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Ali Fassi Fihri peut-il sauver le foot ? - Maroc Hebdo International

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<strong>Maroc</strong><strong>Hebdo</strong><br />

<strong>Ali</strong> <strong>Fassi</strong> <strong>Fihri</strong> <strong>peut</strong>-<strong>il</strong> <strong>sauver</strong> <strong>le</strong> <strong>foot</strong> ?<br />

<strong>Maroc</strong><strong>Hebdo</strong><br />

N° 857 du 16 au 22 octobre 2009 INTERNATIONAL<br />

L’espion qui nous<br />

revient d’Alger<br />

<strong>Maroc</strong> 15 DH - France 3 Euro - Espagne, Belgique, Al<strong>le</strong>magne et Italie 3,90 Euro - Canada 5,95 $ - USA 6,75 $<br />

Hassan Jaber, magistrat<br />

La justice à<br />

visage humain<br />

Les accidents de la route<br />

Comment arrêter<br />

<strong>le</strong> massacre<br />

<strong>Ali</strong> Sa<strong>le</strong>m Tamek<br />

et ses complices sahraouis<br />

jugés pour intelligence<br />

avec l’ennemi<br />

Une857 n1.indd 1 14/10/09 19:34:24


page3-10 15/10/09 14:33 Page 3<br />

MAROC HEBDO INTERNATIONAL - 18e ANNÉE - N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009<br />

10<br />

20<br />

36<br />

46<br />

28<br />

50<br />

10<br />

20<br />

26<br />

34<br />

46<br />

SOMMAIRE<br />

Actualité<br />

Droit de réponse de Hassan Alaoui<br />

“Ma plus grande préoccupation<br />

est la promotion du <strong>Maroc</strong>”<br />

Tentative de détournement à l’Anapec<br />

L’escroquerie déjouée<br />

Le Conse<strong>il</strong> économique et social voit enfin <strong>le</strong> jour<br />

Les salariés, ma<strong>il</strong>lon faib<strong>le</strong><br />

E<strong>le</strong>ction du président de la chambre des Conse<strong>il</strong><strong>le</strong>rs<br />

Biad<strong>il</strong>lah au forceps<br />

Sensib<strong>il</strong>isation sur <strong>le</strong> A H1N1 en faveur des hajjs<br />

Pas de pè<strong>le</strong>rinage sans vaccin<br />

Hassan Sentissi, président des industriels de la pêche<br />

“La nouvel<strong>le</strong> stratégie de la pêche<br />

est une feu<strong>il</strong><strong>le</strong> de route pour <strong>le</strong> secteur”<br />

Couverture<br />

<strong>Ali</strong> Sa<strong>le</strong>m Tamek et ses complices sahraouis jugés pour<br />

intelligence avec l’ennemi<br />

L’espion qui nous revient d’Alger<br />

Les partis politiques réagissent<br />

Condamnation unanime<br />

Politique<br />

Portrait de Hassan Jaber, juge à Casablanca<br />

La justice à visage humain<br />

La guerre des routes poursuit son cortège macabre<br />

Comment arrêter <strong>le</strong> massacre<br />

4.000 morts par an dans des accidents au <strong>Maroc</strong><br />

Une question de respect de la loi<br />

Vers une “dynastie Sarkozy”<br />

La France, république bananière?<br />

La chronique de Gabriel Banon<br />

L’obamania a encore frappé<br />

Économie<br />

Stratégie nationa<strong>le</strong> <strong>Maroc</strong> Numeric 2013<br />

Un rendez-vous à ne pas rater<br />

De nombreux hôtels risquent la rétrogradation<br />

Purge en perspective<br />

Société et culture<br />

Les déboires de l’équipe nationa<strong>le</strong> de <strong>foot</strong>ball<br />

<strong>Ali</strong> <strong>Fassi</strong> <strong>Fihri</strong> <strong>peut</strong>-<strong>il</strong> <strong>sauver</strong> <strong>le</strong> <strong>foot</strong>?<br />

2ème Salon du cheval à El Jadida<br />

Une tradition équine à préserver<br />

Recrudescence de la criminalité à Salé<br />

Les habitants crient <strong>le</strong>ur désarroi<br />

Mohamed Hassar, directeur de Pasteur Casablanca<br />

“La quantité de vaccins introduits au <strong>Maroc</strong><br />

est ridicu<strong>le</strong>ment basse”<br />

Omar Saddiqi, géologue<br />

“Le <strong>Maroc</strong>, une aventure géologique<br />

de 3 m<strong>il</strong>liards d’années”<br />

La chronique de Mustapha Sehimi<br />

Un frère encombrant...


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© Ph.MHI<br />

FILDIRECT<br />

•LE PRÉSIDENT DU RNI REPREND LA DÉLÉGATION ACCORDÉE<br />

À SALAHEDDINE MEZOUAR<br />

Mansouri se rebiffe<br />

Mustapha Mansouri.<br />

Encore des soubresauts au sein de la direction<br />

du RNI. Après la réunion spécia<strong>le</strong><br />

du comité exécutif du 7 octobre 2009, voici<br />

une deuxième convocation de cette même<br />

instance qui complique <strong>le</strong>s données existantes.<br />

Nouveau président délégué depuis cette<br />

date, Salaheddine Mezouar, ministre de l’Économie<br />

et des Finances, s’était vu confier par<br />

une <strong>le</strong>ttre en bonne et due forme du président<br />

en titre de ce parti, Mustapha Mansouri,<br />

<strong>le</strong>s attributions afférentes à la gestion et à<br />

l’animation de la vie organique.<br />

Une solution transactionnel<strong>le</strong> qui permettait,<br />

sur la base d’un compromis responsab<strong>le</strong>, de<br />

dépasser des divergences qui ne pouvaient<br />

que déstab<strong>il</strong>iser cette formation de la majorité.<br />

Or, jusqu’où allait cette délégation? Sans doute<br />

a<strong>le</strong>rté par des initiatives qui n’avaient pas son<br />

agrément, Mustapha Mansouri se fendait<br />

d’une correspondance à tous <strong>le</strong>s corps constitués<br />

et aux institutions nationa<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong>ur<br />

préciser qu’<strong>il</strong> était toujours <strong>le</strong> responsab<strong>le</strong><br />

numéro Un du RNI et qu’aucune modification<br />

n’avait été apportée à son statut. Salaheddine<br />

Mezouar ne l’entendait certainement<br />

pas de cette ore<strong>il</strong><strong>le</strong> en convoquant de son propre<br />

chef une réunion du comité exécutif pour<br />

<strong>le</strong> mercredi 14 octobre, mettant ainsi Mustapha<br />

Mansouri devant un fait accompli. Celui-<br />

4 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009<br />

ci réagissait et corrigeait cette convocation en<br />

l’annulant et en lui substituant une nouvel<strong>le</strong><br />

dûment signée par lui es-qualité.<br />

Cette réunion s’est ouverte dans un climat<br />

peu favorab<strong>le</strong>. Dès <strong>le</strong> départ, quatre ministres<br />

(Mezouar, Boussaïd, Benkhadra et Birou)<br />

invoquent un point d’ordre puis quittent la<br />

sal<strong>le</strong>, suivis d’a<strong>il</strong><strong>le</strong>urs par Rachid Talbi Alami<br />

et Mohamed Ibn Ta<strong>le</strong>b. Les autres membres,<br />

eux, restent et débattent de l’ordre du jour<br />

fixé. Il est ainsi décidé qu’un “groupe de<br />

contact” formé de Mohamed Aoujjar et de<br />

Hadj Mohamed Bouhdoud prenne langue<br />

avec <strong>le</strong> “groupe des six” pour <strong>le</strong>s ramener à<br />

me<strong>il</strong><strong>le</strong>ure composition.<br />

M. Mansouri insiste pour faire prévaloir un<br />

esprit de responsab<strong>il</strong>ité et d’unité devant s’imposer<br />

à tous. Il entend que <strong>le</strong> cadre démocratique<br />

des instances organiques du RNI<br />

soit respecté pour permettre la mise à plat<br />

des problèmes existants. Il n’exclut pas, <strong>le</strong> cas<br />

échéant, une prochaine convocation du<br />

Conse<strong>il</strong> national pour que tout un chacun<br />

assume ses responsab<strong>il</strong>ités. Il souligne qu’un<br />

mondat lui a été confié par des m<strong>il</strong>liers de<br />

congressistes en 2007 et qu’<strong>il</strong> honorera cette<br />

mission dans <strong>le</strong>s me<strong>il</strong><strong>le</strong>ures conditions qui<br />

soient. Comme pour davantage compliquer<br />

une situation déjà délicate, Mustapha Mansouri<br />

a posé clairement au Premier ministre,<br />

Abbas El <strong>Fassi</strong>, dès mercredi 14 octobre, <strong>le</strong><br />

problème de la place et du rô<strong>le</strong> du RNI dans<br />

<strong>le</strong> gouvernement et la majorité par<strong>le</strong>mentaire.<br />

Il juge pratiquement irrecevab<strong>le</strong> la défa<strong>il</strong>lance<br />

des autres partis de la majorité qui ont<br />

apporté <strong>le</strong>urs voix au candidat du PAM pour<br />

la présidence de la Chambre des Conse<strong>il</strong><strong>le</strong>rs.<br />

Avec sept ministres dans <strong>le</strong> cabinet actuel et<br />

près de 80 sièges dans <strong>le</strong>s deux Chambres, <strong>il</strong><br />

estime que <strong>le</strong> RNI est en droit d’exiger une<br />

discipline minima<strong>le</strong> des autres partis de la<br />

majorité. Poussera-t-<strong>il</strong> jusqu’au retrait? Certainement<br />

pas parce qu’<strong>il</strong> tient à la stab<strong>il</strong>ité gouvernementa<strong>le</strong>.<br />

Mais fort de la confiance de<br />

SM <strong>le</strong> Roi, <strong>il</strong> entend exercer la plénitude de<br />

ses fonctions de président du RNI, une mission<br />

dont <strong>il</strong> est comptab<strong>le</strong> devant <strong>le</strong>s seu<strong>le</strong>s<br />

instances de son parti.<br />

Mu.S<br />

• UNION DE L’UIPA<br />

Faire entendre la voix<br />

des Pa<strong>le</strong>stiniens<br />

La cause pa<strong>le</strong>stinienne a occupé une grande<br />

lors de la troisième session du Comité exécutif<br />

de l’Union interpar<strong>le</strong>mentaire arabe<br />

(UIPA) réunie au siège du Par<strong>le</strong>ment marocain<br />

à Rabat <strong>le</strong>s 12 et 13 octobre 2009. Dans<br />

son communiqué, <strong>le</strong> Comité a ainsi vivement<br />

condamné <strong>le</strong>s exactions de l’occupant<br />

israélien contre <strong>le</strong>s Pa<strong>le</strong>stiniens. «Ce qui se<br />

passe actuel<strong>le</strong>ment à Al Qods ne <strong>peut</strong> être décrit<br />

que comme un crime aggravé contre l’humanité»,<br />

a déclaré à ce propos <strong>le</strong> secrétaire général<br />

de l’UIPA, <strong>le</strong> <strong>Maroc</strong>ain Noureddine<br />

Bouchkouj. Le Comité a aussi décidé de la<br />

création d’un groupe par<strong>le</strong>mentaire chargé<br />

d’exposer la tragédie de la population de Gaza<br />

auprès de la prochaine réunion de l’Union<br />

par<strong>le</strong>mentaire internationa<strong>le</strong> à Genève. «Le<br />

Par<strong>le</strong>ment arabe doit assumer ses p<strong>le</strong>ines responsab<strong>il</strong>ités<br />

pour faire parvenir au monde la<br />

voix des Pa<strong>le</strong>stiniens opprimés et assiégés dans la<br />

bande de Gaza», a déclaré à ce propos <strong>le</strong> président<br />

de la Chambre des Représentants<br />

marocaine, Mustapha Mansouri.<br />

• DISTINCTION ROYALE<br />

Un wissam<br />

pour John Pérez<br />

Le lieutenant-colonel John Pérez, commandant<br />

du Régiment royal de Gibraltar<br />

de l’armée britannique a été décoré cette<br />

semaine par Sa Majesté <strong>le</strong> Roi Mohammed<br />

VI du Wissam du Mérite M<strong>il</strong>itaire,<br />

devenant ainsi <strong>le</strong> premier non-<strong>Maroc</strong>ain à<br />

recevoir cette distinction, rapporte Europa<br />

Sur. La décoration de l’officier du Rocher a<br />

été remise par Ahmed Anejjar, responsab<strong>le</strong><br />

de l’Infanterie de l’Armée marocaine.<br />

Pour Europa Sur, <strong>le</strong> <strong>Maroc</strong> a voulu mettre<br />

en relief «<strong>le</strong>s efforts<br />

consentis par <strong>le</strong> lieutenant-colonel<br />

Pérez<br />

pour raffermir la coopération<br />

entre <strong>le</strong>s Forces<br />

Armées Roya<strong>le</strong>s et<br />

l’armée de Sa Majesté<br />

britannique en général,<br />

et avec <strong>le</strong> Régiment<br />

Royal en particulier».<br />

© Ph.DR


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© Ph.AFP<br />

FILDIRECT<br />

INFOEXPRESS<br />

Gestion déléguée<br />

La cour d’appel administrative<br />

de Marrakech a<br />

confirmé, mardi 13 octobre<br />

2009, <strong>le</strong> jugement du<br />

tribunal administratif<br />

d’Agadir déclarant la<br />

suspension de l’exécution<br />

de la gestion déléguée du<br />

transport urbain d’Agadir<br />

accordée par Rachid F<strong>il</strong>ali,<br />

wali de la région Sous-<br />

Massa-Drâa, à la société<br />

Alsa. La cour estime qu’<strong>il</strong> y<br />

avait effectivement des<br />

vices de forme concernant<br />

la procédure des marchés<br />

publics.Au niveau du fond,<br />

l’arrêté de la cour a tenu<br />

compte de deux éléments:<br />

l’urgence et l’existence<br />

d’une contestation recevab<strong>le</strong>.<br />

Le wali a <strong>le</strong> droit de<br />

se pourvoir en cassation<br />

auprès de la chambre<br />

administrative de la Cour<br />

suprême. Mais ce pourvoi<br />

n’a pas un effet suspensif.<br />

•UNE RÉSOLUTION DE LA 4 ÈME COMMISSION<br />

DE L’ONU SUR LE SAHARA<br />

Pas de référendum classique<br />

© Ph.AFP<br />

Christopher Ross,envoyé special<br />

de l’ONU au Sahara.<br />

Le <strong>Maroc</strong> s’est félicité, mercredi<br />

14 octobre 2009, de<br />

l’adoption par la quatrième<br />

Commission de l’Assemblée<br />

généra<strong>le</strong> de l’ONU d’une résolution<br />

sur <strong>le</strong> Sahara marocain<br />

qui, en s’abstenant une nouvel<strong>le</strong><br />

fois de faire mention du<br />

référendum classique à options<br />

extrêmes, écarte <strong>le</strong>s approches<br />

dogmatiques que certaines parties<br />

continuent à vouloir ressusciter.<br />

"Plus<br />

particulièrement, la quatrième<br />

Commission a confirmé <strong>le</strong>s<br />

dispositions des résolutions du<br />

Conse<strong>il</strong> de sécurité, notam-<br />

ment <strong>le</strong>s résolutions 1813 (avr<strong>il</strong> 2008) et 1871(avr<strong>il</strong> 2009) qui mettent<br />

l’accent, notamment, sur <strong>le</strong>s efforts consentis depuis 2006 et <strong>le</strong>s développements<br />

subséquents, en référence claire à l’initiative d’autonomie<br />

présentée par <strong>le</strong> Royaume ", indique un communiqué de la Mission<br />

permanente du <strong>Maroc</strong> auprès de l’ONU. El<strong>le</strong> souligne éga<strong>le</strong>ment "la responsab<strong>il</strong>ité<br />

qui incombe aux Etats de la région de coopérer avec <strong>le</strong>s<br />

efforts des Nations Unies mais aussi <strong>le</strong>s uns avec <strong>le</strong>s autres pour contribuer<br />

à la réalisation des progrès sur la voie d’une solution politique de<br />

compromis ", insiste la même source.<br />

•CONSÉCRATION<br />

Rachida Dati<br />

au musée Grévin<br />

Rachida Dati, l’élégante députée européenne<br />

d’origine marocaine, a été<br />

immortalisée, <strong>le</strong> 13 octobre 2009, par<br />

une statue en cire à son effigie et vêtue<br />

de son ta<strong>il</strong><strong>le</strong>ur pantalon noir préféré, dans <strong>le</strong><br />

prestigieux Musée Grévin à Paris.<br />

Le panthéon populaire de la célébrité. Par sa<br />

force de caractère et son audace, Rachida Dati,<br />

ancienne ministre de la Justice, a marqué la<br />

France en introduisant la diversité dans <strong>le</strong><br />

monde politique français, ce qui lui a valu cette<br />

consécration. Avec auprès d’el<strong>le</strong> son mentor<br />

Simone Ve<strong>il</strong>, qui ve<strong>il</strong><strong>le</strong> sur el<strong>le</strong> dans la vie et <strong>le</strong><br />

fera encore en trois dimensions, <strong>le</strong>s deux amies<br />

seront <strong>le</strong>s uniques femmes politiques du<br />

Musée pour cette col<strong>le</strong>ction.<br />

• JEU D’ÉCHECS<br />

Une éco<strong>le</strong> Karpov<br />

à Rabat<br />

Le champion mondial russe<br />

des échecs Anatoli Karpov va<br />

effectuer une visite au<br />

<strong>Maroc</strong> du 5 au 10 novembre,<br />

où <strong>il</strong> devra notamment<br />

procéder à l’ouverture de<br />

l’éco<strong>le</strong> d’échecs portant son<br />

nom et re<strong>le</strong>vant du club FUS<br />

de Rabat. Karpov supervisera<br />

éga<strong>le</strong>ment une session de<br />

formation qui profitera à des<br />

sociétaires du FUS ainsi qu’à<br />

des joueurs d’échecs marocains<br />

âgés de 12 à 20 ans.<br />

Cette visite, organisée en<br />

collaboration avec l’association<br />

KAD-M des expositions<br />

permanentes des produits<br />

de la Russie au <strong>Maroc</strong>,<br />

comprend éga<strong>le</strong>ment trois<br />

exposés du 6 au 8 novembre,<br />

animés par Karpov, qui<br />

procédera éga<strong>le</strong>ment à la<br />

remise des attestations aux<br />

participants à la session de<br />

formation et à des visites à<br />

caractère humanitaire en sa<br />

qualité d’ambassadeur de<br />

l’Unicef.<br />

• CANARIES<br />

Un crime pour une<br />

dette ridicu<strong>le</strong><br />

Un hôtelier des I<strong>le</strong>s Canaries<br />

vient d’être mortel<strong>le</strong>ment<br />

poignardé à Playa<br />

Blanca (Lanzarote) selon<br />

une source de la Guardia<br />

civ<strong>il</strong>, citée par ABC. L’auteur<br />

du crime, un individu d’origine<br />

marocaine se trouve<br />

déjà en prison d’après <strong>le</strong><br />

quotidien madr<strong>il</strong>ène qui<br />

précise qu’une dette assez<br />

ridicu<strong>le</strong> de 300 euros serait<br />

à l’origine de ce crime. Il y a<br />

fort à craindre que cet<br />

assassinat contribue à faire<br />

monter <strong>le</strong> climat de xénophobie<br />

dans un contexte<br />

assez diffic<strong>il</strong>e.


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© Ph. MHI<br />

© Ph.MHI<br />

© Ph.AFP<br />

FILDIRECT<br />

ILS ONT DÉCLARÉ<br />

MAÂTI BENKADDOUR,<br />

président sortant de la<br />

Chambre des Conse<strong>il</strong><strong>le</strong>rs<br />

« Malgré tout ce qui s’est passé<br />

lors de l’é<strong>le</strong>ction de la présidence<br />

de la Chambre, je suis sorti de la<br />

compétition la tête haute…»<br />

FATIMA MAGHNAOUI,<br />

directrice du centre Najda<br />

« On constate un certain laxisme<br />

dans l’application de la nouvel<strong>le</strong><br />

Moudawana. Il suffit pour s’en rendre<br />

compte de considérer la hausse<br />

exponentiel<strong>le</strong> des cas de mariage de<br />

mineurs (38.000 cas actuel<strong>le</strong>ment),<br />

malgré <strong>le</strong>s restrictions draconiennes<br />

de la Moudawana a».<br />

MOHAMED SEBBAR,<br />

président du Forum Vérité<br />

et Justice<br />

« Nous demandons à<br />

l’Etat français de<br />

prendre ses<br />

responsab<strong>il</strong>ités pour<br />

trouver une solution<br />

rapide à ce dossier<br />

(disparition de Ben<br />

Barka) qui n’a que trop<br />

duré… »<br />

© Ph. MAP<br />

© Ph.DR<br />

•REMISE DES PRIX DU TROPHÉE KHMISSA 2009<br />

Six femmes d’excel<strong>le</strong>nce<br />

Comme chaque année depuis 10 ans,<br />

Khmissa, événement unique en Afrique,<br />

a rendu un vibrant hommage, au Palais des<br />

Congrès de Marrakech, à 6 femmes en <strong>le</strong>s<br />

distinguant chacune dans son domaine de<br />

compétence, pour son trava<strong>il</strong> exceptionnel<br />

et ses actions inédites, du prix Khmissa qui<br />

compte cinq catégories.<br />

Ainsi, Souad Doumiri a été consacrée, dans<br />

la catégorie Entreprises et Entreprenariat<br />

pour la fondation de Tragem, première unité<br />

Les six lauréates de Khmissa 2009.<br />

d’éditique au <strong>Maroc</strong>. Nadia Kadiri, dans la<br />

catégorie Sciences et Recherche s’est vu décorer<br />

pour ses travaux en tant que professeur<br />

praticienne en psychiatrie et ses initiatives<br />

de formation à la prise en charge psychologique<br />

des patients atteints de pathologies chroniques,<br />

cancéreuses ou douloureuses.<br />

Karima Zouhair, dans la catégorie Administration<br />

et Services publics a été récompensée<br />

« »<br />

LA PHRASE DE LA SEMAINE<br />

AHMED AKHCHICHINE ,<br />

pour sa contribution à l’enseignement de l’islam<br />

tolérant et pacifiste.<br />

Le duo féminin Rkia Bellot et Mennana Shiseh<br />

s’est vu attribuer <strong>le</strong> prix Action socia<strong>le</strong> et<br />

humanitaire pour sa lutte contre la discrimination<br />

et l’exclusion des femmes, notamment<br />

des Soulaliyates de la tribu de<br />

Lhaddada, victimes d’exclusion du partage<br />

des terres. Parmi <strong>le</strong>s candidates au parcours<br />

d’exception, s’est distinguée Zahra El Basri<br />

Naqurachi, auteur autodidacte qui a publié<br />

Une enfance dans un<br />

riad à Marrakech et<br />

Amour lapidé et qui<br />

vient d’entamer l’écriture<br />

d’un livre sur l’histoire<br />

de la v<strong>il</strong><strong>le</strong> d’Ifrane,<br />

prévu pour ju<strong>il</strong><strong>le</strong>t<br />

2010.<br />

Le jury de cette neuvième<br />

édition, quant à<br />

lui était composé de<br />

neuf membres parmi<br />

<strong>le</strong>squels des femmes<br />

et hommes, journalistes,<br />

managers, médecins<br />

ou intel<strong>le</strong>ctuels,<br />

qualifiés pour <strong>le</strong>ur sensib<strong>il</strong>ité<br />

socia<strong>le</strong> et <strong>le</strong>ur<br />

connaissance des catégories primées. La cérémonie<br />

de remise des Prix a été marquée par<br />

la présence du ministre du Développement<br />

social, de la fam<strong>il</strong><strong>le</strong> et de la solidarité, Nezha<br />

Skalli, du ministre de la Jeunesse et des<br />

Sports, Moncef Belkhayat, <strong>le</strong> wali par intérim<br />

de la région de Marrakech-Tensift-Al<br />

Haouz, et du gouverneur de la province d’Al<br />

Haouz, Bouchaïb El Moutawak<strong>il</strong>.<br />

ministre de l’Éducation nationa<strong>le</strong>,dans une interview accordée<br />

à Al Jarida Al Oula du 15 Octobre<br />

Les femmes professeurs ne sont pas des “valises” pour que<br />

<strong>le</strong>urs maris <strong>le</strong>s transportent avec eux partout.<br />

8 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009


page3-10 15/10/09 14:33 Page 9<br />

•POUR RÉCUPÉRER SES ENFANTS ENLEVÉS PAR LEUR MÈRE NORVÉGIENNE<br />

Skah met en vente sa méda<strong>il</strong><strong>le</strong> olympique<br />

affaire Skah ne connaît pas de<br />

L’ fin. Après avoir mis une<br />

récompense de 500.000 dollars à<br />

la disposition de celui<br />

qui ramènera ses<br />

deux enfants, Tarik et<br />

Salma, au <strong>Maroc</strong>,<br />

vo<strong>il</strong>à que l’ex-champion<br />

olympique veut<br />

augmenter la prime.<br />

El<strong>le</strong> sera d’un m<strong>il</strong>lion<br />

de dollars. Khalid<br />

Skah a décidé de vendre<br />

aux enchères sa<br />

méda<strong>il</strong><strong>le</strong> olympique<br />

de 1992. Devant l’obstination<br />

des autorités<br />

norvégiennes, <strong>il</strong> ne lui<br />

restait que cette solution.<br />

Malgré que cette<br />

méda<strong>il</strong><strong>le</strong> représente beaucoup de<br />

souvenirs et d’émotions pour Skah.<br />

Avant d’en arriver là, <strong>le</strong> méda<strong>il</strong>lé<br />

© Ph.MAP<br />

d’or olympique s’était tourné vers <strong>le</strong><br />

spirituel pour pouvoir retrouver sa<br />

progéniture. «Je vais demander à<br />

des oulémas du monde arabo-musulman<br />

d’émettre une fatwa sur la me<strong>il</strong><strong>le</strong>ure<br />

façon de récupérer mes deux<br />

enfants: Selma, née en 1993, et Tarik,<br />

né en 1996», a-t-<strong>il</strong> précisé dans une<br />

interview accordée à l’AFP.<br />

M. Skah avait déclaré auparavant<br />

que «<strong>le</strong>s Norvégiens ont commis un<br />

acte criminel». Il accuse ce pays<br />

scandinave d’avoir en<strong>le</strong>vé ses deux<br />

enfants qui vivaient avec lui à Rabat<br />

depuis 2006. «Contrairement à ce<br />

qu’affirme mon épouse, ni el<strong>le</strong>, ni mes<br />

deux enfants n’ont vécu cloîtrés à<br />

Rabat», a assuré M. Skah, démentant<br />

<strong>le</strong>s allégations de médias norvégiens.<br />

FILDIRECT<br />

• FEMMES<br />

Nouzha Skalli<br />

primée à Rome<br />

La ministre du Développement<br />

social, de<br />

la Fam<strong>il</strong><strong>le</strong> et de la<br />

Solidarité vient<br />

d’être distinguée par<br />

l’institution<br />

italienne Fondazione<br />

Premio Minerva. La<br />

fondation a attribué<br />

ce prix à Nouzha<br />

Skalli pour son<br />

engagement et ses<br />

efforts en faveur de<br />

la promotion des<br />

droits de la femme<br />

et des enfants au<br />

<strong>Maroc</strong>. Le prix sera<br />

remis <strong>le</strong> 26<br />

novembre prochain<br />

à Rome.


page3-10 15/10/09 14:33 Page 10<br />

DROIT DE RÉPONSE<br />

•HASSAN ALAOUI RÉAGIT À NOTRE ARTICLE SUR L’AFFAIRE PRIMARIOS-ECONOMIE ET ENTREPRISES<br />

“Ma plus grande préoccupation<br />

est la promotion du <strong>Maroc</strong>”<br />

Nous avons reçu du directeur du magazine Economie et entreprises, Hassan Alaoui, cette mise au<br />

point à notre artic<strong>le</strong> consacré à l’affaire qui l’oppose à la société Primarios.<br />

Monsieur <strong>le</strong> Directeur<br />

de la Publication, j’ai<br />

lu avec beaucoup<br />

d’étonnement l’artic<strong>le</strong><br />

paru dans la livraison du 25 septembre<br />

2009, de votre hebdomadaire<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong><br />

<strong>International</strong>, en page 1, (MHI<br />

N° 854 du 25 septembre au 1 er<br />

octobre 2009) qui ressemblait<br />

plus à un procès d’intention sur<br />

ma personne, et <strong>le</strong>s entreprises<br />

que je dirige, qu’à un artic<strong>le</strong>. Je<br />

suis encore plus étonné du fait<br />

que votre journaliste n’ait pris ni<br />

<strong>le</strong> temps ni la peine de me<br />

contacter pour recue<strong>il</strong>lir mon<br />

point de vue sur <strong>le</strong>s propos avancés.<br />

Conformément à l’artic<strong>le</strong> 25<br />

du code de la presse, je vous prie<br />

de publier ce droit de réponse en<br />

lieu et place de l’artic<strong>le</strong> sus-cité,<br />

afin de rétablir la vérité sur ma<br />

personne et mes va<strong>le</strong>urs que j’ai<br />

senti vigoureusement bafouées<br />

par votre artic<strong>le</strong>.<br />

Confiance<br />

Tout d’abord, en ce qui concerne<br />

la plainte déposée contre Economie<br />

& Entreprises par Primarios en mars<br />

2009, j’ai assumé devant la justice -au<br />

nom du magazine que je dirige- la responsab<strong>il</strong>ité<br />

de cette faute professionnel<strong>le</strong><br />

et je me suis excusé dans mon point de<br />

vue dans la livraison du mois d’avr<strong>il</strong> suivant,<br />

et par écrit directement auprès de<br />

Sa Majesté <strong>le</strong> Roi et des personnes<br />

concernées.<br />

C’est un fait que nous ne cherchons pas<br />

10 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009<br />

à évacuer, sur la base d’informations erronées,<br />

<strong>le</strong> journaliste a cru vouloir monter<br />

un sujet sans aucun fondement.<br />

Ce procès revêt à mes yeux un problème<br />

de communication tout court, et non une<br />

fixation sur la personne de Mohamed<br />

Mounir Majidi. Pendant trop longtemps,<br />

nous avons été censurés de notre droit à<br />

l’information. Malgré cela, et en guise de<br />

ma bonne foi, pas plus tard que <strong>le</strong> mois<br />

de ju<strong>il</strong><strong>le</strong>t dernier, j’ai transmis un<br />

courrier à Mohamed Mounir<br />

Majidi, réitérant <strong>le</strong> souhait d’Economie<br />

& Entreprises de créer des<br />

passerel<strong>le</strong>s de communication<br />

fiab<strong>le</strong>s et durab<strong>le</strong>s.<br />

Malgré cela, notre magazine n’a<br />

jamais manqué de respect aux<br />

dirigeants de notre pays et encore<br />

moins à des responsab<strong>le</strong>s qui<br />

jouissent de la confiance de Sa<br />

Majesté.<br />

Hassan M. Alaoui tel que vous<br />

<strong>le</strong> décrivez dans votre artic<strong>le</strong> n’a<br />

donc rien à voir avec la vraie personne<br />

que je suis. Je ne fais pas<br />

de politique, et je n’ai aucune<br />

ambition d’en faire. Le magazine<br />

que je dirige est un mensuel<br />

d’analyse et de stratégie économique<br />

et l’allusion que vous faites<br />

à une quelconque ambition<br />

politique, est une mauvaise interprétation<br />

de ce qu’est réel<strong>le</strong>ment<br />

Economie & Entreprises et une<br />

incompréhension tota<strong>le</strong> et de sa<br />

ligne éditoria<strong>le</strong> et de sa signature<br />

qui est cel<strong>le</strong> «d’accompagner un<br />

<strong>Maroc</strong> en mouvement».<br />

Vision<br />

Je vous rappel<strong>le</strong> que malgré toute la pression<br />

judiciaire que nous traversons, pas<br />

une fois nous n’avons rendu ce débat<br />

public ou mob<strong>il</strong>isé la presse nationa<strong>le</strong> ou<br />

étrangère afin de <strong>le</strong> politiser. Je fais partie<br />

de ceux qui sont convaincus qu’<strong>il</strong> est<br />

préférab<strong>le</strong> de rég<strong>le</strong>r ce genre de problèmes<br />

sans bruit, mais avec de la communication.


10-31 14/10/09 21:16 Page 11<br />

En ce qui concerne <strong>le</strong>s casquettes que je porte en marge de mon<br />

métier de journaliste, je me limiterai à dire que j’ai des références<br />

professionnel<strong>le</strong>s sérieuses, et que mes clients sont juges de<br />

la qualité de mon trava<strong>il</strong>. J’ajouterai pour résumer que Public<br />

Affairs and Services que j’ai créé en 2002, a accompagné une<br />

dizaine d’investisseurs étrangers dans <strong>le</strong>ur démarche d’approche<br />

et d’installation au <strong>Maroc</strong>. Le b<strong>il</strong>an de ce cabinet de conse<strong>il</strong> se<br />

résume en la concrétisation de plus de 7 m<strong>il</strong>liards de dirhams<br />

d’investissements étrangers au <strong>Maroc</strong>.<br />

Par a<strong>il</strong><strong>le</strong>urs la société de conférences, aff<strong>il</strong>iée à Economie & Entreprises<br />

attire chaque année à Marrakech plus de 3.000 hauts dirigeants<br />

internationaux pour débattre du développement<br />

économique dans l’Afrique francophone. Cette société jouit de la<br />

reconnaissance des gouvernements des 29 pays de la région.<br />

Monsieur <strong>le</strong> Directeur, <strong>il</strong> serait dans l’intérêt de notre pays -que<br />

nous servons tous- que ces gens qui ne pensent qu’à nuire au<br />

développement de mes activités, commencent à nous aider afin<br />

de continuer à être un des acteurs de développement du <strong>Maroc</strong>.<br />

Car, comme vous <strong>le</strong> remarquez, ma plus grande préoccupation<br />

est cel<strong>le</strong> de la promotion du <strong>Maroc</strong>.<br />

Ceci me ramène droit à mes va<strong>le</strong>urs, cel<strong>le</strong>s d’un citoyen marocain<br />

qui a fait <strong>le</strong> choix de revenir à ses sources après un long séjour<br />

aux Etats-Unis, pour participer au développement de son pays,<br />

respectueux de ses institutions, engagé résolument derrière la<br />

vision moderniste de Sa Majesté Mohammed VI.<br />

Hassan Alaoui<br />

Titres et inter-titres sont de la rédaction de MHI.<br />

Réponse<br />

Sauf erreur de notre part, c’est la première fois que Hassan A. Alaoui<br />

reconnaît en ces termes avoir commis une «faute professionnel<strong>le</strong>» à<br />

l’encontre de la société Primarios. Même s’<strong>il</strong> poursuit dans sa conception<br />

toute personnel<strong>le</strong> sur la façon de la réparer après avoir été<br />

condamné par la justice: «je me suis excusé (sic) dans mon point de<br />

vue dans la livraison du mois d’Avr<strong>il</strong> (du mensuel Economie et Entreprises),<br />

et par écrit directement auprès de SM <strong>le</strong> Roi et des personnes<br />

concernées». L’intéressé insiste sur sa situation de persécuté incompris.<br />

Son procès ne traduirait selon lui qu’un «problème de communication»<br />

avec Mounir Majidi auquel <strong>il</strong> dit avoir réitéré par courrier<br />

«pas plus tard que <strong>le</strong> mois de ju<strong>il</strong><strong>le</strong>t dernier» son souhait «de créer des<br />

passerel<strong>le</strong>s de communication fiab<strong>le</strong>s et durab<strong>le</strong>s». Hassan Alaoui<br />

conclut ainsi en stigmatisant «ces gens qui ne pensent qu’à nuire au<br />

développement de mes activités» alors qu’<strong>il</strong> serait, dit-<strong>il</strong> «dans l’intérêt<br />

de notre pays (que ces gens) commencent à nous aider afin de<br />

continuer à être un des acteurs de développement du <strong>Maroc</strong>.». <strong>Maroc</strong><br />

<strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> ne doute évidemment pas du patriotisme de<br />

Hassan Alaoui. Mais de là à admettre que ses difficultés à obtenir<br />

l’aide de «ces gens» représentent un enjeu d’intérêt national, ou que<br />

<strong>le</strong> mélange qu’<strong>il</strong> revendique entre journalisme et lobbying est ut<strong>il</strong>e à la<br />

cause de la presse et à l’économie du pays, <strong>il</strong> y a comme un terrain de<br />

confusion où <strong>il</strong> est diffic<strong>il</strong>e de <strong>le</strong> suivre.<br />

N.J.


10-31 14/10/09 21:16 Page 12<br />

© Ph.MAP<br />

ACTUALITÉ<br />

•TENTATIVE DE DÉTOURNEMENT DE 2 MILLIONS<br />

DE DIRHAMS À L’ANAPEC<br />

L’escroquerie<br />

déjouée<br />

Hafid Kamal, directeur général de l’ANAPEC.<br />

Agence nationa<strong>le</strong> de la promotion<br />

L’ et l’évaluation des compétences,<br />

plus connue sous <strong>le</strong> nom Anapec,<br />

vient de connaître une actualité pour <strong>le</strong><br />

moins surprenante. El<strong>le</strong> a fa<strong>il</strong>li être victime<br />

d’une tentative de détournement<br />

de fonds dont <strong>le</strong> montant est estimé à<br />

2 m<strong>il</strong>lions de dirhams. Pour <strong>le</strong>s dirigeants<br />

de l’agence, qui ont réussi à<br />

déjouer cette tentative, la somme est<br />

importante. Mais, la vig<strong>il</strong>ance des ces<br />

derniers et <strong>le</strong> système de contrô<strong>le</strong> de<br />

l’Anapec, réputé pour être performant,<br />

ont conduit à la neutralisation des<br />

escrocs, dont des employés de l’agence.<br />

Tout a commencé lundi 3 octobre<br />

2009, jour où une citoyenne marocaine<br />

découvre bizarrement sur son<br />

compte bancaire une somme d’argent<br />

assez importante versée par l’Anapec.<br />

12 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009<br />

Surprise mais non tentée par<br />

l’importance de cette somme,<br />

el<strong>le</strong> signa<strong>le</strong> ce versement à son<br />

agence bancaire, puis au siège<br />

de l’Anapec à Casablanca. Entre<br />

temps, une personne tierce<br />

tente de récupérer cette somme,<br />

en vain, puisque <strong>le</strong> cas avait déjà<br />

été signalé à la banque. Trois<br />

mesures ont été alors d<strong>il</strong>igentées<br />

par la direction de l’agence:<br />

d’abord une plainte a été déposée<br />

auprès du Procureur du Roi,<br />

ensuite, une enquête interne a<br />

été déc<strong>le</strong>nchée puis la somme a<br />

été bloquée grâce à un accord<br />

avec la banque, laquel<strong>le</strong> somme<br />

a été restituée et remise dans <strong>le</strong>s<br />

comptes de l’Anapec, vendredi<br />

9 octobre.<br />

Ce qui est sûr, en tout cas, c’est<br />

que l’enquête de police et l’enquête<br />

interne devront déterminer<br />

<strong>le</strong>s responsab<strong>il</strong>ités et <strong>le</strong><br />

mode précisément ut<strong>il</strong>isé pour déc<strong>le</strong>ncher<br />

ce règ<strong>le</strong>ment suspect.<br />

Néanmoins, deux observations s’imposent:<br />

primo, <strong>le</strong>s auteurs de la tentative<br />

de détournement ignorent <strong>le</strong>s<br />

process internes de contrô<strong>le</strong> de l’Anapec,<br />

qui par <strong>le</strong> simp<strong>le</strong> jeu des états de<br />

rapprochement aurait immanquab<strong>le</strong>ment<br />

conclu à l’escroquerie. Secundo,<br />

l’immoralité de la tentative est tota<strong>le</strong><br />

puisque l’Anapec a en charge d’offrir<br />

des prestations à caractère social qui<br />

bénéficient d’abord aux citoyens frag<strong>il</strong>isés<br />

par <strong>le</strong>ur situation de chercheurs<br />

d’emploi. Dans ces conditions, l’Anapec<br />

vient de renforcer <strong>le</strong>s procédures<br />

de contrô<strong>le</strong> fiab<strong>le</strong>s, systématiques et<br />

rigoureuses, qui assurent que <strong>le</strong>s fonds<br />

publics sont ut<strong>il</strong>isés à bon escient.<br />

A.A<br />

• AFFAIRE ZINEB CHTIT<br />

3 ans et demi ferme<br />

pour la femme<br />

du juge<br />

Le verdict est tombé lundi 12 octobre 2009. Le<br />

tribunal de première instance d’Oujda a<br />

condamné Nawal Houmine, accusée de<br />

mauvais traitements infligés à la petite bonne<br />

Zineb Chtit, à une peine de trois ans et demi de<br />

prison ferme. La mise en cause a éga<strong>le</strong>ment été<br />

condamnée par <strong>le</strong> tribunal à une amende de<br />

100.000 dirhams. L’affaire remonte au 20 août<br />

2009, lorsque <strong>le</strong> procureur général a ordonné<br />

l’ouverture d’une enquête. Supervisée par <strong>le</strong><br />

parquet, l’enquête visait l’identification de<br />

toute personne impliquée dans cette affaire<br />

pour engager des poursuites à son encontre.<br />

Hospitalisée depuis <strong>le</strong> 20 août suite à des<br />

sévices perpétrés par ses employeurs. La petite<br />

f<strong>il</strong><strong>le</strong> (11 ans) a été brûlée à l’hu<strong>il</strong>e bou<strong>il</strong>lante, au<br />

fer rouge et a subi des agressions sur ses parties<br />

intimes. El<strong>le</strong> a éga<strong>le</strong>ment subi des coups de<br />

bâton, de câb<strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ctriques et sa tête a été<br />

rasée. A l’issue de l’enquête, la mise en cause,<br />

femme d’un juge à Oujda, a été déférée, en état<br />

d’arrestation, devant <strong>le</strong> parquet général près <strong>le</strong><br />

Tribunal de première instance de la v<strong>il</strong><strong>le</strong>, qui a<br />

décidé de poursuivre l’accusée pour <strong>le</strong>s faits qui<br />

lui sont reprochés. Le procès a débuté <strong>le</strong> 16<br />

septembre. En août, l’association de protection<br />

de l’enfance Ne touche pas à mes enfants et<br />

l’AMDH ont organisé deux sit-in de solidarité<br />

avec la jeune Zineb Chtit. Des ONG marocaines<br />

ont appelé <strong>le</strong> gouvernement à instaurer un<br />

cadre juridique sanctionnant sévèrement <strong>le</strong><br />

trava<strong>il</strong> des f<strong>il</strong><strong>le</strong>ttes de moins de 15 ans<br />

employées comme domestiques, dont <strong>le</strong><br />

nombre, selon des sources associatives, est<br />

estimé entre 60.000 et 80.000. Les ONG ont<br />

appelé éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> ministre de la Justice<br />

Abdelwahed Radi à «ve<strong>il</strong><strong>le</strong>r à un procès impartial<br />

et approfondi afin que <strong>le</strong>s bourreaux de la<br />

petite Zineb soient sévèrement punis». R.N.<br />

© Ph.DR


10-31 14/10/09 21:17 Page 14<br />

© Ph.MHI<br />

ACTUALITÉ<br />

• LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL VOIT ENFIN LE JOUR<br />

Les salariés, ma<strong>il</strong>lon faib<strong>le</strong><br />

L’activation du Conse<strong>il</strong><br />

économique et social arrive<br />

juste après <strong>le</strong> renouvel<strong>le</strong>ment<br />

du tiers sortant de la Chambre<br />

des conse<strong>il</strong><strong>le</strong>rs. Quel<strong>le</strong>s<br />

implications pour <strong>le</strong>s salariés?<br />

Ceux qui pestaient contre l’existence même<br />

d’une deuxième Chambre en sont pour<br />

<strong>le</strong>urs frais. Ils en auront une troisième. Dans<br />

son discours d’ouverture de la session par<strong>le</strong>mentaire<br />

d’automne, SM Mohammed VI a,<br />

en effet, annoncé l’activation du Conse<strong>il</strong> Économique<br />

et Social (CES), qui était en hibernation<br />

depuis plus de quatre décennies.<br />

Quel<strong>le</strong>s attributions; quel<strong>le</strong> particularité;<br />

quel<strong>le</strong> composition et comment éviter <strong>le</strong> doub<strong>le</strong><br />

emploi? L’allocation roya<strong>le</strong>, concise et pré-<br />

cise, a donné des réponses à toutes ces<br />

questions. Le CES sera «une instance constitutionnel<strong>le</strong><br />

de ve<strong>il</strong><strong>le</strong> et une force de proposition». Il<br />

aura un rô<strong>le</strong> «consultatif pour <strong>le</strong>s organes exécutif<br />

et législatif». Il devra mener «une réf<strong>le</strong>xion<br />

approfondie et un dialogue constructif pour faire<br />

aboutir <strong>le</strong>s grands contrats et accords sociaux».<br />

Sans «interférence ou incompatib<strong>il</strong>ité avec <strong>le</strong>s<br />

14 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009<br />

instances opérant dans <strong>le</strong> même domaine».<br />

La naissance du Conse<strong>il</strong> économique et<br />

social arrive quelques jours après <strong>le</strong> renouvel<strong>le</strong>ment<br />

du tiers sortant de la Chambre<br />

des conse<strong>il</strong><strong>le</strong>rs. Un groupe, partie prenante<br />

dans ces deux instances, attire l’attention. Le<br />

collège des salariés. Ces derniers ont voté<br />

avec <strong>le</strong>urs pieds, <strong>le</strong> 2 octobre 2009.<br />

À peine 40% des grands é<strong>le</strong>cteurs de cette<br />

catégorie ont pris part au vote. À l’évidence,<br />

<strong>le</strong>s salariés continuent à faire <strong>le</strong> deu<strong>il</strong> de <strong>le</strong>urs<br />

syndicats. Où sont passés <strong>le</strong>s 60% restants?<br />

Pourquoi cette désaffection massive? Quel<strong>le</strong>s<br />

sont ses répercussions sur la capacité des<br />

syndicats à encadrer <strong>le</strong>s salariés du secteur<br />

privé, ceux des entreprises publiques et<br />

semi-publiques, ainsi que <strong>le</strong>s fonctionnaires?<br />

Quel<strong>le</strong>s conséquences aussi sur la<br />

conduite et l’efficacité des négociations avec<br />

M<strong>il</strong>oudi Moukharik, dirigeant de l’UMT et conse<strong>il</strong><strong>le</strong>r à la deuxième chambre.<br />

Il est demandé<br />

au mouvement<br />

syndical de se<br />

réinventer.<br />

<strong>le</strong>s employeurs et <strong>le</strong>s pouvoirs publics?<br />

D’abord, <strong>le</strong>s résultats. Ils paraissent équitab<strong>le</strong>s,<br />

puisque chacune des quatre centra<strong>le</strong>s<br />

dites représentatives, a obtenu 2 sièges sur<br />

<strong>le</strong>s 9 en compétition; l’UMT, l’UGTM, la<br />

FDT et l’UNTM. Plus <strong>le</strong> petit strapontin de<br />

l’UGDT, pour que <strong>le</strong> compte soit bon.<br />

Profusion<br />

Les amis de Noubir Amaoui, regroupés<br />

dans ce qui reste de la CDT, ont estimé qu’<strong>il</strong><br />

valait mieux pratiquer la chaise vide que de<br />

se mettre à découvert. Pour dégager cet équ<strong>il</strong>ibre<br />

maigrichon et blafard, <strong>il</strong> a fallu choisir<br />

entre 16 officines syndica<strong>le</strong>s et 17 listes,<br />

parmi une jung<strong>le</strong> de sig<strong>le</strong>s. Cette profusion<br />

étourdissante, à el<strong>le</strong> seu<strong>le</strong>, pousse à l’abstention.<br />

Pourtant, l’é<strong>le</strong>ction des délégués du personnel<br />

(futurs grands é<strong>le</strong>cteurs), en mai<br />

2009, avait connu un taux de participation<br />

de 83,76%. Une grosse affluence composée<br />

essentiel<strong>le</strong>ment de SAS (sans appartenance<br />

syndica<strong>le</strong>). Ceux-là mêmes qui ont<br />

manqué à l’appel <strong>le</strong> 2 octobre 2009. Aucune<br />

centra<strong>le</strong> ne semb<strong>le</strong> en avoir profité. Un peu<br />

comme si <strong>le</strong> syndicalisme, par <strong>le</strong> libre arbitre<br />

des concernés, allait se faire hors des syndicats.<br />

Cela devrait être inquiétant pour tous,<br />

vu <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de régulation socia<strong>le</strong> dévolu aux<br />

syndicats. Il n’est pas sûr que ce soit <strong>le</strong> cas.<br />

Les chefs gèrent <strong>le</strong>ur carrière ou <strong>le</strong>ur fin de<br />

vie; quant au gouvernement <strong>il</strong> a déjà des difficultés<br />

à se gérer lui-même.<br />

Comme partout a<strong>il</strong><strong>le</strong>urs, l’innovation est de<br />

mise, dans un monde et un environnement<br />

nouveaux. Il est demandé au mouvement<br />

syndical marocain de se réinventer, en revisitant,<br />

ses structures, son mode de fonctionnement<br />

et ses moyens d’action. Bref, se<br />

débarrasser du syndicalisme de papa, sans<br />

jeter <strong>le</strong> bébé avec l’eau du bain. Autrement<br />

dit, sans renier son parcours et son identité<br />

historiques. Un vrai chal<strong>le</strong>nge. L’enjeu, un<br />

peu plus de crédib<strong>il</strong>ité pour la deuxième<br />

chambre et plus d’efficacité pour <strong>le</strong> Conse<strong>il</strong><br />

économique et social.<br />

Abdellatif Mansour


10-31 14/10/09 21:17 Page 15<br />

• ELECTION DU NOUVEAU PRÉSIDENT DE LA CHAMBRE DES CONSEILLERS<br />

Biad<strong>il</strong>lah au forceps<br />

Le président sortant, Maâti<br />

Benkaddour (RNI), a été victime<br />

de l’indiscipline des groupes<br />

du PI et du MP.<br />

Assurément, cette é<strong>le</strong>ction au perchoir de<br />

la Chambre des Conse<strong>il</strong><strong>le</strong>rs devait, ce<br />

mardi 13 octobre 2009, avoir un sens particulier.<br />

Après bien des velléités de candidatures,<br />

notamment du côté du MP, on savait<br />

que <strong>le</strong> scrutin allait opposer fina<strong>le</strong>ment deux<br />

candidats: celui du PAM, Mohamed Cheikh<br />

Biad<strong>il</strong>lah, et celui du RNI, Maâti Benkaddour,<br />

président sortant -<strong>il</strong> avait été porté à ce<br />

statut, en avr<strong>il</strong> 2009, à la suite du décès de<br />

Mustapha Oukacha en novembre 2008.<br />

Du côté de la formation de Fouad <strong>Ali</strong> El<br />

Himma, <strong>il</strong> s’agissait là d’une forte séquence<br />

qui devait être gagnée à tout prix. Pourquoi?<br />

Parce qu’el<strong>le</strong> constituait une nouvel<strong>le</strong> étape<br />

d’une dynamique gagnante enc<strong>le</strong>nchée<br />

depuis plus d’un an.<br />

Le prof<strong>il</strong> du candidat devait répondre à plusieurs<br />

critères: une crédib<strong>il</strong>ité suffisante, une<br />

notoriété nationa<strong>le</strong> et, si possib<strong>le</strong>, une plusvalue<br />

politique. Depuis <strong>le</strong> début de l’été au<br />

moins, <strong>il</strong> a semblé que <strong>le</strong> secrétaire général<br />

du PAM, Mohamed Cheikh Biad<strong>il</strong>lah, était<br />

<strong>le</strong> mieux placé par rapport à d’autres candidats<br />

du même parti qui gardaient quelque<br />

espoir à cet égard. D’où son retour au Par<strong>le</strong>ment,<br />

précisément cette fois à la Chambre<br />

des Conse<strong>il</strong><strong>le</strong>rs. Il restait à lui assurer <strong>le</strong>s voix<br />

d’autres groupes -opération réussie, mardi<br />

dernier. Au premier tour, <strong>il</strong> avait obtenu 133<br />

voix contr5e 111 pour Maâti Benkaddour. Il a<br />

donc fallu un second tour en application des<br />

dispositions de l’artic<strong>le</strong> 13 du règ<strong>le</strong>ment intérieur<br />

de la Chambre, <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s précisent que<br />

<strong>le</strong> président est élu au scrutin à bul<strong>le</strong>tins<br />

secrets à la majorité absolue des membres en<br />

deux tours. A l’issue de la deuxième votation,<br />

<strong>le</strong> candidat du PAM a été élu par 140 voix<br />

contre 100 pour <strong>le</strong> président sortant du RNI,<br />

Mâati Benkaddour. La majorité absolue était<br />

donc acquise, cel<strong>le</strong>-ci étant de 136 voix dans<br />

une Chambre qui compte 270 conse<strong>il</strong><strong>le</strong>rs.<br />

Qui a voté pour qui? Le groupe par<strong>le</strong>men-<br />

taire du PAM ne comptant que 47 membres,<br />

d’où sont venus <strong>le</strong>s suffrages qui ont<br />

permis l’é<strong>le</strong>ction du candidat de ce parti,<br />

Mohamed Cheikh Biad<strong>il</strong>lah? Selon <strong>le</strong>s informations<br />

disponib<strong>le</strong>s, <strong>il</strong> semb<strong>le</strong> bien que des<br />

contacts aient eu lieu dernièrement entre <strong>le</strong><br />

PAM et au moins deux directions de la majorité<br />

actuel<strong>le</strong>, <strong>le</strong> PI et <strong>le</strong> MP. Ces entretiens ont<br />

donc porté <strong>le</strong>urs fruits même si toutes <strong>le</strong>s<br />

voix du MP et surtout du parti de l’Istiqlal<br />

n’ont pas respecté la discipline de vote attendue<br />

et que l’on a ainsi enregistré certaines<br />

abstentions.<br />

Soutien<br />

Quant au conse<strong>il</strong><strong>le</strong>r RNI, <strong>il</strong> n’a pu mob<strong>il</strong>iser<br />

sur son nom que 111 voix au premier tour<br />

avant d’en perdre onze au second tour. S’<strong>il</strong> a<br />

fait <strong>le</strong> p<strong>le</strong>in des voix de son groupe, <strong>il</strong> n’a pas<br />

en revanche bénéficié du soutien du PI ni<br />

du MP, tandis que <strong>le</strong>s suffrages d’autres grou-<br />

ACTUALITÉ<br />

pes ne pouvaient faire la décision, une partie<br />

d’entre eux optent pour l’abstention.<br />

On se trouve aujourd’hui devant une situation<br />

pour <strong>le</strong> moins singulière: cel<strong>le</strong> d’un<br />

conse<strong>il</strong><strong>le</strong>r d’un parti dans l’opposition, en l’occurrence<br />

<strong>le</strong> PAM, qui l’emporte face à un<br />

candidat d’un parti de la majorité (RNI) et<br />

devant en principe avoir <strong>le</strong> soutien de toutes<br />

<strong>le</strong>s autres composantes de cel<strong>le</strong>-ci (PI, MP,<br />

USFP, PPS). Il est vrai qu’un tel schéma n’est<br />

M. Biad<strong>il</strong>lah félicité par Mahmoud Archane, <strong>le</strong>ader du MDS, mardi 13 octobre 2009.<br />

pas inédit puisque la Chambre des Représentants<br />

avait été de son côté présidée par<br />

Mohamed Jalal Essaïd (1997 - 2000), l’un<br />

des dirigeants de l’UC, alors dans l’opposition.<br />

En tout état de cause, <strong>le</strong> PAM gagne là<br />

un statut institutionnel national.<br />

Enfin, la majorité actuel<strong>le</strong> est secouée<br />

puisqu’el<strong>le</strong> ne s’est pas mob<strong>il</strong>isée dans ce<br />

sens. De quoi laisser bien des séquel<strong>le</strong>s pouvant<br />

peser lors d’autres rendez-vous.<br />

Mustapha Sehimi<br />

Du côté du PAM, <strong>il</strong> s’agissait là<br />

d’une forte séquence qui devait être<br />

gagnée à tout prix.<br />

N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 15<br />

© Ph.MHI


10-31 14/10/09 21:17 Page 16<br />

ACTUALITÉ<br />

• JOURNÉE DE SENSIBILISATION SUR LA GRIPPE A H1N1 EN FAVEUR DES HAJJS<br />

Pas de pè<strong>le</strong>rinage sans vaccin<br />

Il n’est pour l’instant pas<br />

question d’annu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> grand<br />

pè<strong>le</strong>rinage, mais <strong>le</strong> ministère<br />

de la Santé a annoncé que<br />

seu<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s personnes vaccinées<br />

pourraient s’y rendre.<br />

opération du Hajj cette année sera parti-<br />

L’ culière. El<strong>le</strong> se dérou<strong>le</strong>ra dans un temps<br />

où la grippe A bat son p<strong>le</strong>in. El<strong>le</strong> a fait jusque<br />

là au moins 3.917 morts dans 191 pays et territoires.<br />

Les pays arabes, et surtout l’Arabie<br />

Saoudite, doivent doub<strong>le</strong>r d’effort et de vig<strong>il</strong>ance<br />

pour minimiser <strong>le</strong>s dégâts. Les autorités<br />

saoudiennes ont décidé de maintenir <strong>le</strong> grand<br />

rendez-vous de la Mecque et de Médine. El<strong>le</strong>s<br />

demandent aux pè<strong>le</strong>rins de se faire vacciner<br />

contre la grippe ordinaire et la grippe H1N1 si<br />

<strong>le</strong> vaccin est disponib<strong>le</strong> avant <strong>le</strong> Hajj. Les Saoudiens<br />

ont prévu 2 m<strong>il</strong>lions de vaccins pour <strong>le</strong>s<br />

pè<strong>le</strong>rins.<br />

Dans ce contexte, une journée de sensib<strong>il</strong>isation<br />

autour de la grippe A H1N1 au profit des<br />

agences des voyages a été organisée <strong>le</strong> 25 septembre<br />

à Casablanca. Le but de cette journée<br />

16 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009<br />

était de promouvoir une conduite saine chez<br />

<strong>le</strong>s pè<strong>le</strong>rins. Des communications relatives<br />

aux règ<strong>le</strong>s élémentaires d’hygiène et à la<br />

conduite à tenir pour prévenir la maladie ont<br />

été présentées par <strong>le</strong> responsab<strong>le</strong> de la délégation<br />

du ministère de la Santé publique, Abdelaziz<br />

Berkia.<br />

Vaccination<br />

Des conse<strong>il</strong>s pratiques ont été exposés. Se<br />

laver <strong>le</strong>s mains à l’eau et au savon, se tenir à<br />

un mètre des autres et éviter <strong>le</strong> plus possib<strong>le</strong><br />

de se toucher la bouche et <strong>le</strong> nez. Un dispositif<br />

spécial sera mis en place en prévision de<br />

l’opération Hajj 2009. Il a été décidé d’ajouter<br />

un autre vaccin contre la grippe A. Une<br />

condition majeure pour l’obtention du visa. A<br />

noter que <strong>le</strong> vaccin doit être fait deux semaines<br />

avant <strong>le</strong> dépôt de la demande. Des contrô<strong>le</strong>s<br />

médicaux réguliers seront prévus,<br />

© Ph.AFP<br />

notamment avant <strong>le</strong> départ des pè<strong>le</strong>rins et à<br />

<strong>le</strong>ur retour de La Mecque. La durée de séjour<br />

dans <strong>le</strong>s lieux saints a été fixée à 28 jours au<br />

minimum et à 30 jours au maximum pour<br />

<strong>le</strong>s marocains. Une commission spécia<strong>le</strong> Hajj<br />

a été placée par <strong>le</strong> ministère d’Ahmed Taoufiq<br />

pour ve<strong>il</strong><strong>le</strong>r au bon dérou<strong>le</strong>ment de l’opération.<br />

Cette même commission a décidé,<br />

lors d’une réunion présidée par <strong>le</strong> ministre<br />

que l’inscription se fera sur deux listes. Une<br />

première réservée aux pè<strong>le</strong>rins pris en charge<br />

par <strong>le</strong> ministère des Habous et des Affaires<br />

islamiques, la seconde liste comprend <strong>le</strong>s candidats<br />

qui ont recours aux services des agences<br />

de voyage. La commission a en outre<br />

décidé <strong>le</strong> rejet de toute demande émanant<br />

d’un candidat ayant effectué ce rite durant <strong>le</strong>s<br />

dix dernières années. La commission a éga<strong>le</strong>ment<br />

insisté sur <strong>le</strong> caractère obligatoire de<br />

la vaccination quadriva<strong>le</strong>nte pour tous <strong>le</strong>s<br />

futurs pè<strong>le</strong>rins.<br />

Le ministre des Habous et des Affaires islamiques<br />

a éga<strong>le</strong>ment souligné qu’<strong>il</strong> sera procédé<br />

à la préparation d’un cahier des charges entre<br />

<strong>le</strong> ministère et la Royal Air <strong>Maroc</strong> et une autre<br />

compagnie de transport aérien afin de définir<br />

<strong>le</strong>s engagements des pè<strong>le</strong>rins et ceux de l’opérateur<br />

en charge du transport. Un quota de<br />

15% aux personnes très âgées a été défini,<br />

préalab<strong>le</strong>ment à l’organisation du tirage au<br />

sort, en accordant un intérêt particulier aux<br />

délégations des pè<strong>le</strong>rins des Forces Armées<br />

Roya<strong>le</strong>s et de la communauté marocaine résidant<br />

à l’étranger. À rappe<strong>le</strong>r que <strong>le</strong> pè<strong>le</strong>rinage<br />

est interdit aux personnes de plus de 65 ans<br />

et de moins de 12 ans. Les femmes enceintes<br />

et <strong>le</strong>s personnes atteintes de maladies chroniques<br />

comme <strong>le</strong> diabète ne feront pas éga<strong>le</strong>ment<br />

<strong>le</strong> voyage. Un avis suivi par la majorité<br />

des pays concernés.<br />

Rachid Nahli<br />

Le pè<strong>le</strong>rinage est interdit aux plus de<br />

65 ans et aux moins de 12 ans; ainsi<br />

qu’aux femmes enceintes.


10-31 14/10/09 21:17 Page 18<br />

ENTRETIEN<br />

• HASSAN SENTISSI,PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION DES INDUSTRIELS DE LA PÊCHE<br />

“La nouvel<strong>le</strong> stratégie de la pêche est<br />

une feu<strong>il</strong><strong>le</strong> de route pour <strong>le</strong> secteur”<br />

Se disant étonné que des<br />

industriels de la mer<br />

rejettent la stratégie<br />

Halieutis, M. Sentissi<br />

rappel<strong>le</strong> que <strong>le</strong> ministère<br />

reste ouvert au débat.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> :<br />

Comment avez-vous accue<strong>il</strong>li<br />

la nouvel<strong>le</strong> stratégie de la<br />

pêche, annoncée par <strong>le</strong><br />

ministre Aziz Akhannouch?<br />

Hassan Sentissi: Je dois dire<br />

que j’ai été surpris de lire dans<br />

<strong>le</strong> dernier numéro de votre<br />

journal que certains industriels<br />

et armateurs résistent à cette<br />

nouvel<strong>le</strong> stratégie de la pêche.<br />

Je tiens ici à vous préciser que<br />

<strong>le</strong>s professionnels de tous<br />

bords ne peuvent que s’inscrire<br />

positivement dans toute<br />

démarche visant <strong>le</strong> développement<br />

de notre secteur. Nous<br />

considérons cette stratégie<br />

comme une véritab<strong>le</strong> feu<strong>il</strong><strong>le</strong> de<br />

route pour <strong>le</strong> secteur. A partir<br />

de là, nous allons entamer <strong>le</strong>s négociations<br />

avec <strong>le</strong> département de la Pêche<br />

pour enrichir cette feu<strong>il</strong><strong>le</strong> de route et<br />

déterminer <strong>le</strong>s conditions dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s<br />

el<strong>le</strong> sera mise en œuvre.<br />

Cette nouvel<strong>le</strong> stratégie de la pêche a-tel<strong>le</strong><br />

été élaborée en concertation avec<br />

<strong>le</strong>s professionnels du secteur?<br />

Hassan Sentissi: Bien évidemment. Lorsque<br />

<strong>le</strong> bureau d’études maroco-français<br />

chargé par <strong>le</strong> ministère d’élaborer cette<br />

stratégie est venu nous voir, lors de la<br />

phase “diagnostic et état des lieux”, nous<br />

lui avons communiqué ce que nous pensions<br />

franchement de ce secteur, et <strong>il</strong> a<br />

18 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009<br />

© Ph.MHI<br />

Hassan Sentissi.“Akhannouch dit que cette stratégie n’est pas un texte sacré”.<br />

tenu fidè<strong>le</strong>ment compte de cela. Deuxièment:<br />

je trouve que nous avons<br />

aujourd’hui un interlocuteur attentif au<br />

niveau de la tutel<strong>le</strong>, chose qui nous manquait<br />

sérieusement auparavant.<br />

La stratégie, en el<strong>le</strong>-même, fait une déclinaison<br />

d’une série d’objectifs très importants<br />

pour <strong>le</strong> développement de ce<br />

secteur. Dont notamment trip<strong>le</strong>r son<br />

volume d’affaires et augmenter sensib<strong>le</strong>ment<br />

la consommation du poisson par<br />

<strong>le</strong>s <strong>Maroc</strong>ains.<br />

En tant qu’industriel et professionnel de<br />

la pêche, je ne peux qu’être d’accord avec<br />

ces objectifs.<br />

Mais, <strong>il</strong> paraît que vous l’êtes<br />

moins sur la manière avec<br />

laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> ministère compte<br />

atteindre ces objectifs...<br />

Hassan Sentissi: La mise en<br />

œuvre de la stratégie n’est pas<br />

encore définie. El<strong>le</strong> <strong>le</strong> sera<br />

conjointement entre l’administration<br />

et <strong>le</strong>s opérateurs. Je tiens<br />

éga<strong>le</strong>ment à vous dire que <strong>le</strong><br />

ministre, Aziz Akhannouch a luimême<br />

dit que cette stratégie n’est<br />

pas un texte sacré. Pour moi, c’est<br />

une déclaration très importante<br />

car el<strong>le</strong> ouvre la porte au dialogue.<br />

Et, que ce gouvernement<br />

reste ou parte, l’essentiel pour<br />

nous, c’est d’avoir hérité de cette<br />

feu<strong>il</strong><strong>le</strong> de route stratégique.<br />

La question qui semb<strong>le</strong> fâcher<br />

<strong>le</strong>s industriels dans cette<br />

stratégie, c’est que la stratégie<br />

veut <strong>le</strong>s inciter à investir<br />

davantage dans la<br />

modernisation de <strong>le</strong>urs<br />

structures...<br />

Hassan Sentissi: Modernisation,<br />

je ne pense pas, mais optimisation<br />

oui. Il faut savoir que <strong>le</strong>s industriels<br />

disposent tous de structures très modernes,<br />

et parmi <strong>le</strong>s plus performantes au<br />

monde. Mais, pour développer <strong>le</strong> secteur<br />

et suivre, si j’ose dire <strong>le</strong>s évolutions des<br />

goûts et <strong>le</strong>s habitudes de consommation,<br />

<strong>il</strong> faut que <strong>le</strong>s industriels de la mer fassent<br />

un effort d’investissement conséquent.<br />

Ça ne <strong>peut</strong> être que bénéfique,<br />

d’autant que, pour atteindre <strong>le</strong>s objectifs<br />

escomptés, <strong>il</strong> faut passer à la vitesse supérieure.<br />

Cependant, à mon sens, tout<br />

investissement doit être soutenu par<br />

l’Etat, à l’instar des autres secteurs d’activités<br />

socio-économiques.<br />

Propos recue<strong>il</strong>lis par A.Amourag


10-31 14/10/09 21:17 Page 20<br />

COUVERTURE<br />

<strong>Ali</strong> Sa<strong>le</strong>m<br />

Tamek et ses<br />

complices<br />

sahraouis<br />

jugés pour<br />

intelligence<br />

avec l’ennemi<br />

L’ESPION Q<br />

REVIENT


s<br />

s<br />

s<br />

r<br />

e<br />

i<br />

10-31 14/10/09 21:17 Page 21<br />

© Ph.AFP<br />

Une fois de plus, <strong>il</strong>s ont osé.<br />

Quoi? L’impardonnab<strong>le</strong>. Ils<br />

continuent donc, et <strong>il</strong>s ne semb<strong>le</strong>nt<br />

pas près de s’arrêter. Il faut<br />

donc réagir en actionnant <strong>le</strong>s<br />

rigueurs de la loi, mais aussi par un traitement<br />

politique approprié et opératoire.<br />

Faute de quoi, cette nuisance pratiquement<br />

vira<strong>le</strong> conduira à des réactions d’anticorps<br />

d’une société qui n’accepte plus d’être<br />

bafouée au grand jour et de manière récurrente<br />

par une bande de séparatistes antinationaux.<br />

“Ils”? Ce sont <strong>le</strong>s membres d’un groupuscu<strong>le</strong><br />

dirigé par <strong>Ali</strong> Sa<strong>le</strong>m Tamek et comprenant<br />

d’autres énergumènes comme<br />

Brahim Dahane, Rachid Sghaïr, Degja Lechgar<br />

et Salah Loubeihi. Qu’ont-<strong>il</strong>s commis?<br />

Rien de moins qu’une visite dans <strong>le</strong>s camps<br />

de Lahmada, commencée <strong>le</strong> 25 septembre<br />

2009 et terminée à Alger <strong>le</strong> 8 octobre. Ils<br />

ont, à cette occasion, assisté à un déf<strong>il</strong>é m<strong>il</strong>itaire<br />

organisé en <strong>le</strong>ur honneur par la direction<br />

du Polisario. Ils ont éga<strong>le</strong>ment tenu<br />

des réunions avec des dirigeants de ce mouvement<br />

séparatiste ainsi qu’avec des hauts<br />

gradés des services spéciaux algériens. Ils<br />

ont été gratifiés de fonds pour <strong>le</strong>ur permettre<br />

de financer <strong>le</strong>urs activités subversives et<br />

de relancer l’agitation dans <strong>le</strong>s provinces<br />

sahariennes.<br />

Trahison<br />

Le jeudi 8 octobre 2009, ces individus ont<br />

été interpellés à l’aéroport Mohammed V<br />

de Casablanca par la police judiciaire à la<br />

demande du parquet général. Après interrogatoire,<br />

<strong>il</strong>s ont été ensuite présentés à un<br />

juge d’instruction qui <strong>le</strong>s a inculpés du chef<br />

d’intelligence avec une puissance étrangère.<br />

Une qualification minima<strong>le</strong>, mais l’on par<strong>le</strong><br />

éga<strong>le</strong>ment de l’atteinte à la sûreté de l’Etat<br />

qui est éga<strong>le</strong>ment recevab<strong>le</strong> sur la base<br />

d’éléments de fait établis et non démentis<br />

d’a<strong>il</strong><strong>le</strong>urs par <strong>le</strong>s inculpés.<br />

Propagande<br />

A n’en pas douter, l’on est face à une menée<br />

subversive. Cel<strong>le</strong>-ci est <strong>le</strong> fait d’un groupe<br />

D’où lui vient cet<br />

“engagement“<br />

pour une cause<br />

perdue et qui<br />

d’a<strong>il</strong><strong>le</strong>urs n’est<br />

pas la sienne ?<br />

d’individus, mais el<strong>le</strong> participe d’une<br />

démarche qui se déploie, ici et là, suivant<br />

des modalités et des conjonctures particulières.<br />

Le personnage de <strong>Ali</strong> Sa<strong>le</strong>m Tamek est<br />

cependant <strong>le</strong> “franchisé” <strong>le</strong> plus visib<strong>le</strong><br />

d’une chaîne antinationa<strong>le</strong> dont <strong>le</strong>s ma<strong>il</strong>lons<br />

se trouvent tant au dedans qu’au<br />

dehors. Et son parcours chaotique<br />

depuis près de deux décennies témoigne,<br />

malgré <strong>le</strong>s sinuosités, d’une<br />

QUI NOUS<br />

D’ALGER


10-31 14/10/09 21:17 Page 22<br />

© Ph.DR<br />

© Ph.DR<br />

COUVERTURE<br />

En haut: Tamek et ses complices à <strong>le</strong>ur retour à l’aéroport de Casablanca. En bas:Aminatou Haïdar.<br />

feu<strong>il</strong><strong>le</strong> de route qui n’a guère changé:<br />

nourrir par tous moyens la “com” ou<br />

plutôt la propagande des slogans<br />

séparatistes.<br />

Agitation<br />

Quand la presse algérienne, aux ordres<br />

comme toujours dans <strong>le</strong> dossier du<br />

Sahara, s’échine à <strong>le</strong> présenter comme<br />

“<strong>le</strong> symbo<strong>le</strong> des défenseurs sahraouis des<br />

droits humains”, el<strong>le</strong> compte duper qui?<br />

D’où lui vient cet “engagement“ pour une<br />

22 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009<br />

Ils ont été gratifiés<br />

de fonds pour <strong>le</strong>ur<br />

permettre de<br />

financer <strong>le</strong>urs<br />

activités<br />

subversives.<br />

cause perdue et qui, d’a<strong>il</strong><strong>le</strong>urs, n’est pas la<br />

sienne?<br />

Tamek est né en 1973, <strong>il</strong> faut <strong>le</strong> rappe<strong>le</strong>r,<br />

l’année où <strong>le</strong> Polisario n’existait pas et sa<br />

création ne faisait encore l’objet que d’un<br />

projet lors des assises du Festival de la<br />

jeunesse arabe à Tripoli avant son officialisation<br />

un an plus tard à Alger. Par quel<br />

processus cet individu s’est-<strong>il</strong> mué en<br />

“membre du peup<strong>le</strong> sahraoui” -sa<br />

réponse à une question de MHI dans son<br />

numéro 590 du 30 janvier au 5 février<br />

2004, alors qu’<strong>il</strong> était interrogé sur sa<br />

qualité de <strong>Maroc</strong>ain. Natif de Assa-Zag,<br />

une localité située dans <strong>le</strong> <strong>Maroc</strong> non<br />

contesté, dans <strong>le</strong>s frontières donc du<br />

Royaume avant la décolonisation du<br />

Sahara, son père et sa mère sont des<br />

nationaux de souche. D’où lui vient donc<br />

cette haine de soi qui <strong>le</strong> pousse à renier sa<br />

f<strong>il</strong>iation parenta<strong>le</strong> et sa patrie? L’explication<br />

psychanalytique n’est pas très loin<br />

sans doute: el<strong>le</strong> sera plus conséquente.<br />

Mais <strong>le</strong> fait n’en demeure pas moins qu’<strong>il</strong><br />

y a en lui de la graine de traître. Et tout<br />

l’écheveau de ses actes depuis <strong>le</strong> début<br />

des années 1990 témoigne de cet état<br />

d’esprit et de ce profond ressort psychologique<br />

de sa personnalité.<br />

Parrainage<br />

Ainsi, à vingt ans à peine, en 1993, <strong>le</strong><br />

vo<strong>il</strong>à qui connaît sa première interpellation.<br />

Il est en effet arrêté alors qu’<strong>il</strong> tentait<br />

de pénétrer clandestinement en Algérie.<br />

A-t-on idée, dira-t-on, alors que <strong>le</strong>s frontières<br />

avec ce pays voisin étaient largement<br />

ouvertes à l’époque? Arrêté et jugé avec<br />

quatre autres “fugitifs”, <strong>il</strong> sera condamné<br />

à cinq ans de prison. Il ne purgera qu’un<br />

an à peine puisqu’<strong>il</strong>s bénéficiera d’une<br />

première grâce roya<strong>le</strong> à la faveur de l’amnistie<br />

généra<strong>le</strong> décrétée par feu SM Hassan<br />

II, en août 1994.<br />

Il recommence à s’activer et <strong>il</strong> fait l’objet<br />

d’une nouvel<strong>le</strong> interpellation en décembre<br />

1997 pour activités subversives à<br />

Dakhla. Il est libéré deux jours plus tard.<br />

Recruté par l’administration territoria<strong>le</strong><br />

et affecté à Touesgui (près de Assa-Zag),<br />

<strong>il</strong> refuse ce poste. Son salaire est suspendu<br />

et <strong>il</strong> se voit privé de passeport. Il<br />

réagit et adresse une <strong>le</strong>ttre ouverte au<br />

ministre de l’Intérieur. En janvier 2000,<br />

<strong>il</strong> se marie et devient ensuite père d’une<br />

f<strong>il</strong><strong>le</strong>tte qu’<strong>il</strong> veut dénommer “Thaoura”<br />

(révolution). L’officier d’état-civ<strong>il</strong> refuse,<br />

invoquant à bon droit que ce n’est pas un<br />

prénom autorisé. De quoi nourrir <strong>le</strong><br />

rebond de son agitation.<br />

Il opte alors pour l’entrisme: intégrer des<br />

institutions existantes et continuer à<br />

œuvrer pour ses fantasme séparatistes et<br />

antinationaux -vie<strong>il</strong><strong>le</strong> technique ut<strong>il</strong>isée<br />

par tous ceux qui entendent miner de


10-31 14/10/09 21:17 Page 23<br />

l’intérieur des associations ou des instances<br />

ayant une vitrine léga<strong>le</strong>. Il adhère<br />

ainsi dès sa création à la section du<br />

Forum Justice et Vérité pour <strong>le</strong> Sahara et<br />

<strong>il</strong> devient membre du conse<strong>il</strong> national<br />

de cette organisation.<br />

Il y côtoie des gauchistes -<strong>le</strong>s uns repentis,<br />

d’autres pas encore…- et y noue des<br />

contacts qui lui donneront un carnet<br />

d’adresses, notamment en Espagne et<br />

en Algérie. Il se fait éga<strong>le</strong>ment nommer<br />

chef du bureau de la CDT à Assa-Zag<br />

avant d’être membre de la commission<br />

administrative de cette centra<strong>le</strong> syndica<strong>le</strong>.<br />

Il prolonge même ce “légalisme”<br />

en obtenant <strong>le</strong> parrainage de la Gauche<br />

socialiste unifiée (GSU) aux é<strong>le</strong>ctions<br />

législatives de 2002.<br />

Mais, derrière <strong>le</strong> miroir, <strong>il</strong> continue ses<br />

menées subversives, ce qui lui vaut une<br />

arrestation <strong>le</strong> 26 août 2002 à Rabat.<br />

Transféré à Casablanca puis à Agadir, <strong>il</strong><br />

est condamné <strong>le</strong> 10 septembre 2002 à<br />

deux ans de prison ferme pour atteinte<br />

à la sûreté de l’Etat. Quinze mois plus<br />

tard, <strong>il</strong> bénéficie de nouveau d’une grâce<br />

roya<strong>le</strong> accordée <strong>le</strong> 7 janvier 2004 à des<br />

dizaines d’autres détenus.<br />

Host<strong>il</strong>ité<br />

Il continue à défendre <strong>le</strong>s séparatistes. Il<br />

multiplie <strong>le</strong>s déclarations et s’emploie à<br />

peaufiner un prof<strong>il</strong> de représentant au<br />

<strong>Maroc</strong> des idées du “Polisario”. Il recyc<strong>le</strong><br />

ainsi dans divers m<strong>il</strong>ieux la propagande<br />

antinationa<strong>le</strong>. Il a tout fait pour sortir de<br />

l’anonymat et se doter d’un “statut” à<br />

forte visib<strong>il</strong>ité médiatique. Il a fait du slogan<br />

“autodétermination du peup<strong>le</strong> sahraoui”<br />

un fonds de commerce qu’<strong>il</strong> a<br />

rentab<strong>il</strong>isé non seu<strong>le</strong>ment du côté d’Alger<br />

et de Tindouf mais aussi auprès de<br />

certaines associations adossées à<br />

des m<strong>il</strong>ieux host<strong>il</strong>es au Royaume à<br />

l’étranger.<br />

La 18 ju<strong>il</strong><strong>le</strong>t 2005, <strong>le</strong> vo<strong>il</strong>à qui est de nouveau<br />

arrêté à l’aéroport de Laâyoune,<br />

débarquant d’un vol régulier en provenance<br />

d’Espagne. Une mesure décidée<br />

sur ordre du Procureur du Roi près la<br />

cour d’appel de cette v<strong>il</strong><strong>le</strong>. Ce haut<br />

magistrat a tenu à préciser dans<br />

un communiqué que <strong>Ali</strong> Sa<strong>le</strong>m<br />

ALI SALEM TAMEK,AU JOURNAL ALGÉRIEN<br />

LIBERTÉ DU 16 NOVEMBRE 2008<br />

“Le <strong>Maroc</strong> est toujours<br />

dans une logique expansionniste”<br />

Liberté:Lors de la conférence<br />

internationa<strong>le</strong> de Va<strong>le</strong>nce,vous<br />

avez dressé un b<strong>il</strong>an fort<br />

inquiétant sur la situation des<br />

droits humains dans <strong>le</strong>s territoires<br />

occupés…<br />

<strong>Ali</strong> Tamek: La situation est très grave<br />

dans <strong>le</strong> domaine des droits de<br />

l’homme. El<strong>le</strong> est <strong>le</strong> résultat de la<br />

répression féroce de l’occupation<br />

marocaine envers <strong>le</strong>s civ<strong>il</strong>s sahraouis.<br />

La liste des atteintes est longue; el<strong>le</strong><br />

comprend <strong>le</strong>s enlèvements, la pratique<br />

courante de la torture, <strong>le</strong>s viols,<br />

l’interdiction de s’organiser, <strong>le</strong>s procès<br />

expéditifs et iniques, <strong>le</strong>s déplacements<br />

arbitraires et la limitation de<br />

mouvement des m<strong>il</strong>itants sahraouis...<br />

Par a<strong>il</strong><strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s détenus politiques<br />

sahraouis vivent une situation<br />

très diffic<strong>il</strong>e dans <strong>le</strong>s prisons d’El-<br />

Ayoun, d’Inzegane, de Taroudant, de<br />

Tiznit, de Marrakech et dans d’autres<br />

pénitenciers. La répression est<br />

montée d’un cran, après <strong>le</strong> déc<strong>le</strong>nchement<br />

de l’Intifadha, en mai 2005,<br />

et après l’échec de la proposition d’autonomie<br />

du <strong>Maroc</strong>.<br />

Que vous inspire <strong>le</strong> fameux plan<br />

d’autonomie du <strong>Maroc</strong>?<br />

<strong>Ali</strong> Tamek: La proposition de plan<br />

d’autonomie est un<strong>il</strong>atéra<strong>le</strong>. C’est une<br />

décision qui veut s’imposer à la place<br />

du choix souverain du peup<strong>le</strong> sahraoui.<br />

Comme vous <strong>le</strong> savez, <strong>le</strong><br />

Sahara occidental est un territoire<br />

non autonome qui attend toujours<br />

d’être décolonisé. C’est un territoire<br />

dont <strong>le</strong> peup<strong>le</strong>, c’est-à-dire <strong>le</strong> peup<strong>le</strong><br />

sahraoui, attend toujours un référendum<br />

pour exercer son droit à l’autodétermination.<br />

Or, <strong>le</strong> <strong>Maroc</strong> a<br />

beaucoup compté sur certaines forces<br />

et certains pays dans <strong>le</strong> monde,<br />

tels que la France et <strong>le</strong>s États-Unis,<br />

pour faire passer sa proposition d’autonomie.<br />

Mais ses calculs se sont avérés<br />

faux. Mme Rice, la ministre<br />

américaine des Affaires étrangères,<br />

n’a pas du tout parlé de la proposition<br />

marocaine, en septembre dernier,<br />

lors de sa visite dans la région.<br />

Ce qui explique, d’une certaine<br />

manière, pourquoi <strong>le</strong> <strong>Maroc</strong> a redoublé<br />

de tant de férocité, en lançant à<br />

nouveau une campagne de répression<br />

en direction des Sahraouis.<br />

Un commentaire sur <strong>le</strong>s derniers<br />

développements ?<br />

<strong>Ali</strong> Tamek :Le <strong>Maroc</strong> est actuel<strong>le</strong>ment<br />

dans une phase de déception. D’a<strong>il</strong><strong>le</strong>urs,<br />

<strong>il</strong> ne s’est pas encore prononcé<br />

sur l’Américain Christopher Ross qui<br />

a été nommé dernièrement au poste<br />

d’envoyé personnel du secrétaire<br />

général de l’ONU au Sahara occidental.<br />

Le <strong>Maroc</strong> continue d’attaquer l’Algérie,<br />

avec l’arrière-pensée de<br />

brou<strong>il</strong><strong>le</strong>r <strong>le</strong>s cartes. Ce pays maintient<br />

en outre son intransigeance vis-à-vis<br />

de la question sahraouie. Avec un tel<br />

comportement, <strong>le</strong> <strong>Maroc</strong> est toujours<br />

dans la logique expansionniste et<br />

encourage l’instab<strong>il</strong>ité dans la région<br />

du Maghreb.<br />

Est-<strong>il</strong> vrai que <strong>le</strong>s autorités<br />

marocaines vous refusent l’accès à<br />

l’université?<br />

<strong>Ali</strong> Tamek:Il m’est interdit d’étudier <strong>le</strong><br />

droit général dans l’université marocaine,<br />

en raison de mes responsab<strong>il</strong>ités<br />

politiques et de mes positions<br />

en faveur du droit du peup<strong>le</strong> sahraoui<br />

à l’autodétermination et à l’indépendance.<br />

L’an dernier, on m’a interdit<br />

d’étudier à l’université Hassan II de<br />

Mohammedia et, cette année, <strong>le</strong><br />

même refus m’a été signifié à l’université<br />

d’Ibnou Zohr d’Agadir.<br />

N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 23


10-31 14/10/09 21:17 Page 24<br />

COUVERTURE<br />

Des mythes de sous-développé sont<br />

ainsi entretenus jusqu’à promettre<br />

une société “émiratie”.<br />

Tamek a été placé en garde à vue pour<br />

“enquête“ sur son rô<strong>le</strong> dans des manifestations<br />

qu’avait connues cette même v<strong>il</strong><strong>le</strong>,<br />

quelques semaines auparavant.<br />

Vandalisme<br />

Cet indépendantiste sahraoui est fortement<br />

impliqué pour ses encouragement<br />

par téléphone aux manifestants mais<br />

aussi pour la campagne de “solidarité”<br />

menée avec eux dans certains m<strong>il</strong>ieux<br />

espagnols connus pour <strong>le</strong>ur host<strong>il</strong>ité à<br />

l’intégrité territoria<strong>le</strong> du Royaume.<br />

Dans ce même dossier, <strong>il</strong> faut rappe<strong>le</strong>r<br />

que vingt et un Sahraouis avaient déjà<br />

été condamnés à diverses peines de prison<br />

pour “actes de vandalisme” et autres<br />

LES PARTIS POLITIQUES RÉAGISSENT<br />

Condamnation unanime<br />

Légitimement, toutes <strong>le</strong>s composantes<br />

de la société ont réagi avec<br />

vigueur contre cette visite chez l’ennemi.<br />

Les ONG marocaines, l’Association du<br />

Sahara marocain et l’Association des<br />

anciens Disparus du Polisario se sont<br />

indignées et ont condamné cet acte. Les<br />

partis politiques, de <strong>le</strong>ur côté, ont considéré<br />

que cette visite était un acte de<br />

haute trahison.<br />

Ils ont tous appelé à des «sanctions exemplaires<br />

à l’encontre d’individus qui se jouent<br />

sans retenue de la question nationa<strong>le</strong> et du<br />

consensus qu’el<strong>le</strong> suscite». Le PAM fait<br />

référence à une «trahison à la patrie et<br />

une atteinte aux sentiments de tous <strong>le</strong>s<br />

<strong>Maroc</strong>ains» fustigeant «l’attitude de certains<br />

citoyens marocains originaires de<br />

régions non concernées par <strong>le</strong> conflit, ce qui<br />

vise manifestement à porter atteinte au<br />

plan d’autonomie proposé par <strong>le</strong> <strong>Maroc</strong>».<br />

Et d’ajouter que c’est là une «tentative<br />

désespérées au plus fort du mouvement de<br />

24 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009<br />

méfaits à Laâyoune, en particulier <strong>le</strong> 24<br />

mai 2005.<br />

Malgré ses dénégations, Tamek est membre<br />

de la section de Hamid Bouzid, l’une<br />

des structures internes des réseaux du<br />

“Polisario” dans <strong>le</strong>s provinces sahariennes.<br />

Son activité est éligib<strong>le</strong> à deux registres<br />

qu’<strong>il</strong> s’emploie à séparer avec soin. Le<br />

premier d’entre eux est celui des prises<br />

de position “politique” et <strong>peut</strong> être<br />

résumé comme suit: revendication de<br />

l’autodétermination comme étant un<br />

droit inaliénab<strong>le</strong> garanti par <strong>le</strong>s chartes<br />

internationa<strong>le</strong>s, option de l’indépendance<br />

comme un “scénario possib<strong>le</strong>”, identité<br />

et personnalité du peup<strong>le</strong> sahraoui dont<br />

<strong>le</strong> “Polisario” est “<strong>le</strong> représentant légitime<br />

ralliement à la mère-patrie».<br />

De son côté, <strong>le</strong> secrétaire général du<br />

PPS, Moulay Ismaïl Alaoui, condamne<br />

ces activistes qui sont «des traîtres» et<br />

demande que «<strong>le</strong>s lois nationa<strong>le</strong>s soient<br />

Une «trahison à<br />

la patrie et une<br />

atteinte aux<br />

sentiments de<br />

tous <strong>le</strong>s<br />

<strong>Maroc</strong>ains».<br />

appliquées à <strong>le</strong>ur encontre». Même tonalité<br />

chez <strong>le</strong> secrétaire national du FFD,<br />

Thami Khyari, qui dénonce «un acte de<br />

haute trahison envers la patrie», de la part<br />

d’individus qui se sont servis «de docu-<br />

unique”. Bref, <strong>il</strong> met en avant sa qualité<br />

de “m<strong>il</strong>itant sahraoui”.<br />

Rente<br />

Plus encore: <strong>il</strong> s’emploie, lui et <strong>le</strong>s siens,<br />

à se parer du paravent associatif pour tenter<br />

de masquer un activisme subversif<br />

qui cache <strong>le</strong>ur vrai visage. C’est ainsi que<br />

Ahmed Nassiri coup<strong>le</strong> sa qualité de<br />

Secrétaire général du comité sahraoui<br />

pour la Défense des droits de l’Homme<br />

de Smara avec cel<strong>le</strong> de responsab<strong>le</strong> de<br />

l’AMDH dans cette même v<strong>il</strong><strong>le</strong>; que<br />

Dagja Lachgar est membre du Bureau<br />

exécutif de l’Association sahraouie des<br />

victimes des violations graves des droits<br />

de l’Homme commises par l’Etat du<br />

<strong>Maroc</strong>; que Yahdit Ettarouzi est membre<br />

de l’AMDH (Laâyoune); que Salah Loubeihi<br />

est président autoproclamé du<br />

Forum pour la protection des enfants<br />

sahraouis, membre du CODESA et de<br />

l’AMDH (Laâyoune); et que Rachid<br />

Sghaïr est membre du comité d’action<br />

contre la torture à Dakhla.<br />

ments de voyage marocains».<br />

Dans cette même ligne, Mustapha Mansouri,<br />

président du RNI et président de<br />

la Chambre des Représentants, a fait état<br />

d’une «tentative désespérée de porter<br />

atteinte à l’unité nationa<strong>le</strong> au moment où<br />

<strong>le</strong> plan d’autonomie proposé par <strong>le</strong> <strong>Maroc</strong><br />

gagne en popularité à l’intérieur comme à<br />

l’extérieur du pays».<br />

Pour sa part, Mohand Laenser, Secrétaire<br />

général du Mouvement populaire,<br />

a réclamé «l’intervention de la loi pour<br />

sanctionner ceux qui font fi d’un sujet qui<br />

rassemb<strong>le</strong> <strong>le</strong>s <strong>Maroc</strong>ains». Quant au PJD,<br />

par la voix de son secrétaire généraladjoint,<br />

Lahcen Daoudi, <strong>il</strong> a éga<strong>le</strong>ment<br />

condamné ces individus en re<strong>le</strong>vant<br />

qu’<strong>il</strong>s «ne sont nul<strong>le</strong>ment conscients du calvaire<br />

enduré par <strong>le</strong>urs frères dans <strong>le</strong>s camps<br />

de la honte puisqu’eux-mêmes vivent dans<br />

la prospérité à Laâyoune ou Smara».<br />

Mu.S


10-31 14/10/09 21:17 Page 25<br />

Quant au second registre, <strong>il</strong> relève, lui,<br />

d’une comptab<strong>il</strong>ité d’une autre nature:<br />

cel<strong>le</strong> d’actions et de menées frappées du<br />

sceau de la clandestinité et des m<strong>il</strong><strong>le</strong> et<br />

une formes de la subversion. Des cellu<strong>le</strong>s<br />

ont été mises sur pied dans <strong>le</strong>s provinces<br />

sahariennes à cet effet. El<strong>le</strong>s ont exploité<br />

<strong>le</strong>s problèmes sociaux que connaît cette<br />

région -habitat, chômage des jeunes,<br />

diplômés ou non,… -pour <strong>le</strong>s agréger dans<br />

une revendication “indépendantiste”.<br />

Quelques poignées d’agitateurs,<br />

donc, se voulant une minorité agissante<br />

et se posant comme l’expression<br />

d’une majorité s<strong>il</strong>encieuse<br />

supposée par postulat de départ<br />

comme acquise. Des mythes de<br />

sous-développé sont ainsi entretenus<br />

jusqu’à promettre une société “émiratie”<br />

où chaque Sahraoui aurait droit à<br />

quelque 3.000 euros par mois -la rente<br />

chimérique et en même temps la culture<br />

de la rente…<br />

Dispositif<br />

Ce segment hab<strong>il</strong><strong>le</strong> tout cela d’un slogan:<br />

l’autodétermination pour l’indépendance.<br />

En creux -et par rejet en même temps- <strong>il</strong><br />

met en exergue la répression de la puissance<br />

“colonia<strong>le</strong>” occupante. Il surdimensionne<br />

tous <strong>le</strong>s actes de ses membres et<br />

<strong>le</strong>s grossit comme des faits de résistance<br />

devant forcer <strong>le</strong> respect et lui gagner la<br />

sympathie et la solidarité même de certains<br />

m<strong>il</strong>ieux et de certains cerc<strong>le</strong>s extérieurs.<br />

L’ut<strong>il</strong>isation de l’Internet est l’un<br />

des vecteurs de cette communication insidieuse.<br />

Les sites du “Polisario” sont ainsi<br />

nourris d’informations de toutes sortes<br />

s’apparentant à l’agit-prop des régimes<br />

totalitaires. Le téléphone cellulaire et <strong>le</strong>s<br />

photos qu’<strong>il</strong> permet d’envoyer vient compléter<br />

ce dispositif et assure une “couverture”<br />

en temps réel. Tel<strong>le</strong> est aujourd’hui<br />

cette équation.<br />

Rien d’étonnant que <strong>le</strong>s clients habituels<br />

de l’Algérie se mob<strong>il</strong>isent de nouveau<br />

pour faire jouer une sorte d’effet de <strong>le</strong>vier:<br />

prendre prétexte de l’arrestation des sept<br />

individus pour reposer la question du<br />

Sahara au premier plan.<br />

Que des ONG -tels <strong>le</strong> Mouvement nigérian<br />

de solidarité avec <strong>le</strong> peup<strong>le</strong> sahraoui<br />

Mohamed<br />

Abdelaziz<br />

à Tripoli <strong>le</strong><br />

Premier<br />

septembre<br />

2009.<br />

Tamek est membre de la section de<br />

Hamid Bouzid, l’une des structures<br />

internes des réseaux du “Polisario” .<br />

saisi par Aminatou Haïdar en visite au<br />

Nigeria ou tel<strong>le</strong> autre association de<br />

même acabit en Espagne- s’agitent ne<br />

doit pas surprendre. D’a<strong>il</strong><strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s déclarations<br />

anti-marocaines faites par Aminatou<br />

Haïdar dans la capita<strong>le</strong> nigériane,<br />

Abuja, sont de la même trempe que cel<strong>le</strong>s<br />

de M. Tamek.<br />

El<strong>le</strong> qualifie <strong>le</strong>s autorités du <strong>Maroc</strong> de<br />

tous <strong>le</strong>s noms et appel<strong>le</strong> «au soutien du<br />

peup<strong>le</strong> sahraoui dans sa lutte contre l’occupant<br />

marocain…» Que Mohamed Abdelaziz,<br />

président de la “RASD” saisisse <strong>le</strong><br />

mardi 13 octobre courant <strong>le</strong> Conse<strong>il</strong> de<br />

sécurité n’est rien d’autre qu’une<br />

manœuvre supplémentaire. Les intérêts<br />

supérieurs du Royaume sont en cause.<br />

Ils doivent être préservés de la manière<br />

la plus ferme qui soit. C’est dire que <strong>le</strong><br />

dernier mot doit revenir à la loi et à la<br />

justice. Les espaces de liberté et de<br />

démocratie du <strong>Maroc</strong> Nouveau ne doivent<br />

pas servir de machine de guerre à<br />

des séparatistes et à <strong>le</strong>urs suppôts. L’agitation<br />

et la subversion matinées de trahison<br />

appel<strong>le</strong>nt la mise en œuvre d’une<br />

politique éradicatrice… Sans état d’âme !<br />

Mustapha Sehimi<br />

N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 25<br />

© Ph.AFP


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© Ph.MHI<br />

© Ph.MHI<br />

PORTRAIT<br />

Hassan Jaber, vice-président du pô<strong>le</strong> pénal du tr<br />

La justice à vi s<br />

Le juge Hassan Jaber a toujours tenu à ce que sa responsab<strong>il</strong>ité<br />

soit une magistrature de proximité, amarrée aux soubresauts<br />

qui secouent la société.<br />

n’y a pas de démocratie sans démocrates”. Ne pourrait-on pas appliquer<br />

cette formu<strong>le</strong>, désormais reconnue, à la justice? Du genre, “<strong>il</strong> n’y a pas<br />

de véritab<strong>le</strong> justice sans de vrais juges”. Dans ce registre, où l’on accède<br />

“Il<br />

plus par soi-même, par ses qualités personnel<strong>le</strong>s et son potentiel intrinsèque,<br />

que par <strong>le</strong> fait d’un parachutage hasardeux, un nom vient immédiatement à<br />

l’esprit: Hassan Jaber, vice-président du pô<strong>le</strong> pénal du tribunal de première instance<br />

de Casablanca. Une fonction d’importance décisive dans cette grande administration,<br />

constitutionnel<strong>le</strong>ment à part, chargée de dire <strong>le</strong> droit. Particulièrement<br />

dans une v<strong>il</strong><strong>le</strong> qui résume, en gros et dans <strong>le</strong> déta<strong>il</strong>, toutes <strong>le</strong>s facettes,<br />

bonnes ou mauvaises, du <strong>Maroc</strong> tel qu’<strong>il</strong> est et tel qu’on voudrait<br />

qu’<strong>il</strong> soit. Hassan Jaber est <strong>le</strong> juge dont on par<strong>le</strong> de plus en<br />

plus, sa notoriété a dépassé l’enceinte du tribunal pour devenir<br />

publique. Dans des termes un peu légers, <strong>il</strong> serait “l’éto<strong>il</strong>e<br />

montante d’une justice assise” que l’on projette d’asseoir<br />

sur des bases plus solides. Normal, pas seu<strong>le</strong>ment en raison<br />

des multip<strong>le</strong>s domaines qu’embrasse sa responsab<strong>il</strong>ité<br />

actuel<strong>le</strong>, mais par rapport à son prof<strong>il</strong> et à ses<br />

convictions.<br />

Prétoire<br />

Le droit a toujours constitué <strong>le</strong> principal centre d’intérêt<br />

de Hassan Jaber. Il s’y est tota<strong>le</strong>ment consacré<br />

durant son parcours universitaire. Après un bac décroché<br />

à 17 ans, une licence en droit privé, puis deux<br />

DES (diplôme d’études supérieures) en droit civ<strong>il</strong> et<br />

en droit des affaires; tout portait à croire qu’<strong>il</strong> était<br />

sur une voie toute tracée. Cel<strong>le</strong> de la justice, de<br />

ce côté-ci ou de l’autre côté du prétoire, peu<br />

importe. Sauf que <strong>le</strong> futur juge avait d’autres<br />

projets pour lui-même. À vrai dire, ni<br />

la toge rouge écarlate du juge et son pouvoir<br />

transcendant, ni l’atmosphère<br />

importante des tribunaux, ne <strong>le</strong> fascinaient.<br />

On saura par la suite que, une fois<br />

dedans, ces signes extérieurs d’une<br />

puissance absolue ne l’intimidaient<br />

pas. Il s’en accommodera en <strong>le</strong>s<br />

normalisant pour en faire <strong>le</strong> me<strong>il</strong><strong>le</strong>ur<br />

usage possib<strong>le</strong> au regard de<br />

la loi. La justice, Hassan<br />

Jaber, y viendra


10-31 14/10/09 21:17 Page 27<br />

u tribunal de première instance de Casablanca<br />

sage humain<br />

presque par suggestion, à partir de la proposition d’un<br />

groupe d’amis qui avaient certainement senti en lui la<br />

capacité d’assumer une charge aussi lourde. Il passe avec<br />

succès <strong>le</strong> concours d’entrée à l’Institut supérieur de la<br />

Magistrature, dont <strong>il</strong> sera lauréat en 1992. Commence<br />

une série d’affectations et de responsab<strong>il</strong>ités. Au tribunal<br />

de première instance, comme juge à El Jadida, en 1993;<br />

puis à Ben M’sik-Sidi Othmane (Casablanca), en 1994.<br />

Il remplira, dans ce même tribunal, la fonction de juge<br />

d’instruction, à partir de 2003. Avant de se voir confier<br />

son poste stratégique actuel, depuis 2006. De l’avis de ses<br />

collègues, de ses vis-à-vis du parquet et des membres du<br />

barreau, la promotion de Hassan Jaber n’a rien de fortuit;<br />

el<strong>le</strong> est amp<strong>le</strong>ment méritée. Ce qui fait de lui <strong>le</strong> prototype<br />

d’une méritocratie qui ne court pas <strong>le</strong>s rues. Le premier<br />

à en témoigner n’est autre que son “patron”, <strong>le</strong> président<br />

Abdallah Boujida.<br />

Responsab<strong>il</strong>ité<br />

Dès sa prise de fonction, Hassan Jaber a montré un penchant<br />

naturel pour des dossiers à caractère foncièrement<br />

social et hautement humain. Que ces dossiers soient<br />

retentissants ou pas. Un exemp<strong>le</strong>, parmi d’autres, l’affaire<br />

de cet enfant de 11 ans enseveli sous <strong>le</strong>s décombres<br />

de son foyer fam<strong>il</strong>ial détruit sur ordre d’un agent d’autorité,<br />

en 2007, à Dar Bouazza, à Casablanca. Le petit Othmane,<br />

c’est son nom, aura ainsi payé <strong>le</strong> lourd tribut d’une<br />

construction jugée anarchique et des bulldozers sans<br />

sentiment. Et aussi l’incendie de l’usine Rosamour, dans<br />

la périphérie casablancaise, en avr<strong>il</strong> 2008, est la plus<br />

récente de ces affaires et la plus tragique de toutes. Pas<br />

moins de 55 personnes y ont perdu la vie, asphyxiés ou<br />

brûlés vifs. Ils se sont retrouvés prisonniers d’un brasier-sourcière<br />

fermé de l’extérieur par un maître des lieux<br />

trop précautionneux. Une tragédie qui avait mis en émoi<br />

toute la v<strong>il</strong><strong>le</strong>, voire tout <strong>le</strong> pays.<br />

Le juge Jaber a toujours tenu à ce que sa responsab<strong>il</strong>ité<br />

soit une magistrature de proximité, amarrée aux soubresauts<br />

qui secouent la société, à l’écoute des inquiétudes<br />

et préoccupations du corps social. L’exercice est risqué,<br />

mais <strong>il</strong> permet d’être au contact des souffrances mora<strong>le</strong>s<br />

et parfois physiques des citoyens; ainsi que <strong>le</strong>s agissements<br />

dommageab<strong>le</strong>s des justiciab<strong>le</strong>s. Lecteur assidu, la<br />

presse a toujours intéressé Hassan Jaber. Il a été progressivement<br />

amené à s’occuper des affaires judiciaires qui traversent<br />

cette profession. En 2006, <strong>il</strong> a eu à trancher dans<br />

<strong>le</strong> différend qui a opposé la revue Tel Quel à Halima Assali,<br />

députée du Mouvement populaire à laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> juge Jaber<br />

a accordé 1 m<strong>il</strong>lion de dirhams à titre de dommages et<br />

intérêts.<br />

Un jugement qui, fina<strong>le</strong>ment, n’a pas été exécuté, suite au<br />

pardon de la plaignante. Tout dernièrement, c’est à Hassan<br />

Jaber qu’a été confié une partie des poursuites judiciaires<br />

engagées contre <strong>le</strong> quotidien arabophone Akhbar Al<br />

Youm. Un dossier en deux vo<strong>le</strong>ts; ce qui est supposé être<br />

une éto<strong>il</strong>e de David, ébauchée sur fond de drapeau national;<br />

et <strong>le</strong> geste esquissé par <strong>le</strong> Prince Moulay Ismaïl, considéré<br />

allusif au salut nazi. Le juge Jaber n’aura à statuer que<br />

sur <strong>le</strong> premier vo<strong>le</strong>t. Ce n’est tout même pas une mince<br />

affaire, ni sur <strong>le</strong> fond ni sur la forme. Le chef d’accusation<br />

étant l’“atteinte aux va<strong>le</strong>urs sacrées du pays”. Rien que cela.<br />

Il y a fort à parier que Hassan Jaber sera propulsé au<br />

devant de la scène politico-médiatique. Aussi vrai que <strong>le</strong>s<br />

démêlés judiciaires de la presse renvoient à quelques<br />

interrogations sur la nature et <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de la profession journalistique.<br />

À partir de son état actuel. La presse est, évidemment,<br />

la première à se passionner pour un sujet qui<br />

l’intéresse au plus haut point.<br />

Depuis qu’<strong>il</strong> a entamé sa carrière jusqu’à aujourd’hui, ce<br />

quadra natif de Casablanca, <strong>le</strong> 11 avr<strong>il</strong> 1967, aura été<br />

confronté à toutes <strong>le</strong>s catégories des affaires de justice,<br />

sur l’étendue de <strong>le</strong>ur éventa<strong>il</strong>. Par <strong>le</strong>s temps actuels où <strong>le</strong><br />

mot “réforme” revient régulièrement dans <strong>le</strong>s propos politiques,<br />

<strong>le</strong>s juges de la trempe et de la compétence de Hassan<br />

Jaber sont des atouts majeurs pour la réforme de la<br />

justice. Un vrai troisième pouvoir en toute indépendance.<br />

Si possib<strong>le</strong> et autant que faire se <strong>peut</strong>.<br />

Aissa Amourag<br />

Depuis qu’<strong>il</strong> a entamé sa carrière jusqu’à<br />

aujourd’hui, M. Jaber aura été confronté<br />

à toutes <strong>le</strong>s catégories des affaires de justice.<br />

N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 27


10-31 14/10/09 21:17 Page 28<br />

© Ph.AFP<br />

POLITIQUE<br />

LA GUERRE DES ROUTES POURSUIT SON CORTÈGE MACABRE<br />

Comment arrêter<br />

<strong>le</strong> massacre<br />

Le projet de nouveau code de la<br />

route tarde à être approuvé. En<br />

attendant, la comptab<strong>il</strong>isation<br />

des morts et des b<strong>le</strong>ssés se<br />

poursuit.<br />

28 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009<br />

accidents, ça n’arrive pas<br />

qu’aux autres”. Ce dicton à<br />

vocation universel<strong>le</strong> se véri-<br />

“Les<br />

fie régulièrement au<br />

<strong>Maroc</strong>, et même plus que partout a<strong>il</strong><strong>le</strong>urs.<br />

Chaque jour que Dieu fait apporte son lot<br />

de tués et de b<strong>le</strong>ssés. À la télévision, <strong>le</strong> journal<br />

est accompagné d’images spectaculaires<br />

de voitures déchiquetées, de camions désarticulés<br />

et d’autocars renversés. Les statistiques<br />

macabres sur <strong>le</strong>s dégâts humains<br />

dérou<strong>le</strong>nt à l’écran et glissent, un peu<br />

comme <strong>le</strong> destin tragique des victimes,<br />

qu’el<strong>le</strong>s soient fautives ou pas. Tout <strong>le</strong><br />

monde se ressemb<strong>le</strong> dans la mort et face à<br />

la dou<strong>le</strong>ur. C’est devenu une rubrique pra-


10-31 14/10/09 21:17 Page 29<br />

tiquement quotidienne. “La matière” ne<br />

manque pas.<br />

Depuis quelques mois, la Gendarmerie<br />

nationa<strong>le</strong> a mis en place un staff de col<strong>le</strong>cte<br />

et de diffusion de l’information, avec des<br />

antennes loca<strong>le</strong>s. A<strong>le</strong>rtées de la survenue<br />

d’un accident, des équipes de journalistes<br />

se rendent sur <strong>le</strong>s lieux, f<strong>il</strong>ment, recue<strong>il</strong><strong>le</strong>nt<br />

des témoignages et mettent en boîte un<br />

nouveau drame qui sera au menu du J.T<br />

du déjeuner ou du dîner.<br />

Massacre<br />

L’objectif déclaré de cet “étalage” cathodique<br />

d’horreurs réel<strong>le</strong>s, c’est la sensib<strong>il</strong>isation,<br />

sans que cela ne se limite aux âmes<br />

sensib<strong>le</strong>s. Il s’agit de provoquer un déclic<br />

chez chacun; un sursaut national de tous,<br />

un basta col<strong>le</strong>ctif pour arrêter <strong>le</strong> massacre.<br />

Mais, attention, des campagnes de ce type<br />

sont à consommer avec modération. Une<br />

image vaut m<strong>il</strong><strong>le</strong> mots. Trop d’images tue<br />

l’image. La répétition finit par émousser<br />

l’intérêt. Pour prendre <strong>le</strong> triste exemp<strong>le</strong> de<br />

Baghdad, dix morts ou 100 fois plus, c’est<br />

devenu du pare<strong>il</strong> au même.<br />

Pertes<br />

Ce n’est qu’une journée comme <strong>le</strong>s autres,<br />

depuis six ans. Sans bascu<strong>le</strong>r dans la rareté,<br />

ni chercher l’effet de l’image sublimina<strong>le</strong>, <strong>il</strong><br />

doit y avoir un équ<strong>il</strong>ibre entre dosage et<br />

matraquage.<br />

Il faut reconnaître que, pour <strong>le</strong> moment, la<br />

réalité nous impose des doses de cheval.<br />

Exemp<strong>le</strong>: Mardi 13 octobre, sortie de route<br />

et tonneaux d’un autocar, à Temara, 1 mort<br />

et 40 b<strong>le</strong>ssés. Samedi 10 octobre, té<strong>le</strong>sco-<br />

page entre deux bus de transport en commun,<br />

dans la région de Kénitra, 3 morts et<br />

27 b<strong>le</strong>ssés. Les environs d’Agadir ont connu<br />

un vendredi noir, <strong>le</strong> 9 octobre, avec un total<br />

de 4 morts et 15 b<strong>le</strong>ssés graves dans 57 accidents.<br />

Le sang avait coulé, sans répit, <strong>le</strong>s<br />

jours précédents. C’est ainsi que, <strong>le</strong> jeudi<br />

1 er octobre 2009, sur la route reliant Safi à<br />

El Jadida, collision entre un autocar et un<br />

camion roulant en sens inverse; b<strong>il</strong>an, 9<br />

tués et 46 b<strong>le</strong>ssés. Le même jour, un<br />

camion-citerne s’est renversé, à 50 Km<br />

d’Agadir, faisant 3 tués et 10 b<strong>le</strong>ssés. Quant<br />

à la journée du lundi 5 octobre, el<strong>le</strong> s’est<br />

soldée, globa<strong>le</strong>ment, par 5 tués et 148<br />

b<strong>le</strong>ssés. Deux <strong>il</strong>lustrations récentes parmi<br />

tant d’autres.<br />

Un peu plus tôt, dimanche 27 septembre et<br />

lundi 28, deux accidents, l’un à El Hoceima,<br />

l’autre à Tanger, ont causé la mort de 10<br />

personnes et b<strong>le</strong>ssé 39 autres. Le mois de<br />

septembre a été particulièrement sanglant,<br />

95 morts, 5486 b<strong>le</strong>ssés dont 285 graves,<br />

dans 4194 accidents.<br />

Pour l’année 2008 et sur l’ensemb<strong>le</strong> du territoire<br />

national, <strong>le</strong>s accidents de la route ont<br />

fait 4.162 morts, 12.406 b<strong>le</strong>ssés graves et<br />

85.915 b<strong>le</strong>ssés légers, soit une hausse, respectivement,<br />

de 8,44%, 4,72% et 11,78%,<br />

par rapport à 2007. Le nombre des accidents<br />

a suivi la même courbe ascendante;<br />

58.924, en 2007 contre 64.715, en 2008.<br />

Sur ces chiffres globaux, <strong>le</strong>s agglomérations<br />

se ta<strong>il</strong><strong>le</strong>nt la part du lion, dans cette jung<strong>le</strong><br />

sanglante: 2.935 tués, pour 46.160 accidents,<br />

soit une augmentation, respectivement,<br />

de 11,14% et 10%. En rase campagne,<br />

la route n’est pas moins dangereuse: 1.227<br />

tués pour 18.555 accidents, soit un saut pér<strong>il</strong><strong>le</strong>ux<br />

de 7,35% et 9%, comparé à 2007. On<br />

aura compris qu’<strong>il</strong> ne s’agit pas ici d’ordres<br />

de grandeurs, mais d’un comptage précis<br />

dont on <strong>peut</strong> figno<strong>le</strong>r encore plus la venti-<br />

L’objectif déclaré de cet étalage<br />

cathodique d’horreurs réel<strong>le</strong>s<br />

est la sensib<strong>il</strong>isation.<br />

lation, en faisant la distinction entre <strong>le</strong>s usagers<br />

des différentes catégories de véhicu<strong>le</strong>s:<br />

cyc<strong>le</strong>s, motocyc<strong>le</strong>s, voitures de tourisme,<br />

autobus, autocars et camions.<br />

Comme chacun sait, <strong>le</strong>s chiffres, on <strong>peut</strong><br />

<strong>le</strong>ur faire dire tout ce qu’on veut, <strong>il</strong>s restent<br />

froids. Il faut donc faire l’effort d’imaginer<br />

que, derrière, <strong>il</strong> y a des êtres meurtris dans<br />

<strong>le</strong>ur chair et des vies brisées. Encore plus<br />

que la santé, la vie n’a pas de prix, mais el<strong>le</strong><br />

a un coût. Les 4.000 morts sur <strong>le</strong>s routes<br />

ont occasionné au <strong>Maroc</strong> une perte de plus<br />

de 11 m<strong>il</strong>liards de dirhams (1,5 m<strong>il</strong>liard de<br />

dollars), soit 1,5% du PIB. C’est donc aussi<br />

l’économie du pays qui est saignée à blanc.<br />

Lorsqu’on observe ces statistiques, avec <strong>le</strong>s<br />

drames humains qu’el<strong>le</strong>s charrient et <strong>le</strong>s<br />

conséquences économiques qu’el<strong>le</strong>s engendrent,<br />

on a subitement peur de prendre<br />

son véhicu<strong>le</strong>.<br />

Cela équivaut presque à une déclaration de<br />

guerre contre X; à une prise de risque<br />

potentiel, en toute situation et malgré toutes<br />

<strong>le</strong>s précautions. Comment en est-on<br />

arrivé à ce stade d’inconscience ou,<br />

pour <strong>le</strong> moins, de légèreté mortel<strong>le</strong><br />

N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 29


10-31 14/10/09 21:17 Page 30<br />

POLITIQUE<br />

pour soi et pour <strong>le</strong>s autres? Ce n’est pas<br />

une <strong>le</strong>çon de mora<strong>le</strong>, mais une vraie question.<br />

Les réponses sont multip<strong>le</strong>s, comme dans<br />

un test QCM (questionnaire à choix multip<strong>le</strong>s).<br />

Le premier incriminé est évidemment<br />

<strong>le</strong> conducteur. Tous <strong>le</strong>s curseurs<br />

convergent vers lui. Il dépasse la vitesse<br />

autorisée; <strong>il</strong> doub<strong>le</strong> là où <strong>il</strong> ne faut pas; <strong>il</strong> fait<br />

des queues de poisson à ceux qu’<strong>il</strong> doub<strong>le</strong>;<br />

<strong>il</strong> méprise <strong>le</strong>s usagers des deux roues; <strong>il</strong><br />

fume ou règ<strong>le</strong> son autoradio ou, encore,<br />

par<strong>le</strong> au téléphone portab<strong>le</strong> en conduisant.<br />

Et, pire que tout, <strong>il</strong> somno<strong>le</strong> ou <strong>il</strong> dort, carrément,<br />

au volant. Il met sa propre vie et<br />

cel<strong>le</strong> des autres en danger. Bref, <strong>il</strong> est irresponsab<strong>le</strong>,<br />

donc punissab<strong>le</strong> avec <strong>le</strong> maximum<br />

de sévérité requise.<br />

Conducteur<br />

Vient ensuite l’état des véhicu<strong>le</strong>s, surtout<br />

ceux du transport en commun. Les autocars<br />

de l’interurbain, tout comme <strong>le</strong>s bus en<br />

v<strong>il</strong><strong>le</strong>, sont invariab<strong>le</strong>ment considérés<br />

comme vétustes et mal entretenus. Une<br />

bousculade dans un virage; un coup de<br />

volant brutal pour échapper à un étourdi<br />

roulant en sens inverse; ou une simp<strong>le</strong> crevaison<br />

d’une roue avant, pour cause de<br />

30 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009<br />

pneu usé; et c’est la sortie de route, <strong>le</strong> fond<br />

du ravin, ou une fin de course dans un café.<br />

Ce dernier cas de figure n’est pas une caricature.<br />

C’est déjà arrivé à Casablanca. La terrasse<br />

d’un café a été balayée par un bus fou. Les<br />

clients exposés s’en souviendront toute <strong>le</strong>ur<br />

vie. Prendre un autocar et se retrouver à<br />

l’hôpital ou finir à la morgue, <strong>il</strong> y a de quoi<br />

devenir sédentaire indécrottab<strong>le</strong>. Il ne faut<br />

surtout pas compter sur la visite technique<br />

pour donner un coup de jeune à notre parc<br />

automob<strong>il</strong>e. On sait comment ça se passe.<br />

Autrement, <strong>il</strong> n’y aurait pas autant de carcasses<br />

pétaradantes et fumantes qui circu<strong>le</strong>raient<br />

impunément sur <strong>le</strong>s routes et dans<br />

nos murs. Arrive enfin la bouée de sauvetage<br />

pour tous <strong>le</strong>s conducteurs pris en<br />

défaut. L’état des routes.<br />

© Ph.MAP<br />

Il est vrai que, de ce côté-là, la situation est<br />

lamentab<strong>le</strong>. À part un déchaînement des<br />

éléments, pluies d<strong>il</strong>uviennes, inondations,<br />

tsunami, coulées de boue; ou un bombardement<br />

aérien; on voit mal qui a pu mettre<br />

nos routes et nos rues dans cet état. La<br />

réponse tient en deux mots, la<br />

Le 1 er octobre<br />

2009, <strong>le</strong><br />

renversement<br />

d’un camionciterne,<br />

à 50<br />

Km d’Agadir, a<br />

fait 3 tués et<br />

10 b<strong>le</strong>ssés.<br />

négligence durab<strong>le</strong> et la triche<br />

lors des travaux de réfection.<br />

Corruption<br />

Devant un micro-trottoir, <strong>le</strong>s<br />

témoins oculaires d’un accident<br />

énumèrent toutes <strong>le</strong>s causes<br />

possib<strong>le</strong>s, sauf une, qu’<strong>il</strong>s évitent<br />

comme la peste. La corruption.<br />

Rares sont <strong>le</strong>s téméraires qui osent<br />

en par<strong>le</strong>r. Pourtant, la corruption est pratiquée<br />

quasiment au vu et au su, au nez et à<br />

la barbe de tous. Les <strong>Maroc</strong>ains en par<strong>le</strong>nt<br />

en fam<strong>il</strong><strong>le</strong>, entre amis, mais pas quand la<br />

caméra tourne ou lorsque des ore<strong>il</strong><strong>le</strong>s indiscrètes<br />

sont tendues. Personne n’est dupe.<br />

On sait, de science certaine, que pour<br />

échapper à une contravention, <strong>il</strong> n’y a pas<br />

d’autre solution que de graisser la patte.<br />

Dès l’échange des premiers mots, on sait à<br />

quoi s’attendre. On <strong>peut</strong> même marchander<br />

<strong>le</strong> montant du bakchich en fonction de<br />

l’infraction commise.<br />

Les routiers, eux, savent comment s’y prendre.<br />

Ils font la monnaie avant de prendre la<br />

route, pour avoir des petites coupures tou-<br />

Pour échapper à une<br />

contravention, <strong>il</strong> n’y a pas d’autre<br />

solution que de graisser la patte.<br />

tes prêtes. Le fameux sniper de Targuiste<br />

s’est rendu célèbre en prenant sur <strong>le</strong> fait, au<br />

caméscope, des agents de l’ordre ripoux. Il<br />

a fait des ému<strong>le</strong>s un peu partout. Les images<br />

sont balancées sur la to<strong>il</strong>e, avec une<br />

préférence pour <strong>le</strong> site Youtube.<br />

Devant <strong>le</strong> manque de volonté des pouvoirs<br />

publics, la société civ<strong>il</strong>e a donc pris <strong>le</strong>s choses<br />

en main. Même si <strong>le</strong>s résultats étaient<br />

forcément limités, l’expérience avait sur-


10-31 14/10/09 21:17 Page 31<br />

tout une va<strong>le</strong>ur pédagogique. Après avoir<br />

commencé par traquer <strong>le</strong>s snipers, la hiérarchie<br />

a fini par sévir contre <strong>le</strong>s corrompus.<br />

Tous ces facteurs se conjuguent pour que<br />

<strong>le</strong>s <strong>Maroc</strong>ains se té<strong>le</strong>scopent à mort sur <strong>le</strong>s<br />

routes. Remonter la pente paraît re<strong>le</strong>ver<br />

d’un trava<strong>il</strong> titanesque. Les pouvoirs publics,<br />

par <strong>le</strong> biais du ministère de tutel<strong>le</strong>, proposent<br />

d’en venir à bout par un code de la<br />

route revu, corrigé et corsé. Une fois <strong>le</strong> projet<br />

ficelé par l’équipe de Karim Ghallab,<br />

celui-ci engage <strong>le</strong>s négociations avec <strong>le</strong>s professionnels<br />

du transport.<br />

À posteriori. Erreur fata<strong>le</strong>, dès <strong>le</strong> départ. Il<br />

fallait impliquer <strong>le</strong>s partenaires de la profession<br />

dans l’élaboration du nouveau texte et<br />

à la confection des dispositions nouvel<strong>le</strong>s.<br />

Les pourpar<strong>le</strong>rs traînent en longueur. L’économie<br />

généra<strong>le</strong> du projet est évidemment<br />

répressive. Les sanctions sont revues à la<br />

hausse. Permis à points, pouvant être retiré<br />

pour des périodes déterminées et des<br />

amendes allant jusqu’à 10.000 dirhams.<br />

Sans oublier <strong>le</strong>s condamnations privatives<br />

de liberté.<br />

Sanctions<br />

Les professionnels se cabrent. Ils crient au<br />

renchérissement de la corruption. Et<br />

déc<strong>le</strong>nchent une grève qui durera une vingtaine<br />

de jours en mars-avr<strong>il</strong> 2009. Les<br />

conséquences ne tardent pas à se faire sentir.<br />

Les stations service manquent de carburant.<br />

Les marchés ne sont plus<br />

approvisionnés. Les personnes ne peuvent<br />

plus circu<strong>le</strong>r. Certaines localités sont encore<br />

plus enclavées que d’habitude. Le pays est<br />

paralysé. L’arrivée du Premier ministre à la<br />

rescousse débloque la situation. Mais <strong>le</strong> projet<br />

adopté par la première Chambre est<br />

stoppé net par la deuxième, jusqu’à une<br />

date indéterminée.<br />

Ce nouveau code, pourtant nécessaire, est<br />

plombé. Il est retourné aux tiroirs pour une<br />

nouvel<strong>le</strong> hibernation.<br />

Retour à la case départ. La guerre des routes<br />

a repris de plus bel<strong>le</strong>. La comptab<strong>il</strong>ité des<br />

morts et des b<strong>le</strong>ssés, aussi. On en est toujours<br />

là. Une visib<strong>il</strong>ité quasi-nul<strong>le</strong>; comme<br />

par un temps de brou<strong>il</strong>lard. Sur route.<br />

Abdellatif Mansour<br />

4.000 MORTS PAR AN DANS DES ACCIDENTS AU MAROC<br />

Une question de respect de la loi<br />

Le Comité national de Prévention<br />

des Accidents de la Circulation<br />

(CNPAC) ne manque certainement ni<br />

d’expertise ni de bonne volonté. Mais<br />

ses bul<strong>le</strong>tins rituels prennent trop souvent<br />

l’allure d’avis nécrologiques plus<br />

que d’autre chose, à savoir la proposition<br />

d’une politique résolument alternative<br />

à ces morts qui se suivent par<br />

dizaines au f<strong>il</strong> des jours.<br />

Il vient de publier une énième étude<br />

sur <strong>le</strong>s causes des accidents <strong>le</strong>s plus<br />

graves. Arrive en tête <strong>le</strong> facteur humain<br />

-on s’en doutait un peu, non? En tout<br />

cas, sur la base des procès verbaux des<br />

cinq dernières années et en retenant<br />

<strong>le</strong>s v<strong>il</strong><strong>le</strong>s de Casablanca, Rabat et Fès, <strong>il</strong><br />

apparaît que <strong>le</strong>s piétons et <strong>le</strong>s motocyclistes<br />

représentent environ 80% des<br />

accidents de la circulation en périmètre<br />

urbain. Il s’ensuit donc qu’<strong>il</strong> s’agit là<br />

d’un fait essentiel<strong>le</strong>ment urbain. Et<br />

après, dira-t-on?<br />

Le département de l’Equipement et des<br />

Transports veut faire face à cette situation<br />

en élaborant un guide de signalisation<br />

qui servira dans la conception<br />

des carrefours ainsi que dans <strong>le</strong>s autres<br />

espaces urbains. Oui, pourquoi pas,<br />

cela ne <strong>peut</strong> pas faire tel<strong>le</strong>ment d’effet<br />

tant <strong>il</strong> est vrai que des facteurs culturels<br />

ne doivent pas être minorés, sinon évacués.<br />

Le problème est <strong>le</strong> suivant: quel<br />

est <strong>le</strong> rapport que nous avons -et que<br />

nous voulons avoir aussi- avec la règ<strong>le</strong><br />

de droit?<br />

En d’autres termes, pourquoi <strong>le</strong> citoyen<br />

dans la rue -conducteur et piéton- est<strong>il</strong><br />

si peu respectueux du code de la<br />

route? Y aurait-<strong>il</strong> quelque part dans<br />

notre ADN une prédisposition à fou<strong>le</strong>r<br />

aux pieds la rég<strong>le</strong>mentation applicab<strong>le</strong><br />

à la circulation? Evidemment, <strong>il</strong> n’y a<br />

rien de “biologique” et de consubstantiel<br />

à notre identité dans cette déviance<br />

socia<strong>le</strong>. Pourquoi? Parce que c’est une<br />

donnée culturel<strong>le</strong> qui doit être prise en<br />

considération avec plusieurs éléments.<br />

Le premier d’entre eux est sans aucun<br />

doute un substrat de base: la survivance<br />

dans <strong>le</strong>s comportement, et plus globa<strong>le</strong>ment<br />

dans la vie socia<strong>le</strong>, d’une mentalité<br />

rura<strong>le</strong>. On est devenus urbains à<br />

hauteur de plus de 52%, mais <strong>le</strong> mode<br />

de fonctionnement demeure encore<br />

largement rural. Et dans <strong>le</strong> monde<br />

rural, que trouve-t-on? De l’espace, une<br />

liberté de déplacement par monts et<br />

par vaux, bref, ni priorité à respecter,<br />

ni stop, ni ra<strong>le</strong>ntisseurs. Le piéton est<br />

maître et ne doit ainsi emprunter ni<br />

trottoir pas plus qu’<strong>il</strong> n’est astreint en<br />

principe aux passages cloutés ou protégés.<br />

Autant de comportements enfouis<br />

dans <strong>le</strong>s mémoires qui se retrouvent<br />

dans <strong>le</strong> monde urbain.<br />

Au-dessus de ce premier fonds, pourrait-on<br />

dire, est venue se surimposer<br />

une autre strate: la loi qui est un<br />

emprunt à la société occidenta<strong>le</strong><br />

moderne. Toute la difficulté consiste à<br />

ce que ce corpus soit suffisamment<br />

intériorisé pour mode<strong>le</strong>r durab<strong>le</strong>ment<br />

<strong>le</strong>s actes et <strong>le</strong>s comportements. La faib<strong>le</strong><br />

prégnance du code de la route et de<br />

la législation sur la circulation traduit<br />

bien <strong>le</strong>s difficultés existantes. Si <strong>le</strong><br />

conducteur est tel<strong>le</strong>ment défa<strong>il</strong>lant et<br />

contrevenant aujourd’hui, n’est-ce pas<br />

parce qu’<strong>il</strong> accorde peu de place à la<br />

stricte observance de la règ<strong>le</strong> de droit et<br />

de la norme?<br />

Au fond, si l’on en est là, n’est-ce pas<br />

parce que la règ<strong>le</strong> de droit n’est acceptée<br />

que si el<strong>le</strong> n’empêche pas <strong>le</strong> “système<br />

D”, la débrou<strong>il</strong>lardise et la triche.<br />

C’est ici que l’Etat est interpellé: <strong>il</strong> a<br />

pour mission de faire respecter la loi,<br />

mais <strong>il</strong> doit éga<strong>le</strong>ment mob<strong>il</strong>iser tous<br />

<strong>le</strong>s moyens pédagogiques et culturels<br />

pour expliquer à tous, depuis l’âge scolaire,<br />

surtout que, par-delà <strong>le</strong> dossier<br />

des 4.000 morts des accidents de la<br />

circulation, c’est un plus grand défi qu’<strong>il</strong><br />

faut re<strong>le</strong>ver: la construction d’une<br />

société où l’Etat de droit doit être consolidé<br />

et enraciné. Mustapha Sehimi<br />

N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 31


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© Ph.AFP<br />

POLITIQUE<br />

•LA “DYNASTIE SARKOZY” S’INSTALLE-T-ELLE AVEC LA VENUE DU JEUNE SARKOZY II...<br />

La France, république bananière?<br />

La nomination de Jean Sarkozy,<br />

23 ans, à la tête l’établissement<br />

public qui gère La Défense,<br />

premier quartier d’affaires<br />

d’Europe, fait grincer des dents<br />

en France et dans <strong>le</strong> monde.<br />

Nicolas et Jean Sarkozy.<br />

épotisme”, “dynastie Sarkozy”, “privi-<br />

“Nlège de naissance” “fait de prince”. Ce<br />

sont <strong>le</strong>s termes qui se répètent <strong>le</strong> plus souvent<br />

au sein de la gauche française et dans<br />

<strong>le</strong>s médias français et étrangers qui, interloqués<br />

déjà par <strong>le</strong> feu<strong>il</strong><strong>le</strong>ton C<strong>le</strong>arstream, se jettent<br />

sur ce nouvel épisode de la saga Sarkozy.<br />

De quoi s’agit-<strong>il</strong>? Le f<strong>il</strong>s cadet du président,<br />

Jean, 23 ans, toujours étudiant en droit, pourrait<br />

prendre la tête de l’Epad, l’établissement<br />

public qui gère <strong>le</strong> quartier de La Défense, <strong>le</strong><br />

premier quartier d’affaires d’Europe.<br />

Pour y parvenir, <strong>le</strong> f<strong>il</strong>s de Sarkozy, élu conse<strong>il</strong><strong>le</strong>r<br />

général de Neu<strong>il</strong>ly (région parisienne) en<br />

2008, doit certes encore être élu <strong>le</strong> 4 décembre<br />

par <strong>le</strong> conse<strong>il</strong> d’administration de l’Epad.<br />

Une simp<strong>le</strong> formalité, puisque sa fam<strong>il</strong><strong>le</strong><br />

politique est ultramajoritaire dans <strong>le</strong> dépar-<br />

32 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009<br />

tement des Hauts-de-Seine, dont dépend<br />

La Défense. Une fois conquis, ce fauteu<strong>il</strong><br />

lui ouvrirait certainement la voie, en 2011, à<br />

la présidence des Hauts-de-Seine, fief de la<br />

fam<strong>il</strong><strong>le</strong> Sarkozy. Jugeant la tâche trop lourde<br />

pour un jeune homme de 23 ans, <strong>le</strong>s<br />

médias français et étrangers ont crié au<br />

népotisme, la gauche s’est dite «scandalisée»<br />

et <strong>le</strong> président du Modem (Mouvement<br />

démocratique), François Bayrou, a évoqué<br />

quant à lui, «la décadence de l’Empire<br />

romain».<br />

L’opposition socialiste, el<strong>le</strong>, est vent debout.<br />

L’ancienne candidate socialiste à la présidentiel<strong>le</strong>,<br />

Ségolène Royal, a dénoncé <strong>le</strong> fait du<br />

prince: «La République, c’est quoi? C’est la<br />

reconnaissance des places de chacun en fonc-<br />

tion de ses mérites propres, pas en fonction du<br />

nom qu’<strong>il</strong> porte», a-t-el<strong>le</strong> dit. «C’est <strong>le</strong> priv<strong>il</strong>ège<br />

de naissance, c’est parce qu’<strong>il</strong> s’appel<strong>le</strong> Sarkozy<br />

qu’on nommerait un étudiant en droit de 2 ème<br />

année à la tête de l’Epad», a souligné pour sa<br />

part <strong>le</strong> député PS Arnaud Montebourg,<br />

dénonçant la «prise de guerre clanique et fam<strong>il</strong>ia<strong>le</strong>»<br />

que représenterait, selon lui, la nomination<br />

de Jean Sarkozy.<br />

Légitimité<br />

Il n’a pas exclu, comme Ségolène Royal, que<br />

cette nomination puisse servir <strong>le</strong>s intérêts<br />

du chef de l’Etat en vue de la prochaine é<strong>le</strong>ction<br />

présidentiel<strong>le</strong>. «L’immob<strong>il</strong>ier de la région<br />

parisienne c’est de l’or noir, <strong>il</strong> y a de l’argent derrière,<br />

<strong>il</strong> y a des intérêts derrière», dit-<strong>il</strong>. L’ancien<br />

premier secrétaire du PS, François Hollande,<br />

s’est indigné du fait que «l’Etat ait été approprié<br />

par une seu<strong>le</strong> personne», soulignant que<br />

«l’é<strong>le</strong>ction du président au suffrage universel<br />

n’est pas la promotion d’un monarque et de sa<br />

fam<strong>il</strong><strong>le</strong>». Marine Le Pen, vice-présidente du<br />

Front national (FN), a pour sa part estimé<br />

que «Nicolas Sarkozy prend la France pour<br />

une République bananière». «Cet étudiant,<br />

semb<strong>le</strong>-t-<strong>il</strong> médiocre (à 23 ans, on est généra<strong>le</strong>ment<br />

bac+5!), sans diplôme, sans expérience<br />

et sans compétence particulière, va régir <strong>le</strong> sort<br />

de 150.000 employés et brasser des m<strong>il</strong>liards!»,<br />

ajoute-t-el<strong>le</strong>.<br />

Pour <strong>le</strong>s membres de l’UMP qui ont pris la<br />

défense de Jean Sarkozy, ce dernier tenait<br />

«sa légitimité» de son é<strong>le</strong>ction au conse<strong>il</strong><br />

général des Hauts-de-Seine. «Il n’y a rien de<br />

plus nob<strong>le</strong> que la confiance des é<strong>le</strong>cteurs. Vo<strong>il</strong>à<br />

sa légitimité et, aujourd’hui, <strong>il</strong> veut se consacrer<br />

à fond à son département», a insisté <strong>le</strong><br />

secrétaire général de l’UMP, Xavier Bertrand.<br />

Ahmed Elmidaoui,<br />

Paris<br />

Une nomination qui pourrait servir<br />

<strong>le</strong>s intérêts du chef de l’Etat pour<br />

la prochaine é<strong>le</strong>ction présidentiel<strong>le</strong>.


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Le prix Nobel de la paix à Barack Obama<br />

L’obamania a encore frappé<br />

Le moins que l’on puisse dire est que nul n’avait prévu<br />

l’attribution du prix Nobel de la paix à Barack Obama.<br />

El<strong>le</strong> est au mieux surprenante, au pire prématurée.<br />

Si Barack Obama n’a rien fait de concret pour mériter<br />

cet honneur, <strong>il</strong> a pour lui <strong>le</strong> discours du Caire à l’égard du<br />

monde musulman, des gestes hautement symboliques visà-vis<br />

de la Russie, une main tendue à l’Iran et la Corée du<br />

Nord, l’étalage de bonnes intentions comme <strong>le</strong> désarmement<br />

nucléaire et la participation des Etats-Unis à la lutte<br />

contre <strong>le</strong> réchauffement climatique.<br />

Le prix Nobel de la paix récompense en principe une ou plusieurs<br />

personnalités qui ont contribué par <strong>le</strong>ur action au rapprochement<br />

des peup<strong>le</strong>s, à la propagation des droits de<br />

l’Homme, à la liberté des<br />

citoyens ou encore à l’instauration<br />

de la paix dans une région<br />

du monde.<br />

À l’évidence, la décision est nettement<br />

politique. El<strong>le</strong> vise à<br />

encourager Barack Obama à<br />

persister dans ses orientations<br />

Par Gabriel<br />

Banon<br />

politiques, aussi bien à l’étranger<br />

qu’à l’intérieur des Etats<br />

Unis et <strong>le</strong> récompense pour la<br />

nouvel<strong>le</strong> image qu’<strong>il</strong> donne de<br />

l’Amérique et pour sa rupture avec la politique de son prédécesseur.<br />

Ses projets politiques sont empreints d’humanité<br />

et ses ambitions internationa<strong>le</strong>s cultivent la réconc<strong>il</strong>iation.<br />

Mais <strong>le</strong>s bel<strong>le</strong>s intentions de Barack Obama suffisent-el<strong>le</strong>s à<br />

faire de lui un grand Président? Il est un peu tôt pour en juger,<br />

<strong>il</strong> n’a derrière lui que dix mois d’exercice.<br />

Le comité d’Oslo a toujours navigué, avec succès, entre trois<br />

catégories de lauréats. La première concerne <strong>le</strong>s acteurs<br />

reconnus de la recherche de la paix, la deuxième vise un acte<br />

politique international qui a fait avancer la paix dans <strong>le</strong> monde<br />

et enfin la troisième, qui couronne l’action spécifiquement<br />

politique d’une personnalité el<strong>le</strong>-même entièrement politique.<br />

C’est à cette dernière catégorie qu’on doit rattacher <strong>le</strong> prix<br />

Nobel de la paix de Barack Obama.<br />

Les jurés ont pris un risque en s’engageant dans <strong>le</strong> soutien<br />

actif et non plus apparemment neutre. C’est résolument un<br />

engagement partisan qui dénonce implicitement <strong>le</strong>s adversaires<br />

du lauréat.<br />

A aujourd’hui, quels succès <strong>peut</strong>-on mettre à l’actif de Barack<br />

Obama, hormis la victoire é<strong>le</strong>ctora<strong>le</strong> d’un afro-américain à la<br />

Présidence des Etats-Unis. Il n’est pas sûr que cette récom-<br />

CHRONIQUE<br />

pense soit un service rendu au Président américain. Cette<br />

reconnaissance avant l’heure lui crée des obligations de réussite<br />

dans ses orientations politiques, et <strong>peut</strong> devenir un handicap<br />

que ses adversaires politiques ne manqueront pas<br />

d’ut<strong>il</strong>iser.<br />

Il faut reconnaître que l’attribution du prix Nobel de la paix<br />

à Barack Obama grandit sa stature internationa<strong>le</strong> tout en<br />

s’ajoutant aux pressions qui déjà s’exercent sur lui. Obama<br />

ne s’y trompe pas, qui se déclare humb<strong>le</strong> et honoré. Il précise<br />

d’a<strong>il</strong><strong>le</strong>urs «qu’<strong>il</strong> accepté <strong>le</strong> prix Nobel non pas comme une reconnaissance<br />

de ses propres accomplissements, mais comme un<br />

appel à l’action.» Il ajoute qu’<strong>il</strong> est «soucieux de partager ce<br />

prix avec tous ceux qui s’engagent au service de la paix, du désarmement<br />

nucléaire, du réchauffement climatique et de la défense<br />

des libertés.» D’autres Présidents américains avaient été récom-<br />

Quels succès <strong>peut</strong>-on<br />

mettre à l’actif de<br />

Barack Obama?<br />

pensés : Théodore Roosevelt, Woodrow W<strong>il</strong>son et Jimmy<br />

Carter, mais Obama est <strong>le</strong> premier Président américain en<br />

exercice à l’être.<br />

Les juges d’Oslo ont sans doute autant sanctionné la présidence<br />

de Bush qu’<strong>il</strong>s ont honoré Obama. Ceux qui se réjouissent<br />

de la nouvel<strong>le</strong> insistent sur l’invitation à agir. Desmond<br />

Tutu, ancien m<strong>il</strong>itant pour la paix, a, par exemp<strong>le</strong>, jugé la<br />

décision «surprenante mais merve<strong>il</strong><strong>le</strong>use. »<br />

Si Barack Obama a beaucoup parlé, <strong>il</strong> n’a encore eu <strong>le</strong> temps<br />

de rien accomplir. Son Nobel de la paix ne choque pas mais<br />

surprend. L’Académie Nobel qui a couronné Arafat en 1994<br />

mais ignoré <strong>le</strong> Mahatma Gandhi, a-t-el<strong>le</strong> rendu service<br />

aujourd’hui à Barack Obama.<br />

Espérons que ce prix va aider Obama à al<strong>le</strong>r vers plus de<br />

réalisations qui, pour l’instant, ne dépassent pas encore <strong>le</strong><br />

stade des bonnes intentions et de la magie du Verbe.<br />

Cela fait un an que <strong>le</strong> monde ne cesse d’adu<strong>le</strong>r cette nouvel<strong>le</strong><br />

icône de la politique. C’est ce qu’on appel<strong>le</strong> l’Obamania. C’est<br />

el<strong>le</strong> apparemment qui vient de frapper <strong>le</strong> jury d’Oslo.<br />

N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 33


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ECONOMIE<br />

•POSTE<br />

Un timbre commémorant<br />

l’anniversaire de la Cosumar<br />

Barid Al Maghrib a procédé au lancement d’un<br />

timbre-poste intitulé “l’industrie sucrière” émis à l’occasion<br />

de la commémoration du 80 ème anniversaire de<br />

la création du groupe Cosumar. «Bien que ce timbreposte<br />

est en circulation depuis <strong>le</strong> 22 avr<strong>il</strong>, nous avons<br />

tenu ensemb<strong>le</strong>, Cosumar et Barid Al Maghrib, à<br />

commémorer officiel<strong>le</strong>ment l’histoire du sucre au<br />

<strong>Maroc</strong> à travers <strong>le</strong>s timbres-poste», a déclaré <strong>le</strong> directeur<br />

général de Barid Al Maghrib,Ahmed Amin Benjelloun<br />

Touimi, qui présidait à Rabat avec Mohammed<br />

Fikrat, PDG de Cosumar, la cérémonie de lancement<br />

du nouveau timbre-poste. «Ce timbre-poste est <strong>le</strong><br />

dernier d’une série thématique entamée depuis 1963<br />

et consacrée à l’industrie sucrière de notre pays», a<br />

indiqué M. Benjelloun Touimi lors de cette cérémonie,<br />

qui coïncide avec la célébration de la Journée<br />

mondia<strong>le</strong> de la poste. Pour sa part, M. Fikrat a donné<br />

un aperçu sur la f<strong>il</strong>ière sucrière qui contribue au développement<br />

de l’économie marocaine par <strong>le</strong>s effets<br />

induits sur l’agriculture, l’é<strong>le</strong>vage et <strong>le</strong> transport.<br />

•CONFÉRENCE<br />

La crise économique a influencé <strong>le</strong>s<br />

transferts de fonds des émigrés<br />

Lors de la conférence internationa<strong>le</strong> sur L’impact<br />

des crises sur la migration tenue à Rabat <strong>le</strong> 13<br />

octobre 2009, a été établi <strong>le</strong> constat que la crise<br />

économique internationa<strong>le</strong> a largement influencé<br />

<strong>le</strong>s transferts de fonds des émigrés vers <strong>le</strong>urs pays<br />

d’origine. La Banque mondia<strong>le</strong> prévoit une baisse<br />

des transferts des émigrés vers <strong>le</strong>s pays en voie de<br />

développement de 308 à 290 m<strong>il</strong>liards de dollars au<br />

cours de l’année 2009.<br />

Les intervenants ont précisé que <strong>le</strong>s transferts de la<br />

communauté résidant en Espagne ont accusé une<br />

baisse de 7,1% en 2008, essentiel<strong>le</strong>ment due à la<br />

hausse des taux du chômage. Réunissant d’éminents<br />

experts internationaux et de hauts responsab<strong>le</strong>s<br />

politiques représentant une vingtaine de pays,<br />

cette conférence a été initiée par <strong>le</strong> ministère<br />

chargé de la Communauté marocaine résidant à<br />

l’étranger et l’Organisation internationa<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s<br />

migrations (OIM), en partenariat avec <strong>le</strong> ministère<br />

des Affaires étrangères et de la Coopération, <strong>le</strong><br />

ministère chargé des Affaires économiques et généra<strong>le</strong>s,<br />

<strong>le</strong> Conse<strong>il</strong> de la communauté marocaine à<br />

l’étranger, la Fondation Hassan II pour <strong>le</strong>s <strong>Maroc</strong>ains<br />

résidant à l’étranger et <strong>le</strong> PNUD.<br />

•NOUVEAUX PRODUITS DE CHAUFFAGE<br />

La touche Fagor<br />

Très fonctionnels, <strong>le</strong>s nouveau-nés de Fagor se<br />

composent de trois gammes de chauffages:<br />

des radiateurs é<strong>le</strong>ctriques à bain d’hu<strong>il</strong>e,<br />

des convecteurs et des thermo-vent<strong>il</strong>ateurs<br />

TRV-500, aussi séduisantes l’une que l’autres<br />

tant par <strong>le</strong>ur construction compacte<br />

que par <strong>le</strong>ur conception élégante. Ainsi,<br />

des avantages comme des thermo-vent<strong>il</strong>ateurs,<br />

des poignées froides au toucher,<br />

un effet cheminé et beaucoup plus<br />

encore font de ces appare<strong>il</strong>s économiques<br />

quelque chose de particulier.<br />

Ces procédés d’excel<strong>le</strong>nce que cette marque<br />

de renommée a su é<strong>le</strong>ver au rang<br />

d’art de vivre, assurent une transmission<br />

de la cha<strong>le</strong>ur, sans dessécher l’air<br />

ambiant. Outre des poignées froides au<br />

toucher, des rou<strong>le</strong>ttes pour se déplacer<br />

fac<strong>il</strong>ement, de deux interrupteurs de sé<strong>le</strong>ction de<br />

puissance avec témoin lumineux, <strong>le</strong>s trois gammes mises au point permettent<br />

un chauffage optimum avec une me<strong>il</strong><strong>le</strong>ure stab<strong>il</strong>ité de la température.<br />

Plus qu’un chauffage harmonieux, <strong>le</strong>s solutions chauffage Fagor paraphent <strong>le</strong>s<br />

ambiances <strong>le</strong>s plus délicieuses. Design, chics, efficaces, ce <strong>le</strong>ader élabore des<br />

solutions judicieuses pour un chauffage maîtrisé, parfaitement adapté, toujours<br />

élégant.<br />

•ERAMEDIC CERTIFIÉE ISO 9001-2008<br />

Des produits conformes à toutes<br />

<strong>le</strong>s exigences<br />

ERAMEDIC a annoncé, <strong>le</strong> 9 octobre 2009, figurer parmi <strong>le</strong>s premières<br />

entreprises marocaines certifiées par la norme ISO 9001: 2008,<br />

entrée en vigueur en novembre 2008.<br />

Les évolutions de la norme ISO 9001 dans sa nouvel<strong>le</strong> version concernent<br />

une me<strong>il</strong><strong>le</strong>ure compatib<strong>il</strong>ité avec la norme environnementa<strong>le</strong> ISO<br />

14001, <strong>le</strong> renforcement de la conformité du produit par rapport aux exigences<br />

clients et aux exigences léga<strong>le</strong>s et règ<strong>le</strong>mentaires, une me<strong>il</strong><strong>le</strong>ure<br />

prise en compte des processus externalisés et l’intégration de nouveaux<br />

critères d’appréciation dans la mesure de la satisfaction clients.<br />

© Ph.DR<br />

© Ph.DR


© Ph.DR<br />

page32-58 14/10/09 21:13 Page 35<br />

• BMCE BANK CERTIFIÉE POUR LA GESTION DE SES RH<br />

Maintenir l’excel<strong>le</strong>nce du capital humain<br />

BMCE Bank vient d’obtenir la certification<br />

de son activité de gestion des ressources<br />

humaines avec un score de zéro écart.<br />

Ce certificat ISO 9001 version 2008 a été<br />

délivré par <strong>le</strong> bureau Véritas Certification,<br />

<strong>le</strong> 2 octobre 2009. Cette distinction vient<br />

consacrer <strong>le</strong>s efforts déployés pour la mise<br />

en place d’un système de management<br />

de la qualité qui met en exergue l’efficience<br />

et la normalisation des processus, la maîtrise<br />

technique et opérationnel<strong>le</strong> de l’activité<br />

de gestion des ressources humaines, ainsi<br />

que <strong>le</strong>s professionnalisme avéré des équipes.<br />

Cette certification a porté sur <strong>le</strong>s activités<br />

liées au recrutement, à la formation du<br />

personnel, au développement des carrières, à<br />

la gestion des potentiels, à la gestion des affaires<br />

socia<strong>le</strong>s ainsi qu’à la communication<br />

interne. El<strong>le</strong> vise à garantir et maintenir l’excel<strong>le</strong>nce<br />

dans la gestion du capital humain de la<br />

banque dans une dynamique d’amélioration<br />

continue.<br />

•LANCEMENT DE L’ASSOCIATION FRANCO-MAROCAINE<br />

POUR L’INDUSTRIE, LE COMMERCE ET LES SERVICES<br />

Répondre aux besoins spécifiques des<br />

petites entreprises<br />

Association franco-marocaine pour l’In-<br />

L’ dustrie, <strong>le</strong> Commerce et <strong>le</strong>s Services a<br />

vu <strong>le</strong> jour dans <strong>le</strong> cadre de la Semaine économique<br />

de la Méditerranée, lundi 12 octobre<br />

2009, à Marse<strong>il</strong><strong>le</strong>, où el<strong>le</strong> sera dorénavant<br />

basée.<br />

Cette association bénéficie du soutien du gouvernement<br />

marocain, représenté lors de son<br />

officialisation par Ahmed Reda Chami,<br />

ministre marocain de l’Industrie, du Commerce<br />

et des Nouvel<strong>le</strong>s Technologies, et<br />

Fathallah Sij<strong>il</strong>massi, directeur général de<br />

l’Agence marocaine de Développement des<br />

Investissements, ainsi que du soutien de la<br />

Chambre de Commerce et d’Industrie Marse<strong>il</strong><strong>le</strong>-Provence<br />

(CCIMP) représentée par son<br />

président, Jacques Pfister. Initiée par <strong>le</strong> chef<br />

El-Hassan Bouod.<br />

d’entreprise El-Hassan Bouod, qui a été porté à la présidence de l’Association, cette structure francomarocaine<br />

a pour objet de mener des actions pour répondre aux besoins spécifiques des TPE et<br />

PME françaises et marocaines désireuses de s’ouvrir sur <strong>le</strong>s deux marchés: la France et <strong>le</strong> <strong>Maroc</strong>.<br />

El<strong>le</strong> ambitionne de fluidifier, de fac<strong>il</strong>iter, d’animer et de promouvoir <strong>le</strong>s échanges entre <strong>le</strong>s deux<br />

rives. El-Hassan Bouod décrit ce nouveau né comme <strong>le</strong> prélude à un ambitieux projet consistant<br />

en la création d’une véritab<strong>le</strong> Chambre de commerce marocaine en France.<br />

© Ph.DR<br />

•DÉVELOPPEMENT<br />

Inauguration du<br />

Centre de Marse<strong>il</strong><strong>le</strong><br />

pour l’Intégration<br />

en Méditerranée<br />

La Banque Mondia<strong>le</strong> a lancé, conjointement<br />

avec la Banque européenne<br />

d’Investissement, <strong>le</strong>s gouvernements<br />

égyptien, français, jordanien, libanais,<br />

marocain, tunisien et la V<strong>il</strong><strong>le</strong> de<br />

Marse<strong>il</strong><strong>le</strong>, <strong>le</strong> Centre de Marse<strong>il</strong><strong>le</strong> pour<br />

l’Intégration en Méditerranée (CMIM).<br />

Inauguré <strong>le</strong> 9 octobre 2009, ce Centre<br />

fac<strong>il</strong>itera l’accès à une me<strong>il</strong><strong>le</strong>ure<br />

connaissance et à de me<strong>il</strong><strong>le</strong>ures pratiques<br />

pour soutenir <strong>le</strong>s politiques de<br />

développement orientées vers une<br />

plus grande intégration de la région<br />

méditerranéenne.<br />

Les défis du développement dans<br />

cette la région sont de plus en plus<br />

comp<strong>le</strong>xes et doivent répondre aux<br />

enjeux liés à l’interdépendance dans<br />

de nombreux domaines. Le Centre<br />

offrira une plate-forme pour des institutions<br />

publiques et indépendantes<br />

de la région afin de discuter de ces<br />

défis, d’apprendre des expériences de<br />

chacun et de renforcer <strong>le</strong>s capacités<br />

loca<strong>le</strong>s, nationa<strong>le</strong>s et régiona<strong>le</strong>s. Par<br />

des programmes coordonnés, la<br />

CMIM permettra une plus grande efficacité<br />

ainsi qu’une amélioration des<br />

synergies, notamment par l’échange<br />

d’expériences et de stratégies publiques<br />

des pays méditerranéens.<br />

Construisant sur <strong>le</strong>s <strong>le</strong>çons apprises et<br />

<strong>le</strong>s études de cas, <strong>le</strong> Centre proposera<br />

des out<strong>il</strong>s analytiques pour étalonner<br />

<strong>le</strong>s progrès accomplis par <strong>le</strong>s pays.<br />

Les champs d’intervention du CMIM<br />

comprennent cinq secteurs et 14<br />

programmes se concentrent autour<br />

du développement urbain et spatial,<br />

du développement durab<strong>le</strong>, des transports<br />

et de la logistique, des compétences,<br />

emploi et mob<strong>il</strong>ité des trava<strong>il</strong><strong>le</strong>urs,<br />

y compris <strong>le</strong>s jeunes, et de<br />

l’économie de la connaissance, de l’innovation<br />

et de la technologie.<br />

N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 35


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ECONOMIE<br />

•PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE NATIONALE MAROC NUMERIC 2013<br />

Un rendez-vous à ne pas rater<br />

Le projet <strong>Maroc</strong> Numéric 2013<br />

se veut très ambitieux. Il vise<br />

la génération d’un PIB<br />

additionnel de 27 m<strong>il</strong>liards de<br />

dirhams. Quelques 26.000<br />

nouveaux emplois seront<br />

créés.<br />

© Ph.DR<br />

Ahmed Reda Chami. Un foyer sur trois aura accès à Internet.<br />

Le Roi Mohamed VI a présidé, samedi<br />

10 octobre 2009, à Rabat, la cérémonie de<br />

présentation de la stratégie nationa<strong>le</strong><br />

“<strong>Maroc</strong> Numeric 2013”, d’un budget prévisionnel<br />

évalué à 5,2 m<strong>il</strong>liards de dirhams.<br />

A cette occasion, <strong>le</strong> ministre de<br />

l’Industrie, du Commerce et des Nouvel<strong>le</strong>s<br />

technologies, Ahmed Reda Chami, a<br />

déta<strong>il</strong>lé <strong>le</strong>s grands axes de cette stratégie.<br />

D’ici cinq ans, un foyer sur trois aura<br />

accès à Internet. Une chose impensab<strong>le</strong> <strong>il</strong><br />

y a encore deux ans.<br />

Le projet <strong>Maroc</strong> Numéric 2013 se veut<br />

très ambitieux. Il vise la génération d’un<br />

PIB additionnel de 27 m<strong>il</strong>liards de dirhams.<br />

Quelques 26.000 nouveaux<br />

36 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009<br />

emplois seront créés. Le projet va éga<strong>le</strong>ment<br />

généraliser l’usage des nouvel<strong>le</strong>s<br />

technologies de l’information et de la<br />

communication en portant à 100% <strong>le</strong><br />

taux des établissements scolaires et des<br />

élèves ingénieurs et assim<strong>il</strong>és équipés en<br />

ces technologies à l’horizon 2013.<br />

<strong>Maroc</strong> Numeric s’articu<strong>le</strong> autour de quatre<br />

priorités stratégiques. En plus de rendre<br />

accessib<strong>le</strong> aux citoyens l’Internet haut débit,<br />

<strong>il</strong> devra rapprocher l’administration des<br />

besoins de l’usager à travers un ambitieux<br />

programme d’e-gouvernement.<br />

Subvention<br />

Dans <strong>le</strong> cadre de ce vaste programme, 89<br />

projets et services, sous la responsab<strong>il</strong>ité de<br />

différents organismes et administrations,<br />

ont été retenus. Le programme “e-gouvernement”<br />

préconisé par <strong>le</strong> plan “Impact” prévoit<br />

40 services transactionnels à réaliser sur<br />

la période 2009-2013 ainsi que <strong>le</strong>s investissements<br />

correspondants. Il compte des services<br />

pratiques aux citoyens comme l’état<br />

civ<strong>il</strong> é<strong>le</strong>ctronique ainsi que des services spécifiques<br />

aux entrepreneurs comme la création<br />

d’entreprises en ligne et <strong>le</strong> paiement des<br />

taxes.<br />

La deuxième priorité s’inscrit dans <strong>le</strong><br />

domaine de la transformation socio-éducative<br />

et vise <strong>le</strong> développement d’une offre de<br />

financement intitulée “Injaz” s’étalant sur<br />

une période de cinq ans. Cette offre permettra<br />

à environ 80.000 ingénieurs et assim<strong>il</strong>és,<br />

opérant dans la f<strong>il</strong>ière des sciences et des<br />

technologies de l’information et de la communication<br />

d’acquérir un portab<strong>le</strong> et un<br />

100% des<br />

établissements<br />

scolaires seront<br />

équipés en NTIC<br />

à l’horizon 2013.<br />

accès Internet subventionnés à près de 85%.<br />

La rentrée universitaire 2009-2010 compte<br />

environ 18.000 bénéficiaires.<br />

Quant à la troisième convention, el<strong>le</strong> prévoit<br />

la mise en place de Centres d’Accès Communautaires<br />

permettant aux citoyens, dans<br />

<strong>le</strong>s localités reculées, d’avoir accès aux services<br />

de télécommunications. El<strong>le</strong> couvre 100<br />

Centres d’Accès Communautaires en 2009-<br />

2010 parmi <strong>le</strong>s 400 prévus par <strong>le</strong> plan<br />

“Impact” à l’horizon 2013.<br />

La quatrième convention, relative à l’entrepreneuriat<br />

dans <strong>le</strong>s technologies de l’information,<br />

porte sur la création d’un Fonds<br />

d’amorçage public-privé pour un investissement<br />

de 100 m<strong>il</strong>lions de dirhams, visant à<br />

favoriser l’éclosion et <strong>le</strong> développement de<br />

projets technologiques innovants au <strong>Maroc</strong>,<br />

principa<strong>le</strong>ment dans <strong>le</strong>s domaines de l’édition<br />

des logiciels et des services.<br />

Rachid Nahli


page32-58 14/10/09 21:13 Page 37<br />

•DE NOMBREUX ÉTABLISSEMENTS HÔTELIERS RISQUENT LA RÉTROGRADATION<br />

Purge en perspective<br />

Le ministère du Tourisme serait<br />

sur <strong>le</strong> point de procéder à une<br />

vaste purge au sein des<br />

établissements hôteliers.<br />

Objectif: Revoir <strong>le</strong>s critères<br />

d’attribution des éto<strong>il</strong>es afin de<br />

mieux définir <strong>le</strong>s mérites de<br />

tout un chacun.<br />

Les couloirs du ministère du Tourisme<br />

bruissent d’une nouvel<strong>le</strong> insistante et persistante:<br />

<strong>le</strong> département dirigé par Mohammed<br />

Boussaïd serait sur <strong>le</strong> point de procéder<br />

à une vaste campagne de reconsidération des<br />

critères d’attribution des éto<strong>il</strong>es aux établissements<br />

hôteliers. Selon un cadre de ce département,<br />

«un nombre très appréciab<strong>le</strong> d’hôtels<br />

seraient sur <strong>le</strong> point de subir une dégradation<br />

pour cause de disparité entre services rendus et<br />

facturation, sans par<strong>le</strong>r de l’état d’entretien de<br />

certains d’entre eux et qui laisse franchement à<br />

désirer ».<br />

Il faut s’attendre donc à ce que la purge fasse<br />

pas mal de dégâts, y inclus parmi certaines<br />

vénérab<strong>le</strong>s institutions qui se croyaient intouchab<strong>le</strong>s.<br />

Des inspections et rapports alarmants<br />

seraient venus conforter <strong>le</strong> ras-<strong>le</strong>-bol<br />

d’une partie de la clientè<strong>le</strong>.<br />

Au chapitre des exemp<strong>le</strong>s, on <strong>peut</strong> citer <strong>le</strong><br />

cas d’un établissement archi-connu dans la<br />

capita<strong>le</strong> et dans tout <strong>le</strong> pays. Tout récemment,<br />

des clients formant partie d’une délégation<br />

officiel<strong>le</strong> ont été surpris de constater que trois<br />

chaînes de télévision seu<strong>le</strong>ment étaient programmées<br />

et, parmi ce lot, ne figurait pas la<br />

fameuse chaîne nationa<strong>le</strong> qui siège pratiquement<br />

juste en face. Autre déta<strong>il</strong>: dans la sal<strong>le</strong><br />

de bain, nul<strong>le</strong> trace de savonnette, de gel douche<br />

ou de champoing portant <strong>le</strong> logo de l’établissement,<br />

juste des liquides de rechange,<br />

histoire de faire des économies.<br />

Quant au buffet, vraiment pas de quoi figurer<br />

au guide Michelin. Un choix très limité et<br />

des gâteaux au dessert qui s’apparentent<br />

davantage à des “étouffe-chrétiens” qu’à la<br />

surprise du chef. Des soucis flagrants d’éco-<br />

Mohammed Boussaïd, ministre du Tourisme.<br />

nomie qui n’empêchent pas cette institution<br />

d’un âge respectab<strong>le</strong> de facturer la chambre<br />

entre 1.200 et 1.400 dirhams la nuit… rien<br />

d’inclus. Un cas d’éco<strong>le</strong> d’établissement à<br />

rétrograder.<br />

Crédib<strong>il</strong>ité<br />

Autre cas, cette fois à Tanger où un palace<br />

affichant cinq éto<strong>il</strong>es et flambant neuf facture<br />

ses nuitées à près de 3.000 dirhams. Problème:<br />

bien des clients se sont plaints d’une<br />

climatisation défectueuse et d’écrans de 21<br />

pouces, indignes de cette catégorie. Sans par<strong>le</strong>r<br />

des prix de consommation jugés disproportionnés.<br />

Changement de décor: A Agadir, dans un<br />

établissement quatre éto<strong>il</strong>es, des clients ont<br />

pris <strong>le</strong>urs jambes à <strong>le</strong>ur cou à cause d’une<br />

qualité de service désastreuse, avec des prépo-<br />

ECONOMIE<br />

sés rarement disponib<strong>le</strong>s et dont certains se<br />

permettaient de tutoyer sans retenue <strong>le</strong>s<br />

clients. Et <strong>il</strong> y a pire que ces dysfonctionnements.<br />

La publicité mensongère assène <strong>le</strong><br />

coup de grâce à une image déjà passab<strong>le</strong>ment<br />

écornée. Lors de la dernière opération<br />

Kounouz B<strong>il</strong>adi, la plupart des hôtels se sont<br />

purement et simp<strong>le</strong>ment désengagés par<br />

rapport aux offres affichées, une fois qu’<strong>il</strong>s<br />

ont pris conscience que la saison touristique<br />

allait s’avérer moins médiocre que prévu.<br />

Dans ces conditions, <strong>il</strong> est vivement recommandab<strong>le</strong><br />

de mettre un peu d’ordre dans ce<br />

secteur. Retirer une éto<strong>il</strong>e à un établissement<br />

hôtelier <strong>peut</strong> constituer une bonne base pour<br />

recouvrer la crédib<strong>il</strong>ité. Encore faut-<strong>il</strong> que <strong>le</strong><br />

sérieux soit au rendez-vous et que <strong>le</strong>s gérants<br />

prennent la sanction comme un défi.<br />

Ismaïl Harakat<br />

La publicité mensongère assène<br />

<strong>le</strong> coup de grâce à une image déjà<br />

passab<strong>le</strong>ment écornée.<br />

N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 37<br />

© Ph.DR


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ECONOMIE<br />

• 1 ER CONGRÈS<br />

INTERNATIONAL<br />

DU 20 AU 26 OCTOBRE<br />

Comment développer<br />

l’investissement<br />

féminin<br />

Suite à une décision prise à<br />

l’unanimité lors du congrès<br />

annuel de l’Union des investisseurs<br />

arabes au Caire en avr<strong>il</strong><br />

2008, <strong>le</strong> <strong>Maroc</strong> a été désigné<br />

pour abriter <strong>le</strong> premier congrès<br />

international des femmes investisseurs<br />

arabes, qui se tiendra,<br />

du 26 au 30 octobre 2009 à<br />

Skhirat.<br />

Sous <strong>le</strong> thème Quel<strong>le</strong> stratégie<br />

de développement de l’investissement<br />

féminin?, <strong>le</strong> congrès<br />

s’articu<strong>le</strong>ra autour de l’investissement<br />

face à l’environnement<br />

mondial, nouvel<strong>le</strong>s opportunités<br />

d’investissement, en examinant<br />

particulièrement <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de<br />

l’Union arabe des femmes investisseurs<br />

dans <strong>le</strong> développement;<br />

et enfin des déterminants de<br />

l’investissement féminin, en<br />

traitant <strong>le</strong>s secteurs priv<strong>il</strong>égiés<br />

des femmes investisseurs, des<br />

contraintes au développement<br />

de l’investissement et du rô<strong>le</strong><br />

des organisations internationa<strong>le</strong>s.<br />

Créée <strong>le</strong> 27 décembre 2004,<br />

l’Union des femmes investisseurs<br />

arabes siège en Egypte et<br />

compte 16 pays membres.<br />

C’est une entité de l’Union<br />

économique arabe, qui a pour<br />

objectif d’inciter <strong>le</strong>s femmes<br />

investisseurs arabes à réaliser<br />

des projets arabes et étrangers<br />

communs afin de bénéficier de<br />

la technologie internationa<strong>le</strong>, de<br />

promouvoir <strong>le</strong>s investissements<br />

au sein du monde arabe et de<br />

drainer <strong>le</strong>s capitaux d’investissement<br />

arabes et étrangers.<br />

© Ph.DR<br />

• SOUS-TRAITANCE<br />

Résultats satisfaisants<br />

du 8 ème SISTEP<br />

La 8ème édition du Salon international<br />

de sous-traitance de partenariat SISTEP<br />

2009 est globa<strong>le</strong>ment satisfaisante, ont fait<br />

savoir mardi 13 octobre à Casablanca lors<br />

d’un point de presse, <strong>le</strong>s organisateurs de<br />

cette manifestation qui a eu lieu du 30 sep-<br />

tembre au 3 octobre dans la capita<strong>le</strong> économique.<br />

Initié sous <strong>le</strong> thème L’industrie en<br />

actions, <strong>le</strong> salon a tenu toutes ses promesses<br />

et s’est distingué tant par la qualité des exposants<br />

que cel<strong>le</strong> des visiteurs, a indiqué Moulay<br />

Youssef Alaoui, président de la Fédération<br />

des industries métallurgiques, mécaniques,<br />

é<strong>le</strong>ctriques et é<strong>le</strong>ctroniques (FIMME) qui co-<br />

•RELATIONS ÉCONOMIQUES MAROCO-CHINOISES<br />

Un net déséqu<strong>il</strong>ibre<br />

en faveur de la Chine<br />

organise cette manifestation avec la Bourse<br />

nationa<strong>le</strong> de sous-traitance et de partenariat<br />

(BNSTP). Le salon a acquis une stature internationa<strong>le</strong><br />

plus grande avec l’arrivée pour la<br />

première fois de deux pays, la Turquie (5 participants)<br />

et l’Inde (10 exposants). Cette édition<br />

est jugée favorab<strong>le</strong>ment par<br />

<strong>le</strong>s visiteurs au nombre de 4.600<br />

professionnels et par <strong>le</strong>s exposants<br />

(232) qui ont reçu des visiteurs de<br />

qualité, a-t-on éga<strong>le</strong>ment indiqué,<br />

précisant que chaque exposant a<br />

eu une moyenne de 19 contacts<br />

ut<strong>il</strong>es. Le SISTEP, plate-forme de<br />

rencontre entre donneurs d’ordre<br />

et sous traitants lancée en 1994, a<br />

compté lors de l’édition 2009,<br />

quelque 146 exposants étrangers (sur 232),<br />

dont 37 % de France, 17 % de Turquie, 15 %<br />

d’Espagne, et 10 % du Portugal. Par secteurs,<br />

ce sont la mécanique, <strong>le</strong>s équipements, accessoires<br />

et fournitures et services qui ont réuni<br />

<strong>le</strong>s plus d’exposants (plus de 70 %).<br />

Ouverts aux seuls professionnels, <strong>il</strong> a drainé<br />

quelque 500 visiteurs étrangers (sur 4.600).<br />

Le ministre du Commerce extérieur, Abdellatif Mâazouz a entamé, <strong>le</strong> 12 octobre, une visite<br />

de trava<strong>il</strong> à Pékin, au cours de laquel<strong>le</strong> <strong>il</strong> s’est entretenu avec Chen Dening et Fu Ziying,<br />

respectivement ministre et vice-ministre chinois du Commerce, à propos des moyens de<br />

promouvoir <strong>le</strong>s échanges entre <strong>le</strong>s deux pays. A. Maâzouz a indiqué que <strong>le</strong>s échanges<br />

commerciaux entre <strong>le</strong>s deux pays ont connu une hausse moyenne annuel<strong>le</strong> de 72% au cours<br />

des trois dernières années, atteignant 2,5 m<strong>il</strong>liards de dollars en 2008 et fait remarquer que<br />

la part du <strong>Maroc</strong> demeure en deçà de ses potentialités et ne représentent que 7% des<br />

échanges sino-marocains. Le président du Conse<strong>il</strong> chinois de promotion du commerce international,<br />

Wan Jifei, a indiqué que la<br />

Chine est devenue <strong>le</strong> 3ème partenaire<br />

commercial du Royaume. Reconnaissant<br />

un net déséqu<strong>il</strong>ibre en faveur de la<br />

Chine, Wan Jifei affirme l’intérêt des<br />

entreprises chinoises à investir au<br />

<strong>Maroc</strong> dans l’agriculture, l’infrastructure,<br />

la pêche maritime et l’énergie.<br />

© Ph.DR


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© Ph.DR<br />

•LA RAM LANCE UNE 5 ÈME FRÉQUENCE<br />

QUOTIDIENNE<br />

Casablanca- Agadir,<br />

vol de nuit<br />

Dans <strong>le</strong> cadre du renforcement du réseau intérieur et dans<br />

<strong>le</strong> souci d’offrir à sa clientè<strong>le</strong> nationa<strong>le</strong> un produit aérien<br />

adapté en termes d’horaires et de fréquences, la compagnie<br />

Royal Air <strong>Maroc</strong> a lancé, <strong>le</strong> 1er octobre 2009, une cinquième fréquence<br />

quotidienne entre Casablanca et Agadir.<br />

Cette nouvel<strong>le</strong> fréquence, desservie par des appare<strong>il</strong>s de type<br />

Boeing 737, assurera un vol quotidien au départ de Casablanca<br />

à 19h30 avec une arrivée à destination à 20h20 et un vol retour<br />

au départ d’Agadir à 21h00, et une arrivée à Casablanca à<br />

22h00.<br />

• LE MAROC AU SALON LONDONIEN DES<br />

FRUITS ET LÉGUMES<br />

Un marché de 94<br />

m<strong>il</strong>liards de dirhams<br />

Une importante délégation d’hommes d’affaires<br />

marocains prendra part, pour la première fois au<br />

salon mondial des fruits et légumes World Fruit and<br />

Vegetab<strong>le</strong> Show, qui se tiendra <strong>le</strong>s 21 et 22 octobre<br />

2009 à Londres.<br />

Le marché des fruits et légumes du Royaume-Uni est<br />

évalué à près de 94 m<strong>il</strong>liards de dirhams dont <strong>le</strong><br />

marché des fruits frais représente 38,1%.<br />

Le Programme Five-a-Day, lancé au Royaume Uni<br />

pour éduquer <strong>le</strong>s populations à manger sainement,<br />

et notamment 5 portions quotidiennes de 80 grammes<br />

de fruits et légumes, a eu un impact extrême-<br />

•OUVERTURE D’UN SHOWROOM À AGADIR<br />

Toyota à la conquête<br />

du Souss<br />

Toyota <strong>Maroc</strong><br />

conquiert <strong>le</strong><br />

Souss en s’implantant<br />

à Agadir, une<br />

région particulièrement<br />

importante<br />

pour <strong>le</strong> secteur automob<strong>il</strong>e<br />

et qui présente<br />

un fort<br />

potentiel de croissance<br />

des ventes<br />

automob<strong>il</strong>e. Le<br />

Souss arrive en 2ème position en termes de vente de véhicu<strong>le</strong>s, juste après l’axe Casablanca-Rabat,<br />

avec plus de 7.000 véhicu<strong>le</strong>s vendus en 2008,<br />

notamment des véhicu<strong>le</strong>s 4x4 et ut<strong>il</strong>itaires.<br />

La nouvel<strong>le</strong> succursa<strong>le</strong> d’Agadir, bâtie sur trois niveaux et sur<br />

une superficie de 2.900 m2 , dont dédiés 800 m2 au Showroom<br />

Toyota qui démarrera avec la commercialisation de trois marques<br />

automob<strong>il</strong>es, Toyota, Daihatsu et Subaru, tout en n’excluant pas<br />

la vente d’autres marques du groupe dans un avenir proche.<br />

Le Groupe Abdul Latif Jameel, distributeur des marques du<br />

Groupe Toyota au <strong>Maroc</strong> et maison mère de Toyota <strong>Maroc</strong>, renforce<br />

sa position de distributeur au <strong>Maroc</strong>, où <strong>il</strong> disposait déjà de<br />

3 points de vente à Casablanca et à Rabat-Salé.<br />

ment positif sur la consommation des Britanniques et par là même<br />

sur <strong>le</strong> marché des fruits et légumes. A tel point que pour satisfaire sa<br />

demande intérieure, <strong>le</strong> Royaume Uni doit importer 90% des fruits<br />

et 70% des légumes. C’est fort de la qualité et de la diversité de ses produits<br />

agrico<strong>le</strong>s que <strong>le</strong> <strong>Maroc</strong> se lance à la conquête de ce juteux marché<br />

et <strong>le</strong> salon londonien est une opportunité pour <strong>le</strong>s exportateurs<br />

marocains d’établir des contacts d’affaires avec <strong>le</strong>s acheteurs britanniques.<br />

Cette manifestation sera suivie de rencontres organisées par<br />

<strong>Maroc</strong> Export en faveur des membres de la<br />

délégation marocaine et en marge de ce<br />

salon, est prévu un forum pour communiquer<br />

autour du développement agrico<strong>le</strong> au<br />

<strong>Maroc</strong> et des opportunités d’affaires qu’<strong>il</strong> offre<br />

aux professionnels britanniques des fruits et<br />

légumes.<br />

En 2008, la va<strong>le</strong>ur des exportations vers <strong>le</strong><br />

Royaume Uni s’est chiffrée à 5.2 m<strong>il</strong>liards<br />

de dirhams représentant ainsi 3% de la va<strong>le</strong>ur<br />

tota<strong>le</strong> des exportations, et portant <strong>le</strong> Royaume<br />

Uni au 7 ème rang dans <strong>le</strong> classement des<br />

clients du <strong>Maroc</strong>.<br />

© Ph.DR<br />

© Ph.DR


page32-58 14/10/09 21:13 Page 40<br />

FINANCE<br />

• RÉUNION<br />

Le patronat reçoit <strong>le</strong><br />

directeur des impôts<br />

Noureddine Bensouda,<br />

directeur général des Impôts,<br />

a reçu, mardi 13 octobre, <strong>le</strong>s<br />

présidents de fédérations et<br />

d’associations sectoriel<strong>le</strong>s,<br />

au siège de la CGEM.Au<br />

menu des discussions, <strong>le</strong>s<br />

doléances du patronat en<br />

termes de mesures fisca<strong>le</strong>s et<br />

<strong>le</strong>s grandes lignes du projet<br />

de loi de Finances 2010.<br />

•JOINT-VENTURE<br />

Le groupe OCP et<br />

l’américain Jacobs<br />

Engineering signent un<br />

partenariat<br />

Le groupe Office chérifien<br />

des Phosphates (OCP) et<br />

l’américain Jacobs<br />

Engineering Group Inc ont<br />

annoncé, mercredi 14<br />

octobre 2009 à Pasadena<br />

(Californie), <strong>le</strong>ur intention de<br />

concrétiser un accord de<br />

partenariat en ingénierie<br />

industriel<strong>le</strong> sous forme de<br />

joint-venture. Selon un<br />

communiqué du groupe OCP,<br />

la joint-venture fournira,<br />

durant la phase initia<strong>le</strong>, des<br />

prestations de gestion de<br />

programmes, de gestion de<br />

projets et d’ingénierie pour<br />

des projets inscrits dans <strong>le</strong><br />

programme d’investissement<br />

de l’OCP de 5 m<strong>il</strong>liards de<br />

dollars au <strong>Maroc</strong>. L’accord,<br />

une fois finalisé, représentera<br />

une puissante combinaison<br />

de ressources d’ingénierie et<br />

de gestion de programmes<br />

afin d’accompagner l’OCP<br />

dans la mise en oeuvre de ses<br />

plans de développement<br />

stratégiques, notamment <strong>le</strong>s<br />

infrastructures nécessaires<br />

au développement de la<br />

plate-forme de Jorf Lasfar<br />

(Jorf Phosphate Hub).<br />

40 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009<br />

•ARAB BANK MAROC OUVRE SES NOUVELLES AGENCES<br />

COMMERCIALES À LA CLIENTÈLE<br />

Un lieu bancaire très branché<br />

La succursa<strong>le</strong> marocaine du groupe bancaire<br />

international, Arab Bank, se fait une beauté.<br />

Son agence commercia<strong>le</strong> à Casablanca et cel<strong>le</strong><br />

de Rabat ont été tota<strong>le</strong>ment rénovées, au point<br />

de <strong>le</strong>s assim<strong>il</strong>er à de nouveaux locaux flambant<br />

neufs. La nouvel<strong>le</strong> agence de Casablanca<br />

est particulièrement attractive. Les cou<strong>le</strong>urs<br />

choisis pour la peinture des murs, <strong>le</strong>s meub<strong>le</strong>s<br />

chics et très discrets qui ornent <strong>le</strong>s lieux, et<br />

la disposition intelligente des bureaux, font de<br />

cette agence un lieu bancaire très branché, où<br />

l’espace est abondant et la vue dégagée. Le client<br />

s’y sentira très à l’aise. Pour <strong>le</strong>s opérations courantes<br />

comme <strong>le</strong> versement ou <strong>le</strong> retrait, un<br />

comptoir armé de plusieurs agents est mis à sa<br />

disposition. Pour <strong>le</strong>s autres opérations, comme<br />

la négociation d’un crédit ou la demande d’un<br />

chéquier, la banque a installé des box spéciaux<br />

aménagés avec une touche artistique formidab<strong>le</strong>.<br />

Au premier étage, réservé spécia<strong>le</strong>ment<br />

aux clients « entreprises», la même ambiance,<br />

fraîche et décontractée, y régnait. Les «crédit<br />

men» et autres professionnels de la finance<br />

trava<strong>il</strong><strong>le</strong>nt dans des bureaux ouverts, agencés à<br />

l’américaine. Abderrahim Saher, <strong>le</strong> patron<br />

d’Arab Bank <strong>Maroc</strong>, ne <strong>peut</strong> être que fier de ces<br />

Abderrahim Sahir.<br />

•TROISIÈME EUROMED CAPITAL FORUM, À TANGER<br />

Préparer <strong>le</strong> rebond<br />

nouvel<strong>le</strong>s agences, sur <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s <strong>il</strong> compte<br />

énormément pour développer l’image de la<br />

banque sur <strong>le</strong> plan national. Une image qui<br />

commence à s’améliorer considérab<strong>le</strong>ment et<br />

<strong>le</strong>s résultats sont palpab<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>s résultats au<br />

demeurant très encourageants réalisés par la<br />

banque au cours du premier semestre 2009.<br />

La 3ème édition du Symposium économique international « Euromed Capital Forum » se tiendra<br />

<strong>le</strong>s 23 et 24 octobre à Tanger, dans <strong>le</strong> but d’explorer <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s opportunités d’investissement<br />

et de croissance en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Ce forum, qui aura pour<br />

thème principal «préparer <strong>le</strong> rebond dans un monde instab<strong>le</strong>», débattra éga<strong>le</strong>ment du rô<strong>le</strong><br />

moteur des fonds de capital investissement régionaux dans <strong>le</strong> financement des PME dans <strong>le</strong>s pays<br />

riverains de la Méditerranée. Une centaine d’acteurs économiques présents dans la région ou qui<br />

envisagent d’y investir prendront part aux travaux de cette manifestation, organisée par l’association<br />

Euromed Capital Forum, ainsi que par des dirigeants de PME, des responsab<strong>le</strong>s de f<strong>il</strong>ia<strong>le</strong>s<br />

implantées loca<strong>le</strong>ment et des gestionnaires de fonds de capital-investissement. Cette rencontre<br />

mettra l’accent sur l’essor des fonds d’investissement sur la rive sud de la Méditerranée, avec un<br />

intérêt particulier porté sur l’expérience du <strong>Maroc</strong> et de l’Egypte. Il soulignera aussi <strong>le</strong>s opportunités<br />

offertes en matière d’infrastructures, de développement durab<strong>le</strong>, de partenariat publicprivé<br />

et de zones franches et clusters industriels. Au programme éga<strong>le</strong>ment des ateliers sectoriels<br />

sur <strong>le</strong>s équipements automob<strong>il</strong>es et aéronautiques, <strong>le</strong>s systèmes d’information et outsourcing,<br />

l’agro-business et la logistique et packaging.<br />

© Ph.DR


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© Ph.MAP<br />

•FENIE BROSSETTE TIRE PROFIT DES GRANDS PROJETS<br />

D’INFRASTRUCTURES<br />

La locomotive des BTP<br />

La f<strong>il</strong>ia<strong>le</strong> du groupe Somed, Fenie<br />

Brossette, qui intervient principa<strong>le</strong>ment<br />

dans la commercialisation et la<br />

vente de produits et services auprès d’entreprises<br />

opérant sur <strong>le</strong>s marchés du BTP<br />

et de l’industrie, affiche des réalisations<br />

mitigées, à l’exception de l’activité BTP. Le<br />

pô<strong>le</strong> BTP génère, à lui seul, un chiffre<br />

d’affaires de 2013 m<strong>il</strong>lions de dirhams,<br />

en progression annuel<strong>le</strong> de 7,2%. Cette<br />

progression est due à la mise en place<br />

de plusieurs stations de concassage, de<br />

centra<strong>le</strong>s à béton, ainsi que de matériels<br />

d’échafaudage et de stockage. En revanche,<br />

<strong>le</strong> pô<strong>le</strong> distribution totalise des revenus<br />

en repli de 1,7% à 138,8 m<strong>il</strong>lions de<br />

dirhams, du fait de l’impact de la baisse des cours des métaux à l’international. Suite à la<br />

hausse de 5,2% à 306,6 m<strong>il</strong>lions de dirhams des charges d’exploitation, <strong>le</strong> résultat opérationnel<br />

recu<strong>le</strong> de 9,7% à 37,4 m<strong>il</strong>lions de dirhams, induisant une baisse de 1,6 point à 10,9% de<br />

la marge d’Ebitda. De même, <strong>le</strong> résultat financier ressort en déficit de 0,2 m<strong>il</strong>lion de dirhams,<br />

contre des gains de 0,6 m<strong>il</strong>lion de dirhams une année auparavant. Pour sa part, <strong>le</strong> résultat net<br />

se défait de 10,0% à 37,8 m<strong>il</strong>lions de dirhams, établissant la marge nette à 11,1%, en contraction<br />

de 1,6 point.<br />

•LE MAROC GRAND MARCHÉ DE L'ÉNERGIE RENOUVELABLE,<br />

SELON LE FINANCIAL TIMES<br />

La libéralisation encourage l’investissement<br />

Le quotidien britannique des m<strong>il</strong>ieux d’affaires,<br />

The Financial Times, a souligné<br />

mardi 13 octobre 2009 l’ouverture que connaît<br />

<strong>le</strong> secteur marocain de l’énergie renouvelab<strong>le</strong>,<br />

une ouverture qui a encouragé <strong>le</strong>s groupes<br />

industriels à investir notamment dans <strong>le</strong><br />

domaine de l’énergie éolienne. Le <strong>Maroc</strong> a<br />

allégé <strong>le</strong> monopo<strong>le</strong> de l’Office national de l’é<strong>le</strong>ctricité<br />

(ONE) sur <strong>le</strong> pô<strong>le</strong> de la génération, permettant<br />

aux groupes industriels d’investir dans<br />

<strong>le</strong> domaine de l’énergie éolienne pour <strong>le</strong> fonctionnement<br />

de <strong>le</strong>urs usines et l’alimentation<br />

du réseau de l’ONE. «A chaque fois que nous<br />

ouvrions <strong>le</strong> marché (pour favoriser des projets<br />

plus importants d’énergie éolienne), <strong>le</strong>s investisseurs<br />

viennent pour lancer des projets», a dit<br />

Saïd Mouline, directeur général du Centre de<br />

développement des Energies Renouvelab<strong>le</strong>s<br />

(CDER), cité par <strong>le</strong> journal. Le quotidien britannique,<br />

qui a re<strong>le</strong>vé l’implication des banques<br />

marocaines dans <strong>le</strong> financement de<br />

projets dans ce domaine, a souligné que l’ONE<br />

trava<strong>il</strong><strong>le</strong> pour l’installation d’unités solaires<br />

photovoltaïques au Sénégal en vertu d’un<br />

accord visant à soutenir un programme d’é<strong>le</strong>ctrification<br />

solaire dans ce pays.<br />

© Ph.DR<br />

•BOURSE<br />

Les sociétés cotées<br />

de moins en moins<br />

intéressées<br />

par racheter <strong>le</strong>urs<br />

actions<br />

Le CDVM vient de publier <strong>le</strong>s transactions<br />

effectuées, durant <strong>le</strong> mois de<br />

septembre 2009, par <strong>le</strong>s sociétés<br />

ayant fait approuver par <strong>le</strong>urs<br />

assemblées généra<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s<br />

programmes de rachat de <strong>le</strong>urs<br />

propres actions en vue de régulariser<br />

<strong>le</strong> marché. Ces transactions ont été<br />

réalisées soit directement par<br />

<strong>le</strong>sdites sociétés soit au travers de<br />

f<strong>il</strong>ia<strong>le</strong>s ou de sociétés contrôlées, sur<br />

<strong>le</strong> marché central. Sur <strong>le</strong>s 18<br />

programmes de rachat répertoriés<br />

par <strong>le</strong> gendarme du marché, sept<br />

d'entre eux n'ont pas été actifs en<br />

septembre. Il s'agit de ceux gérés par<br />

Alliances développement,Auto Hall,<br />

BCP, BMCI, Distrisoft, Snep et Timar.<br />

Ces deniers n'ont donc effectué<br />

aucune transaction.A l'exception<br />

d'Addoha, IB <strong>Maroc</strong> et Sothema qui<br />

ont effectué des opérations de<br />

cession sur <strong>le</strong>urs titres, <strong>le</strong>s sociétés<br />

restantes à savoir Atlanta, BMCE,<br />

Cartier Saada, Label'Vie, <strong>Maroc</strong><br />

Te<strong>le</strong>com, Salafin, Samir et Stokvis,<br />

ont adopté des positions acheteuses.<br />

Durant ce mois, seu<strong>le</strong> Distrisoft a<br />

acquis un nombre important de ses<br />

actions, se rapprochant du seu<strong>il</strong><br />

autorisé.Ainsi Distrisoft a acheté<br />

23.823 actions à un cours osc<strong>il</strong>lant<br />

entre 540 et 840 dirhams, alors que<br />

<strong>le</strong> nombre maximum d'actions autorisé<br />

à l'achat s'élève à 25.021<br />

actions, soit 5% du capital. Il semb<strong>le</strong><br />

que <strong>le</strong>s sociétés cotées ne soient<br />

plus intéressées par <strong>le</strong>s programmes<br />

de rachat après que la mesure dérogatoire<br />

pour la suppression du prix<br />

minimum d'achat : fixé dans <strong>le</strong> cadre<br />

de ces programmes a pris fin en août<br />

2008.<br />

N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 41


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© Ph.DR<br />

FINANCE<br />

•DEUX NOUVELLES FILIALES POUR BARID AL MAGHRIB<br />

La poste étend sa to<strong>il</strong>e<br />

Barid Al Maghrib vient d’obtenir l’autorisation<br />

pour la création de deux nouvel<strong>le</strong>s<br />

f<strong>il</strong>ia<strong>le</strong>s: Barid média et Barid services. Dotée<br />

d’un capital de 4 m<strong>il</strong>lions de dirhams, la première<br />

sera spécialisée dans <strong>le</strong> développement<br />

des activités de marketing direct pour compenser<br />

la baisse constatée dans <strong>le</strong> secteur postal.<br />

Objectif: porter la part de marché de la<br />

société de 10% actuel<strong>le</strong>ment à 44% à l’horizon<br />

2013. La seconde f<strong>il</strong>ia<strong>le</strong>, dont <strong>le</strong> capital<br />

s’élève à 20 m<strong>il</strong>lions de dirhams, aura pour<br />

mission la prise en charge de l’activité du<br />

courrier hybride et de l’éditique. Barid Al<br />

Maghrib envisage à cet effet de passer à 10 à<br />

50% de par de marché en 2018.<br />

•PROJET DE LOI DES FINANCES<br />

Pas d’incitations significatives<br />

pour la bourse<br />

Les marchés financiers n’auront pas droit à des incitations significatives dans la prochaine<br />

loi de Finances, qui sera dévo<strong>il</strong>ée dans quelques jours. En effet, la demande exprimée par<br />

la société gestionnaire et <strong>le</strong>s sociétés de conse<strong>il</strong> financier, concernant la prorogation de l’exonération<br />

de l’IS (Impôt sur <strong>le</strong>s sociétés) pour <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s recrues de la place casablancaise<br />

ne risque pas d’être reconduite une nouvel<strong>le</strong> fois. De ce fait, <strong>le</strong> frein fiscal se rajouterait à celui<br />

lié aux conditions défavorab<strong>le</strong>s du marché pour décourager <strong>le</strong>s candidats à rejoindre la cote.<br />

Bien des opérateurs du marché s’efforcent à dire que la décision de s’introduire en bourse ne<br />

serait pas influencée par la réduction de l’IS.<br />

En dehors du débat sur <strong>le</strong> plafond qui sera fixé pour <strong>le</strong> plan d’épargne actions, et qui est en<br />

passe d’être tranché en faveur des partisans de la limitation à 300.000 dirhams, <strong>le</strong>s opérateurs<br />

boursiers n’attendant pas d’incitations fisca<strong>le</strong>s significatives<br />

pour ce produit. La déductib<strong>il</strong>ité de l’IR ne paraît être<br />

qu’un rêve diffic<strong>il</strong>ement réalisab<strong>le</strong>. Même l’élimination de<br />

l’imposition des cotisations issue du plan d’épargne a<br />

peu de chance d’être acquise pour cette loi de finances.<br />

«Au me<strong>il</strong><strong>le</strong>ur des cas, <strong>le</strong> prochain budget réduira l’horizon<br />

nécessaire à l’exonération pour <strong>le</strong>s revenus issus des<br />

contrats d’assurance Vie à 5 ans au lieu de 8 ans. Dans ce<br />

cas là, cette mesure serait généralisée au PEA», indique<br />

une source proche du marché. Le doute entoure éga<strong>le</strong>ment<br />

la question de la participation au capital de la société<br />

gestionnaire de la place casablancaise. A en croire des<br />

sources digne de foi, <strong>le</strong>s compagnies d’assurance, que<br />

l’ensemb<strong>le</strong> des opérateurs de la place désigne comme<br />

étant <strong>le</strong>s opérateurs désignés pour y adhérer, ne donnent<br />

encore aucune visib<strong>il</strong>ité sur <strong>le</strong>ur intérêt pour <strong>le</strong> sujet.<br />

© Ph.DR<br />

•CROISSANCE<br />

L’investissement<br />

public a augmenté<br />

de 40% en deux ans<br />

Dans une déclaration à la presse, peu<br />

avant la tenue du conse<strong>il</strong> de gouvernement,<br />

mardi 13 octobre 2009, <strong>le</strong><br />

ministre de l’Economie et des Finances,<br />

Salah Eddine Mezouar a indiqué que <strong>le</strong><br />

<strong>Maroc</strong> est parvenu, en l’espace de deux<br />

années de crise économique mondia<strong>le</strong>, à<br />

réaliser plus de 40% d’investissements<br />

publics pour soutenir <strong>le</strong> développement.<br />

Depuis <strong>le</strong> début de cette crise, a-t-<strong>il</strong><br />

expliqué, <strong>le</strong> gouvernement a ve<strong>il</strong>lé à<br />

soutenir la demande interne par <strong>le</strong> biais<br />

de l’investissement public, l’appui du<br />

pouvoir d’achat et l’augmentation du<br />

rythme de réalisation des grands chantiers<br />

de réforme en consacrant la solidarité<br />

et la cohésion socia<strong>le</strong>s. Ce soutien a<br />

éga<strong>le</strong>ment concerné <strong>le</strong>s fam<strong>il</strong><strong>le</strong>s et <strong>le</strong><br />

monde rural où <strong>le</strong>s investissements<br />

devraient se chiffrer cette année à 20<br />

m<strong>il</strong>liards de dirhams, a ajouté <strong>le</strong><br />

ministre. Il a, dans ce sens, réitéré l’engagement<br />

du gouvernement à persévérer<br />

dans <strong>le</strong>s choix stratégiques, conformément<br />

aux hautes orientations de SM <strong>le</strong><br />

Roi Mohammed VI et aux termes de la<br />

déclaration gouvernementa<strong>le</strong>, permettant<br />

ainsi au <strong>Maroc</strong> d’al<strong>le</strong>r de l’avant<br />

dans <strong>le</strong> processus de développement<br />

des grands chantiers de réforme et de<br />

structuration.<br />

Ces grands objectifs ont été pris en<br />

compte lors de l’élaboration du projet<br />

de loi de finances 2010 que <strong>le</strong> gouvernement<br />

a voulu une loi volontariste de<br />

nature à soutenir la cadence de développement<br />

ainsi que la solidarité et la cohésion<br />

socia<strong>le</strong>.<br />

A travers ce projet, <strong>le</strong> gouvernement a<br />

ve<strong>il</strong>lé à préserver <strong>le</strong> pouvoir d’achat des<br />

citoyens aussi bien à travers l’application<br />

de la deuxième tranche de rabattement<br />

de l’Impôt sur <strong>le</strong> revenu (IR), que la<br />

mise en œuvre de la dernière tranche de<br />

l’augmentation des salaires, tel que<br />

décidé à l’issue des différents rounds du<br />

dialogue social.


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TECHNOLOGIE<br />

•NISSAN COMMERCIALISE LE LAND GLIDER<br />

La stab<strong>il</strong>ité d’une voiture,<br />

la fluidité d’une moto<br />

Nisan va présenter au<br />

Salon de Tokyo <strong>le</strong>s 3<br />

concept cars dont l’étonant<br />

Land Glider, une tentative<br />

d’hybride voiture-moto<br />

comme on en voit surgir de<br />

temps en temps. À la moto, <strong>le</strong><br />

Land Glider emprunte la ta<strong>il</strong><strong>le</strong><br />

relativement modeste (3,1<br />

mètres de longueur pour 1,1<br />

de large), la disposition des<br />

occupants l’un derrière l’autre et la façon<br />

de prendre <strong>le</strong>s virages en s’inclinant<br />

vers l’intérieur (jusqu’à 17 degrés d’ang<strong>le</strong>)<br />

via un système ultrasophistiqué de<br />

commandes é<strong>le</strong>ctriques et de capteurs<br />

de vitesse et de changements de direction.<br />

Mais el<strong>le</strong> corrige <strong>le</strong>s deux princi-<br />

• HONDA LANCE LE U3-X À UNE ROUE<br />

Le “tabouret”qui vous<br />

promène partout<br />

Ce curieux engin, grand comme une<br />

chaise pliante, se tient debout tout<br />

seul. Il se déplace dans tous <strong>le</strong>s sens,<br />

même latéra<strong>le</strong>ment, et se p<strong>il</strong>ote par <strong>le</strong>s<br />

mouvements du corps. Certains l’ont<br />

déjà appelé tabouret roulant. Le U3-X<br />

est en effet un engin minimaliste, haut<br />

paux points faib<strong>le</strong>s des deux roues à<br />

moteur: 2 roues de plus pour la stab<strong>il</strong>ité<br />

et une carrosserie pour <strong>le</strong> confort et la<br />

sécurité des occupants. La motorisation<br />

est é<strong>le</strong>ctrique pour bien enfoncer <strong>le</strong><br />

clou de la conversion du constructeur<br />

au “Zéro Emission”<br />

de soixante-cinq centimètres, sur <strong>le</strong>quel<br />

une seu<strong>le</strong> personne <strong>peut</strong> s’assoir. A la<br />

manière du Segway, ce véhicu<strong>le</strong> à deux<br />

roues parallè<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> U3-X assure son<br />

équ<strong>il</strong>ibre de façon dynamique. Eteint,<br />

<strong>il</strong> tombe. Mais la comparaison s’arrête<br />

là car l’engin présenté par Honda, lui,<br />

n’a qu’une seu<strong>le</strong> roue! Pour s’asseoir<br />

dessus, <strong>il</strong> faut re<strong>le</strong>ver deux plateaux circulaires<br />

et abaisser <strong>le</strong>s reposoirs destinés<br />

aux pieds. Ensuite, vogue la galère.<br />

Il n’y a rien d’autre à faire que de se<br />

pencher du côté où l’on veut al<strong>le</strong>r, l’amp<strong>le</strong>ur<br />

du mouvement déterminant la<br />

vitesse. Etonnamment, <strong>le</strong> U3-X <strong>peut</strong><br />

aussi se déplacer en diagona<strong>le</strong> et<br />

même sur <strong>le</strong> côté. La vidéo montrera<br />

mieux qu’une longue explication comment<br />

fonctionne ce véhicu<strong>le</strong> sans<br />

volant, sans guidon, sans manette des<br />

gaz et sans tab<strong>le</strong>au de bord. Oui vraiment,<br />

sa comp<strong>le</strong>xité d’ut<strong>il</strong>isation<br />

dépasse à peine cel<strong>le</strong> d’un tabouret.<br />

•TOURISME DANS L’ESPACE<br />

Retour sur Terre<br />

de Guy Laliberté<br />

Le fondateur du Cirque du So<strong>le</strong><strong>il</strong>, Guy Laliberté,<br />

est revenu dimanche 11 octobre 2009, d’un<br />

voyage de deux semaines dans l’espace, à bord<br />

de la Station spatia<strong>le</strong> internationa<strong>le</strong> (ISS).<br />

La capsu<strong>le</strong> spatia<strong>le</strong> Soyouz transportant <strong>le</strong><br />

m<strong>il</strong>liardaire canadien et un équipage russoaméricain<br />

a atterri au Kazakhstan à 08h31 heure<br />

de Moscou (04h31 GMT).<br />

L’engin s’est posé comme prévu près d’Arkalyk,<br />

dans <strong>le</strong> nord de la république, sous <strong>le</strong>s applaudissements<br />

des employés de la mission de contrô<strong>le</strong><br />

près de Moscou. Affublé d’un nez rouge, l’ancien<br />

cracheur de feu âgé de 50 ans est sorti souriant<br />

de la capsu<strong>le</strong>, allongé sur une chaise longue, une<br />

couverture recouvrant ses jambes. Des médecins<br />

ont vérifié sa pression sanguine. Un prêtre<br />

orthodoxe russe était éga<strong>le</strong>ment présent pour<br />

accue<strong>il</strong>lir l’équipage. Laliberté, dont la fortune<br />

est estimée à 2,5 m<strong>il</strong>liards de dollars, aurait payé<br />

plus de 35 m<strong>il</strong>lions de dollars pour devenir <strong>le</strong><br />

septième touriste de l’espace.<br />

De la Station spatia<strong>le</strong> internationa<strong>le</strong>, <strong>il</strong> a organisé<br />

<strong>le</strong> 9 octobre un spectac<strong>le</strong> réunissant chanteurs,<br />

danseurs et célébrités à travers 14 v<strong>il</strong><strong>le</strong>s<br />

du monde pour transmettre un message en<br />

faveur de la protection de l’eau.


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• L’IPHONE AURA LA 3G POUR TÉLÉPHONER PAR LE WEB<br />

Du plomb dans l’a<strong>il</strong>e<br />

pour Goog<strong>le</strong> et Skype<br />

opérateur de télécommunica-<br />

L’ tions américain AT&T a<br />

annoncé que <strong>le</strong>s applications de téléphonie<br />

par internet (VoIP) installées<br />

sur l’iPhone d’App<strong>le</strong> pourraient désormais<br />

fonctionner sur son réseau<br />

3G. Jusqu’à présent des logiciels de<br />

téléphonie gratuite ou bon marché<br />

comme Skype, propriété d’Ebay, ne<br />

pouvaient fonctionner sur l’iPhone<br />

qu’à travers une connexion Wifi, ce<br />

qui limitait considérab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>ur<br />

portée. La technologie Wifi, moins<br />

•ACER LANCE SES SMARTPHONES EN FRANCE AVEC SFR<br />

Le taïwanais veut croquer<br />

l’Hexagone<br />

répandue que <strong>le</strong>s réseaux cellulaires<br />

des opérateurs mob<strong>il</strong>es, est surtout<br />

présente dans <strong>le</strong>s gares, <strong>le</strong>s<br />

aéroports et <strong>le</strong>s lieux touristiques.<br />

En interdisant <strong>le</strong>s appels via internet<br />

depuis <strong>le</strong>urs réseaux mob<strong>il</strong>es,<br />

<strong>le</strong>s opérateurs télécoms tentaient de<br />

se protéger de la concurrence des<br />

offres gratuites et <strong>il</strong>limitées des logiciels<br />

comme Skype ou Goog<strong>le</strong><br />

Voice, qui rendent anachroniques<br />

la notion même de forfaits de communications.<br />

Après <strong>le</strong>s ordinateurs portab<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s netbooks, Acer s’attaque désormais<br />

aux téléphones, et plus particulièrement aux smartphones. La firme taïwanaise<br />

compte ainsi envahir la France grâce à SFR, notamment dans <strong>le</strong> marché<br />

professionnel. Les entreprises sont <strong>le</strong>s premières visées. Fort de son<br />

rachat en 2008 de la société E-TEN et de ses Glofiish, Acer compte croquer<br />

une partie du marché si lucratif des smartphones.<br />

SFR et Acer ont ainsi annoncé <strong>le</strong>ur<br />

partenariat afin d’écou<strong>le</strong>r dans l’Hexagone<br />

l’Acer newTouch (S200) et l’Acer beTouch<br />

(E100, E101 et E200), des appare<strong>il</strong>s 100 %<br />

Windows Mob<strong>il</strong>e 6.5. L’Acer newTouch<br />

S200 intègre Microsoft Office Mob<strong>il</strong>e. Armé<br />

d’un écran tact<strong>il</strong>e de 3,8 pouces WVGA (800<br />

par 480 pixels), du Wifi 802.11 b/g, d’un processeur<br />

Qualcomm 8250 d’1 GHz Snapdragon,<br />

d’un APN de 5 Mpixels (avec autofocus et<br />

flash), de la radio FM et d’une puce GPS (sans<br />

plus de précision), cet appare<strong>il</strong> 3G+ compte 256<br />

Mo de RAM, 512 Mo de ROM, et accepte une<br />

carte Micro SD jusqu’à 32 Go.<br />

TEXTO<br />

SÉCURITÉ<br />

Acer rappel<strong>le</strong> des netbooks pour<br />

un problème de chauffe<br />

Acer lance une opération de rappel pour certains produits.Plusieurs<br />

netbooks sont en effet concernés par un<br />

problème de chauffe éventuel<strong>le</strong>.Cependant,et pour une<br />

fois, cela n’est pas lié à la<br />

batterie. Le constructeur<br />

cib<strong>le</strong> <strong>le</strong> câb<strong>le</strong> du microphone<br />

qui «pou rait surchauffer<br />

quand<br />

l’ut<strong>il</strong>isateur appuie de<br />

façon répétée sur la partie<br />

gauche du palmrest<br />

avec pour conséquence<br />

de déformer <strong>le</strong> châ sis<br />

et nuire au bon fonctionnement<br />

de l’ordinateur.»<br />

Les modè<strong>le</strong>s concernés sont <strong>le</strong>s suivants :<br />

AS3410 - AS3810T - AS3810TG - AS3810TZ -<br />

AS3810TZG.<br />

LIVRE ÉLECTRONIQUE<br />

Le Kind<strong>le</strong> sera disponib<strong>le</strong> en France et<br />

en 3G <strong>le</strong> 19 octobre<br />

Grande nouvel<strong>le</strong>, <strong>le</strong> Kind<strong>le</strong> d’Amazon n’est plus<br />

réservé aux États-Unis. Le fameux <strong>le</strong>cteur de livres<br />

é<strong>le</strong>ctroniques est en effet d’ores et déjà en précommande,<br />

pour une expédition annoncée dans <strong>le</strong> Monde<br />

et donc en France <strong>le</strong> 19 octobre prochain. Tout du<br />

moins, l’une de ses déclinaisons.<br />

Point intéressant, l’appare<strong>il</strong> gèrera <strong>le</strong> Wifi pour télécharger<br />

vos livres ou journaux préférés, mais aussi la<br />

3G, à l’instar du Reader Da<strong>il</strong>y de Sony. Amazon promet<br />

que cet accès est gratuit (<strong>le</strong> Whispernet est<br />

cependant annoncé à 1,99 dollars hors USA, mais ce<br />

passage n’est pas des plus clairs), et ne demande<br />

aucune souscription ni synchronisation. Bonne nouvel<strong>le</strong>,<br />

même si vous ne captez pas la 3G, un réseau<br />

Edge/GPRS sera suffisant pour transférer <strong>le</strong>s données.<br />

Et si vous n’avez ni 3G, ni Edge/GPRS, ni Wifi,<br />

vous devrez alors ut<strong>il</strong>iser l’USB. Ci-dessous, voici la<br />

carte de couverture 3G et Edge fournie par Amazon.<br />

Point négatif par contre, hormis quelques exceptions,<br />

cette vente internationa<strong>le</strong> n’est pas adaptée à l’international<br />

justement. En somme, si vous commandez<br />

<strong>le</strong> Kind<strong>le</strong>, vous n’aurez accès qu’au contenu quasi<br />

exclusivement anglophone de la plateforme d’Amazon.<br />

La commande passe d’a<strong>il</strong><strong>le</strong>urs par <strong>le</strong> site américain<br />

d’Amazon, et non ses déclinaisons française,<br />

anglaise, al<strong>le</strong>mande et japonaise.


page32-58 14/10/09 21:13 Page 46<br />

SOCIÉTÉ<br />

• LES DÉBOIRES À RÉPÉTITION DE L’ÉQUIPE NATIONALE DE FOOTBALL<br />

<strong>Ali</strong> <strong>Fassi</strong> <strong>Fihri</strong><br />

<strong>peut</strong>-<strong>il</strong> <strong>sauver</strong> <strong>le</strong> <strong>foot</strong>?<br />

Comment en sommes-nous<br />

arrivés à un stade où <strong>il</strong> n’est<br />

pas seu<strong>le</strong>ment question de<br />

contre-performances, mais de<br />

déliquescence aggravée, de<br />

décomposition avancée? À quel<br />

ma<strong>il</strong>lon de la chaîne de<br />

responsab<strong>il</strong>ité <strong>peut</strong>-on imputer<br />

<strong>le</strong> péché originel?<br />

46 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009<br />

Qu’arrive-t-<strong>il</strong> à notre <strong>foot</strong>ball? En<br />

cinq rencontres des phases éliminatoires<br />

pour l’Afrique, <strong>le</strong><br />

résultat tient en deux chiffres et<br />

une déduction; trois nuls, deux<br />

défaites et zéro victoire. Le <strong>Maroc</strong> est bon<br />

dernier de son groupe. Sans mépris<br />

aucun pour nos adversaires, perdre par<br />

deux fois contre <strong>le</strong> Gabon, un pays de 1,5<br />

m<strong>il</strong>lion d’habitants, <strong>il</strong> falait se pincer pour<br />

<strong>le</strong> croire.<br />

Trois à zéro, à 2 minutes de la fin, avant<br />

qu’on mette un petit but orphelin, extirpé<br />

du pied incertain de Taarabet. Et, comme<br />

un malheur n’arrive jamais seul, nous<br />

avons été jusqu’à aider ces diab<strong>le</strong>s de<br />

Gabonais, peu respectueux, en marquant<br />

contre notre camp, grâce à notre Mahdoufi<br />

national.<br />

Allons donc, cessons d’être sévères avec<br />

nous-mêmes. Disons que c’est plutôt<br />

notre altruisme infini qui s’est exprimé.<br />

Mieux vaut en rire. Avouez, tout de<br />

même, que notre régression est terrib<strong>le</strong>.


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Diffic<strong>il</strong>e d’imaginer une dégringolade<br />

plus vertigineuse. On touche <strong>le</strong> plancher.<br />

Le mondial 2010 en Afrique du Sud, <strong>le</strong><br />

premier du genre sur <strong>le</strong> sol africain, nous<br />

voulions l’organiser, nous ne serons<br />

même pas présents lors du tournoi final.<br />

Doub<strong>le</strong> défaite, un peu comme la doub<strong>le</strong><br />

peine. C’est la troisième fois que cela<br />

nous arrive, sans discontinuer. Notre dernière<br />

participation, à ce niveau, remonte<br />

à 1998, en France; après deux équipées<br />

mexicaines, en 1970 et en 1986, et une<br />

autre américaine en 1994.<br />

À aucun de ces rendez-vous planétaires<br />

du <strong>foot</strong> nous n’avons démérité, au point<br />

de crier, parfois, comme <strong>le</strong>s Romains de<br />

l’antiquité, “honneur à ces glorieux vaincus”.<br />

Nos déboires en cascade, dans <strong>le</strong><br />

<strong>foot</strong>; particulièrement, mais<br />

pas seu<strong>le</strong>ment; nous <strong>le</strong>s traînons<br />

comme une malédiction<br />

à répétition. À la longue, on<br />

finit par passer pour des<br />

“losers” invétérés. Comment en<br />

sommes-nous arrivés à un<br />

stade où <strong>il</strong> n’est pas seu<strong>le</strong>ment<br />

question de contre-performances, mais<br />

de déliquescence aggravée, de décomposition<br />

avancée ? Où se situe la fa<strong>il</strong><strong>le</strong>, <strong>le</strong><br />

fait déc<strong>le</strong>ncheur de ce processus qui nous<br />

tire inexorab<strong>le</strong>ment vers <strong>le</strong> bas? À quel<br />

ma<strong>il</strong>lon de la chaîne de responsab<strong>il</strong>ité<br />

<strong>peut</strong>-on imputer <strong>le</strong> péché originel? Les<br />

causes sont multip<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> résultat est <strong>le</strong><br />

même. Vo<strong>il</strong>à une réponse qui ressemb<strong>le</strong><br />

à une pirouette. Pas vraiment. Voyons<br />

voir.<br />

Combativité<br />

Le samedi 10 octobre 2009, au stade<br />

Omar Bongo, à Librev<strong>il</strong><strong>le</strong>, nos joueurs<br />

n’étaient plus que l’ombre d’eux-mêmes.<br />

Encore plus que dans <strong>le</strong>s matches précédents,<br />

<strong>il</strong>s donnaient l’impression d’être<br />

a<strong>il</strong><strong>le</strong>urs que sur l’aire de jeu. Ils ne<br />

jouaient pas à l’économie. Ils faisaient<br />

une sorte de grève du zè<strong>le</strong>, à la limite du<br />

refus de combativité.<br />

Et quand <strong>il</strong>s n’étaient pas figés, comme<br />

pour mieux observer <strong>le</strong>s attaquants adverses<br />

mettre <strong>le</strong> ballon dans nos f<strong>il</strong>ets, <strong>il</strong>s<br />

montaient à l’assaut sans la hargne de<br />

vaincre, donc sans conviction. Un specta-<br />

<strong>Ali</strong> <strong>Fassi</strong> <strong>Fihri</strong><br />

et Moncef<br />

Belkhayat. Deux<br />

managers pour<br />

sortir <strong>le</strong> <strong>foot</strong><br />

marocain du fond<br />

du puits.<br />

c<strong>le</strong> désolant, certes, mais surtout intrigant.<br />

Pourquoi nos joueurs n’ont-<strong>il</strong>s pas<br />

l’envie de jouer, encore moins <strong>le</strong> goût de<br />

la victoire, alors qu’<strong>il</strong>s sont payés pour<br />

cela? Sont-<strong>il</strong>s blasés?<br />

Entraîneur<br />

Apparemment, “oui”. N’ont-<strong>il</strong>s aucun respect<br />

pour <strong>le</strong> ma<strong>il</strong>lot national? Un peu. Ne<br />

sont-<strong>il</strong>s pas conscients de la frustration<br />

qu’<strong>il</strong>s provoquent dans <strong>le</strong> large public<br />

d’amateurs de ce sport? Pas beaucoup.<br />

Sont-<strong>il</strong>s à ce point blasés? Sûrement.<br />

Sont-<strong>il</strong>s arrogants et indisciplinés? Certainement.<br />

En fait, c’est tout cela à la fois.<br />

Que faut-<strong>il</strong> changer pour booster la cote,<br />

l’entraîneur; l’équipe; <strong>le</strong> staff fédéral et<br />

son président avec; ou, carrément, <strong>le</strong><br />

ministre de la Jeunesse et des Sports? À<br />

ceci près que seul <strong>le</strong> public pourrait<br />

échapper à la purge.<br />

Dans ce genre de situation, c’est toujours<br />

l’entraîneur qui saute en premier. Pourquoi<br />

déroger à la règ<strong>le</strong>? Voyez <strong>le</strong> tintamarre<br />

médiatique qui persécute <strong>le</strong><br />

sé<strong>le</strong>ctionneur français, Raymond Domenec,<br />

depuis des années. “Le minaret du<br />

<strong>foot</strong> est tombé, ont pend l’entraîneur”,<br />

haut et court. On en a sacrifié des coachs<br />

sur l’autel du sport roi.<br />

Sont-<strong>il</strong>s pas conscients de la<br />

frustration qu’<strong>il</strong>s provoquent chez<br />

<strong>le</strong> large public d’amateurs de ce<br />

sport? Pas beaucoup.<br />

À tort ou à raison. Baddou Zaki, usé par<br />

ses chama<strong>il</strong><strong>le</strong>ries avec <strong>le</strong>s joueurs. Roger<br />

Lemerre, à peine essayé, vite remercié.<br />

Hassan Moumen, un intérimaire au pied<br />

<strong>le</strong>vé, ne devrait pas faire exception. Au<br />

suivant. La peau du dernier entraîneur<br />

encore en fonction (j’allais<br />

dire encore en vie) ne vaut pas un<br />

N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 47


page32-58 14/10/09 21:14 Page 48<br />

SOCIÉTÉ<br />

dirham troué. Sentant sa fin prochaine, <strong>il</strong><br />

a tout mis sur <strong>le</strong> dos des joueurs. Très<br />

courageux. En général, <strong>le</strong>s entraîneurs<br />

dignes de ce nom assument et prennent<br />

tout sur eux. Pas Hassan Moumen, qui<br />

conse<strong>il</strong><strong>le</strong> de changer d’équipe, comme<br />

pour détourner <strong>le</strong>s regards de sa petite<br />

personne. Mais qui donc nous a infligé<br />

cette punition supplémentaire, tel<strong>le</strong> une<br />

cerise amère sur un gâteau défraîchi?<br />

Celui-là, si vous <strong>le</strong> croisez, n’hésitez pas à<br />

<strong>le</strong> livrer à la vindicte populaire.<br />

Locaux<br />

Si monsieur Moumen savait par<strong>le</strong>r à ses<br />

joueurs, deux d’entre eux, de la pointure<br />

de Youssef Haji et Jamal Allioui, n’auraient<br />

pas préféré l’anonymat des gradins<br />

de Librev<strong>il</strong><strong>le</strong> à l’exposition du banc de touche,<br />

pour suivre la rencontre.<br />

Du jamais vu. On change bien une<br />

équipe qui perd. Soit. Sauf que cette<br />

équipe-là est constituée des me<strong>il</strong><strong>le</strong>urs éléments<br />

du moment.<br />

Des joueurs qui évoluer, pour la plupart,<br />

dans de grands clubs européens, avec un<br />

réel succès pour quelques uns. Ce sont à<br />

l’évidence des professionnels grassement<br />

rétribués pour <strong>le</strong>ur rendement. Va<strong>le</strong>ur<br />

aujourd’hui, on ne fait mieux en matière<br />

de <strong>foot</strong>bal<strong>le</strong>urs marocains fraîchement<br />

expatriés ou produits de la dernière génération<br />

de l’émigration. Pour <strong>le</strong>s remplacer<br />

en bloc, seu<strong>le</strong> reste la solution des locaux.<br />

La bel<strong>le</strong> affaire. On frémit rien qu’à l’éventualité<br />

théorique de cette alternative. Ce<br />

En général, <strong>le</strong>s<br />

entraîneurs<br />

dignes de ce<br />

nom assument et<br />

prennent tout<br />

sur eux.<br />

Hassan Moumen, un intérimaire au pied <strong>le</strong>vé, ne devrait pas faire exception.<br />

48 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009<br />

n’est pas une volonté délibérée de dépréciation<br />

du <strong>foot</strong> national. C’est plutôt <strong>le</strong><br />

fait que l’on doit se faire vio<strong>le</strong>nce pour<br />

ne pas zapper un match de notre championnat.<br />

De quoi déprimer <strong>le</strong>s accros <strong>le</strong>s plus<br />

chauvins. Si cette hypothèse est retenue,<br />

<strong>il</strong> faudra, donc, profondément améliorer<br />

<strong>le</strong> championnat national, avant de faire<br />

appel à ceux qui y jouent. Une bel<strong>le</strong> perspective<br />

qui n’est pas pour demain.<br />

Même s’<strong>il</strong> faut s’y atte<strong>le</strong>r dès maintenant<br />

pour espérer disposer, à terme, d’une formation<br />

“mixte” où cohabiteraient, en<br />

bonne intelligence de jeu, <strong>le</strong>s <strong>Maroc</strong>ains<br />

de la diaspora <strong>foot</strong>ballistique et <strong>le</strong>s locaux<br />

qui, soit dit entre nous, ne rêvent qu’à<br />

partir. Comment retenir ces derniers<br />

pour que <strong>le</strong> championnat national<br />

reprenne des cou<strong>le</strong>urs et soit, enfin,<br />

attractif ?<br />

Professionnalisme<br />

Le nouveau président de la fédération de<br />

<strong>foot</strong>ball, <strong>Ali</strong> <strong>Fassi</strong> <strong>Fihri</strong>, a son idée sur <strong>le</strong><br />

sujet. L’instauration progressive d’un professionnalisme<br />

structurant. Et <strong>le</strong> plus vite<br />

serait <strong>le</strong> mieux. Cette idée-là, M. <strong>Fassi</strong><br />

<strong>Fihri</strong> ne l’a pas trouvée tout seul. El<strong>le</strong><br />

traîne depuis longtemps dans <strong>le</strong>s têtes et<br />

dans <strong>le</strong>s tiroirs. El<strong>le</strong> est brandie et remise<br />

au goût du jour, chaque fois que <strong>le</strong> ballon<br />

rond nous fait une crise aiguë. Il faut<br />

espérer que ce coup-là sera <strong>le</strong> bon et <strong>le</strong><br />

vrai. À la condition que M. <strong>Fassi</strong> <strong>Fihri</strong><br />

s’en tienne à son rô<strong>le</strong> de manager, essentiel<strong>le</strong>ment<br />

financier, loin des prédictions<br />

à l’emporte-pièce, du genre «nous allons<br />

nous qualifier pour l’Afrique du Sud», à<br />

deux semaines de <strong>Maroc</strong>-Gabon.<br />

Le président <strong>Fihri</strong> a raté une occasion de<br />

s’abstenir. Prudent, <strong>le</strong> ministre de tutel<strong>le</strong>,<br />

Moncef Belkhayat, s’est gradé de cet excès<br />

d’optimisme débridé. Il a été jusqu’à prévoir<br />

<strong>le</strong> contraire, «nous n’irons pas en<br />

Afrique du Sud». <strong>Fassi</strong> <strong>Fihri</strong> et Belkhayat,<br />

deux f<strong>le</strong>urons du management pour <strong>le</strong><br />

prix d’un, devraient pouvoir sortir notre<br />

<strong>foot</strong> du puits. Sinon, <strong>il</strong> faudra se résigner<br />

à l’idée qu’<strong>il</strong> y a, malgré tout, une vie<br />

après <strong>le</strong> <strong>foot</strong>.<br />

Abdellatif Mansour


page32-58 14/10/09 21:14 Page 49<br />

•2 ÈME SALON DU CHAVAL À EL JADIDA, DU 21 AU 26 OCTOBRE<br />

Une tradition équine<br />

à préserver<br />

La deuxième édition du salon<br />

du cheval se tient du 21 au 26<br />

octobre 2009 à l’hippodrome<br />

de la Princesse Lalla Malika, à<br />

El Jadida. Une édition placée<br />

sous <strong>le</strong> Haut patronage de SM<br />

<strong>le</strong> Roi Mohammed VI.<br />

Se positionnant sur l’échiquier des manifestations<br />

nationa<strong>le</strong>s porteuses d’image<br />

pour <strong>le</strong> pays, <strong>le</strong> salon du cheval d’El Jadida a<br />

été lancé en 2008, sous <strong>le</strong> Haut Patronage de<br />

Sa Majesté <strong>le</strong> Roi Mohammed VI et par sa<br />

présence effective. Organisé par l’Association<br />

du salon du cheval, dont <strong>le</strong> président<br />

est Son Altesse <strong>le</strong> Prince Moulay Abdallah<br />

Alaoui, <strong>le</strong> salon est placé sous la tutel<strong>le</strong> du<br />

ministère de l’Agriculture. C’est pour valoriser<br />

<strong>le</strong> patrimoine et <strong>le</strong>s traditions équestres<br />

du Royaume que cet événement a vu <strong>le</strong> jour.<br />

Il s’est assigné comme mission de positionner<br />

<strong>le</strong> <strong>Maroc</strong> parmi <strong>le</strong>s grandes nations du<br />

cheval. La deuxième édition de ce salon se<br />

tiendra du 21 au 26 octobre à l’hippodrome<br />

de la Princesse Lalla Malika d’El Jadida, une<br />

v<strong>il</strong><strong>le</strong> qui capitalise sur d’importantes richesses<br />

historiques et culturel<strong>le</strong>s, dont un précieux<br />

patrimoine équin.<br />

Dédié entièrement au culte du cheval, l’événement<br />

arbore une programmation holistique<br />

capab<strong>le</strong> de rassemb<strong>le</strong>r, d’activer et de<br />

fédérer l’ensemb<strong>le</strong> de la f<strong>il</strong>ière équine, mais<br />

aussi d’intéresser <strong>le</strong> grand public. En effet, <strong>il</strong><br />

représente un moment original autour de<br />

la thématique historique, sportive et de compétition,<br />

mais aussi une véritab<strong>le</strong> vitrine pour<br />

<strong>le</strong>s produits et services liés au secteur équestre.<br />

De par sa programmation qui rassemb<strong>le</strong><br />

côte à côte des shows équestres de renommée<br />

internationa<strong>le</strong>, <strong>le</strong> folklore local et des<br />

compétitions sportives, <strong>le</strong> salon du cheval a<br />

pu imposer son propre cachet, et ce, dès la<br />

première édition.<br />

En effet, <strong>le</strong> nombre de visiteurs a dépassé<br />

Aziz Akhannouch (au m<strong>il</strong>ieu) lors de l’annonce du programme de la 2ème édition du Salon.<br />

110.000 personnes: un record pour une première<br />

expérience. Pour cette deuxième édition,<br />

<strong>le</strong>s organisateurs se sont fixé comme<br />

objectif de faire de ce salon une vitrine nationa<strong>le</strong><br />

et internationa<strong>le</strong> du patrimoine équestre<br />

du Royaume.<br />

Carrousel<br />

En matière de programmation, <strong>le</strong> salon du<br />

cheval d’El Jadida 2009 <strong>peut</strong> se targuer d’être<br />

au diapason des dernières tendances et<br />

actualités équestres internationa<strong>le</strong>s. Spectac<strong>le</strong>s<br />

nationaux comme <strong>le</strong> Carrousel de la<br />

Garde roya<strong>le</strong> et la tbourida, ou encore shows<br />

internationaux, championnats d’é<strong>le</strong>vage et<br />

de modè<strong>le</strong>s et allures, tournois de polo, ate-<br />

En 2008, <strong>le</strong><br />

nombre de<br />

visiteurs a dépassé<br />

<strong>le</strong>s 110.000.<br />

SOCIÉTÉ<br />

liers et championnat de marécha<strong>le</strong>rie, expositions,<br />

conférences culturel<strong>le</strong>s et scientifiques.<br />

Bref, toutes <strong>le</strong>s facettes de l’é<strong>le</strong>vage de<br />

l’ut<strong>il</strong>isation du cheval seront présentées pendant<br />

six jours sous différents formats. Du<br />

côté des professionnels, selliers, maréchaux<br />

ferrants, artistes de la tbourida, peintres, entreprises<br />

spécialisées, ….Tous contribueront au<br />

succès de cette deuxième édition. De même<br />

que l’ouverture à l’international verra la participation<br />

de nombreux pays arabes et européens.<br />

Le salon du cheval proposera cette année différents<br />

espaces, chacun abordant un<br />

domaine précis, <strong>le</strong> tout dans un concept<br />

architectural unique inspiré du monde du<br />

cheval avec boxes, podiums, paddocks, obstac<strong>le</strong>s.<br />

Par a<strong>il</strong><strong>le</strong>urs, la superficie couverte du<br />

salon s’est agrandie pour atteindre <strong>le</strong>s<br />

20.000 m 2 . Tablant sur plus de 150.000 visiteurs,<br />

<strong>le</strong> Salon accue<strong>il</strong><strong>le</strong>ra 72 exposants entre<br />

institutionnels, privés et internationaux.<br />

Le nombre de chevaux participant dépasse,<br />

quant à lui, 600, entre chevaux tbourida, participants<br />

aux championnats, aux spectac<strong>le</strong>s et<br />

aux compétitions. A.A<br />

N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 49<br />

© Ph.DR


50-51 14/10/09 20:36 Page 50<br />

SOCIÉTÉ<br />

•RECRUDESCENCE DE LA CRIMINALITÉ À SALÉ<br />

Les habitants crient <strong>le</strong>ur désarroi<br />

Corollaire d’une croissance démographique sans précédent, Salé endure une montée inquiétante de<br />

la criminalité. La modicité du coût de la vie, la proximité de Rabat et l’émergence de nouveaux<br />

quartiers périphériques et industriels expliquent en partie ce fléau.<br />

façon peu reluisante, Salé<br />

est exposée, ces derniers temps,<br />

D’une<br />

aux feux de la rampe. Dans un<br />

contexte de recrudescence généralisée de<br />

la criminalité, cette cité m<strong>il</strong>lénaire figure<br />

parmi <strong>le</strong>s v<strong>il</strong><strong>le</strong>s marocaines <strong>le</strong>s plus<br />

citées au même titre que Kénitra, Fès et<br />

Casablanca, notamment. Comment<br />

expliquer <strong>le</strong> profond malaise qui ronge la<br />

50 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009<br />

deuxième v<strong>il</strong><strong>le</strong> marocaine en terme de<br />

population et qui a connu depuis une<br />

trentaine d’années une explosion démographique<br />

fulgurante? Avant d’apporter<br />

un éclairage sur <strong>le</strong>s raisons de l’insécurité,<br />

<strong>le</strong> fait que Salé soit la seconde v<strong>il</strong><strong>le</strong><br />

du pays la plus peuplée, constitue un<br />

déta<strong>il</strong> qui en étonne plus d’un.<br />

C’est que la cité du saint marabout Sidi<br />

Benaacher a connu une croissance<br />

démographique tout en laideur depuis<br />

la fin des années 1970, décennie au<br />

terme de laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> gros des fam<strong>il</strong><strong>le</strong>s<br />

slaouies ont quitté la médina et ses<br />

mura<strong>il</strong><strong>le</strong>s, soit vers <strong>le</strong>s nouveaux quartiers<br />

résidentiels comme Rmel, Bettana,<br />

et plus tard, Hay Salam. Soit vers la capita<strong>le</strong><br />

et Casablanca où une importante<br />

diaspora s’est constituée. Diaspora qui<br />

ne s’est jamais coupé <strong>le</strong>s cheveux en quatre<br />

pour planifier l’avenir de cette v<strong>il</strong><strong>le</strong><br />

chargée d’histoire.<br />

Au moment même où <strong>le</strong>s Slaouis dits<br />

de souche ont jeté <strong>le</strong>ur dévolu sur la capita<strong>le</strong><br />

en abandonnant Ras Chajra, Jarda,<br />

Bab Maalqa ou Bab Lakhmis, un contingent<br />

impressionnant de nouveaux arrivants<br />

d’un peu partout se sont installés<br />

dans la v<strong>il</strong><strong>le</strong> et ses environs. Depuis, <strong>le</strong><br />

nouveau Salé a connu l’émergence de<br />

quartiers mal famés. A commencer par<br />

El Karia, véritab<strong>le</strong> v<strong>il</strong><strong>le</strong> dans la v<strong>il</strong><strong>le</strong> et qui<br />

était considérée jusqu’à récemment<br />

parmi <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s plaques tournantes<br />

du trafic de drogue en Afrique.<br />

Départ<br />

On raconte que <strong>le</strong>s barons ayant pignon<br />

sur rue menaient une vie de pachas à<br />

l’intérieur même de <strong>le</strong>urs centres de<br />

détention quand <strong>il</strong> <strong>le</strong>ur arrivait d’être mis<br />

en état d’arrestation. D’une laideur<br />

repoussante sur <strong>le</strong> plan architectural, El<br />

Karia s’est vite convertie en un repaire<br />

de coupe-gorges où la justice s’effectuait<br />

à la Bronx, c’est-à-dire en dehors des<br />

interventions policières. Pour <strong>le</strong>s jeunes<br />

f<strong>il</strong><strong>le</strong>s, obligées de rentrer au-delà de 19h<br />

à cause de l’horaire ingrat des usines, <strong>le</strong><br />

viol était à un certain moment devenu<br />

trop banal pour faire manchette.<br />

Parallè<strong>le</strong>ment, d’autres quartiers dont la


50-51 14/10/09 20:36 Page 51<br />

seu<strong>le</strong> dénomination vaudrait bien qu’on<br />

<strong>le</strong>s quitte sans regret, comme Kharrouba,<br />

Souk el Kalb et d’autres bidonv<strong>il</strong><strong>le</strong>s mal<br />

famés sis route de Bouknadel sont venus<br />

par la suite ajouter <strong>le</strong>ur laideur à cel<strong>le</strong> déjà<br />

existante. Comment expliquer un tel “succès”,<br />

qui a contribué à hisser la v<strong>il</strong><strong>le</strong> de<br />

l’Amiral Ben Aïcha au deuxième rang des<br />

cités <strong>le</strong>s plus peuplées du <strong>Maroc</strong>? D’abord<br />

et avant tout, la modicité du loyer dans<br />

ces quartiers. Prix souvent sans aucune<br />

mesure avec ceux de Rabat, ce qui a<br />

constitué une véritab<strong>le</strong> tentation pour<br />

bien du monde. S’offrir la capita<strong>le</strong> à si<br />

peu de frais, quel<strong>le</strong> aubaine! D’autant plus<br />

que c’est <strong>le</strong> coût de la vie dans son ensemb<strong>le</strong><br />

qui y est abordab<strong>le</strong> et pas seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong><br />

loyer. Les grands taxis, qui ne désemplissent<br />

jamais, effectuent <strong>le</strong> trajet entre <strong>le</strong>s<br />

deux rives du Bouregreg à quatre ou cinq<br />

dirhams. Scénario idoine pour un<br />

modeste fonctionnaire, même si <strong>le</strong>s<br />

emboute<strong>il</strong>lages au niveau des deux ponts<br />

existants peuvent être cauchemardesques.<br />

Exode<br />

Dans ces conditions, <strong>il</strong> y a trop de tentations<br />

pour <strong>le</strong>s malfrats qui peuvent provenir<br />

de n’importe quel<strong>le</strong> région du <strong>Maroc</strong>,<br />

des Shoul aux Zaërs, en passant par <strong>le</strong><br />

Gharb ou même <strong>le</strong> Rif. De toute façon, la<br />

criminalité n’a pas de nationalité, même<br />

si la misère est en tout temps mauvaise<br />

conse<strong>il</strong>lère.<br />

Pour cerner un peu ce fléau qui s’abat<br />

sur Salé, nous avons interrogé un officier<br />

de police, lui-même originaire de cette<br />

v<strong>il</strong><strong>le</strong>. D’emblée, nous avons ressenti chez<br />

lui un profond malaise du fait que l’institution<br />

qu’<strong>il</strong> représente soit montrée du<br />

doigt, et tient à corriger certaines impressions<br />

bien ancrées dans <strong>le</strong>s esprits: «Il est<br />

trop injuste de constater que notre trava<strong>il</strong><br />

soit si peu reconnu. Vous devez savoir que la<br />

mission d’un agent de police consiste à déférer<br />

devant la justice <strong>le</strong>s individus pris en flagrant<br />

délit ou dénoncés par la population.<br />

Quel<strong>le</strong> marge de manœuvre nous reste-t-<strong>il</strong><br />

lorsque certains juges nous ordonnent purement<br />

et simp<strong>le</strong>ment de nous mê<strong>le</strong>r de nos<br />

oignons et de ne pas faire de zè<strong>le</strong>?».<br />

Notre interlocuteur se réfère indirectement<br />

aux instructions transmises à cer-<br />

L’intervention des forces de sécurité mettra-t-el<strong>le</strong> fin à l’inscurité ?<br />

tains juges eux-mêmes de ne pas encombrer<br />

la population carcéra<strong>le</strong> existante. Et<br />

l’officier d’ajouter: «Parfois, l’échange entre<br />

juge et policier <strong>peut</strong> tourner ainsi: Vous avez<br />

une preuve tangib<strong>le</strong> contre ce type? Vous<br />

avez dit non? Pourquoi alors me faire perdre<br />

mon temps? Relâchez-<strong>le</strong>!».<br />

Approches<br />

Dans ces conditions, biens des criminels<br />

de la pire espèce se sentent pousser des<br />

a<strong>il</strong>es puisque même à supposer que l’accusé<br />

soit effectivement jugé, <strong>il</strong> purgeait<br />

généra<strong>le</strong>ment des peines disproportionnées<br />

par rapport à la nature de ses crimes.<br />

Le climat de ras-<strong>le</strong>-bol général qui s’est<br />

emparé ces derniers temps de l’opinion<br />

publique suite à la remontée de l’insécurité<br />

<strong>peut</strong>-<strong>il</strong> inciter à de plus lourdes peines<br />

et à davantage de patrou<strong>il</strong><strong>le</strong>s et de vig<strong>il</strong>ance?<br />

C’est ce que <strong>le</strong>s citoyens espèrent.<br />

Dans ces conditions, biens des<br />

criminels de la pire espèce se<br />

sentent pousser des a<strong>il</strong>es…<br />

Ils demandent aussi à ce que certaines<br />

ONG ne fassent pas de la question de la<br />

criminalité un fonds de commerce. Des<br />

slogans ont été scandés dans ce sens<br />

dans certaines v<strong>il</strong><strong>le</strong>s où l’on a condamné<br />

notamment “l’approche socia<strong>le</strong> et<br />

humaine” réclamée par une partie de la<br />

société civ<strong>il</strong>e vis-à-vis d’un fléau qui terrorise<br />

la population. Il est même curieux<br />

de constater que des citoyens s’organisent<br />

pour exiger exactement l’approche<br />

contraire au nom du droit à la sécurité.<br />

Ismaïl Harakat<br />

N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 25


page32-58 14/10/09 21:14 Page 38<br />

SOCIÉTÉ<br />

•ENTRETIEN AVEC MOHAMED HASSAR, DIRECTEUR DE L’INSTITUT PASTEUR DE CASABLANCA<br />

“La quantité de vaccins introduits<br />

au <strong>Maroc</strong> est ridicu<strong>le</strong>ment basse”<br />

Docteur Mohamed Hassar<br />

déplore que <strong>le</strong>s <strong>Maroc</strong>ains<br />

n’aient pas encore pris<br />

conscience de l’importance<br />

du vaccin contre la grippe<br />

saisonnière.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong>: La<br />

campagne de vaccination contre la<br />

grippe saisonnière vient de démarrer,<br />

<strong>il</strong> y a quelques jours. Qu’avez-vous<br />

prévu pour cette année ?<br />

Mohamed Hassar: Effectivement,<br />

comme chaque année, et à pare<strong>il</strong><strong>le</strong> époque,<br />

l’Institut Pasteur lance une campagne<br />

de sensib<strong>il</strong>isation aux bienfaits de<br />

la vaccination contre la grippe saisonnière.<br />

La campagne actuel<strong>le</strong>, qui<br />

s’étend de septembre 2009 à février<br />

2010, prend des reliefs spéciaux en raison<br />

de la grippe pandémique A H1N1.<br />

En effet, <strong>le</strong> fait d’avoir la possib<strong>il</strong>ité de<br />

deux virus qui circu<strong>le</strong>nt rend cette campagne<br />

particulièrement intéressante.<br />

Y a-t-<strong>il</strong> un lien entre <strong>le</strong> vaccin contre la<br />

grippe saisonnière et celui contre la<br />

grippe porcine ?<br />

Mohamed Hassar: Aucun. Ce qu’<strong>il</strong> faut<br />

savoir, c’est que <strong>le</strong>s vaccins contre la<br />

grippe saisonnière ne protègent que<br />

contre cel<strong>le</strong>-ci et pas contre la grippe<br />

H1N1. Donc, <strong>il</strong> va falloir faire <strong>le</strong>s deux<br />

vaccins pour se protéger contre <strong>le</strong>s deux<br />

virus. Pour <strong>le</strong> moment, l’Institut Pasteur<br />

se concentre uniquement sur <strong>le</strong> vaccin<br />

contre la grippe saisonnière. Quant au<br />

vaccin contre la grippe porcine, <strong>il</strong> relève<br />

de la compétence du ministère de la<br />

Santé, qui centralise cette vaccination<br />

comme dans tous <strong>le</strong>s pays du monde.<br />

Les doses de vaccin contre la grippe<br />

saisonnière disponib<strong>le</strong>s au <strong>Maroc</strong> sontel<strong>le</strong>s<br />

suffisantes ?<br />

52 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009<br />

Mohamed Hassar: La quantité de vaccins<br />

introduits au <strong>Maroc</strong> est ridicu<strong>le</strong>ment<br />

basse. Force est de constater qu’on n’a<br />

pas encore pris conscience de la nécessité<br />

de la vaccination contre la grippe saisonnière.<br />

Les 550.000 doses dont <strong>Maroc</strong> dispose<br />

seraient déjà tota<strong>le</strong>ment épuisées.<br />

70.000 autres doses devraient être livrées<br />

à notre pays par un autre laboratoire<br />

pharmaceutique.<br />

Croyez-vous que cette quantité de<br />

vaccins va satisfaire la demande<br />

nationa<strong>le</strong> ?<br />

Mohamed Hassar: Il est certain que cette<br />

quantité est très insuffisante pour satisfaire<br />

tous <strong>le</strong>s besoins exprimés. Mais <strong>il</strong><br />

ne faut pas paniquer. Les sujets à risques<br />

et ceux qui ont l’habitude de se faire vacciner<br />

sont compris dans <strong>le</strong>s 550.000<br />

doses. Maintenant, s’<strong>il</strong> y a de nouvel<strong>le</strong>s<br />

personnes qui souhaitent se faire vacciner,<br />

<strong>il</strong> faut faire une nouvel<strong>le</strong> commande<br />

© Ph.DR<br />

de vaccins. Aussi, une personne qui ne<br />

présente pas de facteurs de risques<br />

majeurs et dont l’âge est inférieur à 65<br />

ans n’a pas tota<strong>le</strong>ment à s’inquiéter.<br />

Car, même si el<strong>le</strong> est atteinte de grippe<br />

saisonnière, el<strong>le</strong> <strong>peut</strong> récupérer en<br />

deux ou trois jours, grâce à la prise de<br />

médicaments à base de paracétamol.<br />

Quel<strong>le</strong>s sont justement ces personnes<br />

qui présentent des facteurs de<br />

risques?<br />

Mohamed Hassar: Ce sont cel<strong>le</strong>s qui<br />

sont atteints de maladies cardiovasculaires<br />

et réna<strong>le</strong>s, mais aussi <strong>le</strong>s diabétiques<br />

dont <strong>le</strong> diabète est jugé<br />

déséqu<strong>il</strong>ibré. Ces gens-là, s’<strong>il</strong>s ne sont<br />

pas vaccinés, peuvent avoir des complications<br />

graves au cas où <strong>il</strong>s sont frappés<br />

par la grippe saisonnière. Mais,<br />

Dieu merci, depuis l’introduction de la<br />

vaccination au <strong>Maroc</strong>, <strong>le</strong> taux de mortalité<br />

parmi ces personnes à risques a fortement<br />

chuté.<br />

Pourquoi d’après vous la quantité de<br />

vaccins importés par <strong>le</strong> <strong>Maroc</strong> est-<strong>il</strong> très<br />

faib<strong>le</strong> ?<br />

Mohamed Hassar: Il faut dire que c’est la<br />

responsab<strong>il</strong>ité de tous, y compris <strong>le</strong><br />

citoyen marocain. Celui-ci n’a pas encore<br />

intégré dans son esprit la nécessité de<br />

cette vaccination. Certains croient même<br />

qu’el<strong>le</strong> provoque <strong>le</strong> rhume. Or, tout <strong>le</strong><br />

monde sait que <strong>le</strong> vaccin contre la grippe<br />

saisonnière ne protège pas contre <strong>le</strong><br />

rhume car ce n’est pas <strong>le</strong> même virus.<br />

Par contre, je loue ici <strong>le</strong>s efforts entrepris<br />

par certaines mutuel<strong>le</strong>s qui ont rendu<br />

possib<strong>le</strong> <strong>le</strong> remboursement du prix du<br />

vaccin qui ne coûte que 75 dirhams.<br />

Propos recue<strong>il</strong>lis par<br />

A.Amourag


page32-58 14/10/09 21:14 Page 53<br />

• UN NOUVEAU TRAITEMENT POUR LA POLYARTHRITE RHUMATOÏDE<br />

De l’espoir pour <strong>le</strong>s malades<br />

de polyarthrite rhumatoïde<br />

Le projet ESPOIR permettra de<br />

déterminer la prédisposition<br />

des <strong>Maroc</strong>ains à contracter la<br />

polyarthrite rhumatisma<strong>le</strong> et<br />

de diagnostiquer <strong>le</strong>s éléments<br />

déc<strong>le</strong>ncheurs.<br />

La polyarthrite rhumatisma<strong>le</strong> est une maladie<br />

insidieuse qui affecte <strong>le</strong>s articulations<br />

de manière progressive et irréversib<strong>le</strong> car <strong>il</strong><br />

n’existe pas de moyen de prévenir ou de stopper<br />

la maladie, seu<strong>le</strong>ment des traitements<br />

pour la ra<strong>le</strong>ntir. El<strong>le</strong> se manifeste par des articulations<br />

douloureuses et enraidies, surtout<br />

<strong>le</strong> matin au réve<strong>il</strong>. Peu à peu des déformations<br />

apparaissent qui aboutissent à l’ankylose.<br />

Si la polyarthrite rhumatisma<strong>le</strong> n’est pas<br />

diagnostiquée de manière précoce, el<strong>le</strong> attaquera<br />

<strong>le</strong>s os du patient en <strong>le</strong>s grignotant peu<br />

à peu, jusqu’à la tota<strong>le</strong> destruction.<br />

Mais cette maladie ne s’arrête pas aux os.<br />

L’état général du malade se dégrade, <strong>il</strong> souffre<br />

d’anémie et de fatigue, la maladie s’attaque<br />

à ses reins, à ses yeux… Plus grave encore,<br />

cette maladie augmente <strong>le</strong>s risques cardiovasculaires<br />

en provoquant un épaississement<br />

des artères carotides, ce qui augmente <strong>le</strong> risque<br />

d’infarctus du myocarde.<br />

La polyarthrite rhumatisma<strong>le</strong> apparaît 10 ans<br />

plus tôt chez <strong>le</strong>s patients marocains (35 à 45<br />

ans) et diminue de 10 ans <strong>le</strong>ur espérance de<br />

vie. Selon <strong>le</strong>s estimations, cette maladie atteint<br />

0,5 à 1% de la population marocaine.<br />

Inflammation<br />

Un nouveau traitement contre cette maladie<br />

sera mis sur <strong>le</strong> marché marocain en 2010: <strong>le</strong><br />

toc<strong>il</strong>izumab. Ce dernier né des biothérapies<br />

inhibe la progression de la destruction des<br />

articulations et minimise l’inflammation,<br />

améliorant ainsi <strong>le</strong>s capacités physiques des<br />

patients atteints de polyarthrite. Le nouveau<br />

produit est aussi moins cher que <strong>le</strong>s frais de<br />

soins engendrés par <strong>le</strong>s traitements palliatifs<br />

en usage au <strong>Maroc</strong>. Malheureusement,<br />

une prise en charge de 70% des soins n’est<br />

pas suffisante et la majorité des patients<br />

marocains n’ont pas <strong>le</strong>s moyens de payer<br />

<strong>le</strong>s 30% restants ni d’avancer la totalité des<br />

frais en attendant <strong>le</strong> remboursement. Ils sont<br />

donc contraints de renoncer aux traitements<br />

et à attendre inévitab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> handicap et<br />

ses conséquences désastreuses.<br />

Lors d’une conférence du 12 octobre 2009,<br />

journée mondia<strong>le</strong> de l’arthrite, <strong>le</strong> Professeur<br />

Najia Hajjaj-Hassouni a exposé <strong>le</strong> projet<br />

ESPOIR (Étude et Suivi des Polyarthrites<br />

Indifférenciées Récentes), qui permettra de<br />

SOCIÉTÉ<br />

déterminer <strong>le</strong>s prédisposition ethniques et<br />

génétiques des <strong>Maroc</strong>ains à contracter cette<br />

maladie et d’iso<strong>le</strong>r et de diagnostiquer <strong>le</strong>s<br />

éléments déc<strong>le</strong>ncheurs environnementaux.<br />

Le principal objectif de ces recherches est<br />

l’amélioration de la qualité de vie des malades<br />

et la prévention du handicap.<br />

Le projet veut inciter à la généralisation à<br />

tous <strong>le</strong>s patients du traitement de fond de la<br />

maladie, sa détection et sa prévention. Il permettra<br />

d’en réduire <strong>le</strong> coût de prise en charge<br />

car plus <strong>le</strong> diagnostic est précoce et <strong>le</strong> traitement<br />

adapté plus <strong>le</strong> coût de la prise en charge<br />

est réduit.<br />

Dalal Saddiqi<br />

Le projet veut inciter à la<br />

généralisation à tous <strong>le</strong>s patients du<br />

traitement de fond.<br />

N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 53<br />

© Ph.DR


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© Ph.DR<br />

INTERVIEW<br />

•OMAR SADDIQI, CO-AUTEUR DE ÉVOLUTION CONTINENTALE, LA GÉOLOGIE DU MAROC<br />

“Le <strong>Maroc</strong>, une aventure<br />

géologique de 3 m<strong>il</strong>liards d’années”<br />

A l’occasion de la parution de l’ouvrage de synthèse sur<br />

la géologie marocaine, Continental Evolution: The<br />

Geology Of Morocco, <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> a<br />

rencontré <strong>le</strong> Professeur Omar Saddiqi, Docteur en<br />

Géologie, Vice-Doyen à la faculté des sciences Aïn Chock<br />

de l’Université Hassan II à Casablanca et co-auteur de cet<br />

ouvrage.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> : Professeur, qu’estce<br />

qui explique l’intérêt à international pour la<br />

géologie du <strong>Maroc</strong>?<br />

Pr. Omar Saddiqi: Notre pays est <strong>le</strong> théâtre d’une<br />

très longue aventure géologique et biologique de<br />

plus de 3 m<strong>il</strong>liards d’années et tout à fait fascinante.<br />

Le <strong>Maroc</strong> est surtout un point trip<strong>le</strong>, localisé<br />

à la jonction de trois domaines géologiques<br />

majeurs: un continent, l’Afrique; un océan, l’Atlantique;<br />

et une zone de collision de deux plaques tectoniques<br />

africaine et européenne. Il en résulte une<br />

topographie accentuée, un large spectre de terrains<br />

géologiques et des structures tectoniques très diverses.<br />

Des minéraux et des foss<strong>il</strong>es venant du <strong>Maroc</strong><br />

sont exposés dans presque tous <strong>le</strong>s musées du<br />

monde.<br />

Enfin, l’un des atouts du Royaume réside dans la<br />

richesse de son sous-sol. Les ressources naturel<strong>le</strong>s<br />

extraites tiennent une part importante dans la<br />

balance économique du pays comme <strong>le</strong>s phosphates,<br />

l’argent, <strong>le</strong> plomb et <strong>le</strong> zinc. En ce moment, la<br />

recherche de gisements de pétro<strong>le</strong> ou de gaz,<br />

notamment en mer, est très active.<br />

Quel<strong>le</strong> est la dynamique actuel<strong>le</strong> de la géologie<br />

dans au <strong>Maroc</strong>?<br />

Pr. Omar Saddiqi: Une réel<strong>le</strong> dynamique est amorcée<br />

et plusieurs actions sont menées aussi bien<br />

par <strong>le</strong>s institutions publiques que privées. Le ministère<br />

de tutel<strong>le</strong> coordonne <strong>le</strong> Plan national de Cartographie<br />

Géologique avec la participation de<br />

géologues nationaux, notamment universitaires,<br />

et d’organismes internationaux. L’Office national<br />

des Hydrocarbures et des Mines mène une activité<br />

importante dans la recherche pétrolière et<br />

minière.<br />

L’OCP et Managem déploient un effort considérab<strong>le</strong><br />

d’exploration et d’exploitation mais aussi de<br />

valorisation d’une grande partie de nos ressources<br />

naturel<strong>le</strong>s. Les universités, à travers <strong>le</strong>urs départements<br />

de géologie, assurent des formations dont <strong>le</strong><br />

caractère professionnel ne cesse de se développer<br />

afin de pourvoir <strong>le</strong> secteur en ressources humaines


page32-58 14/10/09 21:14 Page 51<br />

compétentes. Enfin, je ne peux rater cette occasion<br />

pour louer <strong>le</strong>s efforts de l’Association marocaine des<br />

Sciences de la Terre, qui s’active pour <strong>le</strong> développement<br />

et la promotion de la géologie dans notre pays.<br />

Pourquoi l’édition d’un ouvrage synthétique de la<br />

géologie marocaine en ce moment précis ?<br />

Pr. Omar Saddiqi: Durant ces dernières décennies,<br />

l’étude de la géologie du <strong>Maroc</strong> à l’aide des concepts et<br />

méthodes actuel<strong>le</strong>s des sciences de la Terre tel<strong>le</strong>s que<br />

la tectonique des plaques, la tomographie sismique, la<br />

géochimie des traces, <strong>le</strong>s datations isotopiques, <strong>le</strong>s<br />

nannofoss<strong>il</strong>es... a fait d’immenses progrès. Une carte<br />

géologique au 1.000.000 ème a été publiée, un Plan<br />

national de Cartographie géologique a été lancé, de<br />

nombreux travaux ont été publiés par deux générations<br />

de géologues marocains, formés d’abord à l’étranger,<br />

puis dans <strong>le</strong>s universités marocaines.<br />

Il faut savoir que c’est mon collègue et co-auteur,<br />

André Michard, qui a publié <strong>le</strong> précédent ouvrage,<br />

référence de base, sur la géologie du <strong>Maroc</strong>, en 1976.<br />

C’est pourquoi un nouvel ouvrage de synthèse devenait,<br />

en ce début de XXI ème sièc<strong>le</strong>, une nécessité.<br />

Pourquoi un livre sur la géologie du <strong>Maroc</strong>, signé par<br />

des auteurs français et marocains et publié en<br />

anglais, par un éditeur al<strong>le</strong>mand ?<br />

Pr. Omar Saddiqi: Le choix de l’anglais, ut<strong>il</strong>isé par <strong>le</strong>s<br />

m<strong>il</strong>ieux scientifiques du monde entier (géologues<br />

industriels, miniers ou pétroliers, consultants, universitaires)<br />

et de l’éditeur, Springer Verlag, un des premiers<br />

éditeurs scientifiques mondiaux, garantira une<br />

diffusion internationa<strong>le</strong> de cet ouvrage.<br />

Ce livre permettra de renforcer la position de la géologie<br />

marocaine au sein de la communauté géoscientifique<br />

internationa<strong>le</strong> et constituera un support<br />

incontournab<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s opérateurs dans <strong>le</strong>s secteurs<br />

minier, pétrolier et de l’environnement. L’ouvrage présenté<br />

répond à un besoin absolu, celui d’un accès<br />

direct à la connaissance géologique du <strong>Maroc</strong>, dans<br />

ses aspects essentiels, sous une forme synthétique,<br />

mais suffisamment approfondie et parfaitement actualisée.<br />

“Ce livre permettra de renforcer la<br />

position de la géologie marocaine au<br />

sein de la communauté géoscientifique<br />

internationa<strong>le</strong>.”<br />

Comment vous êtes-vous organisés pour produire<br />

cet ouvrage?<br />

Pr. Omar Saddiqi: L’ouvrage est signé par un large<br />

panel d’universitaires spécialistes de la géologie marocaine:<br />

A. Michard, A. Chalouan, D. Frizon de Lamotte,<br />

et moi-même. Nous avons coordonné deux années<br />

durant l’ensemb<strong>le</strong> de l’ouvrage et pris en charge<br />

comme premiers auteurs certains des chapitres.<br />

32 co-auteurs nationaux et internationaux, spécialistes<br />

reconnus, ont participé à la rédaction des dix chapitres<br />

couvrant l’ensemb<strong>le</strong> du territoire marocain.<br />

L’ensemb<strong>le</strong> de l’ouvrage est honoré par <strong>le</strong> soutien du<br />

ministre de l’Energie et des Mines, de l’Eau et de l’Environnement,<br />

du Directeur de l’Office national des<br />

Hydrocarbures et des Mines, et par celui de la Société<br />

géologique de France et de l’<strong>International</strong> Lithosphere<br />

Program.<br />

Professeur, <strong>le</strong> texte de votre livre est trop ardu pour<br />

<strong>le</strong> <strong>le</strong>cteur non averti, projetez-vous de publier une<br />

version plus accessib<strong>le</strong> ?<br />

Pr. Omar Saddiqi: Il est vrai que ce livre est destiné à<br />

un public spécialisé et non un ouvrage dont la vocation<br />

première est cel<strong>le</strong> d’un manuel d’enseignement ou de<br />

vulgarisation. Soucieux de cela, nous sommes actuel<strong>le</strong>ment<br />

sur plusieurs projets: tout d’abord la traduction<br />

de cet ouvrage en langue française pour qu’<strong>il</strong> soit plus<br />

accessib<strong>le</strong> à notre communauté, notamment estudiantine,<br />

puis la préparation, en collaboration avec<br />

l’ONHYM et <strong>le</strong> ministère de l’Energie et des Mines, de<br />

nouveaux guides géologiques et miniers b<strong>il</strong>ingues<br />

français/anglais.<br />

Cette col<strong>le</strong>ction de guides de terrain permettra aux<br />

géologues et aux naturalistes, tant marocains qu’étrangers,<br />

de découvrir <strong>le</strong> me<strong>il</strong><strong>le</strong>ur de la géologie du <strong>Maroc</strong><br />

au long d’un large éventa<strong>il</strong> d’itinéraires couvrant tout<br />

<strong>le</strong> pays depuis <strong>le</strong> Rif au nord jusqu’à l’Adrar Settouf au<br />

sud de Dakhla.<br />

Propos receu<strong>il</strong>lis par<br />

Dalal Saddiqi<br />

N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 55


56-57-58 14/10/09 20:37 Page 56<br />

SOCIÉTÉ<br />

BRÈVES<br />

Festival Tanger<br />

58 f<strong>il</strong>ms en compétition<br />

La 7 ème édition du festival du<br />

court métrage méditerranéen<br />

de Tanger (FCMMT), prévue du<br />

12 au 17 octobre courant, verra<br />

la participation de cinquante<br />

huit (58) f<strong>il</strong>ms représentant 20<br />

pays du pourtour méditerranéen.<br />

Ces pays, qui vont<br />

concourir à la compétition officiel<strong>le</strong><br />

du festival, sont <strong>le</strong> <strong>Maroc</strong>,<br />

la Tunisie, l’Algérie, la Pa<strong>le</strong>stine,<br />

la Syrie, l’Egypte, <strong>le</strong> Liban, la<br />

Jordanie, la France, l’Autriche, la<br />

Croatie, l’Italie, <strong>le</strong> Portugal, l’Espagne,<br />

la Serbie, Malte, la<br />

Slovénie, la Grèce, Chypre et la<br />

Turquie. Cette édition prévoit <strong>le</strong><br />

Grand Prix de Tanger, <strong>le</strong> Prix du<br />

jury et <strong>le</strong> Prix du scénario, qui<br />

seront décernés par un jury<br />

international présidé par <strong>le</strong><br />

cinéaste marocain Faouzi<br />

Bensaïdi<br />

Rentrée Théâtra<strong>le</strong><br />

Ouverture de la saison<br />

<strong>le</strong> 13 octobre<br />

Le ministère de la Culture a<br />

annoncé que la saison nationa<strong>le</strong><br />

du théâtre 2009-2010 s’ouvrira<br />

<strong>le</strong> 13 octobre. La cérémonie<br />

d’ouverture, qui se dérou<strong>le</strong>ra au<br />

théâtre national Mohammed V,<br />

en présence d’artistes et de<br />

dramaturges, sera suivie de la<br />

présentation d’une pièce de<br />

théâtre intitulée Almzroub,<br />

réalisée et mise en scène par<br />

Mahmoud Belhassen. Le 15<br />

octobre, <strong>le</strong> public aura rendez<br />

vous avec la troupe Dabateatr<br />

et sa pièce IL/Houwa. Ecrite par<br />

Driss Ksikes, et mise en scène<br />

par Jaouad Essounani, el<strong>le</strong><br />

jong<strong>le</strong> entre questionnements<br />

sombres et distraction verba<strong>le</strong>.<br />

Mais el<strong>le</strong> ne s’enferme ni dans<br />

<strong>le</strong> divertissement, ni dans la<br />

réf<strong>le</strong>xion.<br />

56 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009<br />

•DÉBUT DU TOURNAGE DU FILM MIRAGES DE TALAL SELHAMI<br />

Dans l’engrenage<br />

d’une multinationa<strong>le</strong><br />

© Ph.DR<br />

Talal Selhami.<br />

Le jeune réalisateur et cinéaste Talal Selhami<br />

a donné récemment à Casablanca <strong>le</strong><br />

premier tour de manivel<strong>le</strong> de son premier<br />

long-métrage, intitulé Mirages. Coproduit par<br />

la Société nationa<strong>le</strong> de Radiodiffusion et de<br />

Télévision (SNRT) et l’agence <strong>Ali</strong> n’Productions,<br />

et produit par Nab<strong>il</strong> Ayouch, <strong>le</strong> long<br />

métrage sera par la suite tourné à Ouarzazate.<br />

Mirages dresse <strong>le</strong> portrait de cinq jeunes diplômés<br />

chômeurs répondant à une annonce<br />

d’offre d’emploi pour un poste dans une multinationa<strong>le</strong><br />

qui s’instal<strong>le</strong> au <strong>Maroc</strong>.<br />

Le long métrage, tourné en arabe dia<strong>le</strong>ctal,<br />

met en scène l’angoisse de la série de tests<br />

mise en place par la multinationa<strong>le</strong> pour<br />

déterminer <strong>le</strong> candidat qui remportera <strong>le</strong> poste<br />

tant désiré. Mais après avoir passé de nombreux<br />

tests, <strong>le</strong> groupe de demandeurs d’em-<br />

ploi doit alors passer une ultime épreuve,<br />

cel<strong>le</strong> de prendre un bus sans vitre. Après<br />

des heures de route, <strong>le</strong> véhicu<strong>le</strong> s’arrête et<br />

<strong>le</strong>s cinq candidats se retrouvent au m<strong>il</strong>ieu<br />

du désert marocain.<br />

A travers ses événements, <strong>le</strong> f<strong>il</strong>m Mirages<br />

décrit la complicité, la comp<strong>le</strong>xité et l’acharnement<br />

maladif du genre humain.<br />

Pour ce f<strong>il</strong>m, Talal Selhami a choisi de jeunes<br />

ta<strong>le</strong>nts de renom, qui ont pu s’imposer<br />

ces deux dernières années dans <strong>le</strong><br />

paysage cinématographique marocain,<br />

notamment Aissam Bouali, Karim Saïdi,<br />

Meriam Raoui, Omar Lotfi et Moustapha<br />

Haouari.<br />

Né à Paris <strong>le</strong> 8 mars 1982, Talal Selhami,<br />

<strong>le</strong> réalisateur et scénariste, incollab<strong>le</strong> sur <strong>le</strong><br />

cinéma américain fantastique des années<br />

70 et 80, fait ses débuts à l’écriture et à la<br />

mise en scène dès l’âge de 18 ans.<br />

Le jeune réalisateur franco-marocain est<br />

connu pour ses courts métrages. Son<br />

court-métrage Sinistra ( 2006) a séduit par<br />

ses effets spéciaux époustouflants et son<br />

histoire ficelée. Il a obtenu <strong>le</strong> prix du me<strong>il</strong><strong>le</strong>ur<br />

scénario au festival français “Certains<br />

l’aiment court” et <strong>le</strong> prix “coup de cœur”<br />

du jury au festival du court-métrage de<br />

Poitiers en France en 2006. L’année de sa<br />

sortie, Sinistra a participé à plusieurs manifestations<br />

internationa<strong>le</strong>s, parmi <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s <strong>le</strong> festival<br />

Fantasia à Montréal, au Canada, <strong>le</strong> Festival<br />

Screamfest à Los Ange<strong>le</strong>s, 2006, et <strong>le</strong> festival<br />

du f<strong>il</strong>m fantastique, Sitgès, en Espagne.<br />

Talal Selhami a éga<strong>le</strong>ment été primé <strong>le</strong> 2 avr<strong>il</strong><br />

2006 pour son clip Partir en fumée, réalisé<br />

dans la cadre d’une campagne sur la prévention<br />

du cancer, lancée par la chaîne de télévision<br />

ARTE et La ligue contre <strong>le</strong> Cancer.<br />

Talal Selhimi se lance un nouveau défi, au<br />

<strong>Maroc</strong>, avec son tout premier long métrage.<br />

Le jeune prodige a plus d’un tour dans son sac<br />

et p<strong>le</strong>in de projets à venir, parmi <strong>le</strong>squels <strong>le</strong><br />

long-métrage Carnival of Illusions, sur <strong>le</strong>quel<br />

<strong>il</strong> trava<strong>il</strong><strong>le</strong> en collaboration avec <strong>le</strong> producteur<br />

barcelonais Martin Samper, et dont <strong>le</strong> tournage<br />

débutera mi-2010.<br />

h


56-57-58 14/10/09 20:37 Page 57<br />

© Ph.DR<br />

•SIXIÈME CONFÉRENCE DES MINISTRES DE LA CULTURE<br />

Protéger et promouvoir<br />

<strong>le</strong>s échanges culturels<br />

Bakou, la capita<strong>le</strong> de l’Azerbaïdjan, abritera<br />

du 13 au 15 octobre la sixième conférence<br />

islamique des ministres de la Culture. El<strong>le</strong> se<br />

dérou<strong>le</strong>ra sous <strong>le</strong> thème: <strong>le</strong> tourisme culturel,<br />

une protection du patrimoine et une promotion<br />

des échanges culturels entre <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>s.<br />

Le ministre marocain de la Culture, Bensa<strong>le</strong>m<br />

Himmich, sera présent aux côtés des 57<br />

autres ministres islamiques de la culture. Cette<br />

sixième conférence débattra du projet d’une<br />

stratégie de développement du tourisme culturel<br />

dans <strong>le</strong> monde islamique. El<strong>le</strong> procédera<br />

ensuite à l’é<strong>le</strong>ction des membres du conse<strong>il</strong><br />

consultatif pour la mise en œuvre de la stratégie<br />

culturel<strong>le</strong> du monde islamique. Une tab<strong>le</strong><br />

ronde ministériel<strong>le</strong> sera programmée sur la<br />

diversité culturel<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s moyens de promouvoir<br />

<strong>le</strong> dialogue entre <strong>le</strong>s différentes civ<strong>il</strong>isations<br />

et <strong>le</strong>s cultures.<br />

Les États membres vont présenter <strong>le</strong>urs rapports<br />

nationaux concernant <strong>le</strong>s efforts de mise<br />

Besa<strong>le</strong>m Himmich.<br />

en œuvre de la stratégie culturel<strong>le</strong> du monde islamique. Des ministres du conse<strong>il</strong> de l’Europe<br />

assisteront pour la première fois à la tab<strong>le</strong> ronde programmée lors de cette conférence. Une initiative<br />

qui vise à défendre la diversité culturel<strong>le</strong>, l’alliance des civ<strong>il</strong>isations et <strong>le</strong> rejet des stéréotypes<br />

et de la haine.<br />

•CONFÉRENCE DU MINISTÈRE DE LA FAMILLE<br />

Les femmes au cœur de l’agenda national<br />

Samedi 10 octobre 2009, <strong>le</strong> ministère de Développement social, de la Fam<strong>il</strong><strong>le</strong> et de la<br />

Solidarité, a organisé une conférence nationa<strong>le</strong> sous <strong>le</strong> thème: L’égalité entre <strong>le</strong>s hommes<br />

et <strong>le</strong>s femmes au cœur de l’agenda politique national. La date du 10 Octobre a été proclamée<br />

journée de la femme en 2003, lors de l’annonce roya<strong>le</strong> de la réforme du code de<br />

la fam<strong>il</strong><strong>le</strong>. Cette année, <strong>le</strong> ministère commémore la deuxième édition de cette journée nationa<strong>le</strong>.<br />

Cette dernière intervient dans un<br />

contexte où <strong>le</strong>s acquis pour cette moitié<br />

de la société sont incontestab<strong>le</strong>s. 3.428<br />

conse<strong>il</strong>lères municipa<strong>le</strong>s ont été élues<br />

lors des é<strong>le</strong>ctions du 12 Juin 2009.<br />

Sur <strong>le</strong> plan international, cette deuxième<br />

édition s’est tenue à un mois de la conférence<br />

ministériel<strong>le</strong> euro- méditerranéenne<br />

sur <strong>le</strong> renforcement du rô<strong>le</strong> de<br />

la femme dans la société, que <strong>le</strong> <strong>Maroc</strong><br />

accue<strong>il</strong><strong>le</strong>ra à Marrakech <strong>le</strong>s 10 et 11<br />

novembre 2009.<br />

Nouzha Skalli.<br />

© Ph.DR<br />

•FOIRE INTERNATIONALE<br />

DE L’ÉDITION ET DU LIVRE<br />

Une édition sous <strong>le</strong><br />

signe de la créativité<br />

Cette année la seizième session de<br />

l’Edition et du livre connaîtra du<br />

nouveau. Le ministre de la culture,<br />

Besa<strong>le</strong>m Himmich, a annoncé<br />

introduire des améliorations et que<br />

<strong>le</strong> ministère est ouvert à toutes <strong>le</strong>s<br />

propositions et idées novatrices. Il<br />

a décidé éga<strong>le</strong>ment l’élimination<br />

de la fonction du commissariat<br />

général du Salon. L’organisation de<br />

l’événement sera tota<strong>le</strong>ment<br />

affectée à la direction du Livre en<br />

partenariat avec l’office des expositions<br />

de Casablanca. Désormais,<br />

la participation des éditeurs au<br />

salon se fera selon <strong>le</strong> principe des<br />

quotas. Le contenu du salon changera<br />

aussi. Un appel au renouvel<strong>le</strong>ment<br />

des thèmes des colloques et<br />

des débats a été lancé. Le salon ne<br />

sera pas consacré uniquement aux<br />

auteurs marocains, mais devra<br />

s’ouvrir sur <strong>le</strong>s intel<strong>le</strong>ctuels et<br />

auteurs de la Méditerranée ainsi<br />

que sur des noms d’envergure<br />

internationa<strong>le</strong>. La communauté<br />

marocaine à l’étranger sera <strong>le</strong> principal<br />

élément de cette session par<br />

la présentation des intel<strong>le</strong>ctuels et<br />

des artistes marocains qui produisent<br />

dans d’autres cultures à<br />

travers des ouvrages sur <strong>le</strong>s dimensions<br />

culturel<strong>le</strong>s des phénomènes<br />

migratoires.<br />

© Ph.DR


56-57-58 14/10/09 20:37 Page 58<br />

SOCIÉTÉ<br />

BRÈVES<br />

Prix L’Homme et <strong>le</strong> chat,<br />

109 et Tasrout primés<br />

La nouvel<strong>le</strong> L’Homme et <strong>le</strong> chat, de<br />

Abdellah El Moultaqa, de la délégation<br />

du ministère de l’Education<br />

nationa<strong>le</strong> de Béni Mellal, a<br />

remporté <strong>le</strong> premier prix national<br />

Ahmed Bouzfour des nouvel<strong>le</strong>s,<br />

catégorie des professeurs de la<br />

langue arabe. Le deuxième prix a<br />

été décerné à la nouvel<strong>le</strong> Les<br />

Hommes et la terre, de Mohamed<br />

Karroum, de la délégation de<br />

Taroudant, alors que <strong>le</strong> troisième<br />

prix a été attribué à la nouvel<strong>le</strong><br />

Cette femme qui, de son auteur<br />

Hicham Mohamed Alaoui. Dans la<br />

catégorie de la langue française, <strong>le</strong><br />

premier prix a été décerné à<br />

Brahim Abouri, de la délégation de<br />

Tiznit pour sa nouvel<strong>le</strong> 109, tandis<br />

que <strong>le</strong> deuxième prix a été<br />

remporté par Fatima El Kabous, de<br />

la délégation de Taroudant, pour sa<br />

nouvel<strong>le</strong> Pour un autre au-delà, et<br />

<strong>le</strong> troisième prix a été attribué à<br />

Mina Chaki pour sa nouvel<strong>le</strong><br />

Stress. S’agissant de la catégorie de<br />

la langue amazighe, Hassan El<br />

Haddad, de la délégation de Tiznit,<br />

a remporté <strong>le</strong> premier prix pour sa<br />

nouvel<strong>le</strong> Tasrout Oussit.<br />

Dakhla<br />

Nouveaux nés chez <strong>le</strong>s<br />

ant<strong>il</strong>opes de la station<br />

Safia<br />

L’effectif d’ant<strong>il</strong>opes réintroduites<br />

à la station d’acclimatation Safia<br />

(sud de Dakhla) s’est enrichi au<br />

cours des derniers mois par de<br />

nouvel<strong>le</strong>s naissances chez <strong>le</strong>s<br />

addax et <strong>le</strong>s gazel<strong>le</strong>s.L’effectif<br />

actuel de la population ant<strong>il</strong>ope à<br />

la station de Safia est de quelque<br />

38 animaux,répartis entre 20<br />

gazel<strong>le</strong>s “dama mhorr”et 18 addax,<br />

soit une augmentation,depuis mai,<br />

de quatre nouveaux nés chez <strong>le</strong>s<br />

addax et de 2 parmi <strong>le</strong> groupe des<br />

gazel<strong>le</strong>s.<br />

58 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009<br />

•ENTRETIEN AVEC L’ARTISTE HASSAN DARSI<br />

“Mes travaux sont<br />

des attitudes engagées”<br />

Suite à la parution de l’ouvrage<br />

Applications dorure, consacré à 10<br />

années de l’œuvre de Hassan Darsi<br />

et à l’occasion de son exposition<br />

Mutations ordinaires à la ga<strong>le</strong>rie<br />

d’Art de l’Atelier 21, qui se tiendra<br />

jusqu’au 31 octobre 2009 à<br />

Casablanca, <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> a<br />

rencontré l’artiste.<br />

© Ph.DR<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong>: La parution<br />

titre en première page Application dorures<br />

1999-2009, cela prédit-<strong>il</strong> la fin d’une<br />

époque? Une page qui se tourne, après 10<br />

années de dorures ?<br />

Hassan Darsi: Le livre dans sa deuxième<br />

partie, intitulée Mutations ordinaires, accompagne<br />

bien l’exposition en cours, mais <strong>il</strong><br />

retrace en première partie la genèse du trava<strong>il</strong><br />

sur <strong>le</strong> doré depuis 1999. C’est vrai, ce<br />

livre marque une étape de mon trava<strong>il</strong>, mais<br />

demeure loin de tourner la page sur mon<br />

trava<strong>il</strong> sur <strong>le</strong> doré, <strong>il</strong> <strong>le</strong> déploie. Cet ouvrage<br />

donne à voir <strong>le</strong>s multip<strong>le</strong>s formes d’applications<br />

que j’ai réalisées à partir de la cou<strong>le</strong>ur<br />

de l’or: des objets, des architectures, des<br />

jetées en p<strong>le</strong>ine mer, des vagues, des dents…<br />

pour finir sur un tank explosé, relique d’une<br />

guerre injuste menée actuel<strong>le</strong>ment au<br />

Moyen-Orient. Cet ouvrage relate aussi <strong>le</strong><br />

large éventa<strong>il</strong> que j’ai pu tirer d’un seul<br />

matériau qui est la cou<strong>le</strong>ur de l’or.<br />

Tout au long de cet ouvrage, nous<br />

retrouvons l’artiste spectateur-auteur,<br />

puis acteur (photographies) et enfin<br />

engagé (tanks explosés)… S’agit-<strong>il</strong> d’une<br />

mutation ordinaire ?<br />

Hassan Darsi : L’exercice est justement là à<br />

ce niveau: faire subir à la cou<strong>le</strong>ur dorée de<br />

multip<strong>le</strong>s mutations. Mais <strong>le</strong>s mutations<br />

sont aussi cel<strong>le</strong>s des objets sur <strong>le</strong>squels se<br />

posent mes feu<strong>il</strong><strong>le</strong>s dorées, créant ainsi des<br />

décalages qui donnent de nouvel<strong>le</strong>s <strong>le</strong>ctures<br />

et de nouvel<strong>le</strong>s perceptions sur <strong>le</strong>s objets<br />

qui nous sont communs.<br />

Enfin, à la fin de ce recue<strong>il</strong>, figure une série<br />

de dents de sagesse, pourriez-vous nous<br />

expliquer cela ?<br />

Hassan Darsi: Les dents de sagesse qui sont<br />

une série de sept dents, présentées dans<br />

l’espace de l’exposition sous formes d’objets<br />

suspendus à des tiges, sont l’agrandissement<br />

de ma propre dent de sagesse extraite<br />

<strong>il</strong> y a quelque temps, la dernière. C’est un<br />

clin d’œ<strong>il</strong> à cette mythique sagesse africaine,<br />

engloutie dans une mondialisation aveug<strong>le</strong>.<br />

Les feu<strong>il</strong><strong>le</strong>s d’or qui couvrent en partie ces<br />

dents sont <strong>le</strong>s dessins des contours de sept<br />

pays d’Afrique, comme autant de lieux infectés<br />

par l’or, des caries. C’est encore une<br />

“application dorure” différente.<br />

Vous êtes l’auteur d’innombrab<strong>le</strong>s œuvres<br />

d’art urbain à travers <strong>le</strong> monde. Comptezvous<br />

embellir bientôt des nouveaux<br />

espaces?<br />

Hassan Darsi: Mes travaux sont plus des<br />

attitudes, on va dire engagées dans une certaine<br />

mesure, plus qu’un agrément destiné<br />

à embellir. Oui, l’espace public occupe une<br />

place importante dans mes recherches et<br />

dans mes réalisations, j’aime jouer avec et<br />

dans cette comp<strong>le</strong>xité pluriel<strong>le</strong>.<br />

Propos recue<strong>il</strong>lis par D.S


cahier56-66 15/10/09 13:33 Page 59<br />

• DÉCÈS DU FOOTBALLEUR KACÉMI,ABDALLAH CHAOUI, 78 ANS<br />

Adieu maître<br />

L’ancienne gloire du <strong>foot</strong>ball<br />

kacémi, Abdallah Chaoui est<br />

décédé à l’âge de 78 ans. Il<br />

avait commencé sa carrière<br />

sous <strong>le</strong> protectorat. Après<br />

une brève étape au Havre, <strong>il</strong><br />

a consacré l’essentiel de son<br />

parcours à son club de<br />

toujours: l’Union sportive<br />

de Sidi Kacem.<br />

Abdallah Chaoui, alis Bouziri, l’un<br />

des précurseurs du <strong>foot</strong>ball<br />

marocain, est décédé mercredi 7<br />

octobre à Rabat à l’âge de 78 ans. Il<br />

fait partie de la deuxième génération<br />

de <strong>foot</strong>bal<strong>le</strong>urs, cel<strong>le</strong> qui a succédé à<br />

Larbi Benbarek et Abdelkader Lakhmiri.<br />

Sur l’aire de jeu, ses adversaires<br />

avaient pour noms el Houcine Zaz,<br />

Driss Joumad ou encore Hassan<br />

Akesbi. Glorieuse époque où <strong>le</strong>s premiers<br />

faits d’armes remontent à la<br />

période colonia<strong>le</strong>. Ainsi, ce ga<strong>il</strong>lard<br />

kacemi dont toute la carrière est liée à<br />

l’USK en tant que joueur puis en tant<br />

qu’entraîneur, a tapé dès <strong>le</strong> m<strong>il</strong>ieu des<br />

années 1950 dans l’œ<strong>il</strong> des dirigeants du<br />

Havre, alors que Larbi Benbarek était toujours<br />

en activité. De retour à Sidi Kacem<br />

et parallè<strong>le</strong>ment à un poste de professeur<br />

d’éducation physique, <strong>il</strong> a décidé de consacrer<br />

toute sa carrière et son temps à l’USK,<br />

son club de toujours.<br />

Loyauté<br />

Ceux qui ont connu de près Abdallah<br />

Chaoui, buteur patenté, soutiennent que<br />

sa carrière sportive aurait pu prendre une<br />

dimension d’envergure s’<strong>il</strong> avait endossé<br />

au bon moment <strong>le</strong> ma<strong>il</strong>lot du WAC, du<br />

Kawkab ou celui des FAR. Cela l’aurait<br />

certes propulsé vers un parcours plus<br />

riche sur <strong>le</strong> plan sportif, mais c’eût été<br />

abandonner <strong>le</strong> club de sa passion où l’ef-<br />

Abdallah Chaoui.<br />

fectif composé de Amri I, Slaytane,<br />

Médor et autres Bendriss et Garti évoluait<br />

presque dans un cadre fam<strong>il</strong>ial où<br />

tout <strong>le</strong> monde connaissait tout <strong>le</strong> monde.<br />

Diffic<strong>il</strong>e donc d’envisager un autre virage<br />

à sa carrière alors que trop de souvenirs<br />

liaient cet homme jugé intègre et pieux à<br />

sa région nata<strong>le</strong>. D’a<strong>il</strong><strong>le</strong>urs, dans <strong>le</strong> championnat<br />

national qui faisait à peine ses<br />

premiers pas, <strong>il</strong> était clair que <strong>le</strong> <strong>foot</strong>ball<br />

ne nourrissait pas son homme. Décrocher<br />

un poste de professeur d’éducation<br />

physique était un priv<strong>il</strong>ège à nul autre<br />

pare<strong>il</strong> car synonyme de stab<strong>il</strong>ité.<br />

Avec la culture d’amateurisme,<br />

alors fortement ancrée dans <strong>le</strong>s<br />

esprits, tout <strong>foot</strong>bal<strong>le</strong>ur du championnat<br />

marocain devait nécessairement<br />

avoir une seconde<br />

source de revenus pour survivre<br />

puisque <strong>le</strong>s primes étaient insignifiantes<br />

voire carrément inexistantes.<br />

A quoi bon entreprendre<br />

une seconde aventure -après<br />

cel<strong>le</strong> du Havre-, lorsqu’on a tout<br />

ce qu’<strong>il</strong> faut à Sidi Kacem?<br />

Épopée<br />

Ce n’est qu’à partir des années<br />

1970 que Si Abdallah a été<br />

amené à s’instal<strong>le</strong>r à Rabat, une<br />

fois que sa carrière en tant que<br />

<strong>foot</strong>bal<strong>le</strong>ur a pris fin. Dès lors,<br />

c’est en tant qu’entraîneur que<br />

ce kacémi a renoué avec <strong>le</strong>s stades.<br />

D’abord en prenant en main<br />

l’USK, puis certains clubs de la<br />

capita<strong>le</strong> comme <strong>le</strong> H<strong>il</strong>al et <strong>le</strong><br />

Barid, puis l’équipe de Mechraâ<br />

Belksiri, quand cel<strong>le</strong>-ci était en<br />

première division. Mais on retiendra<br />

après la disparition de Abdallah Chaoui<br />

l’image d’un homme très attaché à l’USK<br />

au point de voir déf<strong>il</strong>er au moins quatre<br />

générations. De l’ère Bendriss, sénior et<br />

Driss Garti à cel<strong>le</strong> des années 2000, en<br />

passant par l’épopée des Aziz Amri,<br />

Chebbak, Semmat et <strong>le</strong>s frères Bendriss<br />

Mhamed et Abdellah, Si Abdallah a été<br />

témoin des profondes mutations qu’a<br />

connues <strong>le</strong> <strong>foot</strong>ball marocain. Et celui de<br />

l’USK en particulier.<br />

Ismaïl Harakat<br />

On retiendra l’image d’un homme<br />

très attaché à l’USK, au point de<br />

voir déf<strong>il</strong>er au moins<br />

quatre générations.<br />

© Ph.DR<br />

DISPARITION<br />

N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 59


cahier56-66 15/10/09 13:33 Page 60<br />

NOTE DE LECTURE<br />

À la frontière du réel<br />

Manhattan, 1959. Norman, un jeune homme naïf<br />

rêvant de devenir écrivain conduit fortuitement<br />

Mar<strong>il</strong>yn Monroe au volant de sa Peugeot 203<br />

coupée.Ainsi s’amorce entre eux une relation de<br />

confiance mutuel<strong>le</strong> qui <strong>le</strong>s conduira un soir d’hiver à<br />

quitter New York pour une petite escapade en<br />

voiture. Et c’est la panne ! Maïa d ‘où vient cette<br />

petite b<strong>il</strong><strong>le</strong> qui guide <strong>le</strong>urs pas vers cet étrange<br />

manoir, puis disparaît. Nina et Bud <strong>le</strong>s accue<strong>il</strong><strong>le</strong>nt et<br />

<strong>le</strong>ur proposent <strong>le</strong> gîte et <strong>le</strong> couvert. Il fait si froid<br />

dehors qu’<strong>il</strong>s ne pourront refuser l’invitation. Mais<br />

l’atmosphère qui règne dans la maison est si<br />

troublante qu’<strong>il</strong>s ne réussiront pas à trouver <strong>le</strong><br />

somme<strong>il</strong>... Un formidab<strong>le</strong> récit hitchcockien à la<br />

frontière du réel.<br />

Après avoir dessiné pour la presse rock, Christian de<br />

Metter publie sa première BD. Emma en 2000<br />

(Edition Triskel). Cet univers graphique si particulier,<br />

l’auteur va <strong>le</strong> décliner et l’approfondir au f<strong>il</strong> des<br />

albums suivants, Dusk (Les humanoïdes associés), Le<br />

Curé (Édition Triskel), Swinging London (So<strong>le</strong><strong>il</strong>). En<br />

2004, <strong>il</strong> reçoit, en association avec Catel, <strong>le</strong> Prix du<br />

public du me<strong>il</strong><strong>le</strong>ur album du festival d Angoulême<br />

pour Le Sang des Va<strong>le</strong>ntines (Casterman). Christian<br />

de Metter trouve l’apogée de ce ta<strong>le</strong>nt grâce à<br />

l’adaptation du thr<strong>il</strong><strong>le</strong>r de Dennis Lehane, Shutter<br />

lsland, recompensé du Prix 2008 des rédacteurs de<br />

Sceneario com et du prix des libraires BD 2009.<br />

Mar<strong>il</strong>yn : De l’autre côté du miroir, de Christian de Metter<br />

Editeur : Casterman<br />

Ode à la fraterie<br />

Simon, Garance et Lola, trois frères et soeurs<br />

devenus grands (vieux?), s’enfuient d’un mariage de<br />

fam<strong>il</strong><strong>le</strong> qui s’annonce particulièrement éprouvant<br />

pour al<strong>le</strong>r rejoindre Vincent, <strong>le</strong> petit dernier, devenu<br />

guide saisonnier d’un château pendu au fin fond de<br />

la campagne tourangel<strong>le</strong>. Oubliant pour quelques<br />

heures marma<strong>il</strong><strong>le</strong>, conjoint, divorce, soucis et<br />

mondanités, <strong>il</strong>s vont s’offrir une dernière vraie bel<strong>le</strong><br />

journée d’enfance volée à <strong>le</strong>ur vie d’adultes. Légère,<br />

tendre, drô<strong>le</strong>, L’Echappée bel<strong>le</strong>, cinquième livre<br />

d’Anna Gavalda aux éditions Le D<strong>il</strong>ettante, est un<br />

hommage aux fratries heureuses, aux bel<strong>le</strong>s-soeurs<br />

pénib<strong>le</strong>s, à Dario Moreno, aux petits vins de Loire et<br />

à la boulangerie Pidoune.<br />

L’échappée bel<strong>le</strong>, de Anna Gavalda<br />

Editeur : Le D<strong>il</strong>ettante<br />

60 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009<br />

LLee ssyymmbbool<strong>le</strong>e ppeerrdduu,, La<br />

suite du DDaa VViinnccii CCooddee<br />

La suite de la tr<strong>il</strong>ogie<br />

tant attendue de l’auteur<br />

Dan Brown, initia<strong>le</strong>ment<br />

prévue pour<br />

2006, a été repoussée à<br />

plusieurs reprises. Six<br />

ans après <strong>le</strong> Da Vinci<br />

Code, Le Symbo<strong>le</strong><br />

perdu, tiré à cinq<br />

m<strong>il</strong>lions d’exemplaires,<br />

est paru <strong>le</strong> 15<br />

septembre 2009 aux<br />

États-Unis et au<br />

Royaume-Uni. Il sera<br />

publié en version française<br />

aux Éditions Jean-<br />

Claude Lattès <strong>le</strong> 26<br />

novembre 2009.<br />

Le personnage principal<br />

du livre Le Symbo<strong>le</strong><br />

Perdu est toujours<br />

Robert Langdon. L’histoire<br />

se dérou<strong>le</strong>, sur une<br />

période de douze<br />

heures, pendant<br />

<strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s <strong>le</strong> héros<br />

mène l’enquête de<br />

Washington à Jérusa<strong>le</strong>m,<br />

faisant face à la<br />

franc-maçonnerie et à<br />

l’ordre de la Rose-Croix.<br />

Dans ce nouvel opus,<br />

Dan Brown applique<br />

une fois de plus <strong>le</strong>s<br />

recettes qui ont fait <strong>le</strong><br />

succès du Da Vinci<br />

Code: chapitres courts,<br />

promesses de révélations<br />

stupéfiantes à la<br />

fin de chaque chapitre,<br />

messages codés dans<br />

des œuvres ou sur des<br />

monuments connus de<br />

tous... Au final, un livre<br />

que l’on ne <strong>peut</strong> lâcher.<br />

Le Symbo<strong>le</strong> Perdu, de Dan<br />

Brown<br />

Sortie : 26 novembre 2009<br />

650 pages, Editions JC Lattès


cahier56-66 15/10/09 13:33 Page 61<br />

•ILAL AMAM, AUTOPSIE D’UN CALVAIRE, UN LIVRE DE ABDELAZIZ TRIBAK<br />

Le naufrage d’un rêve<br />

Dans son pamph<strong>le</strong>t Ilal Amam,<br />

Autopsie d’un calvaire, M.<br />

Tribak ne fait pas un procès en<br />

règ<strong>le</strong> à l’organisation ou à ses<br />

dirgeants. Il dresse un constat.<br />

Quand on termine la <strong>le</strong>cture du livre Ilal<br />

Amam, autopsie d’un calvaire, de Abdelaziz<br />

Tribak, paru en ju<strong>il</strong><strong>le</strong>t 2009, on ne <strong>peut</strong><br />

s’empêcher de se poser la question. S’agit-<strong>il</strong><br />

d’un livre qui retrace l’échec d’une organisation<br />

qui voulait faire la révolution, ou plutôt<br />

la dés<strong>il</strong>lusion personnel<strong>le</strong> de l’auteur du<br />

livre à être à la mesure du discours “progressiste”<br />

qu’<strong>il</strong> a tenté de véhicu<strong>le</strong>r durant <strong>le</strong>s<br />

années soixante-dix, juste avant que <strong>le</strong>s flics<br />

ne lui mettent la main dessus, <strong>le</strong> 21 janvier<br />

1976?<br />

Diffic<strong>il</strong>e de faire <strong>le</strong> distinguo entre <strong>le</strong>s deux,<br />

tel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> constat est là. L’organisation<br />

marxiste léniniste marocaine, créée vers la fin<br />

des années 60, début des années 70, sous la<br />

hou<strong>le</strong>tte de Abraham Serfaty, entre autres<br />

chefs, n’a pas pu réaliser ses objectifs. C’est<br />

certain. La raison de cet échec, est-ce son<br />

mode de pensée et de fonctionnement ou<br />

plutôt, comme l’écrit l’auteur, «force est bien de<br />

constater que <strong>le</strong>s camarades étaient presque tous<br />

des gars sans aucune expérience de la vie, encore<br />

moins de la politique. Presque tous venaient à<br />

peine de sortir de l’ado<strong>le</strong>scence. Même Serfaty,<br />

qui était sur la cinquantaine au départ de Ilal<br />

Amam, n’avait aucune expérience pratique des<br />

choses de la vie et de la politique.»<br />

Et, comme pour enfoncer <strong>le</strong> clou, <strong>il</strong> ajoute<br />

que «<strong>le</strong>s camarades et m<strong>il</strong>itants qui avaient<br />

engagé <strong>le</strong>ur vie dans cette histoire de révolution<br />

prolétarienne qui tournait en un vrai jeu de<br />

massacre, étaient minés par <strong>le</strong>urs doutes sans<br />

pouvoir <strong>le</strong>s exprimer, ni en par<strong>le</strong>r à voix haute,<br />

modérée ou basse… Au point que chacun finissait<br />

par croire que <strong>le</strong> mal était en lui, et que son<br />

esprit de sacrifice s’émoussait, d’où un redoub<strong>le</strong>ment<br />

d’activisme suicidaire et <strong>le</strong>s résultats<br />

que l’ont sait.» Quoi de plus normal alors que<br />

de se demander si, hormis <strong>le</strong>s débats politiques<br />

passionnés, Ilal Amam a contribué<br />

© Ph.AFP<br />

quelque chose de conséquent à la vie politique<br />

nationa<strong>le</strong>… La question mérite débat.<br />

Ceci étant, <strong>le</strong>s dirigeants de l’organisation et<br />

ses m<strong>il</strong>itants ont-<strong>il</strong>s été à la hauteur? Face à<br />

cette question, M. Tribak n’y va pas avec <strong>le</strong><br />

dos de la cu<strong>il</strong>lère.<br />

Excès<br />

Il par<strong>le</strong> des cadres de l’organisation qui ont<br />

craché <strong>le</strong> morceau d’une manière crue, voire<br />

caricatura<strong>le</strong>. Même avec lui-même, <strong>il</strong> n’est<br />

pas tendre non plus. Cette discussion autour<br />

de ses aveux et qu’<strong>il</strong> a eue avec <strong>le</strong> chef de la<br />

BNPJ à l’époque, Kaddour Youssfi, qu’<strong>il</strong> prénomme<br />

Grand Manitou, est révélatrice. «Et<br />

si tu étais en train de nous raconter des histoires?<br />

dit Grand Manitou. L’ai-je déjà fait?,<br />

répondis-je de ma voix la plus sincère. Pourquoi<br />

<strong>le</strong> tenterais-je? À quoi cela servirait-<strong>il</strong>? Ce<br />

qui est fait est fait, c’en est terminé pour nous.<br />

Cela ne vaut plus <strong>le</strong> coup de jouer au malin,<br />

dans ma situation». Pas besoin d’al<strong>le</strong>r trop<br />

loin, <strong>le</strong> sentiment de résignation est palpab<strong>le</strong>.<br />

Seul Abdellatif Zeroual, mort sous la torture,<br />

a mérité un hommage de la part de l’auteur.<br />

Hommage pour dire en fin de compte que<br />

son sacrifice était vain. Voire une perte gratuite…<br />

«Le courage et <strong>le</strong> sacrifice de Zeroual, un<br />

gars d’une gent<strong>il</strong><strong>le</strong>sse formidab<strong>le</strong> et d’une grande<br />

fermeté de principe, ont été vains», écrit-<strong>il</strong>.<br />

Contrairement à ce que l’on <strong>peut</strong> penser, M.<br />

Tribak ne fait pas un procès en règ<strong>le</strong> de l’organisation<br />

ou de ses dirigeants. C’est plutôt<br />

des constats qui, alignés, donnent cette<br />

impression. Et quand on sait que lui-même<br />

a été victime d’attaques de la part de ses<br />

anciens camarades quand <strong>il</strong> a demandé la<br />

grâce roya<strong>le</strong> et l’a obtenue en 1986, on comprend<br />

<strong>peut</strong>-être son dégoût. Mais quand on<br />

lit ce passage de son livre, on saisit tout <strong>le</strong><br />

poids de la séquestration et de la torture dans<br />

<strong>le</strong> lieu de détention devenu tristement célèbre,<br />

Derb Moulay Chrif à Casablanca.<br />

«Notre séjour (à Derb Moulay Chrif) touche à<br />

sa fin et <strong>le</strong>s Hajs essayaient d’être plus sympathiques.<br />

Les derniers jours ne manquèrent pas de<br />

scènes très fortes. On nous avait rasés et permis<br />

de mettre nos propres vêtements après nous être<br />

lavés… Il ne manquait plus que de nous embarquer<br />

vers Ghb<strong>il</strong>a, la sinistre prison civ<strong>il</strong>e de<br />

Casablanca. Cela nous remplissait de joie, car<br />

nous allions enfin redevenir des êtres humains<br />

(presque) à part entière… »<br />

C’est qu’on ne <strong>peut</strong> être rempli de joie quand<br />

on va en prison, mais pour Tribak et <strong>le</strong>s<br />

siens, quitter Derb Moulay Chrif signifier<br />

une autre vie. Peu importe laquel<strong>le</strong>. En tout<br />

état de cause, el<strong>le</strong> sera, au moins, plus clémente<br />

que l’enfer du Derb.<br />

N. Jouhari<br />

Ilal Amam, autopsie d’un calvaire,<br />

Saad Warzazi Editions<br />

328 pages, 60 DH<br />

«Même Serfaty (…) n’avait aucune<br />

expérience pratique des choses<br />

de la vie et de la politique.»<br />

N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 61


cahier56-66 15/10/09 13:33 Page 62<br />

SORTIES<br />

EXPOSITION, du 8 au 31 octobre<br />

2009, Loft Art Ga<strong>le</strong>ry, Casablanca<br />

Signes et paysages<br />

Signes et paysages est une<br />

exposition col<strong>le</strong>ctive qui propose <strong>le</strong>s<br />

oeuvres de cinq peintres marocains.<br />

Les démarches des artistes,<br />

différentes,impliquent de diverses<br />

manières l’articulation des signes et<br />

des paysages.Réunissant <strong>le</strong>s artistes<br />

Hassan Bourkia,Hassan Echaïr,<br />

Mohamed Me<strong>le</strong>hi,Abdelkérim<br />

Ouazzani et Mohamed Rachdi,<br />

Signes et paysages entend offrir aux<br />

visiteurs un choix riche et varié de<br />

territoires d’invention artistique<br />

comme autant de paysages<br />

poétiques jalonnés de signes<br />

plastiques à parcourir,à lire,à investir<br />

et à interpréter à <strong>le</strong>ur guise.<br />

CONFÉRENCE, 5 novembre 2009,<br />

Paris<br />

Comment sortir de la Crise?<br />

Initiée par l’ambassade du Royaume<br />

du <strong>Maroc</strong> en France et la Chambre de<br />

commerce et d’industrie de Paris<br />

(CCIP),<strong>le</strong> Cerc<strong>le</strong> d’Amitié francomarocain<br />

organise une conférence<br />

économique sous <strong>le</strong> thème France-<br />

<strong>Maroc</strong> : Ensemb<strong>le</strong>, comment sortir<br />

de la crise?Ahmed Reda Chami,<br />

ministre de l’Industrie,du Commerce<br />

et des Nouvel<strong>le</strong>s technologies,<br />

Christian Estrosi,ministre français<br />

chargé de l’Industrie,Christian de<br />

Boissieu,président du Conse<strong>il</strong><br />

d’analyse économique,Mohamed<br />

Horani,président de la<br />

Confédération généra<strong>le</strong> des<br />

entreprises du <strong>Maroc</strong> (CGEM),et<br />

Anas Alami,directeur général de la<br />

Caisse de dépôt et de gestion (CDG).<br />

Figurent parmi la liste des<br />

personalités invitées.<br />

Y sont éga<strong>le</strong>ment attendus,<br />

Mohamed Benchaaboun,PDG de la<br />

Banque centra<strong>le</strong> populaire,Ph<strong>il</strong>ippe<br />

Dupont,président du Groupe Banque<br />

populaire de France et Karim Hajji,<br />

président de la Bourse marocaine.<br />

62 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009<br />

•SALON, Du 23 au 25 octobre 2009, Bruxel<strong>le</strong>s<br />

Du côté de chez Wallada<br />

Le 4è Salon littéraire arabe se tiendra à Bruxel<strong>le</strong>s du 23 au<br />

25 octobre 2009. Y seront représentés l’Irak, la Syrie, l’Algérie,<br />

la Tunisie et <strong>le</strong> <strong>Maroc</strong> mais aussi des pays européens<br />

à l’instar de la France, l’Espagne, la Belgique, <strong>le</strong> Luxembourg<br />

et la Turquie.<br />

Le Salon, organisé à l’initiative du Centre culturel arabe en<br />

collaboration avec la Maison internationa<strong>le</strong> de la poésie,<br />

rend hommage Wallada, la f<strong>il</strong><strong>le</strong> du dernier calife omeyyade<br />

dans <strong>le</strong> Royaume de Cordoue, qui au delà de son titre de<br />

princesse, incarne l’idéal féminin insécab<strong>le</strong> de l’action poétique<br />

et hante, depuis toujours, la culture arabe. Placée sous<br />

<strong>le</strong> signe "Du côté de chez Wallada", cette manifestation culturel<strong>le</strong><br />

s’érige en un espace d’expression, de partage et<br />

d’échange entre écrivains et poètes arabes et européens<br />

autour du personnage de Wallada.<br />

Le <strong>Maroc</strong> sera représenté lors de cette édition par une<br />

pléiade d’écrivains, de poètes et de musiciens marocains de<br />

renom. Siham Bouhlal, Mohamed M<strong>il</strong>oud Gharrafi, Jamal<br />

Boudouma et Allal Bourqia , femmes et hommes de <strong>le</strong>ttres marocains, animeront <strong>le</strong>s débats aux<br />

côtés de <strong>le</strong>urs pairs arabes et européens.<br />

Pour <strong>le</strong> poète marocain et directeur du Salon, Taha Adnan, cette édition vient renforcer la présence<br />

marocaine sur la scène culturel<strong>le</strong> arabe et internationa<strong>le</strong> et constitue une consécration de la<br />

richesse de cette capita<strong>le</strong> multiculturel<strong>le</strong> qu’est Bruxel<strong>le</strong>s.<br />

•PATRIMOINE, Du 27 novembre au 5 décembre, Paris<br />

Culture amazighe à Paris<br />

La culture amazighe marocaine sera à<br />

l’honneur, du 27 novembre au 5 décembre<br />

prochains au Musée du Quai Branly de<br />

Paris, avec "Izlan" un cyc<strong>le</strong> de spectac<strong>le</strong>s<br />

de chants, poésies et danses amazighes,<br />

ainsi qu’une série de conférences. Cette<br />

manifestation, spécia<strong>le</strong>ment créée pour <strong>le</strong><br />

Musée du Quai Branly, se veut un hommage<br />

au grand patrimoine poétique et<br />

© Ph.DR<br />

musical amazigh marocain qui traduit la<br />

beauté brute de l’environnement montagneux<br />

et désertique qui l’abrite, indiquent<br />

<strong>le</strong>s organisateurs.<br />

Au programme, figurent huit représentations<br />

avec une pa<strong>le</strong>tte d’artistes, tels Raysa<br />

Fatima Tabaâmrant, Rays Said Outajjijt<br />

(région du Souss), <strong>le</strong>s Cheikhates du Moyen<br />

Atlas et Mint Aïchata (Oued Noun, Anti<br />

atlas). Les organisateurs proposent,<br />

par a<strong>il</strong><strong>le</strong>urs, une série de conférences<br />

sur <strong>le</strong>s thèmes de la "langue et<br />

culture amazighes au <strong>Maroc</strong>", qui<br />

seront données par M. Ahmed<br />

Boukous, recteur de l’Institut Royal<br />

de la Culture Amazigh (IRCAM),<br />

"la poésie des Rwayes", par M.<br />

Lahsen Hira, universitaire, et <strong>le</strong>s<br />

"arts chorégraphiques amazighs<br />

au <strong>Maroc</strong>", par Fatima Boukhris,<br />

chercheuse à l’IRCAM.<br />

© Ph.DR


cahier56-66 15/10/09 13:33 Page 63<br />

•MUSIQUE, 21 octobre 2009, Fès<br />

Lo Griyo en concert<br />

à l’institut français<br />

Lo Griyo (<strong>le</strong> griot en créo<strong>le</strong>) est un groupe réunionnais<br />

dont la musique de transe est une fusion où<br />

se retrouvent <strong>le</strong>s musiques maloya, gnawa, sa<strong>le</strong>gy, <strong>le</strong><br />

jazz, <strong>le</strong>s musiques du Brés<strong>il</strong> ou encore la musique<br />

é<strong>le</strong>ctro. Lo Griyo se présente d’emblée comme une formation<br />

de la rencontre. Rencontre entre deux musiciens<br />

issus de traditions différentes. D’un côté Sami<br />

Pageaux-Waro (kora, sanzas, chant), qui a grandi aux<br />

sons du triptyque roulèr-piker-kayamb, et qui perpétue<br />

à sa manière une tradition musica<strong>le</strong> de l’Océan Indien,<br />

avec un gros faib<strong>le</strong> pour tout ce qui touche aux percussions.<br />

De l’autre Luc Joly (clarinette contralto, aux flûtes,<br />

mélodica, saxophones et doub<strong>le</strong> saxophone), figure<br />

bien connue de la scène jazz réunionnaise, musicien<br />

expérimenté qui a joué avec de nombreux groupes<br />

locaux, par a<strong>il</strong><strong>le</strong>urs professeur de musique au Conservatoire<br />

à Rayonnement Régional.<br />

A eux deux <strong>il</strong>s forment Lo Griyo depuis décembre 2006, et trava<strong>il</strong>lant en étroite collaboration avec<br />

Yann Costa qui échant<strong>il</strong>lonne <strong>le</strong>urs sons en direct et <strong>le</strong>s manipu<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>ur donner une dimension<br />

é<strong>le</strong>ctro à l’aide de pianos é<strong>le</strong>ctriques et de machines. A travers <strong>le</strong>ur nom, <strong>il</strong>s se réclament des<br />

griots de la tradition ouest-africaine et de <strong>le</strong>urs homologues réunionnais (Gramoun Baba, Lo Rwa<br />

kaf, Gramoun Lélé, Firmin Viry entre autres).<br />

•EXPOSITION, Du 16 octobre au 14 novembre 2009, Casablanca<br />

Racines pluriel<strong>le</strong>s de Fatima Binet-Ouakka<br />

Les œuvres de Fatima Binet Ouakka, qui inaugurent la nouvel<strong>le</strong> ga<strong>le</strong>rie casablancaise Ces-arts<br />

sont encadrées ou sans châssis, et dénotent de l’apport considérab<strong>le</strong> d’une pa<strong>le</strong>tte déroutante,<br />

qui donne, dans <strong>le</strong> contexte marocain actuel, un fort pressentiment de renaissance.<br />

L’artiste peintre marocaine, Fatima Binet-Ouakka, avait commencé par être bergère dans la<br />

région des Ait Sadden dont el<strong>le</strong> est native, près de Fès, avant de s’expatrier. Diplômée en psychologie-physiologie<br />

à l’Institut Pierre et Marie-Curie à Paris, c’est par hasard qu’el<strong>le</strong> a intégré un atelier<br />

de peinture. Formée dans <strong>le</strong>s arts plastiques, la plasticienne<br />

marocaine, membre de "Association of Art to the UNESCO",<br />

a multiplié <strong>le</strong>s expositions individuel<strong>le</strong>s et col<strong>le</strong>ctives depuis<br />

1994 (France, Al<strong>le</strong>magne, Chine, Malaisie, Suisse, Argentine,<br />

Etats-Unis…). De par ses créations plastiques origina<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>ur<br />

dynamisme époustouflant, l’artiste a obtenu de nombreux<br />

Prix et distinctions, dont la méda<strong>il</strong><strong>le</strong> d’Argent de la v<strong>il</strong><strong>le</strong> de<br />

Paris, la méda<strong>il</strong><strong>le</strong> d’Or de la v<strong>il</strong><strong>le</strong> d’Ar<strong>le</strong>s et <strong>le</strong> Prix "Bosco Tatsuya<br />

Hirata" au Japon.<br />

Au sommet de son art, sa notoriété apparaît aussi bien dans<br />

<strong>le</strong> Dictionnaire de cotation des artistes modernes que dans<br />

l’Annuaire international des Arts. Son é<strong>le</strong>ction en 2009<br />

comme membre du jury de la Bienna<strong>le</strong> de Moscou est une<br />

autre manière de reconnaître son ta<strong>le</strong>nt.<br />

© Ph.DR<br />

© Ph.DR<br />

<strong>Maroc</strong><strong>Hebdo</strong><br />

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Idéa<strong>le</strong><br />

Ce numéro<br />

est tiré à 24.000<br />

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cahier56-66 15/10/09 13:33 Page 64<br />

COURRIER<br />

Vos <strong>le</strong>ttres ou E-ma<strong>il</strong>s sé<strong>le</strong>ctionnés et présentés par Noureddine Jouhari Cette rubrique est la vôtre.<br />

C’est un espace ouvert pour <strong>le</strong>s <strong>le</strong>cteurs. Faites-nous part de vos réactions, remarques ou suggestions<br />

par courrier à : <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong>, 4 Rue des Flamants, Riviera, ou par e-ma<strong>il</strong> à :<br />

jouhari@maroc-hebdo.press.ma.<br />

Pa<strong>le</strong>stine: <strong>le</strong> temps<br />

du courage<br />

Les tempêtes, <strong>le</strong>s tremb<strong>le</strong>ments de terre et<br />

<strong>le</strong>s tsunamis se succèdent ces derniers<br />

temps… Le dernier vient de frapper l’Autorité<br />

pa<strong>le</strong>stinienne qui s’est attiré la foudre<br />

populaire en empêchant <strong>le</strong> vote sur <strong>le</strong><br />

rapport Goldstone, présenté au conse<strong>il</strong> des<br />

droits de l’homme de l’ONU, à Genève. Ce<br />

dernier condamne clairement et franchement<br />

Israël pour des crimes de guerre et<br />

des crimes contre l’humanité commis<br />

pendant <strong>le</strong> génocide de Gaza. L’effervescence<br />

des populations arabes n’a d’égal que<br />

la colère provoquée par <strong>le</strong>s agissements<br />

blasphématoires de la police israélienne<br />

contre <strong>le</strong>s fidè<strong>le</strong>s musulmans et <strong>le</strong>s lieux<br />

sacrés d’Al Qods.<br />

Le Souverain et <strong>le</strong> peup<strong>le</strong> marocains ont de<br />

tout temps soutenu la cause pa<strong>le</strong>stinienne<br />

et <strong>le</strong>s initiatives de paix et continuent à<br />

œuvrer pour <strong>le</strong> rapprochement des<br />

peup<strong>le</strong>s… Mais la voracité du monstre<br />

sioniste ne fait que grandir et menacer<br />

toute la région du Moyen Orient.<br />

Il est donc temps de prendre des positions<br />

courageuses, à l’instar de la Turquie qui<br />

vient d’annoncer l’écartement d’Israël des<br />

manœuvres m<strong>il</strong>itaires conjointes qui ont<br />

lieu chaque année, car <strong>le</strong>s avions qui ont<br />

bombardé Gaza ne peuvent être autorisés à<br />

survo<strong>le</strong>r <strong>le</strong> territoire turc.<br />

Les gouvernements arabes doivent se<br />

rapprocher de <strong>le</strong>urs peup<strong>le</strong>s en revoyant<br />

<strong>le</strong>urs positions et en formant un seul bloc<br />

face à l’arrogance israëlienne et à l’indifférence<br />

de l’occident.<br />

Les grandes puissances qui ont créé et<br />

imposé l’État d’Israël, au cœur du monde<br />

arabe, sont appelées à se réconc<strong>il</strong>ier avec<br />

l’Histoire .<br />

Ahmed El Alaoui - Fès<br />

64 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009<br />

© Ph.MAP<br />

Football: Quel<strong>le</strong> solution?<br />

Le <strong>Maroc</strong> d’aujourd’hui a plus que<br />

jamais sombré dans un inconnu aussi<br />

profond que l’obscurité des nih<strong>il</strong>istes, sans<br />

rentrer dans un débat sceptique, je me<br />

permets de mettre l’accent sur un désastre<br />

devenu habituel à cause de sa cadence<br />

non seu<strong>le</strong>ment proche mais excessivement<br />

répétitive. Le désastre du sport<br />

numéro un de notre cher pays durant l’année<br />

2009 a plongé la population dans<br />

une logique d’insouciance, car <strong>le</strong> cordon<br />

omb<strong>il</strong>ical qui lie l’espoir de cette nation<br />

avec la réalité du terrain a inopportunément<br />

cessé d’exister, <strong>le</strong> mot d’ordre est la<br />

confiance… Comment <strong>peut</strong>-on avoir<br />

confiance à l’instance dirigeante? Certes,<br />

<strong>le</strong>s signes positifs émis des plus hautes<br />

sphères doivent être mis en application<br />

sur terrain. Pour regagner confiance, <strong>il</strong><br />

faut localiser <strong>le</strong>s problèmes, car la force de<br />

l’homme c’est la maîtrise de ses faib<strong>le</strong>sses,<br />

mettre en place un plan d’action basé sur<br />

une vision à moyen et long terme et une<br />

mission “paramétrab<strong>le</strong>” à court terme.<br />

Un suivi des actions à des échéanciers<br />

afin d’asservir <strong>le</strong>s erreurs<br />

et de faire converger <strong>le</strong> réalisé<br />

avec l’estimé.<br />

Un trava<strong>il</strong> de fond s’impose,<br />

une mise à niveau de<br />

notre <strong>foot</strong>ball avec la mise<br />

en place des académies et<br />

des infrastructures ne suffit<br />

pas, <strong>il</strong> faut investir sur<br />

<strong>le</strong>s hommes pour assurer<br />

<strong>le</strong> futur. L’équipe nationa<strong>le</strong><br />

est sans âme, c’est normal<br />

vu l’approche mise en<br />

place pour coopter <strong>le</strong>s<br />

joueurs professionnels…<br />

arrêtons ce cirque, la fédération<br />

a pour mission de convoquer <strong>le</strong>s<br />

joueurs en <strong>le</strong>s rassurant, nonobstant, et<br />

en aucun cas, el<strong>le</strong> doit <strong>le</strong>s convaincre!!!<br />

Jouer au <strong>foot</strong>ball est certes un métier mais<br />

défendre <strong>le</strong>s cou<strong>le</strong>urs de l’équipe nationa<strong>le</strong><br />

est un devoir.<br />

L’instance dirigeante devra nous informer<br />

de la politique mise en place pour repositionner<br />

<strong>le</strong> <strong>Maroc</strong> dans l’échiquier continental,<br />

et surtout éviter <strong>le</strong> contournement<br />

des problèmes et <strong>le</strong>s solutions “pompiers”!!!<br />

La fédération devra concrétiser sa<br />

politique sur terrain et montrer au peup<strong>le</strong><br />

des résultats probants, je voudrais bien<br />

voir à partir de 2012, <strong>le</strong>s équipes de championnat<br />

s’imposant dans <strong>le</strong>s coupes africaines,<br />

que <strong>le</strong>s équipes nationa<strong>le</strong>s<br />

participent aux échéances internationa<strong>le</strong>s,<br />

que notre pays organise et pourquoi pas<br />

remporte <strong>le</strong>s événements olympiques…<br />

La liste est longue, 2012 est proche, c’est<br />

avec <strong>le</strong>s hommes qu’on gagne <strong>le</strong>s bata<strong>il</strong><strong>le</strong>s,<br />

c’est avec une stratégie qu’on remporte la<br />

guerre.<br />

Mohamed Halim Sbaa


cahier56-66 15/10/09 13:33 Page 66<br />

CHRONIQUE<br />

Un livre de Jaml Dati, Dans l’ombre de Rachida<br />

Un frère encombrant…<br />

Oui, la fam<strong>il</strong><strong>le</strong> Dati est compliquée -on <strong>le</strong> sait avec<br />

une Rachida qui est ce qu’el<strong>le</strong> est aujourd’hui,<br />

députée européenne et puis sa fratrie à problèmes<br />

judiciaires.. Mais aussi quel destin! L’actualité de<br />

cette semaine en témoigne au mieux. D’un côté, Rachida<br />

Dati, qui fait son entrée mardi 13 octobre au Musée Grévin.<br />

Le statue de cire de l’ex-garde des Sceaux a été installée au côté<br />

de Simone Ve<strong>il</strong>, l’un de ses mentors. Prenant alors la pose<br />

auprès de son doub<strong>le</strong>, en compagnie de son père et de ses<br />

sœurs, el<strong>le</strong> a déclaré que «c’est une partie de ma vie qui se<br />

consacre ce soir» en découvrant sa statue. De l’autre, sont frère<br />

Jamal qui vient de publier, après bien des péripéties, un livre<br />

d’entretiens avec <strong>le</strong> journaliste Xavier Bénéroso (Dans l’ombre<br />

de Rachida, Calmann-Lévy, Paris, 238 pages).<br />

Un parcours passab<strong>le</strong>ment chaotique<br />

que celui de Jamal. Son ado<strong>le</strong>scence<br />

est cel<strong>le</strong> d’un<br />

“sauvageon” de banlieue, pour<br />

reprendre la formu<strong>le</strong> d’un ministre<br />

de l’Intérieur de gauche, Jean<br />

Pierre Chevènement. Mineur<br />

délinquant multirécidiviste -des<br />

Par Mustapha<br />

Sehimi<br />

petits vols ici et là - <strong>il</strong> finit comme<br />

dea<strong>le</strong>r puis comme taulard.<br />

Condamné à six mois de prison<br />

avec sursis en première instance,<br />

<strong>le</strong> vo<strong>il</strong>à qui écope en appel à Nancy d’une année d’emprisonnement<br />

ferme. Une disproportion tout à fait exceptionnel<strong>le</strong>.<br />

Le ciel lui tombe sur la tête. Il est proprement catastrophé à<br />

l’idée qu’<strong>il</strong> va perdre son emploi d’ouvrier spécialisé: «Mes<br />

sœurs, el<strong>le</strong>s ne comprennent pas, répète-t-<strong>il</strong>, tout ce qu’el<strong>le</strong>s voient,<br />

c’est la réussite de Rachida… De toute façon, ça a toujours été<br />

comme ça pour moi… »<br />

Comment <strong>peut</strong>-<strong>il</strong> faire face à une situation qu’<strong>il</strong> ne maîtrise<br />

pas: cel<strong>le</strong> d’une victime collatéra<strong>le</strong> de la guerre déjà engagée<br />

entre la magistrature et sa sœur par suite des réformes voulues<br />

par Nicolas Sarkozy? Il finit par suivre une procédure<br />

d’aménagement de peine, assisté par son avocat nancéen, M e<br />

Frédéric Berna, et obtient ainsi de trava<strong>il</strong><strong>le</strong>r la journée et de<br />

rejoindre la prison la nuit.<br />

À la fin 2008, Jamal décide d’écrire un livre sur son histoire.<br />

Il en par<strong>le</strong> à son avocat pour lui trouver un éditeur de la<br />

place. Une demi-heure plus tard, ses sœurs l’appel<strong>le</strong>nt pour<br />

<strong>le</strong> dissuader de se lancer dans cette affaire. Son avocat est<br />

interloqué: «Il n’y a qu’une seu<strong>le</strong> explication possib<strong>le</strong>: notre<br />

conversation a été écoutée. Par qui? Pourquoi? Qui est sur<br />

écoute? Lui? Moi? Les deux? Comment <strong>peut</strong>-on dire à<br />

66 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009<br />

quelqu’un: “Si tu écris un livre, tu pourrais bien al<strong>le</strong>r en prison?”»<br />

Jamal tien bon et, en accord avec l’éditrice et <strong>le</strong> journaliste,<br />

l’accord se fait sur un livre d’entretiens. Pas un<br />

pamph<strong>le</strong>t, mais un matériau de première main donc sur <strong>le</strong><br />

monde de la cité de banlieue, de la drogue, de la prison,… En<br />

même temps, autre chose: la fam<strong>il</strong><strong>le</strong> Dati, dans tous ses états<br />

pourrait-on dire, avec tous ses portraits contrastés, de Rachida<br />

à Jamal. Un livre à risque: <strong>le</strong> contrat d’édition est subt<strong>il</strong>isé au<br />

domic<strong>il</strong>e de Jamal, <strong>le</strong> manuscrit disparaît de chez l’éditeur<br />

-<strong>il</strong> y a de la “barbouzerie” dans l’air… Lamentab<strong>le</strong>.<br />

Jamal tient bon. Des pressions de toutes sortes sont exercées<br />

pour retarder la publication, initia<strong>le</strong>ment prévue en juin<br />

2009, au motif que Rachida est candidate aux é<strong>le</strong>ctions européennes<br />

sous <strong>le</strong>s cou<strong>le</strong>urs de l’UMP. Aujourd’hui, Jamal a<br />

recouvré son droit à la paro<strong>le</strong>. Tout a été fait pour évacuer cette<br />

“imperfection” que constitue ce frère dans <strong>le</strong> clan Dati. Il<br />

devait, aux yeux de sa fam<strong>il</strong><strong>le</strong>, rester à l’ombre, aux oubliettes<br />

Une “tueuse” qui a fait<br />

tant de victimes dans sa<br />

quête de légitimité et de<br />

reconnaissance de<br />

compétence.<br />

même. Icône républicaine des “beurettes” instrumentalisée<br />

par Sarkozy au titre de la diversité, Rachida Dati a fait montre<br />

de dureté à son endroit.<br />

À 37 ans, Jamal, père de fam<strong>il</strong><strong>le</strong>, livre un témoignage souvent<br />

touchant sur sa vie, sur <strong>le</strong>s siens, sur la mort de sa mère qui<br />

<strong>le</strong> hante toujours, sur son divorce, sur <strong>le</strong>s difficultés de sa réinsertion<br />

et sur tous ses efforts contre la toxicomanie. Cet<br />

homme a beaucoup souffert. Mais, dans tout cela, <strong>il</strong> garde<br />

une affection particulière pour Rachida, sa sœur. Leurs relations<br />

ne sont pas simp<strong>le</strong>s, mais lui, <strong>il</strong> aime sa sœur.<br />

De son côté, cel<strong>le</strong>-ci a-t-el<strong>le</strong> <strong>le</strong>s mêmes sentiments? Jamal en<br />

donne un portrait pas toujours flatteur, tel<strong>le</strong> qu’en el<strong>le</strong>-même:<br />

manipulatrice, une ambition démesurée, une “tueuse” qui<br />

a fait tant de victimes dans sa quête de légitimité et de reconnaissance<br />

de compétence, un logiciel psychologique perturbé<br />

<strong>il</strong>lustré, entre autres, par sa pose en robe Dior et bas<br />

rés<strong>il</strong><strong>le</strong> à la une de Paris Match - une beurette en mal de repères…<br />

Dommage !

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