaire résorbent<br />

le déficit qu’ils affichent.<br />

Anas Bouslamti l’a<br />

échappée belle. Le reporter<br />

de la chaîne de<br />

télévision d’Abou Dhabi a failli<br />

connaître le sort tragique de<br />

nombreux journalistes tués ou<br />

disparus dans les montagnes de<br />

l’Afghanistan . C’est justement<br />

pour éviter le couloir de la mort<br />

qui relie Jalalabad au sud de<br />

l’Afghanistan que le journaliste<br />

marocain avait décidé le mercredi<br />

21 novembre 2001 de<br />

quitter Kaboul en passant en<br />

passant par le Tadjikistan . C’est<br />

là que les cadavres de quatre<br />

journalistes de la presse occidentale<br />

avaient été retrouvés le<br />

mardi 20 novembre en<br />

Afghanistan .<br />

Cachot<br />

<strong>La</strong> veille, dans la matinée, ils<br />

avaient été arrêtés par <strong>des</strong><br />

hommes armés sur la route de<br />

montagne menant du<br />

Pakistan à Kaboul, via<br />

Jalalabad. Le pilote de l’avion<br />

de l’ONU ayant exigé une<br />

somme de 2500 dollars chacun<br />

pour les acheminer hors<br />

de cette zone, les journalistes<br />

avaient dû rester sur place.<br />

Résultat, les autorités du<br />

Tadjikistan ont procédé à leur<br />

arrestation sous prétexte<br />

qu’ils n’avaient pas de visa<br />

4- Maroc Hebdo International - N° 488- Du 30 nov. au 6 déc. 2001<br />

Anas Bouslamti, journaliste marocain travaillant à la chaîne de télévision<br />

d’Abou Dhabi était tombé dans les filets <strong>des</strong> Talibans au moment où il<br />

accomplissait sa mission de reporter. Mais le pire n’est pas arrivé.<br />

<strong>La</strong> mésaventure du journaliste Bouslamti au Tadjikistan<br />

Rouler en Golf TDI histoire<br />

de frimer sur le boulevard<br />

Mohammed V avec un portable<br />

prépayé de Maroc Telecom et<br />

une ribambelle de copains derrière<br />

c’est possible. Pour cela il<br />

vous suffit de participer au<br />

Quick Quizz, le nouveau jeu interactif<br />

par SMS mis au point<br />

par Maroc Telecom. Chaque soir<br />

à partir de 17h45 et à 23h30<br />

sur 2M ou bien à 20h45 sur la<br />

RTM, vous pourrez suivre le<br />

<strong>La</strong> baraka d’Anas<br />

d’entrée. Trois nuits à<br />

l’ombre. Bouslamti décrit le<br />

séjour comme une véritable<br />

torture: “nous avons passé<br />

deux jours et deux nuits dans<br />

un cachot humide sous une<br />

température glaciale dans <strong>des</strong><br />

conditions déplorables .Plus<br />

de trois jours sans rien à se<br />

mettre sous la dent”.<br />

Torture<br />

L’intervention de l’ambassadeur<br />

d’Allemagne au Tadjikistan<br />

(Bouslamti est marié à une ressortissante<br />

allemande) avait<br />

permis aux journalistes d’être<br />

libérés le samedi.<br />

L’aventure ne va pas s’arrêter<br />

là puisque le lendemain, Anas<br />

Bouslamti et un autre technicien<br />

égyptien vont être de nouveau<br />

arrêtés, cette fois-ci, ce<br />

n’est plus une question de visa<br />

mais de passeport: le passeport<br />

arabe est une véritable malédiction<br />

par les temps qui courent.<br />

Il aura fallu plus de 48<br />

heures de pourparlers, l’intervention<br />

du Premier ministre<br />

marocain et de celui <strong>des</strong><br />

Affaires étrangères pour que le<br />

journaliste soit relâché encore<br />

une fois le mardi 28 novembre<br />

avant de prendre l’avion pour<br />

Abou Dhabi.<br />

Cet épisode terminé, nul doute<br />

nouveau jeu et répondre directement<br />

par SMS à la question<br />

qui vous sera posée à la fin du<br />

programme en appelant le 3333.<br />

À la clé <strong>des</strong> centaines de packs<br />

Jawal et une Golf TDI. Tout cela<br />

sans aller chercher ni stylo,<br />

ni feuille, ni enveloppe et tout<br />

le toutim. Le boom que connaît<br />

actuellement le Short Message<br />

Service (SMS) auprès <strong>des</strong> 15-<br />

35 ans, combiné avec la baisse<br />

octroyée durant le mois de<br />

• Anas Bouslamti.<br />

que l’intrépide reporter prendra<br />

juste le temps de se reposer<br />

avant de se lancer dans une<br />

nouvelle aventure. C’est que le<br />

personnage occupe une place<br />

à part dans le paysage médiatique<br />

marocain.<br />

Celui qui n’avait pas hésité à<br />

inviter l’ambassadeur irakien à<br />

s’exprimer sur l’écran de 2 M au<br />

moment même où le Maroc<br />

participait à la guerre contre<br />

l’Irak avait été invité par le directeur<br />

de la chaîne à aller s’exprimer<br />

ailleurs. Sa collaboration<br />

au quotidien Al Ittihad Al<br />

Premier jeu interactif par SMS au Maroc<br />

LE LUDIQUE ET L’AGRÉABLE<br />

Ramadan à ces usagers, le prix<br />

est de 40 centimes HT par unité,<br />

devraient permettre aux<br />

amateurs de ce nouveau mode<br />

de communication de rester en<br />

contact avec leur tribu d’amis et<br />

de parents. <strong>Les</strong> SMS, mini-messages<br />

de 160 caractères maximum,<br />

peuvent être envoyées de<br />

mobile à mobile et d’Internet<br />

vers un mobile. Au-delà de la<br />

technologie, ce nouveau mode<br />

de communication a donné lieu<br />

Ichtiraki aura été de courte durée<br />

et son passage au département<br />

de la communication du<br />

ministère <strong>des</strong> Habous ne lui aura<br />

pas vraiment porté chance.<br />

Sa chance, il la saisira quand les<br />

responsables de la chaîne de télévision<br />

d’Abou Dhabi, croyant<br />

en ses compétences professionnelles,<br />

lui ouvrent l’antenne<br />

avant de l’envoyer en reportage<br />

dans tous les coins<br />

chauds de la planète de la<br />

Bosnie au Kosovo en passant<br />

par l’Afghanistan.❏<br />

A.E.A.<br />

à un certain Esperanto graphique<br />

dans la mesure où il y<br />

a <strong>des</strong> conventions pour abréger<br />

plusieurs mots. Avec de l’astuce<br />

et un peu de raccourcis,<br />

un usager peut tout dire ou<br />

presque avec <strong>des</strong> SMS.<br />

Maroc Telecom semble décidé à<br />

saisir les opportunités que lui<br />

offre le SMS, qui sait si demain<br />

ce ne sera pas au tour du<br />

WAP?❏<br />

A.D.A<br />

© Ph. DR


Le sondage diligenté par l’association Maroc 2020<br />

a confirmé la défiance <strong>des</strong> citoyens vis-à-vis <strong>des</strong><br />

politiciens bien plus que de la politique. 60% se<br />

déclarent prêts à participer aux prochaines<br />

échéances mais sous conditions.<br />

Sondage sur les <strong>Marocains</strong> et la politique<br />

Désintéressement total<br />

87,6% <strong>des</strong> <strong>Marocains</strong> se<br />

situent en dehors de la mouvance<br />

partisane. Et même le<br />

capital de sympathie <strong>des</strong> partis<br />

marocains ne dépasse pas<br />

8,7% <strong>des</strong> 1200 interviewés<br />

dans le cadre du sondage réalisé<br />

par l’institut CSA-TMO<br />

Maroc pour le compte de<br />

l’Association Maroc 2020. Le<br />

ban de divorce est là. Le désintérêt<br />

vis-à-vis de la chose politique<br />

est palpable. Si 51,3%<br />

attestent que “la politique ne<br />

leur dit rien", il n’en demeure<br />

pas moins que 60% de<br />

l’échantillon sont décidés à<br />

voter lors <strong>des</strong> prochaines élec-<br />

tions, avec une plus forte préférence<br />

pour les communales<br />

que les législatives. Cette<br />

contradiction s’explique en<br />

partie par le besoin de plus<br />

près de 19% “d’une confiance<br />

accrue dans les partis".<br />

Autant dire qu’il y a là un terrain<br />

propice à la mobilisation,<br />

sans pour autant que la proximité<br />

soit de mise. En effet,<br />

seulement 7,1% revendiquent<br />

un contact direct. Le paradoxe<br />

s’explique également par la<br />

motivation invoquée par<br />

78,6% d’entre eux, le devoir<br />

civique.<br />

Ceci ne veut pas dire que les<br />

<strong>Marocains</strong> sont prêts à donner<br />

un chèque en blanc aux<br />

politiciens. Le pourcentage <strong>des</strong><br />

indécis, de l’ordre de 25%, exprime<br />

de fortes attentes de<br />

transparence, d’efficacité et de<br />

compétence.<br />

<strong>La</strong> confiance dans le candidat<br />

a joué un rôle capital dans le<br />

vote de plus <strong>des</strong> deux tiers <strong>des</strong><br />

électeurs lors <strong>des</strong> précédentes<br />

élections. <strong>La</strong> même constance<br />

sera de mise en 2002 puisque<br />

57,2% <strong>des</strong> personnes qui vont<br />

voter le feront en fonction du<br />

profil du candidat, avec ou<br />

sans parti. Malgré que les intentions<br />

de vote pour les indépendants<br />

ne dépassent pas<br />

les 2,3%.<br />

<strong>Les</strong> enquêteurs déclarent avoir<br />

eu affaire à un électorat ex-<br />

© Ph. MHI<br />

• <strong>Les</strong> <strong>Marocains</strong> boudent les urnes.<br />

trêmement ouvert et mobile.<br />

Un nomadisme électoral à<br />

l’image de celui qui se pratique<br />

comme le Mercato sous<br />

la coupole du Parlement.<br />

Seulement 4,5% <strong>des</strong> votants<br />

en 2002 vont voter pour le<br />

même candidat qu’en 1997, ce<br />

qui donne un taux de fidélité<br />

de 8,2%. Mince, très mince…<br />

Sanction<br />

L’un <strong>des</strong> enseignements de ce<br />

sondage est que le gouvernement<br />

n’a pas les faveurs <strong>des</strong><br />

citoyens. Le bilan gouvernemental<br />

est assez, voire très,<br />

décevant. Le mécontentement<br />

ou la déception est sur les<br />

lèvres <strong>des</strong> deux tiers <strong>des</strong> sondés<br />

voire plus. Dans certains<br />

cas, le taux d’insatisfaction atteint<br />

les 90%.<br />

<strong>La</strong> plus lourde sentence est<br />

celle prononcée contre l’action<br />

du gouvernement dans le<br />

domaine de la lutte contre le<br />

chômage et la pauvreté avec<br />

86,5% de mécontents.<br />

Suivront la corruption, la santé<br />

et le logement économique.<br />

Seule l’amélioration de l’image<br />

du Maroc à l’étranger a<br />

échappé à l’ire <strong>des</strong> interviewés.<br />

Là où la surprise atteint son<br />

paroxysme c’est quand plus<br />

de 48% déclarent que le gouvernement<br />

“manque de dirigeants<br />

qualifiés et efficaces".<br />

Pourtant 31,2% compatissent,<br />

car il “doit traiter trop de problèmes<br />

à la fois ". Ce qui n’empêche<br />

que près de 29% estiment<br />

que le “gouvernement reproduit<br />

les métho<strong>des</strong> <strong>des</strong> gouvernements<br />

précédents".<br />

Ouverts sur l’Europe et le<br />

Maghreb (43%), les <strong>Marocains</strong><br />

se déclarent, nonobstant le<br />

lourd bilan du gouvernement,<br />

confiants dans l’avenir (48%),<br />

malgré un cinquième de pessimistes.<br />

Enfin, la majorité de l’échantillon<br />

est au courant de la multiplication<br />

de la société civile.<br />

L’occasion était trop belle pour<br />

la laisser passer. Néanmoins,<br />

78,1% déclarent l’être par<br />

ouïe-dire et pas plus de 6,3%<br />

sont <strong>des</strong> membres actifs d’associations<br />

bien que 72,6%<br />

qualifient l’action <strong>des</strong> ONG de<br />

très importante ou importante<br />

pour le développement.<br />

L’ouverture et la mobilité de<br />

nos concitoyens a aussi <strong>des</strong><br />

relents de versatilité certaine.<br />

L’opinion publique serait perdue<br />

au sein de la nucléarisation<br />

<strong>des</strong> partis. À eux de<br />

prendre la balle au bond.❏<br />

A.D.A<br />

Éclairage...<br />

ACTUALITÉ<br />

Faux procès du politique<br />

Par Mustapha Sehimi<br />

Nous y voilà donc: voilà qu’un sondage commandité par une ONG<br />

Maroc 2020 en l’occurrence – et ALM/CSA- TMO aboutit pratiquement<br />

à ce constat: la fin du politique. Et de nous expliquer que seuls 8,2%<br />

<strong>des</strong> sondés comptent rester fidèles à leur parti au cours <strong>des</strong> prochains scrutins<br />

que 60% d’entre eux se prononcent pour l’accomplissement de leur<br />

devoir civique; que 57% se décideront sur la base du profil du candidat,<br />

qu’il soit ou non parrainé par un parti; et que 70% considèrent le mouvement<br />

associatif comme important – ils en attendent “beaucoup ou assez”<br />

dans le développement du pays.<br />

Quoi de neuf, dira-t-on? Pas grand-chose, contrairement à la récupération<br />

politicienne que pourraient en faire certains, bien prompts à mettre<br />

en exergue les chiffres qui les arrangent pour tenter de se donner une visibilité<br />

alternative qu’il s’échinent depuis <strong>des</strong> années à trouver. Réalisé à<br />

froid, pour ainsi dire, à dix mois <strong>des</strong> prochaines élections législatives intéressant<br />

la Chambre <strong>des</strong> représentants, ce sondage donne simplement une<br />

photographie d’une situation instantanée à un moment donné ; et rien ne<br />

dit qu’il donnerait les mêmes résultats lors de la campagne électorale et a<br />

fortiori lorsque les électeurs auront réellement à formuler leur choix, le jour<br />

du scrutin.<br />

Cela dit, cette histoire de déficit de l’engagement politique est une vieille<br />

lune qui traîne depuis les années soixante. Dépolitisation, départisation:<br />

que n’a-t-on écrit à cet égard tout au long <strong>des</strong> décennies écoulées sans que<br />

le politique – que l’on dit toujours moribond et condamné à terme – ne<br />

résiste et, tel le Phénix de la légende, ne renaisse de ses cendres. Ce qui<br />

fonde pratiquement l’argumentaire de ceux qui font le procès permanent<br />

de la politique c’est surtout l’abstentionnisme électoral qui serait la preuve<br />

d’une démocratie à refaire. <strong>Les</strong> premiers commentaires relatifs à ce sondage<br />

ne disent pas autre chose quand il s’en prennent aux partis présentés<br />

comme se trouvant désormais dans une passe difficile sinon critique.<br />

À cela, l’on peut objecter que peut-être la participation n’est pas vraiment<br />

la norme, sans que l’on ait besoin de recourir aux théories de Pierre<br />

Bourdieu. On peut également invoquer le fait que la faiblesse de la participation<br />

n’est pas tellement le signe de la participation de certains mais<br />

de l’exclusion du plus grand nombre. Et là s’impose un caractère commun<br />

aux différentes catégories manifestant peu d’intérêt pour la politique :<br />

leur situation d’exclus économiques et sociaux. En d’autres termes, le déni<br />

d’intérêt pour la politique ne serait qu’une expression et une consécration<br />

subjectives de l’assignation <strong>des</strong> rôles et <strong>des</strong> statuts sociaux. Audelà<br />

de la question de la participation, c’est la problématique d’un système<br />

politique excluant, fabriquant de l’inégalité et de la marginalisation,<br />

qui doit être inscrite à l’ordre du jour. Pour autant, les ONG existantes auraient<br />

tort de croire qu’elles vont être créditées ipso facto, mécaniquement<br />

donc, du déficit de participation <strong>des</strong> citoyens dans le politique traditionnel.<br />

Rien n’est moins sûr : parce que par nature, les fonctions du tissu associatif<br />

et <strong>des</strong> partis politiques ne sont pas de même nature, même si certains<br />

s’obstinent à présenter, de manière surdimensionnée, l’action associative<br />

comme le stade supérieur du militantisme moderne ; mais aussi,<br />

parce que le “verbiage” d’un certain discours de la société civile n’est qu’un<br />

trompe-l’œil de stratégies de carrière individuelles à visées électorales. <strong>Les</strong><br />

ambiguïtés d’une association comme Maroc 2020 – partie prenante dans<br />

ce sondage – ne trompent personne. Pour l’heure, tels qu’ils sont, avec leurs<br />

insuffisances et leur passif, les partis nationaux, toutes tendances confondues,<br />

sont une armature politique bien présente. Par leurs parcours historiques,<br />

par le capital symbolique dont certains sont encore porteurs, par<br />

les réalités sociologiques que tous expriment à un titre ou à un autre, il<br />

est plutôt mal venu de leur faire, à travers un sondage élaboré sur la base<br />

d’un questionnaire si peu neutre, un mauvais procès.❏<br />

Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001 -5


ACTUALITÉ<br />

<strong>La</strong> campagne de sensibilisation qui démarrera le 3 décembre prochain<br />

trouvera-t-elle <strong>des</strong> oreilles attentives? <strong>Les</strong> différentes mesures prises par différents<br />

départements demeurent en définitive répressives. On a beau dire,<br />

la corruption reste ancrée dans les mœurs bureaucratiques.<br />

L’année 2002 se présente<br />

sous le signe de la probité.<br />

Le 26 novembre dernier,<br />

Ahmed <strong>La</strong>hlimi, ministre<br />

de l’Économie sociale, <strong>des</strong><br />

PME et de l’Artisanat chargé<br />

<strong>des</strong> Affaires générales du gouvernement,<br />

tenait une conférence<br />

de presse pour annoncer<br />

le lancement en janvier de la<br />

campagne nationale de sensibilisation<br />

pour la moralisation<br />

de la vie publique.<br />

Cette campagne sera pilotée<br />

par un Comité national pour la<br />

moralisation et qui comprend<br />

<strong>des</strong> membres de la société civile,<br />

<strong>des</strong> médias, <strong>des</strong> ministères,<br />

de la CGEM, du PNUD et de<br />

bien d’autres partenaires. Ce<br />

microcosme, grâce à sa diversité,<br />

a permis de sortir du<br />

cocon bureaucratique et à<br />

transposer les visions de la<br />

société civile à la réalité et<br />

surtout à ce que les ministères<br />

ne tombent pas dans le péché<br />

mignon de la démagogie.<br />

En préparation depuis plus<br />

d’un an, cette campagne de<br />

sensibilisation sera précédée<br />

par un séminaire sur la moralisation<br />

de la vie publique le<br />

13 décembre à Casablanca.<br />

L’un <strong>des</strong> thèmes abordés sera<br />

sans nul doute le bilan de la<br />

moralisation.<br />

L’une <strong>des</strong> questions qui vient à<br />

brûle-pourpoint est la suivante:<br />

où en est la moralisation<br />

trois ans après l’avènement de<br />

l’alternance?<br />

Bilan contrasté<br />

Depuis 1998, date de l’arrivée<br />

du gouvernement Youssoufi,<br />

plusieurs avancées ont été<br />

enregistrées sur le terrain,<br />

pourtant dresser un bilan<br />

exhaustif n’est pas aisé.<br />

Certains départements ont initié<br />

<strong>des</strong> initiatives allant dans<br />

le sens de la moralisation. <strong>La</strong><br />

primature a ainsi créé deux<br />

commissions. <strong>La</strong> première,<br />

chargée de collecter les réactions<br />

de la presse sur l’admi-<br />

nistration, a reçu depuis sa<br />

création en l’an 2000 547<br />

lettres d’explications de différents<br />

départements ou établissements<br />

publics. À la lumière<br />

<strong>des</strong> faits mis en question, la<br />

commission a préconisé<br />

l’adoption de mesures<br />

concrètes pour lutter contre les<br />

abus de pouvoir, l’habitat<br />

clan<strong>des</strong>tin, l’exécution <strong>des</strong><br />

jugements… <strong>La</strong> deuxième<br />

commission chargée du cumul<br />

<strong>des</strong> fonctions a défini <strong>des</strong> critères<br />

pour l’octroi <strong>des</strong> autorisations<br />

de cumul entre une<br />

fonction publique et une activité<br />

libérale.<br />

Au département de la Justice,<br />

et entre 1998 et 2000, <strong>des</strong><br />

poursuites ont été engagées<br />

contre 2080 personnes dont<br />

129 juges, 329 fonctionnaires,<br />

423 avocats et 433 membres<br />

de l’administration pénitentiaire.<br />

665 personnes de cet<br />

effectif ont fait l’objet de<br />

6 - Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001<br />

Moralisation de la vie publique<br />

L’union fait la force<br />

Il y avait les effets d’annonce<br />

par-ci par là, à la faveur de<br />

telle opportunité; assainissement,<br />

moralisation, … Couplet<br />

bien connu, rituellement repris<br />

au gré <strong>des</strong> saisons, et qui finalement<br />

n’était qu’un fétu de<br />

paille. Chacun retournait alors<br />

à ses “mauvaises” habitu<strong>des</strong>,<br />

avec ses réseaux, ses combines,<br />

ses procédures et ses acquis. Tel<br />

était le “système” qui paraissait<br />

tourner et qui s’apparentait à<br />

une véritable “poche de résistance”,<br />

une montagne inaccessible<br />

pour tout dire.<br />

Alternance<br />

Ahmed <strong>La</strong>hlimi, ministre <strong>des</strong><br />

Affaires générales dans ce cabinet,<br />

n’ignorait pas la nature<br />

et la portée de cette plaie so-<br />

• Ahmed <strong>La</strong>hlimi.<br />

poursuites judiciaires.<br />

Au niveau de la Gendarmerie<br />

Royale, 55 éléments ont été<br />

rayés <strong>des</strong> listes pour corrup-<br />

tion et 10.202 tentatives de<br />

corruption ont été enregistrées.<br />

Le vivier de la corruption<br />

demeure sans nul doute<br />

Assainissement et moralisation<br />

LA MÉTHODE LAHLIMI<br />

ciale, qu’était la corruption. Il<br />

aurait pu faire comme les autres,<br />

multiplier les coups de menton<br />

médiatiques et les gesticulations<br />

de colloques pour s’attaquer au<br />

mal. Il a préféré procéder autrement,<br />

en évitant surtout deux<br />

écueils, le premier, c’est d’éviter<br />

de faire la lutte contre la corruption<br />

une simple affaire du<br />

gouvernement d’alternance qui<br />

se serait ainsi approprié, haut<br />

et fort, le crédit d’une politique<br />

sur laquelle les précédents gouvernements<br />

ont été quelque peu<br />

défaillants quand ils ne sont pas<br />

proprement concernés comme<br />

responsables et comptables du<br />

passif accusé en la matière.<br />

<strong>La</strong> second c’est d’en faire une<br />

affaire de son seul département<br />

qui se serait alors octroyé le monopole<br />

de l’initiative dans ce<br />

domaine et partant le bénéfice<br />

pouvant en être tiré. Alors, que<br />

faire? Mettre tout le monde dans<br />

le coup, si l’on ose dire et associer<br />

ainsi toutes les bonnes volontés.<br />

Rigidités<br />

© Ph. MHI<br />

C’est le sens du lancement, le 3<br />

décembre prochain, d’une campagne<br />

nationale de moralisation<br />

de la vie publique.<br />

C’est un nouveau palier dans<br />

une démarche qui avait déjà été<br />

marquée, on s’en souvient, par<br />

<strong>des</strong> assises associant plusieurs<br />

départements ministériels mais<br />

aussi <strong>des</strong> ONG -dont<br />

Transparency-, l’association <strong>des</strong><br />

barreaux du Maroc, la CGEM,<br />

etc… Le cadre d’action avait été<br />

ainsi identifié et clairement ba-<br />

les collectivités locales qui<br />

emploient 70% <strong>des</strong> fonctionnaires<br />

et accaparent 75% du<br />

budget de l’État. Au cours de<br />

l’année 2000, la vérification<br />

comptable et financière a<br />

abouti à la révocation par<br />

décret du Premier ministre de<br />

12 présidents de communes et<br />

d’un adjoint et la suspension<br />

par le ministre de l’Intérieur de<br />

deux présidents.<br />

Endiguer du jour au lendemain<br />

le fléau de la corruption,<br />

du népotisme et autres<br />

variantes de trafic d’influence<br />

ou d’abus de pouvoir, tient<br />

lieu du mythe.<br />

<strong>Les</strong> colonnes de journaux<br />

étrangers tapissées de scan-<br />

dales sont là pour nous rappe-<br />

ler que la victoire totale est<br />

exclue. Dans le cas du Maroc,<br />

on est encore loin de gagner<br />

cette guerre bien que <strong>des</strong><br />

batailles aient été entamées.❏<br />

A.D.A.<br />

lisé : il devait permettre de surmonter<br />

les rigidités et les blocages<br />

éventuels et conduire à<br />

promouvoir les convergences<br />

de tous vers <strong>des</strong> objectifs communs.<br />

Non pas <strong>des</strong> thèmes académiques<br />

mais <strong>des</strong> actions<br />

concrètes, visibles et significatives,<br />

de nature à témoigner de<br />

la ferme volonté <strong>des</strong> participants<br />

de se mobiliser pour la lutte<br />

contre la corruption.<br />

Cette campagne va être déclinée<br />

sur deux mois, à travers les<br />

différents médias. Elle doit marquer<br />

d’une pierre blanche, l’an<br />

I du programme de moralisation<br />

de la vie publique, une nouvelle<br />

culture citoyenne qui mettra<br />

sans doute du temps pour<br />

s’enraciner mais qui doit être le<br />

signe de ralliement de tous.❏<br />

M.S.


Comme il est de coutume, l'Onusida,<br />

un organisme qui coiffe l’ensemble<br />

<strong>des</strong> agences <strong>des</strong> Nations unies luttant<br />

contre le sida, publie chaque année<br />

un rapport sur l'état de cette pandémie<br />

meurtrière. Comme chaque année, les<br />

chiffres ont notablement augmenté, franchissant<br />

cette fois-ci le cap <strong>des</strong> 40 millions<br />

de personnes porteuses du VIH,<br />

contre 36,1 millions l'an dernier. Trois<br />

millions de personnes sont décédées au<br />

cours de l'année 2001 et cinq millions<br />

ont nouvellement été contaminées.<br />

“L'épidémie de sida est toujours en augmentation<br />

à travers le monde, et les pays<br />

de l'ex-bloc soviétique connaissent actuellement<br />

le plus fort taux de propagation<br />

du virus VIH”, lit-on dans le rapport<br />

publié mercredi 28 novembre, à quelques<br />

jours de la journée mondiale de lutte<br />

contre la pandémie, le 1er décembre. Au<br />

Maroc, la situation reste <strong>des</strong> plus ambiguës.<br />

Selon les chiffres publiés par l’Association<br />

de lutte contre le sida (ALCS) que préside<br />

le docteur Hakima Himmich la situation<br />

épidémiologique comptable, au 31<br />

décembre 2000, fait état de 834 cas depuis<br />

l’apparition du premier cas de sida<br />

en 1986 (chiffres cumulés en sachant que<br />

pour <strong>des</strong> calculs statistiques fiables,<br />

chaque cas engendre 104 autres). Ce<br />

chiffre – très controversé - ne concerne<br />

cependant que les cas cliniques. C’est-àdire<br />

les personnes chez lesquelles la maladie<br />

est effectivement apparue et favorise<br />

la vulnérabilité quant aux maladies<br />

opportunistes.<br />

Vulnérabilité<br />

<strong>Les</strong> spécialistes appellent cette phase le<br />

stade le plus avancé. 66 % <strong>des</strong> cas, répartis<br />

selon <strong>des</strong> tranches d’âge, sont de<br />

sexe masculin contre 34 % de sexe féminin.<br />

Il va de soit – malheureusement<br />

- que ce sont les 30-39 ans qui détiennent<br />

le triste record <strong>des</strong> personnes at-<br />

Résultats semestriels de la SSII IB Maroc<br />

CONTRE TOUTE ATTENTE<br />

On peut tabler sur un taux de<br />

croissance, mais on s’attend<br />

rarement à le voir dépassé dans<br />

les faits. Et pourtant c’est ce qui<br />

a eu lieu à IB Maroc. <strong>Les</strong> résultats<br />

semestriels publiés par la société<br />

sont supérieurs aux prévisions.<br />

À se demander si la cotation<br />

à la bourse de Casablanca<br />

l’été dernier a donné <strong>des</strong> ailes au<br />

staff de cette société exprte dans<br />

le domaine <strong>des</strong> e-infrastructures<br />

sécurisées.<br />

Le résultat d’exploitation de cette<br />

Société de Service d'Ingénierie<br />

Informatique (SSII) a connu au<br />

cours du premier trimestre 2001<br />

une augmentation de 12% contre<br />

10% initialement prévu. <strong>La</strong> marge<br />

brute dégagée par IB Maroc a<br />

enregistré une croissance de 18%,<br />

soit 28,5% de plus que ce que les<br />

décideurs escomptaient. Le même<br />

scénario se répète si on se penche<br />

sur la valeur ajoutée dégagée.<br />

Celle-ci est de l’ordre de 24 % au<br />

lieu <strong>des</strong> 22% prévus.<br />

Malgré la morosité qui caractérise<br />

l’économie nationale et internationale,<br />

IB Maroc semble s’être<br />

frayé un chemin vers la consécration.<br />

En effet, la société continue<br />

de progresser au-delà <strong>des</strong> ob-<br />

L’Afrique est la plus touchée par le sida<br />

<strong>Les</strong> maux en chiffres<br />

• M. Hadef, Pdg de IB Maroc.<br />

jectifs fixés dans ses domaines<br />

de prédilection. Son chiffre d’affaires<br />

pour le premier semestre a<br />

connu une évolution positive de<br />

63% supérieure à celle de la même<br />

période de l’année précédente.<br />

Loin de dormir sur ses lauriers,<br />

IB Maroc a entamé une démarche<br />

qualité pour certifier son<br />

service après-vente et a noué de<br />

nouveaux partenariats en Afrique<br />

de l’Ouest, conformément à sa<br />

volonté d’internationalisation.<br />

Enfin, sous l’impulsion de son<br />

Pdg, M. Abdellatif Hadef, IB<br />

Maroc entend mettre en place le<br />

premier centre au Maroc et en<br />

Afrique de Back Up, ce qui lui<br />

conférera une stature qui devra<br />

aller de pair avec le nouveau siège<br />

social en cours de finalisation.❏<br />

A.DA<br />

teintes avec 44 %, et 28 % pour les 15-<br />

29 ans contre 6 % chez les 40-49 ans.<br />

Alarmants.<br />

Comme partout ailleurs, ou presque, ce<br />

sont les rapports <strong>sexuels</strong> non protégés<br />

qui se taillent le vilain rôle avec 77 % <strong>des</strong><br />

cas, suivis de la drogue 6 %, de mode dit<br />

multirisques 6 %, de mode de transmission<br />

inconnu 5 %, de transfusion et périnatale<br />

avec 3 % chacun <strong>des</strong> deux derniers<br />

mo<strong>des</strong> de transmission.<br />

Risques<br />

C’est dans le milieu urbain que le taux<br />

de cas découverts est le plus élevé avec<br />

87 % contre 8 % en milieu rural où la<br />

non-dépravation <strong>des</strong> mœurs et l’inexistence<br />

de structures de dépistages expliquent<br />

tout.<br />

Par ailleurs les estimations suite aux différentes<br />

consultations font état de 15 à<br />

20.000 personnes porteuses du virus au<br />

Maroc.<br />

ACTUALITÉ<br />

140 personnes bénéficient du traitement<br />

tritérapique gratuitement dont le coût<br />

est évalué à 6400 Dh par mois. Si le<br />

Maroc est l’un <strong>des</strong> pays les moins touchés<br />

en Afrique, le rapport de l’Onusida<br />

est sans équivoque: L'Afrique demeure le<br />

principal foyer de la maladie, car ayant<br />

sur son sol les trois quarts <strong>des</strong> 40 millions<br />

de personnes comptabilisées comme<br />

ayant le virus ou la maladie. Lueur d’espoir<br />

peut être: Le taux de contamination<br />

n'est toutefois plus aussi élevé que par le<br />

passé en Afrique.<br />

En Europe occidentale, comme dans les<br />

autres pays à revenus élevés, la maladie<br />

est également en propagation, au moment<br />

où la prévention connaît un certain<br />

relâchement et où les thérapies permettant<br />

aux mala<strong>des</strong> de vivre plus longtemps,<br />

sont confondues par bon nombre<br />

avec un traitement curatif. Conséquence:<br />

“<strong>Les</strong> comportements à haut risque sont<br />

en augmentation”, conclut l'Onusida.❏<br />

R.S.<br />

Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001 - 7


Quelques uns, forts de leur parcours personnel et /ou de leur passage au gouvernement caressent le projet d’avoir<br />

la haute main sur l’appareil du RNI, d’autres se préoccupent déjà fortement <strong>des</strong> prochaines élections<br />

parlementaires de septembre 2002, d’autres, enfin, prennent en considération d’ores et déjà la “ministrabilité”<br />

de la qualité de membre du bureau exécutif dans le prochain gouvernement de l’automne 2002.<br />

Soirée marathon pour élire le bureau exécutif du RNI<br />

Le président du RNI, Ahmed Osman,<br />

n’arrange pas les affaires <strong>des</strong> partis<br />

nationaux, ceux de l’actuelle<br />

majorité comme ceux de l’opposition: il<br />

donne en effet un bien mauvais exemple<br />

avec ce bureau exécutif de 24 membres<br />

élus aux premières heures de l’aube, lundi<br />

dernier, à la suite d’une réunion pratiquement<br />

non stop de près de quatorze<br />

heures. Mauvais exemple? Parce que la<br />

transparence la plus totale et la démocratie<br />

la plus ouverte y ont été pratiquées,<br />

au vu et au su <strong>des</strong> quelque trois<br />

cents votants.<br />

L’enjeu n’était pas mince: élire les<br />

membres du bureau exécutif, dernier organe<br />

qui manquait aux nouvelles structures<br />

renouvelées lors du Congrès <strong>des</strong><br />

2,3 et 4 novembre courant, à savoir le<br />

conseil national, le comité central et le<br />

président. Il aura donc fallu trois semaines<br />

pour réunir le comité central de<br />

320 membres et inviter ceux-ci à désigner<br />

les 24 membres du nouveau bureau<br />

exécutif (21 sièges pour les hommes et 3<br />

pour les femmes).<br />

Succession<br />

Cet intervalle a évidemment été mis à<br />

profit pour que les uns et les autres fassent<br />

leur campagne électorale. <strong>Les</strong> conciliabules<br />

n’ont pas manqué, les tractations<br />

non plus; de même, l’on a observé<br />

le “forcing” de certains dont l’élection a<br />

été plutôt diversement accueillie. Si trois<br />

femmes ont pu être élues, seules deux<br />

d’entre elles présentent un profil crédible<br />

(Malika Serroukh, déjà “ministrable” en<br />

mars 1998, et Najima Thay Thay Rhozali,<br />

professeur d’Université à Agadir).<br />

Dans cette même ligne, la désignation<br />

de Mohamed Abou, Mohamed Zahidi et<br />

même Mohamed Joumani illustre une<br />

forme de succession filiale qui contredit<br />

quelque peu la volonté d’ouverture du<br />

RNI proclamée par son président. Des<br />

absents significatifs ne peuvent, par<br />

ailleurs, être évacués: tels Tazi Alami<br />

(Meknès) qui a tant fait pour ce parti depuis<br />

1978 ou encore Mohamed Harrati<br />

(Kénitra) dont l’engagement est inentamé<br />

depuis cette même date.<br />

En tout cas, sur les 320 membres du co-<br />

Transparence<br />

Globalement,<br />

ce bureau exécutif<br />

a donc été désigné<br />

dans <strong>des</strong> conditions<br />

impeccables<br />

de démocratie,<br />

de régularité<br />

et de sincérité<br />

mité central, 298 étaient présents dimanche<br />

dernier. L’on a enregistré 40 candidats<br />

pour 24 sièges à pourvoir. <strong>Les</strong> élus<br />

qui sont les candidats ayant réuni le plus<br />

de voix se situent dans une fourchette allant<br />

de 254 à 150 voix. Au classement,<br />

Mustapha Mansouri a raflé la première<br />

place, Mohamed Aujjar au troisième rang<br />

et Najib Zerouali à la dixième place.<br />

Auxquels il faut ajouter Ab<strong>des</strong>lam Znined<br />

et Mustapha Oukacha, le président de la<br />

chambre <strong>des</strong> conseillers. Le bras droit de<br />

M. Ahmed Osman, Hadj Ahmed Krafess,<br />

a décroché avec 156 voix son entrée dans<br />

cette instance. Quant à Alaoui Hafidi, un<br />

<strong>des</strong> principaux dissidents de Osman, il<br />

8- Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001<br />

POLITIQUE<br />

• Le président du RNI, Ahmed Osman.<br />

est passé de justesse classé à la dernière<br />

place.<br />

Des alliances à géométrie variable ont<br />

marqué l’élection de cette nouvelle instance:<br />

les régions de Casablanca et<br />

d’Agadir notamment ont pesé de tout<br />

leur poids tout au long de ce processus.<br />

Globalement, ce bureau exécutif a donc<br />

été désigné dans <strong>des</strong> conditions impeccables<br />

de démocratie, de régularité et de<br />

sincérité (enveloppes tamponnées, commission<br />

de scrutateurs, dépouillement<br />

public), voilà qui tranche singulièrement<br />

avec <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> dignes du Politburo<br />

soviétique et pourtant si prégnantes encore<br />

dans plusieurs partis locaux.<br />

Mobilisation<br />

Il reste que la sociologie, ou plutôt la<br />

géographie, de cette instance pose peutêtre<br />

problème quant au dosage régional:<br />

Rabat ne compte aucun membre, Tétouan<br />

non plus, alors que Tanger ou Sidi Kacem<br />

en obtiennent respectivement deux. Mais<br />

tel est le tribut de la démocratie.<br />

<strong>La</strong> mobilisation observée en particulier<br />

© Ph. MHI<br />

lors de l’élection de cette dernière instance<br />

appelle le commentaire. Le RNI, étant<br />

aujourd’hui l’une <strong>des</strong> composantes de<br />

l’actuelle majorité, a sans doute pu ou<br />

su préserver un capital politique à la formation<br />

duquel l’équation personnelle et<br />

la crédibilité de son président comptent<br />

d’une manière significative. Mais si<br />

Ahmed Osman reste le président consensuel<br />

incontesté, les ambitions et les appétits<br />

de certains ne peuvent être dissimulés,<br />

qu’ils soient déclarés ou non.<br />

Quelques uns, forts de leur parcours personnel<br />

et /ou de leur passage au gouvernement<br />

caressent le projet d’avoir la<br />

haute main sur l’appareil du RNI, d’autres<br />

se préoccupent déjà fortement <strong>des</strong> prochaines<br />

élections parlementaires de septembre<br />

2002 qui requièrent le parrainage<br />

du parti; d’autres, enfin, prennent en<br />

considération d’ores et déjà la “ministrabilité”<br />

de la qualité de membre du bureau<br />

exécutif dans le prochain gouvernement<br />

de l’automne 2002. À n’en pas<br />

douter, il y aura du “marquage à la culotte”<br />

lors <strong>des</strong> prochains mois… entre les<br />

24 membres du nouveau bureau exécutif.<br />

Satisfaction<br />

Le président du RNI, Ahmed Osman<br />

n’ignore évidemment rien de la vie de<br />

son parti dont il connaît, depuis <strong>des</strong><br />

lustres, les pulsations et les composantes.<br />

Et c’est avec une satisfaction non dissimulée<br />

qu’il nous déclare: “J’ai voulu que<br />

le principe démocratique fonctionne pleinement.<br />

Comment pouvait-il en être autrement<br />

alors que je proclame la nécessité<br />

d’une culture et de règles démocratiques<br />

depuis plus de deux décennies?<br />

Comment pouvions-nous être crédibles<br />

au plan national si nous ne pratiquions<br />

pas déjà la démocratie dans nos instances<br />

organiques? J’ai été pourtant fortement<br />

sollicité pour présenter une liste à l’approbation<br />

du comité central; je m’y suis<br />

refusé parce que telle était ma conviction<br />

profonde, mais aussi pour la cohérence<br />

de notre discours politique…” À bon entendeur…❏<br />

Mustapha Sehimi.


Finalement, la mise en place<br />

d’une commission parlementaire<br />

d’enquête sur<br />

la Caisse nationale de sécurité<br />

sociale (CNSS) s’est achevée. <strong>Les</strong><br />

21 membres de cette commission,<br />

émanation de la Chambre<br />

<strong>des</strong> conseillers, ont réussi, mardi<br />

27 novembre, à dépasser leurs<br />

précoces querelles intestines et<br />

à élire Rahou Haylâa, président<br />

du groupe du Front <strong>des</strong> Forces<br />

démocratiques (FFD) de Thami<br />

Khayari, président de cette instance.<br />

Son rival, Ahmed El<br />

Kadiri, présenté par le Parti de<br />

l’Istiqlal n’a obtenu que 7 suffrages.<br />

<strong>La</strong> commission s’est dotée<br />

de deux rapporteurs. Il s’agit<br />

de Rahim Taour du<br />

Rassemblement national <strong>des</strong> indépendants<br />

et Soualhi Bouzekri<br />

du Mouvement populaire.<br />

Querelles<br />

POLITIQUE<br />

<strong>Les</strong> doutes exprimés par certaines parties, notamment par la CDT,<br />

sur l’opportunité de faire participer l’UMT à une enquête sur la gestion<br />

passée de la CNSS ont fini par l’emporter. C’est, d’ailleurs le même<br />

argument brandi vis-à-vis du candidat de l’Istiqlal qui aurait été,<br />

par le passé, un avocat de la Caisse.<br />

<strong>La</strong> commission d’enquête parlementaire sur la CNSS entame ses travaux<br />

<strong>La</strong> mauvaise fortune n’était pas,<br />

dans cette affaire, “l’apanage”<br />

<strong>des</strong> amis de Abbas El Fassi. <strong>Les</strong><br />

militants de l’Union <strong>des</strong> travailleurs<br />

marocains (UMT), qui<br />

ont tout fait pour avoir droit de<br />

cité dans la commission, ont été<br />

scrupuleusement écartés.<br />

Aucun représentant de la centrale<br />

syndicale de Mahjoub Ben<br />

Seddiq ne siège dans la nouvelle<br />

instance. Deux facteurs expliquent,<br />

pour ne pas dire justifient,<br />

cet ostracisme jeté sur<br />

l’UMT: sur le plan strictement<br />

juridique, le syndicat, qui ne dispose<br />

pas de groupe parlementaire<br />

dans la seconde chambre<br />

n’aurait pas le droit d’être associé<br />

à cette commission.<br />

Opérationnellement, il semble<br />

que les doutes exprimés par certaines<br />

parties, notamment par<br />

la CDT, sur l’opportunité de faire<br />

participer l’UMT à une en-<br />

L’heure de vérité ?<br />

quête sur la gestion passée de la<br />

CNSS, dans laquelle la centrale<br />

de Ben Seddiq, était très impliquée,<br />

ont fini par l’emporter.<br />

C’est, d’ailleurs le même argument<br />

brandi vis-à-vis du candidat<br />

de l’Istiqlal qui aurait été,<br />

par le passé, un avocat de la<br />

Caisse.<br />

Force est de constater, cependant,<br />

que ces querelles de chapelle<br />

n’étaient pas l’unique obstacle<br />

face à la structuration<br />

d’une commission dont la mise<br />

en place fut décidée depuis plus<br />

d’un an.<br />

Depuis que les Conseillers se sont<br />

mis dans la tête d’emboîter le<br />

pas aux Représentants, qui ont<br />

mené une enquête aux conclusions<br />

accablantes sur la gestion<br />

du Crédit immobilier et hôtelier<br />

(CIH), il a fallu revoir la loi organique<br />

relative aux commissions<br />

d’enquête parlementaire,<br />

qui, promulguée en 1995 dans le<br />

cadre d’un système monocaméral,<br />

ne parle que de la Chambre<br />

<strong>des</strong> représentants.<br />

Le Parlement avec ses deux<br />

chambres a amendé le texte dans<br />

le sens favorable aux souhaits<br />

<strong>des</strong> membres de la seconde<br />

chambre. Mais la législation modifiée<br />

n’a été publiée dans le<br />

journal officiel -donc n’a eu force<br />

de loi- que depuis quelques<br />

jours.<br />

Malgré le souci de cohérence<br />

dans sa composition et la ténacité<br />

de ses promoteurs, la commission<br />

d’enquête sur la CNSS<br />

reste perçue comme une entreprise<br />

ardue et hasardeuse.<br />

Personne ne sait si les 21<br />

membres de cette instance vont<br />

parvenir, au bout de six mois,<br />

comme le souhaite la présidence<br />

de la Chambre <strong>des</strong> conseillers,<br />

à faire toute la lumière -pour en<br />

permettre le nettoyage- sur ces<br />

• Rahou Haylâa, présidera la commission d’enquête sur la CNSS<br />

écuries d’Augias que fut, autrefois,<br />

la CNSS. Pour ce faire, les<br />

enquêteurs devront apporter <strong>des</strong><br />

réponses précises et vraies sur<br />

cinq volets bien définis: les résultats<br />

<strong>des</strong> audits <strong>des</strong> comptes<br />

de la Caisse, l’état de conformité<br />

de sa gestion aux dispositions<br />

légales en vigueur, les responsabilités<br />

dans les irrégularités de<br />

gestion, la situation financière de<br />

l’établissement et la somme <strong>des</strong><br />

dépenses non-justifiées.<br />

Irrégularités<br />

Il est fort probable que la<br />

“consternation” de nos honorables<br />

conseillers ne soit, au bout<br />

de compte, moins vive que<br />

“l’émoi” exprimé, il y a plus d’un<br />

an, par leurs collègues de la première<br />

chambre, menés par Driss<br />

<strong>La</strong>chgar, après avoir fait leur fa-<br />

meuse plongée dans les ténèbres<br />

du CIH. À en croire les estimations<br />

les plus mo<strong>des</strong>tes, 500 millions<br />

de dirhams, au bas mot,<br />

auraient été dilapidés dans la<br />

caisse. Alors que les différents<br />

rapports d’audits effectués sur<br />

la gestion de ce grand établissement<br />

public parlent d’innombrables<br />

tares: défaillances <strong>des</strong><br />

systèmes informatiques, prestations<br />

non-justifiées, absence de<br />

justificatifs pour certaines rubriques<br />

comptables et différences<br />

flagrantes entre les montants <strong>des</strong><br />

placements déclarés par la CNSS<br />

et ceux réellement effectués auprès<br />

de la CDG.<br />

Mais, l’investigation de la seconde<br />

chambre risque d’éclabousser<br />

beaucoup de monde y<br />

compris certains partis politiques<br />

représentés au sein même de la<br />

commission d’enquête. Plusieurs<br />

© Ph. DR<br />

entreprises de presse partisanes<br />

n’ont payé, depuis belle lurette,<br />

leurs cotisations à la caisse.<br />

Seront-elles, clairement, montrées<br />

du doigt? Risqueront-elles<br />

d’être poursuivies en justice?<br />

Le doute est permis. D’autant<br />

que le rapport accablant sur le<br />

CIH n’a encore débouché sur aucune<br />

action en justice. Mais cela<br />

relève de la responsabilité de<br />

l’exécutif et non pas <strong>des</strong> commissions<br />

parlementaires qui sont<br />

engagées uniquement à lui baliser<br />

la voie en clarifiant les<br />

choses et en déterminant les responsabilités.<br />

Responsabilité<br />

Vue de cet angle, l’investigation<br />

entamée par la chambre <strong>des</strong><br />

conseillers sur la CNSS pourrait<br />

aboutir. Il existe aujourd’hui une<br />

volonté politique d’assainissement<br />

de la caisse. En témoignent<br />

la réunion, le 23 juillet dernier,<br />

du conseil d’administration de<br />

celle-ci et la nomination à la tête<br />

de cet établissement, 4 mois<br />

plus tôt, de Mounir Chraïbi,<br />

cadre supérieur réputé pour son<br />

sens de la réforme.<br />

Depuis son installation le nouveau<br />

directeur général de la<br />

Caisse, qui n’est en rien impliqué<br />

dans ses déboires, a relancé<br />

l’œuvre de redressement entamée<br />

par son prédécesseur,<br />

Rafiq Haddaoui, aujourd’hui en<br />

retraite. Mais le traitement de<br />

choc, dont la CNSS a besoin,<br />

reste hypothéqué par <strong>des</strong> considérations<br />

politico-syndicales<br />

liées à la nature <strong>des</strong> enjeux au<br />

sein de la caisse. C’est à la commission<br />

d’enquête de le réadministrer<br />

et aux autorités publiques<br />

d’en favoriser la mise en<br />

œuvre.❏<br />

Abdallah Ben Ali<br />

Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001 - 9


POLITIQUE<br />

En décembre 2000, Mohamed Abdelaziz déclarait au journal algérien El Watan à<br />

la veille du Paris-Dakar: “Nous porterons la guerre sur l’ensemble <strong>des</strong> fronts et<br />

<strong>des</strong> objectifs militaires marocains. Le théâtre <strong>des</strong> opérations militaires sera total et<br />

il sera difficile de faire la distinction entre ce qui est rallye et ce qui ne l’est pas.<br />

Il faut que les organisateurs sachent que nous ne pourrons pas distinguer entre<br />

ce qui est Marocain et ce qui ne l’est pas”. Il a fait <strong>des</strong> déclarations<br />

identiques avant le rallye de cette année. C'est cela le terrorisme.<br />

L'édition 2002 du Paris-Dakar menacée par le Polisario<br />

Le 3 novembre 2001, Mohamed<br />

Abdelaziz, chef du Polisario s'en<br />

est pris aux préparatifs du Paris-<br />

Dakar 2002, qui se déroulent “avec la<br />

bénédiction du gouvernement français”,<br />

ainsi qu’à la récente visite roya-<br />

le dans les territoires occupés, qui<br />

constituent “une escalade inacceptable<br />

aux conséquences gravissimes pour les<br />

efforts de paix en cours et pour la stabilité<br />

dans la région”. Il a demandé l'intervention<br />

<strong>des</strong> Nations unies, “afin de<br />

condamner la visite du roi du Maroc et<br />

d'empêcher le passage du rallye Paris-<br />

Dakar par le territoire sahraoui”.<br />

Mais si le “président” <strong>des</strong> séparatistes a<br />

décidé de monter lui-même au créneau,<br />

c'est parce que les membres de son<br />

"gouvernement" avaient multiplié les<br />

déclarations menaçantes en Espagne et<br />

en Algérie sur le risque que courent le<br />

rallye, les concurrents et accessoirement<br />

les <strong>Marocains</strong> si l'itinéraire est<br />

maintenu. En vain. L'itinéraire est<br />

maintenu. Le rallye partira d'Arras,<br />

passera par Madrid, Rabat, Ouarzazate,<br />

Tan Tan, puis joindra le Sahara à la<br />

ville de Zouérate, en Mauritanie, le 3<br />

janvier 2002.<br />

Élucubrations<br />

Du séparatisme<br />

au terrorisme<br />

Par Amale SAMIE<br />

<strong>Les</strong> organisateurs n'accordent pas une<br />

attention excessive à ces élucubrations,<br />

“<strong>La</strong> dimension sportive de ce 24 ème<br />

Dakar perpétue l’attrait de la compétition:<br />

un parcours exceptionnel, <strong>des</strong><br />

étapes marathon d’un type nouveau,<br />

un découpage équilibré entre pilotage,<br />

hors-piste et difficultés de franchisse-<br />

Il faut que<br />

les organisateurs<br />

sachent que nous<br />

ne pourrons pas<br />

distinguer entre<br />

ce qui est Marocain<br />

et ce qui ne l’est pas.<br />

10- Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001<br />

ment. Et toujours, la beauté majestueuse<br />

<strong>des</strong> paysages traversés”.<br />

Mais la 7ème étape, Ouarzazate-Tan<br />

Tan-Zouéarat est tout de même ouvertement<br />

menacée. Une menace soigneusement<br />

entretenue et relayée par la<br />

presse dévouée aux séparatistes. Le terrorisme<br />

écrit s'est mis au service du<br />

terrorisme armé.<br />

© Ph. AFP<br />

D'ailleurs, on ne tardera pas à s'en<br />

rendre compte, le Polisario a bien l'intention<br />

de faire peser une atmosphère<br />

d'insécurité sur la compétition sportive.<br />

Le 14 novembre 2001, les choses sont<br />

passées à la vitesse supérieure. <strong>La</strong> presse<br />

du Polisario annonçait que “l'armée<br />

sahraouie avait procédé à <strong>des</strong><br />

manœuvres militaires près de Tifariti,<br />

dans les territoires libérés de la RASD.<br />

Septièmes depuis le début de l'année,<br />

ces manœuvres se sont déroulées en<br />

présence du président Mohamed<br />

Abdelaziz. Une attaque contre un<br />

ennemi en situation défensive a été<br />

simulée”.<br />

Scepticisme<br />

Il faut préciser que “les territoires libérés”<br />

sont situés à l'est <strong>des</strong> murs de<br />

défense et que le rallye passera par<br />

Tifariti, un lieudit, ou dans ses environs<br />

et que l'ennemi en situation<br />

défensive n'est autre que l'armée<br />

marocaine en charge de la sécurité de<br />

la course. <strong>La</strong> 7° étape, Ouarzazate-Tan<br />

Tan-Zouérate est visée sans la moindre<br />

équivoque.<br />

Ce n'est pas tout. Le 15 novembre, la<br />

Izquierda Unida (gauche unie) espagnole<br />

a critiqué la municipalité de<br />

Madrid, ville-étape, pour la subvention<br />

accordée au rallye.<br />

Mohamed Abdelaziz revenait à la charge<br />

le 17 novembre en demandant au<br />

secrétaire général de l'ONU d'intervenir<br />

pour annuler les contrats pétroliers et<br />

les atteintes au droit international dans<br />

les territoires occupés. Il a averti que le<br />

Front Polisario ne resterait pas les bras<br />

croisés ni se résignerait à accepter ce


“nouveau procédé marocain”.<br />

Le “président” a adressé, le<br />

même jour, une lettre au président<br />

Bush “dans le souci d'éviter<br />

à la région un dérapage<br />

incontrôlable”. Situation de<br />

nouveau explosive. Comme<br />

l'année dernière, lors de la 23°<br />

édition du Paris-Dakar.<br />

Souvenons-nous. Le 7 janvier<br />

2000, le monde entier attendait,<br />

avec scepticisme, il faut le dire,<br />

une flambée militaire contre le<br />

Maroc qui laissait le Paris-<br />

Dakar transiter par les provinces<br />

du sud. Ce jour-là, les<br />

concurrents devaient entrer sur<br />

le sol du Sahara.<br />

Le Polisario et l'Algérie menaçaient<br />

les concurrents d'un bain<br />

de sang. Le Maroc allait subir<br />

une offensive sur tous les fronts<br />

et il serait bien sûr “écrasé par<br />

les combattants <strong>des</strong> droits <strong>des</strong><br />

peuples”.<br />

Menace<br />

De fortes pressions avaient été<br />

exercées sur les organisateurs<br />

pour qu'ils adoptent un parcours<br />

en conformité avec le<br />

droit du Polisario à obéir à<br />

Alger. Le général Mohamed<br />

<strong>La</strong>mari, tête de file <strong>des</strong> généraux<br />

qui ont ruiné leur pays<br />

avait même dû rester en contact<br />

permanent avec le leader séparatiste<br />

parce que “la situation<br />

évoluait très vite”. Puis il s'était<br />

rendu à Tindouf pour “exhorter<br />

le Polisario à s'en tenir au<br />

recours à la légalité internationale<br />

et à ne pas “détruire” le<br />

Maroc”.<br />

<strong>Les</strong> nations représentées au<br />

Paris-Dakar étaient inquiètes,<br />

rien de plus normal, et l'armée<br />

marocaine avait redoublé de<br />

vigilance dans l'éventualité<br />

bien peu probable où les gesticulations<br />

<strong>des</strong> chefs du Polisario<br />

seraient suivies d'effet. Au<br />

moins un petit raid, une brève<br />

escarmouche. Mais il n'y avait<br />

rien derrière les moulinets et les<br />

serments fracassants.<br />

Le Maroc était-il en mesure de<br />

protéger la caravane sportive<br />

contre <strong>des</strong> terroristes s'ils<br />

s'étaient mis en tête de mettre<br />

leurs menaces à exécution? <strong>Les</strong><br />

concurrents <strong>des</strong> quatre coins du<br />

monde n'avaient pas été dissuadés<br />

par leurs gouvernements<br />

de faire ronfler les<br />

moteurs sur les dunes. Parce<br />

qu’on sait dans les chancelleries<br />

de quelles forces disposent<br />

les uns et les autres.<br />

Face aux craintes d'attaque du<br />

Front Polisario lors de la traversée<br />

du Sahara, Roger<br />

Kalmanovitz le directeur <strong>des</strong><br />

relations extérieures de la course,<br />

avait déclaré sur France<br />

Info: “J'ai rencontré les personnes<br />

adéquates qui m'ont<br />

garanti que le rallye, en tout<br />

cas les participants, ne sont<br />

absolument pas menacés dans<br />

leur sécurité physique'”. Il avait<br />

ajouté: “le Front Polisario n'est<br />

pas un mouvement terroriste”.<br />

Un message on ne peut plus<br />

clair: toute atteinte au rallye<br />

serait considérée comme un<br />

acte terroriste. Mais la menace<br />

du terrorisme n'est-elle pas<br />

l'essence même du terrorisme?<br />

Mohamed Abdelaziz avait<br />

déclaré aux “organisateurs du<br />

rallye, au roi du Maroc et à tous<br />

ceux qui leur ont donné le feu<br />

vert: Stoppez votre aventure,<br />

arrêtez votre provocation”. Estce<br />

autre chose que du terrorisme<br />

exercé sur <strong>des</strong> sportifs pacifiques?<br />

Comment ne pas voir<br />

un chantage ignoble dans cette<br />

déclaration de Mohamed<br />

Abdelaziz? “À trois jours de la<br />

date fatidique, nous nous<br />

considérons déliés de tous nos<br />

engagements en ce qui concerne<br />

le respect du cessez-le-feu, dès<br />

le jour où le rallye passera la<br />

frontière maroco-sahraouie.<br />

Nous aurons recours aux armes<br />

sur tous les fronts contre les<br />

forces d’occupation marocaines”.<br />

Chantage<br />

Le Maroc a définitivement verrouillé<br />

ses territoires. <strong>Les</strong><br />

conjectures sur la portée <strong>des</strong><br />

missiles, sur l'armement lourd<br />

et semi-léger, les effectifs <strong>des</strong><br />

unités, tout avait été tenté pour<br />

mettre en scène deux géants sur<br />

le point de s'empoigner. Il avait<br />

suffi d'un geste “humanitaire”<br />

en direction <strong>des</strong> chefs du<br />

Polisario à Tindouf pour trouver<br />

à ceux qui menaçaient “une<br />

porte de sortie honorable”. Le<br />

Maroc est-il pour autant tenu<br />

d'attendre que ses adversaires<br />

trouvent une porte de sortie<br />

honorable après chaque menace?<br />

Le secrétaire général de l'ONU,<br />

Kofi Annan, avait officiellement<br />

mis en garde le Polisario<br />

contre tout geste malheureux<br />

qui porterait atteinte à la sécurité<br />

<strong>des</strong> coureurs du rallye. Puis<br />

le Conseil de sécurité avait<br />

vigoureusement condamné ces<br />

menaces récurrentes, accusant<br />

le Polisario de mener un chantage<br />

à la guerre contre la communauté<br />

internationale.<br />

<strong>Les</strong> menaces ont recommencé<br />

quand même, cette année à la<br />

veille du passage <strong>des</strong> concurrents<br />

de l'édition 2001-2002<br />

par le Sahara. Interrogé sur la<br />

question, un organisateur du<br />

rallye ne se fait visiblement pas<br />

de mauvais sang: “Il ne faut<br />

rien exagérer, l'année dernière,<br />

le seul incident en relation avec<br />

la guerre dans la région était<br />

l'explosion d'une mine qui a<br />

grièvement blessé un guide sur<br />

le territoire mauritanien”.<br />

Le Conseil de sécurité a décidé<br />

de proroger à l'unanimité le<br />

mandat de la MINURSO de trois<br />

mois, soit jusqu'au 28 février<br />

prochain, pour que les parties<br />

aient le temps de discuter. Mais<br />

surtout, un avertissement clair<br />

a été adressé au Polisario: “Il<br />

est demandé aux parties au<br />

conflit de s'abstenir de toute<br />

action qui pourrait aggraver la<br />

situation dans la région”.<br />

Le chef du Polisario s'est intérrogé:<br />

“Si les participants du<br />

Paris-Dakar prennent le risque<br />

de s’aventurer dans une zone<br />

d’hostilités, comment voulezvous<br />

que nous garantissions<br />

qu’ils ne seront pas touchés?”<br />

Baudruche<br />

<strong>La</strong> réponse du Maroc est claire,<br />

le rallye Paris-Dakar est une<br />

manifestation sportive. Elle<br />

passe sur le territoire marocain.<br />

Il appartient au Maroc de<br />

veiller à la sécurité <strong>des</strong> sportifs,<br />

<strong>des</strong> journalistes et <strong>des</strong> accompagnateurs.<br />

Mais les masques<br />

sont tombés, le Polisario a<br />

montré son vrai visage, un<br />

conglomérat de <strong>des</strong>perados sur<br />

le point de virer au terrorisme.<br />

Confronté à une réalité qui<br />

scelle son sort, il a recours aux<br />

menaces et aux tentatives d’intimidation.<br />

Mais aucun concurrent<br />

n'a peur de recevoir, le 3<br />

janvier 2002, une avalanche de<br />

missiles sur le capot. <strong>La</strong> baudruche<br />

va se dégonfler, comme<br />

elle s'était dégonflée le 7 janvier<br />

2001.<br />

Toutefois, la communauté<br />

internationale doit condamner<br />

ces procédés de brigands qui<br />

tiennent <strong>des</strong> propos intolérables,<br />

prélude habituel aux<br />

actes les plus sanglants, les plus<br />

insensés.❏<br />

<strong>La</strong> chronique de ...<br />

POLITIQUE<br />

Redynamiser<br />

la Promotion Nationale<br />

<strong>La</strong> stratégie de développement initiée par le colonialisme<br />

a essentiellement recherché le développement <strong>des</strong><br />

infrastructures ainsi que <strong>des</strong> secteurs tournés vers l’exportation<br />

parce que les investissements engagés alors<br />

dans notre pays devaient compléter la stratégie élaborée<br />

au centre, c'est-à-dire en France. C’est dire que l’équilibre<br />

spatial ou social étaient considérés comme un substratum<br />

de cette vision.<br />

Au lendemain de l’indépendance, nous avons hérité d’une<br />

société et d’une économie déstructurées que les politiques<br />

économiques et sociales ont essayé de redresser par<br />

<strong>des</strong> politiques sectorielles mais aussi par <strong>des</strong> initiatives<br />

dont certaines auraient pu, si elles n’avaient pas été déviées<br />

de leur nature, jouer<br />

un grand rôle dans la<br />

Le temps est venu maximisation de l’emploi<br />

et le développement ru-<br />

pour rehausser ral.<br />

Sans aucun doute l’ins-<br />

la Promotion titution de la Promotion<br />

nationale dès les pre-<br />

nationale au mières années de l’indépendance<br />

avait cette vo-<br />

niveau de ses cation.<br />

Outre la souplesse <strong>des</strong><br />

principes initiatives qu’elle ouvrait,<br />

elle permettait la réalisa-<br />

originels en lui tion de micro-projets associant<br />

directement les<br />

permettant de populations concernées.<br />

<strong>Les</strong> premières années de<br />

retrouver son âme.<br />

Rachidi Rhezouani<br />

la Promotion nationale<br />

ont ouvert tellement de<br />

perspectives et permis tellement d’actions qu’elles ont<br />

permis de concevoir une véritable politique d’animation<br />

<strong>des</strong> populations rurales.<br />

Notre pays est considéré comme pionnier de la mise en<br />

œuvre <strong>des</strong> politiques d’animation. <strong>Les</strong> nombreuses recherches<br />

dans les instituts français en témoignent aisément.<br />

Aussi, outre les techniques “labour-intensive” que la<br />

Promotion nationale utilisait, elle s’est évertuée à affiner<br />

<strong>des</strong> métho<strong>des</strong> multiples allant jusqu’à permettre la réalisation<br />

de projets initiés directement par les populations<br />

rurales qui travaillaient généralement pour la satisfaction<br />

d’une partie de leurs besoins infrastructurels, à charge<br />

pour l’Etat de participer par l’achat de matériaux et<br />

les salaires d’encadrement.<br />

Très vite, au fil du temps, la Promotion nationale est<br />

passée de ce statut à celui de palliatif pour résorber le chômage<br />

et surtout les besoins <strong>des</strong> collectivités urbaines.<br />

Cela a poussé les autorités à choisir la facilité par la mise<br />

en place de “chantiers sociaux” véritables foyers de distribution<br />

de salaires. Ces chantiers ont certes eu une utilité<br />

sociale sans avoir forcément une utilité économique<br />

majeure.<br />

Aujourd’hui, le temps est venu pour rehausser la<br />

Promotion nationale au niveau de ses principes originels<br />

en lui permettant de retrouver son âme. <strong>La</strong> Fondation<br />

Mohammed V pour la solidarité pourrait servir de rédempteur<br />

de la Promotion nationale en s’ouvrant à cette<br />

perspective salvatrice. ❏<br />

Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001- 11


POLITIQUE<br />

Rien ne sert de minimiser les faits<br />

par <strong>des</strong> formules diplomatiques<br />

convenues, en espérant un<br />

retour rapide à la normale. Le Maroc<br />

est en train de subir un vrai blocus<br />

espagnol. Il faut se le dire et le dire. Un<br />

simple arrêt sur l'image de nos relations<br />

actuelles avec l'Espagne et les<br />

mesures prises par ce pays à notre<br />

encontre, le prouve.<br />

Le Maroc n'est pas Cuba et l'Espagne<br />

n'est pas les Etats-Unis d'Amérique. Et<br />

pourtant, l'Espagne entend nous assigner<br />

à résidence sur notre propre territoire.<br />

L’Espagne avait besoin d’appoint politique<br />

pour mener sa stratégie de blocus<br />

contre le Maroc. Cet appoint, le pouvoir<br />

de droite à Madrid est allé le chercher<br />

dans le Nord Ouest africain, au<br />

Maghreb, plus précisément à Alger.<br />

Aznar a frappé à une porte toute indiquée.<br />

L’ennemi de mon ennemi est<br />

mon ami, dit l’adage.<br />

Exit le Maghreb<br />

Depuis que nos relations se compliquent avec l’Espagne, c’est<br />

le grand amour, le coup de foudre entre Madrid et Alger.Va<br />

et vient incessant <strong>des</strong> officiels et signature d’accords multiformes.<br />

Abdellatif Mansour<br />

Depuis que nos relations se compliquent<br />

avec l’Espagne, c’est le grand<br />

amour, le coup de foudre entre Madrid<br />

et Alger. Un axe de coopération tous<br />

azimuts est en train de prendre forme<br />

entre les deux alliés. Va et vient incessant<br />

<strong>des</strong> officiels et signature d’accords<br />

multiformes.<br />

L’Espagne d’Aznar et l’Algérie de<br />

Bouteflika viennent de passer un<br />

accord pour l’institution de consultations<br />

politiques annuelles au niveau<br />

<strong>des</strong> ministres <strong>des</strong> Affaires étrangères,<br />

ainsi que <strong>des</strong> consultations périodiques<br />

entre les hauts fonctionnaires chargés<br />

<strong>des</strong> différents volets de coopération. Ce<br />

beau fixe politique sera couronné par<br />

un «traité d’amitié et de bon voisinage»<br />

que Bouteflika paraphera lors de la<br />

visite officielle qu’il effectuera pro-<br />

Un axe Madrid-Alger est en train de prendre forme.<br />

12- Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001<br />

Objectif :<br />

Isoler le Maroc<br />

Telle la plus belle fille<br />

qui ne peut donner<br />

que ce qu’elle a,<br />

l’Algérie ne peut offrir<br />

que son gaz.<br />

Bauteflika le revenant<br />

juge le moment<br />

venu pour faire sortir<br />

l’Algérie de sa camisole<br />

gazière. Pourquoi<br />

pas la pêche?<br />

• José Maria Aznar et Abdelaziz Bouteflika.<br />

chainement à Madrid. <strong>Les</strong> échanges<br />

économiques et financiers –autrement<br />

dit, le nerf de la guerre, car c’est de<br />

cela qu’il s’agit– accompagnent et soutiennent<br />

ce brusque élan politique.<br />

Il est vrai que l’Espagne figure parmi<br />

les premiers importateurs de gaz algérien,<br />

pour l’équivalent de 1.5 milliard<br />

de dollars par an. Mais cette dépendance<br />

énergétique de l’Espagne vis à<br />

vis de l’Algérie s’est approfondie, ces<br />

derniers temps, pour s’installer dans la<br />

© Ph. AFP<br />

durée. <strong>La</strong> Sonatrach et la société espagnole<br />

«Cepsa» ont signé un accord<br />

pour la réalisation d’un gazoduc entre<br />

Arzew (près d’Oran et de la frontière<br />

marocaine) et Almeria.<br />

Le gazoduc pourrait drainer un conduit<br />

pour le transport de l’énergie électrique,<br />

ainsi qu’un câble de télécommunication.<br />

L’étude de faisabilité du<br />

projet est d’ores et déjà entamée.<br />

Quant au projet de gazoduc transmaghrébin,<br />

qui devrait partir de<br />

l’Algérie et traverser le Maroc pour<br />

acheminer le gaz algérien vers<br />

l’Europe, il faut le considérer comme<br />

mort et enterré. Et que vive l’Union du<br />

Maghreb arabe!<br />

<strong>La</strong> même Sonatrach et le groupe espagnol<br />

“Gaz natural”, ont établi un partenariat,<br />

en avril 2001, portant sur la<br />

révision <strong>des</strong> contrats d’achat et de<br />

vente de gaz qui datent de 1975 et<br />

1992.<br />

Le pain <strong>des</strong> Algériens<br />

Comme pour atténuer leur dépendance,<br />

les Espagnols ne se contentent pas<br />

d’importer, ils font aussi de la prospection<br />

et de l’exploitation, par le biais de<br />

la société “Repsol”.<br />

Telle la plus belle fille qui ne peut donner<br />

que ce qu’elle a, l’Algérie ne peut<br />

offrir que son gaz. Bauteflika le reve-<br />

nant juge le moment venu pour faire<br />

sortir l’Algérie de sa camisole gazière.<br />

Pourquoi pas la pêche? <strong>Les</strong> Espagnols<br />

ne se font pas prier. Après tout, rien ne<br />

ressemble plus à un poisson marocain<br />

qu’un poisson algérien.<br />

Et c’est bien fait pour les <strong>Marocains</strong><br />

qui ne veulent plus mettre leur capital<br />

halieutique à la disposition de<br />

l’Espagne et à ses conditions. <strong>Les</strong><br />

Algériens ne savent pas pêcher, les<br />

Espagnols sont volontaires pour le<br />

faire pour eux. Quitte à faire semblant<br />

de leur faire rentrer le métier.<br />

Effectivement, les négociations sont en


cours pour la conclusion d’un<br />

accord de pêche qui prévoit la<br />

libre exploitation <strong>des</strong> ressources<br />

poissonnières algériennes<br />

par les chalutiers espagnols.<br />

En contrepartie, Madrid<br />

devrait, au conditionnel, “participer<br />

au développement de ce<br />

secteur naissant en Algérie”.<br />

Exit le Maroc.<br />

En mettant l'agriculture dans<br />

le package, la coopération hispano-algérienne<br />

relancée sur<br />

les chapeaux de roue et dans<br />

tous les sens, devient un peu<br />

trop optimiste. <strong>Les</strong> Algériens<br />

n'ont jamais su, non plus, travailler<br />

la terre. <strong>Les</strong> immigrés<br />

marocains faisaient le pain <strong>des</strong><br />

Algériens; ils en mangeaient<br />

un peu; Boumediene les a<br />

expulsés.<br />

Là aussi, les Espagnols répondent<br />

présents. Il s'engagent à<br />

faire de l'Algérie une puissance<br />

agricole qui s'auto-suffit et<br />

exporte. Rien que ça. Revoilà<br />

la révolution agraire de<br />

Boumediene ramenée par la<br />

droite espagnole. Tout y passe,<br />

l'irrigation, les engrais, la<br />

santé du cheptel; bref, la<br />

mobilisation <strong>des</strong> sols et de<br />

l'eau.<br />

Le terrorisme en partage<br />

Il faudra peut-être, pour que<br />

cette coopération-là réussisse,<br />

que l'Espagne envoie aussi <strong>des</strong><br />

agriculteurs résidents à plein<br />

temps et.. à leur risque et péril.<br />

Quant à l'expérience marocaine,<br />

reconnue, en matière de<br />

gestion de l'eau et de bien<br />

d'autres métiers agricoles, elle<br />

n'est pas bonne à prendre. Et<br />

que vive l'Union du Maghreb<br />

Arabe!<br />

Malgré sa manne gazière,<br />

l'Algérie est endettée, comme<br />

chacun sait. Sur quarante<br />

années, bientôt révolues, d'indépendance,<br />

les milliers de<br />

milliards de gazo-dollars sont<br />

passés dans la proche <strong>des</strong><br />

généraux et d'une poignée de<br />

leurs obligés civils.<br />

Qu'à cela ne tienne. L'Espagne<br />

ne lésine pas sur les moyens<br />

financiers. Une partie de la<br />

dette algérienne, évaluée à 1,7<br />

milliard de dollars, fera l'objet<br />

d'une reconversion en investissement<br />

ainsi qu'en prise de<br />

participation dans <strong>des</strong> entreprises<br />

privatisables.<br />

L'Algérie bénéficiera, par<br />

ailleurs, de lignes de crédits<br />

espagnols d'une valeur totale<br />

de 900 millions de dollars.<br />

Pour que l'Espagne mette sa<br />

finance et sa technologie à la<br />

disposition de l'Algérie, et que<br />

celle-ci ouvre ses vannes de<br />

gaz, ses côtes et ses terres, il<br />

fallait que les deux pays se<br />

rencontrent quelque part.<br />

Ils ont, en effet, deux choses<br />

en commun: un. L'inimitié<br />

partagée vis-à-vis du Maroc,<br />

agrémentée d'un appui déclaré<br />

aux séparatistes du Polisario.<br />

Deux. Le terrorisme qui sévit<br />

en Espagne comme en Algérie.<br />

Concernant le Sahara marocain,<br />

Alger et Madrid sont en<br />

symbiose diplomatique. <strong>Les</strong><br />

services consulaires d'Espagne<br />

délivrent volontiers <strong>des</strong> visas<br />

aux officieux et officiels algériens<br />

qui prennent part aux<br />

activités anti-marocaines<br />

organisées par les ONG ou par<br />

les groupes politiques espagnols.<br />

L'Algérie fait de même, en rendant<br />

la politesse aux pro-<br />

Polisario hispaniques qui, histoire<br />

de ne pas arriver les<br />

mains vi<strong>des</strong>, comblent de<br />

cadeaux en devise les gardechiourmes<br />

<strong>des</strong> camps de<br />

Tindouf. Un vrai partage <strong>des</strong><br />

tâches: l'Algérie héberge,<br />

l'Espagne finance.<br />

En matière de lutte contre le<br />

terrorisme, Madrid risque de se<br />

faire berner et sur le client et<br />

sur la marchandise. <strong>La</strong> guerre<br />

civile en Algérie n'est pas de la<br />

même nature que le terrorisme<br />

basque.<br />

Islamo-basques<br />

José Maria Aznar, Josep Piqué<br />

et leurs limiers <strong>des</strong> services<br />

spécialisés semblent être certains<br />

que leurs interlocuteurs<br />

algériens sont <strong>des</strong> anti-terroristes<br />

aux mains propres<br />

immaculées, et pas l'inverse.<br />

Soit ils le pensent vraiment,<br />

soit ils font semblant.<br />

Ce serait plutôt la deuxième<br />

hypothèse, vu les révélations<br />

fracassantes et les suspicions<br />

persistantes qui pèsent sur la<br />

POLITIQUE<br />

junte militaire d'Alger et son<br />

implication présumée dans le<br />

massacre <strong>des</strong> civils algériens.<br />

Si c'est le cas, l'Espagne prend,<br />

donc, <strong>des</strong> risques en connaissance<br />

de cause et pour un<br />

objectif précis, presque annoncé.<br />

L'objectif étant l'encerclement,<br />

l'isolement puis l'étouffement<br />

du Maroc.<br />

Et surtout, surtout que le<br />

Maghreb arabe ne se fasse pas.<br />

Telle est la volonté commune<br />

d'Alger et de Madrid.<br />

Gageons que le Maroc saura<br />

faire avec. Il en a vu d'autres;<br />

ce qui n'a pas empêché plusieurs<br />

siècles de continuité<br />

nationale. Contrairement à<br />

d'autres. ❏<br />

<strong>La</strong> liberté de la presse, c’est pas bon pour les maures<br />

Par-delà le voisinage pour<br />

cause de fatalité géographique,<br />

l'Espagne nous impose<br />

une promiscuité coloniale par<br />

l'occupation de Sebta et<br />

Mellilia, deux villes marocaines,<br />

arabes, musulmanes et<br />

africaines.<br />

Pour ceux qui auraient <strong>des</strong> difficultés<br />

à les situer, ces deux<br />

villes se trouvent de ce côté-ci<br />

de la Méditerranée, alors que<br />

l'Europe se termine sur l'autre<br />

rive.<br />

Envers et contre toute logique,<br />

les autorités espagnoles ont<br />

décidé d'organiser, le 20<br />

décembre 2001, une manifestation<br />

orchestrée pour “affirmer<br />

l'hispanité <strong>des</strong> deux prési<strong>des</strong>".<br />

Mieux, Madrid, en parfaite<br />

coordination avec les<br />

“gouvernements” locaux de<br />

Sebta et Mellilia a entrepris de<br />

limiter l'accès <strong>des</strong> <strong>Marocains</strong> à<br />

ces deux villes. C'est fort de<br />

café, comme dirait l'autre.<br />

Sequestration<br />

Et ce n'est pas fini, la dernière<br />

provocation en date a été la<br />

séquestration et l'expulsion<br />

d'une délégation marocaine,<br />

journalistes compris, après que<br />

tous aient été soumis à la<br />

question. Cela s'est passé le 25<br />

novembre 2001. Avec la bénédiction<br />

du pouvoir madrilène,<br />

les séparatistes du Polisario,<br />

organisaient, à Séville, une<br />

conférence de leurs antennes<br />

Promiscuit coloniale<br />

• Robert Ménard, secrétaire général de “Reporters sans frontières.”<br />

d'Europe. Une ONG marocaine,<br />

“l'Association du Sahara<br />

marocain", s'est présentée<br />

pour y assister, après avoir<br />

sacrifié à la procédure régulière<br />

et obtenu tous les documents<br />

requis. Elle fut chassée<br />

et de la ville et du territoire<br />

espagnol.<br />

Le tout agrémenté de confiscation<br />

<strong>des</strong> passeports et de vexations.<br />

Quant au bureau de<br />

l’agence MAP à Madrid, il n’a<br />

pas pu obtenir d'accréditation<br />

pour couvrir la conférence du<br />

Polisario, malgré son insistance.<br />

<strong>La</strong> liberté de la presse, c’est<br />

© Ph. AFP<br />

pas bon pour les maures, sauf<br />

s’ils sont choisis par <strong>des</strong> parrains<br />

du Nord. Effectivement,<br />

l’Espagne d’Aznar a, délibérément<br />

et ostensiblement, misé<br />

sur les ennemis de l’intégrité<br />

territoriale du Maroc, avec<br />

facilitation d’activités et<br />

encouragements de toutes<br />

sortes.<br />

Le même 25 novembre 2001,<br />

la municipalité de Séville<br />

autorisait une manifestation<br />

polisarienne. Sur ce sujet-là, il<br />

n’y a plus de doute, la messe<br />

est dite, le choix de l'Espagne<br />

est fait.<br />

L'association Reporters sans<br />

frontières (RSF) a demandé <strong>des</strong><br />

explications au gouvernement<br />

espagnol sur l'expulsion <strong>des</strong><br />

quatre journalistes marocains.<br />

“Nous nous inquiétons que <strong>des</strong><br />

journalistes aient été empêchés<br />

d'exercer leur métier et<br />

contraints de quitter le territoire<br />

espagnol du simple fait<br />

de leur nationalité", a déclaré<br />

Robert Ménard, secrétaire<br />

général de RSF, selon un communiqué<br />

de cette organisation,<br />

reçu mardi à Madrid.<br />

Expulsion<br />

“Nous vous demandons de justifier<br />

le traitement qu'ils ont<br />

subi", a-t-il ajouté dans une<br />

lettre envoyée au chef de la<br />

diplomatie espagnole josep<br />

piqué et au ministre de<br />

l'Intérieur, Mariano Rajoy.<br />

Au fait, que sont-ils donc allés<br />

faire dans une conférence du<br />

Polisario, les membres du<br />

“Sahara marocains”?<br />

Réponse: soulever le cas <strong>des</strong><br />

1400 militaires marocains<br />

détenus à Tindouf depuis plus<br />

de vingt ans; <strong>des</strong> 1000 enfants<br />

sahraouis déportés et retenus à<br />

Cuba; ainsi que <strong>des</strong> 5000<br />

Sahraouis qui vivent sur le territoire<br />

espagnol dans <strong>des</strong><br />

conditions déplorables, même<br />

si beaucoup d’entre eux ont<br />

<strong>des</strong> qualifications professionnelles<br />

et <strong>des</strong> diplômes.❏<br />

A. Mansour<br />

Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001- 13


POLITIQUE<br />

L'actuelle administration américaine pourrait être tentée par un remake de<br />

l'aventure afghane sur le sol irakien et en vue d’en finir avec Saddam Hussein,<br />

d'y installer l'opposition irakienne à l'image de l'alliance du Nord qui est en<br />

train de discuter à Bonn la formation d'un gouvernement transitoire à Kaboul.<br />

Bush hausse le ton et accuse l'Irak de posséder <strong>des</strong><br />

armes de <strong>des</strong>truction massive<br />

Bagdad toujours dans le collimateur<br />

Alors que le peuple irakien vit son<br />

douzième Ramadan sous l'embargo<br />

international dans l'indifférence<br />

quasi générale, embargo que les<br />

Nations Unies sous la pression de<br />

Washington veulent voir ces jours -ci se<br />

transformer en régime de “sanctions dites<br />

intelligentes”, le président américain G.W.<br />

Bush a commis cette semaine une déclaration<br />

qui n'a laissé personne indifférent.<br />

Cette sortie, placée dans le contexte<br />

international perturbé et explosif du<br />

moment, laisse croire à un sérieux changement<br />

de politique de l'administration<br />

américaine à l’encontre de Bagdad.<br />

Le président américain a lancé cette semaine<br />

à la presse une menace pleine de<br />

sous-entendus au président irakien<br />

Saddam Hussein: “Pour prouver au monde<br />

qu'il ne se dote pas d'armes de <strong>des</strong>truction<br />

massive, il faut qu'il laisse revenir<br />

<strong>des</strong> inspecteurs (en désarmement de<br />

l'ONU absents de l'Irak depuis 1998)”.<br />

Destruction<br />

Et pour tous ceux à qui le sens pesant de<br />

la menace aura échappé, G. Bush a enfoncé<br />

le clou en affirmant clairement<br />

dans un luxe de détails de sa doctrine<br />

antiterroriste. “L'Afghanistan est juste le<br />

début, si quelqu'un abrite un terroriste,<br />

il est aussi un terroriste. Si <strong>des</strong> gens cherchent<br />

à développer <strong>des</strong> armes de <strong>des</strong>truction<br />

massive pour les utiliser contre<br />

d'autres pays, ils devront rendre <strong>des</strong><br />

comptes ”. Même si la rengaine américaine<br />

est classique, toujours avec la même<br />

rhétorique guerrière, la phrase lâchée<br />

nonchalamment en réponse à une question<br />

sur les conséquences du refus de S.<br />

Hussein devant les injonctions américaines<br />

“il verra bien” ou “il les découvrira”<br />

selon les traductions, a sonné le<br />

tocsin d'un véritable changement de ton<br />

et d'époque.<br />

Dans un entretien avec l'hebdomadaire<br />

“News week” cette semaine, le président<br />

Bush a été plus explicite: “Je crois que<br />

Saddam Hussein ne prépare rien de bon,<br />

c'est un homme maléfique… je crois qu'il<br />

a <strong>des</strong> armes de <strong>des</strong>truction massive…<br />

je crois qu'il faut lui demander <strong>des</strong><br />

compte”.<br />

Ce changement de tonalité dans le discours<br />

de l'Amérique, meurtrie par les attentats<br />

du 11 septembre, à l'encontre de<br />

l'Irak n'a pas échappé aux deux seules<br />

Depuis les événements<br />

du 11 septembre,<br />

les services américains<br />

ont tout essayé pour<br />

établir un lien entre<br />

les pirates de l'air<br />

et le réseau et les<br />

Moukhabarates irakiens.<br />

puissances qui s'activent depuis longtemps<br />

au Conseil de sécurité pour mettre<br />

fin à l'embargo international contre le<br />

peuple irakien: <strong>La</strong> Russie et <strong>La</strong> France.<br />

Prenant manifestement le contre-pied de<br />

l'attitude guerrière <strong>des</strong> Américains, les<br />

Russes ont tenu cette semaine à marquer<br />

leur différence par la voix du vice-ministre<br />

russe <strong>des</strong> Affaires étrangères,<br />

Alexandre Saltanov, qui, profitant d'une<br />

opportune table ronde consacrée à la coopération<br />

économique russo-irakienne<br />

organisée à Moscou, a tenu à affirmer<br />

en <strong>des</strong> termes forts : “l'intention de la<br />

14 - Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001<br />

• Le Président irakien Saddam Hussein.<br />

Russie de développer et d'approfondir la<br />

coopération politique et économique avec<br />

l'Irak (qui ) occupe une place importante<br />

dans la politique extérieure de la Russie<br />

au Proche Orient”.<br />

Confessions<br />

<strong>La</strong> France a préféré jouer les autruches<br />

volontairement sour<strong>des</strong>. Le porte-parole<br />

de son ministère <strong>des</strong> Affaires étrangères,<br />

François Rivasseau, a commenté<br />

les déclarations du président américain<br />

en n'y trouvant rien à redire: “Il s'agit là<br />

d'une déclaration tout à fait naturelle et<br />

qui va dans le bon sens”.<br />

Depuis les événements du 11 septembre,<br />

les services américains ont tout essayé<br />

pour établir un lien entre les pirates de<br />

l'air et le réseau Al Qaïda d'Oussama Ben<br />

<strong>La</strong>den et les membres <strong>des</strong> Moukhabarates<br />

irakiens. Ce qui leur aurait donné une<br />

raison supplémentaire d'étrangler l'Irak<br />

et de le maintenir sous perfusion américaine.<br />

Récemment, la presse a fait état <strong>des</strong><br />

confessions d'un haut responsable<br />

© Ph. AFP<br />

tchèque ou d'un porte-parole militaire<br />

philippin pour tenter d'établir cette liaison<br />

fatale entre Saddam Hussein et les<br />

commanditaires de ces attentats. Sans<br />

succès convaincant.<br />

Sentant l'inévitable levée de l'embargo<br />

contre l'Irak, l'actuelle administration<br />

américaine pourrait être tentée par un<br />

remake sur le sol irakien de l'aventure<br />

Afghane et en vue de finir avec Saddam<br />

Hussein, -d’en finir en langage américain<br />

le travail de Bush Père-, d'y installer<br />

l'opposition irakienne à l'image de<br />

l'alliance du Nord qui est en train de discuter<br />

à Bonn la formation d'un gouvernement<br />

transitoire à Kaboul.<br />

Même si l'ancien inspecteur <strong>des</strong> Nations-<br />

Unies chargé du désarmement de l'Irak,<br />

Scott Riter a estimé “désastreuse” pour<br />

le lutte antiterroriste, toute attaque contre<br />

l'Irak.<br />

Vengeance<br />

Une telle démarche ne nécessiterait, selon<br />

bon nombre d'observateurs, aucun<br />

consensus international, si ce n'est un<br />

travail de diplomatie pédagogique souterrain,<br />

puisqu'elle s'inscrit naturellement<br />

dans la lutte internationale contre<br />

le terrorisme menée par les USA pour<br />

venger la chute du World Trade Center.<br />

Ce travail est en train, paraît-il, de se<br />

faire auprès de l'allié de poids de la région,<br />

l'Arabie Saoudite, durement touchée<br />

et affaiblie par les accusations occidentales<br />

publiques d'avoir enfanté et nourri<br />

en son sein l'hydre de l'hyper terrorisme.<br />

L'issue de la crise afghane semble<br />

avoir laissé sur leur faim <strong>des</strong> Américains<br />

remontés à bloc et un président G. Bush<br />

transfiguré par cette épreuve et tenté par<br />

un élargissement significatif du terrain<br />

<strong>des</strong> opérations. <strong>La</strong> préparation <strong>des</strong> opinions<br />

a déjà commencé.<br />

Cette semaine, la presse britannique, notamment<br />

le “Sunday Times” a affirmé<br />

avec une étrange certitude, plans-cartes<br />

et détails opérationnels à l'appui, que les<br />

forces américaines et britanniques s'apprêtent<br />

à bombarder <strong>des</strong> pays comme le<br />

Yémen, la Somalie ou le Soudan, soupçonnés<br />

d'abriter <strong>des</strong> camps d'entraînement<br />

de terroristes ou de fournir <strong>des</strong><br />

ai<strong>des</strong> logistiques au réseau Al Qaïda.❏<br />

Mustapha Tossa


POLITIQUE<br />

Le 3 décembre 2001, George W. Bush recevra, pour la deuxième fois, Ariel Sharon.<br />

Chaque réception de ce type est considérée, à juste titre d'ailleurs, par le criminel<br />

de guerre israélien comme un blanc seing délivré par ses principaux protecteurs.<br />

Le même Bush continue de refuser toute rencontre avec Yasser Arafat.<br />

Israël poursuit, en toute impunité, sa liquidation <strong>des</strong> dirigeants palestiniens<br />

En vingt-quatre heures, du<br />

jeudi 22 au vendredi 23<br />

novembre 2001, l'armée<br />

israélienne a assassiné treize civils<br />

palestiniens. <strong>La</strong> machine de<br />

guerre d'Ariel Sharon a tourné<br />

à plein régime.<br />

Abdellatif MANSOUR<br />

Dans la charrette de cette extermination<br />

programmée, cinq<br />

enfants fauchés par une mine,<br />

sur le chemin de l'école à Khan<br />

Younés, au sud de la bande de<br />

Gaza. Cinq petits corps déchiquetés.<br />

Cinq petits tours dans<br />

la vie et puis s'en vont. Cinq<br />

petits cercueils portés par une<br />

marée humaine qui crie sa douleur<br />

à la face d'une humanité<br />

atteinte de surdité profonde.<br />

Cinq nouvelles victimes de la<br />

barbarie israélienne qui vont rejoindre<br />

leurs cousins du même<br />

âge massacrés à Sabra et Chatila<br />

par le même tueur en série, Ariel<br />

Sharon.<br />

On ne verra d'eux que quelques<br />

lambeaux de vêtements et de<br />

cartables scolaires. <strong>Les</strong> télévisions,<br />

pourtant avi<strong>des</strong> de scènes<br />

d'horreur, ont jeté un voile pudique<br />

sur ce crime innommable.<br />

<strong>Les</strong> faits étaient trop compromettants<br />

pour la bande à<br />

Sharon. Il ne fallait surtout pas<br />

ternir l'image de ce fragile petit<br />

État militaro-théocratique,<br />

possédant arme atomique et arsenal<br />

chimique. <strong>La</strong> gêne <strong>des</strong><br />

grands sponsors d'Israël n'a<br />

d'égal que leur silence.<br />

“Légitime défense”<br />

À Washington, on a quand même<br />

dû conseiller aux faucons<br />

de Tel-Aviv de lâcher leurs colombes<br />

pour faire bonne figure.<br />

L'armée israélienne finit par<br />

reconnaître que les engins explosifs<br />

ont été sciemment déposés<br />

pour tuer <strong>des</strong> “terroristes"<br />

qui pouvaient à tout hasard passer<br />

par-là.<br />

<strong>La</strong> justification est plus grave<br />

que le délit. Mais elle renseigne<br />

Tous terroristes<br />

au moins sur un fait: Sharon et<br />

ses acolytes voient en tout<br />

Palestinien un “terroriste" en<br />

puissance. Il faut dire qu'ils<br />

n'ont pas tort, sauf sur le terme<br />

“terroriste".<br />

<strong>Les</strong> adorateurs de Sion et les<br />

exégètes du sionisme sont bien<br />

placés pour savoir qu'il s'agit<br />

de résistants dont on a occupé<br />

les quatre cinquièmes <strong>des</strong> terres<br />

et que l'on veut chasser de ce<br />

qui leur reste.<br />

Depuis le lancement de la<br />

deuxième Intifada, Israël a ratissé<br />

large dans sa diaspora lobbyiste<br />

y compris parmi les chanteurs<br />

et les comédiens, pour faire<br />

dire à ses thuriféraires que<br />

les Palestiniens sont <strong>des</strong> lâches<br />

qui mettent en avant les enfants.<br />

Suprême insulte qui ne trompe<br />

que ceux qui s'y prêtent et qui<br />

ne pourront pas en dire autant<br />

<strong>des</strong> cinq petits martyrs de Khan<br />

Younès. Ceux-ci n'étaient pas<br />

<strong>des</strong> lanceurs de pierres. Ils allaient<br />

simplement à l'école. À<br />

moins que le terrorisme d'État<br />

en Israël les ait ciblés pour les<br />

empêcher de lancer <strong>des</strong> pierres<br />

à la sortie <strong>des</strong> classes.<br />

C'est que Sharon n'a pas renoncé<br />

à ses meurtres ciblés. Le<br />

vendredi 23 novembre, moins<br />

de vingt-quatre heures après<br />

avoir fait exploser cinq petits<br />

écoliers, le Mossad, bras séculier<br />

du terrorisme israélien, a<br />

pourchassé et tué, par hélicoptères,<br />

Mahmoud Abou<br />

Hannoud, grand résistant et figure<br />

emblématique du mouvement<br />

Hamas.<br />

C'était son tour, après Mustapha<br />

Abou Ali du FPLP. Trente quatre<br />

ans, principal responsable de la<br />

branche militaire du Hamas,<br />

Abou Hannoud était devenu un<br />

véritable héros national. À deux<br />

reprises, il avait échappé, dans<br />

<strong>des</strong> conditions rocambolesques,<br />

à une mort quasi certaine. <strong>La</strong><br />

première fois, sa capture manquée<br />

avait été un échec d'au-<br />

Cinq petits corps<br />

déchiquetés.<br />

Cinq petits tours<br />

dans la vie et puis<br />

s'en vont. Cinq petits<br />

cercueils portés<br />

par une marée humaine<br />

qui crie sa douleur<br />

à la face d'une humanité<br />

atteinte de surdité<br />

profonde.<br />

tant plus cuisant pour l'armée<br />

israélienne que deux soldats<br />

juifs y avaient laissé la vie, s'entretuant<br />

par erreur dans le feu<br />

de la tentative de kidnapping.<br />

<strong>La</strong> deuxième fois, en mai 2000,<br />

il était sorti vivant <strong>des</strong> ruines<br />

encore fumantes de la prison de<br />

Naplouse où il était mis en garde<br />

à vue par l'Autorité palestinienne<br />

–apparemment pour le<br />

protéger- et que l'armée de Ehud<br />

Barak avait bombardée à coup<br />

de chasseurs F16.<br />

<strong>La</strong> troisième fois fut fatale.<br />

C'était le rendez-vous de Abou<br />

Hannoud avec une mort annoncée.<br />

Son assassinat ne mettra<br />

pas un terme aux attentats<br />

palestiniens d'auto-défense.<br />

Mieux, le Hamas se régénère et<br />

se multiplie à chaque meurtre<br />

ciblé de l'un de ses dirigeants.<br />

Le peuple de Naplouse qui a accompagné<br />

Abou Hannoud jusqu'à<br />

sa dernière demeure a juré<br />

de le venger.<br />

Sharon ne le sait que trop.<br />

Pourquoi alors perpétuer la violence<br />

sur cette terre promise aux<br />

drames à répétition depuis que<br />

les Anglais y ont installé “un<br />

foyer juif" il y a plus de cinquante<br />

ans? Tout simplement,<br />

parce que la paix constitue un<br />

danger mortel pour Israël.<br />

Meurtres Ciblés<br />

Ishak Rabbin, qui a pris le chemin<br />

inverse en croyant pouvoir<br />

imposer une solution pacifique<br />

à la classe politico-militaire israélienne,<br />

l'a payé de sa vie.<br />

Quant à son ex-compagnon,<br />

Simon Pérès, il fait désormais<br />

partie <strong>des</strong> meubles de Sharon,<br />

autrement il n'aurait pas raté<br />

une bonne dizaine d'occasions<br />

de démissionner. Devenu progressivement<br />

la voix de son<br />

maître, il a estimé que les liquidations<br />

ciblées étaient <strong>des</strong><br />

actes de “légitime défense".<br />

Le 3 décembre 2001, George W.<br />

Bush recevra, pour la deuxiè-<br />

me fois, Ariel Sharon à la<br />

Maison Blanche. Chaque réception<br />

de ce type est considérée,<br />

à juste titre d'ailleurs, par le criminel<br />

de guerre israélien comme<br />

un blanc seing délivré par<br />

ses principaux protecteurs. Le<br />

même Bush continue de refuser<br />

toute rencontre avec Yasser<br />

Arafat.<br />

En même temps, le nouveau<br />

président américain, tout auréolé<br />

de son “succès militaire"<br />

contre le pays le plus pauvre du<br />

monde, délègue une mission de<br />

paix au Proche-Orient, après<br />

avoir balbutié, du bout <strong>des</strong><br />

lèvres, quelques mots à propos<br />

d'un futur État Palestinien.<br />

<strong>Les</strong> Etats-Unis sont les patrons<br />

du monde, c'est un fait. Encore<br />

faut-il qu'ils mettent leur puissance<br />

au service d'une politique<br />

juste et acceptable par les<br />

Palestiniens et le monde arabomusulman.<br />

Il n'y a vraiment pas<br />

d'autre alternative.<br />

À moins que les Américains, par<br />

armée israélienne interposée,<br />

fassent bombarder Gaza et la<br />

Cisjordanie jusqu'à ce qu'elles<br />

ressemblent à Kaboul. On en aura<br />

alors fini avec tous les<br />

Palestiniens. Puisqu'ils sont tous<br />

terroristes.❏<br />

Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001- 15<br />

© Ph. AFP


<strong>La</strong> restructuration globale de <strong>La</strong> RAM arrive à point nommé. Un geste longtemps mûri<br />

par la RAM et le gouvernement pour éviter un atterrissage forcé à la compagnie aérienne<br />

et lui donner un nouveau souffle. En vertu de ce contrat programme, une augmentation du<br />

capital de la RAM pour un montant de 440 millions de dirhams, sur trois ans et un<br />

emprunt obligataire de 300 millions de dirhams sont prévus.<br />

Signature d’un contrat-programme triennal<br />

entre la RAM et le gouvernement<br />

Plan de sauvetage<br />

L’État a mis, enfin, la main à la<br />

poche pour renforcer l’assise financière<br />

de la Royal Air<br />

Maroc(RAM) et lui éviter un atterrissage<br />

forcé. Le contrat-programme triennal<br />

signé le 27 novembre entre le gouvernement<br />

marocain et la RAM vise, en effet,<br />

la restructuration globale, financière,<br />

commerciale et technique de la compagnie.<br />

Le gouvernement s’engage en<br />

vertu de cet accord, signé sous la présidence<br />

du premier ministre Abderrahmane<br />

Youssoufi, à souscrire à l’augmentation<br />

du capital de la RAM pour un montant<br />

de 440 millions de dirhams, sur trois ans,<br />

et à lui garantir un emprunt obligataire<br />

de 300 millions de dirhams. L’État confirmera,<br />

également, la garantie de substitution<br />

aux assureurs pour la couverture<br />

<strong>des</strong> risques à hauteur de 950 millions de<br />

dollars par événement sur la même période<br />

à compter du 24 octobre 2001.<br />

L’État s’engage, enfin, à apurer les 620<br />

millions de dirhams d’arriérés de l‘administration<br />

sur la période allant du début<br />

de décembre 2001 à janvier 2003 et<br />

à prendre les mesures nécessaires afin<br />

d’éviter la reconstitution de ces mêmes<br />

arriérés.<br />

Apurement<br />

Pour sa part, Mohamed Berrada, PDG de<br />

la RAM, connu pour ses qualités de gestionnaire<br />

expérimenté et de stratège fort<br />

averti, s’engage à améliorer la gouvernance<br />

de la compagnie nationale qui traverse,<br />

depuis les attentats du 11 septembre,<br />

une véritable zone de turbulence.<br />

Il fera tout pour redresser la barre<br />

d’une compagnie qui a affiché une baisse<br />

du chiffre d’affaires de 1,3 milliard de<br />

dirhams. Cette dégradation sérieuse <strong>des</strong><br />

comptes, notamment depuis l’an 2000,<br />

s’explique, selon M.Berrada, non seulement<br />

par la hausse <strong>des</strong> prix du pétrole et<br />

du dollar en même temps que la baisse<br />

de l’euro, mais aussi par une augmentation<br />

de plus de 40% de la masse salaria-<br />

• Mohamed Berrada, P-dg de la RAM.<br />

le, qui est passée de 1,2 milliard à 1,7<br />

milliard de dirhams entre 1996 et 2000,<br />

soit 26% du chiffre d’affaires et un sureffectif<br />

estimé à 600 personnes sur un<br />

total de 6300. Primes alléchantes pour<br />

<strong>des</strong> départs volontaires en sus.<br />

Depuis sa nomination, le PDG de la<br />

RAM, s’est attelé,en pilote adroit, à mettre<br />

la compagnie sur la bonne direction tout<br />

en multipliant les réunions avec les responsables<br />

du Ministère <strong>des</strong> Finances.<br />

Ministère dont il connaît bien les rouages.<br />

<strong>Les</strong> négociations avec le département de<br />

F. Oualalou ont finalement abouti à la<br />

mise en place d’une série de mesures dont<br />

le but n’est autre que celui de sauver la<br />

compagnie nationale. C’est dans ce but<br />

que le contrat-prograqmme prévoit non<br />

16 - Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001<br />

ÉCONOMIE<br />

seulement un recentrage de la RAM sur<br />

ses missions essentielles mais aussi une<br />

réactualisation de son programme d’investissement<br />

et une définition, sur le plan<br />

technique et financier, d’un certain<br />

nombre d’objectifs chiffrés assortis d’un<br />

calendrier précis pour les différent indicateurs<br />

de performance de la société.<br />

Objectif : rendre positif le résultat courant<br />

de la RAM à partir de l’année 2002-<br />

2003.<br />

Engagement<br />

Le même contrat, signé du côté du gouvernement<br />

par MM. Fathallah Oualalou<br />

et Ab<strong>des</strong>salam Znined, respectivement<br />

ministre de l’Économie, <strong>des</strong> Finances, de<br />

© Ph. MHI<br />

la Privatisation et du Tourisme et ministre<br />

<strong>des</strong> Transports et de la Marine marchande,<br />

et du côté de la RAM par son<br />

PDG, M. Berrada, prévoit également un<br />

comité de suivi chargé de la mise en<br />

œuvre <strong>des</strong> différents engagements et de<br />

l’évaluation <strong>des</strong> écarts éventuels <strong>des</strong> performances<br />

par rapport aux objectifs tracés.<br />

Ce contrat-programme ne vise pas<br />

seulement à surmonter les effets de la<br />

crise actuelle, mais également à créer le<br />

climat idoine pour garantir l’avenir de<br />

la compagnie sur <strong>des</strong> bases soli<strong>des</strong>, a<br />

souligné le premier ministre, lors de la cérémonie<br />

de signature.<br />

Équilibre<br />

Intervenant lors de cette cérémonie, A.<br />

Youssoufi a indiqué que ce contrat-programme<br />

témoigne de la volonté du gouvernement<br />

et de la RAM de garantir non<br />

seulement l’avenir de la compagnie nationale<br />

mais d’instaurer aussi <strong>des</strong> bases<br />

claires et transparentes, visant un équilibre<br />

<strong>des</strong> intérêts mutuels. Par ailleurs, le<br />

Premier ministre n’a pas manqué de préciser<br />

que le gouvernement ne peut qu’intervenir<br />

pour venir en aide à la RAM,<br />

touchée de plein fouet par la crise née <strong>des</strong><br />

événements du 11 septembre, pour lui<br />

permettre de se redresser et continuer à<br />

jouer pleinement son rôle dans le développement<br />

économique, social et technologique<br />

du pays et de consacrer son<br />

rayonnement à l’étranger.<br />

De son côté, M. Berrada considère que<br />

«Même si le droit de regard de l’État est<br />

légitime, il ne peut plus être omniprésent<br />

. Il ne devrait plus, notamment, imposer<br />

<strong>des</strong> lignes non rentables sans en<br />

supporter les pertes.», souligne t-il, dans<br />

la dernière livraison de Jeune Afrique<br />

L’Intelligent . Est-ce à dire que ce contratprogramme<br />

constitue une amorce dans la<br />

voie d’une révision <strong>des</strong> relations entre<br />

l’État et la RAM? Seul l’avenir nous<br />

le dira.<br />

Seddik Mouaffak


on cherche à<br />

atteindre les étoiles,<br />

“Quand<br />

on n’arrive peut-être<br />

pas à en attraper,<br />

mais on ne termine pas non plus<br />

avec de la boue dans les mains”.<br />

Cette devise aura été la lanterne<br />

du réseau Leo Burnett qui<br />

compte 92 agences de par le<br />

monde. Et aujourd’hui, c’est la<br />

filiale marocaine de ce groupe<br />

qui a été la première dans l’histoire<br />

de la publicité marocaine<br />

à atteindre les étoiles. Leo<br />

Burnett Maroc vient de remporter<br />

le prix “Mondial” au non<br />

moins Mondial de la publicité<br />

francophone devançant <strong>des</strong><br />

agences concurrentes de France,<br />

de la Belgique, du Canada, du<br />

Liban et de bien d’autres pays.<br />

Le prix Mondial lui a été décerné<br />

pour récompenser la qualité<br />

L’agence Leo Burnett Maroc primée<br />

<strong>La</strong> créativité qui paie<br />

de la série <strong>des</strong> spots publicitaires<br />

de la Fiat Siena, conçus et réalisés<br />

par Leo Burnett.<br />

Jamais le Mondial d’argent en<br />

catégorie Tv-Cinéma n’a été<br />

remporté par un spot marocain<br />

jusqu’à ce jour. Il aura fallu<br />

qu’une jeune entreprise, qui<br />

vient de souffler sa deuxième<br />

bougie, vienne administrer la<br />

preuve par quatre que l’exigence<br />

et le talent vont de pair. Si<br />

Leo Burnett Maroc a veillé à placer<br />

la barre très haut, c’est pour<br />

offrir à ses clients le meilleur<br />

d’eux-mêmes. L’idée reçue<br />

consistant à dire que pour communiquer<br />

avec les consommateurs<br />

marocains, “il fallait être<br />

didactique, très simple, voire<br />

simpliste” a ainsi été battue en<br />

brèche. <strong>La</strong> qualité de la réalisation,<br />

le concept et l’habillage de<br />

l’idée sont dignes <strong>des</strong> plus<br />

grands cabinets publicitaires.<br />

Pourtant le trait innovant qui a<br />

marqué ce spot n’aurait pu être<br />

possible sans l’ouverture d’esprit<br />

<strong>des</strong> dirigeants de Fiat Auto<br />

Maroc sous la houlette de Franco<br />

Ciranni.<br />

Innovation<br />

Selon Bernard Van Bever, président<br />

directeur général de Leo<br />

Burnett Casablanca, “si plus de<br />

clients étaient prêts, comme Fiat,<br />

à prendre <strong>des</strong> risques ou à faire<br />

confiance à leurs agences, nos<br />

murs et nos écrans seraient<br />

pleins de bonnes campagnes,<br />

créatives et touchantes, que les<br />

gens auraient envie de voir et de<br />

revoir”.Dressant un état <strong>des</strong> lieux<br />

de la publicité au Maroc, M. Van<br />

Bever estime que les talents existent<br />

et que certaines agences ont<br />

<strong>des</strong> standards plus élevées que la<br />

veille-garde publicitaire.<br />

Pourtant, il semble que les vendeurs<br />

de rêve n’aient pas de<br />

considération pour le public auquel<br />

ils s’adressent.<br />

<strong>Les</strong> campagnes sont souvent<br />

éducatives, didactiques, simplistes<br />

et souvent lassantes, déplore<br />

le président de Leo Burnett<br />

Maroc. L’agence Leo Burnett est<br />

née en août 1999 avec <strong>des</strong> capitaux<br />

de la maison-mère mais<br />

sous une autre dénomination<br />

Adcom. En même temps que la<br />

société Adcom media voyait le<br />

jour avec <strong>des</strong> capitaux de l’agence<br />

D’Arcy Worldwilde. C’est suite<br />

à la formation du groupe<br />

mondial B/com3, il a été décidé<br />

au début de 2001 de donner à<br />

ÉCONOMIE<br />

• Bernard Van Bever .<br />

Adcom le nom de Leo Burnett et<br />

à Adcom Media le nom de<br />

Stracom Media. Au bout de deux<br />

d’existence dans un marché très<br />

concurrentiel, l’agence Leo<br />

Burnett a pu occuper la place<br />

enviée d’agence la plus créative<br />

au Maroc. ❏<br />

A.D.A<br />

Maroc Hebdo International - N° 488- Du 30 nov. au 6 déc. 2001 -17<br />

© Ph: DR


© Ph: MHI<br />

ÉCONOMIE<br />

Handicapés Le ministère chargé<br />

de la Situation de la<br />

femme, de la<br />

Protection de la famille,<br />

de l'Enfance et<br />

de l'Insertion <strong>des</strong><br />

handicapés organise,<br />

• Nezha Chekrouni.<br />

les 4 et 5 décembre<br />

2001 à Rabat, <strong>des</strong><br />

journées d'étu<strong>des</strong> sur “le financement, à<br />

travers <strong>des</strong> micro-crédits, de projets au<br />

profit de personnes handicapées", au centre<br />

d'accueil et de conférences. Elles commémorent<br />

la journée mondiale <strong>des</strong> personnes<br />

handicapées et seront consacrées à la recherche<br />

<strong>des</strong> moyens de financement <strong>des</strong><br />

projets. <strong>La</strong> réactivation de l'auto-emploi<br />

au profit <strong>des</strong> personnes handicapées par<br />

le biais de petits projets répond aux recommandations<br />

<strong>des</strong> dernières assises nationales<br />

de l'emploi et aux orientations du<br />

bureau international du travail. A cette occasion,<br />

une convention de partenariat sera<br />

signée entre le ministère et l'association<br />

Bou Regreg portant sur l'octroi de microcrédits<br />

en faveur <strong>des</strong> handicapés dans la région<br />

de Rabat.<br />

Mauritanie-UE<br />

<strong>La</strong> Mauritanie et l'Union européenne ont<br />

signé, le 27 novembre 2001 à Nouakchott,<br />

une convention relative à une subvention<br />

d'un montant de 18.285.000 euros pour le<br />

financement du programme d'appui budgétaire<br />

au cadre stratégique de lutte contre<br />

la pauvreté.<br />

Ce programme vise à faciliter la mise en<br />

oeuvre du cadre stratégique de lutte contre<br />

la pauvreté pour la période 2001-2002 dans<br />

les domaines sociaux, améliorer la transparence<br />

et le suivi de l'exécution budgétaire<br />

et l'efficacité <strong>des</strong> dépenses publiques<br />

ayant trait au domaine social, indique un<br />

communiqué du ministère mauritanien <strong>des</strong><br />

Affaires économiques et du Développement.<br />

Il vise enfin à favoriser une approche de<br />

gestion <strong>des</strong> ressources publiques, basée sur<br />

les résultats <strong>des</strong> stratégies mises en œuvre<br />

dans le domaine social.<br />

Cuir<br />

Le ministre de l'Industrie, du Commerce, de<br />

l'Énergie et <strong>des</strong> Mines, Mustapha Mansouri,<br />

a expliqué que la décision de son département<br />

de soumettre les exportations du<br />

cuir à une autorisation administrative vise<br />

à garantir l'approvisionnement continu<br />

<strong>des</strong> industries du cuir en matières premières<br />

à l'instar d'autres pays concurrents comme<br />

la Tunisie, la Turquie, le Pakistan et le<br />

Brésil.<br />

M. Mansouri qui s'exprimait lors de la<br />

séance <strong>des</strong> questions orales à la chambre<br />

<strong>des</strong> conseillers, a indiqué que cette décision<br />

a été prise conformément aux dispositions<br />

de la loi relative au commerce extérieur et<br />

aux règlements de l’OMC pour faire face<br />

à la pénurie et permettre au secteur de rester<br />

compétitif sur le marché mondial.<br />

Primée au Maroc par les<br />

Trophées de l’Automobile<br />

2001, coorganisés par nos<br />

confrères marocains Auto<br />

News et Tomobile.net, Peugeot<br />

307 a été élue voiture de l'année<br />

2002. Ce qui réconforte<br />

le choix du jury de 20 journalistes<br />

marocains spécialisés<br />

au détriment de la Renault<br />

<strong>La</strong>guna II, la Peugeot 607, la<br />

Jaguar X-Type et l'Audi A4.<br />

Le coq chante, le jour se lève<br />

sur la marque au lion.<br />

Indéboulonnable<br />

Plus rien ne semble pouvoir<br />

barrer la route au constructeur<br />

français. Avec 286 points,<br />

la Peugeot 307 devance sa<br />

compatriote -et non moins<br />

concurrente- la Renault<br />

<strong>La</strong>guna avec 244 points au<br />

décompte final pour élire la<br />

voiture de l’an 2002, aux soins<br />

18 - Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001<br />

M2M group lance Magix 6.i<br />

Relations futuristes<br />

Meilleure solution unifiée<br />

de paiement<br />

électronique au<br />

Salon Cartes 2000 à Paris,<br />

l’EMV (ou Eurocard<br />

Mastercard Visa) se base sur<br />

la carte à puce comme moyen<br />

de paiement comprenant différentes<br />

applications en même<br />

temps. L’EMV en tant que norme<br />

internationale de spécification<br />

<strong>des</strong> cartes à puce doit<br />

être généralisé au niveau<br />

mondial en octobre 2002<br />

après remplacement <strong>des</strong> terminaux<br />

existants.<br />

Disponibilité<br />

<strong>Les</strong> cartes devraient, elles, être<br />

mises à niveau en 2005. Deux<br />

dates qui imposent à M2M<br />

d’anticiper ces échéances en<br />

offrant aux banques et aux<br />

financiers marocains <strong>des</strong> procédures<br />

de règlement généralisées<br />

qui répondent aux standards<br />

internationaux et permettent<br />

une sécurité, une disponibilité<br />

et une capacité de<br />

traitement supérieures.<br />

<strong>La</strong>ncée officiellement au salon<br />

Cartes 2001, la plate-forme<br />

Magix 6.1 Full EMV intègre<br />

et gère, de façon homogène<br />

et transparente, toutes les opérations<br />

de paiement électronique<br />

qu’elles soient nouvelles<br />

ou traditionnelles. Capable<br />

également de traiter le paiement<br />

transfrontalier, Magix<br />

6.i est capable de traiter plus<br />

de 100 transactions par seconde,<br />

soit un volume quotidien<br />

de 8 millions de transactions.<br />

En outre, cette plate-forme est<br />

capable d’éditer <strong>des</strong> cartes, de<br />

les avaliser, de piloter les automates<br />

de paiement, de procéder<br />

à la compensation national-international<br />

et le cas<br />

échéant d’aider à la prise de<br />

décisions.<br />

Collaboration<br />

L’adoption de ce système par<br />

la société de crédit Attijari<br />

Cetelem, filiale à 50 % de la<br />

BCM et à 50% de Cetelem<br />

France pour gérer la carte<br />

Alfaïz dénote à coup sûr de<br />

sa volonté d’être plus proche<br />

Peugeot 307 élue voiture de l’année 2002<br />

LA REINE DU MONDE EST LION<br />

de 55 confrères communautaires<br />

composant le jury.<br />

L’honneur français est sauf.<br />

<strong>Les</strong> suivantes immédiates: la<br />

Fiat Stilo avec 243 points sauve<br />

la mise chez le constructeur<br />

italien; l’autre française finaliste,<br />

la Citroën C5, confirme<br />

la suprématie de l’Hexagone<br />

dans la construction automobile;<br />

la Honda Civic, la Jaguar<br />

• Le staff de M2M autour de Redouan Bayed.<br />

de ses clients et de s’ouvrir<br />

sur de nouveaux horizons.<br />

Ainsi, l’application extranet<br />

“Vendeur” d’Attijari Cetelem<br />

a permis un traitement rapide<br />

<strong>des</strong> dossiers. Soucieuse de<br />

maintenir le même niveau de<br />

ses prestations, la société a<br />

choisi de créer un centre d’autorisation<br />

spécialement pour le<br />

traitement de la carte Alfaïz.<br />

<strong>La</strong>ncée en 1998, cette carte de<br />

crédit privative met dans les<br />

magasins Marjane à la disposition<br />

de son porteur un cré-<br />

• Peugeot 307 a fait l’unanimité chez les 55 journalistes du jury.<br />

X-Type et la Mini ont joué la<br />

finale. <strong>La</strong> reine de l’Europe<br />

tient <strong>des</strong> arguments mécaniques<br />

certains et statistiques<br />

fiables pour tenir la dragée<br />

haute. Mise sur le marché en<br />

Europe depuis seulement avril<br />

2001, la dernière-née de la<br />

marque a été produite à plus<br />

de 220.000 unités.<br />

Elle ne traversera les frontières<br />

© Ph: AFP<br />

dit revolving allant de 3.000<br />

à 50.000 dirhams. Le système<br />

d’information retenu par<br />

Attijari Cetelem pour traiter<br />

les opérations liées à cette carte<br />

n’est autre que Magix. Son<br />

architecture ouverte et paramétrable<br />

laissant de larges latitu<strong>des</strong><br />

pour de nouvelles<br />

fonctions, ou de nouveaux<br />

produits. <strong>La</strong> collaboration<br />

fructueuse de M2M et<br />

d’Attijari Cetelem a de beaux<br />

jours devant elle.❏<br />

A.D.A.<br />

européennes que cinq mois<br />

plus tard pour conquérir les<br />

marchés sudaméricain, asiatique,<br />

australien et africain.<br />

<strong>La</strong> version break, prévue courant<br />

2002, fera un tabac. Pour<br />

les fanas <strong>des</strong> voitures sportives,<br />

la version coupé-cabriolet<br />

est à l’avenant. Et de<br />

trois pour le constructeur français<br />

Peugeot. <strong>La</strong> Peugeot 307<br />

succède ainsi à ses sœurs aînées<br />

la 504 en 1996 et la 405<br />

en 1988.<br />

Gageons que chez SOPRIAM,<br />

l’on s’attèle déjà aux préparatifs<br />

pour fêter dignement ce<br />

sacre. Et dire que chez Peugeot<br />

l’on se satisfaisait déjà du titre<br />

de champion du monde <strong>des</strong><br />

rallyes grâce à la 206 remporté<br />

le week-end dernier. <strong>Les</strong><br />

Trophées de l’Automobile au<br />

Maroc ont gagné en crédibilité.<br />

Là-<strong>des</strong>sus aussi, l’honneur<br />

est partagé.❏ B.T.<br />

© Ph: DR


© Ph: DR<br />

Boissons gazeuses<br />

<strong>La</strong> société <strong>des</strong> brasseries du Maroc et<br />

la compagnie Coca-cola réaffirment<br />

leur volonté de renforcer leur partenariat<br />

sur les régions de Rabat et<br />

Casablanca; soit 40% du marché national<br />

<strong>des</strong> boissons gazeuses.<br />

Chaque partie conservant par ailleurs,<br />

la gestion de ses propres unités d'embouteillage.<br />

<strong>La</strong> société <strong>des</strong> Brasseries du Maroc qui<br />

gère à travers sa filiale SCBG les unités<br />

d'embouteillage de Rabat et<br />

Casablanca, et Coca-Cola Holding<br />

(CCH), filiale de Compagnie Coca-Cola<br />

gestionnaire <strong>des</strong> unités d'embouteillage<br />

de Fès et Marrakech avaient conclu<br />

en juillet 2000 un accord en vue d'un<br />

rapprochement de leurs activités.<br />

<strong>Les</strong> deux parties ont étudié l'intérêt<br />

d'un tel projet durant l'automne 2000<br />

et l'année 2001 pour arriver à la<br />

conclusion selon laquelle les conditions<br />

de développement du marché et<br />

de rentabilité <strong>des</strong> activités sur les territoires<br />

respectifs de SBM et de CCH ne<br />

permettaient pas de dégager <strong>des</strong> synergies<br />

suffisantes pour créer de la valeur<br />

ajoutée pour les actionnaires, les<br />

clients et les employés de chaque société.<br />

Elles ont donc d'un commun accord,<br />

décidé ne pas donner suite au projet<br />

envisagé en juillet 2000.<br />

Lydec-BMCE Bank<br />

En juin 2001,<br />

Lydec avait lancé<br />

un nouveau mode<br />

de paiement<br />

consistant à régler<br />

ses factures d’eau<br />

et d’électricité par<br />

• Guy Cannavy.<br />

ÉCONOMIE<br />

prélèvement automatique<br />

bancaire.<br />

Lydec élargit le paiement par prélèvement<br />

automatique bancaire à de nouveaux<br />

clients en signant une nouvelle<br />

convention-cadre avec la BMCE<br />

Bank.<br />

Grâce à cette convention-cadre, il suffira<br />

aux clients à Casablanca et<br />

Mohammedia de remplir le formulaire<br />

d’autorisation de prélèvement bancaire<br />

disponible auprès de l’ensemble<br />

<strong>des</strong> agences Lydec et BMCE Bank.<br />

Aujourd’hui, la clientèle pouvant bénéficier<br />

de ce nouveau service s’élargit.<br />

En vertu de cette convention, les<br />

clients de Lydec disposant d’un compte<br />

à la BMCE Bank pourront désormais<br />

régler leurs factures grâce au prélèvement<br />

automatique.<br />

En optant pour ce nouveau service, ils<br />

ne sont plus obligés de régler leurs<br />

factures en agence, les transactions<br />

deviennent automatiques, évitant les<br />

coupures inhérentes aux retards de<br />

paiement, la clientèle entreprise gagne<br />

en simplicité dans la gestion de ses<br />

charges.<br />

e suis particulièrement heu-<br />

“Jreux de célébrer avec vous<br />

le trophée qui a été décerné à LG<br />

Electronics Morocco et qui récompense<br />

les efforts fournis en<br />

matière de relations publiques”.<br />

K.J. Song est un homme comblé.<br />

En effet, en accueillant la<br />

deuxième Conférence marketing<br />

régionale LG Electronics<br />

à Marrakech au Maroc du 11 au<br />

13 novembre 2001 juste après<br />

la Thaïlande, le directeur général<br />

de LG Electronics<br />

Morocco avait mis toutes les<br />

chances de son côté; d’autant<br />

plus que <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> préalables<br />

<strong>des</strong>tinées à tester LG<br />

Electronics Morocco sur le plan<br />

<strong>des</strong> relations publiques étaient<br />

ménées quelque temps avant.<br />

Comment LG Electronics<br />

20 - Maroc Hebdo International - N° 488- Du 30 nov. au 6 déc. 2001<br />

Charaf est résolument engagée dans la recherche et le développement.<br />

Preuve: Une formule adaptée à la culture <strong>des</strong> céréales dans les<br />

Doukkala mise au point par ses chercheurs et ceux de l’IAV Hassan<br />

II de Rabat, en partenariat avec la Banque Mondiale.<br />

Charaf Corporation, distributeurs d’engrais au Maroc<br />

Vers l’autonomie alimentaire<br />

Charaf a choisi son camp.<br />

L’un <strong>des</strong> leaders de la distribution<br />

d’engrais les plus<br />

performants au Maroc, s’investit<br />

pleinement dans les<br />

Doukkala. Pour ce faire, Charaf<br />

Corporation a mis en place toute<br />

une structure: une plate-forme<br />

de conditionnement, programmes<br />

de recherche et développement,<br />

contrat de livraison<br />

avec la Cosumar, son principal<br />

client... Sans aucun doute, c’est<br />

la mise en service de sa nouvelle<br />

plate-forme de conditionnement<br />

et de stockage d’engrais<br />

à Jorf <strong>La</strong>sfar qui a remis Charaf<br />

sur la rampe de l’actualité. En<br />

témoigne le voyage de presse<br />

organisé le 14 décembre 2001 à<br />

cette occasion dans les<br />

Doukkala.<br />

Approvisionnement<br />

Construite sur six hectares, dotée<br />

d’une capacité de conditionnement<br />

de 2000 tonnes par<br />

jour, et d’une capacité de stockage<br />

de 15.000 tonnes d’engrais<br />

• Amine Kandil explicant les vertus de son engrais à un agriculteur.<br />

en vrac et de 150.000 tonnes en<br />

sacs, la plate-forme est <strong>des</strong>tinée<br />

à approvisionner l’important<br />

marché <strong>des</strong> Doukkala, une <strong>des</strong><br />

plus riches régions agricoles du<br />

Royaume. Cette mise en service<br />

coïncide avec l’obtention du<br />

plus important marché de fourniture<br />

d’engrais du Maroc, celui<br />

de la Cosumar. <strong>Les</strong> 20.000<br />

tonnes d’engrais, dont la livrai-<br />

Morocco a été nominée pour ses<br />

performances en matière de relations<br />

publiques? Selon M. Song<br />

“les critères d'octroi du trophée<br />

récompensant les performances<br />

en relations publiques reposent<br />

sur une étude de marché menée<br />

en août 2001 sur Casablanca,<br />

Marrakech et Fès”.<br />

Résultats. Cette étude a démontré<br />

une extraordinaire progression<br />

de l'image de marque de LG<br />

Electronics Morocco dont “le taux<br />

a été multiplié par 6 en une année”.<br />

Une performance que le directeur<br />

général de LG Electronics<br />

Morocco attribue aussi à son cabinet<br />

conseil en relations publiques,<br />

Publics. “Cette progression<br />

est le fruit de plusieurs campagnes<br />

de communication et <strong>des</strong><br />

événements que LG Electronics<br />

son sera achevée au début de<br />

l’année 2002, sont <strong>des</strong>tinées aux<br />

cultures de betteraves à sucre<br />

qui approvisionneront à partir<br />

du mois de mai 2002, les deux<br />

usines de production de sucre<br />

de la Cosumar à Sidi Bennour et<br />

Khémis Zemamra. Ce contrat<br />

fait de Charaf, déjà fortement<br />

présente dans les Doukkala, le<br />

leader <strong>des</strong> engrais dans cette ré-<br />

Morocco a organisées dans les<br />

domaines de la musique, du sport,<br />

du social”, Pour donner un sens<br />

à cet événement Publics a tenu<br />

à le célébrer autour d’un ftour, le<br />

20 novembre 2001 au Méridien<br />

Royal Mansour Casablanca. Plus<br />

que ce trophée , LG Elctronics<br />

gion. Cette progression régionale<br />

est à l’image de l’ensemble<br />

du pays. Née en 1993, Charaf<br />

est une société du secteur de la<br />

distribution <strong>des</strong> engrais. Elle détient<br />

aujourd’hui 20 % du marché<br />

national <strong>des</strong> engrais, et plus<br />

de 30 % <strong>des</strong> importations du<br />

secteur. Son chiffre d’affaires est<br />

passé de 6 millions de dirhams<br />

en 1995 à 176 millions en 2000.<br />

ette année, il devrait dépasser<br />

200 millions de dirhams. Ces résultats<br />

ont été atteints en dépit<br />

de conditions difficiles, puisque<br />

le Royaume a connu trois années<br />

de sécheresse entre1998 et<br />

2000. Pendant ces mêmes années,<br />

le chiffre d’affaires de<br />

Charaf a progressé de plus de<br />

40% en moyenne sur les trois<br />

dernières années. “<strong>La</strong> sécheresse<br />

ne doit pas être vécue comme<br />

un obstacle irrémédiable au<br />

développement”, explique Amine<br />

Kandil, administrateur directeur<br />

général de Charaf. Une importante<br />

partie de la production<br />

agricole se fait avec l’appoint de<br />

l’irrigation.❏ B.T.<br />

LG Electronics Morocco récompensée pour ses efforts en relations publiques<br />

UNE AFFAIRE DE TEAM SPIRIT<br />

© Ph:DR<br />

• LG Electronics Morocco récompensée.<br />

Morocco a été reconnue par le<br />

siège régional de LG Electronics<br />

à Dubaï, en tant que filiale la<br />

plus active, enregistrant la plus<br />

forte et la plus rapide progression<br />

en termes de vente et de pénétration<br />

du marché. Ça mérite<br />

un ftour.❏ B.T.<br />

© Ph:DR


ÉCONOMIE<br />

Des étu<strong>des</strong> scientifiques récentes ont mis en relief le degré de vulnérabilité<br />

de l’économie marocaine face aux impacts de la fréquence et intensité<br />

<strong>des</strong> sécheresses d’ici 2020.<br />

Nous sommes à la fin de<br />

la saison automnale et<br />

la pluie n’est pas encore<br />

au rendez-vous. <strong>La</strong> météo ne<br />

semble pas annoncer <strong>des</strong> jours<br />

meilleurs. Certes, après les dernières<br />

pluies, le niveau <strong>des</strong> barrages<br />

a augmenté. Est ce suffisant?<br />

Rien n’est moins sûr. <strong>Les</strong><br />

agriculteurs sont inquiets. Le<br />

spectre de la sécheresse pèse encore<br />

une fois de tout son poids<br />

sur nos campagnes.<br />

On ne le répétera pas assez, la<br />

sécheresse est de plus en plus<br />

chronique. Des étu<strong>des</strong> scientifiques<br />

récentes comme celle préparée<br />

pour le compte du<br />

Ministère de l’Environnement,<br />

dans le cadre de la présentation<br />

de la première communication<br />

nationale présentée par le Maroc<br />

à la septième Conférence <strong>des</strong><br />

Nations Unies sur les<br />

Changements Climatiques qui a<br />

eu lieu à Marrakech, par une<br />

équipe de chercheurs universitaires<br />

a mis en relief le degré de<br />

vulnérabilité de l’économie marocaine<br />

face aux impacts de la<br />

fréquence et intensité <strong>des</strong> sécheresses<br />

d’ici 2020.<br />

Dérèglement<br />

Prédictions pour la campagne agricole 2001-2002<br />

Le spectre de la sécheresse<br />

En effet l’étude de vulnérabilité/adaptation<br />

effectuée par<br />

Jamal Alibou, Zoubir Bouazza<br />

et Mohamed Sinan de l’Ecole<br />

Hassania <strong>des</strong> Travaux Publics,<br />

de Seddik Mouaffak de la<br />

Faculté de Droit et <strong>des</strong> Sciences<br />

Economiques de Casablanca et<br />

de Mohamed Jalil du bureau<br />

d’étu<strong>des</strong> Hydraumet, a notamment<br />

constaté, sur la base de<br />

scénarios climatiques, non seulement<br />

à une tendance à la réduction<br />

moyenne du volume annuel<br />

<strong>des</strong> précipitations mais aussi<br />

à une baisse moyenne et générale<br />

<strong>des</strong> ressources en eau d’ici<br />

2020.<br />

<strong>Les</strong> conséquences de cette baisse<br />

et du dérèglement <strong>des</strong> précipitations<br />

seraient, entre autres,<br />

une réduction de la capacité <strong>des</strong><br />

barrages,une réduction <strong>des</strong> rendements<br />

<strong>des</strong> céréales ainsi qu’un<br />

accroissement <strong>des</strong> besoins en<br />

eau <strong>des</strong> cultures irriguées. Selon<br />

les auteurs de cette étude, les<br />

impacts négatifs <strong>des</strong> changements<br />

climatiques pourront,<br />

néanmoins, être atténués si <strong>des</strong><br />

programmes d’adaptation sont<br />

mis en en œuvre dans les brefs<br />

délais,notamment dans les secteurs<br />

les plus vulnérables comme<br />

ceux de l’eau et de l’agriculture.<br />

Désengagement<br />

Certes, les efforts fournis par le<br />

ministère de Bouamer<br />

Taghouane, Ministre de<br />

l’Equipement et <strong>des</strong> Travaux<br />

Publics, en matière de construction<br />

et d’aménagement <strong>des</strong> barrages<br />

et par le ministère d<br />

‘Ismail Alaoui, Ministre de<br />

l’Agriculture, du Développement<br />

Rural et <strong>des</strong> Pèches Maritimes,<br />

en matière de renforcement du<br />

dispositif d’aide et d’allègement<br />

<strong>des</strong> dettes <strong>des</strong> exploitants agricoles<br />

ne sont pas négligeables.<br />

Mais ils restent insuffisants pour<br />

faire face aux défis du monde<br />

rural d’ici l’an 2020.<br />

Une politique conséquente de<br />

développement rural reste tributaire<br />

d’un développement<br />

agricole dynamique et soutenu<br />

. Politique qui prend notamment<br />

en compte la maîtrise de l’aléa<br />

climatique et une meilleure valorisation<br />

de la ressource en<br />

eau.Or, les stratégies traditionnelles<br />

de résistance à l’aléa climatique<br />

fondées sur la complémentarité<br />

entre activités, entre<br />

terroirs et parfois entre régions<br />

ont été gravement compromises<br />

par la difficulté croissante d’accès<br />

à une ressource inégalement<br />

répartie.<br />

Sur un autre plan, l’aléa climatique<br />

conditionne à la fois la situation<br />

<strong>des</strong> exploitants agricoles<br />

et celle de l’emploi rural . <strong>Les</strong><br />

stratégies de résistance à l’aléa,<br />

parties intégrantes d’une poli-<br />

tique de développement rural,<br />

devraient être dominées par la<br />

recherche de la réduction <strong>des</strong><br />

risques plutôt que de leur compensation<br />

par un régime d’assurance<br />

ou d’assistance conjoncturelle.<br />

Par ailleurs, on ne peut<br />

pas ignorer les efforts consentis<br />

par les pouvoirs publics en matière<br />

de mise en valeur <strong>des</strong> périmètres<br />

irrigués. Efforts qui se<br />

sont traduits par une progression<br />

spectaculaire de la production<br />

<strong>des</strong> zones irriguées.<br />

Mais, les auteurs du document<br />

de référence de la “stratégie<br />

2020 de développement rural”<br />

publié en 1999 par le Ministère<br />

de l’Agriculture, du<br />

Développement Rural et <strong>des</strong><br />

Pèches Maritimes ont constaté<br />

“qu’au cours <strong>des</strong> années 80, l’option<br />

de mise en valeur dirigée<br />

n’était plus tenable dans le cadre<br />

d’une économie de marché et<br />

d’un désengagement de l’Etat<br />

imposés par l’ajustement structurel”.<br />

De nouvelles options doivent<br />

être prises en considération, impliquant<br />

notamment, selon le<br />

même document “la réorgani-<br />

sation <strong>des</strong> Offices Régionaux de<br />

Mise en Valeur Agricole(ORM-<br />

VA) en fonction d’une nouvelle<br />

mission centrée sur la gestion<br />

de l’eau et <strong>des</strong> aménagements”<br />

et “une responsabilisation accrue<br />

<strong>des</strong> usagers dans le domaine<br />

de l’entretien <strong>des</strong> réseaux<br />

et la gestion directe de leur exploitation<br />

par la libéralisation<br />

<strong>des</strong> assolements, la constitution<br />

<strong>des</strong> associations d’usagers et l’incitation<br />

à l’économie de l’eau<br />

sous tendue par une politique<br />

améliorée de la tarification”.❏<br />

Seddik Mouaffak<br />

Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001 - 21


ÉCONOMIE<br />

Banane<br />

<strong>La</strong> capitale du Gharb accueille du 4<br />

au 10 décembre prochain la troisième<br />

édition de la Semaine nationale de la<br />

banane. Organisée par l'Association<br />

<strong>des</strong> producteurs de bananes du Maroc<br />

(APROBA) en collaboration avec la<br />

Chambre d'agriculture de la ville, cette<br />

manifestation constituera un forum<br />

où tous les producteurs pourront tisser<br />

<strong>des</strong> liens avec leurs homologues<br />

d’autres régions et écouter les avis<br />

<strong>des</strong> consommateurs sur la qualité du<br />

produit. Plusieurs conférences<br />

émailleront cette manifestation sur<br />

<strong>des</strong> thèmes scientifiques et socio-économiques.<br />

Consolidation<br />

Corsair, le groupe touristique et<br />

d'aviation va augmenter ses vols à<br />

<strong>des</strong>tination du Maroc, en collaboration<br />

avec la RAM. C’est en tout cas ce<br />

qu’a affirmé Lucien Meudec, président<br />

du conseil de surveillance du<br />

groupe " Nouvelles frontières ". Ce<br />

renforcement a pour but de promouvoir<br />

le produit touristique marocain.<br />

M. Meudec a par ailleurs déclaré que<br />

Nouvelles frontières va continuer à<br />

intensifier les opérations d'acquisition<br />

d'établissements hôteliers au Maroc,<br />

notamment à Marrakech et à Agadir.<br />

Table ronde<br />

L’institut multidisciplinaire d’étu<strong>des</strong><br />

et de recherches (IMER) organise le<br />

vendredi 7 décembre 2001, à partir de<br />

20 heures, une table ronde sur le thème<br />

“L’économie marocaine dans le<br />

nouveau contexte mondial”. <strong>La</strong> rencontre<br />

se déroulera au siège de la<br />

Chambre de commerce et d’industrie<br />

et <strong>des</strong> services de Casablanca.<br />

Coopération<br />

Le ministre de l’Équipement,<br />

Bouamor Taghouan a reçu le lundi 26<br />

novembre au siège de son département,<br />

l’ambassadeur de Mauritanie à<br />

Rabat, Mohamed Fadel Ouled Dah.<br />

<strong>Les</strong> deux parties ont prospecté les<br />

possibilités de renforcer les liens de<br />

coopération. M. Taghouan a exprimé<br />

la disposition de son département à<br />

dynamiser les différents domaines de<br />

cette coopération. Le projet routier<br />

Nouakchout-Nouadibou est d’ailleurs<br />

une incarnation de cette coopération<br />

et de la complémentarité dans le<br />

cadre de l’UMA. Pour sa part, l’ambassadeur<br />

de Mauritanie a exprimé<br />

son souhait de voir évoluer cette coopération<br />

dans différents secteurs et<br />

particulièrement celui de l’équipement.<br />

Il est à signaler que cette coopération<br />

a trait essentiellement aux<br />

secteurs routiers et portuaires.<br />

22 - Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001<br />

<strong>Les</strong> <strong>Marocains</strong> triment pour deux choses, manger et dormir<br />

sous un toit. <strong>Les</strong> résultats de l’enquête nationale sur le<br />

niveau de vie <strong>des</strong> ménages publiés par la Direction de la<br />

Statistique consacrent un retour en arrière.<br />

Enquête nationale sur le niveau de vie <strong>des</strong> ménages<br />

Dépenses de subsistance<br />

Près de 27,2% <strong>des</strong> <strong>Marocains</strong><br />

étaient pauvres en 1998<br />

contre 13,1% en 1991. <strong>Les</strong><br />

rangs <strong>des</strong> démunis ont été “renforcés”<br />

par une croissance de<br />

58% de la pauvreté. Alors si les<br />

dépenses <strong>des</strong> ménages baissent<br />

en termes réels de 2% entre ces<br />

deux pério<strong>des</strong>, c’est un juste<br />

retour de manivelle.<br />

Si la hiérarchie <strong>des</strong> postes du<br />

budget <strong>des</strong> ménages n’a pas<br />

changé, on constate néanmoins<br />

une tendance à la diminution<br />

<strong>des</strong> dépenses alimentaires dans<br />

le budget <strong>des</strong> ménages pour<br />

s’établir à 43,1% en 1998<br />

contre 45,5% en 1991. Cette<br />

première composante du budget<br />

<strong>des</strong> <strong>Marocains</strong> est talonnée<br />

par les dépenses de logement,<br />

charges comprises. Ce poste<br />

commence à peser lourd<br />

puisque sa part est passée de<br />

17,4% en 1991 à 21,4% en<br />

1998. Dans son dernier bulletin<br />

d'information Repères statistiques,<br />

la Direction de la<br />

Statistique, estime que la structure<br />

<strong>des</strong> dépenses est à relier<br />

avec le lieu de résidence. En<br />

gros, on serait en face de trois<br />

scenarii. Primo, les ménages<br />

résidant dans les villas ne<br />

consacrent que 29,6% de leur<br />

budget à l’alimentation et la<br />

plus grande part est <strong>des</strong>tinée<br />

L<br />

’agriculture a plombé les<br />

résultats de l’économie nationale.<br />

C’est un fait mais estce<br />

le seul?<br />

En fait, la réponse est nuancée.<br />

<strong>La</strong> campagne agricole 1999-<br />

2000 a été l’une <strong>des</strong> plus désastreuses<br />

que le Maroc ait jamais<br />

connues. <strong>La</strong> croissance<br />

négative du PIB agricole de<br />

16,2% est sans équivoque.<br />

Pour autant, il y a lieu de s’arrêter<br />

sur le faible taux de croissance<br />

du PIB non agricole car<br />

il cache bien <strong>des</strong> boulets de<br />

• <strong>Les</strong> dépenses alimentaires dévorent le budget <strong>des</strong> <strong>Marocains</strong>.<br />

vers les transports, les communications,<br />

les loisirs, l’enseignement<br />

… Secundo, les ménages<br />

occupant un appartement<br />

dans un immeuble alloue,<br />

elle, une part non négligeable<br />

de son budget à l’habillement.<br />

Paupérisation<br />

Tertio, les ménages habitant<br />

une “chambre dans un établissement”,<br />

“baraque et habitat<br />

sommaire” et “autres” se distinguent<br />

par leur très faible dépense<br />

annuelle moyenne et par<br />

une grande part accordée à<br />

l'alimentation (plus de 45%).<br />

De façon plus détaillée, les fa-<br />

canon. En effet, si les secteurs<br />

<strong>des</strong> services, du transport, de<br />

la communication et <strong>des</strong> BTP<br />

ont tiré leur épingle du jeu, il<br />

n’en est pas de même pour le<br />

secteur <strong>des</strong> mines et de l’énergie<br />

qui ont accusé <strong>des</strong> baisses<br />

respectives de 2,2% et de 1%.<br />

<strong>La</strong> faible croissance de la<br />

consommation intérieure peut<br />

dans une certaine mesure expliquer<br />

le mauvais comportement<br />

de certains secteurs mais<br />

pas tous. Son léger soubresaut<br />

de 3,7% est dû en grande par-<br />

milles marocaines réservent<br />

24,5% de leurs budget alimentaires<br />

à l’achat de vian<strong>des</strong><br />

rouges et blanches, 19,4% aux<br />

céréales et aux produits à base<br />

de céréales,14,4% à <strong>des</strong> produits<br />

comme les poissons, les<br />

légumes, le sucre, le “thé, café<br />

et plantes aromatiques et 7,2%<br />

aux corps gras.<br />

En règle générale, le citadin<br />

préfère consommer <strong>des</strong> produits<br />

riches en protéines d’origine<br />

animale. Il leur a consacré<br />

36,5% en 1998 contre 29%<br />

en 1991. Par ailleurs, les indicateurs<br />

sur la santé sont en nette<br />

amélioration. <strong>La</strong> densité médicale<br />

n’est plus que de 2.372<br />

tie à l’augmentation et à la demande<br />

<strong>des</strong> ménages résidents<br />

(4,2%) et de l’administration<br />

(2,3%).<br />

Pour ce qui est de la Formation<br />

brute du capital fixe, une évolution<br />

pâlotte de l’ordre de<br />

3,8% est à relever, grâce au<br />

dynamisme <strong>des</strong> Travaux publics<br />

dont l’activité a crû de<br />

23,7%.<br />

En croissance de 49%, le défi<br />

extérieur est de l’ordre de 22,2<br />

milliards de dirhams et a causé<br />

une baisse de 4 points du<br />

personnes par médecin, contre<br />

2.933 en 1994. Toutefois, on<br />

constate un fléchissement du<br />

nombre de lits pour 100.000<br />

habitants et qui est passé de<br />

101,3 en 1994 à 89,5 en l’an<br />

2000. Il convient en même<br />

temps de souligner l’accroissement<br />

du pourcentage de la vaccination<br />

<strong>des</strong> enfants âgés de 12<br />

à 23 mois et qui avoisine les<br />

91% en 1998 contre 75,7% en<br />

1994.<br />

Pour plus de la moitié urbaine,<br />

la population marocaine est<br />

passée de 25,93 millions de personnes<br />

en 1994 à 28,7 en 2000<br />

en dépit de la baisse l’indice<br />

synthétique de 0,3 point depuis<br />

le recensement de 1994.<br />

Cette urbanisation rapide<br />

(55,2%) s’explique par la combinaison<br />

de l’accroissement de<br />

la population et par l’exode rural.<br />

En 1991, le seuil de la pauvreté<br />

avait été estimé à 2.725<br />

dirhams en milieu urbain et en<br />

1998 à 3.922 dirhams. Peutêtre<br />

que notre système <strong>des</strong> salaires<br />

est à revoir. Dans tel cas,<br />

les citoyens auront un meilleur<br />

pouvoir d’achat, les entreprises<br />

trouveront un meilleur marché<br />

et la croissance sera peut-être<br />

au rendez-vous.❏<br />

A.D.A<br />

<strong>Les</strong> agrégats nationaux au titre de l’exercice 2000<br />

AUGMENTATION DU DÉFICIT DE 49%<br />

© Ph: MHI<br />

taux de couverture. Le solde<br />

négatif de 52,02 milliards de<br />

dirhams de la balance commerciale<br />

aurait pu être plus<br />

pesant si les transferts <strong>des</strong> MRE<br />

n’étaient pas venus à la rescousse.Il<br />

est à relever que les<br />

secteurs non agricoles ont<br />

contribué pour 86,5% dans le<br />

revenu global de l’économie<br />

nationale, le reste étant généré<br />

par l’agriculture. Serait-il<br />

temps de penser à une autre<br />

division du travail?❏<br />

A.D.A.


Le Viagra est en vente chez nous depuis Mai 1998. Le Maroc est le deuxième pays après<br />

les Etats-Unis où ce stimulant sexuel a été mis sur le marché. Plus de trois ans après<br />

l'irruption fracassante de la pilule sexuelle miracle, pour faire le point, nous avons<br />

de nouveau rencontré le Docteur Aziz Smirès, sexologue et andrologue. Le 27 décembre<br />

2001, à Ouarzazate, on connaîtra les premières évaluations<br />

de l’efficacité du Viagra au Maroc par <strong>des</strong> spécialistes.<br />

• Maroc hebdo International: Le traitement<br />

de certaines dysfonctions érectiles<br />

par le Viagra a été une révolution<br />

thérapeutique, où en sommes nous plus<br />

de 3 ans après son apparition?<br />

- Dr Aziz Smirès: 10 années avant le<br />

Sildenafil ou Viagra, lorsque les injections<br />

intra-caverneuses ont été mises à<br />

la disposition du monde médical, les<br />

choses étaient passées presque inaperçues,<br />

bien qu'elles aient prouvé leur efficacité<br />

à donner rigidité au pénis au<br />

moment <strong>des</strong> rapports <strong>sexuels</strong>. Mais la<br />

mise sur le marché du Viagra a pris une<br />

dimension excessive.<br />

On a assisté à une espèce de révolution<br />

sexuelle mondiale. Le Viagra était le sujet<br />

de toutes les conversations. <strong>Les</strong> médias<br />

ont amplifié le phénomène. Un tabou<br />

était tombé, celui de la dysfonction<br />

érectile encore appelée à l’époque “impuissance”.<br />

Bien que ce tabou ne soit pas<br />

tout à fait mort car on peut parler de<br />

sexualité sans être malade et se taire<br />

alors qu'on a problème.<br />

• MHI: L'efficacité du Viagra est-elle<br />

mise en doute? Où est le problème,<br />

concrètement?<br />

- Dr Aziz Smirès: Non, le Viagra est efficace,<br />

3 fois sur 4 pour les causes psychologiques<br />

et 2 fois sur 4 pour les causes<br />

organiques. Cela, nous l'avons su très<br />

vite. Le problème réside dans le fait que<br />

les injections intra-caverneuses étaient<br />

du ressort <strong>des</strong> spécialistes seulement,<br />

alors que le Viagra allait devenir une<br />

prescription à la portée de tous les médecins.<br />

Alors qu'on ne savait pas encore<br />

comment les choses allaient tourner. On<br />

en sait toujours très peu sur les effets<br />

secondaires du Viagra.<br />

Un exemple, on peut imaginer qu'après<br />

24 - Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001<br />

SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

Entretien avec le Docteur Aziz Smirès, andrologue<br />

<strong>Les</strong> <strong>troubles</strong> <strong>sexuels</strong><br />

chez les <strong>Marocains</strong><br />

16% <strong>des</strong> hommes<br />

de plus de 40 ans<br />

présentent une dysfonction<br />

érectile, quelle qu’en<br />

soit l’origine. Mais cette<br />

affection touche<br />

également beaucoup<br />

d’hommes de moins<br />

de 40 ans, de moins<br />

de 30 ans, voire<br />

de moins de 20 ans.<br />

• Dr Aziz Smirès.<br />

certaines crises cardiaques, la prise antérieure<br />

de Viagra peut ne pas être évoquée.<br />

En 3 ans et demi, nous avons vécu<br />

au jour le jour ce changement d'attitude<br />

que le Viagra a opéré.<br />

C'est le recul qu’on a maintenant qui<br />

nous permet d’analyser cette évolution.<br />

• MHI: Quelles conclusions en avezvous<br />

tirées?<br />

- Dr Aziz Smirès: Nous savions que le<br />

Viagra faisait beaucoup d’heureux, mais<br />

d’autres patients avaient beaucoup moins<br />

de chance, pourtant, le Viagra n’y était<br />

pour rien.<br />

Propos recueillis par Amale Samiei<br />

C'est en fait la prise en charge, insuffisante<br />

ou inadéquate <strong>des</strong> patients, qui a<br />

conduit à <strong>des</strong> échecs, et même parfois à<br />

<strong>des</strong> dépressions sévères. Presque tout patient<br />

sujet à <strong>des</strong> <strong>troubles</strong> <strong>sexuels</strong> était<br />

étiqueté porteur de dysfonction sexuelle.<br />

On a rangé sous cette “pathologie"<br />

tous les <strong>troubles</strong> de la fonction érotique,<br />

les <strong>troubles</strong> de la libido, de l’orgasme, de<br />

l’éjaculation, sans oublier les <strong>troubles</strong><br />

de l’identité et du comportement <strong>sexuels</strong>.<br />

Il arrive souvent que <strong>des</strong> patients soient<br />

complètement démolis sexuellement et<br />

psychologiquement.<br />

• MHI: Dans quelle mesure doit-on<br />

alors réviser les premières évaluations<br />

faites sur le Viagra?<br />

- Dr Aziz Smirès: Le Viagra a eu le mérite<br />

de pousser <strong>des</strong> hommes à consulter<br />

plus souvent. Ce qui nous a permis de<br />

prendre conscience d’un fait: les dysfonctions<br />

érectiles ne sont pas le premier<br />

motif de consultation en andrologie.<br />

On s'aperçoit un peu partout dans<br />

le monde, que ce sont les <strong>troubles</strong> de<br />

l’éjaculation et les <strong>troubles</strong> du désir qui<br />

représentent le premier motif de consultation.<br />

• MHI: Pouvez-vous préciser votre<br />

idée?<br />

- Dr Aziz Smirès: Pour être plus précis,<br />

le problème de l’éjaculation prématurée<br />

touche <strong>des</strong> hommes relativement jeunes<br />

et la baisse de la libido (baisse du désir<br />

de faire l'amour) est plus fréquente chez<br />

les hommes plus âgés. Il suffit de s'en référer<br />

aux statistiques: 16% <strong>des</strong> hommes<br />

de plus de 40 ans présentent une dysfonction<br />

érectile, quelle qu’en soit l’origine.<br />

Mais cette affection touche également<br />

beaucoup d’hommes de moins de


40 ans, de moins de 30 ans, voire de<br />

moins de 20 ans.<br />

• MHI: <strong>Les</strong> jeunes de cet âge sont-ils<br />

nombreux à consulter?<br />

- Dr Aziz Smirès: <strong>Les</strong> jeunes ne consultent<br />

pas beaucoup, pour <strong>des</strong> raisons culturelles<br />

et ils manquent de moyens, aussi.<br />

Souvent, ils souffrent en silence.<br />

• MHI: Quel changement d'approche<br />

cela induit-il?<br />

- Dr Aziz Smirès: L’érection est un<br />

concept strictement individuel, chaque<br />

homme a son érection, chaque couple a<br />

son érection. Il n'y a pas de traitement<br />

standard. Chaque patient est un cas particulier.<br />

Le profil psychologique du patient<br />

et du couple doit absolument être<br />

pris en compte. Le Viagra ne réconcilie<br />

pas les couples en conflit. Aucun médicament<br />

ne peut le faire. <strong>La</strong> prise en<br />

charge psychologique d’une dysfonction<br />

érectile est différente selon que la<br />

cause soit organique ou psychologique.<br />

• MHI: Comment cerner la maladie?<br />

- Dr Aziz Smirès: Il faut que le patient<br />

soit suivi par son médecin, un vrai suivi<br />

médical. Des explorations poussées<br />

sont parfois nécessaires. L'enregistrement<br />

de la fonction érectile nocturne, la rigidimétrie,<br />

n'est pas rentrée dans les<br />

mœurs, elle peut être très utile en particulier<br />

chez les patients jeunes.<br />

Malheureusement, cette rigidimétrie n’a<br />

de valeur que si nous constatons <strong>des</strong> “pério<strong>des</strong><br />

nocturnes” de rigidité pénienne<br />

satisfaisante. Cela permet très souvent<br />

de mettre le doigt sur la nature psychogène<br />

de l'affectation. <strong>Les</strong> dysfonctions<br />

érectiles psychogènes sont encore fréquentes.<br />

Mais elles sont malheureusement,<br />

parfois, sans origine précise.<br />

D'autre part, un certain nombre de médicaments<br />

d’utilisation courante ou proposés<br />

dans <strong>des</strong> situations tout à fait banales,<br />

peuvent perturber la sexualité de<br />

l’homme, et de la femme.<br />

• MHI: Alors quel traitement peut guérir<br />

cette affection perturbante?<br />

- Dr Aziz Smirès: Le traitement est<br />

complexe. L’abord le malade est impossible<br />

à standardiser, mais en plus la<br />

capacité à cerner son profil psychologique<br />

est souvent difficile. Le problème<br />

n’est pas le choix de tel ou tel produit,<br />

d’ailleurs l’effet placebo est bien connu<br />

dans ce domaine. De mauvaises habitu<strong>des</strong><br />

s’installent, la prise en charge de<br />

la dysfonction érectile se retrouve très<br />

souvent réduite à sa plus simple expression:<br />

consultation expéditive et<br />

prescription de produits strictement palliatifs.<br />

<strong>Les</strong> causes du mal ne sont pas<br />

attaquées.<br />

• MHI: <strong>La</strong> disparition <strong>des</strong> <strong>troubles</strong> de<br />

l'érection n'est-elle pas un but en soi?<br />

<strong>Les</strong> moyens médicaux sont-ils<br />

utilisés à vie?<br />

- Dr Aziz Smirès: L’érection médicalement<br />

assistée, même réussie, déstabilise,<br />

la confiance qu’elle fait naître initialement<br />

peut être graduellement ressentie<br />

comme un leurre: “Je ne suis pas<br />

un homme puisque j'use de moyens artificiels<br />

pour avoir une vie amoureuse”.<br />

Survient alors le problème de sevrage.<br />

Le fait que l’accoutumance soit psychologique<br />

n'arrange rien.<br />

SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

• MHI: <strong>La</strong> médecine a-t-elle baissé les<br />

bras pour les cas de dysfonctions que<br />

le Viagra ne soigne pas?<br />

- Dr Aziz Smirès: Le problème n’est<br />

pas uniquement médical. <strong>La</strong> société n’est<br />

pas encore prête. Tout le monde a été<br />

pris de court, sans même la possibilité<br />

d'effectuer un suivi et un contrôle, adapté<br />

à chaque type de société.<br />

Cette médicalisation a fait, encore plus,<br />

prendre conscience de la fragilité de la<br />

nature humaine, masculine surtout. Un<br />

jour la sexualité féminine se retrouvera<br />

à son tour médicalisée.<br />

On ne sait pas sur quoi cela pourrait<br />

déboucher.<br />

• MHI: <strong>La</strong> médecine serait-elle en train<br />

de reculer à cause de la prise de<br />

conscience qui a suivi l'effet Viagra?<br />

- Dr Aziz Smirès: Non. Il faut reconnaître<br />

que nous avons effectué <strong>des</strong> progrès<br />

extraordinaires, d'autres sont à venir,<br />

dans le domaine de la pharmacologie<br />

à visée sexuelle, notamment.<br />

Mais la médecine de la sexualité est une<br />

arme à double tranchant.<br />

Ce qu'il faut surtout c'est éviter de prescrire<br />

<strong>des</strong> traitements à la légère, le<br />

Viagra n'est pas une panacée universelle.<br />

Quand on le délivre à mauvais escient,<br />

l'échec de la thérapie est fatale, il<br />

peut ruiner <strong>des</strong> vies.❏<br />

Etude chiffrée de l’impact du diabète sur la sexualité<br />

Le Pr. Tahiri et d'autres médecins ont<br />

effectué une étude avec la collaboration<br />

du <strong>La</strong>boratoire pharmaceutique<br />

Pfizer sur la dysfonction érectile et le<br />

diabète. Nous en donnons les gran<strong>des</strong><br />

lignes. Cette étude, la première du genre,<br />

a été réalisée, à l'échelle nationale auprès<br />

de tous les médecins endocrinologues/diabétologues.<br />

<strong>La</strong> population d'étude était constituée de<br />

55.7 % de sujets ayant un âge compris<br />

entre 41 et 50 ans et 26.4% avaient un<br />

âge compris entre 61 et 70 ans.<br />

En ce qui concerne l'état de santé <strong>des</strong><br />

patients: Sur 2006 réponses, 77.9 % <strong>des</strong><br />

patients évalués avaient un diabète de<br />

type non insulino-dépendant et 22.1 %<br />

un diabète de type insulino-dépendant.<br />

En ce qui concerne la prévalence de la<br />

dysfonction érectile: Sur 2038 patients<br />

évalués, la prévalence totale de la dysfonction<br />

érectile chez les patients diabétiques<br />

était de 84.3 % avec un degré<br />

de sévérité faible (20.1 %), modérée<br />

(38.6%) et sévère (25.6 %).<br />

Par ailleurs, plusieurs étu<strong>des</strong> ont montré<br />

que la dysfonction érectile apparaissait<br />

à un âge très jeune chez le sujet<br />

diabétique.<br />

Dans le cas, de cette étude, les résul-<br />

UN MAUVAIS COUPLE<br />

tats ont montré que la prévalence de la<br />

dysfonction érectile en fonction de l'âge<br />

était de 71% pour les patients d'âge inférieur<br />

à 35 ans, de 72% pour la tranche<br />

d'âge allant de 35 à 50 ans, de 87 %<br />

pour la tranche d'âge 51-60 ans et de<br />

91% pour la tranche 61 ans et plus.<br />

Concernant la consultation et le traitement<br />

reçu pour dysfonction érectile, sur<br />

1976 réponses, 47.0 % <strong>des</strong> patients ont<br />

rapporté qu'ils avaient consulté antérieurement<br />

pour dysfonction érectile<br />

dont 45 % avaient consulté le médecin<br />

de famille, 19% l'endocrinologue et<br />

16.6% l'urologue.<br />

Sévérité<br />

Sur 1707 réponses, 69.7 % <strong>des</strong> patients<br />

ont déclaré avoir reçu un traitement<br />

pour <strong>des</strong> problèmes relatifs à la dysfonction<br />

érectile. En ce qui concerne le<br />

type de traitement reçu, sur 1190 réponses<br />

: 57.7% ont déclaré qu'ils étaient<br />

sous traitement oral (Viagra), 13.2%<br />

avaient reçu <strong>des</strong> injections intra-caverneuses<br />

et 29.1% ont déclaré qu'ils<br />

avaient pris principalement <strong>des</strong> vitamines,<br />

<strong>des</strong> plantes médicinales et <strong>des</strong><br />

androgènes. Aucun patient n'avait su-<br />

© Ph. MHI<br />

bi d'intervention chirurgicale pour pose<br />

de prothèse (implant pénien).<br />

En ce qui concerne les facteurs associés<br />

à la dysfonction érectile: <strong>Les</strong> résultats<br />

ont montré une association statistiquement<br />

significative entre d'une<br />

part, la dysfonction érectile et d'autre<br />

part, le statut marital et le niveau d'instruction.<br />

Comparés aux célibataires, les sujets<br />

mariés semblaient présenter 2,02 fois<br />

plus de risque d'avoir un dysfonctionnement<br />

érectile, les divorcés 3,87 fois<br />

plus de risque et les veufs 4,80 fois plus<br />

de risque.<br />

<strong>La</strong> dysfonction érectile ne semblait pas<br />

être liée significativement au type du<br />

diabète. Par contre, l'association était<br />

hautement significative entre la dysfonction<br />

érectile et l'ancienneté du diabète.<br />

<strong>Les</strong> résultats ont, par ailleurs, montré<br />

une association hautement significative<br />

entre la dysfonction érectile et l'hypertension<br />

artérielle, les cardiopathies,<br />

la dépression, la chirurgie pelvienne,<br />

l'adénome de prostate et la prise médicamenteuse<br />

pour ces pathologies associées.❏<br />

B.T.<br />

Maroc Hebdo International - N° 448 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001- 25


Une affaire de gourou<br />

traîné en justice par une<br />

haute personnalité qui<br />

tient le gotha rbati en haleine.<br />

Le vice-président de la Nostra<br />

Vita qui se fait éjecter de la direction<br />

du laboratoire de la gendarmerie<br />

royale à Rabat.<br />

Histoire de sexe par ci, histoire<br />

de fric par là, ou de manipulation<br />

encore, les histoires de<br />

sectes ne défrayent pas encore<br />

la chronique locale, mais leur<br />

présence est déjà là, imperceptible<br />

certes mais néanmoins palpable.<br />

L’histoire de Karim est<br />

assez symptomatique <strong>des</strong> milieux<br />

où opèrent généralement<br />

les sectes au Maroc. Il est “fils<br />

de bonne famille”. A quarante<br />

ans, il n’a pas de boulot mais<br />

son papa en a assez pour deux.<br />

Résultat, il n’a pas besoin de<br />

bosser. Et même s’il le voulait,<br />

son passage par les séances de<br />

méditation ont profondément<br />

atteint son équilibre psychique.<br />

Personnage déroutant, il passe<br />

son temps entre son appartement<br />

et le café en bas. De son<br />

passage dans <strong>La</strong> Méditation<br />

transcendentale, il a gardé <strong>des</strong><br />

blessures inguérissables.<br />

Convivialité<br />

SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

Même si les sectes restent peu influentes chez nous, il n’en demeure<br />

pas moins que leur présence se renforce. Des gourous, il y en a aussi.<br />

Reste à savoir comment gérer cet état de fait.<br />

<strong>Les</strong> sectes de plus en plus présentes au Maroc<br />

Cette difficulté à retrouver une<br />

vie normale, ce désespoir<br />

constant, cette tendance naturelle<br />

au suicide, ce passage obligé<br />

chez le psychothérapeute<br />

sont autant de séquelles de ce<br />

passage par l’une <strong>des</strong> sectes qui<br />

ont produit le plus de victimes<br />

en Europe et aux Etats-Unis.<br />

Ceux qui le connaissent savent<br />

qu’il en a tellement bavé qu’il<br />

ne s’en sortira pas. <strong>La</strong> fréquentation<br />

de la secte l’a amené à<br />

s’isoler de ses amis, de ses voisins,<br />

de sa famille. Suivant le<br />

schéma classique, coupé de ses<br />

repères, il était devenu psychologiquement<br />

fragile. Il maudit<br />

cet après-midi d’automne de<br />

<strong>La</strong> <strong>des</strong>cente aux enfers<br />

1985 où il a assisté à cette<br />

conférence à l’hôtel Casablanca.<br />

De ces jeunes Belges venus vanter<br />

les prouesses de la<br />

Méditation Transcendentale en<br />

Europe et aux Etats-Unis : “le<br />

but de la vie est l’expansion du<br />

bonheur, de la vie. Tous les méditateurs<br />

heureux seront un jour<br />

les leaders du monde et<br />

Maharashi a dit que nous venons<br />

d’entrer dans un âge nouveau,<br />

l’âge de l’aube de l’illumination".<br />

Pas mo<strong>des</strong>te pour un<br />

sou, le gourou ne propose pas<br />

moins à ses adeptes que l’accès<br />

au “paradis sur terre".<br />

Solitude<br />

Sur le site de la secte, il précise<br />

son idéologie avec un simplisme<br />

d’une débilité déconcertante:<br />

“nous avons dû mettre<br />

en place un programme pour<br />

améliorer la société tout entière,<br />

le monde entier. Le<br />

“Paradis", tout le monde sait<br />

que c'est quelque chose de bon.<br />

J'ai donc créé cette expression<br />

“Paradis sur Terre", pour apporter<br />

dans le monde entier tout<br />

ce qui peut être bon. Si un grand<br />

nombre de personnes commencent<br />

à pratiquer la technique,<br />

cela entraîne une amélioration<br />

pour toute la société et contribue<br />

à amener le “Paradis sur<br />

Terre". Même si la ficelle est<br />

trop grosse, on prévient les futurs<br />

gogos que les deux premières<br />

conférences sont libres<br />

et gratuites. Comme la personne<br />

qui désire apprendre la<br />

Méditation Transcendentale doit<br />

obligatoirement suivre les<br />

étapes de 3 à 7, les modalités<br />

pratiques et le coût sont mentionnés<br />

dès la conférence d'introduction.<br />

<strong>La</strong> <strong>des</strong>cente aux enfers<br />

commence toujours après<br />

une longue période de convivialité.<br />

Des instants de bonheur<br />

où votre argent n’est pas sollicité,<br />

où vos biens vous appar-<br />

26 - Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001<br />

<strong>Les</strong> adeptes de la<br />

Méditation<br />

transcendentale existent<br />

au Maroc. Mais pas en<br />

grand nombre.<br />

Karim, un ancien<br />

adepte<br />

de la secte, maudit<br />

cet après-midi<br />

d’automne de 1985<br />

où il a assisté à cette<br />

conférence à l’hôtel<br />

Casablanca. De ces<br />

jeunes Belges venus vanter<br />

les prouesses de la<br />

méditation<br />

Transcendentale en<br />

Europe et aux<br />

Etats-Unis<br />

tiennent toujours. Pour mettre<br />

les pieds dans le purgatoire, il<br />

faut montrer patte blanche.<br />

L’inscription au stage de la<br />

Méditation transcendantale se<br />

paye cash, rubis sur l’ongle. Le<br />

paradis artificiel vaut bien<br />

quelques sacrifices pécuniaires.<br />

• Maharishi le gourou de la Méditation transcendentale.<br />

L'aveuglement, l'endoctrinement<br />

et l'obéissance viennent<br />

après. Le processus de séduction<br />

et d'emprise sectaire (de la<br />

communication persuasive à<br />

l'engagement, de l'isolation à<br />

la mise en dépendance) est toujours<br />

le même. Karim est d’au-<br />

tant plus fragile qu’il fait partie<br />

de ces personnes en difficultés<br />

non matérielles qui sont<br />

en quête de nouvelles formes<br />

de religiosité ou qui cherchent<br />

le chemin pour échapper à la<br />

solitude.<br />

<strong>Les</strong> sectes prétendent être la<br />

© Ph. DR<br />

© Ph. DR


synthèse et le parachèvement<br />

de toutes les religions, l'accomplissement<br />

de toutes les<br />

prophéties, le summum de<br />

toutes les philosophies. <strong>Les</strong><br />

gourous aiment l’argent liquide,<br />

ce qui leur permet d'échapper<br />

au fisc et de passer aisément<br />

les frontières.<br />

Le principe de base <strong>des</strong> sectes<br />

est que tout homme peut accéder<br />

à la bouddhéité (illumination,<br />

paix intérieure) sans<br />

être obligatoirement religieux.<br />

Pour la Soka Gakkaï par<br />

exemple, Il suffit d'avoir une<br />

dévotion exclusive pour le<br />

Sûtra du Lotus (texte apocalyptique<br />

institué après la mort<br />

de Bouddha), exprimée par la<br />

pratique de récitation de formules<br />

puisées dans le répertoire<br />

bouddhiste au mieux et dans<br />

l’imagination délirante <strong>des</strong><br />

gourous au pire. Et toujours les<br />

sempiternelles pratiques religieuses<br />

à réciter matin et soir,<br />

pendant une heure minimum,<br />

récitations collectives, travaux<br />

imposés pour empêcher de penser<br />

sans oublier les fameux<br />

témoignages publics de<br />

guérison.<br />

Discrétion<br />

Autre philosophie particulièrement<br />

séduisante, le droit au<br />

bonheur est immédiat pour<br />

tous. Une religion qui ne l’assure<br />

pas est fausse et doit être,<br />

impérativement, détruite.<br />

Au Maroc plus qu’ailleurs, pour<br />

le recrutement, pas de publicité<br />

tapageuse, ni tract ni affiche,<br />

pas de conférence, le “bouche<br />

à oreille" reste le meilleur garant<br />

du secret; discrètes et efficaces,<br />

les sectes tissent leur<br />

toile dans certains milieux privilégiés<br />

ciblant plus particulièrement<br />

<strong>des</strong> femmes bourgeoises<br />

désœuvrées ou jeunes<br />

<strong>des</strong> quartiers huppés lassés<br />

d’une vie trop dorée et qui<br />

cherchent à combattre l’ennui<br />

à n’importe quel prix.<br />

L’engouement pour les salles<br />

de yoga, zen et autres pratiques<br />

extrême-orientales a aidé ces<br />

sectes à recruter dans la discrétion<br />

la plus totale.<br />

Dans un pays où il n’est pas de<br />

bon ton de se proclamer zen<br />

ou bouddhiste, il est également<br />

encore plus difficile de faire<br />

état de ses déboires avec ces<br />

sectes.<br />

On a souvent du mal à croire<br />

que <strong>des</strong> êtres humains brillants,<br />

au niveau intellectuel supérieur<br />

puissent tomber dans les griffes<br />

d’une secte. Ce ne sont pourtant<br />

pas toutes les promesses<br />

quant à un avenir meilleur qui<br />

sont les meilleurs atouts de la<br />

manipulation. Il y a d’abord la<br />

notion d’élection qui séduit le<br />

plus les adeptes selon la formule<br />

consacrée d’ “il y a beaucoup<br />

d'appelés, mais peu<br />

d'élus".<br />

Satisfaction<br />

Par ailleurs l’utilisation de certaines<br />

métho<strong>des</strong> affaiblit sans<br />

aucun doute l'aptitude analytique,<br />

le pouvoir décisionnel et<br />

la clarté de compréhension de<br />

tout un chacun. Pour cela, il<br />

suffit de l'empêcher de dormir,<br />

de satisfaire complètement certains<br />

besoins naturels primaires,<br />

bref ne pas lui laisser<br />

le temps de réfléchir en lui<br />

• Maroc-Hebdo International:<br />

Existe-t-il <strong>des</strong> sectes au Maroc?<br />

- Ben Rochd Er Rachid : Oui. Mais<br />

elles sont plutôt liées aux communautés<br />

occidentales vivant ici, si<br />

bien que pour nous, afin de différencier<br />

les sectes <strong>des</strong> jamâat islamistes<br />

locales, on peut estimer que<br />

les sectes sont <strong>des</strong> groupes plus ou<br />

moins religieux importés. On peut<br />

les classer en deux familles : les<br />

sectes d’obédience judéo-chrétiennes<br />

(Franc-maçonnerie, Rosecroix,<br />

les Témoins de Jéhovah...) et<br />

les groupes extrême-orientaux tels<br />

que <strong>La</strong> Méditation transcendentale<br />

ou le groupe japonais Soka<br />

Gakkaï.<br />

• Maroc-Hebdo International : <strong>Les</strong><br />

sectes n’ont pas pignon sur rue et<br />

ne font apparemment pas d’actions<br />

promotionnelles. Comment<br />

sont-elles organisées et surtout<br />

comment font-elles pour recruter?<br />

- Ben Rochd Er Rachid : En dehors<br />

du groupe d’origine hindoue <strong>La</strong><br />

Méditation transcendentale qui organisait<br />

dans les années 80 <strong>des</strong> conférences en public,<br />

les sectes restent très discrètes. Cette<br />

discrétion est avant tout inhérente à une<br />

certaine culture du secret. Il faut préciser<br />

qu’il s’agit de groupes ne rassemblant généralement<br />

pas plus d’une vingtaine de personnes<br />

dont au moins la moitié n’est pas<br />

marocaine. Ce sont les relations qu’entretiennent<br />

ces sectes avec leurs bases en<br />

Europe, en Amérique ou en Asie qui font leur<br />

raison d’être. <strong>Les</strong> adeptes font donc partie<br />

imposant <strong>des</strong> horaires de travail<br />

élevés, <strong>des</strong> exercices prenants,<br />

<strong>des</strong> récitations de mantras qui<br />

n’en finissent pas. L’ interdiction<br />

de sortir pendant les<br />

prières même en cas de besoin<br />

urgent est une exigence commune<br />

chez <strong>des</strong> sectes comme<br />

Moon, la Scientologie,<br />

Khrishna, la Nouvelle Acropole<br />

ou la Méditation Transcendentale<br />

pour ne citer que<br />

celles-là.<br />

Il est pourtant difficile de se<br />

faire une idée précise autant<br />

sur le nombre de sectes qui<br />

opèrent au Maroc que sur le<br />

nombre d’adeptes qui suivent<br />

plus ou moins régulièrement<br />

leurs pratiques.<br />

D’autant plus qu’il est difficile<br />

de cerner <strong>des</strong> associations qui<br />

changent souvent d’adresse et<br />

de domiciliation. L’exemple de<br />

SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

l’association culturelle Al<br />

Wahda qui est en réalité une<br />

loge maçonnique particulièrement<br />

active durant les années<br />

80 est assez significatif.<br />

Soutien<br />

Dans son temple situé au 6 rue<br />

<strong>La</strong>moricière à Casablanca, la<br />

loge maçonnique tenait <strong>des</strong> réunions<br />

secrètes tous les mercredis<br />

à partir de 21 heures<br />

dans un décor et <strong>des</strong> tenues<br />

précises avec les gants blancs<br />

de rigueur. Fréquentée par <strong>des</strong><br />

personnalités politiques et économiques,<br />

la loge avait dû plier<br />

bagage sans laisser d’adresse<br />

après le suicide dans <strong>des</strong> conditions<br />

louches de son secrétaire<br />

général. On sait qu’en<br />

Europe, pour leurrer leur public,<br />

les sectes ont créé <strong>des</strong> as-<br />

Entretien avec Ben Rochd Er Rachid<br />

“J’AI ÉTÉ VICTIME DES SECTES”<br />

• Ben Rochd Er Rachid.<br />

de la classe aisée, occidentalisée et intellectuelle,<br />

soit une minorité très restreinte où tout<br />

le monde se côtoie dans les mêmes endroits<br />

et fréquente les mêmes lieux (salles de yoga,<br />

de danse, de gymnastique, clubs ou associations<br />

culturelles). C’est justement à cause<br />

de leur ouverture et de la permissivité de<br />

leur clientèle à la mystique que les sectes y<br />

trouvent un terrain idéal pour leur recrutement.<br />

<strong>La</strong> plupart du temps le contact direct<br />

suffit amplement pour le recrutement.<br />

<strong>Les</strong> réunions se déroulent souvent dans <strong>des</strong><br />

villas avec <strong>des</strong> pratiques, un cérémonial, <strong>des</strong><br />

© Ph. MHI<br />

sociations par région. Chez<br />

nous, on n’en est pas encore<br />

là, mais il se trouvera toujours<br />

un maître en herbe pour se porter<br />

candidat à la direction quitte<br />

à offrir sa villa ou sa salle de<br />

sport pour cela. <strong>Les</strong> organisations<br />

plus ou moins présentes<br />

sont la Scientologie, les<br />

Témoins de Jéhovah, la Soka<br />

Gakkaï sans oublier les loges<br />

maçonniques.<br />

<strong>Les</strong> temples de fortune sont discrets<br />

et les heures de réunion<br />

sont bien choisies et ce qui est<br />

sûr, c’est qu’il est pratiquement<br />

impossible de faire parler ceux<br />

qui s’en sortent parce qu’ils restent<br />

marqués au fer rouge par<br />

cette <strong>des</strong>cente aux enfers.<br />

L’octroi de soutiens privés ou<br />

officiels et le silence <strong>des</strong> médias<br />

font le reste. ❏<br />

Abellatif El Azizi<br />

conventions et <strong>des</strong> discours propres<br />

à chaque groupe, bien que les traits<br />

communs entre sectes sont plus<br />

nombreux que les différences. Pour<br />

les sectes de mo<strong>des</strong>te importance,<br />

ces réunions auxquelles il faut ajouter<br />

les contacts avec les membres<br />

d’outre mer, suffisent en attendant<br />

“l’ère du triomphe de l’intégrale<br />

mystique". Quant aux sectes plus<br />

significatives comme la Soka<br />

Gakkaï, elles se présentent à l’extérieur<br />

sous forme d’associations culturelles,<br />

ce qui constitue une bonne<br />

façade légale. <strong>La</strong> puissante secte<br />

américaine les Témoins de<br />

Jéhovah utilise plutôt les publications<br />

(livres, brochures, revue... )<br />

gratuites et à grande diffusion pour<br />

s’implanter dans tous les pays du<br />

monde.<br />

• Maroc-Hebdo international : <strong>Les</strong><br />

sectes au Maroc sont-elles dange-<br />

reuses ?<br />

- Ben Rochd Er Rachid : Au niveau<br />

de chaque individu, je pense que<br />

oui. Je connais plusieurs jeunes hommes<br />

qui, cédant au discours “new age" de la secte<br />

<strong>La</strong> Méditation transcendentale, ont été<br />

irrémédiablement déséquilibrés psychologiquement<br />

et socialement. Cela dit, il ne<br />

faut pas exagérer le danger <strong>des</strong> sectes au<br />

Maroc, d’abord parce que leur présence est<br />

négligeable et que le Maroc n’est pas un<br />

terrain fertile pour elles: la pauvreté et l’impact<br />

de l’Islam ne leur laissent qu’une marge<br />

d’influence minimale. ❏<br />

Propos recueillis par<br />

Abdellatif El Azizi<br />

Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001 - 27


SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

<strong>La</strong> Ligue casablancaise pour la Santé mentale a été créée en 1979 avec deux<br />

objectifs: sensibilisation de toutes les parties concernées par la maladie mentale et<br />

l'amélioration matérielle <strong>des</strong> conditions de soins et d’accueil <strong>des</strong> mala<strong>des</strong> mentaux<br />

à Casablanca. Elle organise sa 23ème Journée annuelle le 7 décembre.<br />

<strong>La</strong> 23ème Journée annuelle de la Ligue casablancaise de la Santé mentale<br />

<strong>La</strong> psychiatrie marocaine a<br />

fait <strong>des</strong> pas-de-géant, depuis<br />

le temps <strong>des</strong> grands<br />

anciens. <strong>La</strong> Ligue casablancaise<br />

de la Santé mentale, fondée en<br />

1979 par le Pr Driss Moussaoui,<br />

président actuel, elle, en est à sa<br />

23ème Journée annuelle. <strong>La</strong><br />

Journée de cette année se tiendra<br />

à la Faculté de médecine de<br />

Casablanca, le vendredi 7 décembre,<br />

sous le thème “<strong>Les</strong> mala<strong>des</strong><br />

mentaux: non à l'exclusion,<br />

oui aux soins et à la réhabilitation”.<br />

Une tâche de titans.<br />

C'est grâce à la Ligue, aux bienfaiteurs,<br />

à l'État que le Centre a<br />

pu sortir du délabrement. En<br />

1982, la construction <strong>des</strong> services<br />

ouvert, protégé et du service<br />

<strong>des</strong> urgences a permis à la<br />

psychiatrie marocaine d'avoir<br />

un plus de moyens pour ses ambitions.<br />

Mais ce n'est pas fini.<br />

Persévérance<br />

À la tête du CPU, de 1979 à<br />

2001, le Pr Driss Moussaoui, l'un<br />

<strong>des</strong> psychiatres les plus connus<br />

du Maroc, aura définitivement<br />

marqué le Centre. Avant de partir<br />

pour une année sabbatique,<br />

Driss Moussaoui aura laissé un<br />

hôpital moderne, civilisé et gérable.<br />

Nous sommes bien loin<br />

du pavillon 36, isolé, déprécié,<br />

ghettoïsé et surtout pratiquement<br />

sans efficacité thérapeutique.<br />

Le Pr. Mekki Touhami a<br />

pris le relais.<br />

Le Pr Nadia Kadiri qui enseigne<br />

la psychiatrie, à la Faculté de<br />

médecine de Casablanca, dirige<br />

le pavillon ouvert. Une femme<br />

toujours affairée, pressée, qui va<br />

droit au but quand on l'aborde,<br />

surtout quand elle va au pas de<br />

charge. L'hôpital n'est pas une<br />

piscine avec transatlantiques<br />

pour se relaxer.<br />

Et le manque d'infrastructures,<br />

de personnel, de matériel, de médicaments<br />

freinera encore le dé-<br />

Éradiquer les tabous<br />

veloppement du CPU. Pour travailler<br />

au CPU, régler mille problèmes<br />

chaque jour, il faut être<br />

solide, persévérant, patient, capable<br />

de faire le maximum avec<br />

le minimum, et peut-être croire<br />

un peu aux miracles. <strong>La</strong><br />

construction du CPU en 1982<br />

en était un.<br />

Écoute<br />

<strong>La</strong> médecine marocaine moderne,<br />

dès l'origine, avait reconnu<br />

aux mala<strong>des</strong> mentaux, ceux<br />

qu'on appelait les fous, le statut<br />

de malade comme les autres.<br />

Mais il faut reconnaître que c'est<br />

un long travail, une tâche de<br />

longue haleine qu'il faut toujours<br />

recommencer. <strong>La</strong> société<br />

marocaine conserve <strong>des</strong> tabous,<br />

<strong>des</strong> préjugés et l'indifférence et<br />

la gêne financière compliquent<br />

la situation.<br />

Le groupe Idmaj, une association,<br />

est née, il y a un an. Avec<br />

la bénédiction de l'Association<br />

mondiale de la psychiatrie. Le<br />

programme d'Idmaj est un programme<br />

de combat, le groupe a<br />

décidé de s'attaquer à la discrimination<br />

et la stigmatisation <strong>des</strong><br />

personnes souffrant de maladies<br />

lour<strong>des</strong>, la schizophrénie, essentiellement.<br />

Le groupe Idmaj rassemble les<br />

familles <strong>des</strong> mala<strong>des</strong>, le personnel<br />

de la Santé, <strong>des</strong> laboratoires<br />

pharmaceutiques et d'autres associations.<br />

Le défi? Une enquête sur le terrain<br />

pour savoir si la discrimination<br />

est plus forte que dans<br />

d'autres pays.<br />

Quel peut être l'impact de cette<br />

discrimination sur les mala<strong>des</strong><br />

et leurs familles? Le malade peut<br />

être rejeté, sa famille rogne ses<br />

droits et la fragilité de la famille<br />

débouche parfois sur <strong>des</strong><br />

abandons de mala<strong>des</strong>. Le père,<br />

la mère, la fratrie, il y a toujours<br />

quelqu'un qui craque. Mainte-<br />

28- Maroc Hebdo International - N° 488- Du 30 nov. au 6 déc. 2001<br />

• Professeur Nadia Kadiri.<br />

nant que la psychiatrie a décidé<br />

de marcher résolument vers<br />

une prise en charge, <strong>des</strong> soins<br />

et un accueil, plus complets pour<br />

les mala<strong>des</strong>, on se retrouve devant<br />

un autre problème. Celuilà<br />

est structurel. En effet, il n'y<br />

a pas de structure sanitaire indépendante<br />

entre l'hôpital et la<br />

famille.<br />

Marabouts<br />

Parfois ni le malade ni sa famille<br />

ne sont prêts au retour à<br />

la maison. Ailleurs, le changement<br />

est graduel, de l'hôpital à<br />

la prise en charge par <strong>des</strong> services<br />

sociaux, où l'écoute est<br />

possible comme le soutien au<br />

malade dans cette transition<br />

presque toujours douloureuse.<br />

<strong>Les</strong> Associations rejoignent la<br />

bataille, Chourouk et El Oumnia,<br />

qui se consacrent aux mala<strong>des</strong><br />

mentaux, spécifiquement, mais<br />

aussi Bayti et d'autres associations<br />

qui se battent sur d'autres<br />

© Ph. DR<br />

fronts. Idmaj attend de la 23ème<br />

Journée annuelle qu'elle permette<br />

de faire avancer la prise de<br />

conscience <strong>des</strong> personnes<br />

concernées par la psychiatrie<br />

pour qu'il n'y ait plus de stigmatisation<br />

de la maladie mentale,<br />

alerter sur les médications<br />

traditionnelles et les visites de<br />

marabouts, comme Bouya Omar<br />

et enfin se lancer dans une action<br />

quotidienne pour améliorer<br />

la qualité de la vie <strong>des</strong> mala<strong>des</strong>.<br />

Bien sûr, l'hôpital manque<br />

de médicaments, la recherche<br />

n'est pas facile et il faut aussi<br />

assumer la mission d'enseignement.<br />

<strong>La</strong> bataille quotidienne continue,<br />

ceux qui la mènent ne<br />

connaissent pas de répit. Mais<br />

ils croient en ce qu'ils font.❏<br />

OUI JE M’ABONNE À<br />

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Maroc Hebdo International<br />

Direction Marketing & Développement<br />

4, Rue <strong>des</strong> Flamants Riviera - Tél.: 23.81.76 - Fax : 98.31.46<br />

http: //www.maroc-hebdo.press.ma


SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

Settat et Basri, un lieu et un nom indissociables et qui resteront à jamais unis. Il<br />

fut un temps où la capitale de la Chaouia était la Mecque du gotha de la société<br />

marocaine. On y affluait en masse pour avoir la bénédiction du maître <strong>des</strong> lieux,<br />

l’ex-super puissant ministre d’Etat à l’Intérieur. Aujourd’hui, Settat est délaissée<br />

et boudée.Voyage au cœur d’une ville orpheline.<br />

Qu’est devenue Settat après l’éclipse de Driss Basri?<br />

Crépuscule d’une cité “impériale”<br />

“Le lendemain,<br />

en route<br />

vers le Nord, je<br />

m’endors dans la voi-<br />

ture et, à mon réveil nous traversons<br />

un majestueux boulevard,<br />

bordé d’arbres et de nouveaux<br />

immeubles, grands et<br />

massifs –“Ah! nous sommes déjà<br />

à Casa, dis-je” - Non, pas du<br />

tout, me répond-on, nous<br />

sommes dans le centre de Settat,<br />

mais “ce qui n’était il y a dix<br />

ans, qu’un gros bourg rural est<br />

désormais l’une <strong>des</strong> villes les<br />

plus modernes et les plus dynamiques<br />

du Maroc”, avait écrit<br />

un jour Kenneth Brown, anthropologue<br />

et écrivain américain.<br />

C’était dans un article intitulé<br />

“Voyage aux confins du<br />

Maroc” paru en septembre 1994<br />

dans le monde diplomatique. Cet<br />

exergue qui orne les murs de la<br />

somptueuse municipalité de<br />

Settat, chef-d’œuvre architectural,<br />

qui a su savamment doser<br />

le traditionnel et le moderne, esquisse<br />

furtivement le parcours<br />

qui a transmuté, comme par enchantement,<br />

la capitale de la<br />

Chaouia, d’une bourgade en une<br />

ville de cristal.<br />

Affluence<br />

L’écart est énorme et pourtant<br />

la métamorphose n’a pas longtemps<br />

duré. Jadis, le visiteur de<br />

Settat succombait d’emblée à<br />

son charme enchanteur et les<br />

Settatis avaient de quoi s’enorgueillir<br />

puisque leur ville était<br />

la Mecque du gotha de la société<br />

marocaine. <strong>Les</strong> Hommes d’affaires<br />

y affluaient en masse et<br />

en file d’attente, s’organisaient<br />

pour proposer leurs projets ou<br />

du moins avoir “droit de cité”<br />

dans la capitale de la Chaouia,<br />

les politiciens de tout poil s’y<br />

rencontraient et les festivaliers<br />

et autres promoteurs d’événements<br />

sportifs y animaient pé-<br />

Settat est boudée<br />

par ceux qui<br />

se pressaient<br />

jadis à ses portes<br />

pour gagner<br />

les faveurs<br />

de Si Driss.<br />

riodiquement <strong>des</strong> manifestations.<br />

Le fameux Moussem de la<br />

Chaouia portant le nom du saint<br />

vénéré de Settat “Sidi Loughlimi”<br />

était organisé avec faste, toujours<br />

au même rendez vous quels<br />

que soient les caprices de “Mère<br />

Nature”. Pendant les années de<br />

bonnes récoltes ou même dans<br />

les pério<strong>des</strong> de vaches maigres,<br />

le Moussem drainait <strong>des</strong> milliers<br />

de touristes nationaux et étrangers<br />

et vers lequel affluaient<br />

presque tous les membres du<br />

gouvernement et une belle brochette<br />

de leaders politiques qui<br />

ne s’y ennuyaient pas tellement,<br />

le spectacle était garanti et les<br />

tables bien garnies. C’étaient les<br />

années glorieuses! Seulement<br />

voilà, les temps ont changé. Un<br />

changement perceptible depuis<br />

maintenant un peu plus de deux<br />

ans, le 9 novembre 1999 exactement.<br />

En cette date, Driss Basri<br />

avait en effet été déchargé de<br />

ses fonctions à la tête du ministère<br />

de l’Intérieur.<br />

Marginalisation<br />

Depuis lors, Settat, sa ville chérie,<br />

est boudée voire damnée par<br />

ceux qui se pressaient jadis à ses<br />

portes pour gagner les faveurs de<br />

son protecteur, Si Driss. Et encore,<br />

certains entrepreneurs pensent<br />

sérieusement, si ce n’est déjà<br />

fait, délocaliser leurs affaires<br />

ailleurs d’autant que <strong>des</strong> rumeurs<br />

persistantes circulent, faisant<br />

état du fait que la zone industrielle<br />

de Settat risque de ne plus<br />

bénéficier de toutes les exoné-<br />

• Driss Basri à Settat.<br />

rations et facilités en matière<br />

fiscale et d’acquisition de terrains.<br />

Autres conséquences du<br />

départ du maître de la capitale<br />

de la Chaouia, <strong>des</strong> projets lancés<br />

mais dont les travaux se sont<br />

arrêtés sans raison comme, entre<br />

autres, le lotissement de la municipalité<br />

s’étendant sur 120 hectares,<br />

le complexe culturel et<br />

commercial situé en plein centre<br />

de la ville, l’extension à 18 trous<br />

du Golf Universitaire Royal, le<br />

lotissement <strong>des</strong>tiné à assurer le<br />

logement aux étudiants près de<br />

l’université Hassan 1er de Settat,<br />

et dont le promoteur n’est autre<br />

qu’un parlementaire à la<br />

chambre <strong>des</strong> conseillers et président<br />

déchu de la commune rurale<br />

“Tamdrousst” et qui est également<br />

le promoteur d’un autre<br />

projet de lotissement situé au<br />

niveau de la route tertiaire menant<br />

à Ben Ahmed et dont les<br />

travaux sont bloqués depuis un<br />

bout de temps.<br />

Loin d’être une énumération ex-<br />

© Ph. DR<br />

haustive de tous les projets avortés<br />

ou en voie de l’être suite à “la<br />

mise à l’écart” de celui qui fut le<br />

super-puissant ministre d’Etat<br />

de l’Intérieur, cette liste est à<br />

prendre à titre d’indicateur de<br />

la réalité dans laquelle vit en ces<br />

temps-ci Settat. Une ville dorénavant<br />

orpheline, délaissée et<br />

séparée à jamais de son enfant<br />

prodige. Et il est à craindre qu’elle<br />

subisse les affres de la marginalisation<br />

et paye cher le fait<br />

d’avoir été pendant <strong>des</strong> années<br />

“gâtée” par son protecteur.<br />

Rumeurs<br />

Sur un ton railleur, mes oreilles<br />

entendirent un jour ses bribes<br />

de mots lancés au cours d’une<br />

discussion portant sur ce qu’adviendra<br />

Settat après le départ de<br />

Driss Basri:<br />

“Settat ne demeurera plus pour<br />

longtemps cette ville impériale<br />

érigée sur un tas de bourgs, elle<br />

redeviendra une commune rurale<br />

comme elle fut autrefois”. Il<br />

semble que cette “prophétie” est<br />

en passe de devenir réalité.<br />

Depuis déjà quelques mois, la<br />

Wilaya de Settat se trouve sans<br />

Wali. En effet, depuis le décès<br />

de l’ex-Wali Mohamed Allali,<br />

l’intérim n’est assuré que par le<br />

secrétaire général de la Wilaya,<br />

Abdelkrim Bezaa. En attendant<br />

les rumeurs vont bon train.<br />

D’aucuns pensent que Settat sera<br />

“dépossédée” de son statut de<br />

Wilaya pour retrouver celui de<br />

province qui fut autrefois le sien.<br />

Quoi qu’on en dise, quoiqu’on<br />

en pense, Settat est et demeure<br />

une partie intégrante du<br />

Royaume et ça n’est pas parce<br />

que son <strong>des</strong>tin a été, <strong>des</strong> années<br />

durant, lié à l’ex-ministre d’Etat<br />

à l’Intérieur qu’elle doit être pour<br />

autant marginalisée et boudée.❏<br />

Rachid Samie<br />

Maroc Hebdo International - N° 488- Du 30 nov. au 6 déc. 2001 - 29


SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

Mais encore...<br />

De l’art d’être capitaliste<br />

Comment se faire du pognon en se tournant les pouces?<br />

<strong>La</strong> recette est bien simple: vous trouvez un gogo, d’un<br />

certain âge, une pauvre poire plein aux as résidant à<br />

Meknès de préférence, vous lui susurrez qu’il dort sur un trésor,<br />

qu’il suffit de quelques formules magiques, de l’encens et<br />

un talisman concocté à Bagdad et le convaincre de débourser<br />

quelques briques pour amadouer les djinns qui veillent sur<br />

le trésor d’Ali Baba. Il n'est pas donné au commun <strong>des</strong> mortels<br />

l'intelligence et la lucidité nécessaire à la compréhension<br />

de ce phénomène hors du commun, c'est la raison pour laquelle<br />

seuls les initiés sont dans<br />

le Maroc,<br />

c’est comme<br />

le Far West,<br />

c’est à qui s’en<br />

mettra plein<br />

les poches avant<br />

les autres.<br />

Par Abdellatif El Azizi<br />

le coup. Forcément, tout cela a<br />

un prix:700 briques. Sept millions<br />

de dirhams. L’haj n’a pas<br />

déboursé la totale sans rechigner<br />

mais le scénario était bien<br />

trop huilé. Durant la cérémonie<br />

diabolique qui a eu lieu à<br />

trois heures du matin, le troisième<br />

fqih est resté sur le carreau<br />

“victime d’une mauvaise<br />

manipulation <strong>des</strong> formules magiques”.<br />

Résultat: la bande a<br />

exigé beaucoup plus que prévu,<br />

histoire de faire disparaître<br />

le cadavre. Le cadavre ayant<br />

été aperçu à plusieurs coins de la ville, le gogo s’est rebiffé<br />

avant d’aller déballer le tout aux flics. Le comble de l’histoire,<br />

c’est que le mort s’apprêtait à prendre l’avion pour se payer<br />

une omra bien méritée. À défaut de thunes, au lieu de la richesse<br />

à bâtons rompus, les trois lascars se sont retrouvés<br />

derrière <strong>des</strong> briques humi<strong>des</strong>.<br />

<strong>La</strong> morale de l’histoire, c’est qu’il y a <strong>des</strong> mecs bourrés de pognon<br />

qui s’ennuient vachement. D’autres qui s’ennuient mais<br />

qui n’en ont a pas. Il suffit de trouver la combine pour mettre<br />

les seconds sur le coup.<br />

Camara<strong>des</strong>, vive le capital, la belle vie, le farniente est né du<br />

capital, elle est engendrée par le capital. Le flouze, le pèze, le<br />

pognon, l’oseille, les briques, les thunes, le bakchich, c’est la<br />

ça vie!<br />

Le capital est donc plus important que la vie. Pour devenir<br />

riche, le crédit est ce que le mercurochrome est à la jambe de<br />

bois; mais, pour fumer le cigare, s’en mettre plein les poches,<br />

il suffit d’émarger au CIH ou au Crédit agricole. <strong>La</strong> recette est<br />

désormais connue , on prend le crédit et on se barre, il faut<br />

savoir se casser avant le départ du directeur. Si on rencontre<br />

la taule, on pourra toujours manger à sa faim, assis sur ses<br />

milliards. Comme quoi, le Maroc, c’est comme le Far West, c’est<br />

à qui s’en mettra plein les poches avant les autres.<br />

Pour ceux qui sentent qu’ils ont <strong>des</strong> fins de mois difficiles, qui<br />

touchent tellement peu qu’ils ne savent même plus s’ils bossent<br />

encore, il reste encore le rêve! Ils peuvent toujours imaginer<br />

le hasard heureux, faisant d’eux <strong>des</strong> milliardaires. Le loto,<br />

le casino, le portefeuille de Karim <strong>La</strong>mrani tombé devant<br />

leur porte.❏<br />

30 - Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001<br />

Le gouvernement vient d’adopter cinq projets de décret relatifs<br />

à l’organisation de l’université. Ces décrets ont trait à la<br />

désignation et à l’élection <strong>des</strong> présidents, ainsi que <strong>des</strong> membres<br />

<strong>des</strong> conseils de l’Université et ceux <strong>des</strong> conseils de gestion.<br />

Adoption de projets de décret visant l’organisation de l’Université<br />

<strong>La</strong> fac s’organise<br />

Le Conseil de gouvernement, présidé<br />

vendredi dernier par le<br />

Premier ministre, a adopté cinq<br />

projets de décret constituant la base<br />

<strong>des</strong> textes réglementaires de la loi<br />

relative à l'organisation de l'enseignement<br />

supérieur. Il s’agit de décrets<br />

qui touchent à la désignation et<br />

à l'élection <strong>des</strong> présidents, <strong>des</strong><br />

membres <strong>des</strong> conseils de l'Université,<br />

<strong>des</strong> membres <strong>des</strong> conseils de gestion,<br />

etc... Selon la loi 01-00 les différentes<br />

instances de l'Université sont dans<br />

leurs missions, leurs attributions et<br />

leurs compositions différentes de<br />

celles fixées par le Dahir de 1975.<br />

Pour ce qui est du Conseil de gestion,<br />

conseil paritaire, il est composé<br />

de 5 membres désignés par les<br />

membres du Conseil de l'Université,<br />

et de 5 membres de droit. Sans oublier<br />

la participation du président de<br />

la Communauté urbaine ou du<br />

Conseil préfectoral.<br />

Organisation<br />

<strong>La</strong> commission scientifique, qui est<br />

également paritaire, a <strong>des</strong> attributions<br />

précise en matière de formation,<br />

d'évaluation <strong>des</strong> titres et travaux,<br />

de promotion. Le 5ème décret<br />

a porté sur la commission nationale<br />

de coordination de l'enseignement<br />

supérieur. <strong>Les</strong> conseils de l'université<br />

ont acquis l’aval de tous les acteurs<br />

qui opèrent sur le terrain. Aussi bien<br />

au niveau de la formation <strong>des</strong> cadres<br />

qu’à celui de l'enseignement supérieur<br />

privé. De manière à ce que<br />

chaque Université soit administrée<br />

par un conseil de l'université, qui<br />

• Najib Zerouali.<br />

peut intervenir sur toutes les questions<br />

relatives à sa bonne marche.<br />

Le conseil de l'université a toutes latitu<strong>des</strong><br />

de prendre toutes les mesures<br />

qui visent à améliorer la gestion de<br />

l'université. Il propose même les réformes<br />

<strong>des</strong> formations assurées par<br />

l'université, établit le règlement intérieur<br />

de cette dernière, donne son<br />

avis sur les deman<strong>des</strong> d'accréditation,<br />

approuve les projets de création<br />

de filières de formation et de recherche.<br />

A travers le conseil de gestion,<br />

il adopte le projet de budget de<br />

l'université , répartit les crédits entre<br />

les établissements et les services, fixe<br />

les régimes d'indemnités complémentaires<br />

. <strong>Les</strong> appels à candidatures<br />

avaient été lancés le 22 octobre 2001.<br />

<strong>Les</strong> postulants aux postes de prési-<br />

dents d'université ont, selon le texte,<br />

jusqu'au 30 novembre déposer<br />

leurs candidature. Et chaque candidat,<br />

devrait présenter un projet cohérent<br />

basé sur <strong>des</strong> arguments soli<strong>des</strong>.<br />

Une commission sera convoquée<br />

par la suite pour examiner les<br />

différentes et multiples candidatures.<br />

Le projet de décret qui a été soumis<br />

à l'approbation du gouvernement<br />

s'inscrit dans le cadre d’une prise en<br />

main définitive de l’avenir de l’université.<br />

<strong>Les</strong> critères de sélection sont extrêmement<br />

sévères, les candidats triés<br />

sur le volet mais pour sortir de la<br />

quadrature du cercle, il faudrait absolument<br />

à présent que la sélection<br />

s’opère dans la transparence.❏<br />

A.E.A<br />

Ahmed Sefrioui rend hommage aux artisans<br />

<strong>Les</strong> artisans du Maroc sont les malaimés<br />

du développement. Boudés<br />

par le progrès, pataugeant dans une<br />

crise financière sans précédents ceux<br />

qui ont décidé de ne pas fermer boutique<br />

ne sont pas légion.<br />

C’est pour rendre hommage à ces<br />

travailleurs de l’ombre que Ahmed<br />

Sefrioui a commis son “Artisans du<br />

Maroc”.<br />

L’ULTIME RECONNAISSANCE<br />

L’ex directeur du service <strong>des</strong> monuments<br />

historiques <strong>des</strong> musées et de<br />

l'Archéologie du Maroc qui a vécu<br />

au contact de ces hommes dans la<br />

vieille médina de Fès connaît bien ce<br />

monde.<br />

L’illustration est de <strong>La</strong>urent Pinsard,<br />

photographe qui a effectué de nombreux<br />

reportages au Moyen-Orient,<br />

en Afrique du Nord, notamment au<br />

Maroc où il a effectué son premier<br />

voyage en 1986. Il lui a fallu plus de<br />

quinze ans pour faire le tour <strong>des</strong> médinas<br />

et <strong>des</strong> douars marocains liant<br />

avec les artisans <strong>des</strong> liens affectifs,<br />

vouant un profond respect au travail<br />

manuel et à la richesse morale de<br />

ces hommes. Le résultat de belles<br />

photographies.❏<br />

A.E.A.<br />

© Ph: MHI


<strong>Les</strong> pestici<strong>des</strong> périmés que le Maroc n’a pas encore<br />

détruits menacent la santé et l’écosystème. <strong>La</strong> décomposition<br />

est encore plus dangereuse.<br />

<strong>Les</strong> pestici<strong>des</strong> périmés menacent l’écosystème au Maroc<br />

L<br />

’intervention la semaine<br />

dernière au parlement du<br />

ministre de l’Environnement<br />

sur le stock important de pestici<strong>des</strong><br />

périmés n’est pas très<br />

convaincante.<br />

M. Mohamed Elyazghi a déclaré<br />

que les conditions de<br />

stockage <strong>des</strong> 2250 tonnes de<br />

produits dangereux dont l’essentiel<br />

provient <strong>des</strong> achats et<br />

dons effectués dans le cadre<br />

<strong>des</strong> opérations de lutte contre<br />

la vague acridienne au début<br />

<strong>des</strong> années 90 sont bonnes et<br />

ne présentent aucun danger.<br />

Il a ajouté que les pouvoirs<br />

publics devaient débloquer un<br />

budget de 8 millions de DH<br />

pour pouvoir éliminer ces<br />

produits.<br />

Or dans son dernier rapport<br />

sur les stocks de pestici<strong>des</strong> périmés<br />

en Afrique et au<br />

Moyen-Orient, les experts de<br />

la FAO avaient affirmé que<br />

“ces stocks oubliés ne sont pas<br />

seulement un risque pour la<br />

santé humaine, ils polluent<br />

aussi le sol et les nappes<br />

phréatiques.<br />

Ils peuvent contaminer de<br />

gran<strong>des</strong> étendues et les rendre<br />

impropres à la production<br />

agricole”.<br />

Plus dangereux que les pestici<strong>des</strong><br />

eux-mêmes, c’est leur<br />

décomposition. En se décomposant,<br />

ces produits chimiques<br />

forment en effet <strong>des</strong> sous-pro-<br />

Menace toxique<br />

• Mohamed Elyazghi.<br />

duits, qui peuvent s'avérer<br />

plus toxiques que la substance<br />

mère.<br />

Pollution<br />

Outre les pestici<strong>des</strong>, les dépôts<br />

contiennent <strong>des</strong> pulvérisateurs<br />

contaminés, <strong>des</strong> fûts vi<strong>des</strong> et<br />

d'énormes quantités de sol<br />

hautement pollué. De nombreux<br />

stocks répertoriés par<br />

la FAO en Afrique se trouvent<br />

à proximité <strong>des</strong> champs cultivés<br />

et <strong>des</strong> puits principale-<br />

ment dans les zones rurales<br />

pauvres, ainsi que près <strong>des</strong><br />

habitations, <strong>des</strong> magasins<br />

d'alimentation et <strong>des</strong> marchés<br />

en zone urbaine. <strong>Les</strong> dépôts<br />

sont souvent abandonnés et<br />

en très mauvais état. Dans de<br />

nombreux cas, les pestici<strong>des</strong><br />

sont abandonnés à ciel ouvert,<br />

ou encore stockés dans<br />

<strong>des</strong> structures de boue et de<br />

paille, avec <strong>des</strong> sols en terre;<br />

et les barils métalliques se corrodent<br />

et laissent échapper<br />

leurs substances toxiques dans<br />

© Ph: MHI<br />

le sol, relève la FAO. Sur le<br />

terrain, il faut rappeler qu’une<br />

trentaine de personnes avaient<br />

été intoxiquées le jeudi 15<br />

mars 2001 dans la province<br />

de Sidi Kassem, suite à “l’exposition<br />

accidentelle à un pesticide”.<br />

Intoxication<br />

SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

Le ministère de la santé avait<br />

alors recommandé “le port<br />

obligatoire d’une tenue de protection<br />

et de gants à chaque<br />

manipulation de pesticide, de<br />

ne pas boire, ni manger ou<br />

fumer lors de l’utilisation de<br />

pestici<strong>des</strong> et de ne jamais<br />

stocker les pestici<strong>des</strong> dans <strong>des</strong><br />

récipients <strong>des</strong>tinés à contenir<br />

<strong>des</strong> aliments ou de l’eau de<br />

boisson”.<br />

<strong>Les</strong> citoyens qui habitent à<br />

proximité <strong>des</strong> sites de stockage<br />

basés dans la région de<br />

l’Oriental, principalement à<br />

Aït Melloul, sont en vérité en<br />

danger de contamination<br />

continuel.<br />

L’ opération de nettoyage est<br />

certes coûteuse car le coût<br />

d'élimination et de <strong>des</strong>truction<br />

<strong>des</strong> pestici<strong>des</strong> est d'environ<br />

3 dollars le litre mais il<br />

s’agit avant tout d’un problème<br />

de santé publique qui ne<br />

doit pas être soumis à <strong>des</strong><br />

considérations financières.❏<br />

A.E.A.<br />

<strong>Les</strong> patrons en passe de souscrire aux contrats d’assurance<br />

Le projet de loi qui modifie<br />

et complète le Dahir de<br />

1963, relatif à la réparation<br />

<strong>des</strong> accidents du travail est<br />

passé de justesse à la<br />

Commission de la Justice, de<br />

la Législation et <strong>des</strong> droits de<br />

l'Homme à la Chambre <strong>des</strong><br />

Conseillers qui s’était tenue le<br />

mardi 20 novembre. Le texte<br />

concocté par Abbès El Fassi<br />

UN GESTE OBLIGATOIRE<br />

imposera notamment aux employeurs<br />

de souscrire à un<br />

contrat d'assurance contre les<br />

accidents du travail au profit<br />

de leur personnel. Une disposition<br />

qui vise également les<br />

salariés <strong>des</strong> entreprises publiques<br />

qui ne relèvent ni de<br />

la fonction publique, ni du régime<br />

de la sécurité sociale et<br />

les occasionnels <strong>des</strong> collecti-<br />

vités locales. Pourtant, c’est<br />

le groupe parlementaire de la<br />

CDT qui a tiré à boulets rouges<br />

sur le texte en votant contre.<br />

Contestations<br />

Le projet du ministre de<br />

l'Emploi prévoit “un emprisonnement<br />

d'un à 6 mois et<br />

une amende de 2.000 à<br />

200.000 DH ou l'une de ces<br />

deux peines seulement à l’encontre<br />

de quiconque s'abstient<br />

de souscrire aux contrats d'assurance”.<br />

Dans le cas d'une<br />

personne morale, le projet<br />

propose que la peine d'emprisonnement<br />

soit prononcée<br />

à l'encontre de la personne<br />

physique qui la représente.❏<br />

A.E.A.<br />

Accord de partenariat<br />

Le ministre de l'Agriculture, du<br />

Développement rural et <strong>des</strong> Eaux et<br />

Forêts, M. Ismaïl Alaoui, et le ministre de<br />

l'Education nationale, M. Abdallah Saâf,<br />

ont signé, jeudi 22 novembre à Rabat, un<br />

accord de partenariat dans le domaine de<br />

l'enseignement technique et professionnel.<br />

M. Alaoui a précisé que cette initiative<br />

donne la mesure de la grande volonté<br />

de répondre aux besoins <strong>des</strong> habitants <strong>des</strong><br />

régions rurales, puisque le ministère de<br />

l'Education nationale (MEN) a consenti<br />

<strong>des</strong> efforts colossaux pour généraliser<br />

l'enseignement notamment dans le monde<br />

rural. M. Saâf a, pour sa part, ajouté<br />

que cet accord, qui entrera en vigueur à<br />

la prochaine rentrée scolaire, prévoit d'aller<br />

à la recherche d'un réseau de collèges,<br />

lycées et écoles primaires, susceptibles de<br />

constituer un espace de travail pour les<br />

deux départements.<br />

L'accord porte aussi sur la promotion de<br />

la formation technique professionnelle<br />

dans le domaine agricole au profit <strong>des</strong><br />

jeunes ruraux. L'accord prévoit l'élargissement<br />

de cette initiative aux lycées de<br />

technologie agricole.<br />

<strong>La</strong>it importé<br />

<strong>La</strong> direction de l'élevage du ministère de<br />

l'Agriculture rassure sur la salubrité du<br />

lait importé. Face aux rumeurs sur<br />

l’éventualité d’un lait importé provenant<br />

de vaches atteintes de la fameuse maladie,<br />

les experts rassurent les consommateurs<br />

contre tout amalgame entre lait importé<br />

et la maladie de la vache folle.<br />

Selon les spécialistes de la direction de<br />

l'élevage, le lait et les dérivés laitiers ne<br />

figurent pas sur la liste <strong>des</strong> tissus (aliments)<br />

à risques, éditée par les services de<br />

l'OIE, Office international <strong>des</strong> épizooties<br />

(maladies animales).<br />

En outre, les autorisations <strong>des</strong> importations<br />

que le Maroc a données ne concernent<br />

que les laits stérilisés Ultra Haute<br />

Température (UHT) qui ont été soumis à<br />

une température permettant la <strong>des</strong>truction<br />

totale <strong>des</strong> enzymes, <strong>des</strong> micro-organismes<br />

et de leurs toxines, puis conditionné sous<br />

atmosphère aseptique dans <strong>des</strong> emballages<br />

stériles.<br />

Fête du PC<br />

<strong>La</strong> fête du PC durera jusqu'au 2 décembre<br />

2001à Casablanca. En effet, les visiteurs<br />

pourront s'offrir un PC avec ses logiciels<br />

Microsoft, disposer d'une connexion<br />

Wanadoo à Internet, d'un téléphone portable<br />

Méditel avec un abonnement de 12<br />

mois en plus d'une formation à Internet<br />

auprès d'un centre de formation “The<br />

Fourth R” agréé par Microsoft . Une vaste<br />

campagne de communication vient d’être<br />

lancée depuis une semaine. C'est<br />

d’ailleurs l'occasion aussi bien pour les<br />

PME que pour les familles de s'équiper en<br />

outils informatiques à moindre coût.<br />

Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001 - 31


SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

Depuis l’apparition de Dlala.com jusqu’à <strong>La</strong>etistyle.com, il<br />

est patent que le e-commerce marocain commence à<br />

prendre ses quartiers sur le Web.<br />

Le e-commerce se fait une place sur la toile marocaine<br />

Le Maroc compte de plus en<br />

plus de vitrines commerciales<br />

sur le web. De la vente directe<br />

à celle aux enchères, le<br />

client n’a que l’embarras du<br />

choix.<br />

Depuis l’apparition de<br />

Dlala.com jusqu’à <strong>La</strong>etistyle.<br />

com, il est patent que le ecommerce<br />

marocain commence<br />

à prendre ses quartiers<br />

sur le web. <strong>La</strong> naissance de la<br />

société Maroc Télécommerce<br />

cette année a permis de cristalliser<br />

les ambitions de bien<br />

<strong>des</strong> entrepreneurs, qui ont<br />

trouvé là un moyen efficace de<br />

sécuriser leurs transactions.<br />

C’est le cas du site dlala.com,<br />

qui par son concept est bien<br />

plus un forum pour enchères<br />

qu’une boutique proprement<br />

dite.<br />

Ambitions<br />

<strong>Les</strong> créneaux de demain<br />

Mais il n’empêche que la réussite<br />

de ce site est avant tout le<br />

fruit d’une démarche marketing<br />

et d’un concept qui n’engendre<br />

pas beaucoup de frais et<br />

bien <strong>des</strong> commissions sur les<br />

objets vendus. <strong>La</strong> venue de<br />

Maroc open, première boutique<br />

virtuelle marocaine sur la toile<br />

inaugure officiellement l’entrée<br />

du Maroc dans le e-commerce<br />

dans sa dimension internationale.<br />

Avec un investissement<br />

de 2 millions de di-<br />

rhams, la société Media<br />

Stratégie n’a pas lésiné sur les<br />

moyens pour offrir à l’internaute<br />

un large choix de produits<br />

et services. Ce site marchand,<br />

travaille non seulement<br />

en B to B, mais aussi en B to<br />

C. Bilingue, en français et en<br />

anglais, Marocopen propose,<br />

outre <strong>des</strong> articles en poterie,<br />

cuir, fer forgé (la tendance du<br />

moment), la possibilité de flâner<br />

dans un bazar, d’acheter<br />

<strong>des</strong> CD de musique ou bien de<br />

réserver une place sur un vol en<br />

partance vers Paris.<br />

Son benjamin, le site laetistyle.com<br />

est pour sa part une vi-<br />

32- Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 oct. au 6 déc. 2001<br />

trine qui met en vente <strong>des</strong> articles<br />

de poterie, de bureau, de<br />

bijouterie, de maison etc. Le visiteur<br />

dispose d’une galerie<br />

marchande qui lui permet de<br />

s’informer <strong>des</strong> produits proposés<br />

et de passer commande.<br />

Spécialisée dans les cadeaux<br />

d’entreprises et la décoration, le<br />

site offre <strong>des</strong> produits de qualité<br />

et reflète le désir de cette<br />

jeune société, puisqu’elle n’a<br />

été créée qu’en 1998, d’investir<br />

le champ du e-commerce<br />

pour doper ses ventes.<br />

<strong>Les</strong> sites marchands actuels ont<br />

opté dans leur majorité pour la<br />

vente de produits artisanaux<br />

comme Capmaroc.com, autre<br />

site marchand. Cependant,<br />

d’autres créneaux commencent<br />

à être investis comme l’automobile,<br />

l’Internet, la presse, l’informatique<br />

…<br />

Performances<br />

D’après Maroc Telecommerce,<br />

plusieurs projets sont en cours<br />

d’étude et concernent différents<br />

créneaux. Actuellement, la<br />

nouvelle société, qui enregistre<br />

de bonnes performances pour<br />

son premier exercice, est en<br />

train de finaliser trois sites marchands<br />

dont ceux de l’Économiste<br />

et du constructeur Fujitsu<br />

Siemens. Ce dernier vient d’être<br />

lancé.<br />

Il est à relever que <strong>des</strong> sites dédiés<br />

à l’immobilier aussi bien à<br />

usage domestique que touristiques<br />

(riads) commencent à<br />

faire leur apparition. Une tendance<br />

qui pourra s’affirmer<br />

après la reprise du secteur touristique.<br />

L’handicap de la sécurisation<br />

<strong>des</strong> paiements posé auparavant<br />

aux start-up commence<br />

à fondre comme neige<br />

au soleil avec la naissance de<br />

Maroc Telecommerce. Il reste<br />

à espérer que le reste <strong>des</strong> dispositions<br />

douanières, légales et<br />

tarifaires emboîteront le pas et<br />

ne seront pas du fait de leur<br />

anachronisme un handicap<br />

pour le e-commerce.❏<br />

A.D.A<br />

3COM afrique présente son bilan annuel à Casablanca<br />

NETTE PROGRESSION<br />

Sami Lihyaoui est intarissable<br />

en parlant de sa boîte. Le<br />

directeur Afrique de 3com, société<br />

pionnière en réseaux informatiques,<br />

n’a pas caché, lors<br />

d’une conférence de presse organisé,<br />

mercredi 14 novembre,<br />

sa satisfaction du bilan réalisé<br />

par sa société, en Afrique, au<br />

terme d’une année d’installation<br />

sur le Continent. Depuis<br />

l’ouverture en novembre dernier<br />

du bureau africain de 3com<br />

à Casablanca, la société a réalisé,<br />

sur le continent, un chiffres<br />

d’affaires de 8 millions de dollars.<br />

Au Maroc M. Lihyaoui<br />

s’est longuement félicité du<br />

marché du Technoparc de<br />

Casablanca remporté, en octobre<br />

2001. <strong>La</strong> firme dont le<br />

siège social se trouve à Santa-<br />

Clara va, ainsi équiper le premier<br />

parc <strong>des</strong> technologies au<br />

Royaume <strong>des</strong> commutateurs<br />

3com. Mieux, cette société qui<br />

détient 55% du marché mondial<br />

<strong>des</strong> cartes réseau, 47% de<br />

celui <strong>des</strong> serveurs d’accès internet<br />

et qui est perçu comme<br />

leader en matière <strong>des</strong> concentrateurs<br />

(hub), <strong>des</strong> commutateurs,<br />

<strong>des</strong> modems avec la<br />

marque US robotcs, a réalisé<br />

<strong>des</strong> affaires juteuses avec BM-<br />

CI, Wafabank, l’institut national<br />

<strong>des</strong> postes et télécommunications,<br />

et la centrale laitière<br />

.<br />

Balayant d’un revers de main<br />

l’argument selon lequel<br />

l’Afrique, à la traîne du développement,<br />

ne sera pas hospitalière<br />

de la technologie de<br />

pointe vendue par sa firme, M.<br />

Lyhaoui a fait recours aux<br />

chiffres. Selon lui, le chiffre<br />

d’affaires de 3com réalisé en<br />

Afrique a passé de 3 millions de<br />

dollars en 1999 à huit millions<br />

de dollars pour 2000. <strong>La</strong> filia-<br />

le africaine de la firme de Santa<br />

- Clara entend boucler l’année<br />

en cours avec un chiffre d’affaires<br />

de 10 millions de dollars.<br />

<strong>Les</strong> perspectives sont d’autant<br />

plus bonnes que le continent<br />

«colle avec six mois de retard<br />

ou tout au plus un an de différé<br />

aux évolutions techniques<br />

de télécommunications qui<br />

s’imposent». Et que le «Maroc<br />

travaille déjà à offrir la norme<br />

ADSL pour l’accès à Internet,<br />

un créneau de prédilection de<br />

3com», ajoute M. Lihyaoui.❏<br />

A.B.A<br />

Extinction<br />

Si vous oubliez souvent d’éteindre<br />

votre ordinateur sous Windows 98, il<br />

vous suffit de planifier une extinction<br />

automatique à une heure déterminée<br />

de la journée. Pour cela il faut aller<br />

dans le menu Démarrer/Programmes/<br />

Accessoires/Outils système/Tâches<br />

planifiées. Cliquer sur les tâche planifiées<br />

qui s’ouvrira et vous proposera<br />

«Création d’une tâche planifiée». Un<br />

assistant vous accompagnera tout au<br />

long de la procédure. Comme programme<br />

à planifier écrivez<br />

«c:/Windows/Rundll32.exe». Spécifiez<br />

ensuite la périodicité de la tâche et<br />

l’heure à laquelle elle doit être accomplie.<br />

Après, cochez la case Ouvrir les<br />

propriétés avancées…, puis cliquez sur<br />

Terminer.<br />

Contrôle<br />

Vos enfants ont la possibilité de surfer<br />

sur la toile, mais s’en vont visiter <strong>des</strong><br />

sites de sectes, de jeux en ligne pour<br />

adultes ou autres contenus que vous<br />

désapprouvez.<br />

<strong>Les</strong> filtres que proposent <strong>des</strong> logiciels<br />

de navigation tels Internet explorer<br />

s’avèrent insuffisants. L’éventail proposé<br />

par les éditeurs n’est pas sans<br />

présenter <strong>des</strong> limites soit à cause de la<br />

langue ou du procédé de détection <strong>des</strong><br />

sites à contenu raciste, pornographique<br />

ou autre. Il est possible d’installer<br />

certains logiciels comme<br />

Surfcontrol CyberPatrol 5 ou<br />

Checkflow FlowProtector Plus 2.0 qui<br />

permettent de filtrer les contenus mais<br />

aussi les liens.<br />

E-sécurité<br />

Votre boîte e-mail est une mine d’informations<br />

que convoitent aussi bien<br />

les pirates que <strong>des</strong> entreprises indélicates<br />

soucieuses de constituer <strong>des</strong> fichiers<br />

« clients potentiels ». Outlook<br />

est de surcroît un véritable gruyère où<br />

peuvent espionner pirates et entreprises.<br />

Il souffre de dizaines de failles<br />

contrairement au Client Note de<br />

Lotus. <strong>Les</strong> hackers n’ont que l’embarras<br />

du choix pour pirater votre email.<br />

Certaines entreprises vous envoient<br />

<strong>des</strong> messages contenant <strong>des</strong><br />

balises permettant de rapatrier vos<br />

données personnelles, vos habitu<strong>des</strong><br />

de navigation...et ceci à votre insu.<br />

Pour sécuriser vos e-mails, scannez<br />

votre courrier à l’aide de Norton utilities<br />

par exemple, puis rapatriez votre<br />

courrier depuis votre boîte à lettres et<br />

fermer votre accès Internet avec un<br />

firewall gratuit comme ZoneAlarm.<br />

<strong>Les</strong> requêtes invisibles adressées vers<br />

un serveur, attestant de votre écriture,<br />

ne causeront ainsi plus de dommages<br />

ou de désagrément.


Afouss c'est l'âge adulte de la musique marocaine moderne. L'âge de la pierre<br />

aussi, parce que le jeu d'Afouss peut partir sans prévenir dans une longue<br />

séquence de rock pur et dur avant de passer au raï.<br />

Le groupe de rock Afouss se trace une voie dans l’univers de la musique<br />

Ceux qui ne connaissent<br />

pas le théâtre de la FOL<br />

ne savent pas ce qu'ils<br />

perdent. C'est un endroit pacifié,<br />

épargné, en dehors du<br />

temps. Et la musique est servie<br />

là, dernier cri, rock, pop, fusion,<br />

tout ce que le Maroc fait pour<br />

le rock depuis 4 ans.<br />

Afouss, a frappé un grand coup,<br />

une date essentielle. Samedi 24<br />

novembre au théâtre de la F.O.L,<br />

la lente mais sûre progression<br />

de la musique marocaine universelle<br />

y a connu une subite<br />

accélération.<br />

<strong>La</strong> perfection naît de l'impair, de<br />

l'imperfection, comme une coquetterie<br />

dans l'œil, c'est le plaisir<br />

suprême de la musique.<br />

Même si Mohamed Achaour, un<br />

<strong>des</strong> quatre percussionistes du<br />

groupe dit que ce n'est pas un<br />

effet “recherché”.<br />

On découvre de plus en plus<br />

souvent cette fausse imprécision<br />

née de la maîtrise et de la<br />

création. Une autre complicité<br />

se noue entre les musiciens et<br />

les flingués de toutes origines<br />

qui dansent de l'intérieur aussi.<br />

C'est là qu'Afouss -la main<br />

en tamazight- sait saisir son public<br />

au ventre, morceau après<br />

morceau, couleur après couleur,<br />

du rock au gnaoui, au raï, puis<br />

au latino en passant par l'amarg<br />

achelhi. <strong>La</strong>tino pas du genre sirupeux<br />

pour boui-boui déclassé,<br />

non, un mélange de dynamite<br />

et de brise tropicale, avec<br />

<strong>des</strong> crépitements de jungle tranquille:<br />

gargouillis, rafales de<br />

tam-tam, casca<strong>des</strong> tirées d'on<br />

ne sait quelles calebasses, quels<br />

grattoirs, quelles maracas.<br />

Complicité<br />

Tant de fantaisies se greffent<br />

sur le rythme de fond, elles naviguent<br />

entre Carlos Santana et<br />

Bob Marley pour repasser par<br />

un déchirant mawwal khaledien.<br />

Retour au raï d'origine<br />

bien oranais, aussi, c'est-à-direbédouin-espagnol-andaloussi.<br />

Du raï de beuglant et de<br />

gros rouge avec l'amant qui<br />

pleure toutes les larmes de son<br />

corps en poussant de sinistres<br />

hululements douloureux, et qui<br />

Afouss, les doigts d’or<br />

va se tuer parce que sa “zerga"<br />

l'a délaissé pour un rival. Avec<br />

<strong>des</strong> claviers faussement approximatifs,<br />

faussement à<br />

contretemps, rugueux, pas<br />

Hasni, raïman oranais, assassiné<br />

par les islamistes algériens,<br />

plutôt Khaled sans l'asepsie<br />

contrainte de l'universalisme où<br />

il s'est enfermé.<br />

L'âge adulte de la musique marocaine<br />

moderne, depuis 4 ans,<br />

grâce aux illuminés de la FOL.<br />

L'âge de la pierre aussi, parce<br />

que le jeu d'Afouss peut partir<br />

sans prévenir dans une longue<br />

séquence de rock pur et dur,<br />

néo années 70. Et les qraqeb<br />

gnaouis font valdinguer l'esprit<br />

entre Conakry, Marrakech et<br />

Ouagadougou..<br />

Raïna Raï a exploré cette voie,<br />

on les a vus à Marrakech et à<br />

Casablanca, du temps de Hagda.<br />

Mais les péripéties de la vie les<br />

ont séparés. Ce qu'il en reste<br />

ici: à Casablanca, il y a une rue<br />

baptisée Rue Raïna Raï, par les<br />

jeunes qui y habitent parce<br />

qu'ils apprennent tous à jouer<br />

de la guitare en s'exerçant sur<br />

les folies de Raïna Raï.<br />

Alchimie<br />

Afouss, huit musiciens, soit seize<br />

ifassen (mains) qui ne chôment<br />

pas. Guitare électrique,<br />

basse, claviers, batterie, chant et<br />

percussions d'ici et d'ailleurs.<br />

D'où viennent les jeunes<br />

d'Afouss? Le premier noyau du<br />

groupe, s'est formé en 1998. <strong>Les</strong><br />

frères Achaour, Mohamed,<br />

Karim et Mustapha (percussionnistes<br />

tous les trois) rencontrent<br />

les frères Rabih: Karim<br />

(claviers) et Mustapha (bassiste).<br />

Tous sont étudiants à la<br />

Faculté <strong>des</strong> Lettres de Ben<br />

M'sick ou à Mohammedia. Ils<br />

ont tous fait de l'action culturelle.<br />

Mohamed Achaour<br />

contactera son ami Zakaria<br />

Haddouchi, guitariste et <strong>La</strong>mya<br />

Meski percussionniste.<br />

C'était en 1999. Zakaria<br />

Haddouchi et Mustapha Rabih<br />

sont les compositeurs attitrés<br />

du groupe, mais on entend bien<br />

huit voix. Pour Afouss, de la<br />

musique et du chant amazighes<br />

<strong>La</strong> perfection naît<br />

de l'impair, de<br />

l'imperfection, comme<br />

une coquetterie dans<br />

l'œil, c'est le plaisir<br />

suprême de la musique.<br />

Même si Mohamed<br />

Achaour, un <strong>des</strong> quatre<br />

percussionistes du<br />

groupe dit que ce n'est<br />

pas un effet “recherché”.<br />

SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

entre frères, il fallait passer à<br />

<strong>des</strong> choses plus avancées. Le<br />

groupe travaille, répète, il est<br />

invité au 3° Boulevard <strong>des</strong><br />

Jeunes musiciens organisé<br />

chaque année par la FOL. C'est<br />

un succès d'estime incontestable<br />

qu'Afouss recueillera. C'est<br />

là qu'ils seront choisis par le<br />

Jury pour figurer au programme<br />

du dernier Festival<br />

d'Essaouira. Il est certain qu'à<br />

ce moment-là, les musiciens<br />

d'Afouss savent qu'ils ne peuvent<br />

pas faire de la figuration,<br />

Carnet rose<br />

© Ph. MHI<br />

ils veulent faire danser leur public<br />

mais aussi montrer leur art<br />

pour que de possibles producteurs<br />

éditeurs les remarquent.<br />

Ils répèteront pendant 2 mois.<br />

L'alchimie fonctionne, le<br />

contact passe avec le public et<br />

Afouss est déjà considéré comme<br />

le groupe marocain de fusion<br />

le plus accompli. Afouss<br />

compose d'autres morceaux, un<br />

éditeur français les remarque.<br />

Transe<br />

Je m’appelle hélène<br />

“<strong>Les</strong> attentats du 11 septembre<br />

nous ont empêchés d'être au<br />

rendez-vous, alors nous avons<br />

décidé de produire notre propre<br />

album tout seuls, on en avait<br />

marre d'attendre que quelque<br />

chose se passe après notre passage<br />

au Festival d'Essaouira".<br />

<strong>La</strong> société Tichkaphone a mis<br />

ses studios à leur disposition,<br />

ils en sont à la dernière touche<br />

de leur premier album. Il sortira<br />

avant la fin de l'année.<br />

Ils y travaillent ferme et nous<br />

vous en parlerons. Si vous<br />

n'avez jamais entendu <strong>La</strong>lla<br />

Mimouna façon Afouss, guettez<br />

la sortie de l'album, bien sûr,<br />

mais leur présence sur scène est<br />

un voyage au fond de toutes les<br />

transes.❏<br />

Amale Sami<br />

Le foyer de Magali<br />

et Karim Selhami<br />

s'est égayé de la<br />

naissance d'un<br />

superbe bébé, la<br />

rayonnante Hélène.<br />

Tous nos vœux de<br />

bonheur, de joie et<br />

de bonne santé<br />

vont à la belle<br />

Hélène,<br />

au couple Selhami,<br />

ainsi qu'à notre<br />

directeur et jeune<br />

grand père,<br />

Mohamed Selhami.<br />

Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001 - 33


SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

Soirée<br />

Le complexe culturel Sidi Belyout à<br />

Casablanca abritera le 3 décembre<br />

prochain une soirée artistique organisée<br />

par l'amicale marocaine <strong>des</strong><br />

handicapés. L’occasion étant la célébration<br />

de la journée internationale<br />

de la personne handicapée.<br />

Parution<br />

“Quand les guichets automatiques<br />

s'en mêlent” est l'intitulé du roman<br />

que vient de publier Mourad Mkinsi<br />

aux éditions Boukili, à Kénitra.<br />

Dans cette chronique urbaine de<br />

142 pages, l'auteur parvient, avec<br />

une vivacité du style et un ton alerte,<br />

de tenir le lecteur en haleine<br />

pour suivre les péripéties du docteur<br />

Fasca, pédiatre de son état, dans un<br />

quotidien somme toute banal, avec<br />

<strong>des</strong> problèmes de tous les jours, son<br />

travail, ses enfants et sa famille.<br />

Professeur de langue anglaise à la<br />

faculté <strong>des</strong> lettres de Kénitra,<br />

Mourad Mkinsi prépare actuellement<br />

un autre roman.<br />

Nouvelles<br />

<strong>La</strong> 4-ème série de “Kissass Al<br />

Fityan Wal Fatayat” (Nouvelles <strong>des</strong><br />

garçons et filles) de l'écrivain<br />

Ab<strong>des</strong>lam Bekkali est parue dernièrement.<br />

Dans cette série de 10 livres<br />

illustrés par <strong>des</strong> <strong>des</strong>sins, l'auteur,<br />

avec son style passionnant habituel,<br />

traite de plusieurs sujets intéressant<br />

les générations montantes. L’auteur<br />

y livre aussi <strong>des</strong> réponses à certaines<br />

de leurs interrogations et jette<br />

<strong>des</strong> éclairages sur certains aspects<br />

historiques, sociaux et culturels<br />

contemporains.<br />

Théâtre<br />

“L’ingénieux Hidalgo Don Quichotte”<br />

est l’intitulé d’une pièce de théâtre<br />

qui sera donnée en représentation le<br />

8 décembre à l’institut français de<br />

Fès. L’adaptation et la mise en scène<br />

de cette œuvre sont assurées par<br />

Alain Simon, lequel construit son<br />

spectacle en assumant tout à tour la<br />

narration et les personnages. Alain<br />

Simon a su retrouver dans ce texte<br />

fondateur la part d’oralité qui fit<br />

son succès il y a quatre cents ans.<br />

De plus, il a l’excellente idée de faire<br />

dialoguer le texte avec la musique<br />

d’une guitare que joue sur<br />

scène Bernard Cohen. Dans cette représentation,<br />

texte et musique se<br />

donnent mutuellement la parole,<br />

ressuscitant pour notre plus grande<br />

joie les conversations inénarrables<br />

du chevalier à la triste figure et son<br />

écuyer Sancho Panza.<br />

34 - Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001<br />

“Dirassat”, revue de la Faculté <strong>des</strong> lettres et sciences humaines d’Agadir,<br />

vient de publier son 10ème numéro. Entre textes littéraires d’auteurs<br />

français et d’écrivains maghrébins d’expression française,<br />

et <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> purement scientifiques, le dixième numéro de “Dirassat”<br />

est véritablement pluridisciplinaire.<br />

Parution du 10ème volume de la revue universitaire“Dirassat”<br />

Le pari de la pluridisciplinarité<br />

<strong>La</strong> Faculté <strong>des</strong> Lettres et <strong>des</strong><br />

Sciences Humaines d'Agadir<br />

vient de publier le dixième<br />

volume de sa revue pluridisciplinaire<br />

“Dirassat”. Cette publication<br />

de 432 pages fait intervenir<br />

d’une manière homogène<br />

les niveaux de la pluridisciplinarité<br />

et de la recherche<br />

scientifique. Dans sa partie littéraire,<br />

l’ouvrage est à la fois<br />

une approche critique <strong>des</strong><br />

écrits d'Albert Camus, de Tahar<br />

Ben Jelloun, d'Assia Djebbar et<br />

de P.Weiss et une ouverture<br />

sur la mémoire, l’humour et<br />

<strong>des</strong> questions fondamentales<br />

comme l’autobiographie et<br />

l’altérité.<br />

Critique<br />

Parmi les articles, on cite<br />

“L’étrangeté de Meursault dans<br />

L’Étranger de Camus” par El<br />

Houssine Diane, “Le blanc poétique<br />

ou le blanc de la mémoire<br />

dans Harouda de Tahar<br />

Benjelloun” par Jamal El Qasri,<br />

“Autobiographie et Altérité”<br />

par Abdelkaleq Jayed et<br />

“Légen<strong>des</strong> Khaïr-Eddiennes<br />

entre errance et paraboles<br />

d’une mémoire” par Rachida<br />

L'Union <strong>des</strong> Écrivains du<br />

Maroc (UEM ) vient de<br />

proclamer les noms <strong>des</strong> lauréats<br />

du “Prix de l'Union <strong>des</strong><br />

Écrivains du Maroc pour<br />

jeunes écrivains” pour les années<br />

1999-2001. Un prix qui<br />

englobe les différents genres<br />

de la littérature. L'union a indiqué<br />

par voie d’un communiqué<br />

daté du 27 novembre<br />

que le prix de la poésie a été<br />

attribué à Mahjoub Al<br />

Maslouhi, pour son recueil<br />

“<strong>La</strong>ïtak... Achams” (Ah ! ...si<br />

Saïgh Bousta. De manière<br />

symptomatique, cet ouvrage<br />

est traversé par un effort de<br />

mise en perspective du travail<br />

scientifique et méthodologique<br />

sur le monde musulman et sur<br />

les étu<strong>des</strong> islamiques où la dé-<br />

tu étais soleil), et le prix de la<br />

nouvelle à Fadwa Messat, pour<br />

son oeuvre “Chaïe Mina Al<br />

Alam” (Quelque douleur).<br />

Le prix du théâtre est revenu<br />

à l'écrivain Hicham Harrak<br />

pour son texte “Intihar Fi Dili<br />

Intidar” (Suicide en attente).<br />

S’agissant du prix du roman,<br />

son attribution a été annulée<br />

car aucun texte présenté aux<br />

commissions de lecture ne répondait<br />

aux critères requis<br />

pour ce genre littéraire.<br />

<strong>Les</strong> commissions spécialisées<br />

marche biographique, épistémologique<br />

et éthique n’est pas<br />

absente.<br />

L’histoire et l’environnement<br />

marquent aussi le contenu de<br />

cet ouvrage.<br />

Tout d’abord, l’essai historique<br />

ont félicité les essais en matière<br />

de poésie de Abderrahim<br />

Slili et Kaltoum Darfaoui, ainsi<br />

que les essais de Misbah<br />

Taoufik et Ibrahim Alhajri,<br />

pour les romans.<br />

Coordination<br />

<strong>Les</strong> commissions, qui ont décidé<br />

de l'attribution <strong>des</strong> prix,<br />

comprenaient <strong>des</strong> critiques et<br />

<strong>des</strong> écrivains, tels la poète<br />

Ouafae Al Amrani, Benaïssa<br />

Bouhmala, Najib Rfaïf, Driss<br />

sur les enjeux tribaux du<br />

Maroc au XVIIe et XVIIIe<br />

siècle et sur les traditions ancestrales<br />

au Togo en matière<br />

d’environnement fait que l’ouvrage<br />

est une <strong>des</strong>cription précise<br />

et fouillée <strong>des</strong> pratiques<br />

politiques et <strong>des</strong> systèmes paysans.<br />

Ensuite, sur le plan géographique,<br />

l’ouvrage préconise<br />

une approche à la fois temporelle,<br />

méthodologique et<br />

empirique.<br />

Recherche<br />

Certaines contributions insistent<br />

enfin sur <strong>des</strong> questions<br />

méthodologiques non moins<br />

importantes que la désertification,<br />

à savoir le phénomène<br />

de l’aridité en Mauritanie et<br />

la quantification <strong>des</strong> ressources<br />

en eau.<br />

Signalons enfin que la revue<br />

“Dirassat” comprend aussi une<br />

liste regroupant les mémoires<br />

<strong>des</strong> étudiants pour l’année universitaire<br />

1998-1999 ainsi que<br />

toutes les publications éditées<br />

par la Faculté <strong>des</strong> Lettres et<br />

<strong>des</strong> Sciences Humaines<br />

d’Agadir.❏<br />

R.S.<br />

Prix de l'Union <strong>des</strong> Écrivains du Maroc pour jeunes écrivains<br />

DES PLUMES EN HERBE<br />

© Ph: MHI<br />

Khoury, Adelmajid Alhouwas,<br />

Mohamed Said Soussan,<br />

Hassan Bahraoui, Adelmajid<br />

Akar, Miloudi Charmoum,<br />

Abderahim Al Alam et Said<br />

Al Naji et Khalid Amin.<br />

Le bureau central de l'UEM<br />

annoncera prochainement, en<br />

coordination avec la Fondation<br />

Ariâya de la Wafa Bank,<br />

la date et le programme de la<br />

cérémonie d'attribution <strong>des</strong><br />

prix prévus au mois de février<br />

2002, selon la source précédemment<br />

citée.❏ R.S.


Fès vient de célébrer la semaine culturelle du Koweït. Un événement culturel<br />

qui tire sa légitimité et son importance du fait que le Koweït est l’un<br />

<strong>des</strong> pays qui ont opté pour une politique culturelle <strong>des</strong> plus brillantes.<br />

Le trait d’union<br />

Le bureau d’information<br />

koweïtien de Rabat a organisé<br />

du 5 au 11 novembre<br />

une semaine culturelle koweïtienne<br />

à Fès. Initiée en partenariat<br />

avec la délégation régionale<br />

du ministère <strong>des</strong><br />

Affaires Culturelles et de la<br />

Communication ainsi que la<br />

communauté urbaine de Fès,<br />

la manifestation fait suite à<br />

d’autres rencontres organisées<br />

dans différentes villes du<br />

Maroc. Elle s’inscrit aussi dans<br />

le cadre de la nomination de<br />

la ville de Koweït comme capitale<br />

de la culture arabe pour<br />

l’année 2001. Une distinction<br />

bien méritée si l’on s’en tient<br />

à la politique culturelle édifiée<br />

par ce pays depuis<br />

quelques décennies.<br />

Richesse<br />

Un pays qui est derrière un<br />

grand nombre de produits culturels<br />

en direction de l’ensemble<br />

du monde arabe, qu’il<br />

s’agisse de livres, de revues,<br />

d’essais scientifiques ou de<br />

manifestations culturelles. Le<br />

coup d’envoi fut donné le lundi<br />

5 novembre en présence de<br />

l’ambassadeur du Koweït<br />

Salah El Bâejane, du délégué<br />

du département de la Culture<br />

<strong>La</strong> chaîne de télévision portugaise<br />

privée SIC tourne<br />

depuis le 23 novembre et jusqu'au<br />

5 décembre une série de<br />

reportages sur le Maroc. Pour<br />

réaliser ces films à caractère<br />

touristique et culturel, la télévision<br />

a mobilisé <strong>des</strong> vedettes<br />

et <strong>des</strong> actrices du petit<br />

écran.<br />

Ces émissions auront pour<br />

cadre les villes de Marrakech,<br />

Fès et Tanger. À la veille <strong>des</strong><br />

fêtes de Noël et du nouvel an,<br />

Semaine culturelle koweïtienne à Fès<br />

© Ph: MHI<br />

à Fès, Rachid Moumni et du<br />

président de la communauté<br />

urbaine de Fès, Abderrahmane<br />

Filali Baba.<br />

Une conférence a été organisée<br />

à cet effet pour évoquer<br />

la richesse de la culture arabo-islamique<br />

et la nécessité<br />

de joindre les efforts de coopération<br />

culturelle entre les<br />

pays arabes. Objectif: Sauvegarder<br />

le patrimoine et promouvoir<br />

la production culturelle.<br />

Cette conférence fut suivie<br />

par une exposition collective<br />

de peintres koweïtiens.<br />

Le 6 novembre s’est tenu une<br />

table ronde sous le thème “<strong>La</strong><br />

coopération culturelle<br />

Maroco-koweitienne: Réalités<br />

et perspectives”. Une rencontre<br />

qui a été animée par Rachid<br />

Moumni, Hamid Hamdani et<br />

Taleb Errifaï, Rédacteur en<br />

chef de “Jaridat Al Founoun”.<br />

D’emblée, Rachid Moumni a<br />

tenu à souligner que le Koweït<br />

est devenu au fil du temps l’un<br />

<strong>des</strong> plus importants centres<br />

d’édition du Proche-Orient. <strong>La</strong><br />

journée du 8 novembre a été<br />

consacrée à la projection<br />

d’une série de films documentaires.<br />

Des films qui jettent <strong>des</strong> éclairages<br />

sur certains aspects de la<br />

SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

renaissance du Koweït en<br />

termes de production culturelle<br />

et principalement dans<br />

le domaine de l’édition. Le 9<br />

novembre a été une journée<br />

dédiée à la poésie. Outre les<br />

lectures de poèmes, un<br />

concours a été organisé à l’occasion.<br />

<strong>La</strong>uréate: Asmae Hormat<br />

Allah, une étudiante primée<br />

pour son poème intitulé<br />

“Horizons de lumières”.<br />

Signalons enfin que les expositions<br />

de livres étaient ouvertes<br />

au public tout au long<br />

de cette semaine culturelle.❏<br />

R.S<br />

Série de reportages à la télévision portugaise sur le Maroc<br />

LES PORTUGAIS SOUS LE CHARME<br />

la célèbre émission de grande<br />

audience de la première chaîne<br />

de TV portugaise intitulée<br />

“Mundo VIP” se propose de<br />

faire connaître au public les<br />

charmes de ces villes-phares<br />

du tourisme marocain.<br />

Dépaysement<br />

Objectif: Montrer le dépaysement<br />

que garantit le Maroc à<br />

une heure de vol de Lisbonne<br />

ainsi que la diversité et la ri-<br />

chesse du patrimoine et de la<br />

culture marocains.<br />

Cette série de reportages a été<br />

rendue possible grâce à la collaboration<br />

de l'office national<br />

marocain du Tourisme<br />

(ONMT), basé à Lisbonne.<br />

Une collaboration qui s’inscrit<br />

dans le cadre de sa mission<br />

de promotion de la <strong>des</strong>tination<br />

Maroc et en particulier<br />

dans la stratégie définie<br />

par le plan d'urgence mis en<br />

place pour juguler la crise<br />

dans ce secteur après les attentats<br />

du 11 septembre.<br />

En raison de la suspension de<br />

la ligne entre Lisbonne et<br />

Casablanca par la compagnie<br />

nationale Royal Air Maroc,<br />

allié traditionnel de l'ONMT<br />

pour ce genre d'opérations, la<br />

compagnie privée Regional<br />

Airlines a pris le relais comme<br />

partenaire transporteur de<br />

l'équipe de TV portugaise.❏<br />

R.S.<br />

Écritures…<br />

“Écritures du Maroc” est l’intitulé d’une<br />

exposition qu’abrite actuellement l’institut<br />

français de Casablanca. Prévue jusqu’au<br />

20 décembre, cette exposition a<br />

été conçue et réalisée par Kacem Basfao,<br />

enseignant à la faculté <strong>des</strong> lettres et<br />

sciences humaines de Casablanca et<br />

chercheur associé à l’IREMAM/CNRS en<br />

Aix-en-Provence. L’exposition met en<br />

relief la diversité et la richesse de la littérature<br />

marocaine. Allant de l’Antiquité<br />

à nos jours, le panorama défini par l’exposant<br />

fait apparaître les continuités et<br />

les ruptures avec les héritages du passé<br />

qui caractérisent <strong>des</strong> formes d’écriture.<br />

Des écritures qui rendent pleinement<br />

compte de la profondeur historique de<br />

la réalité marocaine.<br />

Soufisme<br />

L’Amphytrium de Casablanca abritera le<br />

8 décembre une conférence sur l’initiation<br />

soufie à travers le livre Hikam<br />

d’Ibn Atta l’Alexandrin de son auteur<br />

Abdellah Benarafa. <strong>La</strong> causerie sera suivie<br />

d’une séance Adakirine et Samae<br />

Soufie sous la direction de Si Thami<br />

Harraq. Signalons enfin que le conférencier<br />

est diplômé de la Sorbonne et<br />

spécialiste reconnu de l’histoire du soufisme,<br />

de la musique Andalouse et du<br />

Samae. Précision : <strong>La</strong> causerie est prévue<br />

à partir de 21h.<br />

Projection<br />

“<strong>La</strong> Rivière”, un film de la réalisatrice<br />

taiwanaise Tsai Ming-liang, sera projeté<br />

le 2 décembre à l’institut français de<br />

Rabat. Synopsis: Xiao-kang, un jeune<br />

homme désœuvré, accompagne une<br />

amie sur le tournage d’un film. <strong>La</strong> réalisatrice<br />

filme une scène où un cadavre<br />

flotte dans un fleuve pollué. Mécontente<br />

du mannequin utilisé, elle demande au<br />

jeune homme de le remplacer. Le lendemain<br />

Xiao-kang ressent de violentes<br />

douleurs dans la nuque et aux épaules.<br />

Rien ne le soulage, la douleur s’amplifie<br />

au point de le rendre fou. <strong>La</strong> projection<br />

de ce film inscrit dans le cadre d’un<br />

cycle dédié au cinéma asiatique est prévue<br />

à partir de 21h00.<br />

Représentation<br />

Du 1-er au 12 décembre et à travers<br />

plusieurs régions du Royaume, une<br />

troupe irakienne de théâtre présentera<br />

une pièce sur la vie du martyr<br />

Mohamed Zerktouni. Cette pièce de<br />

Falah chakir sera interprétée par une<br />

pléiade d'hommes de théâtre irakiens<br />

dont Sami Kaftan, Aouatef Salmane et<br />

Haïdar Khalid. En collaboration avec<br />

"<strong>La</strong> Fondation Zerktouni", le syndicat<br />

<strong>des</strong> artistes irakiens s’est activement déployé<br />

afin que la présentation de cette<br />

pièce coïncide avec "la journée du martyr"<br />

célébrée en Irak.<br />

Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001 - 35


SPORT<br />

Record en 2002, or en 2004: convaincu d'être toujours le meilleur miler de l'histoire, l'ambassadeur<br />

de l'Unicef se remet dans la foulée à rêver de l'Olympe. “Je veux gagner l'or à Athènes, c'est la<br />

seule chose qui m'intéresse dorénavant", tranche El Guerrouj dans sa djelaba blanche et son fez<br />

rouge vissé sur la tête, le trophée de meilleur athlète 2001 entre les mains.<br />

Interview de Hicham El Guerrouj, meilleur athlète de l’année 2001<br />

Sur la piste de la femme<br />

• Maroc Hebdo International: N’est-ce<br />

pas une surprise le titre de meilleur<br />

athlète de l’année 2001 à Hicham El<br />

Guerrouj?<br />

- Hicham El Guerrouj: Oui parce que je<br />

m’y attendais le moins cette année.<br />

Contrairement à ceux qui parlent d’évidence<br />

en avançant comme argument le<br />

retrait prématuré <strong>des</strong> pistes de Maurice<br />

Green en milieu de saison pour raison<br />

de blessure, j’avoue que je suis surpris.<br />

•MHI: C’est tout de même étonnant de<br />

vous entendre dire que vous vous attendiez<br />

pas à ce sacre pour un champion<br />

assidu de votre trempe.<br />

- Hicham El Guerrouj: Ça ne doit pas<br />

étonner les observateurs avertis dont vos<br />

autres, journalistes, vous faites partie<br />

parce que pour le titre de meilleur athlète<br />

de l’année c’est un sacre que je méritais<br />

bien avant cette année. Ayant fait<br />

mieux que les années précédentes mais<br />

sans récompence symbolique, voilà ce<br />

qui explique ma surprise cette année.<br />

• MHI: Faites-vous allusion à vos records<br />

et titre de championnat du monde?<br />

- Hicham El Guerrouj: C’est évident que<br />

ma saison 97 avec le record du monde<br />

en salle du 1500 mètres à Stuttgart, il<br />

ne me restait plus que le mile et le 1500<br />

sur piste à battre. C’est fait sur les saisons<br />

98 et 99 durant lesquelles je pense<br />

que j’ai tout gagné. Sans fausse mo<strong>des</strong>tie,<br />

je m’attendais au sacre de meilleur<br />

athlète de l’année bien avant 2001. Mais,<br />

c’est toujours bon à prendre une récompence,<br />

aussi symbolique soit-elle.<br />

• MHI: Est-ce à dire que le sacre de<br />

cette année n’est pas pour vous déplaire?<br />

- Hicham El Guerrouj: Loin de là. Je le<br />

répète, une distinction est toujours la<br />

bienvenue dans une carrière, quelle qu’elle<br />

soit. Mieux, depuis bien longtemps<br />

maintenant, je cours et gagne pour les<br />

<strong>Marocains</strong>, en l’occurrence SM le Roi<br />

Mohammed VI qui décroche son téléphone<br />

après chacune de mes victoires<br />

pour me féliciter et m’encourager…<br />

• MHI: Ce qui n’est pas donné à tout le<br />

monde, encore moins à tous les ath-<br />

lètes, n’est-ce pas?<br />

-Hicham El Guerrouj:Je suis conscient<br />

de ce fait exceptionnel, je dirais. Le témoignage<br />

de Sa Majesté à chacune de<br />

mes victoire est pour moi un rappel de<br />

la mission d’ambassadeur sportif de mon<br />

pays dont je suis investi, pour ne pas dire<br />

dont je me suis investi. Je sors toujours<br />

plus fort <strong>des</strong> audiences que Sa Majesté<br />

m’accorde, à travers lesquelles je perçois<br />

tout le souhait et tous les espoirs <strong>des</strong><br />

<strong>Marocains</strong> placés en moi.<br />

• MHI: Sa Majesté vous a reçus au palais<br />

royal de Rabat, vous et votre entraîneur,<br />

suite à votre sacre. Un moment<br />

fort, n’est-ce pas?<br />

- Hicham El Guerrouj: SM le Roi<br />

Mohammed VI m’a téléphoné juste à la<br />

fin de la soirée de gala à Monaco pour<br />

36 - Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001<br />

• Hicham El Guerrouj brandissant son trophée de meilleur athlète 2001.<br />

m’exprimer sa joie et sa fierté. Un témoignage<br />

plus fort que tous les sacres<br />

symboliques du monde entier réunis,<br />

concrétisé par l’audience que Sa Majesté<br />

a accordée à mon entraîneur, Kada, et à<br />

moi. Vous ne pouvez pas imaginer combien<br />

je suis heureux d’entendre tous les<br />

encouragements de la bouche de Sa<br />

Majesté, d’écouter religieusement le Roi<br />

me féliciter et m’encourager à redoubler<br />

d’effort. C’est in<strong>des</strong>criptible, tout ça. C’est<br />

<strong>des</strong> moments inoubliables.<br />

MHI: Est-ce par peur de décevoir ces espoirs<br />

que vous vous astreignez à certaines<br />

règles de vie?<br />

- Hicham El Guerrouj: En partie peutêtre.<br />

Mais j’ai toujours eu une vie très<br />

rangée. Je pense que c’est de mon éducation<br />

que je tiens ce qui est ma vie de<br />

© Ph: AFP<br />

tous les jours, de ma vie professionnelle.<br />

Bien évidemment quand on est athlète<br />

professionnel surtout on est astreint<br />

à certaines règles d’hygiène de vie, inévitablement.<br />

• MHI: A quoi renvoyez-vous quand<br />

vous dites dans tous les entretiens que<br />

vous accordez à la presse “il faut beaucoup<br />

de préalables” pour expliquer vos<br />

nombreux succès?<br />

- Hicham El Guerrouj: Je veux parler<br />

de l’effort constant ou si vous préférez<br />

de la constance dans l’effort, du sérieux,<br />

de l’abnégation qui sont pour moi <strong>des</strong><br />

valeurs certaines pour se surpasser et relever<br />

les défis. Car il faut dire que les<br />

<strong>Marocains</strong> et tous ceux qui exultent avec<br />

moi à chacune de mes victoires, ne<br />

connaissent que Hicham qui gagne.<br />

Il y a aussi l’autre Hicham, peu connu du<br />

grand public, qui brave le froid, la neige,<br />

les montagnes, se prive de la belle vie,<br />

passe <strong>des</strong> nuits blanches, stresse dur pour<br />

arriver aux résultats qui font la fierté<br />

de tout un peuple.<br />

• MHI: A quoi se résume votre vie en<br />

dehors <strong>des</strong> pistes, <strong>des</strong> galas, et autres<br />

rencontres mondaines?<br />

- Hicham El Guerrouj: Je vis comme la<br />

plupart <strong>des</strong> <strong>Marocains</strong> de mon âge, encore<br />

célibataire. Sauf que pour moi, en<br />

plus de la demeure familiale, je partage<br />

les lits du dortoir de l’Institut national<br />

d’athlétisme Moulay Abdellah à Rabat<br />

avec mes condisciples. Je vis comme à<br />

mes débuts dans cet institut. Si vous<br />

faites allusion à la vie à deux, je vous<br />

avoue que je cherche encore ma future<br />

épouse, ma douce moitié, qui, j’espère, sera<br />

intelligente et belle sans forcément<br />

être athlète comme moi. Je dis bien pas<br />

forcément.<br />

• MHI: Avez-vous le sentiment d’avoir<br />

tout gagné pour ne pas demander si<br />

vous pensez à la retraite?<br />

- Hicham El Guerrouj: Il me reste le titre<br />

olympique en 2004. Pour ce qui est de la<br />

retraite, je vous l’avoue, je n’y pense pas<br />

encore. J’ai à peine 27 ans et toutes mes<br />

dents comme on dit pour penser à <strong>des</strong><br />

jours sans pistes, sans médailles, bien<br />

que ce moment fatal arrivera.❏<br />

Propos recueillis par Bachir Thiam


4, RUE DES FLAMANTS<br />

Un lecteur isrélien réagit suite à l’article de Gabriel Banon “Sharon va-t-il<br />

détruire Israël”paru dans MHI n°487. Révolté par la violence qui fait <strong>des</strong><br />

victimes aussi bien dans le camp <strong>des</strong> israéliens que dans celui <strong>des</strong> Palestiniens,<br />

notre lecteur donne son point de vue sur la paix au Proche-Orient.<br />

Un lecteur d’Israël réagit à un article sur Ariel Sharon<br />

Le lion, le mouton et la brebis<br />

Permettez-moi quelques<br />

remarques à l’article de<br />

Gabriel Banon à propos<br />

d’Ariel Shanon et de la paix en<br />

Proche-Orient. A ce propos, j’aimerai<br />

citer un verset dans un<br />

<strong>des</strong> écrits <strong>des</strong> sages d’Israel qui<br />

dit: “Ne juge point ton proche<br />

jusqu’au moment que tu sois à<br />

sa place”.<br />

Si les hommes, les pays, les<br />

gouvernements jugeaient leurs<br />

proches une fois qu’ils sont à<br />

leur place –croyez-moi, les jugements<br />

seraient bien différents.<br />

Je vous donne un exemple éclatant<br />

quand Israel avait tué, assassiné,<br />

massacré tout le monde,<br />

les U.S.A condamnaient les<br />

attaques ciblées israéliennes<br />

contre les terroristes. Que font<br />

les U.S.A aujourd’hui si ce n’est<br />

une attaque ciblée contre Bin<br />

<strong>La</strong>den et à quel prix?<br />

Conclusion: un jugement peut<br />

varier avec le temps? Secondo,<br />

comment voulez-vous que<br />

Sharon accepte la médiation de<br />

l’Europe? D’abord, aucun, mais<br />

aucun gouvernement d’Israel<br />

n’a jamais accepté que l’Europe<br />

soit médiateur entre Israéliens et<br />

Palestiniens, même les U.S.A se<br />

désistent, toujours de ce rôle et<br />

disent que tout doit être résolu<br />

entre les deux parties elles<br />

mêmes, parce que la moindre<br />

<strong>des</strong> choses que doit nous<br />

offrir un médiateur c’est la neutralité.<br />

Neutralité<br />

Pour <strong>des</strong> raisons multiples,<br />

l’Europe et surtout la France se<br />

rangent toujours du même côté<br />

d’antisémitisme et anti-judaïsme.<br />

Et le malheur, c’est qu’ils ont le<br />

même sentiment et vers les juifs<br />

et vers les musulmans. Sauf que<br />

vis-à-vis <strong>des</strong> juifs, c’est un peu<br />

plus fort et en première place).<br />

Conclusion ce n’est pas le lion<br />

qui jugera la plainte de la brebis<br />

contre le mouton ...<br />

Troisièment, juste hier soir j’entendais<br />

à la télé (2ème TV israélienne)<br />

l’ex-chef du Shin-<br />

Beit dans une interview qui a<br />

duré plus d’une heure et il a dit<br />

en substance que le problème<br />

entre Palestiniens et Israéliens<br />

est “un rêve” c’est à dire, chez<br />

CHARON, ÇA SUFFIT!<br />

En lisant votre article, vendredi<br />

dernier, je voulais<br />

prendre la plume pour une<br />

fois de plus vous remercier<br />

de votre lucidité, de votre<br />

courage, de votre colère. Oui,<br />

Sharon ça suffit!<br />

Mais avec les jours qui passent<br />

ma colère s’étend à<br />

Arafat aussi.<br />

Arafat, ça suffit. Assez d’attiser<br />

la haine – de lancer les<br />

enfants et les pierres dans la<br />

rue, de déformer et de distorde<br />

les nouvelles. Mon at-<br />

tachement aux Palestiniens, à<br />

leur dignité date de plus de<br />

20 ans.<br />

En 78 j’étais à Gaza. Dès 94,<br />

mon leitmotiv a été l’éducation,<br />

l’instruction, non pas<br />

avec <strong>des</strong> livres regorgeant de<br />

haine, mais <strong>des</strong> visions d’avenir<br />

constructives, qui auraient<br />

pu éviter ces deux années de<br />

violence et d’horreur.❏<br />

L.S<br />

Casablanca.<br />

la moindre<br />

<strong>des</strong> choses que<br />

doit nous<br />

offrir un<br />

médiateur<br />

c’est la neutralité.<br />

les Palestiniens le rêve du<br />

Retour sur tout Israél- et chez<br />

les Israeliens le Retour sur tout<br />

Israel -chez la moitié <strong>des</strong><br />

Israéliens qui se sont réveillés -<br />

le rêve est dissipé- attendons<br />

maintenant que cela se produi-<br />

Condoléances<br />

Hajja Amina Benchekroun n’est plus<br />

se chez les Palestiniens et entre<br />

temps que Dieu sauvegarde<br />

l’Humanité, les arabes et les juifs<br />

à la fois sans oublier notre<br />

Maroc bien aimé et sa royauté<br />

que nous adorons. ❏<br />

“amirs”<br />

<br />

C’est avec une peine infinie que nous avons appris le décès de Hajja Amina<br />

Benchekroun, mère de notre ami le Professeur Aziz <strong>La</strong>hlou de l’ENA, survenu<br />

le vendredi 16 novembre 2001 à Casablanca.<br />

Née il y a 73 ans à Fès, elle a rejoint son mari, notre ami Haj Mohamed <strong>La</strong>hlou,<br />

au début <strong>des</strong> années 30 à Casablanca.<br />

Fille du combattant Ahmed Benchekroun, grande dame du cœur et de convictions,<br />

elle était très connue dans les milieux <strong>des</strong> œuvres sociales conçues pour la quiétude<br />

et le bien-être <strong>des</strong> nécessiteux.<br />

D’un courage exemplaire face à la maladie et d’une fidélité sans faille envers ses très nombreux amis,<br />

elle laissera le souvenir d’une parfaite dame de cœur et de générosité.<br />

Nous étions nombreux, très nombreux, le samedi 16 novembre au cimetière Achouhada, famille, amis<br />

et alliés pour rendre un dernier hommage à Hajja Amina Benchekroune et apporter un réconfort à son<br />

époux notre ami Hajja, Mohamed <strong>La</strong>hlou à ses enfants et petits enfants, tous très affectés, comme nous<br />

tous, par la disparition d’une épouse, d’une mère, d’une grand-mère, d’une amie <strong>des</strong> nécessiteux et <strong>des</strong><br />

bonnes œuvres.<br />

Nous sommes à Dieu et à lui nous r etournons.<br />

Maroc Hebdo International - N° 487 - Du 23 au 29 nov. 2001- 37<br />

© Ph. AFP


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Impression<br />

Maroc Soir SA<br />

Campagne contre<br />

les cor<strong>des</strong> à linge<br />

<strong>La</strong> municipalité de Shanghaï a décidé de faire<br />

la chasse aux cor<strong>des</strong> à linge et autres<br />

constructions de bambous sur lesquels les<br />

habitants font sécher leur linge depuis <strong>des</strong><br />

temps immémoriaux dans les quartiers touristiques<br />

et commerciaux de la métropole<br />

chinoise. <strong>Les</strong> amen<strong>des</strong> vont passer de cinq<br />

à 20 yuans (2,75 euros) pour les particuliers<br />

dans le centre-ville afin de dissuader toute<br />

tentative d'accrochage, ont fait savoir <strong>des</strong><br />

responsables municipaux lundi. Même chose<br />

pour les sociétés. “Si une entreprise fait<br />

sécher une serpillière sale à une fenêtre donnant<br />

sur une artère importante, cela endommage<br />

le magnifique paysage urbain", a<br />

déclaré un membre du Bureau d'hygiène environnementale<br />

de la municipalité. <strong>Les</strong><br />

amen<strong>des</strong> pour les sociétés s'élèvent désormais<br />

à 200 yuans (27 euros).<br />

Du haschisch offert<br />

à <strong>des</strong> Verts allemands<br />

Rostock. <strong>Les</strong> jeunesses du Parti vert allemand<br />

ont offert, à l'issue du congrès de<br />

Rostock, une poignée de cigarettes au ... haschisch<br />

aux dirigeants <strong>des</strong> “Grünen".<br />

Ce cadeau insolite récompense <strong>des</strong> Verts allemands<br />

qui se sont résolus, malgré leur forte<br />

tradition pacifiste, à rester au sein du gou-<br />

HOROSCOPE<br />

Bélier: 21 mars-19 avril<br />

Vous n'aurez pas fini de subir les reproches et<br />

les récriminations de votre partenaire parce<br />

qu'il supportera difficilement une recru<strong>des</strong>cence<br />

de votre goût volage. Ne laissez pas de sombres pensées<br />

nuire à votre travail. Prenez les décisions qui s'imposent, même<br />

s'il vous en coûte. Vous aurez intérêt cette semaine à surveiller<br />

votre taux d'acide urique, surtout si vous êtes du<br />

deuxième décan. Évitez le gibier, les abats, les crustacés, la<br />

charcuterie, les épinards, l'oseille, les champignons, les<br />

choux. Consommez plutôt de la viande rouge que de la<br />

viande blanche.<br />

Taureau: 20 avril-20 mai<br />

Il n'est jamais souhaitable de mélanger amours<br />

et affaires. Mais c'est justement ce que vous serez<br />

tenté de faire cette fois-ci. Faites donc un effort<br />

considérable pour éviter toute interférence<br />

entre votre vie privée et votre vie professionnelle. Certaines<br />

questions d'ordre financier ou autre menaceront d'influencer<br />

défavorablement vos activités professionnelles, de provoquer<br />

<strong>des</strong> retards ou de faire échouer <strong>des</strong> transactions.<br />

Certains d'entre vous auront à surveiller de près leur foie et<br />

leur vésicule biliaire.<br />

Gémeaux: 21 mai-21 juillet<br />

<strong>La</strong>issez votre partenaire un peu tranquille. À<br />

force de le questionner et de l'asticoter, vous<br />

allez finir par l'agacer sérieusement. Un conflit<br />

aux conséquences imprévisibles pourrait alors<br />

éclater. Soyez prudent ! Vous continuez à faire jouer vos relations<br />

pour obtenir <strong>des</strong> avantages substantiels et bien mérités<br />

dans votre travail. Ne vous forcez pas à faire un repas<br />

complet si vous n'en éprouvez pas le besoin. Prenez plutôt,<br />

au cours de la journée, <strong>des</strong> petits snacks composés de fruits<br />

secs, de fromage blanc, de compotes.<br />

Cancer: 22 juin-22 juillet<br />

Vous serez enclin à un excès de romantisme, et<br />

vous vous ferez <strong>des</strong> illusions dans le domaine<br />

affectif. Tout cela ne sera pas grave si vous ne<br />

cherchez pas délibérément à prolonger cet état<br />

de déphasage. Dans votre métier, votre pouvoir habituel de<br />

concentration et de jugement sera quelque peu faussé. Ne<br />

prenez aucune décision importante sans une sérieuse réflexion<br />

et, si possible, sans l'avis de votre astrologue. Votre<br />

gourmandise, tolérée trop longtemps, pourrait vous causer<br />

enfin la couperose.<br />

38- Maroc Hebdo International - N° 488- Du 30 nov. au 6 déc. 2001<br />

Le portable rend<br />

impuissant, selon un<br />

ministre du Swaziland<br />

Mbabane. <strong>La</strong> ministre de la Santé du petit royaume<br />

du Swaziland, en Afrique australe, a conseillé<br />

à ses concitoyens de préférer les téléphones<br />

fixes aux mobiles, affirmant que, selon <strong>des</strong><br />

étu<strong>des</strong>, les téléphones portables sont responsables<br />

du cancer et l'impuissance masculine.<br />

“Des chercheurs ont prévenu <strong>des</strong> dangers de ces<br />

gadgets sur la santé humaine. Il est conseillé de<br />

ne pas les placer près du cœur ou <strong>des</strong> parties<br />

génitales pour éviter de souffrir au final du cancer",<br />

a déclaré le Dr Phetsile Dlamini, lors d'une<br />

séance de questions au gouvernement au<br />

Parlement. <strong>La</strong> ministre a refusé de préciser de<br />

quelles étu<strong>des</strong> il s'agissait et si le gouvernement<br />

envisageait d'interdire l'usage <strong>des</strong> téléphones<br />

mobiles. “Il n'existe aucune preuve que<br />

les téléphones mobiles causent le cancer ou tout<br />

autre problème de santé. Au contraire, <strong>des</strong> étu<strong>des</strong><br />

montrent qu'ils sont sans danger", a rétorqué<br />

Paul Edwards, le P-DG de l'opérateur sud-africain<br />

de téléphonie mobile M-Cell, qui possède<br />

le réseau MTN.<br />

vernement de coalition du chancelier SPD<br />

Gerhard Schröder en soutenant sa politique<br />

d'envoi de troupes alleman<strong>des</strong> en<br />

Afghanistan. Généralement, les congrès po-<br />

Lion: 23 juillet-22 août<br />

Des conflits, dus principalement à votre nervosité,<br />

pourront perturber votre couple. <strong>Les</strong> natives<br />

du signe seront plus vulnérables à cette<br />

nervosité que leurs homologues masculins; elles<br />

seront anxieuses, surtout si elles exercent une profession extérieure.<br />

Au travail, vous pourrez envisager <strong>des</strong> projets de<br />

transformation ou d'extension de vos affaires. Mais la condition<br />

essentielle du succès sera que vous entriez dans les détails<br />

lorsqu'il s'agira de calculer les incidences financières.<br />

Vous n'aurez pas le moral au beau fixe. Il sera même <strong>des</strong><br />

plus fluctuants, surtout si vous êtes du troisième décan.<br />

Vierge: 23 août-22 septembre<br />

Durant cette période, les couples déjà formés<br />

auront toutes les chances de jouir de la quiétude.<br />

Faites avec votre conjoint <strong>des</strong> projets de<br />

longue haleine. Méfiez-vous <strong>des</strong> apparences<br />

cette semaine. Tout aura l'air de bien fonctionner dans vos<br />

affaires. Mais la grosse machine risque d'être détraquée par<br />

un petit grain de sable que vous n'aviez pas aperçu ou dont<br />

vous n'aviez pas tenu compte. Vous aurez peut-être besoin<br />

de vous gâter un peu sur le plan alimentaire pour vous remonter<br />

le moral. Eh bien, allez-y, sans pour autant aller audevant<br />

<strong>des</strong> problèmes.<br />

Balance: 23 septembre-23 octobre<br />

Attention ! Vous serez tenté d'être très soupçonneux<br />

vis-à-vis de votre conjoint ou de votre partenaire<br />

amoureux cette semaine. Vous ne lui laisserez<br />

pas une minute de répit, et il aura du mal à<br />

reprendre son souffle. Imaginez sur quoi la situation pourrait<br />

déboucher. Une ambiance de tension ou de rivalité entre vous<br />

et vos partenaires professionnels s’installe. Mais si vous savez<br />

réagir dans le bon sens, cet affrontement pourra vous stimuler<br />

et vous rendre beaucoup plus efficace encore. Santé, <strong>des</strong> nerfs<br />

à vif cette semaine, prenez <strong>des</strong> tisanes calmantes comme le<br />

tilleul, la camomille, la marjolaine ou la fleur d'oranger.<br />

Scorpion: 24 octobre-22 novembre<br />

Le climat sentimental sera à la fois explosif et<br />

tendre. Vous ferez tout hors du commun. Un<br />

vrai feu d'artifice : vous aimerez avec fougue et<br />

passion, vous en perdrez la raison et le cœur.<br />

<strong>La</strong>issez-vous aller afin d'entretenir votre joie de vivre, néanmoins,<br />

conservez quelques garde-fous indispensables.<br />

Professionnellement, vous devrez faire face à la concurrence,<br />

à la lutte quotidienne pour préserver votre place au<br />

soleil. <strong>La</strong> période se présentera plutôt bien. Ce sera le moment<br />

de prendre <strong>des</strong> mesures énergiques contre les ennuis<br />

rénaux.<br />

FAUT L’FAIRE !<br />

litiques se terminent en Allemagne sur <strong>des</strong><br />

bouquets de fleurs offerts aux dirigeants. Le<br />

directeur de campagne <strong>des</strong> “Grünen",<br />

Reinhard Bütikofer, a tenté par la suite de minimiser<br />

l'affaire en assurant qu'il s'agissait<br />

de fausses cigarettes au haschisch. Réponse<br />

d'un militant <strong>des</strong> Jeunesses vertes à Reuters:<br />

“Pas du tout, c'est de l'herbe au-then-tique".<br />

Record mondial<br />

de longévité théâtrale<br />

Londres. <strong>La</strong> capitale britannique a célébré<br />

lundi la 20.392ème représentation de “<strong>La</strong><br />

Souricière", une pièce à suspense d'Agatha<br />

Christie datant de la fin <strong>des</strong> années 40, à<br />

l'affiche dans la capitale britannique depuis<br />

un demi-siècle sans discontinuer. <strong>La</strong> première<br />

de “<strong>La</strong> Souricière", qui met en scène<br />

l'inspecteur Trotter, a eu lieu en 1952, à<br />

l'époque où Winston Churchill était encore<br />

Premier ministre. L'énigme a tenu en haleine<br />

plus de 8,25 millions de spectateurs londoniens,<br />

à qui il est demandé à la fin de<br />

chaque représentation de ne pas révéler le<br />

nom de l'assassin. Au total, la pièce a été traduite<br />

dans 24 langues, jouée dans 44 pays.<br />

“(<strong>La</strong> pièce) ne donne aucun signe de faiblesse",<br />

a déclaré David Turner, qui dirige<br />

la pièce depuis 15 ans. Mais les acteurs sont<br />

renouvelés chaque année pour lui donner<br />

“un nouvel élan".❏<br />

Source: Agences de presse<br />

Sagittaire: 23 novembre-21 décembre<br />

Vous serez enclin à apprécier les choses sous<br />

leur angle le plus agréable. Vous verrez la vie avec<br />

<strong>des</strong> lunettes roses : de quoi en dérider plus d'un!<br />

Vos sentiments et votre affectivité seront empreints d'une<br />

grande franchise. Au travail, la période s'annonce propice<br />

à la construction, à l'immobilier, à tous les travaux qui posent<br />

les fondations de l'avenir. Santé: Continuez à suivre une<br />

alimentation recalcifiante : consommez <strong>des</strong> jaunes d'œufs<br />

modérément, du fromage de chèvre, du chou cru ou cuit et<br />

<strong>des</strong> lentilles.<br />

Capricorne: 22 décembre-19 janvier<br />

Sur la défensive tout au long de la période,<br />

vous observerez votre partenaire amoureux<br />

avec prudence et méfiance. Mais ne soyez pas<br />

aussi susceptible et jaloux : vous ne courez aucun<br />

risque en ce moment. Ne vous posez pas trop de<br />

questions et surtout ne dramatisez rien. Pas question de<br />

vous reposer sur <strong>des</strong> lauriers cueillis ou pas encore cueillis!<br />

Il faudra, au contraire, retrousser vos manches et vous<br />

atteler aux tâches qui vous incombent. Le succès ou la<br />

gloire sont assurés dans ces conditions, mais ils ne viendront<br />

que plus tard. N’abusez pas <strong>des</strong> excitants, vous<br />

n'en n'aurez vraiment pas besoin.<br />

Verseau: 20 janvier-18 février<br />

Des imprévus, <strong>des</strong> réactions surprenantes de votre<br />

bien-aimé vont vous énerver et vous agacer. Vous<br />

aimez bien la fantaisie et l'originalité, mais à<br />

condition que vous en maîtrisiez les éléments. Tâchez de dissiper<br />

votre contrariété. Tout ira bien pour vous dans le domaine<br />

professionnel. Des occasions inespérées se présenteront,<br />

vous permettant de consolider votre situation ou de<br />

donner plus d'envergure à votre position. Cette semaine<br />

faites attention aux microbes !<br />

Poissons: 19 février-20 mars<br />

Le climat amoureux risque d'être orageux, et<br />

votre partenaire ne sera pas à prendre avec <strong>des</strong><br />

pincettes. Impossible de faire autrement que de<br />

prendre votre mal en patience et de ne pas vous laisser bouleverser<br />

par ces perturbations. Votre activité professionnelle<br />

se présente sous les meilleurs auspices. Vous pourrez relever<br />

<strong>des</strong> défis au bon moment et prendre <strong>des</strong> décisions<br />

dans la bonne direction. Pas de gros problèmes de santé en<br />

vue. Méfiez-vous quand même <strong>des</strong> <strong>troubles</strong> intestinaux.<br />

Évitez les légumes à fibres !<br />

Source: www.nomade.fr


POST-SCRIPTUM<br />

CYBERCONFRERES<br />

Machiste, sexiste, la publicité<br />

française ?<br />

Courant 2000 et début<br />

2001, le débat a fait couler beaucoup<br />

d'encre. Dans le collimateur:<br />

les publicitaires, souvent<br />

jugés sans scrupules, toujours<br />

prêts à déshabiller une femme<br />

ou à salir son image pour vendre<br />

n'importe quoi, une voiture, de<br />

la crème fraîche, du pain… Pour<br />

contrer les débordements <strong>des</strong><br />

publicitaires, <strong>Les</strong> Chiennes de<br />

garde (association anti-sexiste)<br />

veillent.<br />

Elles surfent sur ce débat soudainement<br />

médiatique et dénoncent<br />

à tour de bras les “dérapages"<br />

<strong>des</strong> communicants.<br />

L'été passe, les courants changent.<br />

Eram lance une nouvelle<br />

campagne clin d'œil et affiche<br />

sur les murs les photos d'un<br />

homme, d'une chaise et d'une<br />

autruche portant <strong>des</strong> chaussures<br />

féminines avec ce slogan :<br />

“Aucun corps de femme n'a été<br />

exploité dans cette publicité."<br />

Selon le directeur de cette campagne,<br />

“la publicité est un propos<br />

frivole par essence. S'il y a<br />

polémique, ce n'est pas à nous<br />

d'interférer. Nous ne faisons que<br />

récupérer". “C'était un débat à<br />

la mode et nous nous en somme<br />

moqués. <strong>Les</strong> campagnes Eram<br />

Sexe, portables et fils de pub<br />

ont toujours un ton un peu irrévérencieux<br />

pour les fashion-victims",<br />

explique Benoit<br />

Devarrieux, cofondateur de<br />

l'agence Devarrieux-Villaret.<br />

Solitaires Après un automne<br />

plutôt calme sur le front de la<br />

publicité sexiste, le constructeur<br />

de téléphone français Sagem repart<br />

à l'offensive. Une nouvelle<br />

campagne de publicité diffusée<br />

dans la presse et à la télévision<br />

met en scène plusieurs déesses<br />

sculpturales et quelques hommes<br />

pour faire bonne mesure, les<br />

yeux cachés par quelques slogans<br />

évocateurs: “Marie S. adore<br />

quand ça vibre", “Abigaël W.<br />

en change quand elle ne les aime<br />

plus", “Karina T. joue avec le<br />

sien plusieurs fois par jour"…<br />

Bonnes vibes<br />

Isabelle Alonso, présidente <strong>des</strong><br />

Chiennes de garde, enrage:<br />

“J'avoue que ça dépasse mes capacités<br />

d'entendement. J'essaie<br />

d'imaginer le cerveau <strong>des</strong> “créatifs".<br />

A quoi cela peut-il bien<br />

ressembler? Un magma où surnagent,<br />

comme dans un potage<br />

périmé, <strong>des</strong> concepts fondamentaux:<br />

montrer, exhiber, gonzesse,<br />

à poil, niquer... Tout ça doit tournicoter,<br />

faire <strong>des</strong> grumeaux et<br />

On espère que le<br />

Premier ministre français<br />

Lionel Jospin a<br />

bien réfléchi avant<br />

d'adresser ce geste sans<br />

équivoque à tous les<br />

fouille-chose qui lui ont<br />

rappelé son passé trotskiste.<br />

Un passé qui le rendait<br />

plutôt sympathique.<br />

Etrange; partout les<br />

hommes politiques renient<br />

quelques idées ou<br />

plaident les erreurs de<br />

jeunesse.<br />

C'est pas chez nous que<br />

<strong>des</strong> choses comme ça<br />

arriveraient, hein, non?<br />

Pourquoi “Marie S.<br />

adore quand ça vibre”<br />

aboutir sempiternellement à la<br />

même idée. Leur idée unique.<br />

Aujourd'hui, pour un téléphone.<br />

Qu'on ne saurait vendre autrement.<br />

Ils s'auto-dénomment<br />

“créatifs" , preuve s'il en fallait<br />

que le langage ne se contente pas<br />

de décrire: il interprète, il ment,<br />

il cache. Au bénéfice de l'idéologie<br />

dominante. <strong>Les</strong> créatifs alimentent<br />

par réflexe le machisme,<br />

avec les redoutables moyens<br />

de la publicité. Un exemple de<br />

plus, avec cette publicité Sagem<br />

dans Le Monde daté du 17 novembre.<br />

Preuve qu'on peut être<br />

un mythique parangon de vertu<br />

journalistique, un phare de la<br />

bonne conscience de gauche et<br />

un tranquille bénéficiaire du<br />

sexisme ambiant…"<br />

Du côté du constructeur, on tente<br />

de se défendre: “On n'a pas<br />

l'intention de rentrer dans cette<br />

polémique", explique la porteparole<br />

de Sagem. “L'objectif est<br />

plutôt de changer l'image de<br />

Sagem, qui est un peu trop technique.<br />

En aucun cas, ce n'est de<br />

la provocation…", explique la<br />

jeune femme. Avant de finalement<br />

concéder que oui, quand<br />

même, “c'est un peu provocant".❏<br />

Eric Nunès (Le Monde, 26<br />

novembre 2001)<br />

Faut-il vous l’envelopper ?<br />

Par Amale Samie<br />

Mon voisin, il est bien dans la journée. C'est un fumeur qui s'énerve<br />

pas pendant le Ramadan sous prétexte qu'il est “coupé de la cigarette".<br />

Mais comme il se shoote à la harira, après le ftour, il a un drôle<br />

d'air absent, ses yeux deviennent vitreux et ses propos incohérents et <strong>des</strong><br />

fois, soudain, il s'exclame: “Où suis-je?", alors moi je réponds “Au Maroc",<br />

alors il dit “Oh m…. je rêvais que je vivais ailleurs". Il est accro aux fines<br />

herbes, mais il a quand même promis de se désintoxiquer du kazbour ou<br />

mâadnous. Au moins.<br />

Abbas El Fassi, ministre de la Sueur <strong>des</strong> damnés, grand mufti du parti de<br />

l'Istiqlal, avait-il forcé sur la harira à Meknès, dimanche dernier, lorsqu'il<br />

avait été pris d'une transe mystique, comme visité par la Grâce? Le ministre,<br />

récepteur de la Révélation politique, a fait fort, en décidant tout<br />

seul du programme de son parti. Car cet homme, parfois appelé Bébé<br />

Cadum, a carrément déclaré le jihad contre “le phénomène du chômage,<br />

pour la mise en œuvre de véritables actions pour<br />

L’horreur: 400<br />

députés, 400<br />

conseillers,<br />

2000<br />

présidents<br />

de commune,<br />

tous<br />

istiqlaliens.<br />

<strong>La</strong> soupe de Abbas<br />

encourager l'investissement et la relance <strong>des</strong> activités<br />

pourvoyeuses d'emplois". Le jihad, rien que<br />

ça. En fait, les propos de m'sieu l'ministre étaient<br />

dans le droit-fil de la tradition istiqlalienne: accents<br />

épiques, trémolos vertueux et regard fixé<br />

sur Madère, qui pourrait faire partie <strong>des</strong> eaux territoriales<br />

marocaines, si les militants acceptaient<br />

de faire un effort d'imagination ou de rependre<br />

un quinzième bol de harira. Zidek chi zlafa a Si<br />

Abbas, pour mieux préparer la tambouille électorale.<br />

L'ayatollah Abbas El Fassi est tout prosaïquement<br />

en campagne. Déjà? Il veut avoir un bol<br />

d'avance sur ses alliés socialos? C'était un bol de trop et il a failli déclarer le<br />

jihad interne en vidant le chaudron dans lequel flottent les vieux turbans, les<br />

caciques <strong>des</strong> steppes et les vampires <strong>des</strong> cantons qui font l'essentiel de l'arsenal<br />

électoral de son parti. Un coup de kazbour, Si Abbas?<br />

Quel Maroc va encore nous proposer l'Istiqlal? Et qui est en mesure de le<br />

mettre hors d'état de nuire? Enfin, nuire, j'exagère, laissez-les vivre. M'hammed<br />

El Khalifa, ministre de la Sueur <strong>des</strong> fonctionnaires et Abbas son “frère" de parti.<br />

Imaginez tout de même un gouvernement istiqlalien qui ne nous voudrait<br />

que du bien. On verrait ressortir les courtiers à dentier en or, comme <strong>des</strong> zombies<br />

encore fripés par la longue hibernation. 40 ministres istiqlaliens, vlan, à<br />

la volée, comme du hachis de mâadnous dans la marmite, tous adeptes d'un<br />

jihad ou d'un autre, grands, petits et moyens jihad. Tous venus pour nous réveiller<br />

de la torpeur que nous a infligée un Premier ministre somnolent. Je<br />

règle le jihad sur quelle vitesse, Si Abbas? Le jihad multiplié par 40, ça fouette<br />

le sens civique.<br />

Avec ça, 400 députés istiqlaliens, 400 conseillers, 2000 présidents de commune,<br />

tous istiqlaliens, on va tous embarquer dans <strong>des</strong> pateras et leur laisser le pays.<br />

L'horreur démographique, migration de cauchemar. Encore un bol, Si Abbas?<br />

Le Premier ministre a dit qu'il ne rempilerait pas, et je le soutiendrai en cette<br />

pénible circonstance. Nous voilà de nouveau en manque de sauveur. Tant de<br />

sauveurs nous ont foutus dans la soupe, mais soûls de harira, on en cherche<br />

d'autres. Avec ça qu'on n'attend plus rien, mais a-t-on jamais vraiment attendu<br />

quelque chose, <strong>des</strong> socialos? Arrêtez la soupe camara<strong>des</strong>. <strong>La</strong> gauche est<br />

cuite. Pour les remerciements ils repasseront. Qu'est-ce que c'est, un homme,<br />

pour la gigantesque machine de l'État? Un pois chiche. Le problème c'est<br />

qu'ils ont décidé de prendre votre <strong>des</strong>tin en main. Ils vont décider pour vous,<br />

légiférer ou faire semblant en votre nom. Après, s'ils décident de faire passer<br />

l'autoroute entre ton matelas et ton sommier, tu viens pas pleurer.<br />

Il faut croire que le Maroc a pris un fameux coup de harira bien avant le<br />

Ramadan. Ça ronflait comme mille réacteurs, le peuple faisait le pied de grue<br />

dans la nuit glacée. Je suis terriblement intéressé par mon propre avenir, bien<br />

sûr, mais enfin ni plus ni moins qu'avant. On est pas obligés de les écouter.<br />

Et avec la harira, on est comme <strong>des</strong> bienheureux, béats, abandonnés sur <strong>des</strong><br />

coussins pendant qu'ils flippent tous à cause <strong>des</strong> élections. Tous les hariromanes,<br />

Si Abbas, Si Abderrahmane et les autres marchands de soupe. Un<br />

koup de kazbour, les kopains?❏<br />

Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 sept. 2001- 39

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