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un fauteuil périlleux bousculade pour un perchoir une dame de ...

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RENCONTRE<br />

Samira Sitaïl, rédactrice en chef et conseillère auprès <strong>de</strong> la direction générale <strong>de</strong> 2M<br />

UNE DAME<br />

DE CARACTÈRE<br />

Samira Sitaïl, on aime<br />

ou l’on n’aime pas.<br />

Pour tout vous dire…<br />

sans rien vous apprendre certainement,<br />

elle n’y va pas par<br />

quatre chemins <strong>pour</strong> dire ce<br />

Par Bachir THIAM<br />

qu’elle a sur le cœur: "je veux<br />

être jugée sur ce que je fais<br />

et non pas sur ce que je suis".<br />

C’est sa confi<strong>de</strong>nce dans son<br />

entretien avec notre confrère<br />

Télé Plus. Elle prononce<br />

ces mots sur <strong>un</strong> ton égal, sans<br />

perdre sa bonne humeur.<br />

Perd-elle d’ailleurs sa bonne<br />

humeur <strong>de</strong>puis sa fameuse<br />

émission L’homme en question<br />

avec Maître Jacques<br />

Vergès, concernant l’affaire<br />

Omar Raddad ? Peut-être<br />

pas.<br />

Samira Sitaïl, comme tous<br />

ses confrères <strong>de</strong> tous les secteurs<br />

<strong>de</strong> l’information,<br />

n’échappe pas aux critiques.<br />

Discutant au téléphone<br />

avec <strong>un</strong> confrère, apparemment<br />

complaisant, au sujet<br />

d’<strong>un</strong> article critiquant sa <strong>de</strong>rnière<br />

Édition spéciale sur le<br />

discours du Roi à Jorf Lasfar,<br />

paru dans MHI, elle lui rappelle:<br />

"j’ai bien aimé parce<br />

que Amale –Ndlr : Amale<br />

Samie, l’auteur <strong>de</strong> l’article<br />

en question- a critiqué le<br />

fond. Ce que je ne conçois<br />

pas, c’est <strong>un</strong>e critique qui<br />

s’attar<strong>de</strong> sur la forme, du<br />

genre durée <strong>de</strong> l’émission…<br />

Bien sûr, je ne suis pas d’accord<br />

avec le titre <strong>de</strong> l’article<br />

" Plateau <strong>de</strong> second choix "!<br />

Était-ce parce qu’elle recevait<br />

au même moment <strong>un</strong> journaliste<br />

<strong>de</strong> MHI? Rien n’est moins sûr.<br />

Qu’à cela ne tienne.<br />

Rigueur<br />

Ses propos sont vifs, précis, scandés<br />

tels <strong>un</strong>e antienne et portés par <strong>un</strong><br />

enthousiasme professionnel déroutant.<br />

Et <strong>pour</strong> cause. Samira Sitaïl n’est<br />

pas venue dans le métier par le fruit<br />

du hasard.<br />

Mais le hasard n’y est pas non plus<br />

rien <strong>pour</strong> elle qui, comme <strong>de</strong> nombreux<br />

je<strong>un</strong>es Marocains <strong>de</strong> sa génération<br />

et d’<strong>un</strong>e génération précé<strong>de</strong>nte,<br />

a vu le jour et grandi en France.<br />

Après <strong>un</strong>e licence en anglais à<br />

l’Institut Charles V Paris 7, elle est admise<br />

à l’École supérieure <strong>de</strong> réalisation<br />

audiovisuelle, spécialité journalisme<br />

télévisé. Un cursus sans faute<br />

•Samira Sitaïl.<br />

qui lui ouvre les plateaux, hors champ,<br />

<strong>de</strong>s télévisions françaises, TF1, France<br />

2, ex-Antenne 2, Canal Plus <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s<br />

stages. Elle a fréquenté aussi le Centre<br />

<strong>de</strong> formation <strong>de</strong> journalistes <strong>de</strong> T<strong>un</strong>is,<br />

le CAPJC.<br />

Un 2 novembre 1987, date <strong>de</strong> son<br />

stage à la RTM qui aura duré <strong>de</strong>ux<br />

ans et <strong>de</strong>mi, parce qu’ayant coïncidé<br />

avec <strong>un</strong>e campagne <strong>de</strong> recrutement,<br />

la voilà qui passe avec succès <strong>de</strong>s<br />

tests d’embauche, sans conviction,<br />

alors qu’elle était plutôt <strong>de</strong> la vague<br />

<strong>de</strong>s MRE en vacances au bled, cette<br />

année-là, et qu’elle <strong>de</strong>vait retourner<br />

<strong>pour</strong> terminer l’année académique<br />

entamée.<br />

Le Maroc est attachant. Des vacances<br />

transformées en séjour permanent.<br />

Du coup, le port <strong>de</strong> départ<br />

<strong>pour</strong> les traditionnelles vacances chan-<br />

ge <strong>de</strong> camp. Les plateaux <strong>de</strong> la RTM<br />

–décidément <strong>un</strong>e école- la révèlent<br />

aux téléspectateurs marocains, sous la<br />

direction <strong>de</strong> Noureddine Saïl. Le JT<br />

en français et <strong>de</strong>s séries <strong>de</strong> reportages,<br />

encore rares dans ce temple <strong>de</strong> l’info,<br />

ça peut payer. Ici comme ailleurs.<br />

Noureddine Saïl, encore lui, quitte<br />

<strong>pour</strong> rejoindre l’équipe <strong>de</strong> la filiale<br />

<strong>de</strong> 2M, SOREAD. Dans son cartable<br />

aussi, le dossier <strong>de</strong> Samira Sitaïl.<br />

Une attente qui durera <strong>un</strong>e longue année.<br />

Attente<br />

La chaîne venait <strong>de</strong> débuter, ses<br />

responsables ne savaient trop qu’en<br />

faire. Pendant ce temps, son "mentor"<br />

avait présenté, entre autres, son<br />

dossier qui retient l’attention <strong>de</strong>s responsables<br />

<strong>de</strong> la chaîne.<br />

©DR<br />

Maroc Hebdo International n° 434 - Du 6 au 12 oct. 2000<br />

29<br />

Noureddine Saïl voulait qu’elle<br />

travaille avec eux, sans savoir,<br />

lui, non plus, quoi lui<br />

confier. Samir Sitaïl, elle, sait:<br />

"ce qui m’a toujours plu à la<br />

télé, ce n’est pas présenter <strong>un</strong>e<br />

émission ou animer quelque<br />

chose dans ce genre, mais faire<br />

<strong>de</strong> l’info. Et je pense que la<br />

meilleure façon <strong>de</strong> faire <strong>de</strong><br />

l’info à la télé, c’est le reportage".<br />

La cause semblait entendue.<br />

La direction <strong>de</strong> la programmation<br />

aménage <strong>de</strong>s<br />

plages horaires <strong>pour</strong> le JT et<br />

<strong>de</strong>s magazines d’information.<br />

Le pied, quoi. Samira Sitaïl<br />

s’y engouffre avec Ce soir le<br />

mon<strong>de</strong>. Un JT, en hors champ,<br />

qui dévoile toutes ses ambitions<br />

professionnelles. On était<br />

le 2 mai 90.<br />

Ambition<br />

Le temps d’<strong>un</strong>e mise en train<br />

<strong>de</strong> trois mois, elle remet tout<br />

en jeu avec "L’homme en<br />

question". Son souhait, c’était<br />

<strong>de</strong> faire <strong>de</strong> la télévision. Non!<br />

faire du journalisme à la télévision.<br />

Elle est servie.<br />

Dès lors, sa hantise, comme<br />

peut-être celle <strong>de</strong>s autres<br />

confrères, c’est <strong>de</strong> savoir si elle<br />

est acceptée chez les téléspectateurs.<br />

Ce qui est extraordinaire,<br />

le cas échéant car<br />

dit-elle "Quand ils vous acceptent,<br />

c’est fabuleux ; non<br />

pas qu’il y a <strong>un</strong>e espèce <strong>de</strong><br />

reconnaissance <strong>de</strong> ce que<br />

vous êtes, mais peut-être parce<br />

que vous partagez leur in-<br />

timité, vous faites partie <strong>de</strong><br />

leur quotidien". N’est-ce pas-<br />

là tout le pouvoir <strong>de</strong> la télé !<br />

Un pouvoir que Samira Sitaïl<br />

a, certainement, et qu’elle assume<br />

sans abus. Car elle le dit :"ce qui me<br />

fait peur, c’est <strong>de</strong> me tromper dans<br />

les attentes <strong>de</strong>s téléspectateurs". La<br />

vérité et la transparence <strong>de</strong> l’information.<br />

Un terrain <strong>de</strong> prédilection <strong>de</strong><br />

cette bête <strong>de</strong> télé.<br />

D’ailleurs, on ne peut plus tromper<br />

la confiance <strong>de</strong>s gens, en versant<br />

dans la démagogie, le mensonge et<br />

le maquillage <strong>de</strong> la réalité. "On sait<br />

ce que nous avons dans notre pays.<br />

On connaît nos besoins. On connaît<br />

toutes les limites <strong>de</strong> nos moyens, et<br />

nous le disons. Non seulement nous<br />

le disons, arguments à l’appui, mais<br />

nous en débattons". Et quand il y a débat,<br />

c’est que la société évolue. Samira<br />

Sitaïl croit dur comme fer en l’avenir<br />

<strong>de</strong> la petite lucarne… et <strong>de</strong> la presse<br />

nationale.❏

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