un fauteuil périlleux bousculade pour un perchoir une dame de ...

ÉLECTION
par un clan en furie. Impossible de
s’entendre sur un nom. Abdellatif
Semlali, le leader du parti, n’a pas pu
trancher face aux appétits des uns et
des autres et imposer un candidat présentable.
Entre Mustapha Sabik,
Abdelmajid Bennis, Houcine
Haddaoui, Mohamed Jbiel et
Mohamed Labsir, à qui donner son
onction ? Ce dernier avait apparemment
les faveurs de la direction du
parti, mais les élus UC de Casablanca,
brutalement remontés contre leur collègue,
se sont vigoureusement opposés
à sa candidature, menaçant de
quitter les rangs du parti au cas où il
serait dans la course. Du coup, les
choses échappent à M. Semlali, qui
a promis de donner une conférence de
presse explosive, lundi 9 ou mardi
10 octobre. Que pourrait révéler le
patron de l’UC, sinon les turpitudes
de son propre parti ?
Jusqu’à mercredi matin, soit la
veille du grand rendez-vous, l’UC
n’avait pas de candidat. Dans la soirée,
le nom de Houcine Haddaoui circule,
relayé par la rumeur. Il est donné
comme le cheval gagnant de l’UC,
l’homme passablement outillé pour
affronter la force de persuasion du
candidat RNI. Contacté par nos soins,
l’intéressé dément. “Je ne peux pas
me présenter à la dernière minute.
Je suis président de la commune de
Bouchentouf. Cela me suffit”, explique-t-il
sur le ton de la fermeté. À
ce moment-là, un dîner réunissait,
sans leur leader, les élus UC de la ville
chez Noureddine Bergaâ, conseiller
à la deuxième Chambre. C’est la réunion
de la dernière chance. Objectif:
se mettre d’accord sur un nom et sauver
l’honneur d’une formation qui
part en quenouille. Finalement,
Mustapha Sabik, président de la commune
de Ben-Msik, combattu au début
par les siens, accepte de se présenter.
Le jour du scrutin, vers 14
heures, il est invité à se désister.
Secrets
Un homme a joué dès le début un
rôle capital dans la bataille de
Casablanca, Mohamed Abied.
Appelé à la rescousse par ses amis, il
est revenu au-devant de la scène locale
spécialement pour ce dossier -il
s’est retiré depuis quelque temps dans
sa grande ferme de Marrakech où il
fait du goutte-à-goutte. Aidé efficacement
dans cette tâche par Abdallah
Firdaous, M. Abied connaît l’importance
stratégique de Casablanca et
les secrets de sa gestion opaque pour
en avoir été le patron de 1983 à 1993
avant que le flambeau ne soit passé
à Abdelmoughit Slimani.
Mais les dirigeants de l’UC ne tarderont
pas à se résoudre à cette
sombre perspective : La CUC est en
train de leur échapper sérieusement
au profit du RNI de Ahmed Osman
pour avoir tergiversé et tardé à trancher.
Ils doivent se contenter, en
échange des voix UC accordées à
Saâd El Abassi, du poste de premier
vice-président pour Houcine
Haddaoui et de celui de 2ème viceprésident
pour Mohamed Jbiel, pré-
sident de la commune de Moulay
Rachid. Quant à la 3ème et 4ème vice-présidence,
elles sont revenues
respectivement au PND Saïd Tadlaoui
et au RNI Ouadie Benabdellah. Cela
sent le marchandage. Un membre UC
en colère déclare: “Les dirigeants de
l’UC qui se sont occupés des candidatures
doivent démissionner du parti
puisqu’ils ont échoué lamentablement
à présenter un candidat à cette
élection”, Il ajoute : “L’UC n’a
rien compris au film. Elle a cru jusqu’au
bout qu’elle pourrait rempiler
pour la gestion de Casablanca après
l’avoir contrôlée pendant plus de
deux décennies. Pour quel résultat, finalement?
Un désastre”.
L’Istiqlal, quant à lui, avançait ti-
midement, souvent en zigzaguant,
vers le fauteuil le plus en vue de la
métropole. Ahmed Kadiri allait en
répétant qu’il est bien vu pour cette
élection, avant que son collègue
Abdesslam Kouider ne réussisse à le
doubler. Celui-ci était le candidat istiqlalien
et le favori dans cette course
jusqu’à mardi soir. Il ne le sera
plus.
Le lendemain, M. Kouider se retrouve
dans une réunion des élus du
RNI à Casablanca pour les assurer
de son soutien à la présidence.
Abderrazak Afilal reprend les choses
en main et convoque sur instruction
de son parti, tard dans la nuit du mercredi
4 octobre, une réunion avec
l’USFP locale, à l’issue de laquelle
Maroc Hebdo International n° 434 - Du 6 au 12 oct. 2000
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l’Istiqlal se rallie à la position de son
partenaire de la Koutla, à savoir le
boycott de l’élection. Lors de la destitution
de Abdelmoughit Slimani,
jeudi 14 septembre, le parti de Abbas
El Fassi n’a pas adopté la position de
l’USFP qui a préféré s’abstenir.
Cependant, l’Istiqlal était en négociation
avec le RNI jusqu’à la dernière
minute.
Les négociations ont apparemment
échoué. D’où le repli stratégique
de l’Istiqlal pour tirer son
épingle du jeu et jouer comme son
allié les vierges effarouchées.
Abdelmoughit Slimani est parti.
Sâad El Abassi a débarqué. Quant à
l’avenir de Casablanca, il est plus que
jamais incertain.❏